En 2022, le taux de natalité de la France a atteint son niveau le plus bas depuis 1946 ; l'année 2020 avait aussi été marquée par un taux de natalité très faible. Cette baisse semble s'être poursuivie au cours de l'année 2023.
Plusieurs facteurs pourraient l'expliquer. S'il en est un qu'il faut évoquer, au-delà des difficultés économiques et de la peur de l'avenir, c'est la peur du présent.
Il est difficile de devenir parent dans des conditions sereines : manque de médecins spécialisés et de pédiatres, difficultés à obtenir des places en crèche dans certaines villes et dans certains départements, fermetures temporaires ou définitives de nombreuses maternités, etc. Autant de raisons de s'inquiéter d'un taux de natalité qui pourrait ne pas remonter de sitôt !
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a publié en juillet 2021 l'étude La P art des femmes en âge de procréer résidant à plus de 45 minutes d'une maternité augmente entre 2000 et 2017 – une période au cours de laquelle 221 établissements avaient été fermés. Cette étude soulignait que 900 000 femmes habitent à plus d'une demi-heure de route d'une maternité.
Durant l'été 2022, au moins 10 % des maternités étaient en situation de fermeture partielle. Le nombre de ces établissements est passé de 816 en 1995 à 478 en 2020, soit une baisse de 42 %. Avec environ 1, 8 enfant par femme en 2020 et en 2022, nous n'assurons plus le renouvellement de la population.
La situation des maternités nous inquiète. C'est pourquoi nous souhaitons évaluer les conséquences en matière de continuité et d'accès aux soins pour les populations des fermetures de maternités. Nous ne pouvons pas nous contenter de faire des constats et de compter les établissements qui ferment ! Nous avons besoin d'une véritable évaluation des effets de ces fermetures d'établissements.