La séance est ouverte à quinze heures.
Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n’y a pas d’observation ?…
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d’usage.
Madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’ordre du jour appelle les réponses à des questions d’actualité au Gouvernement.
Je vous rappelle que la séance est retransmise en direct sur Public Sénat et sur notre site internet.
Au nom du bureau du Sénat, j’appelle chacun de vous, mes chers collègues, mesdames, messieurs les ministres, à observer au cours de nos échanges l’une des valeurs essentielles du Sénat, le respect, qu’il s’agisse du respect des uns et des autres ou de celui du temps de parole.
M. le président. La parole est à M. Pascal Allizard, pour le groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Franck Menonville applaudit également.
Ce fut un bel événement de cohésion nationale, bien que j'aie regretté, comme d'autres, l'absence du président Macron.
L'attaque du Hamas survenue le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a frappé le monde d'effroi. Plus de 2 000 terroristes islamistes ont assassiné méthodiquement 1 200 personnes et capturé 240 otages. En outre, 40 de nos compatriotes sont morts et 8 sont portés disparus, dont certains sont détenus en otage.
Dans ce contexte dramatique, la sinueuse stratégie française déroute les Français, comme nos partenaires internationaux. Après avoir rappelé la ligne de la France, le chef de l'État a enchaîné les initiatives controversées.
Aujourd'hui, c'est autour d'un éventuel cessez-le-feu, qui pourrait être mis à profit par les terroristes, que les incompréhensions se cristallisent.
Nos diplomates les plus chevronnés expriment des doutes et inquiétudes. Même une certaine presse, qui vous est habituellement favorable, exprime ses graves réserves.
Monsieur le ministre, ma question est simple : quelle cohérence dans tout cela ? Quelle initiative d'envergure, concertée et expliquée, la France compte-t-elle enfin promouvoir pour sortir de cette crise ?
M. Pascal Allizard . Monsieur le président, madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, face à la situation actuelle, je tenais à saluer l’initiative d’une marche contre l’antisémitisme lancée par le président Larcher et la présidente Braun-Pivet.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Hervé Maurey applaudit également.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes INDEP, RDPI, RDSE, UC, GEST et SER.
La parole est à M. le ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l'attractivité et des Français de l'étranger.
Ce fut un bel événement de cohésion nationale, bien que j’aie regretté, comme d’autres, l’absence du président Macron.
L’attaque du Hamas survenue le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a frappé le monde d’effroi. Plus de 2 000 terroristes islamistes ont assassiné méthodiquement 1 200 personnes et capturé 240 otages. En outre, 40 de nos compatriotes sont morts et 8 sont portés disparus, dont certains sont détenus en otage.
Dans ce contexte dramatique, la sinueuse stratégie française déroute les Français, comme nos partenaires internationaux. Après avoir rappelé la ligne de la France, le chef de l’État a enchaîné les initiatives controversées.
Aujourd’hui, c’est autour d’un éventuel cessez-le-feu, qui pourrait être mis à profit par les terroristes, que les incompréhensions se cristallisent.
Nos diplomates les plus chevronnés expriment des doutes et inquiétudes. Même une certaine presse, qui vous est habituellement favorable, exprime ses graves réserves.
Monsieur le ministre, ma question est simple : quelle cohérence dans tout cela ? Quelle initiative d’envergure, concertée et expliquée, la France compte-t-elle enfin promouvoir pour sortir de cette crise ?
M. Olivier Becht, ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur, de l'attractivité et des Français de l'étranger. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Pascal Allizard, la position de la France est claire depuis le 7 octobre, date de l'attaque du Hamas contre Israël.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Hervé Maurey applaudit également.
Marques d'ironie sur les travées du groupe Les Républicains.
La parole est à M. le ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger.
M. Olivier Becht, ministre délégué auprès de la ministre de l ’ Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur, de l ’ attractivité et des Français de l ’ étranger. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Pascal Allizard, la position de la France est claire depuis le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas contre Israël.
Nous avons bien évidemment condamné cette attaque et affirmé le droit d'Israël à se défendre légitimement dans le cadre du respect du droit international et du droit humanitaire.
Nous avons demandé la libération immédiate et sans condition de l'ensemble des otages.
Marques d ’ ironie sur les travées du groupe Les Républicains.
Nous n'avons jamais assimilé le Hamas au peuple palestinien. Nous avons organisé ici même, à Paris, une conférence humanitaire pour Gaza, qui a permis de réunir 1 milliard d'euros d'aide humanitaire, et demandé que cette aide soit acheminée directement vers Gaza.
Nous mettons tout en œuvre, sur un plan sécuritaire, pour éviter que la région ne s'embrase. Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, qui accompagne aujourd'hui le chef de l'État en Suisse…
Nous avons bien évidemment condamné cette attaque et affirmé le droit d’Israël à se défendre légitimement dans le cadre du respect du droit international et du droit humanitaire.
Nous avons demandé la libération immédiate et sans condition de l’ensemble des otages.
… et dont je vous prie de bien vouloir excuser l'absence, a effectué deux visites sur place.
M. Sébastien Lecornu, ministre des armées, est en ce moment même dans les pays du Golfe, pour travailler à cette action diplomatique et éviter une extension du conflit.
Nous travaillons également sur le plan humanitaire pour que cette aide soit acheminée vers Gaza.
Enfin, nous travaillons sur le plan politique pour être à même, lorsque la trêve humanitaire que nous demandons aura débouché sur un cessez-le-feu, de reprendre un processus visant à permettre la coexistence du peuple palestinien et de l'État d'Israël. Cette solution à deux États est la seule qui permette à ces deux peuples de vivre en paix et en sécurité, l'un à côté de l'autre.
Nous n’avons jamais assimilé le Hamas au peuple palestinien. Nous avons organisé ici même, à Paris, une conférence humanitaire pour Gaza, qui a permis de réunir 1 milliard d’euros d’aide humanitaire, et demandé que cette aide soit acheminée directement vers Gaza.
Nous mettons tout en œuvre, sur un plan sécuritaire, pour éviter que la région ne s’embrase. Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, qui accompagne aujourd’hui le chef de l’État en Suisse…
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.
… et dont je vous prie de bien vouloir excuser l’absence, a effectué deux visites sur place.
M. Sébastien Lecornu, ministre des armées, est en ce moment même dans les pays du Golfe, pour travailler à cette action diplomatique et éviter une extension du conflit.
Nous travaillons également sur le plan humanitaire pour que cette aide soit acheminée vers Gaza.
Enfin, nous travaillons sur le plan politique pour être à même, lorsque la trêve humanitaire que nous demandons aura débouché sur un cessez-le-feu, de reprendre un processus visant à permettre la coexistence du peuple palestinien et de l’État d’Israël. Cette solution à deux États est la seule qui permette à ces deux peuples de vivre en paix et en sécurité, l’un à côté de l’autre.
M. Pascal Allizard . Monsieur le ministre, la diplomatie gaullienne, c'est être en capacité de parler à tout le monde et non dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Olivier Henno applaudit également.
Faire cavalier seul et donner des leçons de morale : nous appliquons les recettes qui nous ont malheureusement tant desservis dans l'Union européenne et sur le plan international. Dernièrement, les relations se sont tendues avec les Israéliens, en raison de déclarations ambiguës du chef de l'État. Quant aux pays arabes, ils n'ont fait que nous recevoir poliment.
Selon moi, ce n'est pas notre outil diplomatique qui est en cause, mais le pilotage politique au plus haut niveau.
M. Pascal Allizard . Monsieur le ministre, la diplomatie gaullienne, c’est être en capacité de parler à tout le monde et non dire à chacun ce qu’il a envie d’entendre.
M. Pascal Allizard . Monsieur le ministre, la diplomatie gaullienne, c’est être capable de parler à tout le monde et non dire à chacun ce qu’il a envie d’entendre.
Vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Olivier Henno applaudit également.
Faire cavalier seul et donner des leçons de morale : nous appliquons les recettes qui nous ont malheureusement tant desservis dans l’Union européenne et sur le plan international. Dernièrement, les relations se sont tendues avec les Israéliens, en raison de déclarations ambiguës du chef de l’État. Quant aux pays arabes, ils n’ont fait que nous recevoir poliment.
Selon moi, ce n’est pas notre outil diplomatique qui est en cause, mais le pilotage politique au plus haut niveau.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Hier matin, monsieur le ministre, vous avez annoncé un accord entre l'État et EDF sur le prix de l'électricité nucléaire. Cet accord est d'une importance majeure pour nos concitoyens, mais aussi pour nos entreprises et nos collectivités.
En effet, EDF s'y engage à vendre son électricité nucléaire à un prix évalué à 70 euros le mégawattheure en moyenne.
Après un an de négociations intenses et après avoir obtenu gain de cause au niveau européen sur la décorrélation du coût de l'électricité de celui des énergies fossiles, notamment du gaz, la France reprend enfin le contrôle sur les prix de l'électricité.
De plus, alors que la régulation actuelle ne portait que sur un tiers de la production, ce nouvel accord concerne l'intégralité de l'électricité produite, ce qui permet à EDF de gagner en visibilité, facteur essentiel pour un acteur industriel, comme pour nos concitoyens et nos collectivités.
Par ailleurs, je me réjouis que le tarif réglementé de vente soit préservé pour les ménages et les TPE, tout comme je me félicite de sa simplification, grâce à la suppression du seuil de 36 kilovoltampères.
Si les raisons d'applaudir une telle entente sont nombreuses, force est de constater que nous devons apporter des précisions aux consommateurs.
Ainsi, monsieur le ministre, quel sera l'impact de cet accord sur la facture de nos concitoyens et des entreprises en 2025 ?
Enfin, si ce pacte permet de préserver la situation financière d'EDF, comment s'appliquera-t-il aux opérateurs alternatifs ? §
retombées de l’accord conclu sur l’électricité
Il est là ! et autres exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.
M. le président. La parole est à M. Bernard Buis, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
(Nouvelles exclamations sur les mêmes travées.) Je ne suis donc jamais aussi heureux que lorsque je suis au Sénat !
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.
Sourires.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Hier matin, monsieur le ministre, vous avez annoncé un accord entre l’État et EDF sur le prix de l’électricité nucléaire. Cet accord est d’une importance majeure pour nos concitoyens, mais aussi pour nos entreprises et nos collectivités.
En effet, EDF s’y engage à vendre son électricité nucléaire à un prix évalué à 70 euros le mégawattheure en moyenne.
Après un an de négociations intenses et après avoir obtenu gain de cause au niveau européen sur la décorrélation du coût de l’électricité de celui des énergies fossiles, notamment du gaz, la France reprend enfin le contrôle sur les prix de l’électricité.
De plus, alors que la régulation actuelle ne portait que sur un tiers de la production, ce nouvel accord concerne l’intégralité de l’électricité produite, ce qui permet à EDF de gagner en visibilité, facteur essentiel pour un acteur industriel, comme pour nos concitoyens et nos collectivités.
Par ailleurs, je me réjouis que le tarif réglementé de vente soit préservé pour les ménages et les TPE, tout comme je me félicite de sa simplification, grâce à la suppression du seuil de 36 kilovoltampères.
Si les raisons d’applaudir une telle entente sont nombreuses, force est de constater que nous devons apporter des précisions aux consommateurs.
Ainsi, monsieur le ministre, quel sera l’impact de cet accord sur la facture de nos concitoyens et des entreprises en 2025 ?
Enfin, si ce pacte permet de préserver la situation financière d’EDF, comment s’appliquera-t-il aux opérateurs alternatifs ?
Monsieur le sénateur Buis, je suis heureux de vous retrouver ! Nous avons en effet passé près de deux heures ensemble, hier, à la commission des affaires économiques du Sénat, dans le cadre d'une réunion particulièrement constructive et efficace. §
Cet accord, vous l'avez parfaitement souligné, monsieur le sénateur, est stratégique pour la nation française. Il me faut tout d'abord rendre hommage à l'action d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, qui a permis d'aboutir à un premier accord en Europe permettant de découpler définitivement les prix de l'électricité en France des prix du gaz.
Je le précise : l'accord conclu avec EDF ne s'appliquera qu'à compter du 1er janvier 2026. La situation restera donc inchangée en 2025, pour les ménages comme pour les entreprises.
En outre, vous l'avez dit, monsieur le sénateur, l'immense intérêt de cet accord est qu'il s'applique sur 100 % de la production électrique nucléaire d'EDF.
(Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) Pour une fois que je vous vois, j'en profite pour vous parler avec amitié…
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.
Sourires sur les mêmes travées.
M. le président. La parole est à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Ainsi, quand j'entends, à la radio ou à la télévision, des comparaisons entre le tarif actuel de 42 euros le mégawattheure et celui de demain à 70 euros le mégawattheure, je comprends l'inquiétude des entrepreneurs, des industriels et des ménages, qui redoutent une augmentation de leur facture de plus de 60 %. Mais le tarif de 42 euros le mégawattheure porte sur un tiers de la production, alors que celui de 70 euros porte sur 100 % de la production. À la boulangerie, le gâteau entier est plus cher qu'une seule part ! §
En premier lieu, cet accord garantit la compétitivité de nos entreprises industrielles grâce à l'un des prix les plus compétitifs de tous les pays européens. C'était notre priorité absolue.
En deuxième lieu, il garantit la stabilité aux ménages – c'était notre deuxième priorité. Il n'y aura pas de ressaut entre fin 2025 et début 2026, puisque les prix seront étalés dans le temps. Nous ne voulons pas que les ménages connaissent de nouveau une explosion des prix comme celle qu'ils ont connue pendant la crise énergétique.
Enfin, en troisième lieu, cet accord garantit la rentabilité d'EDF : ce n'est pas parce qu'elle est à 100 % publique qu'EDF doit perdre de l'argent.
Conformément aux souhaits des sénateurs, les tarifs régulés s'appliqueront désormais à toutes les TPE, quelle que soit leur puissance, même si elles sont au-dessus de 36 kilovoltampères. §
Il est là ! et autres exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.
(Nouvelles exclamations sur les mêmes travées.) Je ne suis donc jamais aussi heureux que lorsque je suis au Sénat !
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la France entière est traumatisée par la multiplication des actes antisémites dans notre pays. Ceux-ci appellent une condamnation unanime.
Je profite de cette question pour vous remercier, monsieur le président, d'avoir pris l'initiative, avec la présidente de l'Assemblée nationale, d'organiser la marche contre l'antisémitisme et pour la République, dimanche dernier, qui fut un réel succès.
Monsieur le sénateur Buis, je suis heureux de vous retrouver ! Nous avons en effet passé près de deux heures ensemble, hier, à la commission des affaires économiques du Sénat, dans le cadre d’une réunion particulièrement constructive et efficace. §
Cet accord, vous l’avez parfaitement souligné, monsieur le sénateur, est stratégique pour la nation française. Il me faut tout d’abord rendre hommage à l’action d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, qui a permis d’aboutir à un premier accord en Europe permettant de découpler définitivement les prix de l’électricité en France des prix du gaz.
Je le précise : l’accord conclu avec EDF ne s’appliquera qu’à compter du 1er janvier 2026. La situation restera donc inchangée en 2025, pour les ménages comme pour les entreprises.
En outre, vous l’avez dit, monsieur le sénateur, l’immense intérêt de cet accord est qu’il s’applique sur 100 % de la production électrique nucléaire d’EDF.
(Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) Pour une fois que je vous vois, j’en profite pour vous parler avec amitié…
Nous ne devons pas tolérer le cancer de la haine au sein de notre Nation. Ce cancer n'est, hélas !, pas nouveau. Nous le pensions en rémission, mais les événements au Proche-Orient le mois dernier ont entraîné une forte résurgence de ces actes.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous donner le bilan exact de ces agressions ? Combien ont fait l'objet de poursuites et de condamnations ? Les Français ont besoin de savoir ; ils attendent de la fermeté dans la réponse judiciaire.
Parallèlement, par des incitations à la haine relayées sur les réseaux sociaux, des puissances étrangères tentent de déstabiliser notre pays. L'affaire des couples moldaves peignant des étoiles de David sur des immeubles en est la dernière illustration.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire pourquoi les intéressés, qui ont simplement été expulsés, n'ont pas fait l'objet de poursuites pénales ? Que savez-vous de leurs commanditaires ? La presse semble unanimement désigner les services de renseignement russes. Des actions similaires de ces mêmes services ont-elles été identifiées ces dernières années ? Si cette piste est confirmée, des conséquences diplomatiques en seront-elles tirées ?
La désinformation et les manœuvres de la cyberguerre sont en train de tuer la démocratie. Nous en sommes depuis longtemps déjà la cible, tant à l'étranger que sur notre propre sol. Il nous faut répondre. Comment le Gouvernement lutte-t-il contre les tentatives étrangères de désinformation ? §
Ainsi, quand j’entends, à la radio ou à la télévision, des comparaisons entre le tarif actuel de 42 euros le mégawattheure et celui de demain à 70 euros le mégawattheure, je comprends l’inquiétude des entrepreneurs, des industriels et des ménages, qui redoutent une augmentation de leur facture de plus de 60 %. Mais le tarif de 42 euros le mégawattheure porte sur un tiers de la production, alors que celui de 70 euros porte sur 100 % de la production. À la boulangerie, le gâteau entier est plus cher qu’une seule part ! §
En premier lieu, cet accord garantit la compétitivité de nos entreprises industrielles grâce à l’un des prix les plus compétitifs de tous les pays européens. C’était notre priorité absolue.
En deuxième lieu, il garantit la stabilité aux ménages – c’était notre deuxième priorité. Il n’y aura pas de ressaut entre fin 2025 et début 2026, puisque les prix seront étalés dans le temps. Nous ne voulons pas que les ménages connaissent de nouveau une explosion des prix comme celle qu’ils ont connue pendant la crise énergétique.
Enfin, en troisième lieu, cet accord garantit la rentabilité d’EDF : ce n’est pas parce qu’elle est à 100 % publique qu’EDF doit perdre de l’argent.
Conformément aux souhaits des sénateurs, les tarifs régulés s’appliqueront désormais à toutes les TPE, quelle que soit leur puissance, même si elles sont au-dessus de 36 kilovoltampères.
Monsieur le sénateur, effectivement, depuis le 7 octobre dernier – mais aussi depuis le 1er janvier de cette année –, les actes ou événements antisémites se sont multipliés.
À l'heure où je vous parle, les forces de l'ordre ont recensé 1 762 événements ou actes antisémites. Plus de 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans les 950 lieux que les Français de confession juive fréquentent, notamment les écoles ou les synagogues.
Ces événements ont donné lieu à 571 interpellations, dont 130 d'étrangers. Les 45 étrangers qui se trouvaient en situation irrégulière ont tous été placés dans des centres de rétention administrative, en attendant leur expulsion du territoire national. Les autres étrangers se sont vu systématiquement retirer, à ma demande, leur titre de séjour.
Par ailleurs, on a dénombré 8 952 signalements sur Pharos, la plateforme numérique du ministère de l'intérieur, qui ont donné lieu à 350 judiciarisations.
Vous m'interrogez sur cette affaire de couples moldaves, auteurs de graffitis représentant des étoiles de David réalisés sur un certain nombre de maisons ou d'appartements, dans lesquels des Français de confession juive habiteraient. Les deux couples ont quitté le territoire national. Le premier a été interpellé et expulsé, après des interrogatoires. Des éléments extrêmement précis nous amènent à penser qu'un commanditaire étranger est en responsabilité dans cette situation.
Une information judiciaire a été ouverte, ce qui implique des poursuites pénales. Qu'il s'agisse des commanditaires étrangers ou des personnes ayant été expulsées du territoire national, les services d'enquête désignés par les juges d'instruction seront des services d'enquête spécialisés, ce qui répond en partie, je crois, à votre question concernant des ingérences étrangères soupçonnées par l'État.
Par ailleurs, d'autres graffitis représentant des étoiles de David ou des croix gammées ont pour auteur non pas des étrangers, mais bien des antisémites organisés, qui sont interpellés et déférés au parquet. §
Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée des collectivités territoriales et de la ruralité.
Madame la ministre, vendredi dernier, vous assistiez, avec Mme la Première ministre, aux assises des départements de France. Vous avez tenté de les rassurer tant sur leurs moyens que sur leur avenir institutionnel, troublé par la nouvelle mission Woerth.
Force est de le constater, l'effort consenti par votre gouvernement ne répond pas totalement aux besoins exprimés par les départements, qui, à la défaveur d'un terrible effet ciseaux, traversent une grave crise financière liée à la contraction des « frais de notaires », les DMTO, les droits de mutation à titre onéreux, et à l'augmentation des dépenses sociales.
Vous avez rappelé le rôle indispensable des départements. Il s'agit aujourd'hui de les soutenir, pour maintenir, in fine, la démocratie locale et leurs investissements. À défaut, vous risqueriez de mettre à mal tout l'édifice solidaire de notre décentralisation. Je pense bien sûr aux Ehpad, les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, aux SDIS, les services départementaux d'incendie et de secours, aux centres de PMI, la protection maternelle et infantile, aux collèges et aux services de soins à domicile, tant de services indispensables à notre quotidien, dans nos territoires.
Fraîchement élu dans le Lot-et-Garonne et ancien vice-président du département, je demeure attaché à cette collectivité de proximité, qui supplée les services de l'État, notamment dans les zones rurales.
Madame la ministre, comptez-vous intégrer aux projets de loi financiers en cours d'examen des mesures plus que significatives pour permettre aux départements de retrouver leur autonomie financière et d'assurer sereinement leurs missions de solidarité ? §
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Michel Masset, vous faites référence à l'interpellation faite à la Première ministre par M. François Sauvadet, vendredi dernier, en clôture du congrès annuel de l'Assemblée des départements de France.
Cette interpellation traduit une inquiétude, celle de la disparition de l'échelon départemental, que j'ai, comme vous, perçue.
Le Président de la République s'interroge tout simplement sur le millefeuille territorial. Il a ainsi engagé une réflexion sur notre organisation territoriale et confié une mission parlementaire à Éric Woerth. §
Ces travaux tiendront compte de l'importance de l'échelon départemental, à une époque où nos concitoyens réclament de la proximité en toute chose.
Notre gouvernement a montré qu'il avait le souci de maintenir cette proximité et de la recréer là où elle n'existe pas suffisamment ou bien là où elle n'existe plus. Sur bien des sujets – aménagement du territoire, politique sociale, transition écologique et service public –, la maille départementale est une maille pertinente, qui permet de travailler à l'échelle d'un territoire cohérent tout en conservant une capacité d'action de proximité à laquelle nous sommes extrêmement attachés.
Notre réflexion se fera donc à l'aune du rôle essentiel des départements dans l'actuelle organisation territoriale. J'en suis convaincue, tout comme l'est la Première ministre, qui sait apprécier la juste contribution des départements à la vitalité des territoires, comme elle l'a souligné vendredi dernier.
Permettez-moi de rappeler, avant de conclure, le soutien financier que le Gouvernement a débloqué en faveur des départements : 150 millions d'euros pour l'autonomie, 100 millions d'euros pour répondre à la problématique des mineurs non accompagnés et 100 millions d'euros pour les départements en situation de fragilité. Oui, monsieur le sénateur, nous veillons sur nos départements.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la France entière est traumatisée par la multiplication des actes antisémites dans notre pays. Ceux-ci appellent une condamnation unanime.
Je profite de cette question pour vous remercier, monsieur le président, d’avoir pris l’initiative, avec la présidente de l’Assemblée nationale, d’organiser la marche contre l’antisémitisme et pour la République, dimanche dernier, qui fut un réel succès.
Nous ne devons pas tolérer le cancer de la haine au sein de notre Nation. Ce cancer n’est, hélas !, pas nouveau. Nous le pensions en rémission, mais les événements au Proche-Orient le mois dernier ont entraîné une forte résurgence de ces actes.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous donner le bilan exact de ces agressions ? Combien ont fait l’objet de poursuites et de condamnations ? Les Français ont besoin de savoir ; ils attendent de la fermeté dans la réponse judiciaire.
Parallèlement, par des incitations à la haine relayées sur les réseaux sociaux, des puissances étrangères tentent de déstabiliser notre pays. L’affaire des couples moldaves peignant des étoiles de David sur des immeubles en est la dernière illustration.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire pourquoi les intéressés, qui ont simplement été expulsés, n’ont pas fait l’objet de poursuites pénales ? Que savez-vous de leurs commanditaires ? La presse semble unanimement désigner les services de renseignement russes. Des actions similaires de ces mêmes services ont-elles été identifiées ces dernières années ? Si cette piste est confirmée, des conséquences diplomatiques en seront-elles tirées ?
La désinformation et les manœuvres de la cyberguerre sont en train de tuer la démocratie. Nous en sommes depuis longtemps déjà la cible, tant à l’étranger que sur notre propre sol. Il nous faut répondre. Comment le Gouvernement lutte-t-il contre les tentatives étrangères de désinformation ?
Vous le savez, madame la ministre, les départements sont des collectivités essentielles pour l'équilibre de nos territoires. Premiers financeurs de la solidarité, premiers aménageurs, ils sont aujourd'hui les acteurs publics locaux reconnus de l'égalité et du maintien des services publics.
Rétablir l'autonomie financière des départements est un enjeu qui dépasse le seul échelon départemental.
J'espère votre soutien plein et entier au maintien des départements au sein de l'architecture territoriale, afin de « figer » les territoires actuels.
Monsieur le sénateur, effectivement, depuis le 7 octobre dernier – mais aussi depuis le 1er janvier de cette année –, les actes ou événements antisémites se sont multipliés.
À l’heure où je vous parle, les forces de l’ordre ont recensé 1 762 événements ou actes antisémites. Plus de 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans les 950 lieux que les Français de confession juive fréquentent, notamment les écoles ou les synagogues.
Ces événements ont donné lieu à 571 interpellations, dont 130 d’étrangers. Les 45 étrangers qui se trouvaient en situation irrégulière ont tous été placés dans des centres de rétention administrative, en attendant leur expulsion du territoire national. Les autres étrangers se sont vu systématiquement retirer, à ma demande, leur titre de séjour.
Par ailleurs, on a dénombré 8 952 signalements sur Pharos, la plateforme numérique du ministère de l’intérieur, qui ont donné lieu à 350 judiciarisations.
Vous m’interrogez sur cette affaire de couples moldaves, auteurs de graffitis représentant des étoiles de David réalisés sur un certain nombre de maisons ou d’appartements, dans lesquels des Français de confession juive habiteraient. Les deux couples ont quitté le territoire national. Le premier a été interpellé et expulsé, après des interrogatoires. Des éléments extrêmement précis nous amènent à penser qu’un commanditaire étranger est en responsabilité dans cette situation.
Une information judiciaire a été ouverte, ce qui implique des poursuites pénales. Qu’il s’agisse des commanditaires étrangers ou des personnes ayant été expulsées du territoire national, les services d’enquête désignés par les juges d’instruction seront des services d’enquête spécialisés, ce qui répond en partie, je crois, à votre question concernant des ingérences étrangères soupçonnées par l’État.
Par ailleurs, d’autres graffitis représentant des étoiles de David ou des croix gammées ont pour auteur non pas des étrangers, mais bien des antisémites organisés, qui sont interpellés et déférés au parquet.
Monsieur le sénateur, en effet, depuis le 7 octobre dernier – mais aussi depuis le 1er janvier de cette année –, les actes ou événements antisémites se sont multipliés.
À l’heure où je vous parle, les forces de l’ordre ont recensé 1 762 événements ou actes antisémites. Plus de 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans les 950 lieux que les Français de confession juive fréquentent, notamment les écoles ou les synagogues.
Ces événements ont donné lieu à 571 interpellations, dont 130 d’étrangers. Les 45 étrangers qui se trouvaient en situation irrégulière ont tous été placés dans des centres de rétention administrative, en attendant leur expulsion du territoire national. Les autres étrangers se sont vu systématiquement retirer, à ma demande, leur titre de séjour.
Par ailleurs, on a dénombré 8 952 signalements sur Pharos, la plateforme numérique du ministère de l’intérieur, qui ont donné lieu à 350 judiciarisations.
Vous m’interrogez sur cette affaire de couples moldaves, auteurs de graffitis représentant des étoiles de David réalisés sur un certain nombre de maisons ou d’appartements, dans lesquels des Français de confession juive habiteraient. Les deux couples ont quitté le territoire national. Le premier a été interpellé et expulsé, après des interrogatoires. Des éléments extrêmement précis nous amènent à penser qu’un commanditaire étranger est en responsabilité dans cette situation.
Une information judiciaire a été ouverte, ce qui implique des poursuites pénales. Qu’il s’agisse des commanditaires étrangers ou des personnes ayant été expulsées du territoire national, les services d’enquête désignés par les juges d’instruction seront des services d’enquête spécialisés, ce qui répond en partie, je crois, à votre question concernant des ingérences étrangères soupçonnées par l’État.
Par ailleurs, d’autres graffitis représentant des étoiles de David ou des croix gammées ont pour auteur non pas des étrangers, mais bien des antisémites organisés, qui sont interpellés et déférés au parquet.
Monsieur le président, madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous examinons cette semaine le budget de la sécurité sociale.
Le Gouvernement nous présente un budget en déficit de 8 milliards d'euros en 2023, de 11 milliards d'euros en 2024 et de 17 milliards d'euros en 2027. Une telle trajectoire est totalement inédite, alors même que la crise sanitaire et ses effets sont derrière nous.
Ma question est très simple : pourquoi n'êtes-vous pas capables de remettre les finances sociales à l'équilibre ? Avez-vous baissé les bras ? Avez-vous renoncé ?
Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.
Ma question s’adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l’intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée des collectivités territoriales et de la ruralité.
Madame la ministre, vendredi dernier, vous assistiez, avec Mme la Première ministre, aux assises des départements de France. Vous avez tenté de les rassurer tant sur leurs moyens que sur leur avenir institutionnel, troublé par la nouvelle mission Woerth.
Force est de le constater, l’effort consenti par votre gouvernement ne répond pas totalement aux besoins exprimés par les départements, qui, à la défaveur d’un terrible effet ciseaux, traversent une grave crise financière liée à la contraction des « frais de notaires », les DMTO, les droits de mutation à titre onéreux, et à l’augmentation des dépenses sociales.
Vous avez rappelé le rôle indispensable des départements. Il s’agit aujourd’hui de les soutenir, pour maintenir, in fine, la démocratie locale et leurs investissements. À défaut, vous risqueriez de mettre à mal tout l’édifice solidaire de notre décentralisation. Je pense bien sûr aux Ehpad, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, aux SDIS, les services départementaux d’incendie et de secours, aux centres de PMI, la protection maternelle et infantile, aux collèges et aux services de soins à domicile, tant de services indispensables à notre quotidien, dans nos territoires.
Fraîchement élu dans le Lot-et-Garonne et ancien vice-président du département, je demeure attaché à cette collectivité de proximité, qui supplée les services de l’État, notamment dans les zones rurales.
Madame la ministre, comptez-vous intégrer aux projets de loi financiers en cours d’examen des mesures plus que significatives pour permettre aux départements de retrouver leur autonomie financière et d’assurer sereinement leurs missions de solidarité ?
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Bernard Jomier, le Gouvernement présente en effet un projet de loi de financement de la sécurité sociale visant à ramener le déficit de la branche maladie, qui était de 22 milliards l'an dernier, à 8, 8 milliards d'euros, sur un total de 255 milliards d'euros de dépenses.
Vos collègues qui siègent à la commission des finances seraient sans doute heureux de faire face à un tel ratio de déficit…
Toutefois, vous avez raison, un déficit plus lourd dans la durée n'est pas soutenable. L'assurance maladie appartient non pas à l'État, mais aux assurés. Elle est gérée par les partenaires sociaux, le Gouvernement n'en est que le garant.
C'est la raison pour laquelle nous avançons, dans le cadre de l'examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, comme je l'ai souligné au cours de la discussion générale, sur une ligne de crête, ce qui nous vaut des critiques de part et d'autre.
Il s'agit à la fois de renforcer les moyens dans le champ de la prévention, d'assurer l'augmentation des rémunérations des soignants et de financer le Ségur de la santé, tout en ralentissant la dynamique de certaines dépenses, notamment des soins de ville et des médicaments, lesquels ont augmenté l'an dernier de 7 %.
À l'heure où je vous parle, monsieur le sénateur, les discussions entre les médecins et l'assurance maladie sont en train de reprendre. L'un des axes majeurs réconciliant, selon moi, les objectifs de santé publique et les objectifs de finances publiques est celui de la pertinence des soins, sur lequel tous les syndicats de médecins, quelle que soit leur composition ou leur sociologie, sont prêts à s'engager. C'est sur ce sujet que se rejoignent santé publique et maîtrise de nos dépenses.
Par ailleurs, le financement de la prévention doit sans doute faire l'objet d'une réflexion plus large : quand nous achetons cette année des vaccins contre les infections à papillomavirus humains, ou « vaccin HPV », nous permettons d'éviter des cancers dans trente ans.
Nous sommes prêts à ouvrir le débat sur le financement de la prévention.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Michel Masset, vous faites référence à l’interpellation faite à la Première ministre par M. François Sauvadet, vendredi dernier, en clôture du congrès annuel de l’Assemblée des départements de France.
Cette interpellation traduit une inquiétude, celle de la disparition de l’échelon départemental, que j’ai, comme vous, perçue.
Le Président de la République s’interroge tout simplement sur le millefeuille territorial. Il a ainsi engagé une réflexion sur notre organisation territoriale et confié une mission parlementaire à Éric Woerth.
Ces travaux tiendront compte de l’importance de l’échelon départemental, à une époque où nos concitoyens réclament de la proximité en toute chose.
Notre gouvernement a montré qu’il avait le souci de maintenir cette proximité et de la recréer là où elle n’existe pas suffisamment ou bien là où elle n’existe plus. Sur bien des sujets – aménagement du territoire, politique sociale, transition écologique et service public –, la maille départementale est une maille pertinente, qui permet de travailler à l’échelle d’un territoire cohérent tout en conservant une capacité d’action de proximité à laquelle nous sommes extrêmement attachés.
Notre réflexion se fera donc à l’aune du rôle essentiel des départements dans l’actuelle organisation territoriale. J’en suis convaincue, tout comme l’est la Première ministre, qui sait apprécier la juste contribution des départements à la vitalité des territoires, comme elle l’a souligné vendredi dernier.
