Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 7 novembre 2023 à 14h30
Immigration et intégration — Article 1er E

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Comme je l'ai indiqué au cours de la discussion générale, je représente le Sénat au conseil d'administration de l'Ofii et, à ce titre, j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de discuter avec M. Didier Leschi de la question des étrangers malades.

J'entends bien ce qui a été dit sur les origines de cette procédure, qui est apparue avec l'émergence du sida à une époque où bien des pays, et pas seulement des pays en voie de développement, ne disposaient pas de structures ou de traitements adéquats. Cela justifiait à l'époque que la France accueille ces étrangers malades puisque nous étions, sinon parmi les premiers, du moins parmi les pays ayant les meilleurs traitements en la matière.

Ce n'est plus le cas aujourd'hui, et même les membres du conseil d'administration de l'Ofii reconnaissent un certain nombre de dérives et de dérapages.

J'ai pu constater que, dans quelques cas – que dis-je ! dans de nombreux cas –, les étrangers demandeurs sont issus de pays parfaitement développés dans lesquels les systèmes de soins sont tout à fait éminents, et qu'ils justifient leur demande par l'existence, dans tel ou tel hôpital français, d'un traitement bien meilleur que n'importe quel autre traitement disponible dans leurs meilleurs hôpitaux – je parle là d'étrangers en provenance de pays nord-américains ou européens.

À un moment donné, il faut admettre qu'un tel dispositif devient très compliqué à maintenir... Si l'on commence à dire que l'élite de nos hôpitaux, ceux dont les performances sont parmi les plus remarquables, peut accueillir des ressortissants de pays parfaitement développés, comme les États-Unis, le Canada ou certains États d'Europe de l'Ouest, c'est clairement une dérive ! On ne défend plus du tout le principe de l'accueil évoqué par Mélanie Vogel à propos de l'épidémie du sida...

Pour le coup, un tel accueil n'a plus de sens, et c'est pourquoi je pense qu'il faut en rester à la rédaction de la commission des lois.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion