Intervention de Mickaël Vallet

Réunion du 7 novembre 2023 à 14h30
Immigration et intégration — Avant l'article 1er

Photo de Mickaël ValletMickaël Vallet :

Permettez-moi d'apporter quelques éléments complémentaires, mes chers collègues.

La semaine dernière, dans cet hémicycle, nous avons débattu des questions linguistiques, par le biais de la proposition de loi visant à protéger la langue française des dérives de l'écriture dite inclusive présentée par la majorité sénatoriale. À cette occasion, il a été noté par un certain nombre d'entre nous que la France, en dépit du discours tenu par le Président de la République la semaine dernière à Villers-Cotterêts, auquel on ne peut que souscrire, n'a pas de politique linguistique nationale.

Sans vous faire injure, monsieur le ministre, si nous sommes ravis de passer du temps avec vous pour échanger sur ce projet de loi, il me semble que la ministre de la culture aurait dû être sur ce banc avec vous pour répondre à des questions de politique linguistique.

Depuis la loi 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française, dite loi Toubon, amendée à la marge par des propositions de loi qui sont toutes respectables, bien que l'on puisse ne pas y souscrire et les considérer non pas comme des améliorations, mais comme des aggravations, s'agissant par exemple de l'écriture inclusive, la politique linguistique est un impensé de nos politiques publiques.

Nous manquons d'une vision globale sur les questions de langue, y compris les langues régionales, cher collègue Max Brisson. Or c'est un sujet désormais fondamental dans notre société, du fait notamment de l'anglicisation et de la pression qu'elle suscite pour l'ensemble des citoyens de notre pays, mais aussi pour les personnes qui souhaitent s'intégrer.

J'ai la faiblesse de croire que si nous en venions à concevoir une bonne politique linguistique par le biais d'un rapport ou à augmenter les crédits d'apprentissage du Français, qui sont un facteur d'intégration, dans le cadre du projet de loi de finances, personne ne nous répondrait que cela risque d'encourager des personnes à s'embarquer sur des radeaux de fortune pour traverser la Méditerranée dans le seul espoir de bénéficier de cours de français à leur arrivée dans notre pays.

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