Entre 2014 et 2019, les investissements publicitaires des opérateurs de jeux en ligne et de paris sportifs ont augmenté de 25 %. Ce secteur fait l'objet de campagnes publicitaires intenses, voire agressives, qui incitent fortement à des pratiques de jeu excessives.
Dans une analyse comparée des opérateurs, publiée en juillet 2020, l'Autorité nationale des jeux (ANJ) a ainsi remarqué « un ciblage renforcé des jeunes avec des stratégies de marketing digital sur les réseaux sociaux Snapchat et TikTok ».
Selon cette analyse, trois parieurs en ligne sur quatre ont moins de 34 ans et ce public est particulièrement vulnérable à des phénomènes d'addiction.
À cet égard, les chiffres de Santé publique France sont éloquents. Selon cet organisme, « les paris sportifs représentent le risque le plus important au plan individuel : la part des joueurs à risque modéré est trois fois plus importante que pour les jeux de loterie et la part de joueurs excessifs six fois plus élevée ».
Or cette addiction peut avoir des impacts sociaux graves, car elle touche majoritairement une population déjà précaire.
Dans une étude de 2019, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) relève que « les pratiques [de jeu] à risques modérés ou excessifs se rencontrent chez des hommes plus jeunes, issus de milieux sociaux modestes, ayant un niveau d'éducation et des revenus inférieurs à ceux des autres joueurs ».
La régulation des jeux et des paris sportifs en ligne semble donc un impératif. Aujourd'hui, 40 % du chiffre d'affaires des opérateurs de jeux d'argent provient de personnes ayant une pratique excessive.
En conséquence, cet amendement vise à réguler ces plateformes tout en fournissant des pistes de financement pour la sécurité sociale, en augmentant le taux de CSG sur les paris sportifs, les recettes supplémentaires ainsi perçues étant consacrées à la pris en charge du grand âge, via le FSV.