Intervention de Corinne NARASSIGUIN

Réunion du 9 novembre 2023 à 15h00
Immigration et intégration — Article 14 A

Photo de Corinne NARASSIGUINCorinne NARASSIGUIN :

Cette politique ne figurait certes pas dans la loi, mais on l'a déjà expérimentée.

Comme l'a souligné Hélène Conway-Mouret, les mesures de rétorsion – c'est bien l'esprit de cette disposition –qui ont déjà été prises à l'encontre notamment de l'Algérie et du Maroc ont des conséquences économiques néfastes pour la France. L'Espagne tiendrait ainsi la corde pour obtenir la construction de la ligne de train à grande vitesse Rabat-Agadir, au détriment des entreprises françaises, alors que nous avions construit la ligne Rabat-Tanger. Nos relations économiques se dégradent avec les pays concernés.

On rend la France difficile d'accès à ceux qui veulent la rejoindre légalement, pour punir ceux qui arrivent de manière illégale. Cela n'a absolument aucun sens et se révèle inefficace.

Nous comprenons qu'il est nécessaire d'obtenir davantage de laissez-passer consulaires, mais la méthode choisie est mauvaise.

Le chantage à l'aide publique ne serait pas plus efficace. Les populations affectées par la diminution de cette aide ne sont en effet pas la préoccupation première des dirigeants de ces pays. Sans oublier qu'une telle attitude est moralement répréhensible.

C'est au Quai d'Orsay, non à la commission des lois du Sénat ou au ministère de l'intérieur, au détour d'un projet de loi qu'il a déposé, de graver dans le marbre de la loi les mesures diplomatiques qu'il doit prendre ou ce que doit être son champ de négociation.

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