Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 8 novembre 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Antisémitisme i

Gérald Darmanin :

Monsieur le sénateur Dominique de Legge, il est tout à fait vrai qu’il y a en France une explosion des actes antisémites.

Ces faits étaient déjà nombreux avant l’attaque terroriste du Hamas contre la population israélienne. Mais l’aggravation est désormais évidente : les 1 159 actes antisémites relevés depuis le 7 octobre dernier représentent à eux seuls trois fois plus de faits qu’au cours de toute l’année 2022.

Ces événements dramatiques – agressions verbales, croix gammées, étoiles de David dessinées là où l’on pense que des Français de confession juive habitent, agressions physiques aussi – ont donné lieu à 518 interpellations par la police et par la gendarmerie.

En effet, à la demande du Président de la République et de la Première ministre, dès le premier jour, dans les 950 lieux où les Français de confession juive ont l’habitude de mener leurs enfants à l’école, de vivre leur culte, ou simplement de vivre, nous avons mobilisé quasiment 11 000 policiers, gendarmes et militaires de l’opération Sentinelle, qui ont pu protéger ces Français contre de très nombreux actes antisémites et interpeller des personnes qui voulaient passer à l’acte.

La haine est aussi traquée sur internet : 7 726 signalements ont été déposés sur la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements (Pharos). Grâce à ces signalements, nous avons pu identifier 296 personnes et procéder à de nombreuses interpellations, afin que la haine et les menaces sur internet soient condamnées par la justice.

J’ai pris des dispositions très claires pour que les ressortissants étrangers parmi les personnes interpellées se voient systématiquement retirer leur titre de séjour : cela concerne 120 personnes parmi les quelque 500 interpellations que j’évoquais ; une quarantaine d’entre eux sont en centre de rétention administratif. Nous avons déjà commencé les éloignements, comme vous avez pu le voir, parce qu’on ne peut pas toucher un Français de confession juive, un juif en France, sans toucher toute la République.

La haine antisémite touche malheureusement tout l’Occident, mais, en France, les Français de confession juive ont l’absolue protection de la République : toucher à un juif en France, c’est toucher toute la France. Les policiers et les gendarmes pour qui l’on prie tous les samedis à la synagogue le savent très bien ; ils rendent aux juifs de France un peu de la protection et de l’amour que ceux-ci leur donnent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion