Je vous en donne acte, nous demandons à l'hôpital un effort de l'ordre de 500 millions d'euros au titre des achats, mais nous finançons aussi de nombreuses actions en sa faveur. Je ne citerai que les dernières mesures annoncées, lesquelles portent sur le travail de nuit ainsi que sur le travail des samedis et dimanches : à elles seules, ces mesures, financées par l'Ondam, coûtent plus de 1 milliard d'euros.
Je rappelle que les soignants hospitaliers ont connu, ces dernières années, les plus fortes hausses de traitement accordées depuis trente ans. Ainsi les rémunérations du public ont-elles retrouvé le niveau du privé. Je parle notamment des professionnels paramédicaux et des praticiens hospitaliers, non de certaines activités libérales, qui sont évidemment beaucoup plus lucratives.
Vous insistez avec raison sur la qualité de vie des soignants et sur leurs perspectives professionnelles ; nous avons précisément ouvert ces chantiers.
Les mesures que nous avons prises en faveur de l'attractivité nous permettent aujourd'hui de rouvrir des lits. Or rouvrir des lits, c'est permettre les remplacements. Permettre les remplacements, c'est permettre les départs en formation. Et permettre les départs en formation, c'est offrir de véritables évolutions professionnelles. Pour moi, tout cela s'appelle le progrès.
Troisièmement, au sujet des exonérations, force est de constater un désaccord très profond entre nous.
Vous évoquez les exonérations de charges, que vous évaluez à 87 milliards d'euros. Mais si, à l'heure actuelle, notre système de sécurité sociale est viable, c'est parce que le chômage est tombé à 7 %. Nous en étions encore très loin il y a quelques années.
Pour une partie d'entre nous, nous avons vécu pendant des décennies avec le chômage de masse. D'ailleurs, nous ne mesurons pas encore complètement combien sa disparition transforme nos réalités sociales, notamment le rapport au travail.
Le meilleur moyen de maintenir tel qu'il est notre système de sécurité sociale solidaire, reposant sur la contribution des salariés et des employeurs, c'est le plein emploi ; et le plein emploi, c'est le cap que le Gouvernement ne cesse de tenir.
En la matière, il suffit de quelques décisions pour balayer tous les efforts accomplis. Voilà pourquoi nous restons fidèles à notre ligne.
À cet égard, M. le ministre chargé des comptes publics a évoqué un certain nombre de mesures prises au titre des recettes, notamment le gel des fameux « bandeaux famille », qui permettra d'économiser plus de 600 millions d'euros.
Comme beaucoup, j'ai grandi avec l'idée que le chômage de masse serait irréversible. Or, si le taux de chômage baissait encore de deux points, aucune des branches de la sécurité sociale ne serait en déficit.
Quatrièmement et enfin, vous associez à tort responsabilisation, culpabilisation et stigmatisation.
Quand, à patientèle égale, un médecin prescrit quatre fois plus d'arrêts de travail que la moyenne de ses confrères, je n'estime pas qu'il est nécessairement fautif. En revanche, je considère que l'assurance maladie est en droit d'aller l'interroger afin de comprendre ce dont il retourne.
De même, j'ai demandé à l'assurance maladie de me signaler les entreprises où les arrêts maladie explosent.