« 2023, année de dividendes records pour les multinationales françaises » : voilà le genre de titres que l'on peut trouver de façon récurrente, depuis quelques années, dans la presse de notre pays, au point que ce sujet est devenu un véritable marronnier. Ce sont 80 milliards d'euros qui ont été déversés sur les actionnaires du CAC 40 en 2022, par exemple.
La France a représenté près de 30 % des dividendes versés en Europe en 2023. La tendance à la hausse, qui est générale, a été plus marquée encore dans notre pays : le montant des dividendes distribués y a augmenté de 13, 3 %, plaçant la France devant d'autres grandes économies comme l'Allemagne ou l'Italie. Ce n'est toutefois pas forcément une bonne nouvelle pour les Françaises et les Français : les profits, en effet, ne « ruissellent » pas, le Gouvernement se refusant à augmenter la taxation des ultrariches.
Nous n'entendons jamais parler de hausses des salaires records pour nos soignantes et nos soignants, qui tiennent à bout de bras notre système de santé, ni d'un investissement massif pour notre hôpital public, qui est laissé en totale déshérence.
Des entreprises de l'agroalimentaire, des transports ou encore de la finance ont par ailleurs engrangé des rentes exceptionnelles grâce à la crise, ce qui a contribué à l'augmentation du coût de la vie. Qu'est-ce qui justifie de ne pas les mettre à contribution ?
C'est la fin de l'abondance pour les Français, mais la corne d'abondance pour les actionnaires !