Intervention de Xavier Iacovelli

Réunion du 15 novembre 2023 à 15h00
Financement de la sécurité sociale pour 2024 — Après l'article 10 decies suite

Photo de Xavier IacovelliXavier Iacovelli :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, M. Bonhomme l'a souligné, de 1997 à aujourd'hui, la proportion d'adultes en situation d'obésité ou de surpoids a doublé, passant de 8, 5 % à 17 %, pour atteindre 9 millions de Français. Nous devons collectivement franchir un cap pour inverser cette tendance, qui ne fait que se renforcer année après année, surtout chez les plus jeunes. La proportion d'enfants obèses qui demeurent obèses à l'âge adulte est très préoccupante : passée de 20 % à 50 % avant la puberté, elle atteint 50 % à 70 % lorsque l'obésité persiste après la puberté.

Parallèlement, les coûts directs et indirects de l'obésité sont très élevés : l'OCDE les estime à près de 11 milliards d'euros pour notre système de santé, et même à 43 milliards d'euros si l'on considère les coûts indirects liés à la perte de productivité, au chômage, à l'absentéisme ou encore à un départ prématuré à la retraite.

Nous savons désormais que la principale cause de l'obésité et des maladies associées est directement liée à l'évolution du système alimentaire. J'ai eu l'occasion d'échanger avec le docteur et épidémiologiste Jean-David Zeitoun, qui alerte sur le fait que l'obésité est une maladie d'origine alimentaire et que son traitement public doit donc être alimentaire. Il souligne que nous avons trois ennemis : les calories, la transformation et les produits chimiques, notamment les pesticides. Actuellement, les industriels sont libres d'ajouter à volonté des substances dont les effets néfastes pour la santé sont désormais connus.

C'est pourquoi nous devons adopter une approche publique, légale et économique vis-à-vis des industriels, afin de lutter contre l'obésité par la régulation et la taxation, à l'instar de ce qui a été fait pour le tabac. Cette mesure pourrait s'appuyer sur le Nutriscore, invention française, qui pourrait servir d'outil.

J'entends les observations du ministre sur la question du pouvoir d'achat. Je pense qu'il est crucial de moins taxer les produits alimentaires essentiels et de taxer davantage ceux dont le Nutriscore est mauvais.

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