Intervention de Céline Brulin

Réunion du 16 novembre 2023 à 10h30
Financement de la sécurité sociale pour 2024 — Après l'article 22 ter

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Pour rebondir sur les propos de Mme la rapporteure générale, si une évaluation du dispositif Mon soutien psy, qui a effectivement le mérite d'exister, conduira peut-être à modifier le temps de consultation pour le porter de trente à quarante-cinq minutes, ou pour augmenter le nombre de séances de huit à neuf, j'estime que ce n'est pas ainsi que nous résoudrons le problème sur lequel nous sommes alertés aujourd'hui.

Les structures existantes – les maisons des adolescents, évoquées par Mme la rapporteure générale, les CMP et les CMPP que j'ai évoqués –, qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité, ont besoin d'être soutenues, car certains de nos concitoyens qui s'adressent à ces structures n'obtiennent de rendez-vous que deux ou trois ans plus tard.

Il n'est déjà pas facile socialement, culturellement et humainement de faire une telle démarche lorsque l'on est en état de souffrance psychologique, mais les personnes qui font cette démarche se voient de plus répondre de revenir deux ou trois ans plus tard. Imaginez les dégâts qu'une telle réponse peut causer, mes chers collègues !

Par ailleurs, de l'avis des psychologues – on peut l'entendre – comme des patients, la procédure d'adressage par un médecin traitant ne fonctionne pas. Au regard du phénomène de désertification médicale que nous connaissons et des 6 millions de Français qui n'ont pas ou plus de médecin traitant, le pragmatisme commande de ne plus conditionner une consultation auprès d'un psychologue à l'adressage par un médecin.

Permettre aux psychologues d'accueillir des patients directement serait aussi une manière de reconnaître leur métier et leur statut de professionnels de santé. Et si tel n'est pas votre avis, mes chers collègues, je suggère que nous en débattions.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion