Séance en hémicycle du 16 novembre 2023 à 10h30

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

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Sommaire

La séance

Source

La séance est ouverte à dix heures trente.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.

Il n’y a pas d’observation ?…

Le procès-verbal est adopté sous les réserves d’usage.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’ordre du jour appelle l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise (texte de la commission n° 108, rapport n° 107).

Dans la discussion générale, la parole est à Mme le rapporteur.

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – Mme Corinne Bourcier applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Frédérique Puissat

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la commission mixte paritaire qui s’est réunie, hier, sur le projet de loi de transposition de l’accord national interprofessionnel (ANI) relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise est parvenue à un texte commun.

Ce texte est conforme à la ligne tracée par la majorité sénatoriale : assurer une transposition fidèle et complète des mesures de l’ANI qui nécessitent l’intervention du législateur.

En effet, le respect de la parole des partenaires sociaux imposait, à notre sens, de se limiter à la stricte retranscription des mesures contenues dans l’accord. Le Gouvernement s’y était engagé ; le Parlement l’a fait – si vous me permettez de le formuler ainsi. Ce dernier a joué son rôle en assurant la retranscription fidèle des mesures qui nécessitaient l’intervention du législateur.

Ainsi, le texte de la commission mixte paritaire permet de respecter l’accord conclu par les partenaires sociaux, en conservant des apports de l’Assemblée nationale et du Sénat.

La commission mixte paritaire a retenu les articles 1er et 1er bis qui prévoient d’ouvrir des négociations de branche pour examiner la nécessité de réviser les classifications et d’inciter les branches à faire le bilan de leur action sur la mixité des emplois.

Concernant le développement du partage de la valeur dans les petites et moyennes entreprises (PME), nos deux assemblées se sont accordées sur l’article 2, qui permettra aux entreprises de moins de 50 salariés de recourir à une formule de calcul de la participation dérogatoire lorsqu’elles mettent volontairement en place un dispositif de participation.

Nos deux assemblées ont également approuvé l’article 3 qui oblige les entreprises de 11 salariés à 49 salariés, ayant réalisé durant trois exercices consécutifs un bénéfice d’au moins 1 % de leur chiffre d’affaires, à instituer un dispositif de partage de la valeur. Cette mesure expérimentale sera également applicable au secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS), aux termes de l’article 3 bis.

Conformément au souhait du Sénat, la commission mixte paritaire a rendu cette obligation applicable aux exercices ouverts après le 31 décembre 2024, alors que l’Assemblée nationale avait avancé son application d’un an. Je me félicite que la position du Sénat ait été suivie sur ce point, car la date retenue est celle qui a été fixée par les partenaires sociaux. Nous honorons ainsi notre engagement de retranscrire fidèlement l’ANI.

La commission mixte paritaire a retenu l’article 5, approuvé par les deux assemblées, qui met en place un nouveau dispositif de partage de la valeur en cas d’augmentation exceptionnelle du bénéfice net fiscal de l’entreprise, ainsi que l’article 7 qui crée un nouveau dispositif de partage de la valorisation de l’entreprise.

Pour renforcer le soutien du pouvoir d’achat des salariés des PME, nous avons aussi retenu l’article 6, qui permettra d’ajuster les modalités de distribution de la prime de partage de la valeur et de prolonger le régime temporaire d’exonérations sociales et fiscales de cette prime jusqu’à la fin de l’année 2026 pour les entreprises de moins de 50 salariés.

La commission mixte paritaire n’a pas retenu l’article 10 bis qui portait sur la prise en compte des critères de responsabilité sociale et environnementale (RSE) dans le calcul de l’intéressement, celle-ci étant déjà permise par le droit existant, comme nous l’avions souligné au Sénat.

C’est également le cas de l’article 14 bis, qui relève davantage du domaine réglementaire. Je remercie mon collègue Michel Canévet qui a accepté cette suppression, dans le cadre d’un accord que nous avons trouvé, hier. En effet, l’adoption de cet article risquait de créer une hiérarchie entre les différents motifs de déblocage anticipé de l’épargne salariale.

L’article 13 bis, introduit au Sénat, n’a pas non plus été retenu par la commission mixte paritaire. Il portait sur un enjeu important, à savoir les apports d’actions à une société de gestion, consécutifs à une attribution gratuite d’actions démocratique ou quasi démocratique. Cependant, il est apparu que, en l’état, il risquait de fragiliser le régime fiscal dont ces apports bénéficient.

La commission mixte paritaire a adopté les mesures qui visent à développer l’actionnariat salarié, en rehaussant notamment les plafonds globaux d’attribution gratuite d’actions aux salariés et en simplifiant les règles de gouvernance des fonds communs de placement d’entreprise.

Au total, ce texte facilitera le développement des outils de partage de la valeur dans les entreprises, au profit des salariés.

Il appartiendra ensuite au Gouvernement de prendre les mesures réglementaires nécessaires à la pleine application de l’ANI, puis aux branches et aux entreprises de se saisir des outils mis à leur disposition pour développer le partage de la valeur.

Conformément à l’article L. 1 du code du travail, introduit par la loi du 31 janvier 2007 de modernisation du dialogue social, dite loi Larcher, les représentants des salariés et des employeurs doivent avoir une place déterminante dans l’élaboration du droit du travail.

Par la transposition fidèle de cet accord national interprofessionnel, nous redonnons au dialogue social la place qu’il mérite dans notre démocratie.

Je vous invite donc à adopter le texte issu des travaux de la commission mixte paritaire.

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – Mme Corinne Bourcier applaudit également.

Debut de section - Permalien
Olivier Dussopt

Madame la présidente, monsieur le président de la commission des affaires sociales, madame la rapporteure, mesdames, messieurs les sénateurs, le Gouvernement accueille avec une grande satisfaction l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur la transposition de l’accord national interprofessionnel du 10 février 2023 relatif au partage de la valeur. Cet accord est deux fois bienvenu, d’abord pour le dialogue social, ensuite pour la démocratie parlementaire.

Transposer intégralement et fidèlement un ANI au Parlement, comme le prévoit l’article L. 1 du code du travail issu de la loi défendue en 2007 par le président Gérard Larcher, pouvait s’avérer périlleux pour des parlementaires qui, par définition, sont attachés – autant que je le suis – au droit d’amendement.

Force est de constater que vous avez démontré une fois de plus, par l’exemple, votre capacité à concilier démocratie sociale et démocratie parlementaire.

Le sens du dialogue et des responsabilités des deux assemblées aura permis de réussir sans faux pas cette transposition, dans un équilibre subtil entre l’écoute du dialogue social et le respect de la compétence du législateur.

Cela tient d’abord et avant tout, mesdames, messieurs les sénateurs, à la qualité des discussions parlementaires qui ont eu lieu, grâce notamment au travail de Mme la rapporteure et de son homologue à l’Assemblée nationale, le député Margueritte. Tous deux ont su ouvrir la discussion et faire les concessions nécessaires à l’aboutissement de cette commission mixte paritaire.

Ce projet de loi répond à deux demandes majeures des Français : une action pour le pouvoir d’achat et une plus grande participation des salariés à la vie de leur entreprise.

L’action du Gouvernement en matière de pouvoir d’achat s’inscrit dans une continuité entre la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi Pacte, les mesures d’urgence de la crise sanitaire, les réponses apportées pour lutter contre l’inflation et la volonté de toujours développer les outils de partage de la valeur.

Ce texte, sans jamais substituer les dispositifs de partage de la valeur aux salaires, vient compléter cet arsenal au service du pouvoir d’achat des Français.

Le gain de pouvoir d’achat par le partage de la valeur créée dans l’entreprise renvoie aussi à une certaine conception du travail, selon laquelle partager la valeur, c’est d’abord et avant tout revaloriser le travail en renforçant la solidarité de destin entre l’entreprise et le salarié.

L’entreprise sait ce qu’elle doit à ses salariés comme le salarié sait ce qu’il doit à l’entreprise. L’expression de cette solidarité de destin dans la participation correspond à la mise en action concrète de la démocratie au travail, grâce à la place renforcée donnée au salarié au cœur de la vie et du développement de l’entreprise.

Vous le savez, je suis convaincu par cette double vertu du partage de la valeur. C’est pourquoi j’avais invité, le 16 septembre 2022, les partenaires sociaux à ouvrir une négociation sur ce sujet. Peu d’observateurs, à l’époque, pensaient cet accord possible.

Pourtant, malgré les débats agités du printemps, les partenaires sociaux sont parvenus à un accord le 10 février 2023, signé par sept des organisations syndicales et patronales représentatives aux niveaux national et interprofessionnel.

Fort de cet esprit de consensus entre les partenaires sociaux, que je tiens de nouveau à saluer, je m’étais engagé à une transposition intégrale et fidèle de l’accord selon le principe « tout l’accord et rien que l’accord ».

Sans rien trahir de son esprit, le Parlement s’est penché sur le texte et sur des améliorations possibles. Les débats, de qualité, ont fait converger la conception des partenaires sociaux et les vues des parlementaires vers des avancées substantielles pour le partage de la valeur dans notre pays.

En premier lieu, outre une série de simplifications et d’assouplissements, je pense à l’obligation d’engager une négociation d’ici au 31 décembre pour examiner la nécessité de réviser les classifications des branches qui n’ont pas procédé à cet examen depuis plus de cinq ans. Cela permettra d’améliorer les rémunérations ainsi que l’éventail des salaires, tout en faisant écho aux chantiers que nous avons lancés avec les partenaires sociaux, dans le cadre de la conférence sociale voulue par la Première ministre.

Le partage de la valeur doit également se diffuser dans toutes les entreprises. Aujourd’hui, malheureusement, rares sont les très petites entreprises (TPE) et les PME qui bénéficient de dispositifs de participation, à la fois parce qu’elles n’en ont pas l’obligation et parce que ces dispositifs sont parfois complexes à mettre en place. C’est la raison pour laquelle moins de 10 % des salariés des entreprises de 11 à 49 salariés sont concernés par un dispositif d’intéressement ou de participation.

Dans l’objectif de mettre fin à cette inégalité de fait entre les salariés des petites et des grandes entreprises, le texte de loi transposant l’ANI renvoie au dialogue social pour organiser des négociations par accord de branche ou d’entreprise afin de trouver des formules dérogatoires plus adaptées.

De même, les entreprises de 11 à 50 salariés auront jusqu’au 31 décembre 2023 pour mettre en place un dispositif de partage de la valeur dès lors qu’elles enregistrent un bénéfice net fiscal positif supérieur à 1 % de leur chiffre d’affaires pendant trois années consécutives.

Grâce à ces dispositions au caractère très technique, près de 1, 5 million de salariés pourront avoir accès plus facilement à des dispositifs de partage de la valeur, d’intéressement ou de participation.

Ce texte crée aussi un plan de partage de la valorisation de l’entreprise. Ce plan d’une durée de trois ans, mis en place par accord pour l’ensemble des salariés ayant au moins un an d’ancienneté, permet aux salariés de bénéficier d’une prime lorsque la valeur de l’entreprise a augmenté au cours des trois années de durée du plan. Cet outil innovant contribuera à fidéliser les salariés et à les intéresser à la croissance ainsi qu’à l’augmentation de la valeur de leur entreprise.

Pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés, la prime de partage de la valeur continuera d’être fiscalement exonérée jusqu’au 31 décembre 2026 pour les salariés dont la rémunération est inférieure à trois Smic, dans les entreprises de moins de 50 salariés.

À cette étape de mon propos, je tiens à souligner que le Parlement a en même temps tenu à affirmer le principe de non-substitution au salaire, tel que les partenaires sociaux l’ont inscrit dans l’accord. Consacré à l’article 2A, il concerne tous les dispositifs de partage de la valeur.

Enfin, le texte engage le développement de l’actionnariat salarié. Dans l’accord interprofessionnel, les partenaires sociaux ont tenu à trouver des leviers pour y parvenir, comme l’extension de la portion du capital ouverte aux salariés actionnaires, par l’augmentation des plafonds de versement d’actions gratuites aux salariés ; l’amélioration de la gouvernance des fonds d’actionnariat salarié par la recherche d’une plus grande transparence sur la politique d’engagement actionnarial ; la promotion d’une épargne verte, solidaire et responsable, à travers l’obligation de proposer au moins un fonds responsable parmi les plans d’épargne entreprise et retraite d’entreprise.

Telle est donc, mesdames, messieurs les sénateurs, la nature de ce texte d’accord entre les deux chambres du Parlement. C’est un texte dont je crois qu’il répond aux attentes des Français en matière de pouvoir d’achat et de participation à la vie des entreprises.

Encore une fois, je tiens à souligner son parcours exemplaire, depuis l’accord interprofessionnel jusqu’à la transposition fidèle, mais enrichie, qu’il en propose. C’est là le signe d’une bonne santé démocratique, dont l’expression se traduit par la confiance des acteurs dans le dialogue social et dans le travail parlementaire. Ils ont pu ainsi avancer dans la même direction, celle d’un meilleur partage de la valeur dans notre pays.

Vous l’aurez compris, le Gouvernement est reconnaissant au Parlement pour ce travail et remercie particulièrement les rapporteurs des deux chambres. Je vous invite, mesdames, messieurs les sénateurs, à adopter les conclusions de la commission mixte paritaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Nous passons à la discussion du texte élaboré par la commission mixte paritaire.

Je rappelle que, en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, aucun amendement n’est recevable, sauf accord du Gouvernement ; en outre, le Sénat étant appelé à se prononcer avant l’Assemblée nationale, il statue d’abord sur les éventuels amendements, puis, par un seul vote, sur l’ensemble du texte.

Je donne lecture du texte élaboré par la commission mixte paritaire.

TITRE Ier

RENFORCER LE DIALOGUE SOCIAL SUR LES CLASSIFICATIONS

Une négociation en vue de l’examen de la nécessité de réviser les classifications en prenant en compte l’objectif d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et de mixité des emplois est ouverte avant le 31 décembre 2023, au sein des branches n’ayant pas procédé à cet examen depuis plus de cinq ans.

Les organisations liées par une convention de branche ou, à défaut, par des accords professionnels établissent, avant le 31 décembre 2024, un bilan de l’action de la branche en faveur de la promotion et de l’amélioration de la mixité des emplois, prévu à l’article L. 2232-9 du code du travail, assorti de propositions d’actions visant notamment à améliorer l’accompagnement des entreprises dans l’atteinte de cet objectif. Ce bilan et les propositions associées sont élaborés en lien avec l’observatoire prospectif des métiers et des qualifications mentionné à l’article L. 2241-12 du même code.

TITRE II

FACILITER LA GÉNÉRALISATION DES DISPOSITIFS DE PARTAGE DE LA VALEUR

I. – À titre expérimental et pendant une durée de cinq ans à compter de la promulgation de la présente loi, les entreprises mentionnées au premier alinéa de l’article L. 3323-6 du code du travail peuvent mettre en application un régime de participation, au sens du même article L. 3323-6, dérogeant à la règle de l’équivalence des avantages consentis aux salariés prévue à l’article L. 3324-2 du même code :

1° Soit par application d’un accord de participation conclu au niveau de la branche dans les conditions prévues à l’article L. 3322-9 dudit code ;

2° Soit par application d’un accord de participation conclu dans les conditions prévues à l’article L. 3322-6 du même code.

II. – Les entreprises mentionnées au I du présent article qui mettent en application un régime de participation à la date d’entrée en vigueur de la présente loi ne peuvent opter pour le régime défini au I, lorsqu’il déroge à la règle de l’équivalence des avantages consentis aux salariés, qu’en concluant un accord dans les conditions prévues à l’article L. 3322-6 du code du travail.

III. – Une négociation en vue de la mise en place d’un régime de participation mentionné au I du présent article est ouverte au sein de chaque branche au plus tard le 30 juin 2024.

À défaut d’initiative de la partie patronale avant cette date, la négociation s’engage dans un délai de quinze jours à compter de la demande d’une organisation de salariés représentative dans la branche.

IV. – Le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation de l’expérimentation prévue au présent article au plus tard six mois avant le terme de l’expérimentation. Ce rapport propose différentes évolutions envisageables de la formule de calcul de la réserve spéciale de participation définie à l’article L. 3324-1 du code du travail et évalue les incidences de chacune d’entre elles.

Un suivi annuel de l’application du présent article est transmis aux organisations syndicales et patronales représentatives au niveau national et interprofessionnel.

I. – À titre expérimental et pendant une durée de cinq ans à compter de la promulgation de la présente loi, les entreprises d’au moins onze salariés qui ont réalisé pendant trois exercices consécutifs un bénéfice net fiscal, au sens du 1° de l’article L. 3324-1 du code du travail, au moins égal à 1 % du chiffre d’affaires et qui ne sont pas tenues de mettre en place un régime de participation en application des articles L. 3322-1 à L. 3322-5 du même code doivent, au titre de l’exercice suivant :

1° Soit mettre en place un régime de participation, dans les conditions prévues aux articles L. 3322-9 ou L. 3323-6 dudit code ou au I de l’article 2 de la présente loi, ou un régime d’intéressement, dans les conditions prévues aux articles L. 3312-5 ou L. 3312-8 du code du travail ;

2° Soit abonder un plan d’épargne salariale prévu aux articles L. 3332-1, L. 3333-2, L. 3334-2 ou L. 3334-4 du même code ou aux articles L. 224-13 ou L. 224-16 du code monétaire et financier, selon les modalités prévues aux articles L. 3332-11 et L. 3334-6 du code du travail et à l’article L. 224-20 du code monétaire et financier ;

3° Soit verser la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat.

I bis. – Sont réputées satisfaire à l’obligation prévue au I du présent article les entreprises dans lesquelles l’un des dispositifs mentionnés aux 1° à 3° du même I est mis en œuvre et s’applique au titre de l’exercice considéré.

II. – Ne sont pas soumises à l’obligation prévue au I du présent article :

Supprimé

2° Les entreprises individuelles créées sur le fondement de l’article L. 526-5-1 du code de commerce, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2022-172 du 14 février 2022 en faveur de l’activité professionnelle indépendante, ou de l’article L. 526-22 du code de commerce ;

3° Les entreprises qui relèvent du statut des sociétés anonymes à participation ouvrière prévu aux articles L. 225-258 à L. 225-270 du même code, qui versent un dividende à leurs salariés au titre de l’exercice écoulé et dont le taux d’intérêt sur la somme versée aux porteurs d’actions de capital en application du troisième alinéa de l’article L. 225-261 dudit code est égal à 0 %.

III. – L’obligation de mettre en place l’un des dispositifs mentionnés aux 1° à 3° du I du présent article s’applique aux exercices ouverts après le 31 décembre 2024. Les trois exercices précédents sont pris en compte pour l’appréciation du respect de la condition relative à la réalisation du bénéfice net fiscal.

IV. – Le Gouvernement remet au Parlement, au plus tard six mois avant le terme de l’expérimentation, un rapport d’évaluation de l’expérimentation prévue au présent article comprenant une présentation des dispositifs mis en place par les entreprises.

Un suivi annuel de l’application du présent article est transmis aux organisations syndicales et patronales représentatives au niveau national et interprofessionnel.

I. – À titre expérimental et pendant une durée de cinq ans à compter de la promulgation de la présente loi, lorsqu’un accord de branche étendu le permet, les personnes morales mentionnées au 1° du II de l’article 1er de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire qui emploient au moins onze salariés, qui ne déclarent pas de bénéfice net fiscal au sens du 1° de l’article L. 3324-1 du code du travail et qui ont réalisé pendant trois exercices consécutifs un résultat excédentaire au moins égal à 1 % de leurs recettes doivent, au titre de l’exercice suivant :

1° Soit mettre en place un dispositif d’intéressement, dans les conditions prévues aux articles L. 3312-5 ou L. 3312-8 du même code ;

2° Soit abonder un plan d’épargne salariale prévu aux articles L. 3332-1, L. 3333-2, L. 3334-2 ou L. 3334-4 dudit code ou aux articles L. 224-13 ou L. 224-16 du code monétaire et financier, selon les modalités prévues aux articles L. 3332-11 et L. 3334-6 du code du travail et à l’article L. 224-20 du code monétaire et financier ;

3° Soit verser la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat.

I bis. – Sont réputées satisfaire à l’obligation prévue au I du présent article les personnes morales dans lesquelles l’un des dispositifs mentionnés aux 1° à 3° du même I est mis en œuvre et s’applique au titre de l’exercice considéré.

II. – Ne sont pas soumises à l’obligation prévue au I du présent article les personnes morales qui mettent en application un régime de participation au titre de l’exercice considéré.

III. – L’obligation de mettre en place l’un des dispositifs mentionnés aux 1° à 3° du I s’applique aux exercices ouverts après le 31 décembre 2024. Les trois exercices précédents sont pris en compte pour l’appréciation du respect de la condition relative à la réalisation du résultat excédentaire.

IV. – Le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation de l’expérimentation prévue au présent article au plus tard six mois avant le terme de l’expérimentation.

I. – Le chapitre VI du titre IV du livre III de la troisième partie du code du travail est ainsi rétabli :

« CHAPITRE VI

« Partage de la valeur en cas daugmentation exceptionnelle du bénéfice net fiscal

« Art. L. 3346 -1. – I. – Lorsqu’une entreprise qui est tenue de mettre en place un régime de participation en application des articles L. 3322-1 à L. 3322-5 et qui dispose d’un ou de plusieurs délégués syndicaux a ouvert une négociation pour mettre en œuvre un dispositif d’intéressement ou de participation, cette négociation porte également sur la définition d’une augmentation exceptionnelle de son bénéfice défini au 1° de l’article L. 3324-1 et sur les modalités de partage de la valeur avec les salariés qui en découlent.

« Pour l’application du premier alinéa du présent I, la définition de l’augmentation exceptionnelle du bénéfice prend en compte des critères tels que la taille de l’entreprise, le secteur d’activité, la survenance d’une ou plusieurs opérations de rachat d’actions de l’entreprise suivie de leur annulation dès lors que ces opérations n’ont pas été précédées des attributions aux salariés dans les conditions prévues aux articles L. 225-197-1 à L. 225-197-5 ainsi qu’aux articles L. 22-10-59 et L. 22-10-60 du code de commerce, les bénéfices réalisés lors des années précédentes ou les événements exceptionnels externes à l’entreprise intervenus avant la réalisation du bénéfice.

« Le partage de la valeur mentionné au même premier alinéa peut être mis en œuvre :

« 1° Soit par le versement du supplément de participation prévu à l’article L. 3324-9 du présent code ;

« 2° Soit par le versement du supplément d’intéressement prévu à l’article L. 3314-10, lorsqu’un dispositif d’intéressement s’applique dans l’entreprise ;

« 3° Soit par l’ouverture d’une nouvelle négociation ayant pour objet de mettre en place un dispositif d’intéressement défini à l’article L. 3312-1 lorsqu’il n’existe pas dans l’entreprise, de verser un supplément mentionné aux articles L. 3314-10 et L. 3324-9 si l’accord en application duquel il est versé a donné lieu à versement, d’abonder un plan d’épargne mentionné aux articles L. 3332-1, L. 3333-2, L. 3334-2 ou L. 3334-4 du présent code ou à l’article L. 224-13 du code monétaire et financier ou de verser la prime de partage de la valeur mentionnée à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat.

« II. – Le présent article ne s’applique pas aux entreprises qui ont mis en place un accord de participation ou d’intéressement comprenant déjà une clause spécifique prenant en compte les bénéfices exceptionnels ou un régime de participation comportant une base de calcul conduisant à un résultat plus favorable que la formule prévue à l’article L. 3324-1. »

II. – Les entreprises soumises à l’obligation prévue à l’article L. 3346-1 du code du travail dans lesquelles un accord d’intéressement ou de participation est applicable à la date de promulgation de la présente loi engagent, avant le 30 juin 2024, la négociation portant sur la définition d’une augmentation exceptionnelle de leur bénéfice et sur les modalités de partage de la valeur avec les salariés qui en découlent prévue à l’article L. 3346-1 du code du travail.

L’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat est ainsi modifié :

1° À la fin du I, les mots : « de l’exonération prévue au V » sont remplacés par les mots : « des exonérations prévues aux V à VI bis » ;

2° Le IV est ainsi modifié :

a) Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Au titre d’une même année civile, deux primes de partage de la valeur peuvent être attribuées. » ;

b) Au dernier alinéa, après les mots : « de la prime », sont insérés les mots : « ou des deux primes » ;

3° Le V est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, au début, les mots : « La prime » sont remplacés par les mots : « Les primes », le mot : « attribuée » est remplacé par le mot : « attribuées », les mots : « est exonérée » sont remplacés par les mots : « sont exonérées », après le mot : « limite », il est inséré le mot : « globale » et le mot : « son » est remplacé par le mot : « leur » ;

b) Au troisième alinéa, les mots : « de la prime » sont remplacés par les mots : « des primes » et, à la fin, les mots : « cette prime » sont remplacés par les mots : « ces primes » ;

4° Le VI est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « la prime » sont remplacés par les mots : « les primes », les mots : « est versée » sont remplacés par les mots : « sont versées », les mots : « cette prime, exonérée » sont remplacés par les mots : « ces primes, exonérées » et les mots : « est également exonérée » sont remplacés par les mots : « sont également exonérées » ;

b) Le deuxième alinéa est supprimé ;

5° Après le même VI, sont insérés des VI bis à VI quater ainsi rédigés :

« VI bis. – Lorsque, entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2026, les primes de partage de la valeur sont versées par une entreprise employant moins de cinquante salariés à des salariés ayant perçu, au cours des douze mois précédant leur versement, une rémunération inférieure à trois fois la valeur annuelle du salaire minimum de croissance correspondant à la durée de travail prévue au contrat mentionnée à la dernière phrase du deuxième alinéa du III de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, ces primes, exonérées dans les conditions prévues au V du présent article, sont également exonérées d’impôt sur le revenu ainsi que des contributions prévues à l’article L. 136-1 du code de la sécurité sociale et à l’article 14 de l’ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996 précitée.

« VI ter. – Lorsqu’un bénéficiaire a adhéré à un plan d’épargne salariale prévu au titre III du livre III de la troisième partie du code du travail ou à un plan d’épargne retraite d’entreprise prévu à la section 2 du chapitre IV du titre II du livre II du code monétaire et financier et qu’il affecte à la réalisation de ce plan, dans un délai défini par décret, tout ou partie des sommes qui lui sont attribuées par l’entreprise au titre des primes de partage de la valeur versées dans les conditions prévues aux II à IV du présent article, ces sommes sont exonérées d’impôt sur le revenu dans les limites prévues au V.

« L’employeur informe le bénéficiaire des sommes qui lui sont attribuées au titre de ces primes et du délai dans lequel il peut formuler sa demande d’affectation au plan d’épargne salariale ou au plan d’épargne retraite d’entreprise.

« VI quater. – Les primes exonérées en application du premier alinéa du VI, du VI bis et du VI ter du présent article sont incluses dans le montant du revenu fiscal de référence défini au 1° du IV de l’article 1417 du code général des impôts. »

I. – Le présent article est applicable aux employeurs mentionnés à l’article L. 3311-1 du code du travail ainsi qu’à leurs salariés ou à leurs agents.

II. – Un plan de partage de la valorisation de l’entreprise peut être mis en place dans les entreprises ainsi qu’au sein des groupes mentionnés au premier alinéa de l’article L. 3344-1 et à l’article L. 3344-2 du code du travail pour une durée de trois ans. Les entreprises ne peuvent mettre en place qu’un seul plan sur une même période de trois ans.

III. – Tous les salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise bénéficient du plan de partage de la valorisation de l’entreprise.

Cette ancienneté, appréciée à la première date mentionnée au premier alinéa du VI, est calculée en prenant en compte tous les contrats de travail exécutés dans l’entreprise ou dans le groupe d’entreprises au cours des douze mois qui précèdent cette date.

Toutefois, une ancienneté inférieure à celle mentionnée au premier alinéa du présent III peut être prévue par l’accord mentionné au X.

Ne bénéficient pas de la prime de partage de la valorisation de l’entreprise les salariés qui, pendant la durée de trois ans du plan, atteignent l’ancienneté prévue au présent III ou quittent l’entreprise de manière définitive.

IV. – Le plan de partage de la valorisation de l’entreprise permet aux salariés de bénéficier d’une prime de partage de la valorisation de l’entreprise dans le cas où la valeur de l’entreprise a augmenté au cours des trois années suivant la première date mentionnée au premier alinéa du VI.

Pour chaque salarié, la prime de partage de la valorisation de l’entreprise résulte de l’application au montant de référence prévu au V du taux de variation de la valeur de l’entreprise, lorsque ce taux est positif. Lorsque ce taux est négatif ou nul, le salarié ne bénéficie d’aucune prime de partage de la valorisation.

V. – Un montant de référence est fixé pour chaque salarié en application de l’accord mentionné au X. Ce montant peut différer selon les salariés en fonction de la rémunération, du niveau de classification ou de la durée de travail prévue au contrat de travail mentionnée à la dernière phrase du deuxième alinéa du III de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale.

VI. – Le taux de variation de la valeur de l’entreprise correspond au taux de variation constaté entre la valeur de l’entreprise déterminée à une date fixée par l’accord mentionné au X du présent article et la valeur de l’entreprise à l’expiration d’un délai de trois ans débutant le lendemain de cette date.

Pour les entreprises constituées sous la forme de sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé, la valeur de l’entreprise correspond à sa capitalisation boursière moyenne sur les trente derniers jours de bourse précédant chacune des deux dates mentionnées au premier alinéa du présent VI.

Pour les autres entreprises, la formule de valorisation de l’entreprise est déterminée par l’accord mentionné au X et est la même aux deux dates d’appréciation de la valeur de l’entreprise. Cette formule permet d’évaluer la valeur de l’entreprise en tenant compte, selon une pondération appropriée à chaque cas, de la situation nette comptable, de la rentabilité et des perspectives d’activité. Ces critères sont appréciés, le cas échéant, sur une base consolidée ou, à défaut, en tenant compte des éléments financiers issus des filiales significatives. Cette formule peut s’appuyer sur des comparaisons avec d’autres entreprises du même secteur. Si l’accord ne contient pas de formule de valorisation de l’entreprise ou si cette formule est impossible à appliquer, la valorisation de l’entreprise est égale au montant de l’actif net réévalué, calculé d’après le bilan le plus récent.

VII. – Le montant des primes distribuées à un même salarié ne peut, au titre d’un même exercice, excéder une somme égale aux trois quarts du montant annuel du plafond prévu à l’article L. 241-3 du code de la sécurité sociale.

VIII. – Les sommes dues aux salariés au titre du plan de partage de la valorisation de l’entreprise sont arrêtées dans un délai de sept mois à compter de l’expiration du délai de trois ans prévu au premier alinéa du VI.

Le versement peut être réalisé en une ou plusieurs fois au cours des douze mois suivants.

IX. – Les sommes attribuées aux salariés en application d’un plan de partage de la valorisation de l’entreprise ne peuvent se substituer à aucun des éléments de rémunération pris en compte pour la détermination de l’assiette des cotisations définie à l’article L. 242-1 du code de la sécurité sociale, qui sont en vigueur dans l’entreprise au moment de la mise en place du plan mentionné au présent article ou qui deviennent obligatoires en application de règles légales, contractuelles ou d’usage, ni à un autre dispositif d’épargne salariale ou de partage de la valeur. Elles ne peuvent pas non plus se substituer à des augmentations de rémunération ni à des primes prévues par un accord salarial, par le contrat de travail ou par les usages en vigueur dans l’entreprise ou le groupe. Cette règle ne peut avoir pour effet de remettre en cause les exonérations fiscales et sociales prévues aux XII et XIII, dès lors qu’un délai de douze mois s’est écoulé entre le dernier versement de l’élément de rémunération en tout ou partie supprimé et la date de mise en place du plan.

Les sommes mentionnées au premier alinéa du présent IX n’ont pas le caractère d’élément de salaire pour l’application de la législation du travail.

X. – Le plan de partage de la valorisation de l’entreprise est mis en place par un accord, établi sur rapport spécial du commissaire aux comptes de l’entreprise ou, s’il n’en a pas été désigné, d’un commissaire aux comptes désigné à cet effet par l’organe compétent de l’entreprise ou du groupe, selon l’une des modalités suivantes :

1° Par une convention ou un accord collectif de travail ;

2° Par un accord entre l’employeur et les représentants d’organisations syndicales représentatives dans l’entreprise ;

3° Par un accord conclu au sein du comité social et économique ;

4° À la suite de la ratification, à la majorité des deux tiers du personnel, d’un projet d’accord proposé par l’employeur. Lorsqu’il existe dans l’entreprise une ou plusieurs organisations syndicales représentatives ou un comité social et économique, la ratification est demandée conjointement par l’employeur et par une ou plusieurs de ces organisations ou ce comité.

XI. – L’accord mentionné au X définit notamment :

1° Le montant de référence auquel sera appliqué le taux de variation de la valeur de l’entreprise ;

2° Les éventuelles conditions de modulation du montant de référence entre les salariés ;

3° La formule de valorisation retenue pour les entreprises dont les titres ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé ;

4° La date d’appréciation de la valeur de l’entreprise, mentionnée au premier alinéa du VI, qui constitue le point de départ de la durée de trois ans du plan et la date trois ans plus tard d’appréciation de la valeur de l’entreprise permettant de calculer le taux de variation mentionné au même VI ;

5° La ou les dates de versement de la prime.

L’accord peut prévoir la reconduction du plan et précise alors les éléments mentionnés aux 1° à 5° du présent XI pour la mise en œuvre de cette reconduction.

XII. – Lorsqu’un salarié a adhéré à un plan d’épargne salariale mentionné au titre III du livre III de la troisième partie du code du travail ou à un plan d’épargne retraite d’entreprise mentionné à la section 2 du chapitre IV du titre II du livre II du code monétaire et financier et qu’il affecte à la réalisation de ce plan, dans un délai défini par le décret mentionné au XV du présent article, tout ou partie des sommes qui lui sont attribuées par l’entreprise au titre du plan de partage de la valorisation de l’entreprise, ces sommes sont exonérées d’impôt sur le revenu dans la limite, par an et par bénéficiaire, de 5 % de la somme maximale prévue au VII.

L’employeur informe le salarié des sommes qui lui sont attribuées au titre de la prime de partage de la valorisation de l’entreprise et du délai dans lequel il peut formuler sa demande d’affectation au plan d’épargne salariale ou au plan d’épargne retraite d’entreprise.

XIII. – La prime mentionnée au IV et versée dans les conditions prévues au VIII est exonérée de toutes les cotisations sociales d’origine légale ou conventionnelle à la charge du salarié et de l’employeur, de la contribution prévue à l’article L. 137-15 du code de la sécurité sociale ainsi que des cotisations et contributions prévues à l’article 235 bis du code général des impôts et à l’article L. 6131-1 du code du travail, dans leur rédaction en vigueur à la date de son versement.

La prime est soumise, à l’occasion de son versement, à une contribution au profit de la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Cette contribution est établie, recouvrée et contrôlée dans les conditions et selon les modalités applicables à la contribution prévue à l’article L. 137-13 du code de la sécurité sociale. Son taux est celui prévu au 2° du II du même article L. 137-13.

Le présent XIII est applicable aux primes versées au cours des exercices 2026 à 2028.

XIV. – Pour ouvrir droit aux exonérations fiscales et sociales mentionnées aux XII et XIII, l’accord mentionné au X est déposé auprès de l’autorité administrative compétente, dans des conditions déterminées par le décret mentionné au XV.

En l’absence d’observation de l’un des organismes mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 752-4 du code de la sécurité sociale ou à l’article L. 723-3 du code rural et de la pêche maritime à l’expiration d’un délai fixé par le décret mentionné au premier alinéa du présent XIV, les exonérations prévues au XIII sont réputées acquises.

XIV bis

XV. – Un décret détermine les modalités d’application du présent article.

XVI. – Pour l’application du présent article à Mayotte et à Saint-Pierre-et-Miquelon, les références au code de la sécurité sociale sont remplacées par les références aux dispositions applicables localement ayant le même objet.

XVII. –

Supprimé

I. – Le code du travail est ainsi modifié :

1° L’article L. 3332-3 est complété par les mots : «, de l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat et de l’article 7 de la loi n° … du … portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise » ;

bis À la seconde phrase du premier alinéa de l’article L. 3332-11, après le mot : « entreprise », sont insérés les mots : «, de la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » ;

2° À l’article L. 3333-4, après les mots : « l’entreprise, », sont insérés les mots : « de la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, de la prime de partage de la valorisation de l’entreprise prévue à l’article 7 de la loi n° … du … portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise, » ;

3° Au premier alinéa de l’article L. 3334-6, après le mot : « participation », sont insérés les mots : «, de la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, de la prime de partage de la valorisation de l’entreprise prévue à l’article 7 de la loi n° … du … portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise ».

II. – Le code monétaire et financier est ainsi modifié :

1° Au 2° de l’article L. 224-2, après les mots : « dudit livre III, », sont insérés les mots : « de la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat et de la prime de partage de la valorisation de l’entreprise prévue à l’article 7 de la loi n° … du … portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise » ;

2° À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 224-26, la première occurrence du mot : « et » est remplacée par le signe : «, » et, après le mot : « participation, », sont insérés les mots : « la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat et la prime de partage de la valorisation de l’entreprise prévue à l’article 7 de la loi n° … du … portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise, ».

TITRE III

SIMPLIFIER LA MISE EN PLACE DES DISPOSITIFS DE PARTAGE DE LA VALEUR

Après l’article L. 3326-1 du code du travail, il est inséré un article L. 3326-1-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 3326 -1 -1. – Lorsque la déclaration des résultats d’un exercice est rectifiée par l’administration ou par le juge de l’impôt, que la rectification donne lieu ou non à l’application de majorations, à des poursuites pénales ou à une convention judiciaire d’intérêt public, le montant de la participation des salariés au bénéfice de cet exercice fait l’objet d’un nouveau calcul tenant compte des rectifications apportées.

« Le montant de la réserve spéciale de participation est modifié en conséquence au cours de l’exercice pendant lequel les rectifications opérées par l’administration ou par le juge de l’impôt sont devenues définitives ou ont été formellement acceptées par l’entreprise. Ce montant est majoré d’un intérêt, dont le taux est égal au taux mentionné à l’article 14 de la loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération et qui court à partir du premier jour du sixième mois de l’exercice qui suit celui au titre duquel les rectifications ont été opérées. »

(Supprimé)

TITRE IV

DÉVELOPPER L’ACTIONNARIAT SALARIÉ

Le code de commerce est ainsi modifié :

1° L’article L. 225-197-1 est ainsi modifié :

a) Le I est ainsi modifié :

– à la deuxième phrase du deuxième alinéa, le taux : « 10 % » est remplacé par le taux : « 15 % » ;

– à la troisième phrase du même deuxième alinéa, le taux : « 15 % » est remplacé par le taux : « 20 % » ;

– le troisième alinéa est ainsi rédigé :

« Les pourcentages prévus au deuxième alinéa sont portés à 30 % lorsque l’attribution d’actions gratuites bénéficie à des membres du personnel salarié de la société représentant au moins 25 % du total des salaires bruts pris en compte pour la détermination de l’assiette des cotisations définie à l’article L. 242-1 du code de la sécurité sociale et versés lors du dernier exercice social et au moins 50 % du personnel salarié de cette société, et à 40 % lorsque cette attribution bénéficie à l’ensemble du personnel salarié de la société. Au-delà du pourcentage de 15 % ou de 20 %, l’écart entre le nombre d’actions distribuées à chaque salarié ne peut être supérieur à un rapport de un à cinq. » ;

b) Le II est ainsi modifié :

– le premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « Dans ce cas, sont pris en compte, pour la détermination des seuils relatifs au total des salaires bruts et à l’effectif salarié mentionnés au troisième alinéa du I du présent article, les rémunérations brutes et le nombre de mandataires sociaux de la société émettrice. » ;

– après le deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Les actions qui ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé peuvent être attribuées au président du conseil d’administration, au directeur général, aux directeurs généraux délégués, au président, aux membres du directoire ou au gérant d’une entité liée au sens du 1° du I de l’article L. 225-197-2. » ;

– le troisième alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ne sont pris en compte dans ce pourcentage que les titres de la société détenus directement depuis moins de sept ans par un salarié ou un mandataire social. » ;

2° Avant le dernier alinéa du I de l’article L. 225-197-2, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Dans les cas mentionnés aux 1° à 3° du présent I, pour une attribution gratuite dans les conditions prévues au troisième alinéa du I de l’article L. 225-197-1, sont pris en compte, pour la détermination des seuils relatifs au total des salaires bruts et à l’effectif salarié mentionné au même troisième alinéa, les rémunérations brutes et l’effectif de toutes les sociétés et groupements d’intérêt économique dont sont salariés les bénéficiaires du plan. » ;

3° Le 2° du I de l’article L. 950-1 est ainsi modifié :

a) Après le douzième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Les articles L. 225-197-1 et L. 225-197-2 sont applicables dans leur rédaction résultant de la loi n° … du … portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise. » ;

b) Au treizième alinéa, la référence : « L. 225-197-1, » est supprimée.

(Supprimé)

I. – Le premier alinéa de l’article L. 3332-17 du code du travail est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :

« Le règlement du plan d’épargne d’entreprise prévoit qu’une partie des sommes recueillies peut être affectée, dans les limites prévues à l’article L. 214-164 du code monétaire et financier, à l’acquisition :

« a) De parts de fonds investis dans des entreprises solidaires d’utilité sociale, au sens de l’article L. 3332-17-1 du présent code ;

« b) De parts d’au moins un fonds labellisé ou d’un fonds nourricier d’un fonds labellisé au titre du financement de la transition énergétique et écologique ou de l’investissement socialement responsable. La liste des labels ainsi que, pour ceux qui sont créés par l’État, leurs critères et leurs modalités de délivrance sont précisés par décret. »

II. – Le code monétaire et financier est ainsi modifié :

1° L’article L. 224-3 est ainsi modifié :

a) La seconde phrase du troisième alinéa est ainsi rédigée : « Il est proposé au titulaire au moins une autre allocation d’actifs correspondant à un profil d’investissement différent, notamment, s’agissant des plans d’épargne retraite d’entreprise, une allocation permettant l’acquisition, dans les limites prévues à l’article L. 214-164 du présent code : » ;

b) Après le même troisième alinéa, sont insérés des 1° et 2° ainsi rédigés :

« 1° De parts de fonds investis dans des entreprises solidaires d’utilité sociale, au sens de l’article L. 3332-17-1 du code du travail ;

« 2° De parts d’au moins un fonds labellisé ou d’un fonds nourricier d’un fonds labellisé au titre du financement de la transition énergétique et écologique ou de l’investissement socialement responsable. La liste des labels ainsi que, pour ceux qui sont créés par l’État, leurs critères et leurs modalités de délivrance sont précisés par décret. » ;

c) Au dernier alinéa, les mots : « et quatrième » sont remplacés par les mots : « à sixième » ;

2° Au dernier alinéa de l’article L. 224-3-1, les mots : « et quatrième » sont remplacés par les mots : « à sixième » ;

3° Au premier alinéa des articles L. 224-10 et L. 224-30, les mots : « et quatrième » sont remplacés par les mots : « à sixième » ;

4° Au 2° de l’article L. 224-22 et à la première phrase du V de l’article L. 224-40, les mots : « du troisième alinéa » sont remplacés par les mots : « des troisième à cinquième alinéas ».

II bis

III. – Le présent article entre en vigueur le 1er juillet 2024, à l’exception des 2° du II et II bis, qui entrent en vigueur le 24 octobre 2024.

(Supprimé)

Le code monétaire et financier est ainsi modifié :

1° Le sixième alinéa du I de l’article L. 214-164 est complété par une phrase ainsi rédigée : « La société de gestion justifie chaque année devant le conseil de surveillance sa politique d’engagement actionnarial et présente le compte rendu de la mise en œuvre de cette politique. » ;

2° L’article L. 744-9 est ainsi modifié :

a) La dix-huitième ligne du tableau du second alinéa du I est ainsi rédigée :

L. 214-164

La loi n° … du …

b) Le 1° du II est abrogé.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Sur les articles du texte élaboré par la commission mixte paritaire, je ne suis saisie d’aucun amendement.

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Avant de mettre aux voix l’ensemble du projet de loi, dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, je vais donner la parole, pour explication de vote, à un représentant par groupe.

La parole est à Mme Guylène Pantel, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.

Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Guylène PANTEL

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, depuis la guerre en Ukraine, l'inflation a fortement affecté le pouvoir d'achat de nos concitoyens, fragilisant les plus précaires d'entre eux.

Debut de section - PermalienPhoto de Guylène PANTEL

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, depuis la guerre en Ukraine, l’inflation a fortement affecté le pouvoir d’achat de nos concitoyens, fragilisant les plus précaires d’entre eux.

Si le Gouvernement a pris plusieurs initiatives conjoncturelles pour amortir la situation, il est temps d’apporter une réponse plus pérenne au problème de l’insuffisance des salaires, d’autant plus que les inégalités sociales avaient déjà commencé à se creuser au lendemain de la crise covid.

En effet, l’Insee a dévoilé, mardi dernier, les chiffres de la pauvreté et des inégalités en 2021. Le constat est sans appel : la moitié de la population la moins aisée a vu reculer son niveau de vie en euros constants, après une hausse en 2020.

Par conséquent, tous les leviers doivent être mobilisés pour améliorer les revenus du travail.

Le projet de loi de transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise en fait partie, même s’il ne constitue pas toute la solution à la politique des bas salaires.

Par exemple, je ne suis pas certaine que le texte réponde au problème des millions de travailleurs dont la rémunération reste collée au salaire minimum, en raison, notamment, des exonérations de charges sur les bas salaires.

Je n’ignore pas, monsieur le ministre, que le Smic a été revalorisé par trois fois en 2022 et par deux fois en 2023. Toutefois, le chemin est long pour de très nombreux salariés, qui peinent à se loger, à régler leurs factures domestiques, voire à nourrir leur famille.

En outre, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler la semaine dernière, le chantier ouvert sur les conditions de travail doit être approfondi et la pénibilité véritablement reconnue et compensée.

Malgré cela, en première lecture, le RDSE a porté un regard bienveillant sur ce texte, qui a le mérite de poser quelques jalons pour un meilleur partage de la valeur au sein des petites et moyennes entreprises. Surtout – cela a été rappelé –, il est le fruit d’un dialogue social et du travail des organisations syndicales et patronales, qui ont conclu un accord national interprofessionnel, le 10 février 2023.

Comme j’ai déjà aussi eu l’occasion de le souligner, il est bénéfique de travailler avec les partenaires sociaux en amont du portage législatif.

Monsieur le ministre, nous pouvons nous féliciter de ce que la commission mixte paritaire soit revenue sur quelques égarements qui ont eu cours dans le cadre de la navette parlementaire, pour aboutir à un texte proche de l’accord national.

Sur le fond, mon groupe n’a pas d’objection à faire quant aux dispositifs prévus, qui pourront globalement contribuer à intéresser les salariés à la valorisation de leur entreprise, que ce soit le développement de l’actionnariat salarié ou encore l’amélioration des outils d’épargne salariale.

L’important reste que ce cadre profite au plus grand nombre, car on sait que, pour l’instant, c’est au sein des grandes entreprises que la valeur est le plus souvent partagée. On observe en effet que, en 2020, l’accès à un dispositif de participation concernait seulement 3 % des effectifs des entreprises de moins de 9 salariés et 6 % de ceux des entreprises de 10 à 49 salariés.

Il convient aussi de garder à l’esprit que l’intérêt des outils de participation dépend des résultats de l’entreprise. Rien n’est jamais acquis, en dehors du salaire fixe.

Dans ces conditions, j’ajoute qu’il est fondamental que les dispositifs proposés ne se substituent pas aux potentielles augmentations de salaire. Nous sommes nombreux à avoir manifesté notre inquiétude sur ce sujet.

Je me réjouis que le principe de non-substitution soit devenu explicite dans la loi pour tous les dispositifs de participation. Ce garde-fou inscrit à l’article 2A sera-t-il suffisant ? Espérons que le projet de loi tiendra ses promesses.

Mes chers collègues, à l’issue de nos travaux, le texte reste en tout cas fidèle à l’accord négocié sur le partage de la valeur. En conséquence, les membres du RDSE confirment leur soutien au projet de loi.

Cependant, j’y insiste, ce texte ne doit pas être un solde de tout compte, mais doit au contraire marquer le début d’une vision plus sociale, plus équitable et plus solidaire du partage des richesses produites.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Xavier Iacovelli, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.

Debut de section - PermalienPhoto de Xavier Iacovelli

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le travail qui nous conduit à nous réunir aujourd’hui a commencé le 10 février dernier autour d’une table, réunissant l’ensemble des partenaires sociaux du pays.

Sur l’invitation du Gouvernement, à l’issue des concertations, ces derniers sont parvenus à s’entendre sur un cap commun pour mieux partager la création de richesse dans l’entreprise. L’accord conclu a été signé par sept organisations syndicales et patronales sur huit. Nous avons rempli notre rôle, en tant que parlementaires, pour assurer la transposition exacte de cet accord dans la loi.

Je me félicite que, à l’issue de la commission mixte paritaire, nous ayons su garder l’essence de ce texte et renouer ainsi avec ce qui fait la singularité et la réussite d’une approche, à la française, de notre rapport au travail et à l’entreprise.

En effet, le général de Gaulle avait déjà posé les bases d’une politique sociale inédite, fondée sur le travail, notamment grâce à la mise en place de l’intéressement en 1959 et de la participation en 1967. Ce texte est en quelque sorte une nouvelle émanation de cette politique résolument moderne. Sa mise au point a été l’occasion de débattre de la place que nous accordons au travail dans nos vies et aux entreprises dans la société.

Ne cessant de se réinventer et de s’adapter, poussée par des salariés en quête de sens, l’entreprise ne se limite plus à sa seule définition économique. J’en veux pour preuve les entreprises qui se dotent d’une raison d’être et d’un rôle dans la résolution des défis sociaux et environnementaux de notre siècle.

C’est en prenant en compte cette nouvelle donne que le Gouvernement a poursuivi son action en faveur du travail, de l’emploi, de la rémunération et de la redistribution, dans un contexte d’inflation qui place le pouvoir d’achat au cœur des préoccupations de millions de nos compatriotes.

Je rappelle que, depuis 2017, le Gouvernement et la majorité présidentielle ont avancé pour mener des réformes visant à remettre le travail au centre et à assurer un meilleur partage de la valeur.

Je pense notamment à la loi Pacte de 2019, qui a permis de simplifier la conclusion d’accords d’intéressement et de participation dans les PME, en particulier dans les petites entreprises.

Plus récemment, en août 2022, grâce à la loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, le recours à l’intéressement a été facilité au sein des PME et une nouvelle prime de partage de la valeur a été créée, en remplacement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat. L’année dernière, plus de 5 millions de salariés ont pu bénéficier de cette prime, dont le montant peut atteindre 6 000 euros.

C’est pour aller plus loin encore que, en septembre 2022, le Gouvernement a invité les partenaires sociaux à engager une négociation nationale interprofessionnelle afin de trouver les voies d’une meilleure association des travailleurs à la richesse créée par l’entreprise.

Mes chers collègues, cet accord est bien la preuve que le dialogue social, même en France, peut être une réussite. Il est aussi la preuve de la bonne méthode employée par le Gouvernement et par vous, monsieur le ministre. Enfin, il est le signe que le Gouvernement comprend ce qui se joue dans le pays et sait comment y répondre.

Les conclusions de la commission mixte paritaire respectent les quatre axes définis dans l’accord : renforcer le dialogue social sur les classifications, faciliter la généralisation des dispositifs de partage de la valeur, simplifier leur mise en place et développer l’actionnariat salarié.

Leur mise en œuvre se traduit par des mesures concrètes afin que les dispositifs de partage de la valeur puissent s’appliquer dans toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Ainsi, les petites entreprises de 11 à 50 salariés devront désormais instaurer un dispositif de partage de la valeur dès lors qu’elles auront réalisé un bénéfice constant pendant trois années consécutives.

À cela s’ajoute une utilisation facilitée de la prime de partage de la valeur. Les entreprises pourront notamment accorder jusqu’à deux primes par an, au lieu d’une seule aujourd’hui, et le montant accordé pourra être versé sur un plan d’épargne salariale pour bénéficier d’une exonération fiscale.

Enfin, par cet accord entre les deux chambres du Parlement, nous avons satisfait la volonté que les Français ont directement exprimée de nous voir répondre à deux besoins urgents, celui de mieux armer les salariés face à l’inflation, en agissant sur leur pouvoir d’achat, et celui de leur fournir les moyens de s’investir davantage dans l’avenir de leur entreprise et de donner plus de poids et de valeur à leur travail.

Il s’agit aussi de permettre aux entreprises de fidéliser leurs salariés, de gagner en productivité et, ainsi, de mieux remplir leur mission dans la société.

Pour toutes ces raisons, les sénateurs du groupe RDPI voteront en faveur de ce texte.

Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi qu ’ au banc des commissions.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Monique Lubin, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Debut de section - PermalienPhoto de Monique Lubin

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, lors de nos débats sur le projet de loi de transposition de l’ANI relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise, nous nous sommes réjouis de constater que les partenaires sociaux avaient renoué avec leur rôle premier, celui de la négociation. Grâce à cet accord, ils ont acté un certain nombre d’avancées au profit des salariés pour favoriser le partage de la valeur dans l’entreprise.

Nous avions également exprimé nos réserves sur ce texte, rappelant qu’il témoigne d’un paritarisme qui s’exerce de manière de plus en plus contrainte dans notre pays. Ces réserves n’ont pas disparu. Elles sont liées aux conséquences de l’encadrement du dialogue social sur la rétribution du travail et sur les protections sociales qui l’accompagnent.

Si les partenaires sociaux parviennent par esprit de responsabilité à s’accorder autant que possible sur les sujets soumis à leur délibération, l’encadrement de leurs négociations a un effet dommageable sur les conclusions communes auxquelles ils aboutissent.

Les discussions dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 l’ont encore démontré, mardi dernier. En effet, lors de certains échanges, nous nous sommes opposés à un ministre dans le déni. Ce dernier a refusé de reconnaître l’intention du Gouvernement d’ouvrir la possibilité d’une ponction des réserves de l’Agirc-Arrco sans solliciter l’avis de cette structure.

À l’Assemblée nationale, ce choix avait suscité un tollé, forçant l’exécutif à reculer. Pour se justifier, outre la bonne santé de l’Agirc-Arrco, le Gouvernement avait invoqué la signature de l’accord national interprofessionnel par les partenaires sociaux en octobre 2023. Celui-ci prévoyait en effet la revalorisation des pensions de 4, 9 % au 1er novembre pour les 13 millions de pensionnés du régime et actait la fin du malus temporaire mis en place par l’Agirc-Arrco pour consolider ses réserves.

Et c’est ainsi que l’exécutif pensait pouvoir inscrire dans la loi la possibilité de récupérer, sans concertation, dans les poches des salariés du privé, l’argent destiné à servir sa politique en matière de retraites.

Le protocole d’accord définissant les conditions d’indemnisation des chômeurs à compter du 1er janvier 2024, établi le 10 novembre dernier par les partenaires sociaux, nous a également confortés dans notre inquiétude quant au sort réservé au paritarisme par l’exécutif.

Si, là aussi, nous nous réjouissons que le dialogue social fonctionne, nous n’oublions pas qu’une fois encore le Gouvernement a étroitement encadré les débats dans le document envoyé aux syndicats et au patronat, au début du mois d’août dernier.

Dans les négociations ainsi ouvertes, il n’était pas question de revenir sur les réformes imposées en 2019 et 2023 par le Gouvernement sur l’assurance chômage. Pour mémoire, ces réformes ont conduit au durcissement des conditions d’accès à l’assurance chômage et d’indemnisation des chômeurs.

Le projet d’accord annoncé vendredi dernier n’a d’ailleurs pas reçu l’aval de la CGT ni de la CFE-CGC, pour des raisons certes différentes.

Enfin, nous n’oublions pas que le Gouvernement a refusé d’accéder à la demande formulée depuis des mois par les syndicats de tenir une négociation sur les salaires.

La préférence de l’exécutif pour un certain type de partage de la valeur prive l’Unédic des rentrées financières nécessaires à la garantie des droits sociaux des travailleurs en matière d’assurance chômage.

J’observe d’ailleurs que cette structure, créée par les partenaires sociaux pour gérer le régime d’assurance chômage, est particulièrement maltraitée en ce moment. Les coups de boutoir portés par l’exécutif contre l’Unédic sont même signalés dans le projet d’accord définissant les conditions d’indemnisation des chômeurs à compter du 1er janvier 2024, que j’ai déjà mentionné.

En effet, les partenaires sociaux s’y inquiètent de la volonté du Gouvernement de prélever 2 milliards d’euros dès 2023 sur les excédents de l’Unédic, puis 2, 5 milliards d’euros de nouveau en 2024, à travers le projet de loi de financement de la sécurité sociale et le projet de loi de finances dont le Parlement débat en ce moment.

Ces fonds seraient destinés à financer les mesures d’accompagnement et de formation des chômeurs, ce qui pose une double difficulté, liée d’une part à une question de principe, d’autre part au souci pratique de se conformer à l’objectif de désendettement de l’Unédic.

Le réflexe qui consiste à assécher les réserves constituées par les travailleurs, en passant par-dessus la tête des partenaires sociaux, est une constante de la politique du Gouvernement. Cela dit beaucoup de cet exécutif et de la place qu’il donne à la valeur travail. Je le redirai jusqu’à ce que nous soyons entendus : cette valeur se jauge au niveau de la rémunération que l’on attribue au travail et aux protections sociales que celui-ci garantit.

Alors que nous subissons une hausse du taux de pauvreté en France, qui a progressé selon l’Insee pour s’établir en 2021 à 14, 5 % de la population, nous aurions aimé que le Gouvernement écoute vraiment les partenaires sociaux et les laisse s’entendre sur la question des salaires.

Le groupe SER s’abstiendra sur ce texte.

Applaudissements sur les travées des groupes GEST et CRCE-K.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Mme la présidente. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour le groupe Les Républicains.

Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Burgoa

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce projet de loi, comme chacun le sait, vise à transposer l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise, qui a été conclu en février dernier entre les syndicats et le patronat. L’objectif était de mieux associer les salariés aux performances des entreprises.

En commission des affaires sociales, souvenez-vous, nous avions modifié le texte en suivant deux principes : assurer une transposition fidèle de l’accord et transposer les seules stipulations qui nécessitaient une modification du code du travail.

Dans cette logique, nous avions supprimé certains articles, en considérant que le droit positif était amplement suffisant et, a contrario, nous avions adopté ceux dont les précisions nous semblaient utiles.

L’objectif, vous l’aurez compris, était non seulement de respecter le fruit d’un important dialogue social, mais aussi d’éviter d’alourdir davantage notre droit du travail.

C’est forts de notre attachement à ces principes que nous avons pris part à la commission mixte paritaire qui s’est réunie, hier, mercredi 15 novembre.

Le succès de ce type de commission nécessite toujours un certain doigté : il s’agit de ménager les susceptibilités des uns et des autres. Je voudrais, à cet instant, remercier notre rapporteure pour son travail. Elle a su faire valoir avec brio chacune des propositions débattues. N’oublions pas que plusieurs heures de négociation entre partenaires sociaux étaient en jeu.

Ainsi, chers collègues, c’est dans un esprit de compromis que nous ne nous sommes pas opposés à la volonté des députés d’inscrire dans la loi des dispositions auxquelles nous n’étions pas opposés sur le fond, mais qui, à notre sens et d’un point de vue juridique, ne méritaient simplement pas de figurer dans un texte.

Pour ne citer que cet exemple, il a été proposé certes d’adopter l’article 1er dans la rédaction du Sénat, mais aussi de maintenir l’article 1er bis introduit par l’Assemblée nationale, auquel nous n’étions absolument pas opposés sur le fond, mais qui ne nous paraissait pas utile, car les travaux demandés pouvaient être réalisés sans nouvelle mesure législative.

S’agissant du développement du partage de la valeur au sein des petites et moyennes entreprises à l’article 2, nous sommes parvenus à un accord qui permettra aux entreprises de moins de 50 salariés, à titre expérimental, de recourir à une formule de calcul de la participation dérogatoire lorsqu’elles mettent en place un dispositif de participation volontaire.

L’article 3, qui oblige les entreprises de 11 à 49 salariés réalisant durant trois exercices consécutifs un bénéfice d’au moins 1 % de leur chiffre d’affaires d’instituer un régime de participation ou d’intéressement, d’abonder un plan d’épargne salariale ou de verser la prime de partage de la valeur, a lui aussi été adopté. Surtout, cette obligation entrera en vigueur à la date retenue par Sénat, la même que celle qui a été fixée par l’accord national interprofessionnel, c’est-à-dire le 1er janvier 2025.

L’article 5, qui met en œuvre un nouveau dispositif de partage de la valeur en cas d’augmentation exceptionnelle du bénéfice net fiscal de l’entreprise, a également fait l’objet d’un accord entre nos deux chambres.

C’est également le cas de l’article 6, qui prévoit que la prime de partage de la valeur puisse être attribuée deux fois par année civile et que son montant puisse être affecté aux plans d’épargne salariale. Notons qu’il prolonge le régime temporaire d’exonération sociale et fiscale jusqu’à la fin de l’année 2026 pour les entreprises de moins de 50 salariés.

Enfin, puisque mon temps de parole est, hélas, presque épuisé, permettez-moi de me réjouir de l’accord trouvé à l’article 14, qui permettra de renforcer l’offre de produits d’épargne finançant la transition énergétique et écologique ou encore l’investissement socialement responsable proposés aux salariés épargnants.

D’importantes modifications apportées par le Sénat ayant été retenues, vous comprendrez que le groupe Les Républicains votera en faveur du texte élaboré lors de cette réunion conclusive de la commission mixte paritaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous souhaitons remercier les rapporteurs de la commission mixte paritaire, les commissions des affaires sociales des deux assemblées et l'ensemble des parlementaires qui ont participé à l'élaboration de ce texte commun.

Après son examen par l'Assemblée nationale en juin 2023, ce projet de loi avait été adopté par le Sénat à une large majorité, ce dont nous nous étions alors félicités.

Nous pouvons donc nous réjouir aujourd'hui, puisque la commission mixte paritaire est parvenue à un accord intéressant. Il en résulte un texte juste et équilibré, qui changera de manière concrète le quotidien des salariés.

Ce projet de loi est le fruit d'un accord national interprofessionnel conclu entre la plupart des organisations représentatives le 10 février 2023.

En première lecture, notre groupe avait souligné l'importance des avancées permises par un dialogue social transpartisan et apaisé. C'est une très bonne nouvelle que les partenaires sociaux soient parvenus à cet accord qui contribuera à un meilleur partage des richesses créées, enjeu d'autant plus important en cette période où l'inflation reste élevée – même si elle ralentit.

Alors que cette tendance inflationniste exacerbe les inégalités et que le taux de pauvreté augmente, le pouvoir d'achat reste la première préoccupation des Français. Tous les leviers permettant de reverser et de partager la richesse produite sont bienvenus.

Les différents mécanismes de partage de la valeur existaient déjà pour les entreprises de plus de 50 salariés. Ce projet de loi va plus loin en mettant à la disposition des salariés des petites entreprises de nouveaux moyens leur permettant d'améliorer leur pouvoir d'achat.

En effet, ce texte ouvre un accès aux mécanismes de partage de la valeur aux entreprises de plus petite taille, qui devront mettre en œuvre l'un de ces dispositifs. Il conditionne l'application de ces mesures aux entreprises de 11 à 49 salariés ayant réalisé un bénéfice correspondant à au moins 1 % de leur chiffre d'affaires durant trois exercices consécutifs.

Il s'agit ainsi d'atténuer les écarts de rémunération entre salariés des petites et des grandes entreprises, mais aussi de mieux valoriser le travail.

Nous appelons en revanche les entreprises à ne pas utiliser ces dispositifs de partage de la valeur en lieu et place d'éventuelles hausses de salaire. Ces mesures ne doivent servir qu'à augmenter le pouvoir d'achat des salariés, un objectif que nous saluons.

Le présent projet de loi est avant tout un moyen d'impliquer davantage les salariés dans leur travail et de les associer étroitement aux profits de leur entreprise. Il va donc dans le bon sens. Les différentes mesures votées permettront aux salariés travaillant dans les entreprises de plus de 11 salariés de compléter leurs revenus.

Au nom du groupe Les Indépendants, j'accueille favorablement ce texte, qui est le fruit d'un dialogue social réussi.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Mme la présidente. La parole est à Mme Corinne Bourcier, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires.

Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Mme la présidente. La parole est à M. Olivier Henno, pour le groupe Union Centriste.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous souhaitons remercier les rapporteurs de la commission mixte paritaire, les commissions des affaires sociales des deux assemblées et l’ensemble des parlementaires qui ont participé à l’élaboration de ce texte commun.

Après son examen par l’Assemblée nationale en juin 2023, ce projet de loi avait été adopté par le Sénat à une large majorité, ce dont nous nous étions alors félicités.

Nous pouvons donc nous réjouir aujourd’hui, puisque la commission mixte paritaire est parvenue à un accord intéressant. Il en résulte un texte juste et équilibré, qui changera de manière concrète le quotidien des salariés.

Ce projet de loi est le fruit d’un accord national interprofessionnel conclu entre la plupart des organisations représentatives le 10 février 2023.

En première lecture, notre groupe avait souligné l’importance des avancées permises par un dialogue social transpartisan et apaisé. C’est une très bonne nouvelle que les partenaires sociaux soient parvenus à cet accord qui contribuera à un meilleur partage des richesses créées, enjeu d’autant plus important en cette période où l’inflation reste élevée – même si elle ralentit.

Alors que cette tendance inflationniste exacerbe les inégalités et que le taux de pauvreté augmente, le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français. Tous les leviers permettant de reverser et de partager la richesse produite sont bienvenus.

Les différents mécanismes de partage de la valeur existaient déjà pour les entreprises de plus de 50 salariés. Ce projet de loi va plus loin en mettant à la disposition des salariés des petites entreprises de nouveaux moyens leur permettant d’améliorer leur pouvoir d’achat.

En effet, ce texte ouvre un accès aux mécanismes de partage de la valeur aux entreprises de plus petite taille, qui devront mettre en œuvre l’un de ces dispositifs. Il conditionne l’application de ces mesures aux entreprises de 11 à 49 salariés ayant réalisé un bénéfice correspondant à au moins 1 % de leur chiffre d’affaires durant trois exercices consécutifs.

Il s’agit ainsi d’atténuer les écarts de rémunération entre salariés des petites et des grandes entreprises, mais aussi de mieux valoriser le travail.

Nous appelons en revanche les entreprises à ne pas utiliser ces dispositifs de partage de la valeur en lieu et place d’éventuelles hausses de salaire. Ces mesures ne doivent servir qu’à augmenter le pouvoir d’achat des salariés, un objectif que nous saluons.

Le présent projet de loi est avant tout un moyen d’impliquer davantage les salariés dans leur travail et de les associer étroitement aux profits de leur entreprise. Il va donc dans le bon sens. Les différentes mesures votées permettront aux salariés travaillant dans les entreprises de plus de 11 salariés de compléter leurs revenus.

Au nom du groupe Les Indépendants, j’accueille favorablement ce texte, qui est le fruit d’un dialogue social réussi.

Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains et au banc des commissions.

Applaudissements sur les travées du groupe INDEP, ainsi qu ’ au banc des commissions.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je souhaite tout d'abord saluer le travail de la commission des affaires sociales du Sénat, et remercier plus particulièrement notre rapporteure Frédérique Puissat pour son efficacité et son énergie.

Compte tenu de sa pugnacité, je préfère l'avoir comme partenaire que d'avoir à négocier avec elle… §

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Mme la présidente. La parole est à M. Olivier Henno, pour le groupe Union Centriste.

Debut de section - Permalien
Olivier Dussopt, ministre

Vous avez raison !

Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains et au banc des commissions.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

M. Olivier Henno. C'est bien plus facile, n'est-ce pas, monsieur le ministre ?

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je souhaite tout d’abord saluer le travail de la commission des affaires sociales du Sénat, et remercier plus particulièrement notre rapporteure Frédérique Puissat pour son efficacité et son énergie.

Compte tenu de sa pugnacité, je préfère l’avoir comme partenaire que d’avoir à négocier avec elle…

Nouveaux sourires.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Olivier Dussopt, ministre

Tout à fait !

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

La méthode retenue pour l'examen de ce projet de loi était respectueuse de l'accord signé par les trois organisations patronales et quatre des cinq organisations syndicales représentatives.

Le groupe Union Centriste salue la démarche engagée en vue de l'élaboration de ce texte technique, puisqu'il découle directement d'un accord national interprofessionnel (ANI) conclu par les partenaires sociaux. Nous pouvons en être fiers, car, depuis toujours, le Sénat est attaché au paritarisme.

Nous partageons l'analyse de M. le ministre et de Mme la rapporteure, ainsi que le compte rendu précis qu'ils viennent de faire des mesures que comporte cet accord.

Permettez-moi de revenir sur deux sujets qui me tiennent à cœur : l'intéressement et la participation, d'une part ; la démocratie sociale, d'autre part.

Nous avons eu le mérite, ici, au Sénat, de tenir le cap du respect du paritarisme, de cet accord national interprofessionnel. Cela a exigé de nous une forme de lâcher-prise – c'est vrai.

Sur le fond, nous sommes favorables à la participation et à l'intéressement, qui sont des dispositifs emblématiques du gaullisme social et de l'économie sociale de marché. Ce sont autant de convictions qui nous tiennent à cœur.

Cette réalité incarne une forme de modernité. D'ailleurs, s'il y avait davantage de dispositifs d'intéressement et de participation dans les entreprises, nous ne débattrions pas autant des superprofits, comme cela a encore été le cas hier ici même.

La problématique de la participation des salariés aux fruits de l'entreprise nous semble donc essentielle. Le mérite de cet accord national interprofessionnel est de pousser les petites et moyennes entreprises, et pas seulement les grandes et les très grandes, à s'emparer de cette question. C'est tout le défi de cet accord.

Je précise que le rôle du Parlement n'en est pas pour autant altéré : il aura en effet à vérifier et à évaluer l'application de cet accord, ce qui n'est pas rien.

S'agissant du paritarisme à proprement parler, je tiens à saluer votre action, monsieur le ministre. Je considère en effet que ce retour de la démocratie sociale est une bonne nouvelle. Vous n'êtes pas pour rien dans le retour de ce mode de gestion dans le cadre de la loi Larcher, lequel prend la forme aujourd'hui de cet accord sur le partage de la valeur et, peut-être demain, d'un accord sur l'assurance chômage ou l'emploi des seniors.

La démocratie sociale n'est pas l'ennemie de la démocratie parlementaire. Ce renouveau du paritarisme, des corps intermédiaires, de la démocratie locale n'induit pas l'effacement du Parlement.

Il a au contraire, selon nous, plusieurs vertus, dont celles de contribuer à l'apaisement de la société, de favoriser le compromis, dans la logique de ce que l'on appelle le modèle rhénan, d'encourager la refondation d'un rapport social qui ne serait pas seulement fondé sur la subordination, et de permettre, à la différence d'un pilotage vertical, une meilleure application sur le terrain. Le paritarisme est aussi l'antidote à une financiarisation de l'économie, dont on constate trop souvent l'essor.

Le rôle du Parlement, je l'ai dit, reste essentiel dans beaucoup de domaines, en particulier celui de l'évaluation et du suivi ; il est aussi le lieu de la confrontation politique des convictions.

Surtout, il revient au Parlement d'encadrer le dialogue social, auquel nous sommes, en tant que membres du groupe Union Centriste, très attachés. Il nous revient de veiller à la bonne application des différents points de cet accord avec les partenaires sociaux.

Vous l'aurez compris, mes chers collègues, nous voterons ce texte avec un enthousiasme que nous revendiquons !

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

M. Olivier Henno. C’est bien plus facile, n’est-ce pas, monsieur le ministre ?

Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées des groupes Les Républicains, RDPI et INDEP et au banc des commissions.

