On ne peut pas l’accompagner socialement, sinon nos politiques publiques sont contradictoires entre elles. C’est ainsi qu’il faut considérer la demande d’asile et l’accompagnement social. C’est bien ce que font tous les pays autour de nous !
Madame Narassiguin, vous avez utilisé plusieurs fois le terme « migrant », contrairement à d’autres orateurs. Peut-être pourrions-nous tous choisir de nommer les choses correctement au cours de notre discussion. Le terme générique « migrant » est difficile d’emploi. Pour ma part, je ne l’utilise pas. Il s’agit soit de demandeurs d’asile, dont il faut étudier la demande et répondre rapidement oui ou non, soit d’un regroupement familial ou d’une réunification familiale, ce qui n’est pas tout à fait la même chose, soit d’immigrés venus pour des raisons économiques, soit, enfin, de clandestins.
Derrière le terme « migrant » se trouvent toutes ces réalités, mais l’emploi de ce terme donne l’impression que l’on a affaire, quoi qu’il arrive, à des personnes persécutées auxquelles nous devons l’accueil. Ce n’est pas toujours le cas. Il y a à Lampedusa des Sénégalais, des Ivoiriens, des Marocains qui demandent l’asile comme migrants ; ce n’est pas possible !
Première nationalité des demandeurs d’asile en France : la nationalité afghane – cela peut tout à fait se comprendre et nous offrons un très grand taux de protection. Deuxième nationalité : la nationalité bangladaise – c’est déjà un peu moins évident à comprendre, mais il peut y avoir des réfugiés climatiques, je me suis intéressé à cette question. En revanche, la troisième nationalité n’est pas du tout celle d’un pays en guerre, avec lequel nous n’aurions pas de relations diplomatiques et dans lequel nous ne ferions pas d’aide au développement. Il y a, parmi les Sénégalais, les Gabonais, les Ivoiriens, les Marocains, les Tunisiens qui demandent l’asile en France, des cas exceptionnels, qui sont possibles, mais il n’y a tout de même pas 80 % de personnes persécutées dans ces pays !