Intervention de Laurence Rossignol

Réunion du 9 novembre 2023 à 11h00
Immigration et intégration — Après l'article 7

Photo de Laurence RossignolLaurence Rossignol :

Beaucoup de fantasmes entourent le sujet des mineurs non accompagnés dès qu'on évoque les difficultés de l'ASE.

Ces difficultés sont réelles, parce que les familles françaises dysfonctionnent de plus en plus, parce que la pauvreté touche toujours plus de familles, parce que les violences existent… Si les départements ont des difficultés, on en tient pour responsables les mineurs non accompagnés ; si l'on évoque l'immigration, le sujet des mineurs non accompagnés ressort immédiatement !

Je ne sais pas d'où Mme Jourda sort ce chiffre de 90 % ni ce qu'il représente. C'est un chiffre totalement improbable. Vous voulez dire que 90 % des demandes de régularisation de mineurs non accompagnés aboutissent ? Et quid de toutes celles qui ne sont pas formulées, puisque les personnes concernées hésitent à aller devant les services de la préfecture ?

L'amendement de Jérôme Durain me paraît raisonnable. Voilà des années que cette discussion perdure. Je ne reviendrai pas sur ce qui a été dit, notamment sur l'investissement des collectivités. Si vous prenez la peine de rencontrer les services de la protection de l'enfance ou les personnels des maisons d'enfants à caractère social (Mecs), vous apprendrez que la quasi-totalité des mineurs non accompagnés pris en charge sont des jeunes gens sérieux.

Le problème, en réalité, ce sont les mineurs non pris en charge, ceux que l'on n'arrive pas à attraper, ceux qu'adorerait M. Ravier, parce qu'ils ne coûtent rien au pays, ceux que l'on n'arrive à tenir dans aucun dispositif ni dans aucune structure. Oui, nous avons un problème avec ces gamins-là, avec ces très jeunes enfants – car ce sont le plus souvent des mineurs de 13 ou 14 ans.

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