L’article 14, introduit en commission, prévoit de conditionner l’aide au développement à la coopération des États bénéficiaires sur les questions migratoires.
Outre le fait qu’il s’agit d’un cavalier législatif, l’adoption d’une telle mesure nuirait à l’image de la France au plan international. Notre pays doit rester capable de parler à tout le monde et demeurer un partenaire fiable, attaché au multilatéralisme.
L’aide publique au développement (APD) symbolise l’action humaniste de la France, la lutte contre la pauvreté à travers le monde. Transformer celle-ci en outil d’ingérence et de pression ne ferait qu’affaiblir notre position et se révélerait totalement contre-productif.
Pour ces raisons, nous demandons la suppression de cet article.
Par ailleurs, en tant qu’Ultramarine, je considère qu’une telle mesure entraverait la coopération régionale, indispensable au développement économique des territoires d’outre-mer – je pense notamment à La Réunion.
L’avenir en océan Indien, c’est le codéveloppement. C’est du bon sens : nous avons besoin de pouvoir travailler avec nos pays partenaires dans de nombreux domaines. La Réunion est un département français avec une géographie africaine. Si l’on veut parler d’autonomie alimentaire, de pêche, d’innovation, de commerce, de culture à la française en océan Indien, il faut impérativement supprimer cet article.