Permettez-moi de rappeler, avant de conclure, le soutien financier que le Gouvernement a débloqué en faveur des départements : 150 millions d’euros pour l’autonomie, 100 millions d’euros pour répondre à la problématique des mineurs non accompagnés et 100 millions d’euros pour les départements en situation de fragilité. Oui, monsieur le sénateur, nous veillons sur nos départements.
Je n'ai entendu dans vos propos aucune volonté de suivre une trajectoire de retour à l'équilibre.
En 2027, quand il achèvera son deuxième mandat, le chef de l'État laissera les finances sociales largement plus dégradées qu'à son arrivée.
On pourrait accepter ces déficits si les indicateurs de santé du pays s'amélioraient, mais nous reculons de la sixième à la treizième place en termes d'espérance de vie à la naissance et la mortalité infantile progresse ! On pourrait accepter des déficits si l'hôpital allait mieux qu'il y a cinq ou six ans, mais l'hôpital se dégrade, les personnels s'en vont et l'offre de soins se contracte. On pourrait accepter des déficits si nos concitoyens, sur tout le territoire, avaient accès aux soins de proximité et à un médecin généraliste, mais les déserts médicaux se répandent et les pénuries s'accroissent.
Vous êtes donc en échec : ce sont des vagues de mauvais résultats dans un océan de déficit. Monsieur le ministre, votre gouvernement gère mal la sécurité sociale.
Vous le savez, madame la ministre, les départements sont des collectivités essentielles pour l’équilibre de nos territoires. Premiers financeurs de la solidarité, premiers aménageurs, ils sont aujourd’hui les acteurs publics locaux reconnus de l’égalité et du maintien des services publics.
Rétablir l’autonomie financière des départements est un enjeu qui dépasse le seul échelon départemental.
J’espère votre soutien plein et entier au maintien des départements au sein de l’architecture territoriale, afin de « figer » les territoires actuels.
Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.
Monsieur le ministre, le Pas-de-Calais connaît depuis deux semaines les inondations les plus catastrophiques du siècle. Plus d'un tiers des communes sont touchées : habitations, entreprises, exploitations agricoles ou bâtiments publics.
Je tiens à saluer l'immense courant de solidarité de tout le pays, qui apporte un peu de chaleur aux populations dans ce moment dramatique. Les élus locaux, en particulier les maires, si souvent décriés et découragés, qui s'impliquent aux côtés des sinistrés, jour et nuit, font une fois de plus la démonstration de leur dévouement. Ils souhaitent une simplification des procédures qui leur permettrait d'intervenir, entre autres, en matière d'entretien des marais et des fossés.
Merci à tous ces volontaires – anonymes, associations, pompiers, sécurité civile, agents communaux et services de l'État – qui font un travail admirable.
Hier, la visite du Président de la République nous a donné l'espoir d'une implication durable de l'État. Les premiers actes attendus par la population pour résoudre les problèmes ont été posés.
Les 50 millions d'euros d'aide d'urgence sont un premier pas. Toutefois, à l'évidence, nonobstant la participation des assurances, les investissements nécessaires pour reconstruire, puis prévenir de telles catastrophes, feront exploser cette enveloppe.
C'est d'un véritable plan Marshall pour le Pas-de-Calais dont nous avons besoin, monsieur le ministre.
L'immensité des problèmes à résoudre, le relogement de nos populations dans le désespoir ne doivent pas nous exonérer de premières réflexions sur les mesures structurelles nécessaires. Je pense notamment à la création de bassins de rétention d'eau, à l'entretien des écluses, des pompes et des wateringues…
Offrons rapidement des perspectives, posons les premiers actes, faute de quoi des entreprises partiront, des agriculteurs jetteront l'éponge et la désespérance s'ancrera dans la population.
Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous éclairer sur la réflexion de l'État et la réponse qu'il entend apporter aux propositions du président de la région des Hauts-de-France et du président du département du Pas-de-Calais ? §
Madame la sénatrice, avec Christophe Béchu, nous nous sommes rendus dès le premier jour dans votre département, dans notre région. Puis sont venus le Président de la République, Christophe Béchu et le ministre de l'agriculture.
Face à des inondations extrêmement impressionnantes faisant suite à une tempête ayant touché l'ouest de la France, nous sommes évidemment aux côtés des habitants du Pas-de-Calais et du Nord, puisque le Nord, singulièrement côté Flandre, a été aussi touché.
Les habitants du Pas-de-Calais ont connu à la fois la tempête, avec des submersions, et des inondations extrêmement importantes, qui ne sont pas terminées.
Je voudrais d'abord remercier les services de secours, quels qu'ils soient, policiers et gendarmes de la protection civile, sécurité civile, qui ont permis d'évacuer 6 000 personnes. Si les incidents matériels s'avèrent extrêmement graves, aucune perte humaine n'est à déplorer.
Plus de 1 000 sapeurs-pompiers sont intervenus. La moitié d'entre eux étaient des militaires du ministère de l'intérieur ou des sapeurs-pompiers des autres départements de France. Ils ont témoigné de la solidarité que vous avez évoquée, madame la sénatrice.
Hier, avec le ministre de la transition écologique, nous avons réuni la Commission nationale consultative des catastrophes naturelles. Ainsi, dans votre département, 191 communes ont été reconnues, au Journal officiel, en état de catastrophe naturelle. Une vingtaine de communes l'ont été dans le Nord. Encore 30 communes doivent déposer leur dossier. Dans la mesure où la situation est particulièrement difficile, il y aura une session de rattrapage la semaine prochaine.
Le Président de la République a annoncé la création d'un poste de sous-préfet pour le Pas-de-Calais et pour le Nord afin d'organiser cette simplification. Je me rendrai samedi après-midi dans votre département pour installer ce sous-préfet et réunir et écouter les élus. Je demanderai notamment aux assureurs d'assumer leur rôle, comme le Gouvernement l'a fait en reconnaissant l'état de catastrophe naturelle.
Je laisserai le ministre de la transition écologique répondre aux autres questions, en particulier sur les curages et les dotations d'investissement qui peuvent concerner les communes. §
Monsieur le président, madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous examinons cette semaine le budget de la sécurité sociale.
Le Gouvernement nous présente un budget en déficit de 8 milliards d’euros en 2023, de 11 milliards d’euros en 2024 et de 17 milliards d’euros en 2027. Une telle trajectoire est totalement inédite, alors même que la crise sanitaire et ses effets sont derrière nous.
Ma question est très simple : pourquoi n’êtes-vous pas capables de remettre les finances sociales à l’équilibre ? Avez-vous baissé les bras ? Avez-vous renoncé ?
Ma question s'adresse à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Depuis une quinzaine de jours, le département du Pas-de-Calais subit des inondations exceptionnelles alors même qu'il avait été fragilisé par la tempête Ciaran quelques jours auparavant.
Près de 250 communes ont été affectées par des épisodes de pluies torrentielles, de crues et d'inondations sans précédent, en termes aussi bien de durée que d'intensité. Il est tombé en un mois ce qui tombe habituellement en six mois.
Les dernières annonces du Gouvernement vont dans le bon sens. L'état de catastrophe naturelle a été prononcé pour 244 communes du Nord et du Pas-de-Calais. D'autres départements sont touchés dans les Hauts-de-France, mais également dans plusieurs régions.
Un fonds de soutien de 50 millions d'euros à destination des collectivités a été créé. C'est une première enveloppe bienvenue, mais elle est insuffisante au regard des dégâts.
Monsieur le ministre, la visite du Président de la République hier, à Saint-Omer, a révélé les besoins criants des sinistrés et des communes pour faire face à cette catastrophe, aussi bien pour gérer l'urgence qu'en matière de prévention. Les attentes sont de tous ordres : financier, juridique opérationnel.
Financièrement, d'abord, il est impossible aujourd'hui d'avancer un chiffrage des dégâts et des désordres pour les habitants, mais également pour les commerçants, artisans, agriculteurs, entrepreneurs. Quoi qu'il en soit, il est à présent indispensable de simplifier et d'accélérer les procédures administratives pour permettre à chacun de reprendre une vie normale.
Juridiquement, ensuite, les élus – dont je salue l'investissement sans faille auprès leurs administrés – vous demandent de la souplesse dans l'exercice de leurs compétences. Il convient, par exemple, de faciliter l'entretien des cours d'eau et des fossés, qui est encadré par trop de normes et de contraintes, en raison essentiellement de conditions environnementales excessives.
Monsieur le ministre, avec le réchauffement climatique, ce type d'événements risque de se multiplier. Les séquelles sont matérielles, mais également psychologiques.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Bernard Jomier, le Gouvernement présente en effet un projet de loi de financement de la sécurité sociale visant à ramener le déficit de la branche maladie, qui était de 22 milliards l’an dernier, à 8, 8 milliards d’euros, sur un total de 255 milliards d’euros de dépenses.
Vos collègues qui siègent à la commission des finances seraient sans doute heureux de faire face à un tel ratio de déficit…
Toutefois, vous avez raison, un déficit plus lourd dans la durée n’est pas soutenable. L’assurance maladie appartient non pas à l’État, mais aux assurés. Elle est gérée par les partenaires sociaux, le Gouvernement n’en est que le garant.
C’est la raison pour laquelle nous avançons, dans le cadre de l’examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, comme je l’ai souligné au cours de la discussion générale, sur une ligne de crête, ce qui nous vaut des critiques de part et d’autre.
Il s’agit à la fois de renforcer les moyens dans le champ de la prévention, d’assurer l’augmentation des rémunérations des soignants et de financer le Ségur de la santé, tout en ralentissant la dynamique de certaines dépenses, notamment des soins de ville et des médicaments, lesquels ont augmenté l’an dernier de 7 %.
À l’heure où je vous parle, monsieur le sénateur, les discussions entre les médecins et l’assurance maladie sont en train de reprendre. L’un des axes majeurs réconciliant, selon moi, les objectifs de santé publique et les objectifs de finances publiques est celui de la pertinence des soins, sur lequel tous les syndicats de médecins, quelle que soit leur composition ou leur sociologie, sont prêts à s’engager. C’est sur ce sujet que se rejoignent santé publique et maîtrise de nos dépenses.
Par ailleurs, le financement de la prévention doit sans doute faire l’objet d’une réflexion plus large : quand nous achetons cette année des vaccins contre les infections à papillomavirus humains, ou « vaccin HPV », nous permettons d’éviter des cancers dans trente ans.
Nous sommes prêts à ouvrir le débat sur le financement de la prévention.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Gacquerre, vous étiez présente, hier, lorsque le Président de la République, Olivia Grégoire, Marc Fesneau et moi-même sommes allés à la rencontre des sinistrés des communes concernées. Ce déplacement faisait suite à la visite effectuée par Gérald Darmanin, la semaine dernière.
Aujourd'hui même, une proposition de simplification sur les curages des rivières a été transmise au Conseil d'État. Ce sujet ne concerne pas que le Nord et les Hauts-de-France ; cette avancée est attendue dans divers territoires. Si nous avons pu agir aussi rapidement, c'est que nous y travaillions déjà depuis un certain temps. Nous étions arrivés à une copie permettant de concilier les impératifs écologiques et les besoins de prévention que vous évoquez.
Je veux rendre justice, madame la sénatrice, aux institutions et aux élus locaux de ce territoire. Grâce aux travaux qu'ils ont conduits, et malgré des niveaux de crue historiques, nous n'avons pas eu autant de sinistrés qu'il y a vingt ans. Les digues, les dispositifs de bassin, le suivi régulier dans divers territoires ont donc porté leurs fruits.
En revanche, il convient de trouver un meilleur équilibre entre le principe de précaution, qui montre ses résultats, et la nécessité de ne pas aller trop loin dans des exigences qui finissent par heurter le bon sens et par limiter notre capacité à intervenir.
Au-delà, il importe de faire aussi face à l'urgence. Un fonds de 50 millions d'euros a été annoncé afin – c'est un début – d'accompagner sans attendre les collectivités en matière d'infrastructures et d'ouvrages d'art. Un travail de consolidation des dégâts va s'engager. Le ministre de l'intérieur a reconnu hier l'état de catastrophe naturelle. Lorsque l'eau baissera véritablement – en début de semaine prochaine, nous l'espérons – nous tirerons toutes les conséquences de ces événements en termes de prévention et de suivi.
Je n’ai entendu dans vos propos aucune volonté de suivre une trajectoire de retour à l’équilibre.
En 2027, quand il achèvera son deuxième mandat, le chef de l’État laissera les finances sociales largement plus dégradées qu’à son arrivée.
On pourrait accepter ces déficits si les indicateurs de santé du pays s’amélioraient, mais nous reculons de la sixième à la treizième place en termes d’espérance de vie à la naissance et la mortalité infantile progresse ! On pourrait accepter des déficits si l’hôpital allait mieux qu’il y a cinq ou six ans, mais l’hôpital se dégrade, les personnels s’en vont et l’offre de soins se contracte. On pourrait accepter des déficits si nos concitoyens, sur tout le territoire, avaient accès aux soins de proximité et à un médecin généraliste, mais les déserts médicaux se répandent et les pénuries s’accroissent.
Vous êtes donc en échec : ce sont des vagues de mauvais résultats dans un océan de déficit. Monsieur le ministre, votre gouvernement gère mal la sécurité sociale.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, demain, jeudi 16 novembre, les États membres de l'Union européenne sont appelés à voter sur la réautorisation pour dix ans du glyphosate.
Ce vote, dans lequel la France aura un rôle déterminant, a une importance cruciale, alors que les preuves s'accumulent sur les dangers de cette molécule pour la santé et l'environnement.
Vous le savez, le glyphosate est classé comme cancérogène probable depuis 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) insistait, en 2021, sur son effet potentiel de perturbateur endocrinien et sur son lien avec des maladies neurodégénératives.
Ces jours derniers, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a reconnu des défaillances dans ses méthodologies d'évaluation du risque.
Si la France s'abstient de nouveau, demain, sur le glyphosate, elle portera une lourde responsabilité.
Pourtant, on s'en souvient, le Président de la République annonçait en 2017 une sortie de son usage en France sous trois ans, souhaitant entraîner l'Europe entière derrière lui.
Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur et des outre-mer.
Monsieur le ministre, le Pas-de-Calais connaît depuis deux semaines les inondations les plus catastrophiques du siècle. Plus d’un tiers des communes sont touchées : habitations, entreprises, exploitations agricoles ou bâtiments publics.
Je tiens à saluer l’immense courant de solidarité de tout le pays, qui apporte un peu de chaleur aux populations dans ce moment dramatique. Les élus locaux, en particulier les maires, si souvent décriés et découragés, qui s’impliquent aux côtés des sinistrés, jour et nuit, font une fois de plus la démonstration de leur dévouement. Ils souhaitent une simplification des procédures qui leur permettrait d’intervenir, entre autres, en matière d’entretien des marais et des fossés.
Merci à tous ces volontaires – anonymes, associations, pompiers, sécurité civile, agents communaux et services de l’État – qui font un travail admirable.
Hier, la visite du Président de la République nous a donné l’espoir d’une implication durable de l’État. Les premiers actes attendus par la population pour résoudre les problèmes ont été posés.
Les 50 millions d’euros d’aide d’urgence sont un premier pas. Toutefois, à l’évidence, nonobstant la participation des assurances, les investissements nécessaires pour reconstruire, puis prévenir de telles catastrophes, feront exploser cette enveloppe.
C’est d’un véritable plan Marshall pour le Pas-de-Calais dont nous avons besoin, monsieur le ministre.
L’immensité des problèmes à résoudre, le relogement de nos populations dans le désespoir ne doivent pas nous exonérer de premières réflexions sur les mesures structurelles nécessaires. Je pense notamment à la création de bassins de rétention d’eau, à l’entretien des écluses, des pompes et des wateringues…
Offrons rapidement des perspectives, posons les premiers actes, faute de quoi des entreprises partiront, des agriculteurs jetteront l’éponge et la désespérance s’ancrera dans la population.
Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous éclairer sur la réflexion de l’État et la réponse qu’il entend apporter aux propositions du président de la région des Hauts-de-France et du président du département du Pas-de-Calais ?
Aujourd'hui, on constate un abandon de tout leadership sur la question.
La France a quitté le wagon de tête pour être en queue de train, avec un discours à géométrie variable. Un jour, le prétexte national pour l'inaction est la distorsion de concurrence avec nos voisins. Aujourd'hui, vous ne montrez aucune ambition à l'échelle européenne, alors que d'autres États membres ont pris des positions bien plus courageuses.
Monsieur le ministre, la France votera-t-elle contre la réautorisation du glyphosate ? Êtes-vous prêt à jouer votre rôle pour son interdiction rapide au niveau européen ?
Madame la sénatrice, avec Christophe Béchu, nous nous sommes rendus dès le premier jour dans votre département, dans notre région. Puis sont venus le Président de la République, Christophe Béchu et le ministre de l’agriculture.
Face à des inondations extrêmement impressionnantes faisant suite à une tempête ayant touché l’ouest de la France, nous sommes évidemment aux côtés des habitants du Pas-de-Calais et du Nord, puisque le Nord, singulièrement côté Flandre, a été aussi touché.
Les habitants du Pas-de-Calais ont connu à la fois la tempête, avec des submersions, et des inondations extrêmement importantes, qui ne sont pas terminées.
Je voudrais d’abord remercier les services de secours, quels qu’ils soient, policiers et gendarmes de la protection civile, sécurité civile, qui ont permis d’évacuer 6 000 personnes. Si les incidents matériels s’avèrent extrêmement graves, aucune perte humaine n’est à déplorer.
