Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 7 novembre 2023 à 14h30
Immigration et intégration — Article 1er

Gérald Darmanin  :

C'est également le dispositif applicable à Chypre, en République tchèque, à Malte, en Lettonie, en Lituanie, au Portugal, aux Pays-Bas, en Slovénie et au Danemark. Notre démarche n'est pas donc très originale.

J'ajoute qu'il est probablement tout aussi difficile d'apprendre le danois que le français…

Personne ne conteste que les Américains exigent d'un étranger qu'il soit capable de parler anglais et qu'il dispose d'un titre de travail garanti par une entreprise pour l'obtention d'un titre de long séjour.

En France, nous demandons seulement que l'étranger parle à peu près notre langue, s'il veut obtenir un titre de long séjour, et uniquement dans ce cas. Nous délivrons par ailleurs un titre de travail général, pour un métier en général, et non un titre dépendant du parrainage d'une entreprise en particulier.

Il est donc faux d'affirmer que nous serions les plus exigeants en la matière ! Nous étions au contraire les moins exigeants, et nous sommes en train de réparer cette erreur.

Enfin, j'affirme qu'il s'agit d'une mesure de bon sens. Quiconque a été élu local, ne fût-ce que très peu de temps, sait bien que la non-maîtrise de la langue prive de tout, y compris – vous qui êtes membres du groupe socialiste, vous devriez y réfléchir – de droits auxquels on pourrait avoir accès. Le non-recours aux droits résulte bien souvent en effet d'une absence de compréhension de la vie administrative.

Sauf si l'on veut tenir les étrangers dans une forme d'assistanat, qui consiste à les guider et à les accompagner perpétuellement dans leurs démarches, et faire en sorte qu'ils ne deviennent pas des hommes et des femmes libres, capables de faire valoir seuls leurs droits – c'est une philosophie qui est, me semble-t-il, totalement étrangère à celle à laquelle nous devrions souscrire –, il faut tout faire pour que ces femmes et ces hommes se déterminent en fonction, non pas de leurs dépendances et de leur statut, mais de leur individualité.

Allons plus loin : il est temps de montrer que vous voulez vraiment que les femmes soient libres, indépendantes de leurs maris et de leur communauté, qu'elles puissent vivre, travailler, élever leurs enfants indépendamment de leurs liens familiaux, et refuser le patriarcat.

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