J'ai souhaité intervenir pour dénoncer la dégradation de la psychiatrie. L'article 22 ter touche de fait à une vérité profonde : la santé mentale de nos concitoyens se dégrade de manière accélérée, dès la préadolescence, malheureusement.
Il est donc particulièrement judicieux de déceler dans le monde scolaire les besoins de prise en charge de nos plus jeunes concitoyens afin, ainsi, de les aiguiller.
Pour autant, ce dépistage va accroître les besoins de prise en charge des pathologies psychologiques et psychiatriques, alors même que des centaines de milliers d'heures de prise en charge médicale ne sont pas financées et ne sont donc pas disponibles pour ces jeunes patients.
La réforme du financement de la psychiatrie hospitalière, lancée il est à deux ans, n'est en effet toujours pas finalisée. On augmente donc la demande, alors que les capacités de prise en charge médicale de ces pathologies continuent de diminuer.
Cette situation est d'autant plus grave que tous les praticiens s'accordent pour estimer que la prise en charge très précoce d'une pathologie de santé mentale rend celle-ci plus facilement réversible. Au contraire, sa non-prise en charge la transforme pour le patient en pathologie chronique, qui grèvera fortement les budgets sociaux tout au long de sa vie.
Plus de 50 % des arrêts de travail dans notre pays sont liés à des pathologies de santé mentale, dont le traitement est d'autant plus long qu'il est tardif.
Je demande donc la création d'une mission d'évaluation de la réforme, afin de vérifier que l'attribution des budgets publics est adaptée aux enjeux de la santé mentale dans notre pays et que le financement de celle-ci est structurellement assuré pour les prochaines années.