Plus de 1 000 sapeurs-pompiers sont intervenus. La moitié d’entre eux étaient des militaires du ministère de l’intérieur ou des sapeurs-pompiers des autres départements de France. Ils ont témoigné de la solidarité que vous avez évoquée, madame la sénatrice.
Hier, avec le ministre de la transition écologique, nous avons réuni la Commission nationale consultative des catastrophes naturelles. Ainsi, dans votre département, 191 communes ont été reconnues, au Journal officiel, en état de catastrophe naturelle. Une vingtaine de communes l’ont été dans le Nord. Encore 30 communes doivent déposer leur dossier. Dans la mesure où la situation est particulièrement difficile, il y aura une session de rattrapage la semaine prochaine.
Le Président de la République a annoncé la création d’un poste de sous-préfet pour le Pas-de-Calais et pour le Nord afin d’organiser cette simplification. Je me rendrai samedi après-midi dans votre département pour installer ce sous-préfet et réunir et écouter les élus. Je demanderai notamment aux assureurs d’assumer leur rôle, comme le Gouvernement l’a fait en reconnaissant l’état de catastrophe naturelle.
Je laisserai le ministre de la transition écologique répondre aux autres questions, en particulier sur les curages et les dotations d’investissement qui peuvent concerner les communes.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Salmon, le comité d'appel se prononcera sur la ré-homologation du glyphosate.
La position de la France sur ce sujet est la même depuis le début : nous n'étions pas d'accord et nous ne sommes pas d'accord avec la position de la Commission telle qu'elle est formulée. Celle-ci, en termes de durée comme en termes d'usage, ne correspond pas à la ligne que la France a choisie.
Permettez-moi de vous dire que la France a plutôt un rôle de leadership, puisque c'est le seul pays d'Europe et du monde à avoir d'ores et déjà pris des mesures de restriction. Les résultats sont au rendez-vous : nous avons réduit les usages de 27 % à 30%.
Quoi qu'il en soit, nous sommes dans un cadre européen. Il faut reconnaître, monsieur Salmon, que le principe de réalité s'impose. Il existe, par exemple, des usages pour lesquels nous sommes aujourd'hui dans une impasse.
M. Marc Fesneau, ministre. Je pense à l'agriculture de conservation des sols. J'imagine que vous la défendez, puisqu'elle permet d'améliorer la qualité des sols et la productivité et de stocker plus de carbone. Au moment où je vous parle, il n'y a pas d'alternative crédible.
Ma question s’adresse à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Depuis une quinzaine de jours, le département du Pas-de-Calais subit des inondations exceptionnelles alors même qu’il avait été fragilisé par la tempête Ciaran quelques jours auparavant.
Près de 250 communes ont été affectées par des épisodes de pluies torrentielles, de crues et d’inondations sans précédent, en termes aussi bien de durée que d’intensité. Il est tombé en un mois ce qui tombe habituellement en six mois.
Les dernières annonces du Gouvernement vont dans le bon sens. L’état de catastrophe naturelle a été prononcé pour 244 communes du Nord et du Pas-de-Calais. D’autres départements sont touchés dans les Hauts-de-France, mais également dans plusieurs régions.
Un fonds de soutien de 50 millions d’euros à destination des collectivités a été créé. C’est une première enveloppe bienvenue, mais elle est insuffisante au regard des dégâts.
Monsieur le ministre, la visite du Président de la République hier, à Saint-Omer, a révélé les besoins criants des sinistrés et des communes pour faire face à cette catastrophe, aussi bien pour gérer l’urgence qu’en matière de prévention. Les attentes sont de tous ordres : financier, juridique opérationnel.
Financièrement, d’abord, il est impossible aujourd’hui d’avancer un chiffrage des dégâts et des désordres pour les habitants, mais également pour les commerçants, artisans, agriculteurs, entrepreneurs. Quoi qu’il en soit, il est à présent indispensable de simplifier et d’accélérer les procédures administratives pour permettre à chacun de reprendre une vie normale.
Juridiquement, ensuite, les élus – dont je salue l’investissement sans faille auprès leurs administrés – vous demandent de la souplesse dans l’exercice de leurs compétences. Il convient, par exemple, de faciliter l’entretien des cours d’eau et des fossés, qui est encadré par trop de normes et de contraintes, en raison essentiellement de conditions environnementales excessives.
Monsieur le ministre, avec le réchauffement climatique, ce type d’événements risque de se multiplier. Les séquelles sont matérielles, mais également psychologiques.
La position de la France est simple : partout où l'on peut réduire les usages, conformément à la trajectoire que nous nous sommes donnée, nous le faisons ; et là où il y a des impasses, nous assumons aussi les positions qui sont les nôtres.
Nous continuerons donc à défendre au niveau européen la volonté de réduire l'usage du glyphosate ; dans le même temps, nous prenons acte des impasses dans lesquelles nous nous trouvons.
Enfin, monsieur le sénateur Salmon, les décisions et les propositions de la Commission européenne sont basées sur les préconisations de l'Efsa, dont les travaux ont été aussi alimentés par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
La science ne saurait être à géométrie variable. §
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Gacquerre, vous étiez présente, hier, lorsque le Président de la République, Olivia Grégoire, Marc Fesneau et moi-même sommes allés à la rencontre des sinistrés des communes concernées. Ce déplacement faisait suite à la visite effectuée par Gérald Darmanin, la semaine dernière.
Aujourd’hui même, une proposition de simplification sur les curages des rivières a été transmise au Conseil d’État. Ce sujet ne concerne pas que le Nord et les Hauts-de-France ; cette avancée est attendue dans divers territoires. Si nous avons pu agir aussi rapidement, c’est que nous y travaillions déjà depuis un certain temps. Nous étions arrivés à une copie permettant de concilier les impératifs écologiques et les besoins de prévention que vous évoquez.
Je veux rendre justice, madame la sénatrice, aux institutions et aux élus locaux de ce territoire. Grâce aux travaux qu’ils ont conduits, et malgré des niveaux de crue historiques, nous n’avons pas eu autant de sinistrés qu’il y a vingt ans. Les digues, les dispositifs de bassin, le suivi régulier dans divers territoires ont donc porté leurs fruits.
En revanche, il convient de trouver un meilleur équilibre entre le principe de précaution, qui montre ses résultats, et la nécessité de ne pas aller trop loin dans des exigences qui finissent par heurter le bon sens et par limiter notre capacité à intervenir.
Au-delà, il importe de faire aussi face à l’urgence. Un fonds de 50 millions d’euros a été annoncé afin – c’est un début – d’accompagner sans attendre les collectivités en matière d’infrastructures et d’ouvrages d’art. Un travail de consolidation des dégâts va s’engager. Le ministre de l’intérieur a reconnu hier l’état de catastrophe naturelle. Lorsque l’eau baissera véritablement – en début de semaine prochaine, nous l’espérons – nous tirerons toutes les conséquences de ces événements en termes de prévention et de suivi.
Prenez vos responsabilités ! Vous avez la chance de pouvoir demain remettre la France à sa place dans le leadership européen. Ne la gâchez pas, ne faites pas en sorte que nous ayons honte de la position de notre pays !
Le glyphosate, c'est chose avérée, est un poison : des méta-analyses le prouvent tous les jours et ce ne sont pas de petites études faites par les grands groupes !
renouvellement de l’autorisation du glyphosate au niveau européen
Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE-K.
M. le président. La parole est à M. Daniel Salmon, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, demain, jeudi 16 novembre, les États membres de l’Union européenne sont appelés à voter sur la réautorisation pour dix ans du glyphosate.
Ce vote, dans lequel la France aura un rôle déterminant, a une importance cruciale, alors que les preuves s’accumulent sur les dangers de cette molécule pour la santé et l’environnement.
Vous le savez, le glyphosate est classé comme cancérogène probable depuis 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) insistait, en 2021, sur son effet potentiel de perturbateur endocrinien et sur son lien avec des maladies neurodégénératives.
Ces jours derniers, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a reconnu des défaillances dans ses méthodologies d’évaluation du risque.
Si la France s’abstient de nouveau, demain, sur le glyphosate, elle portera une lourde responsabilité.
Pourtant, on s’en souvient, le Président de la République annonçait en 2017 une sortie de son usage en France sous trois ans, souhaitant entraîner l’Europe entière derrière lui.
Le rouge et l'orange : ces deux couleurs sont désormais familières, mais si angoissantes pour les habitants du Pas-de-Calais.
Mes premiers mots iront donc vers les sinistrés des deux tempêtes et des inondations, qui se prolongent depuis trois semaines. Je pense aux habitants sinistrés, bien trop nombreux. Ils n'ont plus de maison, ils n'ont plus de vêtements ni de chaussures ; désespérés, leur regard est vide.
Les maires sont également désespérés. Malgré leur courage, ils sont épuisés et à bout de solutions.
Je pense aux sinistrés agricoles, qui n'ont plus de champ à semer, plus de bêtes à faire pâturer, plus de légumes à récolter.
Je pense aux sinistrés économiques, qui ne peuvent plus faire fonctionner leurs entreprises ni faire travailler leurs salariés.
Jamais nous n'avons connu de catastrophe d'une telle ampleur, avec une étendue géographique si importante. Jamais nous n'avons autant souhaité la solidarité locale et nationale pour venir effacer le désespoir d'un avenir sombre, encore à découvrir.
Au-delà de la solidarité des collectivités locales, déjà précisée et qui va s'accroître, au-delà de la solidarité nationale, pleinement assurée dans l'urgence par nos préfets et leurs services, la représentation nationale et les collectivités attendent des précisions pour le futur de ces sinistrés.
Nous avons aussi besoin d'une solidarité européenne. Comme je l'ai rappelé au Président de la République hier, je souhaite que l'on puisse d'ores et déjà activer les trois mécanismes de soutien européen : la protection civile de l'Union européenne ; le fonds de solidarité de l'Union européenne, activable pour les catastrophes régionales ; et l'instrument d'aide d'urgence.
Pouvez-vous préciser, monsieur le ministre, quelles dispositions nationales le Gouvernement compte prendre ? L'Union européenne est-elle déjà sollicitée dans la gestion de cette catastrophe naturelle ? §
Aujourd’hui, on constate un abandon de tout leadership sur la question.
La France a quitté le wagon de tête pour être en queue de train, avec un discours à géométrie variable. Un jour, le prétexte national pour l’inaction est la distorsion de concurrence avec nos voisins. Aujourd’hui, vous ne montrez aucune ambition à l’échelle européenne, alors que d’autres États membres ont pris des positions bien plus courageuses.
Monsieur le ministre, la France votera-t-elle contre la réautorisation du glyphosate ? Êtes-vous prêt à jouer votre rôle pour son interdiction rapide au niveau européen ?
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, oui, nous avons activé les dispositifs européens.
Nous allons même un peu plus loin, puisque le Président de la République a souhaité que nous comparions la manière dont nos amis belges et hollandais, qui sont confrontés en ce moment même à des inondations similaires, mobilisent leurs mécanismes nationaux. Quel type d'accompagnement budgétaire prévoient-ils ? Quelle politique d'adaptation en amont mettent-ils en place ?
Dans la mesure où nous avons affaire à un événement climatique hors norme dont avons des raisons de penser qu'il se reproduira – les experts nous prédisent de plus en plus d'épisodes de pluies intenses et de sécheresses estivales –, il convient de regarder comment les autres pays se préparent.
Dans le même temps, permettez-moi de valoriser l'action de Marc Fesneau, qui a déclenché le dispositif sur les calamités agricoles. Il a fait ce matin un certain nombre d'annonces, à la fois pour les départements qui ont été touchés par la tempête Ciaran, par la tempête Domingos et par les inondations : 80 millions d'euros seront débloqués pour accompagner nos agriculteurs – les exploitants de fraises à Plougastel, tout comme les cultivateurs de betteraves ou les éleveurs que vous évoquez, se retrouvent aujourd'hui dans le dénuement. Nous sommes déterminés à utiliser tous les leviers nationaux et européens pour accompagner les sinistrés sur l'ensemble de notre territoire.
Au-delà des chiffres, au-delà des mécanismes, au-delà des reconnaissances, au-delà des labels, nous devons collectivement avoir une pensée, comme vous venez de le faire, monsieur le sénateur, pour les élus, les bénévoles, les associations et les employés municipaux qui sont sur le terrain et qui, depuis des jours et des jours, ne comptent ni leurs heures ni leur peine.
Je vous remercie de leur avoir rendu cet hommage. Ils sont au cœur de nos pensées. Nous pouvons collectivement les applaudir pour ce qu'ils font depuis le 6 novembre.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Salmon, le comité d’appel se prononcera sur la ré-homologation du glyphosate.
La position de la France sur ce sujet est la même depuis le début : nous n’étions pas d’accord et nous ne sommes pas d’accord avec la position de la Commission telle qu’elle est formulée. Celle-ci, en termes de durée comme en termes d’usage, ne correspond pas à la ligne que la France a choisie.
Permettez-moi de vous dire que la France a plutôt un rôle de leadership, puisque c’est le seul pays d’Europe et du monde à avoir d’ores et déjà pris des mesures de restriction. Les résultats sont au rendez-vous : nous avons réduit les usages de 27 % à 30 %.
Quoi qu’il en soit, nous sommes dans un cadre européen. Il faut reconnaître, monsieur Salmon, que le principe de réalité s’impose. Il existe, par exemple, des usages pour lesquels nous sommes aujourd’hui dans une impasse.
M. Marc Fesneau, ministre. Je pense à l’agriculture de conservation des sols. J’imagine que vous la défendez, puisqu’elle permet d’améliorer la qualité des sols et la productivité et de stocker plus de carbone. Au moment où je vous parle, il n’y a pas d’alternative crédible.
La position de la France est simple : partout où l’on peut réduire les usages, conformément à la trajectoire que nous nous sommes donnée, nous le faisons ; et là où il y a des impasses, nous assumons aussi les positions qui sont les nôtres.
Nous continuerons donc à défendre au niveau européen la volonté de réduire l’usage du glyphosate ; dans le même temps, nous prenons acte des impasses dans lesquelles nous nous trouvons.
Enfin, monsieur le sénateur Salmon, les décisions et les propositions de la Commission européenne sont basées sur les préconisations de l’Efsa, dont les travaux ont été aussi alimentés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
(Protestations sur les travées du groupe GEST. – Applaudissements sur des travées des groupes Les Républicains et INDEP.) L’Efsa et l’Anses nous ont livré un certain nombre d’éléments sur le glyphosate, écoutez-les et n’agissez pas seulement selon vos convictions, ce sera mieux pour tout le monde !
La science ne saurait être à géométrie variable. §
Ma question s'adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
Monsieur le ministre, il y a moins d'un mois, plus d'un millier d'aides-soignants, d'infirmiers, de sages-femmes et de médecins dénonçaient dans une tribune publiée dans le journal Le Monde les « dilemmes éthiques intenables » auxquels ils sont confrontés, faute de lits et de personnels dans nos hôpitaux.
Partout, dans mon département du Calvados comme ailleurs, les soignants alertent sur la dégradation sans fin de leurs conditions de travail. Ils indiquent ne pas avoir choisi de travailler à l'hôpital pour être contraints de trier les patients ou d'être maltraitants.
Voilà quelques mois, le service statistique du ministère de la santé indiquait que plus de 21 000 lits avaient été supprimés entre 2017 et fin 2021, soit l'essentiel du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
Dans 163 villes de France, les urgences ont été ponctuellement fermées cet été en raison de la démission de personnels. Aujourd'hui encore, 30 % de lits sont fermés dans certains établissements. Parfois même, il s'agit de services entiers !
Pas une semaine ne passe sans que l'état de délabrement des secteurs de la psychiatrie ou de la pédiatrie, abandonnés de l'État, ne fasse la une, sans parler de toutes ces maternités que vous avez laissées se dégrader au point que plus personne ne veuille y travailler.
Monsieur le ministre, il faut sortir des logiques comptables technocratiques ! Allez-vous enfin écouter les professionnels de terrain, garantir un nombre maximal de patients par soignant, comme le Sénat l'a voté, et donner à l'hôpital public les moyens de prendre correctement en charge les patients ?
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice, l'hôpital, singulièrement l'hôpital public, est dans une situation difficile.
Il connaît une crise dont les racines sont profondes et qui fait écho, en partie, à la question de votre collègue Bernard Jomier voilà quelques instants. L'avantage d'avoir un peu d'expérience, c'est de pouvoir revenir sur certaines de ses propres erreurs.
En 2017, la sécurité sociale et la branche maladie étaient à l'équilibre, en effet, mais sans doute l'hôpital avait-il été la variable d'ajustement de ces dépenses. Nous étions peut-être allés trop loin dans la régulation financière à cette époque.
L'hôpital connaît une triple crise. La première est issue de la situation sanitaire et du covid. La deuxième est une crise des vocations. La troisième, plus ponctuelle, est liée à l'inflation. L'État n'a jamais tourné les yeux et n'a jamais été dans le déni par rapport à ces trois crises.
L'augmentation des rémunérations des soignants n'a jamais été aussi forte depuis trente ans. Le Ségur permettra d'investir 19 milliards d'euros dans les établissements de santé, même si cette somme se trouve érodée par l'inflation.
Nous avons aussi été au rendez-vous au moment de la crise du covid, avec le système de la garantie de financement.
Madame la sénatrice, si je partage évidemment une partie de vos constats, je pensais en vous écoutant à un grand parlementaire, également maire de Rambouillet, qui disait que tous les samedis matin, sur le marché de sa commune, le collectif de défense de l'hôpital annonçait que l'hôpital était à l'agonie et qu'il n'y avait plus assez de soignants.
Prenez vos responsabilités ! Vous avez la chance de pouvoir demain remettre la France à sa place dans le leadership européen. Ne la gâchez pas, ne faites pas en sorte que nous ayons honte de la position de notre pays !
Le glyphosate, c’est chose avérée, est un poison : des méta-analyses le prouvent tous les jours et ce ne sont pas de petites études faites par les grands groupes !
M. Aurélien Rousseau, ministre. Comment les patients pourraient-ils ensuite avoir envie de se rendre à la maternité ou aux urgences de Rambouillet ? À force de dire que l'hôpital est à l'agonie, il risque malheureusement de l'être : prenons garde à certains faits autoréalisateurs !
Mme Corinne Féret. Et alors, monsieur le ministre ? Votre réponse, nous l'avons déjà entendue maintes fois de la part de vos prédécesseurs. Force est de constater que la situation s'est encore dégradée. Nos hôpitaux doivent demeurer des lieux de soins sûrs et humains. Les Français comme les soignants attendent des actes forts !
Le rouge et l’orange : ces deux couleurs sont désormais familières, mais si angoissantes pour les habitants du Pas-de-Calais.
Mes premiers mots iront donc vers les sinistrés des deux tempêtes et des inondations, qui se prolongent depuis trois semaines. Je pense aux habitants sinistrés, bien trop nombreux. Ils n’ont plus de maison, ils n’ont plus de vêtements ni de chaussures ; désespérés, leur regard est vide.
Les maires sont également désespérés. Malgré leur courage, ils sont épuisés et à bout de solutions.
Je pense aux sinistrés agricoles, qui n’ont plus de champ à semer, plus de bêtes à faire pâturer, plus de légumes à récolter.
Je pense aux sinistrés économiques, qui ne peuvent plus faire fonctionner leurs entreprises ni faire travailler leurs salariés.
Jamais nous n’avons connu de catastrophe d’une telle ampleur, avec une étendue géographique si importante. Jamais nous n’avons autant souhaité la solidarité locale et nationale pour venir effacer le désespoir d’un avenir sombre, encore à découvrir.
Au-delà de la solidarité des collectivités locales, déjà précisée et qui va s’accroître, au-delà de la solidarité nationale, pleinement assurée dans l’urgence par nos préfets et leurs services, la représentation nationale et les collectivités attendent des précisions pour le futur de ces sinistrés.
Nous avons aussi besoin d’une solidarité européenne. Comme je l’ai rappelé au Président de la République hier, je souhaite que l’on puisse d’ores et déjà activer les trois mécanismes de soutien européen : la protection civile de l’Union européenne ; le fonds de solidarité de l’Union européenne, activable pour les catastrophes régionales ; et l’instrument d’aide d’urgence.
Pouvez-vous préciser, monsieur le ministre, quelles dispositions nationales le Gouvernement compte prendre ? L’Union européenne est-elle déjà sollicitée dans la gestion de cette catastrophe naturelle ?
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, oui, nous avons activé les dispositifs européens.
Nous allons même un peu plus loin, puisque le Président de la République a souhaité que nous comparions la manière dont nos amis belges et hollandais, qui sont confrontés en ce moment même à des inondations similaires, mobilisent leurs mécanismes nationaux. Quel type d’accompagnement budgétaire prévoient-ils ? Quelle politique d’adaptation en amont mettent-ils en place ?
Dans la mesure où nous avons affaire à un événement climatique hors norme dont avons des raisons de penser qu’il se reproduira – les experts nous prédisent de plus en plus d’épisodes de pluies intenses et de sécheresses estivales –, il convient de regarder comment les autres pays se préparent.
Dans le même temps, permettez-moi de valoriser l’action de Marc Fesneau, qui a déclenché le dispositif sur les calamités agricoles. Il a fait ce matin un certain nombre d’annonces, à la fois pour les départements qui ont été touchés par la tempête Ciaran, par la tempête Domingos et par les inondations : 80 millions d’euros seront débloqués pour accompagner nos agriculteurs – les exploitants de fraises à Plougastel, tout comme les cultivateurs de betteraves ou les éleveurs que vous évoquez, se retrouvent aujourd’hui dans le dénuement. Nous sommes déterminés à utiliser tous les leviers nationaux et européens pour accompagner les sinistrés sur l’ensemble de notre territoire.
Au-delà des chiffres, au-delà des mécanismes, au-delà des reconnaissances, au-delà des labels, nous devons collectivement avoir une pensée, comme vous venez de le faire, monsieur le sénateur, pour les élus, les bénévoles, les associations et les employés municipaux qui sont sur le terrain et qui, depuis des jours et des jours, ne comptent ni leurs heures ni leur peine.
Je vous remercie de leur avoir rendu cet hommage. Ils sont au cœur de nos pensées. Nous pouvons collectivement les applaudir pour ce qu’ils font depuis le 6 novembre.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, oui, nous avons activé les dispositifs européens.
Nous allons même un peu plus loin, puisque le Président de la République a souhaité que nous comparions la manière dont nos amis belges et hollandais, qui sont confrontés en ce moment même à des inondations similaires, mobilisent leurs mécanismes nationaux. Quel type d’accompagnement budgétaire prévoient-ils ? Quelle politique d’adaptation en amont mettent-ils en place ?
Dans la mesure où nous avons affaire à un événement climatique hors norme dont nous avons des raisons de penser qu’il se reproduira – les experts nous prédisent de plus en plus d’épisodes de pluies intenses et de sécheresses estivales –, il convient de regarder comment les autres pays se préparent.
Dans le même temps, permettez-moi de valoriser l’action de Marc Fesneau, qui a déclenché le dispositif sur les calamités agricoles. Il a fait ce matin un certain nombre d’annonces, à la fois pour les départements qui ont été touchés par la tempête Ciaran, par la tempête Domingos et par les inondations : 80 millions d’euros seront débloqués pour accompagner nos agriculteurs – les exploitants de fraises à Plougastel, tout comme les cultivateurs de betteraves ou les éleveurs que vous évoquez, se retrouvent aujourd’hui dans le dénuement. Nous sommes déterminés à utiliser tous les leviers nationaux et européens pour accompagner les sinistrés sur l’ensemble de notre territoire.
Au-delà des chiffres, au-delà des mécanismes, au-delà des reconnaissances, au-delà des labels, nous devons collectivement avoir une pensée, comme vous venez de le faire, monsieur le sénateur, pour les élus, les bénévoles, les associations et les employés municipaux qui sont sur le terrain et qui, depuis des jours et des jours, ne comptent ni leurs heures ni leur peine.
Je vous remercie de leur avoir rendu cet hommage. Ils sont au cœur de nos pensées. Nous pouvons collectivement les applaudir pour ce qu’ils font depuis le 6 novembre.
Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Monsieur le ministre, il y a aujourd'hui deux types d'acteurs : ceux qui veulent une agriculture qui rime avec environnement et qui croient au progrès, et ceux qui considèrent que l'agriculture s'oppose, par nature, à l'environnement et veulent l'éradiquer. §Je fais partie de la première catégorie.
La commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (Envi) du Parlement européen, en cohérence avec sa doctrine décroissante, fait partie de la seconde.
Dernière décision en date, dans le cadre de l'examen du règlement sur l'usage durable des pesticides, dans les zones Natura 2000, qui partaient pourtant d'un bon principe, le Parlement veut désormais interdire toute pratique, sauf en agriculture biologique, secteur pourtant en crise de surproduction.En résumé, soit les agriculteurs se convertissent et vendent à perte, soit ils s'arrêtent tout de suite !
Autrement dit, pour protéger ces zones, comme je l'avais déjà souligné voilà deux ans ici même, on accepte de rayer l'agriculture de la carte.
En France, Natura 2000, c'est 7 millions d'hectares, dont près de 5 % de la surface en production fruitière et 70 000 hectares de grandes cultures pour la seule Beauce.
Après le Green Deal, cette nouvelle décision décroissante de gens qui préfèrent une agriculture importée est contraire à notre souveraineté, dont votre ministère porte le nom.
Je le soulignais en préambule, il y a deux camps : ceux qui croient en une agriculture de progrès et ceux qui veulent éliminer l'agriculture. Je fais partie du premier camp et je m'opposerai à ce projet de décision européenne. Monsieur le ministre, dans quel camp êtes-vous ? §
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, on est toujours sommé d'être dans un camp ou dans un autre ! Sachez que vous me trouverez toujours dans le camp de ceux qui défendent l'agriculture et la souveraineté agricole française et européenne !
Cela étant, il importe effectivement – vous avez raison de le souligner – de déterminer une trajectoire économique, car il n'y aura pas d'agriculture sans modèle permettant à la fois de rémunérer les agriculteurs et de prendre en compte certaines évolutions réclamées par la société.
Par ailleurs, et c'est peut-être en cela que nous différons, je crois en une agriculture de progrès, mais je crois aussi que le statu quo serait la pire des solutions pour l'agriculture.
Le dérèglement climatique ainsi que les dérèglements géopolitiques et économiques imposeront un certain nombre de transitions, que nous devons accompagner pour les agriculteurs. À défaut, nous commettrions une erreur tragique sur le sujet qui nous préoccupe tous, au Sénat et ailleurs, à savoir la permanence de l'agriculture française.
En ce qui concerne la réglementation que vous citez et à laquelle vous vous opposez, rien n'est encore décidé. La discussion entre le Parlement, le Conseil et la Commission n'a pas du tout abouti. Seule une position a été exprimée par la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. Le travail se poursuit ; nous le suivons de près avec Christophe Béchu, afin de pouvoir combiner une trajectoire de réduction des pesticides, qui n'a pas été décidée par ce gouvernement – ce point est tranché depuis quinze ans –, et, en même temps
Il n'y aura pas d'interdiction sans solution, car il faut tenir compte avec lucidité des impasses. Je n'ai jamais cru que les interdictions produisaient des solutions. Il faut donc rechercher des alternatives, en misant notamment sur la recherche.
Nous ne voulons pas d'un système consistant à mettre sous cloche une partie de nos territoires. Qu'il s'agisse de la forêt ou de l'agriculture, toutes les productions doivent demeurer viables économiquement. Voilà quelle sera la position de la France, y compris au moment de débattre sur la réglementation que vous évoquez.
Ma question s’adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
Monsieur le ministre, il y a moins d’un mois, plus d’un millier d’aides-soignants, d’infirmiers, de sages-femmes et de médecins dénonçaient dans une tribune publiée dans le journal Le Monde les « dilemmes éthiques intenables » auxquels ils sont confrontés, faute de lits et de personnels dans nos hôpitaux.
Partout, dans mon département du Calvados comme ailleurs, les soignants alertent sur la dégradation sans fin de leurs conditions de travail. Ils indiquent ne pas avoir choisi de travailler à l’hôpital pour être contraints de trier les patients ou d’être maltraitants.
Voilà quelques mois, le service statistique du ministère de la santé indiquait que plus de 21 000 lits avaient été supprimés entre 2017 et fin 2021, soit l’essentiel du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Dans 163 villes de France, les urgences ont été ponctuellement fermées cet été en raison de la démission de personnels. Aujourd’hui encore, 30 % de lits sont fermés dans certains établissements. Parfois même, il s’agit de services entiers !
Pas une semaine ne passe sans que l’état de délabrement des secteurs de la psychiatrie ou de la pédiatrie, abandonnés de l’État, ne fasse la une, sans parler de toutes ces maternités que vous avez laissées se dégrader au point que plus personne ne veuille y travailler.
Monsieur le ministre, il faut sortir des logiques comptables technocratiques ! Allez-vous enfin écouter les professionnels de terrain, garantir un nombre maximal de patients par soignant, comme le Sénat l’a voté, et donner à l’hôpital public les moyens de prendre correctement en charge les patients ?
Ma question s’adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
Monsieur le ministre, il y a moins d’un mois, plus d’un millier d’aides-soignants, d’infirmiers, de sages-femmes et de médecins dénonçaient dans une tribune publiée dans le journal Le Monde les « dilemmes éthiques intenables » auxquels ils sont confrontés, faute de lits et de personnels dans nos hôpitaux.
Partout, dans mon département du Calvados comme ailleurs, les soignants alertent sur la dégradation sans fin de leurs conditions de travail. Ils indiquent ne pas avoir choisi de travailler à l’hôpital pour être contraints de trier les patients ou d’être maltraitants.
Voilà quelques mois, le service statistique du ministère de la santé indiquait que plus de 21 000 lits avaient été supprimés entre 2017 et fin 2021, soit l’essentiel du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Dans 163 villes de France, les urgences ont été ponctuellement fermées cet été en raison de la démission de personnels. Aujourd’hui encore, 30 % de lits sont fermés dans certains établissements. Parfois même, il s’agit de services entiers !
Pas une semaine ne passe sans que l’état de délabrement des secteurs de la psychiatrie ou de la pédiatrie, abandonnés de l’État, fasse la une, sans parler de toutes ces maternités que vous avez laissées se dégrader au point que plus personne ne veuille y travailler.
Monsieur le ministre, il faut sortir des logiques comptables technocratiques ! Allez-vous enfin écouter les professionnels de terrain, garantir un nombre maximal de patients par soignant, comme le Sénat l’a voté, et donner à l’hôpital public les moyens de prendre correctement en charge les patients ?
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice, l’hôpital, singulièrement l’hôpital public, est dans une situation difficile.
Il connaît une crise dont les racines sont profondes et qui fait écho, en partie, à la question de votre collègue Bernard Jomier voilà quelques instants. L’avantage d’avoir un peu d’expérience, c’est de pouvoir revenir sur certaines de ses propres erreurs.
En 2017, la sécurité sociale et la branche maladie étaient à l’équilibre, en effet, mais sans doute l’hôpital avait-il été la variable d’ajustement de ces dépenses. Nous étions peut-être allés trop loin dans la régulation financière à cette époque.
L’hôpital connaît une triple crise. La première est issue de la situation sanitaire et du covid. La deuxième est une crise des vocations. La troisième, plus ponctuelle, est liée à l’inflation. L’État n’a jamais tourné les yeux et n’a jamais été dans le déni par rapport à ces trois crises.
L’augmentation des rémunérations des soignants n’a jamais été aussi forte depuis trente ans. Le Ségur permettra d’investir 19 milliards d’euros dans les établissements de santé, même si cette somme se trouve érodée par l’inflation.
Nous avons aussi été au rendez-vous au moment de la crise du covid, avec le système de la garantie de financement.
Madame la sénatrice, si je partage évidemment une partie de vos constats, je pensais en vous écoutant à un grand parlementaire, également maire de Rambouillet, qui disait que tous les samedis matin, sur le marché de sa commune, le collectif de défense de l’hôpital annonçait que l’hôpital était à l’agonie et qu’il n’y avait plus assez de soignants.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice, l’hôpital, singulièrement l’hôpital public, est dans une situation difficile.
Il connaît une crise dont les racines sont profondes et qui fait écho, en partie, à la question de votre collègue Bernard Jomier voilà quelques instants. L’avantage d’avoir un peu d’expérience, c’est de pouvoir revenir sur certaines de ses propres erreurs.
En 2017, la sécurité sociale et la branche maladie étaient à l’équilibre, en effet, mais sans doute l’hôpital avait-il été la variable d’ajustement de ces dépenses. Nous étions peut-être allés trop loin dans la régulation financière à cette époque.
L’hôpital connaît une triple crise. La première est issue de la situation sanitaire et du covid-19. La deuxième est une crise des vocations. La troisième, plus ponctuelle, est liée à l’inflation. L’État n’a jamais tourné les yeux et n’a jamais été dans le déni par rapport à ces trois crises.
L’augmentation des rémunérations des soignants n’a jamais été aussi forte depuis trente ans. Le Ségur permettra d’investir 19 milliards d’euros dans les établissements de santé, même si cette somme se trouve érodée par l’inflation.
Nous avons aussi été au rendez-vous au moment de la crise du covid-19, avec le système de la garantie de financement.
Madame la sénatrice, si je partage évidemment une partie de vos constats, je pensais en vous écoutant à un grand parlementaire, également maire de Rambouillet, qui disait que tous les samedis matin, sur le marché de sa commune, le collectif de défense de l’hôpital annonçait que l’hôpital était à l’agonie et qu’il n’y avait plus assez de soignants.
M. Aurélien Rousseau, ministre. Comment les patients pourraient-ils ensuite avoir envie de se rendre à la maternité ou aux urgences de Rambouillet ? À force de dire que l’hôpital est à l’agonie, il risque malheureusement de l’être : prenons garde à certains faits autoréalisateurs !
Ma question s'adresse à M. le ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement.
Monsieur le ministre, qui voulons-nous protéger ? Toutes les trois minutes, un enfant est victime de violences sexuelles. Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. Au total 5 millions d'adultes ont subi des violences sexuelles dans leur enfance.
Par ailleurs, 92 % des victimes ne sont pas entendues et seulement 3 % des personnes mises en cause pour viols sur mineurs sont condamnées. Qui voulons-nous protéger ?
