Cet amendement a pour objet le régime de retraite supplémentaire dit « de l'article 39 », autrement dit les retraites chapeaux des patrons des grands groupes.
Nous avons longuement parlé des retraites au printemps dernier ; mais, étrangement, les retraites dorées des dirigeants du CAC 40 n'ont été que très peu évoquées.
Ces derniers mois, plusieurs grands patrons du CAC 40 ont pris leur retraite ; ou, pour être plus précis, ils ont cédé la direction opérationnelle de leur groupe tout en restant, au moins provisoirement, actionnaires principaux ou membres du conseil d'administration.
Selon le site de l'Observatoire des multinationales, ces néoretraités ont largement de quoi couler des jours paisibles.
Le dispositif des retraites chapeaux devait disparaître sous sa forme traditionnelle en 2019. Les patrons en fonction continuent toutefois d'en bénéficier.
En outre, des journalistes de L'Humanité ont passé en revue les documents d'enregistrement universel de tous les grands groupes du CAC 40 : ils ont pu constater que, derrière les mesures d'affichage, la pratique des retraites chapeaux perdurait dans les faits.
Avec l'envol des dividendes et des rémunérations, les retraites des dirigeants des très grandes entreprises continuent de planer dans la stratosphère.
M. Jean-Paul Agon, ex-PDG de L'Oréal, pourrait ainsi prétendre à une retraite chapeau de 1, 6 million d'euros par an, soit quatre-vingt-huit fois la pension moyenne d'un Français ou d'une Française. M. Benoît Potier, ancien PDG d'Air Liquide, touche quant à lui plus de 1, 6 million d'euros de revenus annuels ; M. Denis Duverne, qui vient de quitter la présidence du conseil d'administration d'Axa, …