Intervention de Agnès EVREN

Réunion du 8 novembre 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Harcèlement scolaire

Photo de Agnès EVRENAgnès EVREN :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.

Dès votre prise de fonction, monsieur le ministre, et à nouveau il y a quelques jours, vous avez prononcé des mots forts contre le harcèlement. Votre position a été courageuse : parents, enseignants, victimes, tous avaient besoin d'entendre ce message clair. L'omerta était devenue insupportable.

Les chiffres, publiés hier, du sondage réalisé par l'Institut français d'opinion publique (Ifop) pour le compte de l'association Marion la main tendue sont accablants : un jeune sur cinq est victime de harcèlement scolaire, soit deux fois plus qu'auparavant ; la moitié des victimes ne parlent pas ; près de 80 % des parents se disent inquiets. Il y a donc urgence.

Les faits, je le rappelle, sont sans précédent. Auparavant, le harcèlement scolaire s'arrêtait aux grilles de l'école, à 16 heures 30. Aujourd'hui, il se répand vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur les réseaux sociaux, comme TikTok, Instagram ou Snapchat, qui, par leur viralité, en démultiplient les effets, avec des conséquences dramatiques, et ne laissent aucun répit aux victimes.

Vous avez annoncé 30 millions d'euros supplémentaires pour la création de brigades anti-harcèlement. Ces moyens seront-ils suffisants ? En effet, trop d'établissements gèrent la pénurie : celle des médecins, des psychologues, des infirmières scolaires.

Pouvez-vous nous confirmer que tous les personnels seront désormais systématiquement formés pour prévenir et détecter ces faits ? Allez-vous rendre obligatoires les questionnaires d'auto-évaluation, alors que les deux heures de temps scolaire banalisées sont facultatives ?

Enfin, en matière de sanctions, pouvez-vous nous donner des précisions sur la mise en place des mesures d'éloignement du harceleur pour protéger la victime ? Ces dispositions, je tiens à le rappeler, avaient déjà été proposées par notre collègue Marie Mercier dans la proposition de loi qu'elle a déposée, texte qui a été cosigné par 215 sénateurs, siégeant sur toutes les travées de cet hémicycle ?

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