Monsieur le ministre, vous nous disiez qu'il fallait que nous ayons le souci de l'État et de sa santé financière. Certes, mais commencez par vous ! Depuis le début de l'examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, vous semblez organiser les difficultés de l'État.
Ma collègue Lubin a raison de dire que vous faites les poches des salariés. En réalité, vous avez tronqué le budget de l'État du produit d'un certain nombre d'impôts qui étaient à votre main : après avoir réduit la fiscalité des entreprises, ainsi que celle des ménages les plus aisés avec la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune, vous venez nous dire qu'il faut bien vous rattraper quelque part, en faisant les poches de l'Unédic ou bien celles des uns et des autres.
Or ces organismes sont endettés, comme l'ont rappelé mes collègues, et dans la mesure où l'on peut être sûr qu'une crise « majuscule » interviendra dans les trois, quatre, cinq ou six prochaines années, ils auront à financer des dépenses d'assurance chômage, de sorte qu'ils seront à nouveau en difficulté.
Parce que vous refusez d'organiser un financement correct de l'État et de la sécurité sociale, vous essayez de trouver des solutions à la petite semaine, si bien que le problème ne manquera pas de ressurgir.
Par conséquent, nous vous encourageons à traiter les choses de manière structurelle plutôt que d'aller chercher dans les poches des uns et des autres pour trouver des solutions dont l'efficacité ne durera qu'un instant.