Intervention de Christopher SZCZUREK

Réunion du 13 novembre 2023 à 16h00
Financement de la sécurité sociale pour 2024 — Discussion générale

Photo de Christopher SZCZUREKChristopher SZCZUREK :

Monsieur le président, madame la ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, abîmés par la crise sanitaire, par des décennies de mauvais choix, la sécurité sociale et notre système de santé, qui étaient auparavant une fierté nationale et étaient réputés pour être parmi les meilleurs au monde, ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes.

Notre hôpital public et nos urgences sont en ruine, avec une dégradation des conditions d'accueil et de prise en charge des patients, en dépit du dévouement de nos soignants. À l'épuisement des professionnels de santé et au déficit des vocations s'ajoute une baisse ininterrompue des capacités d'accueil dans les hôpitaux.

Mes chers collègues, la réalité est édifiante. L'espérance de vie recule désormais dans notre pays. La mortalité infantile, l'un des indicateurs attestant le plus de l'état d'un système social, revient à la hausse, avec évidemment autant de drames familiaux.

Enfin, il n'est plus un territoire, rural comme urbain, qui ne connaisse pas une dégradation de l'accès aux soins et 30 % de la population française vit désormais dans un désert médical.

Après ce sombre constat, les solutions portées par ce PLFSS paraissent sous-dimensionnées et l'optimisme gouvernemental confine à la déconnexion.

Des mesures efficaces pour financer notre système de santé existent. Le Rassemblement national proposera des amendements pour faire rentrer et économiser l'argent qui manque cruellement à nos soignants et à nos hôpitaux.

À ce sujet, nous nous félicitons de la transposition, dans ce PLFSS, de mesures portées par Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle. Ainsi, nous accueillons favorablement la réforme de la T2A, un système qui contraint l'hôpital public à s'aligner sur les méthodes du privé. Le principe de délivrance à l'unité des médicaments nous apparaît également être une mesure de santé publique et de santé financière bienvenue.

Néanmoins, malgré ces quelques lueurs, les manquements sont légion.

Le Rassemblement national défendra la mise en place d'une réelle politique de souveraineté pharmaceutique par la réindustrialisation du secteur et par une politique d'État stratège appuyée sur les grands groupes pharmaceutiques tricolores.

Il est également temps de rationaliser la technostructure de la santé. La suppression des ARS, échelons inutiles, coûteux et plus que jamais délégitimés par leur gestion catastrophique de la crise sanitaire, est une nécessité pour redéployer les efforts de l'État et donner aux médecins et aux soignants un vrai pouvoir de gestion et d'action au sein de leurs établissements.

Nos amendements appuieront également la nécessaire lutte contre la fraude sociale, évaluée entre 7 milliards et 21 milliards d'euros selon les services de l'assurance maladie.

Enfin, le présent PLFSS est une nouvelle occasion manquée de définir de réelles mesures pour accompagner les Français dans les défis démographiques de notre temps. Ainsi, nous déplorons l'absence d'un réel plan grand âge, centré sur les aidants et sur le maintien à domicile des personnes en situation de dépendance.

Madame la ministre, messieurs les ministres, le contestable article 30 de votre projet de loi participera à éloigner ces personnes du soin par l'augmentation des coûts du transport individualisé. Les personnes handicapées seront également lourdement affectées par cette mesure, les contraignant d'autant plus dans un accès aux soins plus difficile et plus coûteux pour eux comme pour leurs familles.

À ce titre, les acteurs de la Conférence nationale du handicap ont alerté sur le décalage persistant entre les moyens alloués et les besoins des personnes en situation de handicap.

Mes chers collègues, les sénateurs du Rassemblement national soutiendront toutes les mesures allant dans le bon sens : celui de la protection sociale la plus étendue pour les Français et celui du pragmatisme gestionnaire.

Dans cette chambre, il n'y a pas de 49.3. Profitons-en pour débattre, ce dont l'Assemblée nationale a été privée !

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