Après les arguments qui viennent d’être développés, j’ajouterai que la construction du prix des médicaments manque totalement de transparence.
Il peut sembler logique que les médicaments innovants coûtent beaucoup plus cher et que cela soit pris en compte. Mais l’on voit aussi un certain nombre d’industriels du secteur pharmaceutique investir dans ces nouveaux médicaments et justifier de leur coût élevé pour abandonner en parallèle d’autres médicaments qu’ils ne jugent plus profitables. Sanofi vient ainsi d’annoncer qu’il allait tourner la page du Doliprane.
Or ce sont précisément ces médicaments plus matures, mais absolument indispensables pour nos concitoyens, qui connaissent le plus de pénuries.
Il est nécessaire de revoir un certain nombre de mécanismes. La puissance publique doit se doter d’outils pour réguler le secteur et relocaliser en France certaines productions. Beaucoup de promesses ont été faites en la matière, mais l’on a vu assez peu de résultats.
Si un tel travail reste à engager – la commission d’enquête a formulé un certain nombre de recommandations, dont la mise en œuvre peut prendre un peu de temps, nous le comprenons parfaitement –, il n’en reste pas moins que se priver de 120 millions d’euros pour l’année 2024, dans le contexte que chacun a pu décrire ici, nous semble être une très mauvaise idée.