Depuis la fermeture des frontières intérieures, consécutivement aux attentats de 2015, le rôle de la police aux frontières, notamment à la frontière italienne, s'est considérablement accru, incluant notamment la gestion du flux migratoire en provenance de l'Italie.
Le durcissement constant de la politique migratoire française et la pression des directives assignées à la police aux frontières entraînent de plus en plus d'irrégularités dans le traitement des cas individuels des personnes étrangères, notamment dans l'établissement des décisions de refus d'entrée. Un certain nombre de ces irrégularités ont été documentées.
Il apparaît dès lors de plus en plus indispensable que les agents de la police aux frontières, comme tous les agents de police et gendarmerie nationale, appliquent strictement l'obligation de port visible de leur immatriculation administrative. Conformément à l'arrêté du 24 décembre 2013, les forces de l'ordre sont soumises à l'obligation de porter leur référentiel des identités et de l'organisation (RIO) lors de l'exercice de leurs missions.
Depuis lors, cette mesure n'est que partiellement appliquée, comme l'a notamment relevé la Défenseure des droits. Ainsi, le 11 octobre dernier, le Conseil d'État ordonnait encore au ministère de l'intérieur de veiller à l'application effective de cette obligation pour les forces de l'ordre.
Dans son arrêt, le Conseil d'État juge que les dimensions actuelles du numéro d'identification portées par les forces de l'ordre lors des rassemblements sont « inadaptées ». Il s'agit « de favoriser des relations de confiance entre les forces de sécurité intérieure et la population et d'assurer, dans l'intérêt de tous, l'identification des agents », précise la juridiction, qui « enjoint que ce numéro soit agrandi afin qu'il soit suffisamment lisible, en particulier lorsque les forces de l'ordre interviennent lors de rassemblements ou d'attroupements ». Le Conseil d'État a donné douze mois au ministère de l'intérieur pour se conformer à sa décision.
Cet amendement vise donc à appliquer une telle obligation aux agents de la police aux frontières, dès l'adoption du présent projet de loi, afin de garantir un plus grand respect des droits des personnes migrantes.