Intervention de Olivia Grégoire

Réunion du 9 novembre 2023 à 11h00
Négociations commerciales dans la grande distribution — Vote sur l'ensemble

Olivia Grégoire :

Je tiens également à saluer la qualité des travaux sur ce texte, le premier de la nouvelle présidente de la commission des affaires économiques, Mme Estrosi Sassone. En effet, malgré des avis parfois divergents, nous avons réussi à travailler de façon apaisée, éclairée et constructive.

Sans vouloir relancer certains débats – ce n’est pas l’objet de mon intervention –, je souhaite réagir à certaines certitudes qui se sont exprimées, selon lesquelles il y aura des hausses de prix : je vous prie d’entendre, sinon ma certitude, du moins ma conviction qu’il y aura également des baisses.

Par ailleurs, puisque la stabilité normative et législative est effectivement importante – elle l’est dans tous les domaines, mais peut-être plus encore dans le domaine économique et fiscal –, il y aura, avant tout texte Égalim 4 ou 5, une mission gouvernementale composée de députés et de sénateurs visant à améliorer le dispositif.

Je veux également indiquer très simplement que nous ne devrions peut-être pas être trop durs avec nous-mêmes. Pendant dix ans, en période de déflation, le système a bien fonctionné. Le contexte a terriblement changé depuis plusieurs mois et même quelques années ; aussi, la rigidité qui avait pu s’avérer protectrice – il ne faut pas insulter le passé – se révèle un peu délétère en période d’inflation.

J’ai toujours à cœur, dans la vie politique, de ne pas renier ce qui a été fait ; ce qui a été fait l’a été plutôt bien et pour de bonnes raisons. Simplement, la donne a considérablement changé et il faut revoir les règles du jeu. Les parlementaires seront évidemment au cœur de ce travail.

Par ailleurs, si les hommes et les femmes politiques doivent être stables, les acteurs économiques seraient bien inspirés de l’être aussi, pour le dire gentiment. J’ai été assez frappée – je commence à avoir un peu d’expérience en la matière – des changements de pied ou d’avis, pour employer des termes neutres, d’un certain nombre d’acteurs économiques tout au long de ces travaux. En tout état de cause, tant au Sénat qu’au sein du Gouvernement, ce n’était pas en fonction du dernier qui avait parlé que j’ai défendu ce texte.

Le Sénat le sait, mais c’est un sujet sérieux, pour lequel les jeux de posture ou de théâtre ne devraient pas se multiplier, comme cela a été le cas au cours des derniers mois. Selon moi, on ne peut pas dire « vert » le lundi et « rouge » le mercredi. Par conséquent, il faudra avoir encore de nombreux échanges – la rapporteure Loisier connaît bien le sujet – afin de connaître la véritable position, plutôt que la posture, des acteurs économiques, tant les industriels que les distributeurs. Si l’on veut faire de bonnes lois, encore faut-il que le contexte ou la situation soient décrits de façon sincère par les acteurs économiques. C’est un sujet qui nous concerne tous, indépendamment de nos obédiences politiques. C’est quelque chose qui m’a frappée, pour ne pas dire plus, tout au long de cette année, durant laquelle j’ai eu l’honneur, non sans difficulté, je le sais bien, de me battre contre cette inflation galopante.

Enfin, je termine en indiquant que tout un ensemble de signaux nous laisse penser – je prends non pas des pincettes, mais des moufles

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