Intervention de Olivia RICHARD

Réunion du 9 novembre 2023 à 15h00
Immigration et intégration — Article 14 A

Photo de Olivia RICHARDOlivia RICHARD :

Je vais tenir peu ou prou les mêmes propos que mes collègues.

Cette réforme de politique intérieure a une résonnance à l'extérieur et ce que nous disons dans cet hémicycle a une incidence de l'autre côté de nos frontières.

Monsieur le ministre, vous vous félicitiez, lundi, de la politique menée à partir de 2021, dans laquelle vous voyez un succès, pour réduire de 30 % à 50 % le nombre de visas accordés à certains pays qui n'étaient pas suffisamment coopératifs en matière de laissez-passer consulaires.

Nous ne partageons pas nécessairement le même constat, mais si vous considérez que cette politique a rempli son objectif, je note tout de même qu'elle a été abandonnée depuis. C'est en effet notre commission des lois qui a souhaité introduire cet article dans le projet de loi.

Gardons à l'esprit que la situation internationale a fortement évolué depuis mars dernier. Il me semble fondamental de permettre à notre diplomatie de conserver une voix forte et de mettre en œuvre la meilleure coopération possible avec nos partenaires.

En ce sens, je rejoins ceux de mes collègues qui viennent de s'exprimer pour dire que restreindre les visas, c'est fermer la porte à des gens qui aiment la France, qui veulent y venir et qui y ont des attaches familiales ou économiques et commerciales. Les personnes qui ont eu à subir cette politique voulaient se rendre en France de manière légale. Le refus de délivrance de visa a engendré une forme de ressentiment qui a contribué à alimenter le sentiment anti-français que nous déplorons tous et dont nous regrettons la montée en puissance à l'étranger.

Je note avec intérêt que le rapport d'information sur les relations entre la France et l'Afrique des députés Bruno Fuchs et Michèle Tabarot est très critique sur notre politique diplomatique. Les auteurs y dénoncent notamment des vexations qualifiées d'« inutiles » et les restrictions de visas. C'est du bon sens : les populations concernées ne sont pour rien dans la mise en œuvre des OQTF.

La politique extérieure de la France n'est pas une variable d'ajustement, raison pour laquelle nous proposons de supprimer cet article.

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