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, selon l'Insee, l'inflation s'élevait à 4 % en moyenne sur l'année. Celle-ci résulte, entre autres, de la hausse des prix alimentaires : en mars, cette augmentation a atteint 15, 9 % sur un an ; pis, en septembre, selon le baromètre NielsenIQ, la France figurait parmi les moins bons élèves d'Europe occidentale avec une hausse de 9, 5 % du prix de ses produits de grande consommation – seule la Belgique faisait moins bien.

Cette pression inflationniste frappe de plein fouet les ménages, dont les travailleurs pauvres, et accentue une dégradation bien plus ancienne du partage de la valeur.

De fait, depuis 1990, la part des salaires dans la valeur ajoutée brute des sociétés non financières a reculé de 5 points.

L'Institut de recherches économiques et sociales (Ires) pointe également une tendance de long terme : jusqu'en 2017, les salaires bruts réels ont accusé une baisse moyenne de 0, 1 % par an. À partir de 2017, toujours selon l'Ires, en six ans à peine donc, on a constaté une rupture et un décrochage brutal des salaires réels bruts, qui accusent une baisse de 7 %.

En 2021, selon l'Insee, 9 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté, soit 545 000 de plus qu'en 2017. Travailler ne protège pas de la pauvreté. Ainsi, 25 % des ménages insérés sur le marché du travail sont en situation de pauvreté.

La France se singularise aussi par un taux inégalé de personnes en situation de privation matérielle et sociale : 14 % ! Dans son dernier rapport particulièrement documenté, le Secours catholique a estimé que la pauvreté s'étendait, s'aggravait et se féminisait.

Face à cette paupérisation, aggravée par vos politiques et réformes antisociales, face à la déflation salariale qui règne depuis quarante ans, et alors que la boucle prix-profit dope les taux de marge et les dividendes des grandes multinationales, la priorité était, monsieur le ministre, d'infléchir cette politique sociale et salariale et de prendre des mesures audacieuses.

D'abord, il aurait fallu ouvrir une conférence sociale sur les salaires pour enfin rééquilibrer le partage des richesses, car le réel partage de la valeur, le partage premier de la valeur, celui qui compte in fine, dépend de la part des salaires dans la richesse produite.

En guise de solution, ce texte fait la part belle à un dispositif de primes ponctuelles, potentiellement versées deux fois par an, qui prolonge celui de la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (Pepa), qui se voulait initialement « exceptionnelle », mais dont l'effet substitutif a déjà été évalué à près de 30 % par l'Insee. Il s'agit de fait d'une forme dégradée de dispositif de partage de la valeur, notamment par rapport aux mécanismes de participation.

Le Gouvernement prétend que ce texte est une reprise intégrale de l'ANI. C'est inexact, puisque certaines dispositions ont disparu quand d'autres ont été ajoutées.

Surtout, l'exécutif loue une négociation sociale qu'il a piétinée lors de la contre-réforme des retraites. Il oublie de préciser le cadre contraignant qu'il a lui-même posé et dans lequel ont dû se tenir les discussions entre partenaires sociaux, un cadre contraint, qui a certes été accepté par la suite par les parlementaires, mais que nous critiquions.

Ce cadre a conduit à un projet de loi encourageant les éléments de rémunération désocialisés et défiscalisés, asséchant les ressources de la protection sociale au moment où le Parlement discute d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale en deçà des besoins.

Le texte promeut en outre une prime désocialisée qui, par définition, prive le salarié de la part socialisée du salaire.

Si l'un des articles de l'ANI réaffirme le principe de non-substitution des salaires, le législateur n'en garantit pas l'effectivité – c'est pourtant son rôle –, et ce malgré la demande des organisations syndicales qui défendent une séparation des temps de négociation. L'un de nos amendements tendait à combler ce manque, mais il n'a pas été adopté.

On peut en revanche se réjouir que la commission mixte paritaire ait rétabli l'article, supprimé par le Sénat, prévoyant un bilan de l'action des branches en faveur de la promotion et de l'amélioration de la mixité des emplois.

Il faut aussi saluer le rétablissement de l'article 9 bis, que nous avions souhaité voir maintenu en première lecture, et qui garantit un nouveau calcul du montant de la participation des salariés en cas de rectification de la déclaration des résultats d'un exercice.

Mais force est de constater que ce texte est très loin de répondre aux enjeux, notamment celui d'une plus juste répartition des richesses.

En favorisant l'accès à certains dispositifs de partage de la valeur, on réduira certes – quoique à la marge – la concentration du recours à ces mécanismes par quelques salariés et dans quelques entreprises, mais on n'apportera aucune solution macroéconomique à la problématique du décrochage des salaires dans le partage de la valeur ajoutée.

En conséquence, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires s'abstiendra sur ce texte.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

La méthode retenue pour l’examen de ce projet de loi était respectueuse de l’accord signé par les trois organisations patronales et quatre des cinq organisations syndicales représentatives.

Le groupe Union Centriste salue la démarche engagée en vue de l’élaboration de ce texte technique, puisqu’il découle directement d’un accord national interprofessionnel (ANI) conclu par les partenaires sociaux. Nous pouvons en être fiers, car, depuis toujours, le Sénat est attaché au paritarisme.

Nous partageons l’analyse de M. le ministre et de Mme la rapporteure, ainsi que le compte rendu précis qu’ils viennent de faire des mesures que comporte cet accord.

Permettez-moi de revenir sur deux sujets qui me tiennent à cœur : l’intéressement et la participation, d’une part ; la démocratie sociale, d’autre part.

Nous avons eu le mérite, ici, au Sénat, de tenir le cap du respect du paritarisme, de cet accord national interprofessionnel. Cela a exigé de nous une forme de lâcher-prise – c’est vrai.

Sur le fond, nous sommes favorables à la participation et à l’intéressement, qui sont des dispositifs emblématiques du gaullisme social et de l’économie sociale de marché. Ce sont autant de convictions qui nous tiennent à cœur.

Cette réalité incarne une forme de modernité. D’ailleurs, s’il y avait davantage de dispositifs d’intéressement et de participation dans les entreprises, nous ne débattrions pas autant des superprofits, comme cela a encore été le cas hier ici même.

La problématique de la participation des salariés aux fruits de l’entreprise nous semble donc essentielle. Le mérite de cet accord national interprofessionnel est de pousser les petites et moyennes entreprises, et pas seulement les grandes et les très grandes, à s’emparer de cette question. C’est tout le défi de cet accord.

Je précise que le rôle du Parlement n’en est pas pour autant altéré : il aura en effet à vérifier et à évaluer l’application de cet accord, ce qui n’est pas rien.

S’agissant du paritarisme à proprement parler, je tiens à saluer votre action, monsieur le ministre. Je considère en effet que ce retour de la démocratie sociale est une bonne nouvelle. Vous n’êtes pas pour rien dans le retour de ce mode de gestion dans le cadre de la loi Larcher, lequel prend la forme aujourd’hui de cet accord sur le partage de la valeur et, peut-être demain, d’un accord sur l’assurance chômage ou l’emploi des seniors.

La démocratie sociale n’est pas l’ennemie de la démocratie parlementaire. Ce renouveau du paritarisme, des corps intermédiaires, de la démocratie locale n’induit pas l’effacement du Parlement.

Il a au contraire, selon nous, plusieurs vertus, dont celles de contribuer à l’apaisement de la société, de favoriser le compromis, dans la logique de ce que l’on appelle le modèle rhénan, d’encourager la refondation d’un rapport social qui ne serait pas seulement fondé sur la subordination, et de permettre, à la différence d’un pilotage vertical, une meilleure application sur le terrain. Le paritarisme est aussi l’antidote à une financiarisation de l’économie, dont on constate trop souvent l’essor.

Le rôle du Parlement, je l’ai dit, reste essentiel dans beaucoup de domaines, en particulier celui de l’évaluation et du suivi ; il est aussi le lieu de la confrontation politique des convictions.

Surtout, il revient au Parlement d’encadrer le dialogue social, auquel nous sommes, en tant que membres du groupe Union Centriste, très attachés. Il nous revient de veiller à la bonne application des différents points de cet accord avec les partenaires sociaux.

Vous l’aurez compris, mes chers collègues, nous voterons ce texte avec un enthousiasme que nous revendiquons !

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 17 avril 2023, Emmanuel Macron déclarait : « J'ai entendu dans les manifestations une opposition à la réforme des retraites, mais aussi une volonté de retrouver du sens dans son travail, d'en améliorer les conditions, d'avoir des carrières qui permettent de progresser dans la vie. [...] Ce nouveau pacte de la vie au travail sera construit dans les semaines et les mois qui viennent. »

À ce titre, le Gouvernement s'est empressé de transposer l'accord a minima signé entre les organisations patronales et les organisations syndicales sur le partage de la valeur au sein de l'entreprise.

Lors de nos débats en première lecture, tous nos amendements tendant à compléter, améliorer ou étendre cet accord ont été rejetés par la majorité sénatoriale et le Gouvernement. Il ne fallait voter que l'ANI, juste l'ANI et rien que l'ANI… Voilà les arguments que vous nous avez opposés tout au long de l'examen de ce texte.

La pression du patronat sur la majorité sénatoriale et le Gouvernement est tellement forte que même l'avancement d'une année – à 2024 – de l'obligation du partage de la valeur dans les PME réalisant des bénéfices a été retiré de la version finale de ce projet de loi.

Nous nous souviendrons de cette posture lorsque les négociations sur la nouvelle convention de l'assurance chômage s'achèveront. Elle équivaut à un dénigrement de notre droit constitutionnel d'amendement, et ce au nom du respect d'un texte signé par les organisations syndicales.

Hier, la commission mixte paritaire est parvenue à l'élaboration d'un texte commun. Il est temps d'en tirer les conclusions.

Malgré un projet de loi dont l'objet était de partager la valeur dans l'entreprise, le Gouvernement a réussi l'exploit de ne pas aborder une seule fois le sujet des salaires. Ces derniers sont pourtant, par essence, le résultat des rapports de force dans l'entreprise autour du partage de la richesse créée ; ils créent en outre, dans la durée, des droits permettant ensuite d'accéder à des prestations sociales. Le développement de l'épargne salariale, de l'actionnariat, des primes, de l'intéressement ne pourra jamais s'y substituer, d'autant que, nous le savons, les primes ne sont pas pérennes et qu'elles continuent de dépendre du bon vouloir des entreprises.

Nous l'avions dit en première lecture et je le répète : ces mécanismes ont un important effet de substitution aux salaires, puisqu'ils transforment des augmentations de salaire en primes et en intéressement ; ils engendrent de ce fait une perte de recettes pour la sécurité sociale, et une perte de droits pour les salariés.

C'est la raison pour laquelle, en préambule de l'accord national interprofessionnel, syndicats et patronat se sont accordé sur la phrase suivante : « Les partenaires sociaux réaffirment que le salaire doit rester la forme essentielle de la reconnaissance du travail fourni par les salariés et des compétences mises en œuvre à cet effet. »

Le salaire est le grand oublié de votre texte, monsieur le ministre, de ce texte sur le partage de la richesse créée dans les entreprises. Un véritable partage de la valeur passerait par l'indexation des salaires sur l'inflation, la revalorisation du Smic à 1 600 euros net par mois et la stricte application de l'égalité salariale entre les femmes et les hommes.

Comme souvent, nous n'attendions rien des annonces du Président de la République, mais nous sommes tout de même déçus.

Pour l'ensemble de ces raisons, les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky voteront contre ce projet de loi.

Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées des groupes Les Républicains, RDPI et INDEP et au banc des commissions.

Mmes Céline Brulin et Raymonde Poncet Monge applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Conformément à l'article 42, alinéa 12, du règlement, je mets aux voix, dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, l'ensemble du projet de loi portant transposition de l'accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l'entreprise.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, selon l’Insee, l’inflation s’élevait à 4 % en moyenne sur l’année. Celle-ci résulte, entre autres, de la hausse des prix alimentaires : en mars, cette augmentation a atteint 15, 9 % sur un an ; pis, en septembre, selon le baromètre NielsenIQ, la France figurait parmi les moins bons élèves d’Europe occidentale avec une hausse de 9, 5 % du prix de ses produits de grande consommation – seule la Belgique faisait moins bien.

Cette pression inflationniste frappe de plein fouet les ménages, dont les travailleurs pauvres, et accentue une dégradation bien plus ancienne du partage de la valeur.

De fait, depuis 1990, la part des salaires dans la valeur ajoutée brute des sociétés non financières a reculé de 5 points.

L’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) pointe également une tendance de long terme : jusqu’en 2017, les salaires bruts réels ont accusé une baisse moyenne de 0, 1 % par an. À partir de 2017, toujours selon l’Ires, en six ans à peine donc, on a constaté une rupture et un décrochage brutal des salaires réels bruts, qui accusent une baisse de 7 %.

En 2021, selon l’Insee, 9 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté, soit 545 000 de plus qu’en 2017. Travailler ne protège pas de la pauvreté. Ainsi, 25 % des ménages insérés sur le marché du travail sont en situation de pauvreté.

La France se singularise aussi par un taux inégalé de personnes en situation de privation matérielle et sociale : 14 % ! Dans son dernier rapport particulièrement documenté, le Secours catholique a estimé que la pauvreté s’étendait, s’aggravait et se féminisait.

Face à cette paupérisation, aggravée par vos politiques et réformes antisociales, face à la déflation salariale qui règne depuis quarante ans, et alors que la boucle prix-profit dope les taux de marge et les dividendes des grandes multinationales, la priorité était, monsieur le ministre, d’infléchir cette politique sociale et salariale et de prendre des mesures audacieuses.

D’abord, il aurait fallu ouvrir une conférence sociale sur les salaires pour enfin rééquilibrer le partage des richesses, car le réel partage de la valeur, le partage premier de la valeur, celui qui compte in fine, dépend de la part des salaires dans la richesse produite.

En guise de solution, ce texte fait la part belle à un dispositif de primes ponctuelles, potentiellement versées deux fois par an, qui prolonge celui de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa), qui se voulait initialement « exceptionnelle », mais dont l’effet substitutif a déjà été évalué à près de 30 % par l’Insee. Il s’agit de fait d’une forme dégradée de dispositif de partage de la valeur, notamment par rapport aux mécanismes de participation.

Le Gouvernement prétend que ce texte est une reprise intégrale de l’ANI. C’est inexact, puisque certaines dispositions ont disparu quand d’autres ont été ajoutées.

Surtout, l’exécutif loue une négociation sociale qu’il a piétinée lors de la contre-réforme des retraites. Il oublie de préciser le cadre contraignant qu’il a lui-même posé et dans lequel ont dû se tenir les discussions entre partenaires sociaux, un cadre contraint, qui a certes été accepté par la suite par les parlementaires, mais que nous critiquions.

Ce cadre a conduit à un projet de loi encourageant les éléments de rémunération désocialisés et défiscalisés, asséchant les ressources de la protection sociale au moment où le Parlement discute d’un projet de loi de financement de la sécurité sociale en deçà des besoins.

Le texte promeut en outre une prime désocialisée qui, par définition, prive le salarié de la part socialisée du salaire.

Si l’un des articles de l’ANI réaffirme le principe de non-substitution des salaires, le législateur n’en garantit pas l’effectivité – c’est pourtant son rôle –, et ce malgré la demande des organisations syndicales qui défendent une séparation des temps de négociation. L’un de nos amendements tendait à combler ce manque, mais il n’a pas été adopté.

On peut en revanche se réjouir que la commission mixte paritaire ait rétabli l’article, supprimé par le Sénat, prévoyant un bilan de l’action des branches en faveur de la promotion et de l’amélioration de la mixité des emplois.

Il faut aussi saluer le rétablissement de l’article 9 bis, que nous avions souhaité voir maintenu en première lecture, et qui garantit un nouveau calcul du montant de la participation des salariés en cas de rectification de la déclaration des résultats d’un exercice.

Mais force est de constater que ce texte est très loin de répondre aux enjeux, notamment celui d’une plus juste répartition des richesses.

En favorisant l’accès à certains dispositifs de partage de la valeur, on réduira certes – quoique à la marge – la concentration du recours à ces mécanismes par quelques salariés et dans quelques entreprises, mais on n’apportera aucune solution macroéconomique à la problématique du décrochage des salaires dans le partage de la valeur ajoutée.

En conséquence, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires s’abstiendra sur ce texte.

Le projet de loi est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Mme la présidente. La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.

Mme Céline Brulin applaudit.

La séance, suspendue à onze heures vingt et une, est reprise à onze heures vingt-quatre.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 17 avril 2023, Emmanuel Macron déclarait : « J’ai entendu dans les manifestations une opposition à la réforme des retraites, mais aussi une volonté de retrouver du sens dans son travail, d’en améliorer les conditions, d’avoir des carrières qui permettent de progresser dans la vie. […] Ce nouveau pacte de la vie au travail sera construit dans les semaines et les mois qui viennent. »

À ce titre, le Gouvernement s’est empressé de transposer l’accord a minima signé entre les organisations patronales et les organisations syndicales sur le partage de la valeur au sein de l’entreprise.

Lors de nos débats en première lecture, tous nos amendements tendant à compléter, améliorer ou étendre cet accord ont été rejetés par la majorité sénatoriale et le Gouvernement. Il ne fallait voter que l’ANI, juste l’ANI et rien que l’ANI… Voilà les arguments que vous nous avez opposés tout au long de l’examen de ce texte.

La pression du patronat sur la majorité sénatoriale et le Gouvernement est tellement forte que même l’avancement d’une année – à 2024 – de l’obligation du partage de la valeur dans les PME réalisant des bénéfices a été retiré de la version finale de ce projet de loi.

Nous nous souviendrons de cette posture lorsque les négociations sur la nouvelle convention de l’assurance chômage s’achèveront. Elle équivaut à un dénigrement de notre droit constitutionnel d’amendement, et ce au nom du respect d’un texte signé par les organisations syndicales.

Hier, la commission mixte paritaire est parvenue à l’élaboration d’un texte commun. Il est temps d’en tirer les conclusions.

Malgré un projet de loi dont l’objet était de partager la valeur dans l’entreprise, le Gouvernement a réussi l’exploit de ne pas aborder une seule fois le sujet des salaires. Ces derniers sont pourtant, par essence, le résultat des rapports de force dans l’entreprise autour du partage de la richesse créée ; ils créent en outre, dans la durée, des droits permettant ensuite d’accéder à des prestations sociales. Le développement de l’épargne salariale, de l’actionnariat, des primes, de l’intéressement ne pourra jamais s’y substituer, d’autant que, nous le savons, les primes ne sont pas pérennes et qu’elles continuent de dépendre du bon vouloir des entreprises.

Nous l’avions dit en première lecture et je le répète : ces mécanismes ont un important effet de substitution aux salaires, puisqu’ils transforment des augmentations de salaire en primes et en intéressement ; ils engendrent de ce fait une perte de recettes pour la sécurité sociale, et une perte de droits pour les salariés.

C’est la raison pour laquelle, en préambule de l’accord national interprofessionnel, syndicats et patronat se sont accordé sur la phrase suivante : « Les partenaires sociaux réaffirment que le salaire doit rester la forme essentielle de la reconnaissance du travail fourni par les salariés et des compétences mises en œuvre à cet effet. »

Le salaire est le grand oublié de votre texte, monsieur le ministre, de ce texte sur le partage de la richesse créée dans les entreprises. Un véritable partage de la valeur passerait par l’indexation des salaires sur l’inflation, la revalorisation du Smic à 1 600 euros net par mois et la stricte application de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

Comme souvent, nous n’attendions rien des annonces du Président de la République, mais nous sommes tout de même déçus.

Pour l’ensemble de ces raisons, les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky voteront contre ce projet de loi.

Mmes Céline Brulin et Raymonde Poncet Monge applaudissent.

Photo de Sophie Primas

Conformément à l’article 42, alinéa 12, du règlement, je mets aux voix, dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, l’ensemble du projet de loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise.

Photo de Sophie Primas

L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, considéré comme adopté par l'Assemblée nationale en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (projet n° 77, rapport n° 84, avis n° 80).

Dans la discussion des articles, nous poursuivons, au sein du chapitre Ier du titre Ier de la troisième partie, l'examen des amendements à l'article 20.

TROISIÈME PARTIE

Dispositions relatives aux dépenses pour l'exercice 2024

TITRE Ier

DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES

Chapitre Ier

Poursuivre la transformation du système de santé pour renforcer la prévention et l'accès aux soins

Photo de Sophie Primas

Je suis saisie de trois amendements identiques.

L'amendement n° 379 rectifié ter est présenté par Mmes Deseyne, Lassarade et M. Mercier, M. Allizard, Mme Lavarde, MM. D. Laurent, Cadec, Panunzi, Sol, Bonhomme, Bruyen, Somon, Burgoa et Sautarel, Mme Dumont, M. Brisson, Mme Estrosi Sassone, M. Bouchet, Mmes Gruny, Berthet et Puissat, M. Anglars, Mmes Bellurot et Richer, MM. Tabarot et Belin, Mmes Micouleau, Eustache-Brinio et Demas, M. Gueret, Mme Malet, MM. Gremillet et Pointereau, Mmes Aeschlimann, Canayer et Josende, M. Mandelli, Mmes Belrhiti et Bonfanti-Dossat, MM. Bouloux, Sido et Rapin, Mme Di Folco, M. Klinger et Mme Joseph.

L'amendement n° 452 rectifié ter est présenté par MM. Milon, J.B. Blanc et Khalifé et Mme Petrus.

L'amendement n° 1137 rectifié est présenté par Mme Morin-Desailly, M. Henno, Mme Jacquemet, MM. Chauvet, Duffourg, Kern et Canévet, Mme Romagny, M. Levi, Mmes Vérien, Saint-Pé et Billon et MM. Menonville, Folliot, Delcros et Bleunven.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Avant l'alinéa 1

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

I. – La première phrase du second alinéa de l'article L. 1411-6-2 du code de la santé publique est complétée par les mots : « et de détecter les troubles de l'audition ».

La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour présenter l'amendement n° 379 rectifié ter.

Photo de Chantal Deseyne

Le repérage tardif des déficiences auditives peut avoir de lourdes conséquences, en particulier parce qu'il est facteur d'isolement social.

Cet amendement vise à introduire un repérage des troubles de l'audition pour l'ensemble de la population au cours de chaque rendez-vous de prévention.

Photo de Sophie Primas

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l'amendement n° 452 rectifié ter.

Photo de Sophie Primas

L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (projet n° 77, rapport n° 84, avis n° 80).

Dans la discussion des articles, nous poursuivons, au sein du chapitre Ier du titre Ier de la troisième partie, l’examen des amendements à l’article 20.

TROISIÈME PARTIE

Dispositions relatives aux dépenses pour l’exercice 2024

TITRE Ier

DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES

Chapitre Ier

Poursuivre la transformation du système de santé pour renforcer la prévention et l’accès aux soins

Photo de Alain Milon

Si vous me le permettez, madame la présidente, je vais m'exprimer sur l'amendement n° 452 rectifié ter, ainsi que sur l'amendement n° 134 rectifié sexies, qui viendra en discussion dans quelques instants, car il s'agit en quelque sorte, dans les deux cas, d'établir une liste à la Prévert d'actes à accomplir lors des rendez-vous de prévention à différents âges clés.

Aujourd'hui, je regrette d'avoir déposé ces deux amendements. En effet, selon moi, cette liste pourrait engendrer une sorte de méfiance vis-à-vis des médecins, alors qu'ils doivent avant tout pouvoir faire leur travail. C'est pourquoi je les retire.

Article 20

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Les amendements n° 452 rectifié ter et 134 rectifié sexies sont retirés.

La parole est à M. Olivier Henno, pour présenter l'amendement n° 1137 rectifié.

I. – À la dernière phrase du second alinéa de l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique, les mots : « peut être utilisée » sont remplacés par les mots : « ou le télésoin peuvent être utilisés ».

I bis

1° Au 16°, les mots : « quarante à quarante-cinq » sont remplacés par les mots : « quarante-cinq à cinquante » et les mots : « plus de soixante-dix » sont remplacés par les mots : « soixante à soixante-cinq ans et pour les personnes de soixante-dix à soixante-quinze » ;

2° Au 24°, le mot : « vingt » est remplacé par le mot : « dix-huit ».

II. – La section 8 du chapitre II du titre VI du livre Ier du code de la sécurité sociale est complétée par un article L. 162-38-2 ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -38 -2. – Par dérogation aux articles L. 162-1-7, L. 162-14-1 et L. 162-16-1 du code de la sécurité sociale, un arrêté des ministres chargés de la sécurité sociale et de la santé définit :

« 1° La liste des professionnels qui peuvent réaliser les rendez-vous de prévention prévus à l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique ;

« 2° Le montant des tarifs de ces rendez-vous de prévention pratiqués et pris en charge ou remboursés par l’assurance maladie ;

« 3° Les conditions de facturation de ces rendez-vous par les professionnels, notamment les conditions dans lesquelles ces derniers sont autorisés à facturer des actes ou des prestations complémentaires à l’occasion de la réalisation du rendez-vous de prévention. »

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de trois amendements identiques.

L’amendement n° 379 rectifié ter est présenté par Mmes Deseyne, Lassarade et M. Mercier, M. Allizard, Mme Lavarde, MM. D. Laurent, Cadec, Panunzi, Sol, Bonhomme, Bruyen, Somon, Burgoa et Sautarel, Mme Dumont, M. Brisson, Mme Estrosi Sassone, M. Bouchet, Mmes Gruny, Berthet et Puissat, M. Anglars, Mmes Bellurot et Richer, MM. Tabarot et Belin, Mmes Micouleau, Eustache-Brinio et Demas, M. Gueret, Mme Malet, MM. Gremillet et Pointereau, Mmes Aeschlimann, Canayer et Josende, M. Mandelli, Mmes Belrhiti et Bonfanti-Dossat, MM. Bouloux, Sido et Rapin, Mme Di Folco, M. Klinger et Mme Joseph.

L’amendement n° 452 rectifié ter est présenté par MM. Milon, J.B. Blanc et Khalifé et Mme Petrus.

L’amendement n° 1137 rectifié est présenté par Mme Morin-Desailly, M. Henno, Mme Jacquemet, MM. Chauvet, Duffourg, Kern et Canévet, Mme Romagny, M. Levi, Mmes Vérien, Saint-Pé et Billon et MM. Menonville, Folliot, Delcros et Bleunven.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Avant l’alinéa 1

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

I. – La première phrase du second alinéa de l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique est complétée par les mots : « et de détecter les troubles de l’audition ».

La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour présenter l’amendement n° 379 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Chantal Deseyne

Le repérage tardif des déficiences auditives peut avoir de lourdes conséquences, en particulier parce qu’il est facteur d’isolement social.

Cet amendement vise à introduire un repérage des troubles de l’audition pour l’ensemble de la population au cours de chaque rendez-vous de prévention.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Madame la ministre déléguée, mes chers collègues, je vous prie tout d'abord de bien vouloir excuser l'absence de notre rapporteure, Corinne Imbert, qui est retenue pour des raisons personnelles. Peut-être aurons-nous l'occasion de la revoir d'ici la fin de la journée. En attendant, j'assurerai l'intérim.

S'agissant de ces deux amendements identiques, je rappelle que les rendez-vous de prévention pourront être assurés par une diversité de professionnels de santé : médecins, sages-femmes, infirmiers, pharmaciens. Or tous ne sont pas compétents pour réaliser un dépistage des troubles de l'audition.

De plus, comme le ministre de la santé l'a indiqué hier, les rendez-vous de prévention ont vocation à s'adapter aux besoins propres de chaque individu. Aussi n'est-il pas forcément pertinent de systématiser la réalisation d'un acte précis.

Il n'est pas non plus pertinent de lister dans la loi tous les actes susceptibles d'être réalisés lors de ces rendez-vous, puisqu'ils relèvent de la seule compétence du médecin. Je rappelle d'ailleurs que le repérage des troubles auditifs n'a pas la même importance selon que le patient a 20 ans ou 65 ans.

Pour toutes ces raisons, la commission est défavorable à ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l’amendement n° 452 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Si vous me le permettez, madame la présidente, je vais m’exprimer sur l’amendement n° 452 rectifié ter, ainsi que sur l’amendement n° 134 rectifié sexies, qui viendra en discussion dans quelques instants, car il s’agit en quelque sorte, dans les deux cas, d’établir une liste à la Prévert d’actes à accomplir lors des rendez-vous de prévention à différents âges clés.

Aujourd’hui, je regrette d’avoir déposé ces deux amendements. En effet, selon moi, cette liste pourrait engendrer une sorte de méfiance vis-à-vis des médecins, alors qu’ils doivent avant tout pouvoir faire leur travail. C’est pourquoi je les retire.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la santé et de la prévention, chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé

Comme l'a dit le ministre de la santé et de la prévention, et comme vient de le rappeler le président de la commission des affaires sociales, ces rendez-vous de prévention ont d'abord pour but de s'adapter à chaque patient, en plus de s'adapter à chaque âge de la vie.

Le risque, en précisant dans la loi les actes qui doivent être réalisés au cours de ces rendez-vous, serait d'en oublier.

Notre priorité est de laisser la main aux professionnels de santé, de les laisser, en fonction du patient concerné, de son âge, mais surtout de son état de santé, prendre les dispositions qu'ils jugent les plus adaptées.

Parce qu'il serait contre-productif, voire dangereux d'introduire de telles précisions dans la loi, le Gouvernement est défavorable à ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Les amendements n° 452 rectifié ter et 134 rectifié sexies sont retirés.

La parole est à M. Olivier Henno, pour présenter l’amendement n° 1137 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Chantal Deseyne

Je me suis peut-être un peu précipitée en déposant cet amendement. Il me semble en effet qu'il serait contre-productif d'établir une liste à la Prévert des actes à effectuer lors des rendez-vous de prévention. C'est pourquoi je retire mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Madame la ministre déléguée, mes chers collègues, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser l’absence de notre rapporteure, Corinne Imbert, qui est retenue pour des raisons personnelles. Peut-être aurons-nous l’occasion de la revoir d’ici la fin de la journée. En attendant, j’assurerai l’intérim.

S’agissant de ces deux amendements identiques, je rappelle que les rendez-vous de prévention pourront être assurés par une diversité de professionnels de santé : médecins, sages-femmes, infirmiers, pharmaciens. Or tous ne sont pas compétents pour réaliser un dépistage des troubles de l’audition.

De plus, comme le ministre de la santé l’a indiqué hier, les rendez-vous de prévention ont vocation à s’adapter aux besoins propres de chaque individu. Aussi n’est-il pas forcément pertinent de systématiser la réalisation d’un acte précis.

Il n’est pas non plus pertinent de lister dans la loi tous les actes susceptibles d’être réalisés lors de ces rendez-vous, puisqu’ils relèvent de la seule compétence du médecin. Je rappelle d’ailleurs que le repérage des troubles auditifs n’a pas la même importance selon que le patient a 20 ans ou 65 ans.

Pour toutes ces raisons, la commission est défavorable à ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 1137 rectifié est retiré.

Je suis saisie de quatre amendements identiques.

L'amendement n° 69 rectifié sexies est présenté par MM. Bonhomme et Pellevat, Mmes Canayer et Demas, M. Frassa, Mme Micouleau, M. Klinger, Mme Drexler, M. de Nicolaÿ, Mme Muller-Bronn, M. Bruyen, Mme Schalck, MM. Paumier et Brisson, Mme Berthet, MM. Sautarel, Genet et Pointereau, Mme Aeschlimann et M. Gremillet.

L'amendement n° 134 rectifié sexies est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Lassarade et Petrus et M. Sol.

L'amendement n° 572 rectifié ter est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Malhuret, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy.

L'amendement n° 745 rectifié bis est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Avant l'alinéa 1

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

– La première phrase du second alinéa de l'article L. 1411-6-2 du code de la santé publique est complétée par les mots : « et d'évaluer les risques de diabète ».

La parole est à M. François Bonhomme, pour présenter l'amendement n° 69 rectifié sexies.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Comme l’a dit le ministre de la santé et de la prévention, et comme vient de le rappeler le président de la commission des affaires sociales, ces rendez-vous de prévention ont d’abord pour but de s’adapter à chaque patient, en plus de s’adapter à chaque âge de la vie.

Le risque, en précisant dans la loi les actes qui doivent être réalisés au cours de ces rendez-vous, serait d’en oublier.

Notre priorité est de laisser la main aux professionnels de santé, de les laisser, en fonction du patient concerné, de son âge, mais surtout de son état de santé, prendre les dispositions qu’ils jugent les plus adaptées.

Parce qu’il serait contre-productif, voire dangereux d’introduire de telles précisions dans la loi, le Gouvernement est défavorable à ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Cet amendement vise à introduire, dans le cadre des rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie, un repérage des risques de diabète.

Chacun connaît la prévalence de cette maladie : 4, 2 millions de personnes sont concernées, dont 97 % de malades souffrant d'un diabète de type 2, et traitées pour cette pathologie.

Santé publique France nous rappelle que près de 12 % des cas de diabète de type 2 ont été découverts à l'occasion de complications sévères ou aiguës, ce qui justifie en soi l'urgence de mettre en place une prévention efficace.

Ce repérage, préconisé par l'assurance maladie, permettra de diagnostiquer précocement le diabète et d'éviter les complications.

Grâce à lui, il sera possible d'engager des actions de sensibilisation, notamment à destination des plus jeunes, pour agir sur des facteurs sociaux et environnementaux de la survenance de cette pathologie, tels que la sédentarité ou les mauvaises habitudes alimentaires.

Le questionnaire dit Findrisc (FInnish Diabetes RIsk SCore) pourra être réalisé pendant le rendez-vous de prévention. Il permet, par des questions portant par exemple sur les antécédents familiaux ou sur les habitudes alimentaires, d'estimer le risque de diabète.

Sans doute, madame la ministre, allez-vous également répondre que vous ne voulez pas d'inventaire à la Prévert.

Toutefois, le diabète est la première maladie chronique. Elle est à l'origine de nombreuses complications et progresse chaque année. Aussi souhaiterais-je qu'une recommandation soit tout de même adressée d'une manière ou d'une autre aux médecins, qui peuvent orienter les patients concernés.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l'amendement n° 572 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Chantal Deseyne

Je me suis peut-être un peu précipitée en déposant cet amendement. Il me semble en effet qu’il serait contre-productif d’établir une liste à la Prévert des actes à effectuer lors des rendez-vous de prévention. C’est pourquoi je retire mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Au cours des rendez-vous de prévention, des questionnaires pourront être soumis aux patients, qui seront aussi interrogés sur leurs antécédents familiaux.

La commission a justement veillé à préciser que ces rendez-vous de prévention devaient être organisés en coordination avec le médecin traitant, qui sera informé.

À mon sens, de tels amendements ne sont donc pas inutiles.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l'amendement n° 745 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Sans répéter les propos de mes collègues, je veux insister sur la nécessité d'inclure ce dépistage, de façon explicite, dans le rendez-vous de prévention.

Selon Santé publique France, près de 12 % des cas de diabète de type 2 ont été détectés à l'occasion d'une complication médicale. Ce repérage préconisé par l'assurance maladie permettra de diagnostiquer précocement le diabète, afin d'éviter le passage en diabète de type 3 pour un patient sur trois.

Sans viser à l'exhaustivité en la matière, ce qui est bien entendu impossible, un tel dépistage doit être formellement inscrit dans le texte.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 1137 rectifié est retiré.

Je suis saisie de quatre amendements identiques.

L’amendement n° 69 rectifié sexies est présenté par MM. Bonhomme et Pellevat, Mmes Canayer et Demas, M. Frassa, Mme Micouleau, M. Klinger, Mme Drexler, M. de Nicolaÿ, Mme Muller-Bronn, M. Bruyen, Mme Schalck, MM. Paumier et Brisson, Mme Berthet, MM. Sautarel, Genet et Pointereau, Mme Aeschlimann et M. Gremillet.

L’amendement n° 134 rectifié sexies est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Lassarade et Petrus et M. Sol.

L’amendement n° 572 rectifié ter est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Malhuret, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy.

L’amendement n° 745 rectifié bis est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Avant l’alinéa 1

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La première phrase du second alinéa de l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique est complétée par les mots : « et d’évaluer les risques de diabète ».

La parole est à M. François Bonhomme, pour présenter l’amendement n° 69 rectifié sexies.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Cet amendement vise à introduire, dans le cadre des rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie, un repérage des risques de diabète.

Chacun connaît la prévalence de cette maladie : 4, 2 millions de personnes sont concernées, dont 97 % de malades souffrant d’un diabète de type 2, et traitées pour cette pathologie.

Santé publique France nous rappelle que près de 12 % des cas de diabète de type 2 ont été découverts à l’occasion de complications sévères ou aiguës, ce qui justifie en soi l’urgence de mettre en place une prévention efficace.

Ce repérage, préconisé par l’assurance maladie, permettra de diagnostiquer précocement le diabète et d’éviter les complications.

Grâce à lui, il sera possible d’engager des actions de sensibilisation, notamment à destination des plus jeunes, pour agir sur des facteurs sociaux et environnementaux de la survenance de cette pathologie, tels que la sédentarité ou les mauvaises habitudes alimentaires.

Le questionnaire dit Findrisc (FInnish Diabetes RIsk SCore) pourra être réalisé pendant le rendez-vous de prévention. Il permet, par des questions portant par exemple sur les antécédents familiaux ou sur les habitudes alimentaires, d’estimer le risque de diabète.

Sans doute, madame la ministre, allez-vous également répondre que vous ne voulez pas d’inventaire à la Prévert.

Toutefois, le diabète est la première maladie chronique. Elle est à l’origine de nombreuses complications et progresse chaque année. Aussi souhaiterais-je qu’une recommandation soit tout de même adressée d’une manière ou d’une autre aux médecins, qui peuvent orienter les patients concernés.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Pour les raisons invoquées à propos des amendements précédents, la commission émet un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° 572 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Au cours des rendez-vous de prévention, des questionnaires pourront être soumis aux patients, qui seront aussi interrogés sur leurs antécédents familiaux.

La commission a justement veillé à préciser que ces rendez-vous de prévention devaient être organisés en coordination avec le médecin traitant, qui sera informé.

À mon sens, de tels amendements ne sont donc pas inutiles.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Même avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° 745 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Sans répéter les propos de mes collègues, je veux insister sur la nécessité d’inclure ce dépistage, de façon explicite, dans le rendez-vous de prévention.

Selon Santé publique France, près de 12 % des cas de diabète de type 2 ont été détectés à l’occasion d’une complication médicale. Ce repérage préconisé par l’assurance maladie permettra de diagnostiquer précocement le diabète, afin d’éviter le passage en diabète de type 3 pour un patient sur trois.

Sans viser à l’exhaustivité en la matière, ce qui est bien entendu impossible, un tel dépistage doit être formellement inscrit dans le texte.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 69 rectifié sexies est retiré.

Monsieur Chasseing, l'amendement n° 572 rectifié ter est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Pour les raisons invoquées à propos des amendements précédents, la commission émet un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Non, je le retire également, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 572 rectifié ter est retiré.

Madame Raymonde Poncet Monge, l'amendement n° 745 rectifié bis est-il maintenu ?

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 69 rectifié sexies est retiré.

Monsieur Chasseing, l’amendement n° 572 rectifié ter est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 250, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 1

I. – Au début de cet alinéa

Insérer les mots :

La première phrase du premier alinéa de l'article L. 1411-6-2 du code de la santé publique est complétée par les mots : « en coordination avec le médecin traitant » et,

II. – Remplacer les mots :

de l'article L. 1411-6-2 du code de la santé publique

par les mots :

du même article

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Non, je le retire également, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Les rendez-vous de prévention ne seront pas des consultations médicalisées et pourront être réalisés par une diversité de professionnels de santé, comme je le disais tout à l'heure.

Ils ne seront pas intégrés, à proprement parler, au parcours de soins coordonnés, mais il importe que l'organisation de ces rendez-vous de prévention soit réalisée en coordination avec les médecins traitants, qui doivent d'ailleurs disposer d'une vision globale du parcours de l'usager.

Le présent amendement vise à répondre à une recommandation du Haut Conseil de la santé publique, qui, dans un avis rendu en mars 2023, préconisait a minima une information du médecin traitant.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 572 rectifié ter est retiré.

Madame Raymonde Poncet Monge, l’amendement n° 745 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Si le bilan de prévention n'est pas effectué par le médecin traitant, qui reste la pierre angulaire de la prise en charge du patient, la transmission de ce bilan et, éventuellement, celle du plan de prévention qui lui est adossé par le professionnel qui le réalisera sont toutefois prévues. L'amendement est donc satisfait.

Par conséquent, le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Monsieur le président de la commission, l'amendement n° 250 est-il maintenu ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 250, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 1

I. – Au début de cet alinéa

Insérer les mots :

La première phrase du premier alinéa de l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique est complétée par les mots : « en coordination avec le médecin traitant » et,

II. – Remplacer les mots :

de l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique

par les mots :

du même article

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Les rendez-vous de prévention ne seront pas des consultations médicalisées et pourront être réalisés par une diversité de professionnels de santé, comme je le disais tout à l’heure.

Ils ne seront pas intégrés, à proprement parler, au parcours de soins coordonnés, mais il importe que l’organisation de ces rendez-vous de prévention soit réalisée en coordination avec les médecins traitants, qui doivent d’ailleurs disposer d’une vision globale du parcours de l’usager.

Le présent amendement vise à répondre à une recommandation du Haut Conseil de la santé publique, qui, dans un avis rendu en mars 2023, préconisait a minima une information du médecin traitant.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 1291 est présenté par le Gouvernement.

L'amendement n° 1359 est présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 6

Remplacer les mots :

et L. 162-16-1

par les mots :

, L. 162-16-1 et L. 162-32-1

La parole est à Mme la ministre déléguée, pour présenter l'amendement n° 1291.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Si le bilan de prévention n’est pas effectué par le médecin traitant, qui reste la pierre angulaire de la prise en charge du patient, la transmission de ce bilan et, éventuellement, celle du plan de prévention qui lui est adossé par le professionnel qui le réalisera sont toutefois prévues. L’amendement est donc satisfait.

Par conséquent, le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Il s'agit de préciser que les centres de santé et les professionnels qui y travaillent pourront participer au déploiement des rendez-vous de prévention.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Monsieur le président de la commission, l’amendement n° 250 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. le président de la commission, pour présenter l'amendement n° 1359.

L ’ amendement est adopté.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 1291 est présenté par le Gouvernement.

L’amendement n° 1359 est présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 6

Remplacer les mots :

et L. 162-16-1

par les mots :

, L. 162-16-1 et L. 162-32-1

La parole est à Mme la ministre déléguée, pour présenter l’amendement n° 1291.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de huit amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

Les trois premiers sont identiques.

L'amendement n° 180 rectifié quater est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.-B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus, M. Sol et Mme Malet.

L'amendement n° 401 rectifié quater est présenté par Mmes Lassarade et Berthet, MM. Anglars, Panunzi, Cadec et Pellevat, Mme Dumont, MM. Brisson et Bouchet, Mme M. Mercier, MM. Houpert et Allizard, Mme Micouleau, M. Pointereau, Mme Gosselin, MM. Lefèvre, Saury et Mandelli, Mmes Belrhiti et Bonfanti-Dossat et MM. Gremillet, Sido et Rapin.

L'amendement n° 680 rectifié bis est présenté par Mme Gruny, M. Paccaud, Mme Jacques, MM. Reynaud, Genet et Belin, Mmes Aeschlimann et Canayer, M. Piednoir, Mme Joseph, MM. Cuypers, Klinger, Chatillon et Darnaud, Mmes Ventalon, Primas et Estrosi Sassone et M. Sautarel.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 7

Rédiger ainsi cet alinéa :

« 1° Les conditions dans lesquelles les médecins, infirmiers, sage-femmes, pharmaciens et masseurs-kinésithérapeutes réalisent ces rendez-vous ;

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l'amendement n° 180 rectifié quater.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Il s’agit de préciser que les centres de santé et les professionnels qui y travaillent pourront participer au déploiement des rendez-vous de prévention.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Il s'agit d'inclure les masseurs-kinésithérapeutes, qui, par ailleurs, peuvent faire partie des centres de santé, parmi les professionnels de santé participant à ces visites obligatoires.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. le président de la commission, pour présenter l’amendement n° 1359.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Florence Lassarade, pour présenter l'amendement n° 401 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 680 rectifié bis n'est pas soutenu.

L'amendement n° 671 n'est pas soutenu.

L'amendement n° 1237, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Ouizille, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 7

Après le mot :

prévention

insérer les mots :

, de manière monoprofessionnelle ou en équipe pluriprofessionnelle,

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Dans le même esprit que les précédents, cet amendement vise à permettre à une équipe de soins pluriprofessionnelle – vous savez combien nous sommes attachés à l'exercice coordonné de la médecine – de réaliser des rendez-vous de prévention.

Une telle possibilité permettra, notamment au sein des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), d'organiser des consultations plus complètes et au temps allongé. Ces rendez-vous de prévention devront conduire à des projets personnalisés de prévention, pouvant impliquer différents professionnels de santé – infirmiers, kinésithérapeutes, etc.

Le paiement pourrait être effectué sous la forme d'un forfait alloué pour ces rendez-vous de prévention.

Aujourd'hui, il est primordial de repenser l'exercice de la médecine. Nous avons déjà défendu cette position à l'occasion de l'examen d'une proposition de loi par le Sénat en décembre dernier, mais je saisis l'occasion qui m'est offerte de rappeler ma volonté de voir l'exercice isolé de la médecine se transformer en un exercice collectif et collaboratif.

Seule une organisation centrée sur le partage des tâches entre le médecin traitant et les autres personnels de santé, au travers de projets dûment établis par l'ensemble de l'équipe, permettra de dégager du temps médical – c'est ce qui nous manque aujourd'hui –, afin de favoriser l'accès aux soins pour l'ensemble de la population.

Cette volonté est partagée par de nombreux médecins. L'Ordre national des médecins a d'ailleurs lui-même envisagé de rendre obligatoire dès 2027 l'exercice coordonné de la médecine.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de huit amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les trois premiers sont identiques.

L’amendement n° 180 rectifié quater est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.-B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus, M. Sol et Mme Malet.

L’amendement n° 401 rectifié quater est présenté par Mmes Lassarade et Berthet, MM. Anglars, Panunzi, Cadec et Pellevat, Mme Dumont, MM. Brisson et Bouchet, Mme M. Mercier, MM. Houpert et Allizard, Mme Micouleau, M. Pointereau, Mme Gosselin, MM. Lefèvre, Saury et Mandelli, Mmes Belrhiti et Bonfanti-Dossat et MM. Gremillet, Sido et Rapin.

L’amendement n° 680 rectifié bis est présenté par Mme Gruny, M. Paccaud, Mme Jacques, MM. Reynaud, Genet et Belin, Mmes Aeschlimann et Canayer, M. Piednoir, Mme Joseph, MM. Cuypers, Klinger, Chatillon et Darnaud, Mmes Ventalon, Primas et Estrosi Sassone et M. Sautarel.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 7

Rédiger ainsi cet alinéa :

« 1° Les conditions dans lesquelles les médecins, infirmiers, sage-femmes, pharmaciens et masseurs-kinésithérapeutes réalisent ces rendez-vous ;

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l’amendement n° 180 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 509 rectifié, présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier, MM. Wattebled et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Chevalier, Mme L. Darcos et MM. Guerriau, Verzelen, Henno, Houpert, Ouizille et Gremillet, est ainsi libellé :

Alinéa 7

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Cette liste comprend des professionnels spécialistes des questions liées à la santé des femmes, comme les sages-femmes et les gynécologues.

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Il s’agit d’inclure les masseurs-kinésithérapeutes, qui, par ailleurs, peuvent faire partie des centres de santé, parmi les professionnels de santé participant à ces visites obligatoires.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Cet amendement, dont Mme Marie-Claude Lermytte est la première signataire, vise à inscrire dans la loi la possibilité de consulter un praticien dédié à la santé féminine lors d'un rendez-vous de prévention.

Élargir le périmètre aux gynécologues offrirait plus d'options aux patientes et faciliterait leur accès à un rendez-vous de prévention dédié à la gynécologie.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Florence Lassarade, pour présenter l’amendement n° 401 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Les deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° 510 rectifié est présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier, MM. Wattebled et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Chevalier, Mme L. Darcos et MM. Guerriau, Verzelen, Henno, Houpert, Ouizille et Gremillet.

L'amendement n° 1104 rectifié ter est présenté par Mme Billon, MM. Laugier et Pillefer, Mmes Vermeillet et Loisier, MM. Bonnecarrère et Canévet, Mme Tetuanui, MM. Delahaye et Bonneau, Mme O. Richard, M. Kern, Mmes de La Provôté et Gatel, MM. P. Martin et Longeot, Mmes Guidez et Herzog, MM. S. Demilly, Duffourg et Bleunven, Mmes Morin-Desailly et Antoine et M. Chauvet.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 7

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Cette liste comprend des professionnels spécialistes des questions liées à la santé des femmes, notamment les sages-femmes ;

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l'amendement n° 510 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Ces dispositions vont dans le même sens que celles de l'amendement précédent.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 680 rectifié bis n’est pas soutenu.

L’amendement n° 671 n’est pas soutenu.

L’amendement n° 1237, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Ouizille, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 7

Après le mot :

prévention

insérer les mots :

, de manière monoprofessionnelle ou en équipe pluriprofessionnelle,

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Annick Billon, pour présenter l'amendement n° 1104 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Dans le même esprit que les précédents, cet amendement vise à permettre à une équipe de soins pluriprofessionnelle – vous savez combien nous sommes attachés à l’exercice coordonné de la médecine – de réaliser des rendez-vous de prévention.

Une telle possibilité permettra, notamment au sein des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), d’organiser des consultations plus complètes et au temps allongé. Ces rendez-vous de prévention devront conduire à des projets personnalisés de prévention, pouvant impliquer différents professionnels de santé – infirmiers, kinésithérapeutes, etc.

Le paiement pourrait être effectué sous la forme d’un forfait alloué pour ces rendez-vous de prévention.

Aujourd’hui, il est primordial de repenser l’exercice de la médecine. Nous avons déjà défendu cette position à l’occasion de l’examen d’une proposition de loi par le Sénat en décembre dernier, mais je saisis l’occasion qui m’est offerte de rappeler ma volonté de voir l’exercice isolé de la médecine se transformer en un exercice collectif et collaboratif.

Seule une organisation centrée sur le partage des tâches entre le médecin traitant et les autres personnels de santé, au travers de projets dûment établis par l’ensemble de l’équipe, permettra de dégager du temps médical – c’est ce qui nous manque aujourd’hui –, afin de favoriser l’accès aux soins pour l’ensemble de la population.

Cette volonté est partagée par de nombreux médecins. L’Ordre national des médecins a d’ailleurs lui-même envisagé de rendre obligatoire dès 2027 l’exercice coordonné de la médecine.

Debut de section - PermalienPhoto de Annick Billon

Dans les rapports Femmes et ruralités et Santé des femmes au travail, la délégation aux droits des femmes du Sénat insiste sur l'importance de systématiquement associer les sages-femmes au parcours de soins de chaque femme.

Selon une enquête menée en janvier 2022, une femme sur trois n'a pas consulté un professionnel de santé gynécologique depuis plus de deux ans. C'est un constat extrêmement alarmant.

Dans les territoires ruraux où la désertification médicale touche tout particulièrement les gynécologues, la santé des femmes n'est pas considérée comme une priorité. Les difficultés d'accès aux soins conduisent parfois ces dernières à renoncer au suivi gynécologique.

Dans nos travaux, nous avons souligné que le dynamisme très positif du réseau des sages-femmes pourrait combler certaines lacunes du maillage territorial des professionnels de santé. À ce titre, un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) de juillet 2021 souligne l'intérêt de redonner une place prépondérante aux sages-femmes.

Les consultations de prévention aux âges clés de la vie, telles qu'elles ont été instituées par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, marquent un tournant significatif dans la prise en charge de la santé des Français, en reconnaissant que les besoins de santé des femmes sont différents de ceux des hommes.

Pour autant, ces consultations ne permettent pas, à ce jour, de répondre pleinement aux besoins de santé des femmes.

Face à ce constat, le présent amendement vise à inscrire dans la loi la nécessité de prendre en compte les sages-femmes lors de l'établissement de la liste des praticiens dédiés à la santé des femmes pour un rendez-vous de prévention. Il s'agit simplement d'offrir aux patientes une garantie en la matière.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 509 rectifié, présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier, MM. Wattebled et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Chevalier, Mme L. Darcos et MM. Guerriau, Verzelen, Henno, Houpert et Gremillet, est ainsi libellé :

Alinéa 7

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Cette liste comprend des professionnels spécialistes des questions liées à la santé des femmes, comme les sages-femmes et les gynécologues.

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Cet amendement, dont Mme Marie-Claude Lermytte est la première signataire, vise à inscrire dans la loi la possibilité de consulter un praticien dédié à la santé féminine lors d’un rendez-vous de prévention.

Élargir le périmètre aux gynécologues offrirait plus d’options aux patientes et faciliterait leur accès à un rendez-vous de prévention dédié à la gynécologie.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

En ce qui concerne les amendements identiques n° 180 rectifié quater et 401 rectifié quater, qui visent à étendre aux masseurs-kinésithérapeutes la possibilité de réaliser des rendez-vous de prévention, je rappelle que les masseurs-kinésithérapeutes sont notamment formés à la prise en charge d'activités physiques.

Ils entrent pleinement dans le champ de la prévention au titre de la prévention des maladies cardio-vasculaires. Ils interviennent également pour prévenir et prendre en charge des troubles musculo-squelettiques et contribuent à la prévention de la perte d'autonomie chez la personne âgée.

La commission émet donc un avis favorable sur ces deux amendements.

Pour ce qui concerne l'amendement n° 1237 défendu par Mme Poumirol, je comprends son objet et la motivation qui le sous-tend, mais la difficulté réside dans la rémunération de l'équipe et le risque d'augmentation du forfait.

C'est pourquoi la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.

S'agissant de l'amendement n° 509 rectifié et des amendements identiques n° 510 rectifié et 1104 rectifié ter, qui ont pour objet à la fois les gynécologues et les sages-femmes, je rappelle que les premiers sont des médecins et que leur inscription est donc prévue. Quant aux sages-femmes, elles sont déjà inscrites sur la liste des professionnels qui peuvent intervenir dans le cadre de la prévention.

Ces amendements étant satisfaits, la commission sollicite leur retrait ; à défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Les deux amendements suivants sont identiques.

L’amendement n° 510 rectifié est présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier, MM. Wattebled et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Chevalier, Mme L. Darcos et MM. Guerriau, Verzelen, Henno, Houpert et Gremillet.

L’amendement n° 1104 rectifié ter est présenté par Mme Billon, MM. Laugier et Pillefer, Mmes Vermeillet et Loisier, MM. Bonnecarrère et Canévet, Mme Tetuanui, MM. Delahaye et Bonneau, Mme O. Richard, M. Kern, Mmes de La Provôté et Gatel, MM. P. Martin et Longeot, Mmes Guidez et Herzog, MM. S. Demilly, Duffourg et Bleunven, Mmes Morin-Desailly et Antoine et M. Chauvet.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 7

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Cette liste comprend des professionnels spécialistes des questions liées à la santé des femmes, notamment les sages-femmes ;

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° 510 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Ces dispositions vont dans le même sens que celles de l’amendement précédent.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

En ce qui concerne les amendements identiques n° 180 rectifié quater et 401 rectifié quater, tout comme nous ne souhaitons pas préciser dans la loi les actions réalisées par le professionnel de santé dans le cadre des bilans de prévention, nous ne voulons pas non plus inscrire dans la loi la liste des professionnels de santé qui interviendront dans le cadre de ces bilans. Celle-ci sera définie par voie réglementaire.

Pour l'instant, quatre professions ont été fléchées : les médecins, les infirmiers, les sages-femmes et les pharmaciens.

Je le répète, l'idée est de mettre en place ces bilans de prévention, puis d'évaluer leur déploiement effectué avec ces quatre professions de santé, qui couvrent un spectre assez large. Ainsi, nous pourrons décider s'il est nécessaire d'élargir le dispositif à d'autres professionnels.

L'avis du Gouvernement est donc défavorable sur ces deux amendements identiques.

L'amendement n° 509 rectifié et les amendements identiques n° 510 rectifié et 1104 rectifié ter sont satisfaits. Le Gouvernement demande donc leur retrait ; à défaut, son avis serait défavorable.

Enfin, j'en viens à l'amendement n° 1237 défendu par Mme Poumirol. Les bilans en question pourront bien sûr être pratiqués au sein des lieux d'exercice pluriprofessionnel de la médecine, mais non par une équipe pluriprofessionnelle, en raison de la difficulté liée à la prise en charge d'un forfait concernant plusieurs acteurs.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Annick Billon, pour présenter l’amendement n° 1104 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Annick Billon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Annick Billon

Dans les rapports Femmes et ruralités et Santé des femmes au travail, la délégation aux droits des femmes du Sénat insiste sur l’importance de systématiquement associer les sages-femmes au parcours de soins de chaque femme.

Selon une enquête menée en janvier 2022, une femme sur trois n’a pas consulté un professionnel de santé gynécologique depuis plus de deux ans. C’est un constat extrêmement alarmant.

Dans les territoires ruraux où la désertification médicale touche tout particulièrement les gynécologues, la santé des femmes n’est pas considérée comme une priorité. Les difficultés d’accès aux soins conduisent parfois ces dernières à renoncer au suivi gynécologique.

Dans nos travaux, nous avons souligné que le dynamisme très positif du réseau des sages-femmes pourrait combler certaines lacunes du maillage territorial des professionnels de santé. À ce titre, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) de juillet 2021 souligne l’intérêt de redonner une place prépondérante aux sages-femmes.

Les consultations de prévention aux âges clés de la vie, telles qu’elles ont été instituées par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, marquent un tournant significatif dans la prise en charge de la santé des Français, en reconnaissant que les besoins de santé des femmes sont différents de ceux des hommes.

Pour autant, ces consultations ne permettent pas, à ce jour, de répondre pleinement aux besoins de santé des femmes.

Face à ce constat, le présent amendement vise à inscrire dans la loi la nécessité de prendre en compte les sages-femmes lors de l’établissement de la liste des praticiens dédiés à la santé des femmes pour un rendez-vous de prévention. Il s’agit simplement d’offrir aux patientes une garantie en la matière.

Debut de section - PermalienPhoto de Annick Billon

La commission et le Gouvernement ont émis sur l'amendement que j'ai défendu deux avis défavorables.

Pour ma part, je n'étais pas persuadée de l'inscription effective des sages-femmes sur la liste des personnes pouvant intervenir dans le cadre de la prévention.

M. le président de la commission a précisé qu'il n'y avait pas de problème et que l'amendement était satisfait. Madame la ministre, vous l'indiquez également. Toutefois, lorsque vous avez énuméré les professions concernées, les gynécologues ont été évoqués en tant que médecins, mais pas les sages-femmes.

Aussi, je souhaiterais simplement avoir la garantie que mon amendement est bien satisfait.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Alain Milon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

En ce qui concerne les amendements identiques n° 180 rectifié quater et 401 rectifié quater, qui visent à étendre aux masseurs-kinésithérapeutes la possibilité de réaliser des rendez-vous de prévention, je rappelle que les masseurs-kinésithérapeutes sont notamment formés à la prise en charge d’activités physiques.

Ils entrent pleinement dans le champ de la prévention au titre de la prévention des maladies cardio-vasculaires. Ils interviennent également pour prévenir et prendre en charge des troubles musculo-squelettiques et contribuent à la prévention de la perte d’autonomie chez la personne âgée.

La commission émet donc un avis favorable sur ces deux amendements.

Pour ce qui concerne l’amendement n° 1237 défendu par Mme Poumirol, je comprends son objet et la motivation qui le sous-tend, mais la difficulté réside dans la rémunération de l’équipe et le risque d’augmentation du forfait.

C’est pourquoi la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.

S’agissant de l’amendement n° 509 rectifié et des amendements identiques n° 510 rectifié et 1104 rectifié ter, qui ont pour objet à la fois les gynécologues et les sages-femmes, je rappelle que les premiers sont des médecins et que leur inscription est donc prévue. Quant aux sages-femmes, elles sont déjà inscrites sur la liste des professionnels qui peuvent intervenir dans le cadre de la prévention.

Ces amendements étant satisfaits, la commission sollicite leur retrait ; à défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Parmi les amendements présentés, celui qui était défendu par Mme Poumirol me semblait le meilleur, …

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

En ce qui concerne les amendements identiques n° 180 rectifié quater et 401 rectifié quater, tout comme nous ne souhaitons pas préciser dans la loi les actions réalisées par le professionnel de santé dans le cadre des bilans de prévention, nous ne voulons pas non plus inscrire dans la loi la liste des professionnels de santé qui interviendront dans le cadre de ces bilans. Celle-ci sera définie par voie réglementaire.

Pour l’instant, quatre professions ont été fléchées : les médecins, les infirmiers, les sages-femmes et les pharmaciens.

Je le répète, l’idée est de mettre en place ces bilans de prévention, puis d’évaluer leur déploiement effectué avec ces quatre professions de santé, qui couvrent un spectre assez large. Ainsi, nous pourrons décider s’il est nécessaire d’élargir le dispositif à d’autres professionnels.

L’avis du Gouvernement est donc défavorable sur ces deux amendements identiques.

L’amendement n° 509 rectifié et les amendements identiques n° 510 rectifié et 1104 rectifié ter sont satisfaits. Le Gouvernement demande donc leur retrait ; à défaut, son avis serait défavorable.

Enfin, j’en viens à l’amendement n° 1237 défendu par Mme Poumirol. Les bilans en question pourront bien sûr être pratiqués au sein des lieux d’exercice pluriprofessionnel de la médecine, mais non par une équipe pluriprofessionnelle, en raison de la difficulté liée à la prise en charge d’un forfait concernant plusieurs acteurs.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

… car il y était question d'une équipe de soins monoprofessionnelle ou multiprofessionnelle.

Je ne vois pas la différence entre une équipe multiprofessionnelle et un centre de santé. C'est pourquoi je souhaiterais avoir quelques explications sur ce sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Annick Billon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Annick Billon

La commission et le Gouvernement ont émis sur l’amendement que j’ai défendu deux avis défavorables.

Pour ma part, je n’étais pas persuadée de l’inscription effective des sages-femmes sur la liste des personnes pouvant intervenir dans le cadre de la prévention.

M. le président de la commission a précisé qu’il n’y avait pas de problème et que l’amendement était satisfait. Madame la ministre, vous l’indiquez également. Toutefois, lorsque vous avez énuméré les professions concernées, les gynécologues ont été évoqués en tant que médecins, mais pas les sages-femmes.

Aussi, je souhaiterais simplement avoir la garantie que mon amendement est bien satisfait.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

S'agissant des centres de santé, l'amendement en quelque sorte rédactionnel que j'ai précédemment défendu avait pour objet d'inscrire dans la loi la possibilité, pour le médecin ou le professionnel de santé salarié d'un centre de santé, de participer à ces rendez-vous de prévention. En effet, la loi en vigueur ne le permettait pas, puisqu'elle avait trait aux maisons de santé pluriprofessionnelles, donc avec un paiement libéral. Il s'agissait donc d'élargir le champ des centres de santé.

Si j'ai bien compris, l'amendement défendu par Mme Poumirol visait à permettre la réalisation d'un même bilan de prévention par plusieurs professionnels dans le cadre d'un exercice collectif de la médecine. Nous serions alors dans le cadre d'un forfait entre plusieurs acteurs, ce qui n'est pas tout à fait la même chose que de rémunérer un seul professionnel qui a réalisé ce bilan dans une maison de santé pluriprofessionnelle, dans le cadre d'un centre de santé ou encore dans un cabinet.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Alain Milon, pour explication de vote.

M. Bernard Jomier approuve.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Parmi les amendements présentés, celui qui était défendu par Mme Poumirol me semblait le meilleur, …

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Madame la ministre, vous avez bien compris l'objet de mon amendement.

Il s'agissait de permettre la réalisation du bilan de santé par l'équipe dans son ensemble. Cela donnait droit à un forfait, qui rémunérait, par exemple, pour partie le kinésithérapeuthe, pour partie le médecin.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

… car il y était question d’une équipe de soins monoprofessionnelle ou multiprofessionnelle.

Je ne vois pas la différence entre une équipe multiprofessionnelle et un centre de santé. C’est pourquoi je souhaiterais avoir quelques explications sur ce sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Puisque la référence aux sages-femmes et aux gynécologues est déjà prévue, je vais retirer l'amendement dont Mme Lermytte est la première signataire.

S'agissant de l'amendement n° 1237 de Mme Poumirol, il me semble compliqué d'effectuer des rendez-vous de prévention avec plusieurs professionnels au sein d'une maison de santé.

Je retire donc les amendements n° 509 et 510, madame la présidente.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

S’agissant des centres de santé, l’amendement en quelque sorte rédactionnel que j’ai précédemment défendu avait pour objet d’inscrire dans la loi la possibilité, pour le médecin ou le professionnel de santé salarié d’un centre de santé, de participer à ces rendez-vous de prévention. En effet, la loi en vigueur ne le permettait pas, puisqu’elle avait trait aux maisons de santé pluriprofessionnelles, donc avec un paiement libéral. Il s’agissait donc d’élargir le champ des centres de santé.

Si j’ai bien compris, l’amendement défendu par Mme Poumirol visait à permettre la réalisation d’un même bilan de prévention par plusieurs professionnels dans le cadre d’un exercice collectif de la médecine. Nous serions alors dans le cadre d’un forfait entre plusieurs acteurs, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que de rémunérer un seul professionnel qui a réalisé ce bilan dans une maison de santé pluriprofessionnelle, dans le cadre d’un centre de santé ou encore dans un cabinet.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Les amendements n° 509 et 510 sont retirés.

La parole est à Mme Céline Brulin, pour explication de vote.

M. Bernard Jomier approuve.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

L'amendement de notre collègue, Mme Poumirol, me semble très intéressant, et je suis quelque peu surprise par la réponse qui lui est adressée.

En effet, chacun plaide avec pertinence en faveur d'un exercice coordonné de la médecine et tente de faire avancer cette idée, particulièrement en matière de prévention, un domaine où cela se justifie encore davantage à mes yeux, sans pour autant que je sois moi-même une professionnelle.

On nous répond qu'il est actuellement impossible de rémunérer les différents acteurs qui interviendraient. Les outils nécessaires n'existent sans doute pas à l'heure actuelle, mais la question me semble tout de même intéressante à creuser ! En effet, l'organisation du financement des professionnels de santé, qui repose essentiellement, encore aujourd'hui, sur une tarification à l'acte, touche à ses limites.

La prévention recouvre des champs extrêmement larges. Or, plus ceux-ci pourront être conjugués, plus nous avancerons en matière de prévention.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je mets aux voix les amendements identiques n° 180 rectifié quater et 401 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Madame la ministre, vous avez bien compris l’objet de mon amendement.

Il s’agissait de permettre la réalisation du bilan de santé par l’équipe dans son ensemble. Cela donnait droit à un forfait, qui rémunérait, par exemple, pour partie le kinésithérapeute, pour partie le médecin.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

En conséquence, les amendements n° 1237 et 1104 rectifié ter n'ont plus d'objet.

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 251 est présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales.

L'amendement n° 918 rectifié est présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Après l'alinéa 7

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« ...° Au plus tard jusqu'au 1er janvier 2026 et en l'absence de dispositions conventionnelles :

II. – Alinéa 8

Remplacer la référence :

par la référence :

a)

III. – Alinéa 9

Remplacer la référence :

par la référence :

b)

La parole est à M. le président de la commission, pour présenter l'amendement n° 251.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Puisque la référence aux sages-femmes et aux gynécologues est déjà prévue, je vais retirer l’amendement dont Mme Lermytte est la première signataire.

S’agissant de l’amendement n° 1237 de Mme Poumirol, il me semble compliqué d’effectuer des rendez-vous de prévention avec plusieurs professionnels au sein d’une maison de santé.

Je retire donc les amendements n° 509 et 510, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Je le rappelle, les rendez-vous de prévention ont été créés par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023.

Cette année, le Gouvernement propose d'en définir les règles essentielles par arrêté, évitant ainsi de passer par la négociation conventionnelle. Pourtant, il s'agit bien d'une nouvelle prestation, qui devrait s'inscrire dans le champ conventionnel. Rien ne justifie de s'exonérer de cette démarche.

Aussi, nous proposons de renvoyer la fixation des tarifs des rendez-vous de prévention, réalisée dans le cadre de la négociation conventionnelle, au 1er janvier 2026 au plus tard, délai raisonnable et réaliste.

Le point qui vient d'être évoqué pourra justement être mis à l'ordre du jour. En effet, je partage l'avis de Mme Brulin, et la proposition de Mme Poumirol me semble bonne. Ce sera l'occasion de régler la difficulté financière qui se pose.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Les amendements n° 509 et 510 sont retirés.

La parole est à Mme Céline Brulin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Céline Brulin, pour présenter l'amendement n° 918 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

L’amendement de notre collègue, Mme Poumirol, me semble très intéressant, et je suis quelque peu surprise par la réponse qui lui est adressée.

En effet, chacun plaide avec pertinence en faveur d’un exercice coordonné de la médecine et tente de faire avancer cette idée, particulièrement en matière de prévention, un domaine où cela se justifie encore davantage à mes yeux, sans pour autant que je sois moi-même une professionnelle.

On nous répond qu’il est actuellement impossible de rémunérer les différents acteurs qui interviendraient. Les outils nécessaires n’existent sans doute pas à l’heure actuelle, mais la question me semble tout de même intéressante à creuser ! En effet, l’organisation du financement des professionnels de santé, qui repose essentiellement, encore aujourd’hui, sur une tarification à l’acte, touche à ses limites.

La prévention recouvre des champs extrêmement larges. Or, plus ceux-ci pourront être conjugués, plus nous avancerons en matière de prévention.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Précédemment, j'ai souscrit à l'idée qu'il n'y avait pas lieu d'inscrire dans la loi ce que les médecins et, plus largement les professionnels de santé, devaient faire pendant ces rendez-vous de prévention, car cela s'apparenterait à un inventaire à la Prévert.

De façon parallèle, il me semble que les modalités des rendez-vous de prévention ne peuvent être définies en dehors de la négociation conventionnelle avec les médecins, d'autant plus que de telles négociations ont échoué dans la période récente.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je mets aux voix les amendements identiques n° 180 rectifié quater et 401 rectifié quater.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Il me semble nécessaire d'adresser un signe et de faire entrer ces rendez-vous de prévention dans la négociation, moyennant – pourquoi pas ? – des augmentations tarifaires, puisque des revendications existent en la matière. Ce type de gestes nous permettrait de sortir d'un certain nombre de blocages que nous rencontrons aujourd'hui.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

En conséquence, les amendements n° 1237 et 1104 rectifié ter n’ont plus d’objet.

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 251 est présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales.

L’amendement n° 918 rectifié est présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Après l’alinéa 7

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« …° Au plus tard jusqu’au 1er janvier 2026 et en l’absence de dispositions conventionnelles :

II. – Alinéa 8

Remplacer la référence :

par la référence :

a)

III. – Alinéa 9

Remplacer la référence :

par la référence :

b)

La parole est à M. le président de la commission, pour présenter l’amendement n° 251.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Je le rappelle, les rendez-vous de prévention ont été créés par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023.

Cette année, le Gouvernement propose d’en définir les règles essentielles par arrêté, évitant ainsi de passer par la négociation conventionnelle. Pourtant, il s’agit bien d’une nouvelle prestation, qui devrait s’inscrire dans le champ conventionnel. Rien ne justifie de s’exonérer de cette démarche.

Aussi, nous proposons de renvoyer la fixation des tarifs des rendez-vous de prévention, réalisée dans le cadre de la négociation conventionnelle, au 1er janvier 2026 au plus tard, délai raisonnable et réaliste.

Le point qui vient d’être évoqué pourra justement être mis à l’ordre du jour. En effet, je partage l’avis de Mme Brulin, et la proposition de Mme Poumirol me semble bonne. Ce sera l’occasion de régler la difficulté financière qui se pose.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Ce sujet a été déjà évoqué hier par le ministre de la santé.

