Nous souhaitons également aider le Gouvernement – oui, l'aider – à ne pas transformer des idées intéressantes en des échecs programmés faute de préparation adéquate. Je pense, bien sûr, à la réforme du financement des hôpitaux, mais aussi à la fusion des sections « soins » et « dépendance » des budgets des Ehpad. Dans un cas, comme dans l'autre, une expérimentation solide nous semble un préalable indispensable à une généralisation.
Nous souhaitons enfin indiquer nos priorités, en particulier en faveur des familles, peu présentes dans ce PLFSS – madame la ministre, si le discours existe, les traductions budgétaires sont plutôt absentes –, mais également en faveur des collectivités territoriales.
Nous avons par exemple entendu, ces derniers jours, les représentants de l'Assemblée des départements de France, qui s'inquiètent de leur situation financière. Madame, messieurs les ministres, nous devons soutenir les départements dans les efforts qu'ils fournissent notamment en matière de dépendance.
Nous marquerons aussi notre respect du paritarisme, en ne permettant pas que le Gouvernement se serve dans les caisses de l'Unédic et de l'Agirc-Arrco.
Enfin, comme notre rapporteure générale l'a indiqué, la commission soumettra à la Haute Assemblée le rétablissement des articles obligatoires de ce PLFSS que l'Assemblée nationale a supprimés et dont la suppression conforme aurait posé un problème constitutionnel manifeste. Néanmoins, elle le fera en proposant une révision de l'Ondam pour 2023, dont le volet hospitalier nous semble encore sous-financé.
J'espère que non seulement le Gouvernement saura y voir une main tendue, mais qu'il saura la saisir, notamment lors de la nouvelle lecture du texte à l'Assemblée nationale.
Pour conclure, je rappelle que nos propositions s'inscrivent dans un cadre strictement budgétaire – c'est un texte financier.
Elles ne sauraient donc remplacer de grandes lois structurantes, seules à même de remettre à plat des secteurs comme la santé ou le grand âge, pour lesquels la confiance des professionnels et des Français dans leur ensemble s'étiole année après année malgré une augmentation des moyens financiers. Un débat de responsabilité à l'égard des générations futures doit avoir lieu – vous l'avez également évoqué, monsieur le rapporteur pour avis.
Il nous semble nécessaire de remettre à plat un certain nombre de choses et de proposer un ensemble structurant de réformes. Il est impossible de se limiter à quelques propositions de loi, quel que soit leur intérêt. Le Gouvernement doit prendre ses responsabilités, les assumer et ensuite les traduire dans les PLFSS. Tel est notre état d'esprit aujourd'hui.