Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, les questions de lutte contre l'immigration illégale et d'intégration sont devenues pour beaucoup de Français, depuis de longues années, synonymes d'échec et d'impuissance publique. Elles constituent le symbole d'une forme de faillite de l'État.
Il existe un écart entre, d'un côté, un État sur-normé, suradministré, qui a le goût du contrôle permanent dans beaucoup de domaines, et, d'un autre côté, un État qui paraît depuis longtemps démuni et dépassé quand il s'agit d'immigration, donnant le sentiment que ce sujet lui échappe et que, en la matière, nous ne sommes plus souverains ni maîtres de notre destin. C'est cet écart, ce paradoxe, qui nourrit les incompréhensions et parfois les colères chez les Français.