Tout d'abord, il n'existe pas de négociations conventionnelles pluriprofessionnelles.

Ensuite, nous souhaitons aller vite sur la mise en place de ces bilans de prévention. Or les négociations conventionnelles avec les quatre professions pour l'instant envisagées ne s'inscrivent pas dans la même temporalité.

Enfin, pour ces bilans de prévention, nous souhaitons disposer d'un tarif unique. Or le risque de la négociation conventionnelle est d'aboutir à un tarif qui ne soit pas le même pour toutes les professions.

Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Céline Brulin, pour présenter l’amendement n° 918 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Précédemment, j’ai souscrit à l’idée qu’il n’y avait pas lieu d’inscrire dans la loi ce que les médecins et, plus largement les professionnels de santé, devaient faire pendant ces rendez-vous de prévention, car cela s’apparenterait à un inventaire à la Prévert.

De façon parallèle, il me semble que les modalités des rendez-vous de prévention ne peuvent être définies en dehors de la négociation conventionnelle avec les médecins, d’autant plus que de telles négociations ont échoué dans la période récente.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Madame la ministre, l'institution d'un forfait unique, qui devrait être discuté dans le cadre de la négociation conventionnelle et qui serait attribué à la MSP, quel que soit le lieu où le bilan est pratiqué, me paraîtrait une idée intéressante.

Ma collègue Céline Brulin vient de rappeler combien ces négociations sont difficiles. Elles ont d'ailleurs échoué l'année dernière avec les médecins.

L'idée, qui devra être affinée, d'un paiement de la structure au forfait pour des actes réalisés en équipe, qui permettent, par le partage des tâches, de dégager du temps médical – c'est qui nous importe, alors que nous parlons sans cesse de la pénurie de médecins généralistes – me semble féconde.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Il me semble nécessaire d’adresser un signe et de faire entrer ces rendez-vous de prévention dans la négociation, moyennant – pourquoi pas ? – des augmentations tarifaires, puisque des revendications existent en la matière. Ce type de gestes nous permettrait de sortir d’un certain nombre de blocages que nous rencontrons aujourd’hui.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de trois amendements identiques.

L'amendement n° 165 rectifié bis est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.-B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus et M. Sol.

L'amendement n° 545 est présenté par Mme Romagny et les membres du groupe Union Centriste.

L'amendement n° 570 rectifié bis est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, MM. A. Marc et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Malhuret, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Lévrier, Delcros et H. Leroy.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Les modalités de la mise en œuvre du dépistage et de la prévention visuelle à l'occasion des rendez-vous de prévention. »

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l'amendement n° 165 rectifié bis.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Ce sujet a été déjà évoqué hier par le ministre de la santé.

Tout d’abord, il n’existe pas de négociations conventionnelles pluriprofessionnelles.

Ensuite, nous souhaitons aller vite sur la mise en place de ces bilans de prévention. Or les négociations conventionnelles avec les quatre professions pour l’instant envisagées ne s’inscrivent pas dans la même temporalité.

Enfin, pour ces bilans de prévention, nous souhaitons disposer d’un tarif unique. Or le risque de la négociation conventionnelle est d’aboutir à un tarif qui ne soit pas le même pour toutes les professions.

Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Je reviens sur l'inventaire à la Prévert.

Si d'habitude les médecins pensent à dépister certaines maladies comme le diabète, il n'en va pas nécessairement de même du déficit visuel.

Il n'est donc pas inintéressant, dans l'esprit des propos précédemment tenus par Daniel Chasseing, que les problèmes de déficit visuel soient inclus au questionnaire fourni lors de ces visites.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Anne-Sophie Romagny, pour présenter l'amendement n° 545.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Madame la ministre, l’institution d’un forfait unique, qui devrait être discuté dans le cadre de la négociation conventionnelle et qui serait attribué à la MSP, quel que soit le lieu où le bilan est pratiqué, me paraîtrait une idée intéressante.

Ma collègue Céline Brulin vient de rappeler combien ces négociations sont difficiles. Elles ont d’ailleurs échoué l’année dernière avec les médecins.

L’idée, qui devra être affinée, d’un paiement de la structure au forfait pour des actes réalisés en équipe, qui permettent, par le partage des tâches, de dégager du temps médical – c’est qui nous importe, alors que nous parlons sans cesse de la pénurie de médecins généralistes – me semble féconde.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Sophie ROMAGNY

L'amendement est strictement identique à celui qui a été défendu par M. Milon, et j'y associe l'ensemble des membres du groupe Union Centriste.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l'amendement n° 570 rectifié bis.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Lors des rendez-vous de prévention, les personnes concernées rencontreront des pharmaciens, des médecins, des infirmières ou encore des sages-femmes, et une coordination aura lieu ensuite avec le médecin traitant.

Pour ma part, néanmoins, je suis très dubitatif vis-à-vis de l'idée selon laquelle un patient viendrait consulter une équipe rassemblée dans une maison médicale pour ce bilan de prévention. J'avoue ne pas comprendre ce point.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de trois amendements identiques.

L’amendement n° 165 rectifié bis est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.-B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus et M. Sol.

L’amendement n° 545 est présenté par Mme Romagny et les membres du groupe Union Centriste.

L’amendement n° 570 rectifié bis est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, MM. A. Marc et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Malhuret, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Lévrier, Delcros et H. Leroy.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Les modalités de la mise en œuvre du dépistage et de la prévention visuelle à l’occasion des rendez-vous de prévention. »

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l’amendement n° 165 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Je reviens sur l’inventaire à la Prévert.

Si d’habitude les médecins pensent à dépister certaines maladies comme le diabète, il n’en va pas nécessairement de même du déficit visuel.

Il n’est donc pas inintéressant, dans l’esprit des propos précédemment tenus par Daniel Chasseing, que les problèmes de déficit visuel soient inclus au questionnaire fourni lors de ces visites.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Réaliser un bilan visuel est évidemment essentiel, mais il nous paraît difficile de l'inscrire dans la loi, car cela relève plutôt de la liberté du médecin.

La commission émet donc un avis défavorable sur ces trois amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Anne-Sophie Romagny, pour présenter l’amendement n° 545.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Sophie ROMAGNY

L’amendement est strictement identique à celui qui a été défendu par M. Milon, et j’y associe l’ensemble des membres du groupe Union Centriste.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Ces bilans de prévention sont encore en cours de construction. Un socle de dépistages à mener sera défini, qui inclura évidemment le déficit visuel. Toutefois, n'inscrivons pas une liste dans la loi, pour ne pas nous enfermer et, surtout, pour ne rien oublier.

J'émets donc un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° 570 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Lors des rendez-vous de prévention, les personnes concernées rencontreront des pharmaciens, des médecins, des infirmières ou encore des sages-femmes, et une coordination aura lieu ensuite avec le médecin traitant.

Pour ma part, néanmoins, je suis très dubitatif vis-à-vis de l’idée selon laquelle un patient viendrait consulter une équipe rassemblée dans une maison médicale pour ce bilan de prévention. J’avoue ne pas comprendre ce point.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Réaliser un bilan visuel est évidemment essentiel, mais il nous paraît difficile de l’inscrire dans la loi, car cela relève plutôt de la liberté du médecin.

La commission émet donc un avis défavorable sur ces trois amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 545 est retiré.

Monsieur Chasseing, l'amendement n° 570 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Ces bilans de prévention sont encore en cours de construction. Un socle de dépistages à mener sera défini, qui inclura évidemment le déficit visuel. Toutefois, n’inscrivons pas une liste dans la loi, pour ne pas nous enfermer et, surtout, pour ne rien oublier.

J’émets donc un avis défavorable sur ces amendements identiques.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 1139 rectifié ter, présenté par Mme Bourcier, MM. Chasseing, Capus, Guerriau et Brault, Mmes Paoli-Gagin et L. Darcos et MM. Malhuret et Verzelen, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« ...° Les conditions de mise en œuvre du dépistage et de la prévention des surdités à l'occasion des rendez-vous de prévention. »

La parole est à Mme Corinne Bourcier.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Les rendez-vous de prévention aux âges clés, instaurés par le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l'année 2023, sont l'occasion de mettre en place un dépistage et une prévention des problèmes auditifs.

À l'âge de 25 ans, la prévention permet de sensibiliser à l'importance de la santé auditive, afin de prendre toutes les mesures pour préserver l'audition du patient et de réduire les complications liées au vieillissement.

La consultation à l'âge de 45 ans ou 50 ans représente le moment idéal pour entreprendre un dépistage précoce des troubles auditifs.

Enfin, à partir de 65 ans, plus de 65 % des individus sont touchés par ces mêmes problèmes auditifs, selon les données de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette tranche de la population est la plus vulnérable et requiert davantage de soins pour faire face à cette pathologie.

Cet amendement vise donc à intégrer dans les rendez-vous aux âges clés un dépistage et la prévention des surdités.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 545 est retiré.

Monsieur Chasseing, l’amendement n° 570 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Pour les mêmes raisons que précédemment, la commission émet un avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Avis défavorable, pour les mêmes raisons.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 1139 rectifié ter, présenté par Mme Bourcier, MM. Chasseing, Capus, Guerriau et Brault, Mmes Paoli-Gagin et L. Darcos et MM. Malhuret et Verzelen, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Les conditions de mise en œuvre du dépistage et de la prévention des surdités à l’occasion des rendez-vous de prévention. »

La parole est à Mme Corinne Bourcier.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Les rendez-vous de prévention aux âges clés, instaurés par le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l’année 2023, sont l’occasion de mettre en place un dépistage et une prévention des problèmes auditifs.

À l’âge de 25 ans, la prévention permet de sensibiliser à l’importance de la santé auditive, afin de prendre toutes les mesures pour préserver l’audition du patient et de réduire les complications liées au vieillissement.

La consultation à l’âge de 45 ans ou 50 ans représente le moment idéal pour entreprendre un dépistage précoce des troubles auditifs.

Enfin, à partir de 65 ans, plus de 65 % des individus sont touchés par ces mêmes problèmes auditifs, selon les données de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette tranche de la population est la plus vulnérable et requiert davantage de soins pour faire face à cette pathologie.

Cet amendement vise donc à intégrer dans les rendez-vous aux âges clés un dépistage et la prévention des surdités.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Pour les mêmes raisons que précédemment, la commission émet un avis défavorable.

L'article 20 est adopté.

Agnès Firmin Le Bodo

Avis défavorable, pour les mêmes raisons.

Photo de Sophie Primas

Je suis saisie de cinq amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

Les quatre premiers sont identiques.

L'amendement n° 1056 rectifié est présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Daubet, Mme N. Delattre, M. Fialaire, Mme Girardin, MM. Grosvalet, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.

L'amendement n° 1142 rectifié ter est présenté par Mme Bourcier, MM. Chasseing, Capus et Guerriau, Mmes Paoli-Gagin et L. Darcos et MM. Brault, Malhuret et Verzelen.

L'amendement n° 1158 rectifié est présenté par MM. Pellevat, Bouchet et D. Laurent, Mme Dumont, MM. Tabarot et Bonhomme, Mme Josende, M. Reynaud, Mme M. Mercier, M. Panunzi, Mmes Malet et Petrus, M. Brisson, Mmes Canayer et Belrhiti et MM. Gremillet, Sido et Rapin.

L'amendement n° 1353 rectifié bis est présenté par le Gouvernement.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Après l'article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

À titre expérimental, pour une durée de deux ans, l'État peut autoriser le financement par le fonds d'intervention régional mentionné à l'article L. 1435-8 du code de la santé publique de la mise en place par certaines agences régionales de santé d'un parcours soumis à prescription médicale visant à accompagner les personnes traitées pour un cancer et qui bénéficient du dispositif prévu au 3° de l'article L. 160-14 du code de la sécurité sociale.

Un décret fixe les conditions d'application du présent article, notamment les agences régionales de santé concernées par cette expérimentation et le contenu de ce parcours, qui peut comprendre un ou plusieurs bilans de condition physique ainsi que des séances d'activité physique adaptée.

Un rapport d'évaluation du dispositif est transmis au Gouvernement avant la fin de l'expérimentation.

La parole est à M. Ahmed Laouedj, pour présenter l'amendement n° 1056 rectifié.

Photo de Ahmed LAOUEDJ

La promotion de l'activité physique et sportive a été déclarée grande cause nationale pour 2024 par le Président de la République.

Dans ce cadre prometteur, les auteurs de cet amendement réitèrent une demande répétée des acteurs du secteur du soin et des parlementaires : permettre un financement public de l'activité physique adaptée.

En effet, les bénéfices de l'activité physique sur la santé ne sont plus à démontrer, notamment dans le cas des maladies chroniques et particulièrement des cancers. L'Institut national du cancer préconise d'ailleurs l'intégration de la pratique physique dans le panier de soins oncologique de support.

Les conditions de prescription et de réalisation d'un programme d'activité physique adaptée (APA) ont été définies en 2022 par la Haute Autorité de santé (HAS). Il ne manquait plus qu'un engagement financier de l'État, très attendu.

Nous proposons donc ici une expérimentation, sur deux ans, de la prise en charge financière par le fonds d'intervention régional des agences régionales de santé de programmes d'activités physiques adaptées pour les patients traités pour un cancer.

Photo de Sophie Primas

La parole est à Mme Corinne Bourcier, pour présenter l'amendement n° 1142 rectifié ter.

Photo de Corinne BOURCIER

Le cancer est désormais la première cause de mortalité prématurée en France, devant les maladies cardiovasculaires. Dans notre pays, près de 4 millions de personnes vivent aujourd'hui avec un cancer et plus de 430 000 nouveaux cancers sont diagnostiqués tous les ans.

Or, de nombreux travaux l'ont démontré, l'activité physique permet de réduire les complications et d'améliorer la qualité de vie des patients atteints de cancer. Aussi l'Institut national du cancer (INCa) souhaite-t-il que la pratique physique figure dans le panier de soins.

S'il est possible de prescrire des programmes d'activité physique adaptée (APA), ces derniers ne sont pas pris en charge. Il s'agit là d'un véritable frein au déploiement de l'APA.

L'expérimentation que nous proposons permettra de prendre en charge, grâce au fonds d'intervention régional (FIR) des agences régionales de santé (ARS), des programmes d'activité physique adaptée pour les patients traités pour un cancer.

Photo de Sophie Primas

La parole est à Mme Viviane Malet, pour présenter l'amendement n° 1158 rectifié.

Après l’article 20

Debut de section - PermalienPhoto de Viviane Malet

Cet amendement de M. Pellevat vise lui aussi à expérimenter, grâce à l'appui du FIR, la prise en charge de programmes d'activité physique adaptée pour les patients traités pour un cancer.

En effet, les bienfaits de l'activité physique sont prouvés scientifiquement, au titre de la prévention primaire – ils réduisent les risques liés à la sédentarité – comme de la prévention secondaire – ils permettent d'améliorer un état de santé dégradé.

La pratique du sport adapté limite la fatigue provoquée par les traitements contre le cancer. Elle peut même la résorber de 30 %. Elle permet également de réduire les risques de récidive ou de seconde localisation. Dans le cas du cancer du sein, ces risques reculent ainsi de 24 %.

Aussi proposons-nous une nouvelle expérimentation, incluant cette fois les personnes actuellement traitées pour un cancer.

Un décret fixera les limites de ladite expérimentation, qui, pour être réellement efficace, devra associer l'ensemble des parties prenantes. Je pense en particulier à la Ligue contre le cancer, qui s'est fortement mobilisée en faveur du remboursement de l'APA.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de cinq amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les quatre premiers sont identiques.

L’amendement n° 1056 rectifié est présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Daubet, Mme N. Delattre, M. Fialaire, Mme Girardin, MM. Grosvalet, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.

L’amendement n° 1142 rectifié ter est présenté par Mme Bourcier, MM. Chasseing, Capus et Guerriau, Mmes Paoli-Gagin et L. Darcos et MM. Brault, Malhuret et Verzelen.

L’amendement n° 1158 rectifié est présenté par MM. Pellevat, Bouchet et D. Laurent, Mme Dumont, MM. Tabarot et Bonhomme, Mme Josende, M. Reynaud, Mme M. Mercier, M. Panunzi, Mmes Malet et Petrus, M. Brisson, Mmes Canayer et Belrhiti et MM. Gremillet, Sido et Rapin.

L’amendement n° 1353 rectifié bis est présenté par le Gouvernement.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

À titre expérimental, pour une durée de deux ans, l’État peut autoriser le financement par le fonds d’intervention régional mentionné à l’article L. 1435-8 du code de la santé publique de la mise en place par certaines agences régionales de santé d’un parcours soumis à prescription médicale visant à accompagner les personnes traitées pour un cancer et qui bénéficient du dispositif prévu au 3° de l’article L. 160-14 du code de la sécurité sociale.

Un décret fixe les conditions d’application du présent article, notamment les agences régionales de santé concernées par cette expérimentation et le contenu de ce parcours, qui peut comprendre un ou plusieurs bilans de condition physique ainsi que des séances d’activité physique adaptée.

Un rapport d’évaluation du dispositif est transmis au Gouvernement avant la fin de l’expérimentation.

La parole est à M. Ahmed Laouedj, pour présenter l’amendement n° 1056 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme la ministre déléguée, pour présenter l'amendement n° 1353 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Ahmed LAOUEDJ

La promotion de l’activité physique et sportive a été déclarée grande cause nationale pour 2024 par le Président de la République.

Dans ce cadre prometteur, les auteurs de cet amendement réitèrent une demande répétée des acteurs du secteur du soin et des parlementaires : permettre un financement public de l’activité physique adaptée.

En effet, les bénéfices de l’activité physique sur la santé ne sont plus à démontrer, notamment dans le cas des maladies chroniques et particulièrement des cancers. L’Institut national du cancer préconise d’ailleurs l’intégration de la pratique physique dans le panier de soins oncologique de support.

Les conditions de prescription et de réalisation d’un programme d’activité physique adaptée (APA) ont été définies en 2022 par la Haute Autorité de santé (HAS). Il ne manquait plus qu’un engagement financier de l’État, très attendu.

Nous proposons donc ici une expérimentation, sur deux ans, de la prise en charge financière par le fonds d’intervention régional des agences régionales de santé de programmes d’activités physiques adaptées pour les patients traités pour un cancer.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Mesdames, messieurs les sénateurs, pour l'année 2024, qui sera marquée en France par la tenue des jeux Olympiques et Paralympiques, l'activité physique et sportive a été décrétée grande cause nationale par le Président de la République.

Comme le Gouvernement tout entier, le ministère de la santé et de la prévention et le ministère des sports entendent bien soutenir et accompagner le déploiement de l'activité physique et sportive, en commençant par l'activité physique adaptée.

Je relève à mon tour le rôle que joue l'APA pour la prévention de nombreuses maladies chroniques, comme le diabète ou le cancer. Ses effets bénéfiques ne sont plus à prouver, qu'il s'agisse de la réduction des complications ou de l'amélioration de la qualité de vie des patients.

L'activité physique adaptée est une pratique thérapeutique. En ce sens, elle est encadrée par des professionnels de santé ou, à tout le moins, par des professionnels formés.

Sa place comme thérapeutique non médicamenteuse a été réaffirmée à plusieurs reprises, notamment par l'article 59 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2020, relatif à la mise en œuvre d'un parcours de soins après le traitement d'un cancer incluant l'activité physique.

Dans le prolongement de ces dispositions, plusieurs amendements tendent à expérimenter la prise en charge de l'activité physique adaptée par les personnes atteintes d'un cancer, via le financement du FIR.

Cette expérimentation permettra de coconstruire un parcours adapté pour les publics ciblés, en cohérence avec les mesures précédemment citées.

L'article 22, que nous examinerons dans quelques instants, fait quant à lui entrer dans le droit commun un certain nombre d'expérimentations probantes de l'article 51. Il permettra d'élargir l'accès à des prestations d'activité physique à des fins d'appui thérapeutique, dans le cadre de parcours de santé, et de solvabiliser leur prise en charge par l'assurance maladie.

Cette prise en charge devra concerner, dans le courant de l'année 2024, les personnes ayant besoin d'une rééducation cardiaque ou respiratoire.

Pour l'ensemble de ces raisons, le Gouvernement invite la Haute Assemblée à voter ces quatre amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Corinne Bourcier, pour présenter l’amendement n° 1142 rectifié ter.

Mme Corinne Bourcier applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Le cancer est désormais la première cause de mortalité prématurée en France, devant les maladies cardiovasculaires. Dans notre pays, près de 4 millions de personnes vivent aujourd’hui avec un cancer et plus de 430 000 nouveaux cancers sont diagnostiqués tous les ans.

Or, de nombreux travaux l’ont démontré, l’activité physique permet de réduire les complications et d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de cancer. Aussi l’Institut national du cancer (INCa) souhaite-t-il que la pratique physique figure dans le panier de soins.

S’il est possible de prescrire des programmes d’activité physique adaptée (APA), ces derniers ne sont pas pris en charge. Il s’agit là d’un véritable frein au déploiement de l’APA.

L’expérimentation que nous proposons permettra de prendre en charge, grâce au fonds d’intervention régional (FIR) des agences régionales de santé (ARS), des programmes d’activité physique adaptée pour les patients traités pour un cancer.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 1241, présenté par Mme Le Houerou, MM. Jomier et Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l'article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans les six mois suivant la publication de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la prise en charge par l'assurance maladie de l'activité physique adaptée (APA) médicalement prescrite dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d'une affection de longue durée telle que définie à l'article L. 1172-1 du code de la santé publique.

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Viviane Malet, pour présenter l’amendement n° 1158 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Ces dispositions ne sont certes pas identiques aux précédentes, mais elles en sont très proches. En effet, afin d'échapper au couperet de l'article 40 de la Constitution, nous demandons non pas une expérimentation, mais un rapport au Gouvernement.

Nous sommes évidemment convaincus des bienfaits de l'activité physique adaptée, qu'il s'agisse de la prévention primaire ou de la prévention secondaire : ce sujet fait sans doute même l'unanimité sur les travées de cet hémicycle.

Debut de section - PermalienPhoto de Viviane Malet

Cet amendement de M. Pellevat vise lui aussi à expérimenter, grâce à l’appui du FIR, la prise en charge de programmes d’activité physique adaptée pour les patients traités pour un cancer.

En effet, les bienfaits de l’activité physique sont prouvés scientifiquement, au titre de la prévention primaire – ils réduisent les risques liés à la sédentarité – comme de la prévention secondaire – ils permettent d’améliorer un état de santé dégradé.

La pratique du sport adapté limite la fatigue provoquée par les traitements contre le cancer. Elle peut même la résorber de 30 %. Elle permet également de réduire les risques de récidive ou de seconde localisation. Dans le cas du cancer du sein, ces risques reculent ainsi de 24 %.

Aussi proposons-nous une nouvelle expérimentation, incluant cette fois les personnes actuellement traitées pour un cancer.

Un décret fixera les limites de ladite expérimentation, qui, pour être réellement efficace, devra associer l’ensemble des parties prenantes. Je pense en particulier à la Ligue contre le cancer, qui s’est fortement mobilisée en faveur du remboursement de l’APA.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme la ministre déléguée, pour présenter l’amendement n° 1353 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

La commission est naturellement très favorable au développement de l'activité physique adaptée.

Toutefois, madame la ministre, je me dois de déplorer un certain manque de méthode de la part de l'exécutif. Le Président de la République a exprimé ses ambitions en la matière. Une expérimentation a bien été mise en œuvre, mais elle reste d'une portée limitée ; dans le même temps, d'autres initiatives de l'article 51 sont pérennisées…

Nous manquons bien d'une vision globale ; M. Milon dressait d'ailleurs le même constat au sujet des financements.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Mesdames, messieurs les sénateurs, pour l’année 2024, qui sera marquée en France par la tenue des jeux Olympiques et Paralympiques, l’activité physique et sportive a été décrétée grande cause nationale par le Président de la République.

Comme le Gouvernement tout entier, le ministère de la santé et de la prévention et le ministère des sports entendent bien soutenir et accompagner le déploiement de l’activité physique et sportive, en commençant par l’activité physique adaptée.

Je relève à mon tour le rôle que joue l’APA pour la prévention de nombreuses maladies chroniques, comme le diabète ou le cancer. Ses effets bénéfiques ne sont plus à prouver, qu’il s’agisse de la réduction des complications ou de l’amélioration de la qualité de vie des patients.

L’activité physique adaptée est une pratique thérapeutique. En ce sens, elle est encadrée par des professionnels de santé ou, à tout le moins, par des professionnels formés.

Sa place comme thérapeutique non médicamenteuse a été réaffirmée à plusieurs reprises, notamment par l’article 59 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2020, relatif à la mise en œuvre d’un parcours de soins après le traitement d’un cancer incluant l’activité physique.

Dans le prolongement de ces dispositions, plusieurs amendements tendent à expérimenter la prise en charge de l’activité physique adaptée par les personnes atteintes d’un cancer, via le financement du FIR.

Cette expérimentation permettra de coconstruire un parcours adapté pour les publics ciblés, en cohérence avec les mesures précédemment citées.

L’article 22, que nous examinerons dans quelques instants, fait quant à lui entrer dans le droit commun un certain nombre d’expérimentations probantes de l’article 51. Il permettra d’élargir l’accès à des prestations d’activité physique à des fins d’appui thérapeutique, dans le cadre de parcours de santé, et de solvabiliser leur prise en charge par l’assurance maladie.

Cette prise en charge devra concerner, dans le courant de l’année 2024, les personnes ayant besoin d’une rééducation cardiaque ou respiratoire.

Pour l’ensemble de ces raisons, le Gouvernement invite la Haute Assemblée à voter ces quatre amendements identiques.

M. Alain Milon acquiesce.

Mme Corinne Bourcier applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Nous avons souligné, hier, la nécessité de déployer une vaste politique de prévention s'appuyant sur différentes sources de financements. Le Gouvernement aurait pu saisir cette occasion pour clarifier sa position et traiter la question de l'activité physique adaptée dans son ensemble.

Quoi qu'il en soit, la commission émet favorable sur les amendements identiques n° 1056 rectifié, 1142 rectifié ter, 1158 rectifié et 1353 rectifié bis.

En revanche, elle est défavorable à l'amendement n° 1241, qui tend à demander un rapport au Gouvernement. Par définition, l'expérimentation menée fera d'ailleurs l'objet d'un rapport d'évaluation !

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 1241, présenté par Mme Le Houerou, MM. Jomier et Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans les six mois suivant la publication de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la prise en charge par l’assurance maladie de l’activité physique adaptée (APA) médicalement prescrite dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée telle que définie à l’article L. 1172-1 du code de la santé publique.

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Ces dispositions ne sont certes pas identiques aux précédentes, mais elles en sont très proches. En effet, afin d’échapper au couperet de l’article 40 de la Constitution, nous demandons non pas une expérimentation, mais un rapport au Gouvernement.

Nous sommes évidemment convaincus des bienfaits de l’activité physique adaptée, qu’il s’agisse de la prévention primaire ou de la prévention secondaire : ce sujet fait sans doute même l’unanimité sur les travées de cet hémicycle.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Nous sommes défavorables à cette demande de rapport.

Les bienfaits de l'activité physique adaptée ne font aujourd'hui aucun doute : c'est précisément pourquoi le Gouvernement et plusieurs sénateurs ont déposé des amendements tendant à développer cette pratique.

Monsieur le président de la commission, je vous rappelle que l'article 22 porte sur la prise en charge globale, assurée par plusieurs professionnels. Après évaluation des expérimentations de l'article 51, il verse un certain nombre de dispositifs dans le droit commun. Mais, en l'occurrence, nous proposons une prise en charge de la seule activité physique adaptée : nous ne sommes pas tout à fait dans le même cadre.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Alain Milon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

La commission est naturellement très favorable au développement de l’activité physique adaptée.

Toutefois, madame la ministre, je me dois de déplorer un certain manque de méthode de la part de l’exécutif. Le Président de la République a exprimé ses ambitions en la matière. Une expérimentation a bien été mise en œuvre, mais elle reste d’une portée limitée ; dans le même temps, d’autres initiatives de l’article 51 sont pérennisées…

Nous manquons bien d’une vision globale ; M. Milon dressait d’ailleurs le même constat au sujet des financements.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

L'activité physique ne peut évidemment que favoriser la guérison des patients, qu'ils souffrent d'un cancer, d'une maladie cardiaque, de diabète, d'hypertension artérielle ou encore d'arthrose.

Madame la ministre, vous avez également parlé de prévention : certaines formes d'activité physique pourraient ainsi être prises en charge par la sécurité sociale au titre du FIR. Cela étant, il s'agit là d'une enveloppe fermée : au détriment de quelles actions cet effort sera-t-il déployé ?

M. Alain Milon acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Nous avons souligné, hier, la nécessité de déployer une vaste politique de prévention s’appuyant sur différentes sources de financements. Le Gouvernement aurait pu saisir cette occasion pour clarifier sa position et traiter la question de l’activité physique adaptée dans son ensemble.

Quoi qu’il en soit, la commission émet favorable sur les amendements identiques n° 1056 rectifié, 1142 rectifié ter, 1158 rectifié et 1353 rectifié bis.

En revanche, elle est défavorable à l’amendement n° 1241, qui tend à demander un rapport au Gouvernement. Par définition, l’expérimentation menée fera d’ailleurs l’objet d’un rapport d’évaluation !

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Au début de cette année, nous avions déjà déposé des amendements ayant pour objet l'activité physique adaptée.

Nous souhaitions notamment définir la responsabilité des kinésithérapeutes, en précisant leur éventuel droit à la prescrire, et traiter le cas des étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), dont certains optent pour une qualification spéciale « activité physique adaptée ».

François Braun, alors ministre de la santé, nous avait priés de retirer ces amendements, en nous assurant qu'il avait demandé un rapport sur ce sujet et qu'il nous présenterait, dans quelques mois, un dispositif complet et cohérent.

Madame la ministre, ce rapport a-t-il été remis ? Et quand le Gouvernement va-t-il nous soumettre le dispositif dont il s'agit ? Nous n'aurons dès lors plus à déposer de tels amendements.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Nous sommes défavorables à cette demande de rapport.

Les bienfaits de l’activité physique adaptée ne font aujourd’hui aucun doute : c’est précisément pourquoi le Gouvernement et plusieurs sénateurs ont déposé des amendements tendant à développer cette pratique.

Monsieur le président de la commission, je vous rappelle que l’article 22 porte sur la prise en charge globale, assurée par plusieurs professionnels. Après évaluation des expérimentations de l’article 51, il verse un certain nombre de dispositifs dans le droit commun. Mais, en l’occurrence, nous proposons une prise en charge de la seule activité physique adaptée : nous ne sommes pas tout à fait dans le même cadre.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Monsieur Milon, en érigeant l'activité physique et sportive en grande cause nationale, nous entendons nous remettre collectivement en mouvement, ni plus ni moins.

L'activité physique adaptée relève de la prise en charge non médicamenteuse, certes, mais bel et bien thérapeutique. Elle peut être renouvelée par un kinésithérapeute, mais la prescription initiale doit être assurée par un médecin. Elle est indiquée dans le cas de pathologies comme le diabète ou le cancer.

Aujourd'hui, notamment via l'article 22, nous souhaitons faire entrer dans le droit commun un certain nombre de dispositifs expérimentaux. Je pense notamment à la prise en charge globale, incluant l'activité physique adaptée, d'un certain nombre de pathologies comme le cancer, les maladies cardiovasculaires et les affections respiratoires.

Si ces forfaits couvrent l'intervention de plusieurs acteurs, c'est bien parce qu'ils correspondent à une prise en charge globale, laquelle peut inclure non seulement de l'activité physique adaptée, mais aussi le suivi par un diététicien ou encore une réadaptation respiratoire.

Il s'agit donc bien de deux dispositifs différents. Si, au travers de l'article 22, nous souhaitons verser dans le droit commun certaines expérimentations de l'article 51, c'est parce que leur efficacité est prouvée. Quant aux bienfaits de l'activité physique adaptée, ils ne sont plus à démontrer, notamment pour les personnes atteintes d'un cancer.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Alain Milon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je mets aux voix les amendements identiques n° 1056 rectifié, 1142 rectifié ter, 1158 rectifié et 1353 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

L’activité physique ne peut évidemment que favoriser la guérison des patients, qu’ils souffrent d’un cancer, d’une maladie cardiaque, de diabète, d’hypertension artérielle ou encore d’arthrose.

Madame la ministre, vous avez également parlé de prévention : certaines formes d’activité physique pourraient ainsi être prises en charge par la sécurité sociale au titre du FIR. Cela étant, il s’agit là d’une enveloppe fermée : au détriment de quelles actions cet effort sera-t-il déployé ?

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 20, et l'amendement n° 1241 n'a plus d'objet.

L'amendement n° 493 rectifié, présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier, MM. Wattebled et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Chevalier et Brault, Mme L. Darcos et MM. Guerriau, Henno, Houpert et Gremillet, est ainsi libellé :

Après l'article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport relatif à la prévention de l'infection à cytomégalovirus (CMV) chez la femme enceinte et chez le nouveau-né ainsi que sur le dépistage du cytomégalovirus pendant la grossesse. Ce rapport évalue la pertinence du dépistage systématique et précoce de l'infection maternofœtale à CMV. Il s'attache particulièrement à évaluer les freins à la recherche médicale en la matière et identifie les mesures communicationnelles nécessaires afin que l'information sur les risques de l'infection à CMV et sur sa prévention par les mesures d'hygiène soit délivrée systématiquement à toutes les femmes en projet et en cours de grossesse.

La parole est à Mme Corinne Bourcier.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Au début de cette année, nous avions déjà déposé des amendements ayant pour objet l’activité physique adaptée.

Nous souhaitions notamment définir la responsabilité des kinésithérapeutes, en précisant leur éventuel droit à la prescrire, et traiter le cas des étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), dont certains optent pour une qualification spéciale « activité physique adaptée ».

François Braun, alors ministre de la santé, nous avait priés de retirer ces amendements, en nous assurant qu’il avait demandé un rapport sur ce sujet et qu’il nous présenterait, dans quelques mois, un dispositif complet et cohérent.

Madame la ministre, ce rapport a-t-il été remis ? Et quand le Gouvernement va-t-il nous soumettre le dispositif dont il s’agit ? Nous n’aurons dès lors plus à déposer de tels amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Le présent amendement vise à autoriser l'expérimentation du dépistage prénatal du cytomégalovirus (CMV) de manière systématique et précoce.

Mes chers collègues, cette infection peut présenter un risque majeur de transmission fœtale durant la grossesse.

Le CMV est un virus ubiquitaire contre lequel il n'existe pas de vaccin. Les infections surviennent à tout âge, mais particulièrement dans la toute petite enfance.

La séroprévalence de l'infection à CMV dans l'ensemble de la population varie de 40 % à 100 % selon les pays. En France métropolitaine, près de la moitié des femmes en âge de procréer ont été infectées par le CMV.

La moitié des nouveau-nés souffrant d'une infection congénitale à CMV sont nés de mères déjà positives au CMV avant la grossesse : il s'agit de l'infection maternofœtale la plus fréquente et de la principale source de handicaps neurosensoriels.

En diagnostiquant cette infection précocement, l'on peut pourtant prévenir la transmission du CMV de la mère à son fœtus et, ce faisant, éviter près de 80 % des handicaps induits.

Aussi, nous demandons au Gouvernement un rapport tendant à évaluer la pertinence du dépistage systématique et précoce de l'infection maternofœtale à CMV.

Ce travail s'attachera particulièrement à évaluer les freins à la recherche médicale en la matière. Il identifiera les mesures de communication nécessaires pour que les femmes enceintes, ou ayant un projet de grossesse, disposent systématiquement des informations relatives aux risques d'une infection à CMV et pour qu'elles connaissent les mesures d'hygiène à adopter à titre préventif.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Monsieur Milon, en érigeant l’activité physique et sportive en grande cause nationale, nous entendons nous remettre collectivement en mouvement, ni plus ni moins.

L’activité physique adaptée relève de la prise en charge non médicamenteuse, certes, mais bel et bien thérapeutique. Elle peut être renouvelée par un kinésithérapeute, mais la prescription initiale doit être assurée par un médecin. Elle est indiquée dans le cas de pathologies comme le diabète ou le cancer.

Aujourd’hui, notamment via l’article 22, nous souhaitons faire entrer dans le droit commun un certain nombre de dispositifs expérimentaux. Je pense notamment à la prise en charge globale, incluant l’activité physique adaptée, d’un certain nombre de pathologies comme le cancer, les maladies cardiovasculaires et les affections respiratoires.

Si ces forfaits couvrent l’intervention de plusieurs acteurs, c’est bien parce qu’ils correspondent à une prise en charge globale, laquelle peut inclure non seulement de l’activité physique adaptée, mais aussi le suivi par un diététicien ou encore une réadaptation respiratoire.

Il s’agit donc bien de deux dispositifs différents. Si, au travers de l’article 22, nous souhaitons verser dans le droit commun certaines expérimentations de l’article 51, c’est parce que leur efficacité est prouvée. Quant aux bienfaits de l’activité physique adaptée, ils ne sont plus à démontrer, notamment pour les personnes atteintes d’un cancer.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Ma chère collègue, le dépistage systématique de cette infection est déjà prévu à l'article 20 ter. Dès lors, cette demande de rapport n'est pas nécessaire. Le cas échéant, la campagne de vaccination fera l'objet d'une évaluation.

La commission émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je mets aux voix les amendements identiques n° 1056 rectifié, 1142 rectifié ter, 1158 rectifié et 1353 rectifié bis.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Madame la sénatrice, votre demande sera bel et bien satisfaite par l'adoption de l'article 20 ter.

Je précise que le Gouvernement mettra en œuvre le dépistage du cytomégalovirus après avis de la Haute Autorité de santé (HAS).

Aussi, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, j'émettrais un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 20, et l’amendement n° 1241 n’a plus d’objet.

L’amendement n° 493 rectifié, présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier, MM. Wattebled et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Chevalier et Brault, Mme L. Darcos et MM. Guerriau, Henno, Houpert et Gremillet, est ainsi libellé :

Après l’article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport relatif à la prévention de l’infection à cytomégalovirus (CMV) chez la femme enceinte et chez le nouveau-né ainsi que sur le dépistage du cytomégalovirus pendant la grossesse. Ce rapport évalue la pertinence du dépistage systématique et précoce de l’infection maternofœtale à CMV. Il s’attache particulièrement à évaluer les freins à la recherche médicale en la matière et identifie les mesures communicationnelles nécessaires afin que l’information sur les risques de l’infection à CMV et sur sa prévention par les mesures d’hygiène soit délivrée systématiquement à toutes les femmes en projet et en cours de grossesse.

La parole est à Mme Corinne Bourcier.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Le présent amendement vise à autoriser l’expérimentation du dépistage prénatal du cytomégalovirus (CMV) de manière systématique et précoce.

Mes chers collègues, cette infection peut présenter un risque majeur de transmission fœtale durant la grossesse.

Le CMV est un virus ubiquitaire contre lequel il n’existe pas de vaccin. Les infections surviennent à tout âge, mais particulièrement dans la toute petite enfance.

La séroprévalence de l’infection à CMV dans l’ensemble de la population varie de 40 % à 100 % selon les pays. En France métropolitaine, près de la moitié des femmes en âge de procréer ont été infectées par le CMV.

La moitié des nouveau-nés souffrant d’une infection congénitale à CMV sont nés de mères déjà positives au CMV avant la grossesse : il s’agit de l’infection maternofœtale la plus fréquente et de la principale source de handicaps neurosensoriels.

En diagnostiquant cette infection précocement, l’on peut pourtant prévenir la transmission du CMV de la mère à son fœtus et, ce faisant, éviter près de 80 % des handicaps induits.

Aussi, nous demandons au Gouvernement un rapport tendant à évaluer la pertinence du dépistage systématique et précoce de l’infection maternofœtale à CMV.

Ce travail s’attachera particulièrement à évaluer les freins à la recherche médicale en la matière. Il identifiera les mesures de communication nécessaires pour que les femmes enceintes, ou ayant un projet de grossesse, disposent systématiquement des informations relatives aux risques d’une infection à CMV et pour qu’elles connaissent les mesures d’hygiène à adopter à titre préventif.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 493 rectifié est retiré.

L'amendement n° 1219 rectifié, présenté par Mme Poumirol, MM. Ouizille et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l'article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur les cancers professionnels chez les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires en France.

Ce rapport évalue notamment la nécessité d'élargir la liste des cancers reconnus comme maladies professionnelles chez les sapeurs-pompiers et la nécessité d'instaurer un suivi médical coordonné des sapeurs-pompiers.

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Ma chère collègue, le dépistage systématique de cette infection est déjà prévu à l’article 20 ter. Dès lors, cette demande de rapport n’est pas nécessaire. Le cas échéant, la campagne de vaccination fera l’objet d’une évaluation.

La commission émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Mes chers collègues, j'appelle votre attention sur un sujet complètement différent du précédent, mais qui me tient particulièrement à cœur : il s'agit des risques de cancers professionnels auxquels sont exposés les sapeurs-pompiers, qu'ils soient professionnels ou volontaires.

Dans une enquête inédite, l'équipe de journalistes d'investigation de l'émission Vert de rage vient de mettre en lumière les risques de l'exposition professionnelle des sapeurs-pompiers aux fumées d'incendies et plus particulièrement aux retardateurs de flammes. Tous les pompiers français sont exposés à ces substances reprotoxiques et cancérigènes reconnues, à des niveaux tels qu'il faut s'interroger sur la part de ces dernières dans l'exposition professionnelle des soldats du feu.

L'alerte avait été lancée dès 2003 : un rapport remis au ministre de l'intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, concluait à la nécessité d'instaurer une véritable veille sanitaire des sapeurs-pompiers, afin d'élaborer une politique de prévention. Mais, vingt ans plus tard, aucune étude épidémiologique n'a été mise en œuvre.

En juin 2022, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a publié une étude démontrant qu'il existait suffisamment de preuves chez l'homme pour établir la cancérogénicité de l'exposition professionnelle des pompiers.

Ladite étude a établi un lien entre l'exposition professionnelle des pompiers, d'une part, et, de l'autre, le mésothéliome et le cancer de la vessie. Il a aussi révélé des associations positives, notamment avec les cancers du côlon, de la prostate et des testicules.

Or, aujourd'hui en France, un seul un type de cancer est reconnu comme lié à l'exposition des pompiers à la fumée des incendies – il s'agit du carcinome du nasopharynx –, contre vingt-huit cancers aux États-Unis, dix-neuf au Canada et douze en Australie. Comment justifier de tels écarts ? Les pompiers français sont exposés aux mêmes risques que leurs homologues étrangers.

Face à ce problème, nous en sommes réduits à formuler une demande de rapport. Mais il nous semble particulièrement important que le ministère de la santé lance une telle étude épidémiologique, …

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Madame la sénatrice, votre demande sera bel et bien satisfaite par l’adoption de l’article 20 ter.

Je précise que le Gouvernement mettra en œuvre le dépistage du cytomégalovirus après avis de la Haute Autorité de santé (HAS).

Aussi, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, j’émettrais un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

… en vue de la reconnaissance d'un certain nombre de cancers professionnels chez les sapeurs-pompiers.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Cette demande de rapport recevra par définition un avis défavorable.

Cela étant, je remercie Mme Poumirol de mettre l'accent sur cette question de la plus haute importance. Les professionnels eux-mêmes nous ont fait part de leurs inquiétudes à cet égard ; ils attendent la reconnaissance d'un certain nombre de maladies professionnelles.

Madame la ministre, pour notre part, nous souhaitons vous entendre sur ce sujet.

La commission émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 493 rectifié est retiré.

L’amendement n° 1219 rectifié, présenté par Mme Poumirol, MM. Ouizille et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 20

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur les cancers professionnels chez les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires en France.

Ce rapport évalue notamment la nécessité d’élargir la liste des cancers reconnus comme maladies professionnelles chez les sapeurs-pompiers et la nécessité d’instaurer un suivi médical coordonné des sapeurs-pompiers.

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Mes chers collègues, j’appelle votre attention sur un sujet complètement différent du précédent, mais qui me tient particulièrement à cœur : il s’agit des risques de cancers professionnels auxquels sont exposés les sapeurs-pompiers, qu’ils soient professionnels ou volontaires.

Dans une enquête inédite, l’équipe de journalistes d’investigation de l’émission Vert de rage vient de mettre en lumière les risques de l’exposition professionnelle des sapeurs-pompiers aux fumées d’incendies et plus particulièrement aux retardateurs de flammes. Tous les pompiers français sont exposés à ces substances reprotoxiques et cancérigènes reconnues, à des niveaux tels qu’il faut s’interroger sur la part de ces dernières dans l’exposition professionnelle des soldats du feu.

L’alerte avait été lancée dès 2003 : un rapport remis au ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, concluait à la nécessité d’instaurer une véritable veille sanitaire des sapeurs-pompiers, afin d’élaborer une politique de prévention. Mais, vingt ans plus tard, aucune étude épidémiologique n’a été mise en œuvre.

En juin 2022, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a publié une étude démontrant qu’il existait suffisamment de preuves chez l’homme pour établir la cancérogénicité de l’exposition professionnelle des pompiers.

Ladite étude a établi un lien entre l’exposition professionnelle des pompiers, d’une part, et, de l’autre, le mésothéliome et le cancer de la vessie. Il a aussi révélé des associations positives, notamment avec les cancers du côlon, de la prostate et des testicules.

Or, aujourd’hui en France, un seul un type de cancer est reconnu comme lié à l’exposition des pompiers à la fumée des incendies – il s’agit du carcinome du nasopharynx –, contre vingt-huit cancers aux États-Unis, dix-neuf au Canada et douze en Australie. Comment justifier de tels écarts ? Les pompiers français sont exposés aux mêmes risques que leurs homologues étrangers.

Face à ce problème, nous en sommes réduits à formuler une demande de rapport. Mais il nous semble particulièrement important que le ministère de la santé lance une telle étude épidémiologique, …

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Madame Poumirol, je tiens à rappeler que le Gouvernement agit dès à présent pour protéger la santé des sapeurs-pompiers.

Le ministère de l'intérieur, dont ces professionnels relèvent, a ainsi lancé, à la fin de l'année 2018, un plan triennal sur la santé, la sécurité et la qualité de vie en service des sapeurs-pompiers. Ce travail a été complété par la mise en œuvre d'un suivi médical post-professionnel au sein des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis).

En outre, la réglementation relative aux risques chimiques contient diverses mesures de prévention et de protection pour un certain nombre de travailleurs, dont les pompiers.

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), auxquels les pompiers peuvent être exposés en cas d'incendie, ont par exemple été reconnus comme cancérogènes par l'arrêté du 26 octobre 2020 fixant la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du code du travail. À ce titre, ledit code précise diverses mesures de prévention.

À mon tour, je vous remercie d'avoir mis en avant le cas des sapeurs-pompiers, qui œuvrent pour nous au quotidien et méritent bien sûr toute notre reconnaissance.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

… en vue de la reconnaissance d’un certain nombre de cancers professionnels chez les sapeurs-pompiers.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Madame la ministre, il va sans dire que nous saluons tous l'engagement d'Émilienne Poumirol ! Mais ce que nous vous demandons, c'est de prendre enfin ce problème au sérieux.

Comment se fait-il qu'un seul cancer soit reconnu, en France, comme maladie professionnelle des sapeurs-pompiers, au mépris de maintes études épidémiologiques ? Dans d'autres pays, ce sont quinze ou vingt pathologies qui sont reconnues à ce titre.

Pardonnez-moi de remonter une fois de plus en arrière, mais, même si nous avons connu cinq ministres de la santé en sept ans, nous sommes censés pouvoir compter sur la continuité de l'État…

En son temps, Agnès Buzyn nous avait certifié que le tableau des maladies professionnelles serait révisé et que ce travail était lancé. Il a certes été accompli pour quelques pathologies, mais la refonte globale n'a pas été menée à bien. Nous sommes face à un exemple flagrant d'absence de suivi, alors même que cette question n'est pas spécialement complexe.

J'ajoute que la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) est chroniquement excédentaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Cette demande de rapport recevra par définition un avis défavorable.

Cela étant, je remercie Mme Poumirol de mettre l’accent sur cette question de la plus haute importance. Les professionnels eux-mêmes nous ont fait part de leurs inquiétudes à cet égard ; ils attendent la reconnaissance d’un certain nombre de maladies professionnelles.

Madame la ministre, pour notre part, nous souhaitons vous entendre sur ce sujet.

La commission émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Chaque année, le Gouvernement prélève ses excédents pour colmater les comptes d'une autre branche ; et, chaque année, il remet à plus tard le déploiement d'une véritable politique en la matière.

À cet égard, la situation des sapeurs-pompiers est proprement scandaleuse. Donnons-nous rendez-vous l'année prochaine pour le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale.

D'ici là, j'espère que le Gouvernement sera intervenu et qu'il nous présentera, en leur faveur, une disposition spécifique au titre de la branche AT-MT. À cette condition, nous vous pardonnerons de ne pas avoir consacré un rapport à ce sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Anne Souyris, pour explication de vote.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Madame Poumirol, je tiens à rappeler que le Gouvernement agit dès à présent pour protéger la santé des sapeurs-pompiers.

Le ministère de l’intérieur, dont ces professionnels relèvent, a ainsi lancé, à la fin de l’année 2018, un plan triennal sur la santé, la sécurité et la qualité de vie en service des sapeurs-pompiers. Ce travail a été complété par la mise en œuvre d’un suivi médical post-professionnel au sein des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis).

En outre, la réglementation relative aux risques chimiques contient diverses mesures de prévention et de protection pour un certain nombre de travailleurs, dont les pompiers.

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), auxquels les pompiers peuvent être exposés en cas d’incendie, ont par exemple été reconnus comme cancérogènes par l’arrêté du 26 octobre 2020 fixant la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du code du travail. À ce titre, ledit code précise diverses mesures de prévention.

À mon tour, je vous remercie d’avoir mis en avant le cas des sapeurs-pompiers, qui œuvrent pour nous au quotidien et méritent bien sûr toute notre reconnaissance.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Le problème soulevé par Mme Poumirol a bien entendu toute son importance. Mais, au-delà, nous devons nous pencher sur la part des déterminants de santé environnementale dans les nombreuses maladies professionnelles aujourd'hui répertoriées.

Je pense par exemple au glyphosate, que l'Europe refuse encore et toujours d'interdire, alors qu'il pose un certain nombre de problèmes de santé au travail.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.

M. Laurent Burgoa manifeste son exaspération.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Madame la ministre, il va sans dire que nous saluons tous l’engagement d’Émilienne Poumirol ! Mais ce que nous vous demandons, c’est de prendre enfin ce problème au sérieux.

Comment se fait-il qu’un seul cancer soit reconnu, en France, comme maladie professionnelle des sapeurs-pompiers, au mépris de maintes études épidémiologiques ? Dans d’autres pays, ce sont quinze ou vingt pathologies qui sont reconnues à ce titre.

Pardonnez-moi de remonter une fois de plus en arrière, mais, même si nous avons connu cinq ministres de la santé en sept ans, nous sommes censés pouvoir compter sur la continuité de l’État…

En son temps, Agnès Buzyn nous avait certifié que le tableau des maladies professionnelles serait révisé et que ce travail était lancé. Il a certes été accompli pour quelques pathologies, mais la refonte globale n’a pas été menée à bien. Nous sommes face à un exemple flagrant d’absence de suivi, alors même que cette question n’est pas spécialement complexe.

J’ajoute que la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) est chroniquement excédentaire.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Chaque année, le Gouvernement prélève ses excédents pour colmater les comptes d’une autre branche ; et, chaque année, il remet à plus tard le déploiement d’une véritable politique en la matière.

À cet égard, la situation des sapeurs-pompiers est proprement scandaleuse. Donnons-nous rendez-vous l’année prochaine pour le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale.

D’ici là, j’espère que le Gouvernement sera intervenu et qu’il nous présentera, en leur faveur, une disposition spécifique au titre de la branche AT-MT. À cette condition, nous vous pardonnerons de ne pas avoir consacré un rapport à ce sujet.

Photo de Sophie Primas

La parole est à Mme Anne Souyris, pour explication de vote.

Photo de Anne SOUYRIS

Le problème soulevé par Mme Poumirol a bien entendu toute son importance. Mais, au-delà, nous devons nous pencher sur la part des déterminants de santé environnementale dans les nombreuses maladies professionnelles aujourd’hui répertoriées.

Je pense par exemple au glyphosate, que l’Europe refuse encore et toujours d’interdire, alors qu’il pose un certain nombre de problèmes de santé au travail.

Photo de Sophie Primas

La parole est à Mme Anne Souyris, sur l'article.

Photo de Anne SOUYRIS

Mes chers collègues, cet article permet de mieux articuler les droits à la complémentaire santé solidaire (C2S) et le bénéfice de certains minima sociaux. C'est une bonne chose, et nous le voterons. Mais quel dommage que nous n'ayons pu prendre en compte d'autres dispositifs sociaux, à commencer par l'aide médicale de l'État (AME) !

Nous avions proposé de rattacher les allocataires de cette aide au régime général de l'assurance maladie. Nous souhaitions également qu'ils puissent bénéficier des rendez-vous de prévention, mais l'on nous a opposé l'article 40 de la Constitution.

Madame la ministre, j'invite donc le Gouvernement à clarifier sa position quant à l'accès aux soins des étrangers. Garantirez-vous à tout le moins le financement des permanences d'accès aux soins, ces outils d'une valeur inestimable qui permettent à tous et à toutes d'être soignés, notamment en milieu hospitalier ?

Photo de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, sur l'article.

Photo de Daniel Chasseing

Cet article permet de mieux articuler les droits à la complémentaire de santé solidaire avec le bénéfice de certains minima sociaux.

La C2S procède de la fusion de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), créée en 1999, et de l'aide pour une complémentaire santé (ASC), instaurée en 2004. Elle ouvre le droit à la prise en charge, sans avance de frais, du ticket modérateur et du forfait journalier. Toutefois, elle reste insuffisamment utilisée par les bénéficiaires des minima sociaux.

Ainsi, 13 % des bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) ne disposent toujours pas d'une complémentaire, bien qu'ils soient de facto en affection de longue durée (ALD). Ils ne sont donc pas couverts pour les soins sans lien avec leur maladie.

De même, 19 % des bénéficiaires de l'allocation de solidarité spécifique (A2S) ne sont pas couverts : souvent, les intéressés ne sont pas en situation de souscrire une complémentaire en entreprise.

En parallèle, 14 % seulement des bénéficiaires de l'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI) ont recours à la C2S.

Quant aux bénéficiaires des contrats d'engagement jeune (CEJ), ils affichent eux aussi un faible taux de recours, malgré le récent décret censé corriger cette situation.

L'article 21, que je tiens à saluer, étend la présomption de droit à la C2S à ces diverses allocations – l'AAH, l'A2S, l'ASI et la CEJ. Il assure également le renouvellement automatique du droit à la C2S.

Ces mesures de simplification permettront sans nul doute d'accroître le taux de recours à la C2S. Cela étant – la commission le souligne avec raison –, il faut accélérer leur entrée en vigueur, censée s'étaler entre 2024 et 2026.

Article 21

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 253, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 6

Remplacer le mot :

aide

par le mot :

accompagnement

La parole est à M. le président de la commission.

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Le dernier alinéa de l’article L. 861-2 est remplacé par six alinéas ainsi rédigés :

« Sont réputés satisfaire aux conditions mentionnées au 2° du même article L. 861-1, dans des conditions déterminées par décret :

« 1° Les bénéficiaires de l’allocation prévue à l’article L. 815-1 ainsi que leur conjoint, leur concubin ou le partenaire auquel ils sont liés par un pacte civil de solidarité, à la condition qu’ils n’aient pas exercé d’activité salariée ou indépendante pendant une période de référence ;

« 2° Les bénéficiaires de l’allocation prévue à l’article L. 815-24 ainsi que leur conjoint, leur concubin ou le partenaire auquel ils sont liés par un pacte civil de solidarité, à la condition qu’ils n’aient pas exercé d’activité salariée ou indépendante pendant une période de référence ;

« 3° Les bénéficiaires de l’allocation prévue aux articles L. 821-1 et L. 821-2 versée à taux plein ou en complément d’un avantage de vieillesse ou d’invalidité ou d’une rente d’accident du travail, vivant seuls et sans enfant à charge, à la condition qu’ils n’aient pas exercé d’activité salariée ou indépendante ni d’activité dans un établissement ou service d’aide par le travail mentionné au 5° du I de l’article L. 312-1 du code de l’action sociale et des familles pendant une période de référence ;

« 4° Les bénéficiaires de l’allocation prévue à l’article L. 5423-1 du code du travail, vivant seuls et sans enfant à charge ;

« 5° Les bénéficiaires de l’allocation prévue à l’article L. 5131-6 du même code lorsqu’ils constituent un foyer fiscal non imposable à l’impôt sur le revenu ou sont rattachés à un tel foyer. » ;

2° L’article L. 861-5 est ainsi modifié :

a) Au troisième alinéa, les mots : « à l’article L. 821-1 » sont remplacés par les mots : « aux articles L. 821-1 et L. 821-2 qui ne remplissent pas les conditions prévues aux 2° et 3° de l’article L. 861-2 » ;

b) Après la première phrase du dernier alinéa, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Ce droit est également renouvelé automatiquement à l’expiration de la période d’un an pour les personnes qui, lors de son attribution, ont été réputées satisfaire aux conditions du 2° de l’article L. 861-1 en application des 2° à 5° de l’article L. 861-2, sous réserve qu’elles satisfassent, à la date du renouvellement, à l’ensemble des conditions prévues aux mêmes 2° à 5°. »

II. – Le présent article entre en vigueur à une date fixée par décret et s’applique au plus tard :

1° Le 1er juillet 2024 aux bénéficiaires de l’allocation mentionnée à l’article L. 815-24 du code de la sécurité sociale ;

2° Le 1er juillet 2025 aux bénéficiaires de l’allocation mentionnée aux articles L. 821-1 et L. 821-2 du même code ;

3° Le 1er juillet 2026 aux bénéficiaires des allocations mentionnées aux articles L. 5423-1 et L. 5131-6 du code du travail.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Mes chers collègues, cet article permet de mieux articuler les droits à la complémentaire santé solidaire (C2S) et le bénéfice de certains minima sociaux. C’est une bonne chose, et nous le voterons. Mais quel dommage que nous n’ayons pu prendre en compte d’autres dispositifs sociaux, à commencer par l’aide médicale de l’État (AME) !

Nous avions proposé de rattacher les allocataires de cette aide au régime général de l’assurance maladie. Nous souhaitions également qu’ils puissent bénéficier des rendez-vous de prévention, mais l’on nous a opposé l’article 40 de la Constitution.

Madame la ministre, j’invite donc le Gouvernement à clarifier sa position quant à l’accès aux soins des étrangers. Garantirez-vous à tout le moins le financement des permanences d’accès aux soins, ces outils d’une valeur inestimable qui permettent à tous et à toutes d’être soignés, notamment en milieu hospitalier ?

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à M. Daniel Chasseing, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Cet article permet de mieux articuler les droits à la complémentaire de santé solidaire avec le bénéfice de certains minima sociaux.

La C2S procède de la fusion de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), créée en 1999, et de l’aide pour une complémentaire santé (ASC), instaurée en 2004. Elle ouvre le droit à la prise en charge, sans avance de frais, du ticket modérateur et du forfait journalier. Toutefois, elle reste insuffisamment utilisée par les bénéficiaires des minima sociaux.

Ainsi, 13 % des bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ne disposent toujours pas d’une complémentaire, bien qu’ils soient de facto en affection de longue durée (ALD). Ils ne sont donc pas couverts pour les soins sans lien avec leur maladie.

De même, 19 % des bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique (A2S) ne sont pas couverts : souvent, les intéressés ne sont pas en situation de souscrire une complémentaire en entreprise.

En parallèle, 14 % seulement des bénéficiaires de l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) ont recours à la C2S.

Quant aux bénéficiaires des contrats d’engagement jeune (CEJ), ils affichent eux aussi un faible taux de recours, malgré le récent décret censé corriger cette situation.

L’article 21, que je tiens à saluer, étend la présomption de droit à la C2S à ces diverses allocations – l’AAH, l’A2S, l’ASI et la CEJ. Il assure également le renouvellement automatique du droit à la C2S.

Ces mesures de simplification permettront sans nul doute d’accroître le taux de recours à la C2S. Cela étant – la commission le souligne avec raison –, il faut accélérer leur entrée en vigueur, censée s’étaler entre 2024 et 2026.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 253, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 6

Remplacer le mot :

aide

par le mot :

accompagnement

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 254, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Après l'alinéa 8

Insérer trois alinéas ainsi rédigés :

...° L'article L. 861-3 est ainsi modifié :

...) Au deuxième alinéa, les mots : « à l'avant-dernier » sont remplacés par les mots : « au sixième » ;

...) Au septième alinéa, les mots : « à l'avant-dernier » sont remplacés par les mots : « au sixième » ;

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Favorable.

L ’ amendement est adopté.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 254, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 8

Insérer trois alinéas ainsi rédigés :

…° L’article L. 861-3 est ainsi modifié :

…) Au deuxième alinéa, les mots : « à l’avant-dernier » sont remplacés par les mots : « au sixième » ;

…) Au septième alinéa, les mots : « à l’avant-dernier » sont remplacés par les mots : « au sixième » ;

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Les amendements n° 664 et 663 ne sont pas soutenus.

Je mets aux voix l'article 21, modifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Il s’agit d’un amendement de coordination juridique.

L'article 21 est adopté.

Agnès Firmin Le Bodo

Favorable.

Photo de Sophie Primas

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 155 rectifié bis est présenté par MM. Henno, J.-M. Arnaud, Bleunven et Courtial, Mme de La Provôté, MM. Delahaye et Duffourg, Mmes Florennes, Gacquerre, Guidez et Jacquemet, MM. Kern et Levi et Mme Saint-Pé.

L'amendement n° 472 rectifié bis est présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Cabanel et Daubet, Mme Girardin, MM. Grosvalet, Guérini et Guiol et Mme Pantel.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l'article 21

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Après le mot : « maternité », la fin de l'article L. 162-1-12 est ainsi rédigée : « et par les organismes complémentaires d'assurance maladie. Les bénéficiaires de ces actes sont dispensés de l'avance des frais. » ;

2° Au 17° de l'article L. 160-14, les mots : « relatifs à l'examen de prévention bucco-dentaire mentionné au 6° de l'article L. 160-8 ou » sont supprimés.

II. – Le I entre en vigueur le 1er janvier 2025.

La parole est à M. Olivier Henno, pour présenter l'amendement n° 155 rectifié bis.

Photo de Olivier Henno

Hier, nous avons longuement parlé de la surconsommation de sucre et des pathologies qu'elle entraîne. À ce titre, on pense évidemment aux caries.

Mes chers collègues, nous appelons tous de nos vœux une génération sans carie. Par cet amendement, nous proposons de faciliter encore les examens de prévention bucco-dentaire à compter du 1er janvier 2025.

Photo de Sophie Primas

La parole est à Mme Guylène Pantel, pour présenter l'amendement n° 472 rectifié bis.

Photo de Sophie Primas

Les amendements n° 664 et 663 ne sont pas soutenus.

Je mets aux voix l’article 21, modifié.

Photo de Guylène PANTEL

Le rôle de la santé bucco-dentaire sur l'état de santé général d'un individu est souvent minimisé, voire méconnu.

Plusieurs études scientifiques ont pourtant mis au jour l'existence d'un lien entre une mauvaise santé bucco-dentaire et un risque accru de maladies cardiovasculaires. D'autres liens ont également été identifiés entre la santé bucco-dentaire et des maladies comme le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, certains cancers, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin ou encore la maladie d'Alzheimer.

À cet égard, la nouvelle convention dentaire, signée le 21 juillet dernier, marque un tournant dans la prise en charge de la santé bucco-dentaire de nos concitoyens, en particulier des plus jeunes. Elle traduit l'ambition de promouvoir une « génération sans carie ».

Un examen de prévention bucco-dentaire annuel sera ainsi proposé à tous les jeunes âgés de 3 ans à 24 ans, à partir du 1er janvier 2025. Les organismes complémentaires d'assurance maladie contribueront au financement de cet examen.

Pour notre part, nous proposons de supprimer l'exonération de la participation de l'assuré aux frais de cet examen.

Après l’article 21

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

À l'instar des rendez-vous de prévention créés au titre de la loi de finances pour 2022, le programme « M'T dents » vise un véritable objectif de santé publique. Il a pour ambition d'atteindre tous les assurés d'une classe d'âge. C'est pourquoi le législateur s'est prononcé pour la gratuité des consultations considérées.

Garantie via la prise en charge à 100 % par l'assurance maladie obligatoire, cette gratuité permet d'envoyer un signal clair à l'assuré. Elle semble être une condition sine qua non de la participation du plus grand nombre à ces rendez-vous.

Mes chers collègues, on le sait, les jeunes de 3 ans à 24 ans sont particulièrement touchés par les maladies bucco-dentaires – nous avons longuement évoqué le sujet du sucre hier soir. Ils doivent, partant, faire l'objet d'une sensibilisation particulière à l'hygiène bucco-dentaire.

En supprimant la prise en charge intégrale du dispositif, l'on ne pourrait qu'en réduire le taux de recours, qui plus est dans les classes sociales défavorisées, qui, en moyenne, disposent d'une protection complémentaire moins étendue en matière de santé : 18 % des allocataires de minima sociaux n'ont même aucune couverture complémentaire.

Vous souhaitez mieux répartir les financements dont il s'agit. Votre objectif est légitime, mais de telles dispositions auraient un impact direct sur ceux dont la couverture sociale est la plus faible.

La commission est donc défavorable à ces deux amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 155 rectifié bis est présenté par MM. Henno, J.-M. Arnaud, Bleunven et Courtial, Mme de La Provôté, MM. Delahaye et Duffourg, Mmes Florennes, Gacquerre, Guidez et Jacquemet, MM. Kern et Levi et Mme Saint-Pé.

L’amendement n° 472 rectifié bis est présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Cabanel et Daubet, Mme Girardin, MM. Grosvalet, Guérini et Guiol et Mme Pantel.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 21

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Après le mot : « maternité », la fin de l’article L. 162-1-12 est ainsi rédigée : « et par les organismes complémentaires d’assurance maladie. Les bénéficiaires de ces actes sont dispensés de l’avance des frais. » ;

2° Au 17° de l’article L. 160-14, les mots : « relatifs à l’examen de prévention bucco-dentaire mentionné au 6° de l’article L. 160-8 ou » sont supprimés.

II. – Le I entre en vigueur le 1er janvier 2025.

La parole est à M. Olivier Henno, pour présenter l’amendement n° 155 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

Hier, nous avons longuement parlé de la surconsommation de sucre et des pathologies qu’elle entraîne. À ce titre, on pense évidemment aux caries.

Mes chers collègues, nous appelons tous de nos vœux une génération sans carie. Par cet amendement, nous proposons de faciliter encore les examens de prévention bucco-dentaire à compter du 1er janvier 2025.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Madame la sénatrice, monsieur le sénateur, quand on parle de prévention, on parle aussi de prévention bucco-dentaire, et nous souhaitons effectivement garantir une génération « zéro carie ».

Si, au travers du programme « M'T dents », nous proposons une prise en charge intégrale pour les jeunes de 3 ans à 24 ans, c'est parce que tous nos concitoyens doivent avoir accès aux soins bucco-dentaires. M. le président de la commission l'a souligné avec raison.

Nous ne sommes pas favorables au ticket modérateur que vous proposez de créer.

La convention dentaire signée récemment a permis d'autres évolutions du dispositif 100 % santé. Elle a notamment étoffé le panier de soins assurés, en y incluant une couronne et un bridge en zircone. En outre, les honoraires limites de facturation des paniers « reste à charge zéro » et « reste à charge modérée » seront relevés de 3 %. Un tel ticket modérateur me semble donc prématuré.

Nous devons disposer d'un plus grand recul quant à une hausse de la participation des assurés aux actes dentaires en général.

En parallèle, nous devons mener à bien une concertation, non seulement avec les représentants des organismes complémentaires, au sein du comité de dialogue qui leur est dédié, mais aussi avec les associations de patients. C'est dans ce cadre que nous pourrons examiner la fin de l'exonération relative aux examens bucco-dentaires.

À la lumière de ces éléments, le Gouvernement sollicite le retrait de ces amendements identiques. À défaut, il émettrait un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Guylène Pantel, pour présenter l’amendement n° 472 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Guylène PANTEL

Le rôle de la santé bucco-dentaire sur l’état de santé général d’un individu est souvent minimisé, voire méconnu.

Plusieurs études scientifiques ont pourtant mis au jour l’existence d’un lien entre une mauvaise santé bucco-dentaire et un risque accru de maladies cardiovasculaires. D’autres liens ont également été identifiés entre la santé bucco-dentaire et des maladies comme le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, certains cancers, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou encore la maladie d’Alzheimer.

À cet égard, la nouvelle convention dentaire, signée le 21 juillet dernier, marque un tournant dans la prise en charge de la santé bucco-dentaire de nos concitoyens, en particulier des plus jeunes. Elle traduit l’ambition de promouvoir une « génération sans carie ».

Un examen de prévention bucco-dentaire annuel sera ainsi proposé à tous les jeunes âgés de 3 ans à 24 ans, à partir du 1er janvier 2025. Les organismes complémentaires d’assurance maladie contribueront au financement de cet examen.

Pour notre part, nous proposons de supprimer l’exonération de la participation de l’assuré aux frais de cet examen.

Debut de section - Permalien
Élisabeth Doineau

Mes chers collègues, je vous remercie d'attirer l'attention de notre assemblée sur la santé dentaire, dont nous avons déjà parlé hier en débattant de la fiscalité applicable au sucre.

En la matière, le premier enjeu, c'est l'éducation : avant tout, nos enfants doivent consommer moins de produits sucrés.

L'année dernière, nous avons voté pour le renforcement du rôle des assistants dentaires, qui jouent un rôle essentiel.

Mme la ministre déléguée acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

À l’instar des rendez-vous de prévention créés au titre de la loi de finances pour 2022, le programme « M’T dents » vise un véritable objectif de santé publique. Il a pour ambition d’atteindre tous les assurés d’une classe d’âge. C’est pourquoi le législateur s’est prononcé pour la gratuité des consultations considérées.

Garantie via la prise en charge à 100 % par l’assurance maladie obligatoire, cette gratuité permet d’envoyer un signal clair à l’assuré. Elle semble être une condition sine qua non de la participation du plus grand nombre à ces rendez-vous.

Mes chers collègues, on le sait, les jeunes de 3 ans à 24 ans sont particulièrement touchés par les maladies bucco-dentaires – nous avons longuement évoqué le sujet du sucre hier soir. Ils doivent, partant, faire l’objet d’une sensibilisation particulière à l’hygiène bucco-dentaire.

En supprimant la prise en charge intégrale du dispositif, l’on ne pourrait qu’en réduire le taux de recours, qui plus est dans les classes sociales défavorisées, qui, en moyenne, disposent d’une protection complémentaire moins étendue en matière de santé : 18 % des allocataires de minima sociaux n’ont même aucune couverture complémentaire.

Vous souhaitez mieux répartir les financements dont il s’agit. Votre objectif est légitime, mais de telles dispositions auraient un impact direct sur ceux dont la couverture sociale est la plus faible.

La commission est donc défavorable à ces deux amendements identiques.

Debut de section - Permalien
Élisabeth Doineau

Les dentistes ne peuvent se rendre dans tous les établissements scolaires – ils ne suffisent déjà pas à la tâche pour soigner les problèmes dentaires des uns et des autres. Or cette éducation que nous appelons de nos vœux est assurée, non seulement par la famille, mais aussi par l'école.

Mme Guylène Pantel approuve.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Madame la sénatrice, monsieur le sénateur, quand on parle de prévention, on parle aussi de prévention bucco-dentaire, et nous souhaitons effectivement garantir une génération « zéro carie ».

Si, au travers du programme « M’T dents », nous proposons une prise en charge intégrale pour les jeunes de 3 ans à 24 ans, c’est parce que tous nos concitoyens doivent avoir accès aux soins bucco-dentaires. M. le président de la commission l’a souligné avec raison.

Nous ne sommes pas favorables au ticket modérateur que vous proposez de créer.

La convention dentaire signée récemment a permis d’autres évolutions du dispositif 100 % santé. Elle a notamment étoffé le panier de soins assurés, en y incluant une couronne et un bridge en zircone. En outre, les honoraires limites de facturation des paniers « reste à charge zéro » et « reste à charge modérée » seront relevés de 3 %. Un tel ticket modérateur me semble donc prématuré.

Nous devons disposer d’un plus grand recul quant à une hausse de la participation des assurés aux actes dentaires en général.

En parallèle, nous devons mener à bien une concertation, non seulement avec les représentants des organismes complémentaires, au sein du comité de dialogue qui leur est dédié, mais aussi avec les associations de patients. C’est dans ce cadre que nous pourrons examiner la fin de l’exonération relative aux examens bucco-dentaires.

À la lumière de ces éléments, le Gouvernement sollicite le retrait de ces amendements identiques. À défaut, il émettrait un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Élisabeth Doineau

Je me félicite que l'on ait renforcé la place des assistants dentaires. Bon nombre de ces professionnels – j'en connais beaucoup – sont en train d'être formés par les dentistes. Ils pourront se déployer dans nos territoires et donner toutes les informations nécessaires.

Avant tout, invitons les enfants à renoncer aux sirops et aux boissons sucrées, …

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Mes chers collègues, je vous remercie d’attirer l’attention de notre assemblée sur la santé dentaire, dont nous avons déjà parlé hier en débattant de la fiscalité applicable au sucre.

En la matière, le premier enjeu, c’est l’éducation : avant tout, nos enfants doivent consommer moins de produits sucrés.

L’année dernière, nous avons voté pour le renforcement du rôle des assistants dentaires, qui jouent un rôle essentiel.

Debut de section - Permalien
Élisabeth Doineau

… dont la surconsommation a des effets littéralement catastrophiques !

Mme la ministre déléguée acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Les dentistes ne peuvent se rendre dans tous les établissements scolaires – ils ne suffisent déjà pas à la tâche pour soigner les problèmes dentaires des uns et des autres. Or cette éducation que nous appelons de nos vœux est assurée, non seulement par la famille, mais aussi par l’école.

Mme Guylène Pantel approuve.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 155 rectifié bis est retiré.

Madame Pantel, l'amendement n° 472 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Je me félicite que l’on ait renforcé la place des assistants dentaires. Bon nombre de ces professionnels – j’en connais beaucoup – sont en train d’être formés par les dentistes. Ils pourront se déployer dans nos territoires et donner toutes les informations nécessaires.

Avant tout, invitons les enfants à renoncer aux sirops et aux boissons sucrées, …

Debut de section - PermalienPhoto de Guylène PANTEL

Non, je le retire également, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 472 rectifié bis est retiré.

L'amendement n° 98 rectifié quinquies, présenté par Mmes N. Goulet, Sollogoub et Gatel, M. Canévet, Mmes Vermeillet et Jacquemet, MM. Longeot et Maurey, Mmes Morin-Desailly et Billon et MM. Bleunven et Reichardt, est ainsi libellé :

Après l'article 21

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Au dernier alinéa de l'article L. 160-1 du code de la sécurité sociale, les mots : « dans la limite d'un an » sont remplacés par les mots : « de trois mois ».

La parole est à Mme Nathalie Goulet.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

… dont la surconsommation a des effets littéralement catastrophiques !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Il s'agit de limiter la prise en charge au titre du régime général des personnes qui ne remplissent plus les conditions de régularité de séjour en France.

La durée de la couverture est d'un an dans le droit en vigueur. Je propose qu'elle soit ramenée à trois mois.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Je comprends l'esprit de l'amendement n° 98 rectifié quinquies et la volonté de Mme Nathalie Goulet.

Toutefois, dans l'état actuel du droit, une personne résidant en France a droit, lorsque sa situation devient irrégulière, au maintien de son affiliation à la sécurité sociale durant un an. Or cet amendement tend à réduire ce délai à trois mois.

J'émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 155 rectifié bis est retiré.

Madame Pantel, l’amendement n° 472 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Guylène PANTEL

Non, je le retire également, madame la présidente.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Le délai, qui a déjà été réduit de douze mois à six mois, semble raisonnable pour permettre à ces personnes de mettre à jour leurs papiers, si je puis dire, en cas de régularisation de leur situation.

Pour ces raisons, il ne semble pas souhaitable de raccourcir l'actuel délai de six mois – trois mois, cela paraît trop court –, qui, lui-même, écourte le précédent qui était de douze mois.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 472 rectifié bis est retiré.

L’amendement n° 98 rectifié quinquies, présenté par Mmes N. Goulet, Sollogoub et Gatel, M. Canévet, Mmes Vermeillet et Jacquemet, MM. Longeot et Maurey, Mmes Morin-Desailly et Billon et MM. Bleunven et Reichardt, est ainsi libellé :

Après l’article 21

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Au dernier alinéa de l’article L. 160-1 du code de la sécurité sociale, les mots : « dans la limite d’un an » sont remplacés par les mots : « de trois mois ».

La parole est à Mme Nathalie Goulet.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Il s’agit de limiter la prise en charge au titre du régime général des personnes qui ne remplissent plus les conditions de régularité de séjour en France.

La durée de la couverture est d’un an dans le droit en vigueur. Je propose qu’elle soit ramenée à trois mois.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Mme Nathalie Goulet. Monsieur le président de la commission, nous sommes justement ici pour changer l'état du droit !

M. le président de la commission sourit.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Je comprends l’esprit de l’amendement n° 98 rectifié quinquies et la volonté de Mme Nathalie Goulet.

Toutefois, dans l’état actuel du droit, une personne résidant en France a droit, lorsque sa situation devient irrégulière, au maintien de son affiliation à la sécurité sociale durant un an. Or cet amendement tend à réduire ce délai à trois mois.

J’émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

J'entends votre argument selon lequel le délai de six mois est incompressible, madame la ministre, mais encore faut-il qu'il soit respecté, au risque de retomber dans le travers des régularisations improbables réalisées par des textes eux-mêmes improbables !

Il faut tout de même régler le problème des personnes en situation irrégulière, qui sont couvertes par ailleurs.

Je retire mon amendement, madame la présidente, mais j'espère que le délai de six mois sera effectivement respecté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 98 rectifié quinquies est retiré.

L'amendement n° 1261 rectifié bis, présenté par MM. P. Joly et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l'article 21

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport évaluant le coût pour la sécurité sociale et l'opportunité pour les usagers d'une suppression de la participation de l'assuré aux frais liés aux actes et prestations réalisés dans une structure de médecine d'urgence prévus au deuxième alinéa du 2° de l'article L. 162-22-8-2 et au quatrième alinéa du I de l'article L. 160-13 du code de la sécurité sociale.

Ce rapport évalue les effets directs anticipés de ce dispositif en ce qui concerne l'évolution des recettes et des dépenses de la sécurité sociale.

La parole est à M. Patrice Joly.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Le délai, qui a déjà été réduit de douze mois à six mois, semble raisonnable pour permettre à ces personnes de mettre à jour leurs papiers, si je puis dire, en cas de régularisation de leur situation.

Pour ces raisons, il ne semble pas souhaitable de raccourcir l’actuel délai de six mois – trois mois, cela paraît trop court –, qui, lui-même, écourte le précédent qui était de douze mois.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrice Joly

Un forfait patient urgences a été mis en place, qui est à la charge des patients qui passent aux urgences sans être hospitalisés. C'est une mesure, cela a déjà été dit ici, particulièrement injuste dans les zones sous dentées, car souvent les urgences y constituent, à un moment donné, la seule offre de soins.

On ne va pas aux urgences par plaisir, quand bien même on serait simplement motivé par le stress.

Nous proposons au Gouvernement de nous remettre un rapport évaluant le coût pour la sécurité sociale et l'opportunité pour les usagers d'une suppression de ce forfait, qui est, j'y insiste, injuste.

Derrière ce dispositif se cache le véritable problème de l'accès aux urgences, qu'il ne réglera pas ! On sait très bien que les problèmes sont beaucoup plus larges, qu'il s'agisse de la question des déserts médicaux, du manque de dotation, des conditions de travail, des départs de personnels ou des difficultés d'accès aux soins d'une manière générale.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Mme Nathalie Goulet. Monsieur le président de la commission, nous sommes justement ici pour changer l’état du droit !

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Il s'agit d'une demande de rapport : j'émets donc un avis défavorable.

M. le président de la commission sourit.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

J’entends votre argument selon lequel le délai de six mois est incompressible, madame la ministre, mais encore faut-il qu’il soit respecté, au risque de retomber dans le travers des régularisations improbables réalisées par des textes eux-mêmes improbables !

Il faut tout de même régler le problème des personnes en situation irrégulière, qui sont couvertes par ailleurs.

Je retire mon amendement, madame la présidente, mais j’espère que le délai de six mois sera effectivement respecté.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Je précise de nouveau que l'objet premier du forfait patient urgences (FPU) était rendre plus lisible le montant à régler par l'usager.

Ce forfait s'est substitué à l'ensemble des paiements précédents couverts par l'ex-ticket modérateur. Avant sa mise en place, chaque passage aux urgences donnait lieu à des facturations d'un reste à charge, mais selon des modalités complexes.

Concrètement, la facture reçue par le patient présentait le détail de tous les soins, examens et interventions pour lesquels le ticket modérateur était appliqué, rendant la facture partiellement illisible.

Ce FPU constitue donc une mesure de simplification. Il rend le montant d'un passage aux urgences sans hospitalisation plus lisible pour les patients et les usagers, son paiement plus compréhensible et sa facturation plus simple pour les équipes hospitalières.

Cette mesure a été calibrée pour être neutre financièrement pour les patients, par rapport à ce qui était auparavant en vigueur.

Par ailleurs, ce FPU est bien sûr pris en charge par les complémentaires de santé.

Il ne s'agit pas d'un outil de régulation de l'accès aux urgences ni d'un moyen de décourager les patients d'aller aux urgences, contrairement à ce que l'on a pu parfois entendre. La qualité et la sécurité du parcours de soins du patient n'ont pas été altérées par la mise en place de ce forfait.

J'émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 98 rectifié quinquies est retiré.

L’amendement n° 1261 rectifié bis, présenté par MM. P. Joly et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 21

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport évaluant le coût pour la sécurité sociale et l’opportunité pour les usagers d’une suppression de la participation de l’assuré aux frais liés aux actes et prestations réalisés dans une structure de médecine d’urgence prévus au deuxième alinéa du 2° de l’article L. 162-22-8-2 et au quatrième alinéa du I de l’article L. 160-13 du code de la sécurité sociale.

Ce rapport évalue les effets directs anticipés de ce dispositif en ce qui concerne l’évolution des recettes et des dépenses de la sécurité sociale.

La parole est à M. Patrice Joly.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrice Joly

Un forfait patient urgences a été mis en place, qui est à la charge des patients qui passent aux urgences sans être hospitalisés. C’est une mesure, cela a déjà été dit ici, particulièrement injuste dans les zones sous dentées, car souvent les urgences y constituent, à un moment donné, la seule offre de soins.

On ne va pas aux urgences par plaisir, quand bien même on serait simplement motivé par le stress.

Nous proposons au Gouvernement de nous remettre un rapport évaluant le coût pour la sécurité sociale et l’opportunité pour les usagers d’une suppression de ce forfait, qui est, j’y insiste, injuste.

Derrière ce dispositif se cache le véritable problème de l’accès aux urgences, qu’il ne réglera pas ! On sait très bien que les problèmes sont beaucoup plus larges, qu’il s’agisse de la question des déserts médicaux, du manque de dotation, des conditions de travail, des départs de personnels ou des difficultés d’accès aux soins d’une manière générale.

L'amendement n'est pas adopté.

Photo de Philippe Mouiller

Il s’agit d’une demande de rapport : j’émets donc un avis défavorable.

Photo de Sophie Primas

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, sur l'article.

Agnès Firmin Le Bodo

Je précise de nouveau que l’objet premier du forfait patient urgences (FPU) était rendre plus lisible le montant à régler par l’usager.

Ce forfait s’est substitué à l’ensemble des paiements précédents couverts par l’ex-ticket modérateur. Avant sa mise en place, chaque passage aux urgences donnait lieu à des facturations d’un reste à charge, mais selon des modalités complexes.

Concrètement, la facture reçue par le patient présentait le détail de tous les soins, examens et interventions pour lesquels le ticket modérateur était appliqué, rendant la facture partiellement illisible.

Ce FPU constitue donc une mesure de simplification. Il rend le montant d’un passage aux urgences sans hospitalisation plus lisible pour les patients et les usagers, son paiement plus compréhensible et sa facturation plus simple pour les équipes hospitalières.

Cette mesure a été calibrée pour être neutre financièrement pour les patients, par rapport à ce qui était auparavant en vigueur.

Par ailleurs, ce FPU est bien sûr pris en charge par les complémentaires de santé.

Il ne s’agit pas d’un outil de régulation de l’accès aux urgences ni d’un moyen de décourager les patients d’aller aux urgences, contrairement à ce que l’on a pu parfois entendre. La qualité et la sécurité du parcours de soins du patient n’ont pas été altérées par la mise en place de ce forfait.

J’émets donc un avis défavorable.

Photo de Cathy Apourceau-Poly

L'article 22 du PLFSS inscrit dans le droit commun les expérimentations des modes de financement dites expérimentations de l'article 51. Cette disposition vise à trouver des solutions innovantes de financement de la santé.

Les difficultés de la tarification à l'activité devaient être dépassées, mais des angles morts n'ont pas été anticipés. Je pense notamment à l'expérimentation de la rémunération du médecin à la capitation, c'est-à-dire une rétribution au forfait et non plus à l'acte, qui a été expérimentée par des organismes privés lucratifs aux pratiques douteuses.

C'est le cas par exemple de la fondation Ramsay Santé, qui s'est engouffrée dans la brèche ouverte par cette expérimentation de l'article 51 pour acheter six centres de soins de la Croix-Rouge.

Selon le Gouvernement, le développement d'établissements privés à but lucratif réalisant des profits sur la santé n'est pas un problème, dès lors que leur présence permet de maintenir certaines spécialités.

Pour notre part, ce soutien financier aux établissements à la hauteur des recettes perçues de l'assurance maladie constitue une forme de détournement de l'argent de la sécurité sociale. En effet, cette aide a permis à Ramsay Santé de percevoir 136, 7 millions d'euros en 2020, près de 103 millions d'euros en 2021 et autant en 2022.

Dans un contexte où les établissements publics n'arrivent pas à boucler leurs budgets, entériner cette expérimentation, c'est, au fond, prendre le risque de dérives financières ultérieures du secteur lucratif.

Photo de Sophie Primas

La parole est à Mme Nadia Sollogoub, sur l'article.

Photo de Nadia Sollogoub

Je souhaite formuler une remarque sur l'expérimentation de l'article 51 relative au parcours coordonné renforcé, que cet article généralise, notamment à propos du renforcement des moyens humains à destination exclusive des médecins.

Si l'on veut généraliser les parcours de soins coordonnés, on doit alors changer nos référentiels organisationnels. On ne peut pas organiser de force des équipes qui n'en sont pas ; on doit, au contraire, soutenir les véritables équipes pluriprofessionnelles, qui s'organisent et offrent d'ores et déjà une véritable plus-value dans la prise en charge des patients.

Madame la ministre, j'attire également votre attention sur le fait que, jusqu'à présent, les postes d'assistants médicaux, d'infirmières diplômées d'État (IDE) membres du réseau Action de santé libérale en équipe (Asalée), sont uniquement attachés à l'exercice d'un médecin.

Certes, une équipe peut s'organiser en groupement d'employeurs, afin de recruter plusieurs assistants, mais il faudrait, je pense, faire en sorte que les postes d'assistants soient attachés non plus exclusivement à l'exercice du médecin, mais à une équipe.

Article 22

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, sur l'article.

I. – Le code de la santé publique est ainsi modifié :

1° Le titre Ier du livre préliminaire de la quatrième partie est ainsi modifié :

a) Le chapitre unique devient le chapitre Ier ;

b) Il est ajouté un chapitre II ainsi rédigé :

« CHAPITRE II

« Parcours coordonnés renforcés

« Art. L. 4012 -1. – I. – Lorsque la prise en charge d’une personne nécessite l’intervention de plusieurs professionnels, elle peut être organisée sous la forme d’un parcours coordonné renforcé. Un arrêté des ministres chargés de la sécurité sociale et de la santé fixe la liste de ces parcours, en tenant compte des expérimentations ayant fait l’objet d’un avis du conseil stratégique mentionné au deuxième alinéa du III de l’article L. 162-31-1 du code de la sécurité sociale.

« Pour chaque type de parcours coordonné renforcé, un arrêté des mêmes ministres détermine notamment les modalités d’organisation du parcours, les prestations couvertes par le forfait mentionné à l’article L. 162-62 du même code ainsi que son montant.

« II. – Les professionnels intervenant dans un parcours coordonné renforcé exercent une profession libérale ou exercent au sein d’un établissement de santé, d’un établissement ou d’un service médico-social, d’un centre de santé, d’une maison de santé ou d’une maison sport-santé.

« Chaque professionnel intervient dans le parcours dans le cadre de ses conditions habituelles d’exercice et répond des actes professionnels qu’il accomplit selon les règles qui lui sont applicables dans ce cadre.

« Ils sont réputés constituer une équipe de soins mentionnée à l’article L. 1110-12.

« III. – Le parcours est organisé par une structure responsable de la coordination désignée parmi des catégories de structures, énoncées par décret, au sein desquelles des professions médicales, des auxiliaires médicaux ou des pharmaciens réalisent des prestations de soins.

« Cette structure coordonne les interventions des professionnels du parcours et s’assure du respect de l’arrêté mentionné au deuxième alinéa du I du présent article par l’ensemble des professionnels intervenant au sein du parcours. Elle est responsable des actions qu’elle conduit à ce titre.

« Par dérogation au premier alinéa du présent III, les structures responsables de la coordination d’un parcours dans le cadre d’une expérimentation arrivée à son terme et ayant fait l’objet d’un avis favorable du conseil stratégique mentionné au deuxième alinéa du III de l’article L. 162-31-1 du code de la sécurité sociale, qui n’appartiennent à aucune catégorie de la liste prévue au I du présent article, peuvent continuer d’exercer les missions de coordination pendant une durée maximale de six mois à compter du dépôt de la demande mentionnée à l’article.

« IV. – Les professionnels intervenant dans un parcours coordonné renforcé ou, le cas échéant, leur employeur et la structure responsable de la coordination formalisent leur organisation dans un projet de parcours coordonné renforcé. Ce projet, conforme à un modèle fixé par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, comporte notamment les dispositions prises pour assurer la continuité des soins, des engagements de bonnes pratiques professionnelles pour chaque catégorie de professionnels ainsi que les modalités de répartition du forfait mentionné à l’article L. 162-62 du code de la sécurité sociale. » ;

2° Au second alinéa de l’article L. 4113-5, après la référence : « L. 6316-1 », sont insérés les mots : «, aux parcours coordonnés renforcés mentionnés à l’article L. 4012-1 » ;

3° Au 2° de l’article L. 4041-2, après les mots : « éducation thérapeutique », sont insérés les mots : «, de parcours coordonnés renforcés mentionnés à l’article L. 4012-1 ».

II. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Le chapitre II du titre VI du livre Ier est complété par une section 14 ainsi rédigée :

« Section 14

« Prise en charge des parcours coordonnés renforcés

« Art. L. 162 -62. – I. – Par dérogation aux règles de facturation et de tarification prévues au présent titre et au chapitre IV du livre III du code de l’action sociale et des familles, les interventions des professionnels participant à la prise en charge d’une même personne dans le cadre d’un parcours coordonné renforcé mentionné à l’article L. 4012-1 du code de la santé publique sont exclusivement financées par un forfait dont le montant couvre le coût de l’ensemble des prestations constituant le parcours ainsi que celui des actions nécessaires à la coordination des interventions. Ce montant, fixé par l’arrêté mentionné au deuxième alinéa du I de l’article L. 4012-1 du code de la santé publique, est déterminé en tenant compte de la fréquence du suivi du bénéficiaire, de la complexité de sa prise en charge ainsi que des moyens humains et cliniques mobilisés.

« Le patient ne peut être redevable, au titre des prestations du parcours, d’autres montants que le montant forfaitaire mentionné au présent article.

« La structure responsable de la coordination mentionnée au III de l’article L. 4012-1 du code de la santé publique transmet les informations nécessaires à la couverture par l’organisme local d’assurance maladie des frais relatifs au parcours coordonné renforcé. Elle pratique le mécanisme du tiers payant mentionné à l’article L. 160-10 du présent code.

« La structure responsable de la coordination détermine la part du forfait due à chaque professionnel au titre de son activité au sein du parcours ainsi que celle correspondant aux missions de coordination qu’elle assure sur la base des prestations décrites dans le projet de parcours mentionné au IV de l’article L. 4012-1 du code de la santé publique. L’organisme local d’assurance maladie verse les sommes correspondantes à chaque professionnel ou, le cas échéant, à la structure qui l’emploie ainsi qu’à la structure responsable de la coordination.

« Les rémunérations perçues dans ce cadre sont soumises au même régime fiscal et social que les rémunérations perçues dans le cadre de leur exercice habituel, qu’ils exercent dans le cadre d’un exercice libéral ou salarié ou comme agent public.

« La structure responsable de la coordination peut, le cas échéant, percevoir les sommes versées par les assurés au titre de leur participation aux frais du parcours coordonné renforcé en application du 9° de l’article L. 160-8. Un décret en Conseil d’État prévoit les modalités de répartition des sommes ainsi perçues.

« II. – Pour bénéficier du mode de financement par forfait mentionné au présent article, la structure responsable de la coordination transmet le projet mentionné au IV de l’article L. 4012-1 du code de la santé publique au directeur général de l’agence régionale de santé.

« Le projet est réputé validé, sauf si le directeur de l’agence régionale de santé s’y oppose dans un délai de deux mois à compter de la réception du projet, en se fondant sur l’absence de respect de l’arrêté mentionné au I de l’article L. 4012-1 du code de la santé publique, du III du même article L. 4012-1 ou des objectifs du projet régional de santé mentionné à l’article L. 1434-1 du même code.

« Lorsqu’il constate un manquement aux dispositions de l’arrêté mentionné au I ou au III de l’article L. 4012-1 dudit code, le directeur général de l’agence régionale de santé met la structure responsable de la coordination en demeure de se mettre en conformité dans un délai de six mois à compter de la notification de cette mise en demeure. Faute de mise en conformité dans ce délai, il en informe la caisse primaire d’assurance maladie, qui met fin au mode de financement par montant forfaitaire et suspend les remboursements des forfaits facturés au titre du parcours après la notification de cette décision.

« III. – Les modalités d’application du présent article sont déterminées par décret en Conseil d’État. » ;

2° Au 1° du A du I de l’article L. 133-4, après la référence : « L. 162-23-1 », est insérée la référence : «, L. 162-62 » ;

3° L’article L. 160-8 est complété par un 9° ainsi rédigé :

« 9° La couverture des frais relatifs aux interventions et aux traitements réalisés dans le cadre des parcours mentionnés à l’article L. 4012-1 du code de la santé publique ; »

4° Le I de l’article L. 160-13 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« La participation de l’assuré aux frais mentionnés au 9° de l’article L. 160-8 peut être proportionnelle à tout ou partie de ces frais ou forfaitaire. Le montant de cette participation est défini par un arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, pris après avis de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie et de l’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire. Cette participation peut être limitée ou supprimée dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. » ;

5° Au premier alinéa de l’article L. 160-14, le mot : « dernier » est remplacé par le mot : « quatrième ».

III. – Après le sixième alinéa de l’article 9 de l’ordonnance n° 77-1102 du 26 septembre 1977 portant extension et adaptation au département de Saint-Pierre-et-Miquelon de diverses dispositions relatives aux affaires sociales, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« – L. 162-62 ; ».

IV. – L’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte est ainsi modifiée :

a) Le I de l’article 20-1 est complété par un 18° ainsi rédigé :

« 18° La couverture des frais relatifs aux interventions et traitements réalisés dans le cadre des parcours mentionnés à l’article L. 4012-1 du code de la santé publique. » ;

b) À l’article 20-4, les mots : « et L. 162-16-1 » sont remplacés par les mots : «, L. 162-16-1 et L. 162-62 ».

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

La rémunération forfaitaire, qui est au service du travail d'équipe, est une voie intéressante dans l'avenir de la médecine générale. C'est une bonne solution, selon moi, comme je l'ai souligné précédemment à l'aide de l'exemple de la rémunération forfaitaire des MSP.

Cela dit, je suis très sensible aux propos de ma collègue Cathy Apourceau-Poly sur les risques de dérive. On assiste de plus en plus à une financiarisation, je dirais même à une marchandisation du secteur de la santé, qui nous semble très dangereuse.

Ma collègue l'a dit, le groupe Ramsay Santé achète désormais des groupes de soins primaires – je pense aux six centres de la Croix-Rouge –, alors que jusqu'à présent il ne s'occupait, si j'ose dire, que de cliniques privées. D'ailleurs, dans ma ville de Toulouse, il ne reste plus de cliniques indépendantes, car elles ont toutes été achetées par cette entreprise.

Or Ramsay Santé n'a qu'un but lucratif. Un signe ne trompe pas : dans les pages du site « ramsaysante.fr », on lit non pas « Chers patients », mais « Chers clients » !

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, sur l’article.

Mme Cathy Apourceau -Poly le confirme.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

L’article 22 du PLFSS inscrit dans le droit commun les expérimentations des modes de financement dites expérimentations de l’article 51. Cette disposition vise à trouver des solutions innovantes de financement de la santé.

Les difficultés de la tarification à l’activité devaient être dépassées, mais des angles morts n’ont pas été anticipés. Je pense notamment à l’expérimentation de la rémunération du médecin à la capitation, c’est-à-dire une rétribution au forfait et non plus à l’acte, qui a été expérimentée par des organismes privés lucratifs aux pratiques douteuses.

C’est le cas par exemple de la fondation Ramsay Santé, qui s’est engouffrée dans la brèche ouverte par cette expérimentation de l’article 51 pour acheter six centres de soins de la Croix-Rouge.

Selon le Gouvernement, le développement d’établissements privés à but lucratif réalisant des profits sur la santé n’est pas un problème, dès lors que leur présence permet de maintenir certaines spécialités.

Pour notre part, ce soutien financier aux établissements à la hauteur des recettes perçues de l’assurance maladie constitue une forme de détournement de l’argent de la sécurité sociale. En effet, cette aide a permis à Ramsay Santé de percevoir 136, 7 millions d’euros en 2020, près de 103 millions d’euros en 2021 et autant en 2022.

Dans un contexte où les établissements publics n’arrivent pas à boucler leurs budgets, entériner cette expérimentation, c’est, au fond, prendre le risque de dérives financières ultérieures du secteur lucratif.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Aussi, je voudrais que nous soyons très attentifs au risque de marchandisation, même si je suis favorable à la rémunération forfaitaire des équipes des MSP ou des centres de santé.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Nadia Sollogoub, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 33 rectifié ter est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.-B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas, Lassarade et Petrus, M. Sol et Mme Malet.

L'amendement n° 607 rectifié bis est présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Daubet, Mme N. Delattre, M. Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 7, seconde phrase

Après le mot :

compte

insérer les mots :

de l'organisation territoriale de l'offre de soins dans chaque région ainsi que

II. – Alinéa 30, première phrase

Rédiger ainsi le début de cette phrase

Lorsqu'il constate un manquement aux dispositions de l'arrêté mentionné au I de l'article L. 4012-1 du code de la santé publique, au III du même article L. 4012-1 ou aux objectifs du projet régional de santé, le directeur général...(le reste sans changement)

La parole est à M. Laurent Burgoa, pour présenter l'amendement n° 33 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Nadia Sollogoub

Je souhaite formuler une remarque sur l’expérimentation de l’article 51 relative au parcours coordonné renforcé, que cet article généralise, notamment à propos du renforcement des moyens humains à destination exclusive des médecins.

Si l’on veut généraliser les parcours de soins coordonnés, on doit alors changer nos référentiels organisationnels. On ne peut pas organiser de force des équipes qui n’en sont pas ; on doit, au contraire, soutenir les véritables équipes pluriprofessionnelles, qui s’organisent et offrent d’ores et déjà une véritable plus-value dans la prise en charge des patients.

Madame la ministre, j’attire également votre attention sur le fait que, jusqu’à présent, les postes d’assistants médicaux, d’infirmières diplômées d’État (IDE) membres du réseau Action de santé libérale en équipe (Asalée), sont uniquement attachés à l’exercice d’un médecin.

Certes, une équipe peut s’organiser en groupement d’employeurs, afin de recruter plusieurs assistants, mais il faudrait, je pense, faire en sorte que les postes d’assistants soient attachés non plus exclusivement à l’exercice du médecin, mais à une équipe.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Philippe Grosvalet, pour présenter l'amendement n° 607 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

La rémunération forfaitaire, qui est au service du travail d’équipe, est une voie intéressante dans l’avenir de la médecine générale. C’est une bonne solution, selon moi, comme je l’ai souligné précédemment à l’aide de l’exemple de la rémunération forfaitaire des MSP.

Cela dit, je suis très sensible aux propos de ma collègue Cathy Apourceau-Poly sur les risques de dérive. On assiste de plus en plus à une financiarisation, je dirais même à une marchandisation du secteur de la santé, qui nous semble très dangereuse.

Ma collègue l’a dit, le groupe Ramsay Santé achète désormais des groupes de soins primaires – je pense aux six centres de la Croix-Rouge –, alors que jusqu’à présent il ne s’occupait, si j’ose dire, que de cliniques privées. D’ailleurs, dans ma ville de Toulouse, il ne reste plus de cliniques indépendantes, car elles ont toutes été achetées par cette entreprise.

Or Ramsay Santé n’a qu’un but lucratif. Un signe ne trompe pas : dans les pages du site « ramsaysante.fr », on lit non pas « Chers patients », mais « Chers clients » !

Mme Cathy Apourceau-Poly le confirme.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Aussi, je voudrais que nous soyons très attentifs au risque de marchandisation, même si je suis favorable à la rémunération forfaitaire des équipes des MSP ou des centres de santé.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

En commission, nous avions proposé d'émettre un avis favorable sur ces amendements, qui visent à mieux prendre en compte l'organisation territoriale de l'offre de soins existante.

Néanmoins, nous avions demandé deux rectifications : l'une pour mieux tenir compte de l'organisation territoriale, notamment lors de la pérennisation d'expérimentations de l'article 51 ; l'autre pour permettre au directeur général de l'ARS de mettre en demeure les structures chargées de la coordination de parcours qui ne respecteraient pas les objets du projet régional de santé.

Ces deux rectifications ayant été apportées par les auteurs de ces amendements, la commission émet un avis encore plus favorable !

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 33 rectifié ter est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.-B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas, Lassarade et Petrus, M. Sol et Mme Malet.

L’amendement n° 607 rectifié bis est présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Daubet, Mme N. Delattre, M. Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 7, seconde phrase

Après le mot :

compte

insérer les mots :

de l’organisation territoriale de l’offre de soins dans chaque région ainsi que

II. – Alinéa 30, première phrase

Rédiger ainsi le début de cette phrase

Lorsqu’il constate un manquement aux dispositions de l’arrêté mentionné au I de l’article L. 4012-1 du code de la santé publique, au III du même article L. 4012-1 ou aux objectifs du projet régional de santé, le directeur général…(le reste sans changement)

La parole est à M. Laurent Burgoa, pour présenter l’amendement n° 33 rectifié ter.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

La parole est à Mme Philippe Grosvalet, pour présenter l’amendement n° 607 rectifié bis.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Tout d'abord, madame la présidente, je dirai quelques mots sur l'article 22 – il est important –, ce qui me permettra de répondre aux interventions qui précèdent.

Nous arrivons à la première sortie d'évaluation des expérimentations dites de l'article 51. Il s'agit d'un beau dispositif, instauré par la loi de financement de la sécurité sociale de 2018, au service de l'innovation.

Il permet aux professionnels de santé, grâce à des dérogations à certaines règles de droit commun, d'expérimenter de nouvelles méthodes de prise en charge des patients, de mettre en place de nouvelles coopérations pluriprofessionnelles ou encore de renforcer des actions de prévention.

Le nombre de projets d'expérimentation autorisés dans le cadre de l'article 51 est en nette progression depuis cinq ans, puisqu'il est passé de 42 en 2019 à 144 en 2023. Ainsi, environ 1, 2 million de patients ont bénéficié de tels dispositifs, ce qui atteste du fort intérêt que suscite le dispositif auprès des professionnels. Les thématiques traitées sont très nombreuses et contribuent à mettre l'innovation au service de nos grandes priorités nationales.

Les expérimentations concernent la prévention, le cancer, la santé mentale, les maladies chroniques, l'activité physique adaptée, l'obésité, la perte d'autonomie, les addictions, la santé des enfants, la périnatalité, la qualité de la prescription et la lutte contre les inégalités de santé.

Ces différents projets portent leurs fruits et produisent des résultats concrets. Ainsi, en 2022, un premier projet déployé au titre de l'article 51 a été généralisé : le dispositif de prévention de l'obésité infantile « Mission : retrouve ton cap ». Il permet aux enfants qui sont en surpoids ou qui risquent de le devenir de bénéficier d'une prise en charge précoce et multiple.

Les résultats positifs de deux autres expérimentations, encore en cours, ont conduit à prendre des mesures dans ce PLFSS.

L'une figure à l'article 25 : la délivrance d'antibiotiques par les pharmaciens sans prescription médicale préalable après réalisation d'un test rapide d'orientation diagnostique (Trod), qui s'inspire de l'expérimentation Orientation dans le Système de Soins (OSyS).

L'autre figure à l'article 24 : la participation des chirurgiens-dentistes à la régulation de la permanence des soins dentaires, qui fait suite à l'expérimentation « Urgences dentaires » dans plusieurs régions.

Une autre expérimentation importante figure à l'article additionnel que vous venez d'insérer dans le texte à la suite de l'article 20 : les malades du cancer pourront suivre des séances d'activité physique adaptée.

Plus généralement, l'article 22 crée un cadre qui permettra la mise en place de ces parcours coordonnés renforcés. Ce cadre générique permettra la généralisation de nombreuses expérimentations, sous réserve d'un bilan positif du rapport d'évaluation, car environ 30 d'entre elles se terminent en 2023, et 40 en 2024.

Je vais citer rapidement quelques exemples d'expérimentations qui seront généralisées en 2024, grâce aux nouveau parcours coordonné renforcé, bien sûr sous réserve des conclusions définitives des rapports d'évaluation, qui sont en cours.

Il s'agit de la rééducation cardiaque, qui fait suite notamment à l'expérimentation de structures libérales légères en Île-de-France, dans les Pays de la Loire et dans le Grand Est ; de la réhabilitation respiratoire, qui fait suite notamment à l'expérimentation portée par Occitan'air en Occitanie ; ou encore de la prise en charge de l'obésité, après l'expérimentation « Amélioration de la santé d'un patient souffrant d'obésité », portée par l'espace médical nutrition-obésité (ENMO) en Bourgogne-Franche-Comté. On peut également citer l'expérimentation des équipes locales d'accompagnement sur les aides techniques (EqLAAT), qui permet d'accompagner les personnes en situation de handicap et la prescription d'aide technique.

Mesdames, messieurs les sénateurs, vous le voyez, cet article 22 nous permet de fixer un cadre au sein duquel les projets en cours d'expérimentation pourront être adaptés, s'ils fonctionnent. Cet article nous permet de prendre en charge directement le forfait multiacteurs.

J'en viens maintenant à l'interpellation de Mme Cathy Apourceau-Poly sur les centres de santé, dont nous avons déjà débattu.

La prise en charge d'un forfait dans les centres gérés par Ramsay Santé sera bien sûr évaluée, puisqu'elle s'inscrit dans le cadre d'une expérimentation. Mais, au travers de ce point, vous m'interpellez sur les centres de santé, sur lesquels j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer. Or, je vous le redis, une mission de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) est en cours, pour réfléchir sur les modèles économiques des centres de santé, qui permettent aussi de donner accès à nos concitoyens à la santé.

À l'heure actuelle, il existe environ six modèles économiques différents. Aussi, il est intéressant que nous puissions réfléchir sur ces modèles. Aurélien Rousseau et moi-même serons amenés à présenter, dans les mois à venir, une feuille de route pour les déploiements de ces centres de santé, comme nous l'avons fait à propos des maisons de santé pluriprofessionnelles.

En fait, les dispositifs proposés par les amendements identiques n° 33 rectifié ter et 607 rectifié bis existent déjà : dans le cadre de l'article 51, les projets sont proposés de façon volontaire par les professionnels.

J'émets donc un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je mets aux voix les amendements identiques n° 33 rectifié ter et 607 rectifié bis.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

En commission, nous avions proposé d’émettre un avis favorable sur ces amendements, qui visent à mieux prendre en compte l’organisation territoriale de l’offre de soins existante.

Néanmoins, nous avions demandé deux rectifications : l’une pour mieux tenir compte de l’organisation territoriale, notamment lors de la pérennisation d’expérimentations de l’article 51 ; l’autre pour permettre au directeur général de l’ARS de mettre en demeure les structures chargées de la coordination de parcours qui ne respecteraient pas les objets du projet régional de santé.

Ces deux rectifications ayant été apportées par les auteurs de ces amendements, la commission émet un avis encore plus favorable !

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 573 rectifié, présenté par MM. Chasseing, Guerriau et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Malhuret, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy, est ainsi libellé :

Alinéas 7, 9, 10, 13, 15 et 25

Après chaque occurrence du mot :

professionnel

insérer les mots :

de santé

et après chaque occurrence du mot :

professionnels

insérer les mots :

de santé

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

En ne précisant pas que les professionnels intégrés aux parcours coordonnés renforcés doivent être des professionnels de santé, l'article 22 permettrait de financer, avec des fonds de l'assurance maladie, des professionnels qui ne sont pas encadrés par le code de la santé publique ou qui le sont peu.

En ouvrant la rémunération par la sécurité sociale à des métiers qui ne relèvent pas des professionnels de santé, le risque est grand de financer sur des fonds publics des actes insuffisamment évalués ou inefficients, voire des pratiques non conventionnelles, notamment certaines médecines alternatives.

Aussi, cet amendement vise à garantir que l'assurance maladie ne financera, par le biais des parcours coordonnés renforcés, que des professionnels de santé encadrés par le code de la santé publique dans l'intérêt des patients.

Il a aussi pour objet que la rémunération des professionnels engagés dans un parcours coordonné renforcé soit négociée par le biais d'une convention avec l'assurance maladie, et non fixée unilatéralement par voie réglementaire.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Tout d’abord, madame la présidente, je dirai quelques mots sur l’article 22 – il est important –, ce qui me permettra de répondre aux interventions qui précèdent.

Nous arrivons à la première sortie d’évaluation des expérimentations dites de l’article 51. Il s’agit d’un beau dispositif, instauré par la loi de financement de la sécurité sociale de 2018, au service de l’innovation.

Il permet aux professionnels de santé, grâce à des dérogations à certaines règles de droit commun, d’expérimenter de nouvelles méthodes de prise en charge des patients, de mettre en place de nouvelles coopérations pluriprofessionnelles ou encore de renforcer des actions de prévention.

Le nombre de projets d’expérimentation autorisés dans le cadre de l’article 51 est en nette progression depuis cinq ans, puisqu’il est passé de 42 en 2019 à 144 en 2023. Ainsi, environ 1, 2 million de patients ont bénéficié de tels dispositifs, ce qui atteste du fort intérêt que suscite le dispositif auprès des professionnels. Les thématiques traitées sont très nombreuses et contribuent à mettre l’innovation au service de nos grandes priorités nationales.

Les expérimentations concernent la prévention, le cancer, la santé mentale, les maladies chroniques, l’activité physique adaptée, l’obésité, la perte d’autonomie, les addictions, la santé des enfants, la périnatalité, la qualité de la prescription et la lutte contre les inégalités de santé.

Ces différents projets portent leurs fruits et produisent des résultats concrets. Ainsi, en 2022, un premier projet déployé au titre de l’article 51 a été généralisé : le dispositif de prévention de l’obésité infantile « Mission : retrouve ton cap ». Il permet aux enfants qui sont en surpoids ou qui risquent de le devenir de bénéficier d’une prise en charge précoce et multiple.

Les résultats positifs de deux autres expérimentations, encore en cours, ont conduit à prendre des mesures dans ce PLFSS.

L’une figure à l’article 25 : la délivrance d’antibiotiques par les pharmaciens sans prescription médicale préalable après réalisation d’un test rapide d’orientation diagnostique (Trod), qui s’inspire de l’expérimentation Orientation dans le Système de Soins (OSyS).

L’autre figure à l’article 24 : la participation des chirurgiens-dentistes à la régulation de la permanence des soins dentaires, qui fait suite à l’expérimentation « Urgences dentaires » dans plusieurs régions.

Une autre expérimentation importante figure à l’article additionnel que vous venez d’insérer dans le texte à la suite de l’article 20 : les malades du cancer pourront suivre des séances d’activité physique adaptée.

Plus généralement, l’article 22 crée un cadre qui permettra la mise en place de ces parcours coordonnés renforcés. Ce cadre générique permettra la généralisation de nombreuses expérimentations, sous réserve d’un bilan positif du rapport d’évaluation, car environ 30 d’entre elles se terminent en 2023, et 40 en 2024.

Je vais citer rapidement quelques exemples d’expérimentations qui seront généralisées en 2024, grâce aux nouveau parcours coordonné renforcé, bien sûr sous réserve des conclusions définitives des rapports d’évaluation, qui sont en cours.

Il s’agit de la rééducation cardiaque, qui fait suite notamment à l’expérimentation de structures libérales légères en Île-de-France, dans les Pays de la Loire et dans le Grand Est ; de la réhabilitation respiratoire, qui fait suite notamment à l’expérimentation portée par Occitan’air en Occitanie ; ou encore de la prise en charge de l’obésité, après l’expérimentation « Amélioration de la santé d’un patient souffrant d’obésité », portée par l’espace médical nutrition-obésité (ENMO) en Bourgogne-Franche-Comté. On peut également citer l’expérimentation des équipes locales d’accompagnement sur les aides techniques (EqLAAT), qui permet d’accompagner les personnes en situation de handicap et la prescription d’aide technique.

Mesdames, messieurs les sénateurs, vous le voyez, cet article 22 nous permet de fixer un cadre au sein duquel les projets en cours d’expérimentation pourront être adaptés, s’ils fonctionnent. Cet article nous permet de prendre en charge directement le forfait multiacteurs.

J’en viens maintenant à l’interpellation de Mme Cathy Apourceau-Poly sur les centres de santé, dont nous avons déjà débattu.

La prise en charge d’un forfait dans les centres gérés par Ramsay Santé sera bien sûr évaluée, puisqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une expérimentation. Mais, au travers de ce point, vous m’interpellez sur les centres de santé, sur lesquels j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer. Or, je vous le redis, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) est en cours, pour réfléchir sur les modèles économiques des centres de santé, qui permettent aussi de donner accès à nos concitoyens à la santé.

À l’heure actuelle, il existe environ six modèles économiques différents. Aussi, il est intéressant que nous puissions réfléchir sur ces modèles. Aurélien Rousseau et moi-même serons amenés à présenter, dans les mois à venir, une feuille de route pour les déploiements de ces centres de santé, comme nous l’avons fait à propos des maisons de santé pluriprofessionnelles.

En fait, les dispositifs proposés par les amendements identiques n° 33 rectifié ter et 607 rectifié bis existent déjà : dans le cadre de l’article 51, les projets sont proposés de façon volontaire par les professionnels.

J’émets donc un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

onsieur Chasseing, je comprends les motivations qui vous poussent à limiter les parcours coordonnés renforcés aux seuls professionnels de santé.

Pourtant, on a vu à propos des expérimentations de l'article 51 que d'autres professionnels étaient amenés à intervenir, notamment dans le cas de l'APA. Je pense également aux psychologues, qui seraient exclus d'un tel dispositif.

J'émets donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je mets aux voix les amendements identiques n° 33 rectifié ter et 607 rectifié bis.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

On a besoin d'autres professionnels. Le meilleur exemple en est l'APA : les enseignants en activité physique adaptée ne sont pas des professionnels de santé.

Pour pouvoir développer l'APA, il faut donc que ces professionnels soient pris en compte dans le cadre de ce parcours. On pourrait aussi, dans la prise en charge globale, parler des diététiciens.

Le forfait multiacteurs répond à l'enjeu de pluriprofessionnalité propre à certaines expérimentations de prise en charge des patients, qui entreraient dans le droit commun.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 573 rectifié, présenté par MM. Chasseing, Guerriau et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Malhuret, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy, est ainsi libellé :

Alinéas 7, 9, 10, 13, 15 et 25

Après chaque occurrence du mot :

professionnel

insérer les mots :

de santé

et après chaque occurrence du mot :

professionnels

insérer les mots :

de santé

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

En ne précisant pas que les professionnels intégrés aux parcours coordonnés renforcés doivent être des professionnels de santé, l’article 22 permettrait de financer, avec des fonds de l’assurance maladie, des professionnels qui ne sont pas encadrés par le code de la santé publique ou qui le sont peu.

En ouvrant la rémunération par la sécurité sociale à des métiers qui ne relèvent pas des professionnels de santé, le risque est grand de financer sur des fonds publics des actes insuffisamment évalués ou inefficients, voire des pratiques non conventionnelles, notamment certaines médecines alternatives.

Aussi, cet amendement vise à garantir que l’assurance maladie ne financera, par le biais des parcours coordonnés renforcés, que des professionnels de santé encadrés par le code de la santé publique dans l’intérêt des patients.

Il a aussi pour objet que la rémunération des professionnels engagés dans un parcours coordonné renforcé soit négociée par le biais d’une convention avec l’assurance maladie, et non fixée unilatéralement par voie réglementaire.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 255, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Après les mots :

mêmes ministres

insérer les mots :

, pris après consultation des représentants des professionnels concernés,

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Monsieur Chasseing, je comprends les motivations qui vous poussent à limiter les parcours coordonnés renforcés aux seuls professionnels de santé.

Pourtant, on a vu à propos des expérimentations de l’article 51 que d’autres professionnels étaient amenés à intervenir, notamment dans le cas de l’APA. Je pense également aux psychologues, qui seraient exclus d’un tel dispositif.

J’émets donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Si le caractère interprofessionnel des parcours coordonnés renforcés rend délicat le recours aux négociations conventionnelles – on peut entendre cet argument, même s'il nous pose une difficulté –, la commission souhaite que les représentants des professionnels concernés soient consultés.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

On a besoin d’autres professionnels. Le meilleur exemple en est l’APA : les enseignants en activité physique adaptée ne sont pas des professionnels de santé.

Pour pouvoir développer l’APA, il faut donc que ces professionnels soient pris en compte dans le cadre de ce parcours. On pourrait aussi, dans la prise en charge globale, parler des diététiciens.

Le forfait multiacteurs répond à l’enjeu de pluriprofessionnalité propre à certaines expérimentations de prise en charge des patients, qui entreraient dans le droit commun.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Les représentants des professionnels concernés par chaque parcours, ainsi que les ordres, le cas échéant, seront consultés avant la publication de chaque arrêté.

Par ailleurs, dès qu'une activité couverte par le forfait existe dans le champ conventionnel, par exemple une consultation de bilan par le médecin, elle sera valorisée sur la base du montant conventionnel. Ainsi, les partenaires conventionnels continueront de définir la valorisation de l'intervention des professionnels qu'ils représentent, et ces avancées conventionnelles seront reprises dans les parcours coordonnés ou renforcés.

Il n'est donc pas nécessaire de prévoir cette obligation dans le projet de loi.

Pour toutes ces raisons, j'émets un avis défavorable sur cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 255, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Après les mots :

mêmes ministres

insérer les mots :

, pris après consultation des représentants des professionnels concernés,

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 1254, présenté par Mme Conconne, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Celui-ci prend en compte les problématiques relatives à la continuité territoriale dans les collectivités relevant de l'article 73 de la Constitution.

La parole est à Mme Corinne Féret.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Si le caractère interprofessionnel des parcours coordonnés renforcés rend délicat le recours aux négociations conventionnelles – on peut entendre cet argument, même s’il nous pose une difficulté –, la commission souhaite que les représentants des professionnels concernés soient consultés.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

Nous proposons d'inscrire les problématiques relatives à la continuité territoriale rencontrées par les collectivités dans les modalités d'organisation du parcours coordonné renforcé.

En effet, si ces parcours sont une évolution bienvenue dans la prise en charge complète des patients dans les parcours de soins, leurs bénéfices sont limités dans ladite outre-mer quand ils ne prennent pas en compte les tissus particuliers d'implantation du corps médical dans ces territoires.

Ainsi, la mise en place de ces parcours doit nécessairement prendre en compte les réalités de ladite outre-mer, notamment celles qui sont relatives à la continuité territoriale des soins, dont les faiblesses poussent nos concitoyens à fragmenter leurs soins entre plusieurs territoires, y compris vers l'Hexagone.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Les représentants des professionnels concernés par chaque parcours, ainsi que les ordres, le cas échéant, seront consultés avant la publication de chaque arrêté.

Par ailleurs, dès qu’une activité couverte par le forfait existe dans le champ conventionnel, par exemple une consultation de bilan par le médecin, elle sera valorisée sur la base du montant conventionnel. Ainsi, les partenaires conventionnels continueront de définir la valorisation de l’intervention des professionnels qu’ils représentent, et ces avancées conventionnelles seront reprises dans les parcours coordonnés ou renforcés.

Il n’est donc pas nécessaire de prévoir cette obligation dans le projet de loi.

Pour toutes ces raisons, j’émets un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Si la prise en compte de la continuité territoriale dans les collectivités d'outre-mer est indispensable, il nous semble qu'elle doit intervenir à l'échelle locale, lors de l'autorisation par le directeur général de l'ARS des projets qui lui sont soumis.

Les dispositions de l'article 22 le permettent déjà, puisqu'elles chargent le directeur général de vérifier que les projets de parcours coordonnés renforcés permettent d'atteindre les objectifs fixés par le projet régional de santé.

Cet amendement semble satisfait en droit. Aussi, la commission demande son retrait de cet amendement. À défaut, elle émettrait un avis défavorable.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Il s'agit bien de projets de territoire. Aussi, il ne fait pas de doute que, si des projets sont portés dans les territoires d'outre-mer, l'ARS rendra un avis selon la pertinence du projet qu'elle serait amenée à accompagner.

Du reste, je puis vous dire que, en Martinique – j'en reviens ! –, de nouveaux projets sont portés en matière d'activité physique adaptée, notamment pour développer des maisons sport-santé, lesquelles sont accompagnées par l'ARS. C'est indispensable et nécessaire.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 1254, présenté par Mme Conconne, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Celui-ci prend en compte les problématiques relatives à la continuité territoriale dans les collectivités relevant de l’article 73 de la Constitution.

La parole est à Mme Corinne Féret.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

Nous proposons d’inscrire les problématiques relatives à la continuité territoriale rencontrées par les collectivités dans les modalités d’organisation du parcours coordonné renforcé.

En effet, si ces parcours sont une évolution bienvenue dans la prise en charge complète des patients dans les parcours de soins, leurs bénéfices sont limités dans ladite outre-mer quand ils ne prennent pas en compte les tissus particuliers d’implantation du corps médical dans ces territoires.

Ainsi, la mise en place de ces parcours doit nécessairement prendre en compte les réalités de ladite outre-mer, notamment celles qui sont relatives à la continuité territoriale des soins, dont les faiblesses poussent nos concitoyens à fragmenter leurs soins entre plusieurs territoires, y compris vers l’Hexagone.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 1254 est retiré.

L'amendement n° 1360, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Remplacer les mots :

au I du présent article

par les mots :

au même premier alinéa

et les mots :

à l'article

par les mots :

au II de l'article L. 162-62 du même code

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Si la prise en compte de la continuité territoriale dans les collectivités d’outre-mer est indispensable, il nous semble qu’elle doit intervenir à l’échelle locale, lors de l’autorisation par le directeur général de l’ARS des projets qui lui sont soumis.

Les dispositions de l’article 22 le permettent déjà, puisqu’elles chargent le directeur général de vérifier que les projets de parcours coordonnés renforcés permettent d’atteindre les objectifs fixés par le projet régional de santé.

Cet amendement semble satisfait en droit. Aussi, la commission demande son retrait de cet amendement. À défaut, elle émettrait un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Il s’agit bien de projets de territoire. Aussi, il ne fait pas de doute que, si des projets sont portés dans les territoires d’outre-mer, l’ARS rendra un avis selon la pertinence du projet qu’elle serait amenée à accompagner.

Du reste, je puis vous dire que, en Martinique – j’en reviens ! –, de nouveaux projets sont portés en matière d’activité physique adaptée, notamment pour développer des maisons sport-santé, lesquelles sont accompagnées par l’ARS. C’est indispensable et nécessaire.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 1254 est retiré.

L’amendement n° 1360, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Remplacer les mots :

au I du présent article

par les mots :

au même premier alinéa

et les mots :

à l’article

par les mots :

au II de l’article L. 162-62 du même code

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 756 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Alinéa 22, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

y compris le forfait parcours de la solution numérique retenue

La parole est à Mme Anne Souyris.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

À l'aune de la progression de la télémédecine en santé, le budget de la sécurité sociale doit suivre les avancées technologiques de notre système de santé.

Vous le savez, mes chers collègues, la question des silos entre ville et hôpital se pose toujours dans notre système de soins. Il est très important de la résoudre. Favoriser ce parcours de soins numérique est un sujet absolument essentiel, et les propositions du Gouvernement ne sont pas encore à la hauteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Dans l'état actuel de l'article 22, rien n'empêche la prise en compte des outils numériques et des coûts associés dans la fixation du forfait par arrêté ministériel. Le même arrêté tendant à fixer les modalités d'organisation du parcours, il sera possible d'y prévoir l'utilisation de tels outils.

Ma chère collègue, je comprends votre motivation, mais, dans la version actuelle de l'article 22, votre amendement est satisfait.

J'émets donc un avis défavorable.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Je partage vos motivations, madame la sénatrice, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle une telle disposition est déjà prévue. Aussi, votre amendement est satisfait.

Le Gouvernement sollicite donc le retrait de cet amendement. À défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 756 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Alinéa 22, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

y compris le forfait parcours de la solution numérique retenue

La parole est à Mme Anne Souyris.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

À l’aune de la progression de la télémédecine en santé, le budget de la sécurité sociale doit suivre les avancées technologiques de notre système de santé.

Vous le savez, mes chers collègues, la question des silos entre ville et hôpital se pose toujours dans notre système de soins. Il est très important de la résoudre. Favoriser ce parcours de soins numérique est un sujet absolument essentiel, et les propositions du Gouvernement ne sont pas encore à la hauteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 756 rectifié est retiré.

L'amendement n° 1361, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 37

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Dans l’état actuel de l’article 22, rien n’empêche la prise en compte des outils numériques et des coûts associés dans la fixation du forfait par arrêté ministériel. Le même arrêté tendant à fixer les modalités d’organisation du parcours, il sera possible d’y prévoir l’utilisation de tels outils.

Ma chère collègue, je comprends votre motivation, mais, dans la version actuelle de l’article 22, votre amendement est satisfait.

J’émets donc un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Je partage vos motivations, madame la sénatrice, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle une telle disposition est déjà prévue. Aussi, votre amendement est satisfait.

Le Gouvernement sollicite donc le retrait de cet amendement. À défaut, son avis serait défavorable.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 756 rectifié est retiré.

L’amendement n° 1361, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 37

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L'amendement n° 256, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Après l'alinéa 37

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

...° À la seconde phrase du deuxième alinéa du III de l'article L. 162-31-1 du code de la sécurité sociale, après le mot : « formule », sont insérés les mots : «, au plus tard trois mois avant leur échéance, ».

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Nous croyons dans l'opportunité de généraliser des expérimentations. Aussi, nous souhaitons que la généralisation soit la plus rapide possible, dès lors que l'évaluation de l'expérimentation est favorable.

Cet amendement a donc pour objet de réduire le délai de transmission des avis du conseil stratégique de l'innovation en santé relatifs à la généralisation d'une expérimentation à trois mois avant la fin de l'expérimentation.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée

Nous sommes tous d'accord sur les bienfaits de l'article 51 et sur la nécessité d'évaluer les expérimentations.

Pour autant, raccourcir les cycles d'évaluation aurait, pour les expérimentations déjà autorisées, un effet contreproductif, en réduisant la période d'observation et en les privant de la période où elles donnent leur pleine capacité.

Dans les faits, les équipes chargées des expérimentations de l'article 51 veillent à garantir la continuité des prises en charge. Pour toutes les expérimentations, les rapports finaux sont donc transmis au conseil stratégique environ un mois avant leur échéance, afin de pouvoir mettre en place dans le droit commun la période de préinscription, laquelle ne peut être ouverte qu'après un avis positif du conseil stratégique de l'innovation en santé, depuis la LFSS pour 2022.

Monsieur le président de la commission, votre amendement est déjà satisfait. Je sollicite donc son retrait de cet amendement. À défaut, mon avis serait défavorable.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

C'est toujours mieux quand c'est écrit ! Je maintiens donc mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

L’amendement n° 256, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 37

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…° À la seconde phrase du deuxième alinéa du III de l’article L. 162-31-1 du code de la sécurité sociale, après le mot : « formule », sont insérés les mots : «, au plus tard trois mois avant leur échéance, ».

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Nous croyons dans l’opportunité de généraliser des expérimentations. Aussi, nous souhaitons que la généralisation soit la plus rapide possible, dès lors que l’évaluation de l’expérimentation est favorable.

Cet amendement a donc pour objet de réduire le délai de transmission des avis du conseil stratégique de l’innovation en santé relatifs à la généralisation d’une expérimentation à trois mois avant la fin de l’expérimentation.

L'amendement est adopté.

Debut de section - Permalien
Agnès Firmin Le Bodo

Nous sommes tous d’accord sur les bienfaits de l’article 51 et sur la nécessité d’évaluer les expérimentations.

Pour autant, raccourcir les cycles d’évaluation aurait, pour les expérimentations déjà autorisées, un effet contreproductif, en réduisant la période d’observation et en les privant de la période où elles donnent leur pleine capacité.

Dans les faits, les équipes chargées des expérimentations de l’article 51 veillent à garantir la continuité des prises en charge. Pour toutes les expérimentations, les rapports finaux sont donc transmis au conseil stratégique environ un mois avant leur échéance, afin de pouvoir mettre en place dans le droit commun la période de préinscription, laquelle ne peut être ouverte qu’après un avis positif du conseil stratégique de l’innovation en santé, depuis la LFSS pour 2022.

Monsieur le président de la commission, votre amendement est déjà satisfait. Je sollicite donc son retrait de cet amendement. À défaut, mon avis serait défavorable.

L'article 22 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente.

La séance est suspendue.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

C’est toujours mieux quand c’est écrit ! Je maintiens donc mon amendement.

La séance, suspendue à douze heures cinquante-cinq,

L ’ amendement est adopté.

Photo de Solanges NADILLE

Monsieur le président, lors du scrutin n° 46 portant sur l'ensemble de la deuxième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, Mme Samantha Cazebonne et M. Olivier Bitz souhaitaient voter pour.

Photo de Sophie Primas

Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente.

La séance est suspendue.

Photo de Dominique Théophile

Acte est donné de cette mise au point, ma chère collègue. Elle sera publiée au Journal officiel et figurera dans l'analyse politique du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Théophile

Nous reprenons la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.

Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre Ier du titre Ier de la troisième partie, aux amendements portant articles additionnels après l'article 22.

TROISIÈME PARTIE

Dispositions relatives aux dépenses pour l'exercice 2024

TITRE Ier

DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES

Chapitre Ier

Poursuivre la transformation du système de santé pour renforcer la prévention et l'accès aux soins

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Théophile

Je suis saisi de six amendements identiques.

L'amendement n° 378 rectifié est présenté par M. Genet.

L'amendement n° 635 rectifié est présenté par M. Canévet et Mme N. Goulet.

L'amendement n° 682 rectifié ter est présenté par Mme Gruny, MM. Milon et Paccaud, Mmes Belrhiti, Petrus, Micouleau et Jacques, MM. Panunzi, Sol et Belin, Mmes Aeschlimann et Canayer, M. Piednoir, Mme Joseph, MM. Brisson, Cuypers, Klinger, Cadec et Chatillon, Mmes Dumont et Demas, MM. Lefèvre et Darnaud, Mme Ventalon, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Pellevat, Saury et Bouchet, Mme Primas, M. Burgoa, Mme Estrosi Sassone, MM. J.B. Blanc, Sautarel et Gremillet, Mme Lassarade et M. Pointereau.

L'amendement n° 1007 rectifié quater est présenté par MM. Longeot, Tabarot, P. Martin, Henno et S. Demilly, Mmes Saint-Pé et Jacquemet, MM. Duffourg et Menonville et Mme Antoine.

L'amendement n° 1299 rectifié bis est présenté par M. Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Bourgi, Devinaz, Fichet, Pla, Cozic, P. Joly et Kerrouche et Mmes Monier et Conway-Mouret.

L'amendement n° 1344 rectifié bis est présenté par Mme Schillinger, MM. Rambaud, Buis et Buval, Mmes Havet et Duranton et M. Rohfritsch.

Ces six amendements sont ainsi libellés :

Après l'article 22

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Après le 7° bis de l'article L. 162-9, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« 7° Le cas échéant, les modalités de versement d'une aide financière complémentaire aux chirurgiens-dentistes, sages-femmes ou aux auxiliaires médicaux interrompant leur activité médicale pour cause de maternité ou de paternité ; »

2° L'article L. 162-12-2, est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Le cas échéant, les modalités de versement d'une aide financière complémentaire aux infirmiers interrompant leur activité médicale pour cause de maternité ou de paternité. » ;

3° Après le 5° de l'article L. 162-12-9, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« …) Le cas échéant, les modalités de versement d'une aide financière complémentaire aux masseurs-kinésithérapeutes interrompant leur activité médicale pour cause de maternité ou de paternité ; »

4° Après le 6° de l'article L. 162-14, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Le cas échéant, les modalités de versement d'une aide financière complémentaire aux directeurs de laboratoires privés d'analyses médicales interrompant leur activité médicale pour cause de maternité ou de paternité. » ;

5° Après le 12° de l'article L. 162-16-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« …° Le cas échéant, les modalités de versement d'une aide financière complémentaire aux pharmaciens titulaires d'officine interrompant leur activité médicale pour cause de maternité ou de paternité. » ;

6° L'article L. 322-5-2 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Le cas échéant, les modalités de versement d'une aide financière complémentaire aux entreprises de transports sanitaires interrompant leur activité médicale pour cause de maternité ou de paternité. »

II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

L'amendement n° 378 rectifié n'est pas soutenu.

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour présenter l'amendement n° 635 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Il s'agit d'un amendement déposé par notre collègue Michel Canévet.

L'article 72 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 a habilité les partenaires conventionnels, dans le cadre de la convention médicale, à négocier les modalités de versement d'une aide financière complémentaire aux médecins interrompant leur activité pour cause de maternité ou de paternité, afin de les aider à faire face, pendant cette période, aux charges inhérentes à la gestion de leur cabinet médical.

Cet amendement vise à permettre la négociation de cet avantage dans le champ conventionnel des différentes professions de santé, afin d'instaurer une égalité de traitement.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Théophile

La parole est à Mme Pascale Gruny, pour présenter l'amendement n° 682 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je souhaite insister sur la nécessité d'une égalité entre les médecins et les autres professionnels de santé en matière de congés de maternité et de paternité.

Il s'agit d'un sujet important, notamment pour les femmes, dont la part augmente dans ces professions. Il est nécessaire de les accompagner par une aide leur permettant de mieux gérer leur cabinet. J'ai ainsi rencontré une jeune femme chirurgien-dentiste qui peinait à rembourser ses emprunts après avoir créé son cabinet.

Cette mesure répond vraiment à une réelle attente du terrain. En outre, elle pourrait aider à l'installation de jeunes praticiens, dont nous avons tant besoin sur nos territoires.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Théophile

La parole est à M. Olivier Henno, pour présenter l'amendement n° 1007 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Henno

Il est défendu, monsieur le président, mais je souhaite encore insister sur la nécessité d'étendre cette aide, notamment pour les territoires ruraux.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Théophile

Les amendements n° 1299 rectifié bis et 1344 rectifié bis ne sont pas soutenus.

Quel est l'avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Je souscris aux propos exprimés en défense de ces amendements.

La commission émet un avis favorable.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau, ministre de la santé et de la prévention

Ces dispositions soulèvent indéniablement des interrogations pertinentes.

Comme vous le savez, les professionnels libéraux sont aujourd'hui affiliés à un régime distinct du régime général de la sécurité sociale, qui ne prévoit pas, à proprement parler, de congés de paternité ou de maternité standardisés.

Cependant, ces professionnels disposent d'aides spécifiques en cas d'arrêt lié à la maternité. Ils peuvent ainsi prétendre à une allocation forfaitaire dite de repos maternel, s'élevant à environ 3 500 euros par mois, ainsi qu'à une indemnité forfaitaire d'interruption d'activité, calculée par jour d'arrêt de travail. Ce dispositif peut-être complété par la prime de naissance et le remboursement intégral des frais médicaux.

En cas de congé de paternité, les professionnels de santé ont droit à une indemnité journalière forfaitaire, pour une durée minimale de vingt-cinq jours, prolongée à trente-deux jours en cas de naissances multiples.

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 a en effet instauré le principe d'une compensation spécifique pour les médecins, dans le cadre de négociations conventionnelles. Pour autant, cette mesure ne constitue pas une violation du principe d'égalité, car les autres professionnels bénéficient d'un dispositif similaire.

Ces dispositions ne couvrent donc pas intégralement les revenus perdus. C'est là toute la différence entre le statut libéral et le statut socialisé, qui se rapproche de celui d'un salarié.

Pour autant, cette situation étant bien prise en compte, mon avis sur ces amendements identiques est défavorable.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Théophile

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 22.

L'amendement n° 1082 rectifié bis, présenté par Mmes Vermeillet et N. Goulet, MM. Laugier et Kern, Mme O. Richard, MM. Mizzon et Henno, Mmes Gatel, Saint-Pé, Sollogoub, Perrot et Gacquerre, MM. P. Martin et J.M. Arnaud, Mme Jacquemet et MM. Duffourg et Bleunven, est ainsi libellé :

Après l'article 22

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur l'application de l'article 72 de la loi n° 2016-1827 du 23 décembre 2016 de financement de la sécurité sociale pour 2017.

Ce rapport analyse plus largement l'opportunité d'élargir le versement d'une aide financière complémentaire à l'ensemble des professionnels de santé pour cause de congé maternité ou paternité.

La Haute Autorité de santé est consultée pour la production du rapport précité.

La parole est à Mme Sylvie Vermeillet.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Vermeillet

L'article 72 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 a habilité les partenaires conventionnels, dans le cadre de la convention médicale, à négocier les modalités et le versement d'une aide financière complémentaire aux médecins interrompant leur activité pour cause de maternité ou de paternité, afin de les aider durant cette période.

Mon amendement visait à demander un rapport sur cette question, mais, compte tenu de l'adoption des amendements identiques précédents, je le retire, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Théophile

L'amendement n° 1082 rectifié bis est retiré.

Je suis saisi de quatre amendements identiques.

L'amendement n° 474 rectifié bis est présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Cabanel et Daubet, Mme Girardin, MM. Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj et Mme Pantel.

L'amendement n° 622 rectifié ter est présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet et O. Richard, MM. Delcros, Longeot, Kern, Duffourg et Courtial, Mme Havet et MM. Folliot, S. Demilly, Henno et Bleunven.

L'amendement n° 762 rectifié bis est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.

L'amendement n° 967 rectifié est présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Après l'article 22

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L'article L. 162-32-1 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° À la première phrase du 2°, après les mots : « centres de santé », sont insérés les mots : « en prenant en compte les spécificités de ces derniers » ;

2° Après le 8°, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« … ° Le cas échéant des dispositifs d'aide prenant en compte le contexte économique et sanitaire des centres de santé ».

L'amendement n° 474 rectifié bis n'est pas soutenu.

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour présenter l'amendement n° 622 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Il s'agit là encore d'un amendement de Michel Canévet.

Les centres de santé constituent un acteur important de l'accès aux soins de premier recours, proposant une offre de soins de prévention pluridisciplinaire que nous connaissons tous.

Leur modèle économique actuel et les problématiques qui lui sont propres font l'objet d'attentions particulières : l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été missionnée en mars 2023 pour les évaluer.

Le présent amendement tend à proposer que des dispositifs d'aide soient négociés pour ces centres de santé au sein de l'accord national les concernant, prenant en compte les équilibres budgétaires, en attendant la reconnaissance et la valorisation des missions de service public qu'ils remplissent : territorialité, accessibilité financière, soins non programmés et permanence des soins.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Cet amendement, issu d'une proposition de la Mutualité française, vise à doter de dispositifs d'aide les centres de santé, dans le cadre de l'accord conclu entre ceux-ci et l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam).

Une question sous-tend cette proposition : souhaitons-nous soutenir ces centres de santé ? Les difficultés financières auxquels ceux-ci font face sont dues à l'inflation, à l'augmentation des coûts d'énergie et des besoins de santé de la population, mais aussi à leur propre dispositif économique, qu'il convient de revoir et d'aider.

Comme vous, je suis régulièrement interpellée, dans le cadre de mon mandat municipal, pour que la Ville de Paris soutienne ce type de modèle, et nous avons mis en place le dispositif Paris Med' à cette fin.

Ces centres sont un maillon essentiel d'une nouvelle organisation de l'offre de soins, plus décentralisée, que nous saluons. Ils ont une autre qualité majeure : en plus d'être publics et, évidemment, en secteur 1, ils permettent un exercice regroupé, de plus en plus demandé, par les médecins et les professionnels de santé comme par les usagers.

Alors que l'hôpital rencontre de nombreux problèmes, il est très important que ces centres puissent être des soutiens effectifs pour lutter contre la désertification médicale et pour contourner l'effet de silo et l'engorgement propres à l'hôpital public.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Cet amendement vise également à mieux prendre en compte les spécificités des centres de santé, lesquels sont devenus des acteurs incontournables de l'accès aux soins de premier recours, aux côtés d'autres modes d'exercice libéral, par exemple dans des maisons de santé pluriprofessionnelles. Or nous constatons que ce n'est pas encore le cas.

Une mission de l'Igas est en cours pour examiner la diversité de leurs modèles économiques. J'insiste sur ce point, car nombre d'entre eux sont portés par des collectivités territoriales, qui s'impliquent fortement, tant en matière d'investissements que de fonctionnement, pour répondre aux besoins de la population en soins de premier recours.

La situation actuelle ne saurait se prolonger : nous devons nous pencher rapidement et attentivement sur ce dossier, notamment sur les modes de rémunération des professionnels et sur le soutien à apporter aux collectivités. Beaucoup de choses restent à faire pour reconnaître pleinement l'existence de ce mode d'exercice et son utilité.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Ces amendements visent à apporter aux centres de santé non pas un soutien financier de façon générale, mais une aide particulière, dans le cadre de l'accord national les concernant.

Or ces demandes me semblent satisfaites, car des dispositions existent, qui sont susceptibles de couvrir ce besoin.

Ainsi, les accords nationaux peuvent déjà prévoir une rémunération versée en contrepartie du respect d'engagements individualisés. Ceux-ci peuvent porter sur la prescription, la participation à des actions de dépistage et de prévention, la prise en charge des patients souffrant de pathologies cliniques, l'amélioration des pratiques, de la continuité et de la coordination des soins, ainsi que la formation et l'information des professionnels de santé. Le champ est donc vaste.

En contrepartie de ces missions complémentaires, les centres de santé peuvent voir leurs rémunérations modifiées et percevoir des aides.

En conséquence, l'avis de la commission est défavorable.