Telle est la question posée par le juge Édouard Durand, coprésident de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), entendu par la délégation aux droits des femmes, la semaine dernière.
En 2021, le Président de la République a promis à toutes les victimes qu'elles ne seraient plus jamais seules.
En 2021, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences faites aux enfants a été créée pour une durée de trois ans. Ses travaux doivent s'achever le 31 décembre prochain. La Ciivise est devenue un espace reconstructeur, qui accompagne les victimes. Se pose donc la question de son maintien.
En trois ans, elle a accompli un travail titanesque et salvateur. Elle a recueilli près de 30 000 témoignages. En trois ans, la Commission a fait des propositions fortes avec pour seule boussole la volonté de protéger enfin les mineurs et de condamner les agresseurs.
Dans une lettre publiée lundi dernier, les membres de la délégation aux droits des femmes et sa présidente, Dominique Vérien, ont appelé le Président de la République à maintenir la Ciivise.
Monsieur le ministre, ma question est simple et appelle une réponse claire : comptez-vous maintenir la Ciivise ? Si oui, sous quelle forme ?
Mme Corinne Féret. Et alors, monsieur le ministre ? Votre réponse, nous l’avons déjà entendue maintes fois de la part de vos prédécesseurs. Force est de constater que la situation s’est encore dégradée. Nos hôpitaux doivent demeurer des lieux de soins sûrs et humains. Les Français comme les soignants attendent des actes forts !
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Annick Billon, soyez en assurée, il y aura évidemment une suite aux travaux de la Ciivise.
Sous l'autorité de la Première ministre aura lieu le 20 novembre prochain un comité interministériel à l'enfance, qui permettra de compiler beaucoup de données. Vous l'avez rappelé, la Ciivise a réuni 30 000 témoignages d'enfants – ce n'est pas rien ! C'est une structure que je connais bien, car j'étais le ministre chargé notamment des questions liées à la protection de l'enfance lorsque la Ciivise a été créée. Je reconnais donc le travail fondamental de cette structure.
Cette commission a été créée pour trois ans. Qu'adviendra-t-il maintenant ? De quels outils et de quel type de commission avons-nous besoin ? Faut-il aller vers une Ciivise II ? Faut-il revoir ou amplifier cette structure ?
Les chiffres sont terrifiants et avérés. Un enfant toutes les trois minutes est victime d'inceste, d'agression sexuelle et de violences sexuelles dans notre pays. Cela soulève le cœur, donne envie de vomir et de crier. Il convient donc d'agir. Pour ce faire, nous avons besoin d'acteurs, de travail de terrain et de professionnels.
Les arbitrages seront faits dans quelques jours. Je comprends l'émoi qui peut avoir saisi la délégation aux droits des femmes du Sénat. Soyez assurée, puisque c'est la grande cause du Président de la République, que l'ambition qui était la nôtre voilà trois ans est encore plus vive aujourd'hui !
Monsieur le ministre, vous ne nous dites toujours pas clairement si la Ciivise sera maintenue.
Une assemblée ou une institution doit toujours être incarnée pour garantir son efficacité, nous en savons quelque chose au Sénat.
Le juge Édouard Durand, avec son expertise, sa détermination, ses convictions, a démontré qu'il était l'homme de la situation. La Ciivise ne peut se passer du juge Édouard Durand !
Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Monsieur le ministre, il y a aujourd’hui deux types d’acteurs : ceux qui veulent une agriculture qui rime avec environnement et qui croient au progrès, et ceux qui considèrent que l’agriculture s’oppose, par nature, à l’environnement et veulent l’éradiquer. §Je fais partie de la première catégorie.
La commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (Envi) du Parlement européen, en cohérence avec sa doctrine décroissante, fait partie de la seconde.
M. Yannick Jadot s ’ exclame. – M. Guy Benarroche ironise .
Dernière décision en date, dans le cadre de l’examen du règlement sur l’usage durable des pesticides, dans les zones Natura 2000, qui partaient pourtant d’un bon principe, le Parlement veut désormais interdire toute pratique, sauf en agriculture biologique, secteur pourtant en crise de surproduction.En résumé, soit les agriculteurs se convertissent et vendent à perte, soit ils s’arrêtent tout de suite !
Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale. Qu'il me soit permis d'y associer notre excellent collègue Stéphane Piednoir.
Monsieur le ministre, lundi dernier ont été publiés les résultats de l'évaluation nationale réalisée sur les élèves de quatrième en mathématiques et en français. Vous avez réagi à cette annonce en trouvant ces résultats inquiétants. Vous avez même affirmé que le collège était en situation de difficulté et qu'il risquait d'être en panne. Non seulement le collège est « en panne », mais il est aussi véritablement en recul !
Consultation après consultation, évaluation après évaluation, on se rend compte depuis plusieurs années que les jeunes Français sont en situation difficile et que les résultats baissent.
Pour mémoire, en 2000, la France se situait dans le premier tiers de l'évaluation du programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En 2022, la France est tombée dans le deuxième tiers alors que, concomitamment, le budget de l'éducation nationale a augmenté.
En 2018, lorsque vous étiez secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, le budget de l'éducation nationale était de 51 milliards d'euros, contre 63 milliards d'euros en 2024, soit 12 milliards d'euros supplémentaires. C'est le budget de la justice et trois fois le budget de la culture, alors que le système éducatif compte 404 000 élèves de moins.
Monsieur le ministre, quelles réformes structurantes et puissantes allez-vous proposer pour répondre, non pas à une crise, mais plutôt à un échec majeur de notre système éducatif ? §
Autrement dit, pour protéger ces zones, comme je l’avais déjà souligné voilà deux ans ici même, on accepte de rayer l’agriculture de la carte.
En France, Natura 2000, c’est 7 millions d’hectares, dont près de 5 % de la surface en production fruitière et 70 000 hectares de grandes cultures pour la seule Beauce.
Après le Green Deal, cette nouvelle décision décroissante de gens qui préfèrent une agriculture importée est contraire à notre souveraineté, dont votre ministère porte le nom.
Je le soulignais en préambule, il y a deux camps : ceux qui croient en une agriculture de progrès et ceux qui veulent éliminer l’agriculture. Je fais partie du premier camp et je m’opposerai à ce projet de décision européenne. Monsieur le ministre, dans quel camp êtes-vous ?
M. Gabriel Attal, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Jacques Grosperrin, j'ai eu l'occasion de le dire dès ma nomination au ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse, mon objectif est l'élévation du niveau général de nos élèves
Quand on travaille pour restaurer l'attractivité du métier d'enseignant, on agit pour élever le niveau de nos élèves. Quand on travaille pour restaurer l'autorité du maître à l'école, on agit pour l'élévation du niveau des élèves.
Quand on réforme le lycée professionnel, comme nous le faisons avec Carole Grandjean, on agit pour l'élévation du niveau des élèves.
Quand on agit pour faire respecter les règles, les valeurs de la République et la laïcité à l'école, on agit pour l'élévation du niveau des élèves.
Même quand on lutte contre le harcèlement scolaire, outre que l'on agit pour la dignité des personnes, on agit pour l'élévation du niveau des élèves, parce qu'un enfant qui est malheureux à l'école, c'est un enfant qui ne peut plus apprendre.
Les évaluations qui ont été publiées disent tout d'abord que nous sommes en train de changer positivement la donne à l'école primaire.
La génération 2017 – celle qui est entrée au CP quand le Président de la République a été élu pour la première fois et dont nous avons massivement réinvesti la scolarité à l'école primaire – s'en sort mieux que les générations précédentes.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, on est toujours sommé d’être dans un camp ou dans un autre ! Sachez que vous me trouverez toujours dans le camp de ceux qui défendent l’agriculture et la souveraineté agricole française et européenne !
Cela étant, il importe effectivement – vous avez raison de le souligner – de déterminer une trajectoire économique, car il n’y aura pas d’agriculture sans modèle permettant à la fois de rémunérer les agriculteurs et de prendre en compte certaines évolutions réclamées par la société.
Par ailleurs, et c’est peut-être en cela que nous différons, je crois en une agriculture de progrès, mais je crois aussi que le statu quo serait la pire des solutions pour l’agriculture.
Le dérèglement climatique ainsi que les dérèglements géopolitiques et économiques imposeront un certain nombre de transitions, que nous devons accompagner pour les agriculteurs. À défaut, nous commettrions une erreur tragique sur le sujet qui nous préoccupe tous, au Sénat et ailleurs, à savoir la permanence de l’agriculture française.
En ce qui concerne la réglementation que vous citez et à laquelle vous vous opposez, rien n’est encore décidé. La discussion entre le Parlement, le Conseil et la Commission n’a pas du tout abouti. Seule une position a été exprimée par la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. Le travail se poursuit ; nous le suivons de près avec Christophe Béchu, afin de pouvoir combiner une trajectoire de réduction des pesticides, qui n’a pas été décidée par ce gouvernement – ce point est tranché depuis quinze ans –, et, en même temps
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, on est toujours sommé d’être dans un camp ou dans un autre ! Sachez que vous me trouverez toujours dans le camp de ceux qui défendent l’agriculture et la souveraineté agricole française et européenne !
Cela étant, il importe en effet – vous avez raison de le souligner – de déterminer une trajectoire économique, car il n’y aura pas d’agriculture sans modèle permettant à la fois de rémunérer les agriculteurs et de prendre en compte certaines évolutions réclamées par la société.
Par ailleurs, et c’est peut-être en cela que nous différons, je crois en une agriculture de progrès, mais je crois aussi que le statu quo serait la pire des solutions pour l’agriculture.
Le dérèglement climatique ainsi que les dérèglements géopolitiques et économiques imposeront un certain nombre de transitions, que nous devons accompagner pour les agriculteurs. À défaut, nous commettrions une erreur tragique sur le sujet qui nous préoccupe tous, au Sénat et ailleurs, à savoir la permanence de l’agriculture française.
En ce qui concerne la réglementation que vous citez et à laquelle vous vous opposez, rien n’est encore décidé. La discussion entre le Parlement, le Conseil et la Commission n’a pas du tout abouti. Seule une position a été exprimée par la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. Le travail se poursuit ; nous le suivons de près avec Christophe Béchu, afin de pouvoir combiner une trajectoire de réduction des pesticides, qui n’a pas été décidée par ce gouvernement – ce point est tranché depuis quinze ans –, et, en même temps
Ces évaluations disent aussi que le collège – vous l'avez dit – est un véritable sujet de préoccupation. Songez qu'un élève sur quatre, à l'entrée en quatrième, n'a pas le niveau de lecture attendu en fin de CM2 !
Il n’y aura pas d’interdiction sans solution, car il faut tenir compte avec lucidité des impasses. Je n’ai jamais cru que les interdictions produisaient des solutions. Il faut donc rechercher des alternatives, en misant notamment sur la recherche.
Nous ne voulons pas d’un système consistant à mettre sous cloche une partie de nos territoires. Qu’il s’agisse de la forêt ou de l’agriculture, toutes les productions doivent demeurer viables économiquement. Voilà quelle sera la position de la France, y compris au moment de débattre sur la réglementation que vous évoquez.
Je présenterai, au début du mois de décembre, des mesures fortes pour l'élévation du niveau général à l'école et au collège. Je le dis : je n'ai aucun tabou.
J'ai d'ores et déjà avancé un certain nombre de pistes : sur les manuels scolaires, sur l'organisation en cycles, sur les groupes de niveau…
J'assume cette dernière proposition. De fait, les enseignants m'expliquent qu'il est difficile de faire progresser une classe qui réunit des élèves qui ne savent pas lire et des élèves qui lisent très bien et qu'une telle situation finit par tirer tout le monde vers le bas. Cette proposition fait débat, mais je l'assume.
Je présenterai, au début du mois prochain, des mesures fortes pour que nous puissions avancer. C'est un enjeu non seulement pour nos élèves et pour notre école, mais aussi pour l'avenir de notre pays. §
Monsieur le ministre, j'attendais que vous nous parliez de la réforme du collège unique, qui existe depuis 1975.
Vous nous avez parlé des groupes de niveau. Vous avez raison : ce n'est pas tabou. Je crois même qu'il faut aller plus loin.
Si l'on veut passer d'un collège de la résilience à un collège de la réussite, il faudra certainement passer par des réformes structurelles.
Si vous le souhaitez, vous trouverez, au Sénat, avec la proposition de loi de mon collègue Max Brisson, dont j'ai été le rapporteur, des pistes efficaces. §
Applaudissements sur les travées du groupe UC.
Ma question s'adresse à Mme la ministre des solidarités et des familles.
En 2018, le Président de la République avait annoncé vouloir « répondre aux défis du vieillissement ».
La proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France sera examinée la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.
Une enquête récente, menée par la Fédération hospitalière de France, a révélé que 85 % des Ehpad se trouvaient en situation déficitaire à la fin de l'année 2022. Ces déficits tendent à devenir structurels et croissants dans ce secteur – pour ne pas dire, hélas, qu'ils le sont déjà.
J'ai été alerté, hier, sur la situation budgétaire de plusieurs Ehpad de mon département. Je pense notamment à celui de Richelieu, dont le bilan déficitaire atteint plus de 400 000 euros. Dans moins de trois ans, cet établissement atteindra son seuil minimal de fonctionnement et ne sera plus en mesure de rémunérer ses employés.
Cette situation alarmante résulte de facteurs multiples comme l'inflation alimentaire, le coût de l'énergie – en augmentation de 33 % en 2023 – ou encore la compensation très partielle des revalorisations salariales des soignants.
Madame la ministre, faites-vous le choix de délaisser nos aînés ? Faites-vous le choix de délaisser le personnel des Ehpad, qui travaillent dans des conditions déjà très difficiles ?
L'État doit être à la hauteur de ces enjeux. Je suis persuadé que l'ensemble de mes collègues ici présents sont d'accord avec moi.
Dès lors, ma question est simple et appelle une réponse concrète : le Gouvernement envisage-t-il de mettre en œuvre des compensations financières pérennes et intégrales ? Compte-t-il s'attaquer de front à la question du troisième âge et des Ehpad pour assurer à nos aînés un accompagnement digne ?
Ma question s’adresse à M. le ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement.
Monsieur le ministre, qui voulons-nous protéger ? Toutes les trois minutes, un enfant est victime de violences sexuelles. Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. Au total 5 millions d’adultes ont subi des violences sexuelles dans leur enfance.
Par ailleurs, 92 % des victimes ne sont pas entendues et seulement 3 % des personnes mises en cause pour viols sur mineurs sont condamnées. Qui voulons-nous protéger ?
Telle est la question posée par le juge Édouard Durand, coprésident de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), entendu par la délégation aux droits des femmes, la semaine dernière.
En 2021, le Président de la République a promis à toutes les victimes qu’elles ne seraient plus jamais seules.
En 2021, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences faites aux enfants a été créée pour une durée de trois ans. Ses travaux doivent s’achever le 31 décembre prochain. La Ciivise est devenue un espace reconstructeur, qui accompagne les victimes. Se pose donc la question de son maintien.
En trois ans, elle a accompli un travail titanesque et salvateur. Elle a recueilli près de 30 000 témoignages. En trois ans, la Commission a fait des propositions fortes avec pour seule boussole la volonté de protéger enfin les mineurs et de condamner les agresseurs.
Dans une lettre publiée lundi dernier, les membres de la délégation aux droits des femmes et sa présidente, Dominique Vérien, ont appelé le Président de la République à maintenir la Ciivise.
Monsieur le ministre, ma question est simple et appelle une réponse claire : comptez-vous maintenir la Ciivise ? Si oui, sous quelle forme ?
Monsieur le sénateur, la question que vous posez est essentielle au regard du défi démographique qui est devant nous.
En 2030, 20 millions de Français auront plus de 60 ans. Nous devons sortir collectivement du déni sur cette question.
En outre, vous l'avez dit, la situation de nos Ehpad, qui accueillent aujourd'hui 700 000 Français, est très critique.
Face à cette situation, nous avons mis en place plusieurs éléments.
D'abord, un fonds d'urgence, doté de 100 millions d'euros, a été débloqué par la Première ministre dès cet été, de manière à répondre à l'urgence conjoncturelle, liée à l'inflation, à l'augmentation des rémunérations, à la question des prix de l'énergie et de l'alimentation, autant de facteurs ayant pu conduire à des situations qui méritent une réponse immédiate.
Lors des assises nationales des départements de France qui se sont tenues la semaine dernière, nous avons également, avec la Première ministre, annoncé des éléments plus structurels.
Nous allons tout d'abord, dès 2024, via la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), accroître de 150 millions d'euros les compensations dues aux départements au titre de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et de la prestation de compensation du handicap (PCH).
Surtout, nous amorçons, avec l'ensemble des présidents de département, une refonte en profondeur des fonds de concours pour 2025. Ces fonds doivent enfin avoir du sens et être moins nombreux. Dans les grandes lignes, il s'agit d'arrêter d'empiler des fonds de concours pour mettre en œuvre des politiques publiques beaucoup plus lisibles et augmenter ainsi la prise en charge par l'État.
Ce que nous avons mis sur la table, et je crois que les départements sont en accord avec cette proposition, c'est que 50 % de toutes les dépenses nouvelles engagées au titre de l'autonomie soient prises en charge par l'État, via la CNSA, à partir de 2025. C'est un engagement majeur en corrélation, encore une fois, avec le défi démographique qui est devant nous.
Vous l'avez dit, nous reprenons l'examen, à partir de lundi, d'une proposition de loi qui pose des bases importantes, sur le plan sociétal comme en matière de reconnaissance des professionnels. J'espère que ce texte sortira enrichi du Sénat.
J'attends également beaucoup de nos échanges sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, notamment de la fusion des sections soins et dépendance des Ehpad.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Annick Billon, soyez en assurée, il y aura évidemment une suite aux travaux de la Ciivise.
Sous l’autorité de la Première ministre aura lieu le 20 novembre prochain un comité interministériel à l’enfance, qui permettra de compiler beaucoup de données. Vous l’avez rappelé, la Ciivise a réuni 30 000 témoignages d’enfants – ce n’est pas rien ! C’est une structure que je connais bien, car j’étais le ministre chargé notamment des questions liées à la protection de l’enfance lorsque la Ciivise a été créée. Je reconnais donc le travail fondamental de cette structure.
Cette commission a été créée pour trois ans. Qu’adviendra-t-il maintenant ? De quels outils et de quel type de commission avons-nous besoin ? Faut-il aller vers une Ciivise II ? Faut-il revoir ou amplifier cette structure ?
Les chiffres sont terrifiants et avérés. Un enfant toutes les trois minutes est victime d’inceste, d’agression sexuelle et de violences sexuelles dans notre pays. Cela soulève le cœur, donne envie de vomir et de crier. Il convient donc d’agir. Pour ce faire, nous avons besoin d’acteurs, de travail de terrain et de professionnels.
Les arbitrages seront faits dans quelques jours. Je comprends l’émoi qui peut avoir saisi la délégation aux droits des femmes du Sénat. Soyez assurée, puisque c’est la grande cause du Président de la République, que l’ambition qui était la nôtre voilà trois ans est encore plus vive aujourd’hui !
Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Monsieur le ministre, le 8 novembre dernier, par la voix de sa présidente, Mme von der Leyen, la Commission européenne a recommandé officiellement l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Ukraine.
Cet avis favorable doit être approuvé à l'unanimité par les vingt-sept lors du prochain Conseil européen des 14 et 15 décembre prochains, à Bruxelles.
Sans évoquer la question diplomatique que pose cette initiative, dans un contexte de recherche de paix et de désamorçage du conflit, je souhaite vous poser la question fondamentale de la préservation de nos intérêts agricoles.
Vous revenez d'Ukraine, où vous avez annoncé œuvrer au « renforcement de la coopération agricole entre nos deux pays » et travailler avec cet État sur le chemin de son adhésion à l'Union européenne et invoqué la « solidarité » des agriculteurs dans le contexte de « l'ouverture du marché européen aux produits agricoles ukrainiens ».
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous éclairer sur vos intentions ?
Si la position favorable de la France ne fait désormais aucun doute, êtes-vous bien conscient du désarroi des agriculteurs français, pris en étau entre des normes européennes toujours plus exigeantes et complexes, une ouverture toujours plus grande à la concurrence, avec la multiplication des accords de libre-échange, et une envolée du coût des intrants et de l'énergie ?
Monsieur le ministre, quels intérêts défendez-vous ?
Votre dernière déclaration, largement relayée par vos soins sur les réseaux sociaux, sonne comme une volte-face pour de nombreux syndicats agricoles.
Nous ne pouvons prendre le risque de sacrifier nos intérêts. Comment allez-vous protéger l'agriculture française dans une telle perspective ? §
Monsieur le ministre, vous ne nous dites toujours pas clairement si la Ciivise sera maintenue.
Une assemblée ou une institution doit toujours être incarnée pour garantir son efficacité, nous en savons quelque chose au Sénat.
Le juge Édouard Durand, avec son expertise, sa détermination, ses convictions, a démontré qu’il était l’homme de la situation. La Ciivise ne peut se passer du juge Édouard Durand !
Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question.
Il n'y a aucune volte-face. Au contraire, je suis venu en Ukraine réaffirmer plusieurs de nos positions.
À la vérité, beaucoup de ce qui se joue en Ukraine relève de l'avenir de l'Europe, de l'avenir de l'agriculture en Europe, mais également de l'avenir de l'agriculture française.
La première position que j'y ai réaffirmée, c'est le soutien indéfectible de la France et de l'Europe à l'agriculture et aux agriculteurs ukrainiens.
Les territoires de ce pays subissent les bombardements et la pollution. Je me suis rendu dans une chèvrerie qui n'était qu'à 500 mètres de la ligne de front. Voyez dans quelles conditions produisent ces agriculteurs… Cela me paraît la moindre des choses que de dire que nous serons à leurs côtés, y compris dans la reconstruction, y compris dans la dépollution, pour que le potentiel agricole ukrainien puisse s'exprimer.
Pour autant, la solidarité n'empêche pas la lucidité sur les enjeux qui sont les nôtres.
En l'occurrence, l'Ukraine est l'une des grandes puissances agricoles mondiales. Dans la perspective des préconisations de la Commission européenne et des négociations qui pourraient s'ouvrir – attendons les décisions du Conseil du mois de décembre prochain –, nous devons être vigilants sur deux points.
Premièrement, il faut une convergence des modèles entre les vingt-sept pays membres de l'Union européenne et un accompagnement de nos amis agriculteurs ukrainiens. Il ne saurait en être autrement ; à défaut, les distorsions de concurrence seront trop importantes. C'est un élément important, comparable aux clauses miroir des accords de commerce.
Deuxièmement, il convient d'entrer dans cette logique en coopération avec les Ukrainiens.
En effet, nous avons besoin que l'Europe soit davantage encore une puissance agricole, une puissance qui garantisse sa souveraineté et sa sécurité alimentaires, y compris à ses frontières. À cet égard, je préfère travailler avec des alliés comme les Ukrainiens plutôt qu'avec d'autres, qui exerceraient sur nous une pression sur la sécurité alimentaire, comme le fait aujourd'hui M. Poutine à nos frontières extérieures.
Si nous parvenons à coopérer plutôt qu'à entrer en concurrence, si nous parvenons à faire converger les modèles, nous y gagnerons tous. Tel est l'enjeu que je suis venu réaffirmer, y compris en signalant à mes interlocuteurs les distorsions de concurrence pénalisantes qui existent aujourd'hui – je pense à la volaille, par exemple, mais aussi à d'autres domaines comme le sucre, production que votre région connaît bien, madame la sénatrice.
Il convient de tenir un discours de vérité et un discours de souveraineté collective.
Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale. Qu’il me soit permis d’y associer notre excellent collègue Stéphane Piednoir.
Monsieur le ministre, lundi dernier ont été publiés les résultats de l’évaluation nationale réalisée sur les élèves de quatrième en mathématiques et en français. Vous avez réagi à cette annonce en trouvant ces résultats inquiétants. Vous avez même affirmé que le collège était en situation de difficulté et qu’il risquait d’être en panne. Non seulement le collège est « en panne », mais il est aussi véritablement en recul !
Consultation après consultation, évaluation après évaluation, on se rend compte depuis plusieurs années que les jeunes Français sont en situation difficile et que les résultats baissent.
Pour mémoire, en 2000, la France se situait dans le premier tiers de l’évaluation du programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En 2022, la France est tombée dans le deuxième tiers alors que, concomitamment, le budget de l’éducation nationale a augmenté.
En 2018, lorsque vous étiez secrétaire d’État auprès du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, le budget de l’éducation nationale était de 51 milliards d’euros, contre 63 milliards d’euros en 2024, soit 12 milliards d’euros supplémentaires. C’est le budget de la justice et trois fois le budget de la culture, alors que le système éducatif compte 404 000 élèves de moins.
Monsieur le ministre, quelles réformes structurantes et puissantes allez-vous proposer pour répondre, non pas à une crise, mais plutôt à un échec majeur de notre système éducatif ?
Merci, monsieur le ministre, de votre réponse.
Toutefois, je veux rappeler que le poulet industriel ukrainien afflue sur le marché français, au détriment de notre filière d'excellence, depuis que l'Union européenne a suspendu les droits de douane par solidarité avec l'Ukraine.
Il est vraiment temps de défendre avec force l'agriculture française. Notre souveraineté alimentaire doit être une vraie priorité nationale !
M. Gabriel Attal, ministre de l ’ éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Jacques Grosperrin, j’ai eu l’occasion de le dire dès ma nomination au ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, mon objectif est l’élévation du niveau général de nos élèves
Quand on travaille pour restaurer l’attractivité du métier d’enseignant, on agit pour élever le niveau de nos élèves. Quand on travaille pour restaurer l’autorité du maître à l’école, on agit pour l’élévation du niveau des élèves.
Quand on réforme le lycée professionnel, comme nous le faisons avec Carole Grandjean, on agit pour l’élévation du niveau des élèves.
Quand on agit pour faire respecter les règles, les valeurs de la République et la laïcité à l’école, on agit pour l’élévation du niveau des élèves.
Même quand on lutte contre le harcèlement scolaire, outre que l’on agit pour la dignité des personnes, on agit pour l’élévation du niveau des élèves, parce qu’un enfant qui est malheureux à l’école, c’est un enfant qui ne peut plus apprendre.
Les évaluations qui ont été publiées disent tout d’abord que nous sommes en train de changer positivement la donne à l’école primaire.
La génération 2017 – celle qui est entrée au CP quand le Président de la République a été élu pour la première fois et dont nous avons massivement réinvesti la scolarité à l’école primaire – s’en sort mieux que les générations précédentes.
Ma question s'adresse à M. le ministre du logement.
Devant le fiasco de votre politique du logement, je vais en rajouter une couche, monsieur le ministre.
En effet, sommés de se mettre aux normes dans des délais intenables, les petits propriétaires bailleurs concernés par les rénovations thermiques – ils sont nombreux en France – font leurs comptes. Or, en termes d'équilibre financier, cela ne passe pas.
Si, pour les secteurs géographiques des métropoles, où les loyers sont plutôt élevés, on peut tendre vers un équilibre sur un nombre donné acceptable, ce n'est absolument pas le cas dans des départements ruraux comme le mien, en raison du faible niveau des revenus et, surtout, des loyers.
Ces deux secteurs ont malheureusement un point commun : les devis qui y sont réalisés montrent que le coût des travaux y est quasiment le même.
Ma question est simple, monsieur le ministre : qu'allez-vous faire pour que la ruralité ne soit pas une fois de plus pénalisée par une politique nationale ? §
Ces évaluations disent aussi que le collège – vous l’avez dit – est un véritable sujet de préoccupation. Songez qu’un élève sur quatre, à l’entrée en quatrième, n’a pas le niveau de lecture attendu en fin de CM2 !
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Rojouan, vous évoquez un sujet important : la rénovation énergétique des logements en secteur rural.
Ainsi que je le disais moi-même dans cet hémicycle il y a une semaine, dans un département comme la Creuse, plus de la moitié des logements obtiennent une note de F ou G au diagnostic de performance énergétique
Le Gouvernement répond à cet enjeu au travers de nombreuses mesures.
La réforme de l'aide à la rénovation énergétique, qui sera mise en œuvre à partir du 1er janvier 2024, constitue déjà une réponse très concrète. Cette aide pourra couvrir jusqu'à 90 % du montant des travaux des ménages très modestes que vous avez évoqués.
Pour un ménage de classe moyenne – situé entre le cinquième et le huitième déciles –, le montant de l'aide sera de 60 % des travaux. Si ces derniers se montent à 55 000 euros, on peut ainsi imaginer que l'aide s'élèvera à 33 000 euros, auxquels on peut évidemment ajouter l'aide éventuelle des collectivités locales, mais aussi, par exemple, puisque vous avez évoqué les loyers modérés, celle du dispositif Loc'Avantages.
Je rappelle aussi, pour ce qui concerne le reste à charge, nous avons prolongé l'écoprêt à taux zéro.
Surtout, le dispositif fiscal du déficit foncier, qui permet de déduire les charges des travaux des revenus locatifs, est doublé jusqu'en janvier 2025 pour des travaux permettant d'atteindre la performance de classe D.
Si j'ajoute à cela le dispositif fiscal Denormandie, que nous avons également prolongé, ou encore la prime à la sortie de la vacance, quantité d'aides permettent de faire face à ces enjeux aujourd'hui. Il faut les saisir toutes !
Si ce n'était pas suffisant, la loi Logement permettra de renforcer encore ces dispositifs pour la ruralité.
Vous voyez, monsieur le sénateur, que la ruralité n'est pas abandonnée. Loin de là !
Je présenterai, au début du mois de décembre, des mesures fortes pour l’élévation du niveau général à l’école et au collège. Je le dis : je n’ai aucun tabou.
J’ai d’ores et déjà avancé un certain nombre de pistes : sur les manuels scolaires, sur l’organisation en cycles, sur les groupes de niveau…
J’assume cette dernière proposition. De fait, les enseignants m’expliquent qu’il est difficile de faire progresser une classe qui réunit des élèves qui ne savent pas lire et des élèves qui lisent très bien et qu’une telle situation finit par tirer tout le monde vers le bas. Cette proposition fait débat, mais je l’assume.
Je présenterai, au début du mois prochain, des mesures fortes pour que nous puissions avancer. C’est un enjeu non seulement pour nos élèves et pour notre école, mais aussi pour l’avenir de notre pays.
J'aimerais vous croire, monsieur le ministre, mais ce gouvernement, dans le domaine du logement, a réussi un triple exploit, jamais inégalé : la construction de logements neufs est bloquée ; l'achat-vente de logements anciens est au plus bas depuis des décennies ; et là, vous allez conduire à un blocage du locatif, ce qui aboutira à une situation dramatique ! Tous les clignotants sont au rouge.
En politique comme ailleurs, il n'y a aucune honte à essayer de corriger les dispositifs qui sont en place. Ce serait tout à votre honneur. Ce serait aussi faire preuve de courage. Or, en politique, souvent le courage paie ! §
Monsieur le ministre, j’attendais que vous nous parliez de la réforme du collège unique, qui existe depuis 1975.
Vous nous avez parlé des groupes de niveau. Vous avez raison : ce n’est pas tabou. Je crois même qu’il faut aller plus loin. Si l’on veut passer d’un collège de la résilience à un collège de la réussite, il faudra certainement passer par des réformes structurelles.
Si vous le souhaitez, vous trouverez, au Sénat, avec la proposition de loi de mon collègue Max Brisson, dont j’ai été le rapporteur, des pistes efficaces.
Le projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne en matière d'économie, de finances, de transition écologique, de droit pénal, de droit social et en matière agricole ayant été transmis au Sénat, le groupe de travail dont les membres ont été nommés en séance le 8 novembre dernier peut être transformé en commission spéciale.
Il n'y a pas d'opposition ?
Il en est ainsi décidé.
J'informe le Sénat que la commission mixte paritaire chargée d'élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant transposition de l'accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l'entreprise est parvenue à l'adoption d'un texte commun.
Ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et des familles.
En 2018, le Président de la République avait annoncé vouloir « répondre aux défis du vieillissement ».
La proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France sera examinée la semaine prochaine à l’Assemblée nationale.
Une enquête récente, menée par la Fédération hospitalière de France, a révélé que 85 % des Ehpad se trouvaient en situation déficitaire à la fin de l’année 2022. Ces déficits tendent à devenir structurels et croissants dans ce secteur – pour ne pas dire, hélas !, qu’ils le sont déjà.
J’ai été alerté, hier, sur la situation budgétaire de plusieurs Ehpad de mon département. Je pense notamment à celui de Richelieu, dont le bilan déficitaire atteint plus de 400 000 euros. Dans moins de trois ans, cet établissement atteindra son seuil minimal de fonctionnement et ne sera plus en mesure de rémunérer ses employés.
Cette situation alarmante résulte de facteurs multiples comme l’inflation alimentaire, le coût de l’énergie – en augmentation de 33 % en 2023 – ou encore la compensation très partielle des revalorisations salariales des soignants.
Madame la ministre, faites-vous le choix de délaisser nos aînés ? Faites-vous le choix de délaisser le personnel des Ehpad, qui travaillent dans des conditions déjà très difficiles ?
L’État doit être à la hauteur de ces enjeux. Je suis persuadé que l’ensemble de mes collègues ici présents sont d’accord avec moi.
Dès lors, ma question est simple et appelle une réponse concrète : le Gouvernement envisage-t-il de mettre en œuvre des compensations financières pérennes et intégrales ? Compte-t-il s’attaquer de front à la question du troisième âge et des Ehpad pour assurer à nos aînés un accompagnement digne ?
Monsieur le sénateur, la question que vous posez est essentielle au regard du défi démographique qui est devant nous.
En 2030, 20 millions de Français auront plus de 60 ans. Nous devons sortir collectivement du déni sur cette question.
En outre, vous l’avez dit, la situation de nos Ehpad, qui accueillent aujourd’hui 700 000 Français, est très critique.
Face à cette situation, nous avons mis en place plusieurs éléments.
D’abord, un fonds d’urgence, doté de 100 millions d’euros, a été débloqué par la Première ministre dès cet été, de manière à répondre à l’urgence conjoncturelle, liée à l’inflation, à l’augmentation des rémunérations, à la question des prix de l’énergie et de l’alimentation, autant de facteurs ayant pu conduire à des situations qui méritent une réponse immédiate.
Lors des assises nationales des départements de France, qui se sont tenues la semaine dernière, nous avons également, avec la Première ministre, annoncé des éléments plus structurels.
Nous allons tout d’abord, dès 2024, via la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), accroître de 150 millions d’euros les compensations dues aux départements au titre de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et de la prestation de compensation du handicap (PCH).
Surtout, nous amorçons, avec l’ensemble des présidents de département, une refonte en profondeur des fonds de concours pour 2025. Ces fonds doivent enfin avoir du sens et être moins nombreux. Dans les grandes lignes, il s’agit d’arrêter d’empiler des fonds de concours pour mettre en œuvre des politiques publiques beaucoup plus lisibles et augmenter ainsi la prise en charge par l’État.
Ce que nous avons mis sur la table, et je crois que les départements sont en accord avec cette proposition, c’est que 50 % de toutes les dépenses nouvelles engagées au titre de l’autonomie soient prises en charge par l’État, via la CNSA, à partir de 2025. C’est un engagement majeur en corrélation, encore une fois, avec le défi démographique qui est devant nous.
Vous l’avez dit, nous reprenons l’examen, à partir de lundi, d’une proposition de loi qui pose des bases importantes, sur le plan sociétal comme en matière de reconnaissance des professionnels. J’espère que ce texte sortira enrichi du Sénat.
J’attends également beaucoup de nos échanges sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, notamment de la fusion des sections soins et dépendance des Ehpad.
J'informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein de l'éventuelle commission mixte paritaire chargée d'élaborer un texte sur ce projet de loi ont été publiées.
Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n'a pas reçu d'opposition dans le délai d'une heure prévu par notre règlement.
Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre II du titre Ier de la deuxième partie, aux amendements identiques n° 487 rectifié, 712 rectifié bis et 1235 rectifié, tendant à insérer un article additionnel après l'article 10 quinquies.
DEUXIÈME PARTIE
DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES ET À L'ÉQUILIBRE GÉNÉRAL DE LA SÉCURITÉ SOCIALE POUR L'EXERCICE 2024
TITRE Ier
DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES, AU RECOUVREMENT ET À LA TRÉSORERIE
Chapitre II
Simplifier le recouvrement social et le financement de la sécurité sociale
Je suis saisi de trois amendements identiques.
L'amendement n° 487 rectifié est présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Cabanel et Daubet, Mme Girardin, MM. Grosvalet, Guérini et Guiol et Mme Pantel.
L'amendement n° 712 rectifié bis est présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
L'amendement n° 1235 rectifié est présenté par Mme Lubin, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Féret, M. Fichet, Mmes Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Chantrel, Jacquin, Mérillou, Kerrouche, Ouizille, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après le I de l'article L. 131-7 du code de la sécurité sociale, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :
« …. – Toute mesure de réduction ou d'exonération de cotisations de sécurité sociale, instituée à compter du 1er janvier 2023, est compensée par la suppression dans la même proportion d'une mesure de réduction ou d'exonération de cotisations de sécurité sociale existante. »
La parole est à Mme Nathalie Delattre, pour présenter l'amendement n° 487 rectifié.
Selon l'Insee, au cours du premier semestre 2021, le taux de marge des entreprises atteignait près de 36 %, un niveau jamais atteint depuis 1949.
Parallèlement, l'Institut de recherches économiques et sociales évalue le montant des aides publiques reçues par les entreprises à 8, 4 % du PIB, ce qui en fait l'un des plus hauts de l'OCDE.
Dans ce contexte, il nous semble important de limiter la mise en place de nouveaux dispositifs d'exonération de cotisations sociales.
Aussi, cet amendement vise à ce que tout nouveau dispositif d'exonération soit compensé par la suppression d'une exonération existante pour un montant équivalent, afin de ne pas affaiblir la sécurité sociale.
Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Monsieur le ministre, le 8 novembre dernier, par la voix de sa présidente, Mme von der Leyen, la Commission européenne a recommandé officiellement l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine.
Cet avis favorable doit être approuvé à l’unanimité par les vingt-sept lors du prochain Conseil européen des 14 et 15 décembre prochains, à Bruxelles.
Sans évoquer la question diplomatique que pose cette initiative, dans un contexte de recherche de paix et de désamorçage du conflit, je souhaite vous poser la question fondamentale de la préservation de nos intérêts agricoles.
Vous revenez d’Ukraine, où vous avez annoncé œuvrer au « renforcement de la coopération agricole entre nos deux pays » et travailler avec cet État sur le chemin de son adhésion à l’Union européenne et invoqué la « solidarité » des agriculteurs dans le contexte de « l’ouverture du marché européen aux produits agricoles ukrainiens ».
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous éclairer sur vos intentions ?
Si la position favorable de la France ne fait désormais aucun doute, êtes-vous bien conscient du désarroi des agriculteurs français, pris en étau entre des normes européennes toujours plus exigeantes et complexes, une ouverture toujours plus grande à la concurrence, avec la multiplication des accords de libre-échange, et une envolée du coût des intrants et de l’énergie ?
Monsieur le ministre, quels intérêts défendez-vous ?
Votre dernière déclaration, largement relayée par vos soins sur les réseaux sociaux, sonne comme une volte-face pour de nombreux syndicats agricoles.
Nous ne pouvons prendre le risque de sacrifier nos intérêts. Comment allez-vous protéger l’agriculture française dans une telle perspective ?
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l'amendement n° 712 rectifié bis.
Monsieur le ministre, plutôt que le doublement des franchises médicales sur les médicaments et les consultations, avec une perspective de recettes de 800 millions d'euros – il est dans les tuyaux –, nous demandons l'application du principe de compensation systématique et intégrale de toute nouvelle exonération de cotisations sociales, par la suppression, dans le même temps et dans les mêmes proportions, d'un dispositif d'exonération existant pour un montant équivalent.
Le coût total des mesures d'exonération prétendument en faveur de l'emploi a atteint 73, 8 milliards d'euros en 2021 pour l'ensemble des régimes de sécurité sociale, ce qui correspond à une hausse de 9, 3 % – que vous avez évoquée hier, monsieur le ministre.
Ainsi, quand ils ne sont pas compensés, ces dispositifs d'exonération ont entraîné, en 2021, une dépense publique ou une perte de recettes – voire les deux – estimées par la Commission des comptes de la sécurité sociale à près de 32 milliards d'euros pour la branche maladie, près de 16 milliards d'euros pour la branche vieillesse, 13 milliards d'euros pour la branche famille, 0, 3 milliard d'euros pour la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) et 0, 4 milliard d'euros pour la branche autonomie.
La Cour des comptes, dans son rapport sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale, a constaté, en 2019, que certaines niches ne sont que rarement remises en question, même lorsque des évaluations concluent à leur inefficacité. N'oublions pas que dans chaque niche se cache un chien… En cela, elles sont bien défendues !
Ces dispositions de contournement sont d'autant plus problématiques que le manque à gagner pour la sécurité sociale n'est désormais pas intégralement compensé par l'État.
Nous souhaitons geler le nombre de dispositifs, en attendant de les réduire.
La parole est à M. Bernard Jomier, pour présenter l'amendement n° 1235 rectifié.
Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question.
Il n’y a aucune volte-face. Au contraire, je suis venu en Ukraine réaffirmer plusieurs de nos positions.
À la vérité, beaucoup de ce qui se joue en Ukraine relève de l’avenir de l’Europe, de l’avenir de l’agriculture en Europe, mais également de l’avenir de l’agriculture française.
La première position que j’y ai réaffirmée, c’est le soutien indéfectible de la France et de l’Europe à l’agriculture et aux agriculteurs ukrainiens.
Les territoires de ce pays subissent les bombardements et la pollution. Je me suis rendu dans une chèvrerie qui n’était qu’à 500 mètres de la ligne de front. Voyez dans quelles conditions produisent ces agriculteurs ! Cela me paraît la moindre des choses que de dire que nous serons à leurs côtés, y compris dans la reconstruction, y compris dans la dépollution, pour que le potentiel agricole ukrainien puisse s’exprimer.
Pour autant, la solidarité n’empêche pas la lucidité sur les enjeux qui sont les nôtres.
En l’occurrence, l’Ukraine est l’une des grandes puissances agricoles mondiales. Dans la perspective des préconisations de la Commission européenne et des négociations qui pourraient s’ouvrir – attendons les décisions du Conseil du mois de décembre prochain –, nous devons être vigilants sur deux points.
Premièrement, il faut une convergence des modèles entre les vingt-sept pays membres de l’Union européenne et un accompagnement de nos amis agriculteurs ukrainiens. Il ne saurait en être autrement ; à défaut, les distorsions de concurrence seront trop importantes. C’est un élément important, comparable aux clauses miroir des accords de commerce.
Deuxièmement, il convient d’entrer dans cette logique en coopération avec les Ukrainiens.
En effet, nous avons besoin que l’Europe soit davantage encore une puissance agricole, une puissance qui garantisse sa souveraineté et sa sécurité alimentaires, y compris à ses frontières. À cet égard, je préfère travailler avec des alliés comme les Ukrainiens plutôt qu’avec d’autres, qui exerceraient sur nous une pression sur la sécurité alimentaire, comme le fait aujourd’hui M. Poutine à nos frontières extérieures.
Si nous parvenons à coopérer plutôt qu’à entrer en concurrence, si nous parvenons à faire converger les modèles, nous y gagnerons tous. Tel est l’enjeu que je suis venu réaffirmer, y compris en signalant à mes interlocuteurs les distorsions de concurrence pénalisantes qui existent aujourd’hui – je pense à la volaille, par exemple, mais aussi à d’autres domaines comme le sucre, production que votre région connaît bien, madame la sénatrice.
Il convient de tenir un discours de vérité et un discours de souveraineté collective.
Le dispositif proposé n'a pas de valeur juridique : une loi ne peut contraindre une loi à venir.
L'article 20 de la loi de programmation des finances publiques empêche d'ores et déjà les niches fiscales de dépasser 14 % des recettes des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale, ce qui implique, en pratique, de respecter une règle de gage de ce type.
J'ai bien entendu les différents argumentaires qui ont été développés. La règle serait de ne pas créer de niches supplémentaires. Pourtant, certains proposent d'en créer encore…
La commission est défavorable à ces trois amendements identiques.
Merci, monsieur le ministre, de votre réponse.
Toutefois, je veux rappeler que le poulet industriel ukrainien afflue sur le marché français, au détriment de notre filière d’excellence, depuis que l’Union européenne a suspendu les droits de douane par solidarité avec l’Ukraine.
Il est vraiment temps de défendre avec force l’agriculture française. Notre souveraineté alimentaire doit être une vraie priorité nationale !
En effet, la loi de programmation des finances publiques prévoit déjà un plafonnement général à 14 %, ce qui permet de répondre aux attentes des auteurs de ces amendements.
En outre, je rappelle que la compensation intégrale par crédit budgétaire de toute mesure de réduction ou d'exonération de cotisations sociales figure déjà dans la loi.
Par ailleurs, une nouvelle annexe au projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit l'évaluation des niches sociales.
Je considère que tout cet appareillage permet de satisfaire les auteurs des amendements, raison pour laquelle j'émettrai un avis défavorable.
Je veux moi aussi insister sur le principe établi par la loi Veil en 1994 selon lequel toute mesure d'exonération générale de cotisations à la sécurité sociale devrait systématiquement être compensée par l'État.
Cela n'est plus le cas, loin de là ! On assiste à de nombreuses exonérations. Vous en inventez très régulièrement de nouvelles, monsieur le ministre, si bien qu'aujourd'hui, comme vous l'avez vous-même reconnu hier soir, les exonérations de cotisations sociales et fiscales se chiffrent à 87 milliards d'euros.
Vous avouerez que cette somme ferait un bien immense au budget de notre sécurité sociale… Elle nous permettrait de résorber ce déficit abyssal, qui ne fait que se creuser et qui va continuer dans cette voie, puisque votre trajectoire prévoit un déficit de plus de 17 milliards d'euros en 2027.
Notre amendement tend à limiter la mise en place de nouveaux dispositifs d'exonération et, à tout le moins, à s'assurer que chaque nouveau dispositif s'accompagne de la suppression d'un dispositif existant pour un montant équivalent.
Ma question s’adresse à M. le ministre du logement.
Devant le fiasco de votre politique du logement, je vais en rajouter une couche, monsieur le ministre.
En effet, sommés de se mettre aux normes dans des délais intenables, les petits propriétaires bailleurs concernés par les rénovations thermiques – ils sont nombreux en France – font leurs comptes. Or, en termes d’équilibre financier, cela ne passe pas.
Si, pour les secteurs géographiques des métropoles, où les loyers sont plutôt élevés, on peut tendre vers un équilibre sur un nombre donné acceptable, ce n’est absolument pas le cas dans des départements ruraux comme le mien, en raison du faible niveau des revenus et, surtout, des loyers.
Ces deux secteurs ont malheureusement un point commun : les devis qui y sont réalisés montrent que le coût des travaux y est quasiment le même.
Ma question est simple, monsieur le ministre : qu’allez-vous faire pour que la ruralité ne soit pas une fois de plus pénalisée par une politique nationale ?
Madame la sénatrice, nous sommes très précisément, pour 2024, à 13, 7 %.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Rojouan, vous évoquez un sujet important : la rénovation énergétique des logements en secteur rural.
Ainsi que je le disais moi-même dans cet hémicycle il y a une semaine, dans un département comme la Creuse, plus de la moitié des logements obtiennent une note de F ou G au diagnostic de performance énergétique
Le Gouvernement répond à cet enjeu au travers de nombreuses mesures.
La réforme de l’aide à la rénovation énergétique, qui sera mise en œuvre à partir du 1er janvier 2024, constitue déjà une réponse très concrète. Cette aide pourra couvrir jusqu’à 90 % du montant des travaux des ménages très modestes que vous avez évoqués.
Pour un ménage de classe moyenne – situé entre le cinquième et le huitième déciles –, le montant de l’aide sera de 60 % des travaux. Si ces derniers se montent à 55 000 euros, on peut ainsi imaginer que l’aide s’élèvera à 33 000 euros, auxquels on peut évidemment ajouter l’aide éventuelle des collectivités locales, mais aussi, par exemple, puisque vous avez évoqué les loyers modérés, le dispositif Loc’Avantages.
Je rappelle aussi, pour ce qui concerne le reste à charge, que nous avons prolongé l’écoprêt à taux zéro.
Surtout, le dispositif fiscal du déficit foncier, qui permet de déduire les charges des travaux des revenus locatifs, est doublé jusqu’en janvier 2025 pour des travaux permettant d’atteindre la performance de classe D.
Si j’ajoute à cela le dispositif fiscal Denormandie, que nous avons également prolongé, ou encore la prime à la sortie de la vacance, quantité d’aides permettent de faire face à ces enjeux aujourd’hui. Il faut les saisir toutes !
Si ce n’était pas suffisant, la loi Logement permettra de renforcer encore ces dispositifs pour la ruralité.
Vous voyez, monsieur le sénateur, que la ruralité n’est pas abandonnée. Loin de là !
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Rojouan, vous évoquez un sujet important : la rénovation énergétique des logements en secteur rural.
Ainsi que je le disais moi-même dans cet hémicycle il y a une semaine, dans un département comme la Creuse, plus de la moitié des logements obtiennent une note de F ou G au diagnostic de performance énergétique.
Le Gouvernement répond à cet enjeu au travers de nombreuses mesures.
La réforme de l’aide à la rénovation énergétique, qui sera mise en œuvre à partir du 1er janvier 2024, constitue déjà une réponse très concrète. Cette aide pourra couvrir jusqu’à 90 % du montant des travaux des ménages très modestes que vous avez évoqués.
Pour un ménage de classe moyenne – situé entre le cinquième et le huitième déciles –, le montant de l’aide sera de 60 % des travaux. Si ces derniers se montent à 55 000 euros, on peut ainsi imaginer que l’aide s’élèvera à 33 000 euros, auxquels on peut évidemment ajouter l’aide éventuelle des collectivités locales, mais aussi, par exemple, puisque vous avez évoqué les loyers modérés, le dispositif Loc’Avantages.
Je rappelle aussi, pour ce qui concerne le reste à charge, que nous avons prolongé l’éco-prêt à taux zéro.
Surtout, le dispositif fiscal du déficit foncier, qui permet de déduire les charges des travaux des revenus locatifs, est doublé jusqu’en janvier 2025 pour des travaux permettant d’atteindre la performance de classe D.
Si j’ajoute à cela le dispositif fiscal Denormandie, que nous avons également prolongé, ou encore la prime à la sortie de la vacance, quantité d’aides permettent de faire face à ces enjeux aujourd’hui. Il faut les saisir toutes !
Si ce n’était pas suffisant, la loi Logement permettra de renforcer encore ces dispositifs pour la ruralité.
Vous voyez, monsieur le sénateur, que la ruralité n’est pas abandonnée. Loin de là !
Je mets aux voix les amendements identiques n° 487 rectifié, 712 rectifié bis et 1235 rectifié.
J’aimerais vous croire, monsieur le ministre, mais ce gouvernement, dans le domaine du logement, a réussi un triple exploit, jamais inégalé : la construction de logements neufs est bloquée ; l’achat-vente de logements anciens est au plus bas depuis des décennies ; et là, vous allez conduire à un blocage du locatif, ce qui aboutira à une situation dramatique ! Tous les clignotants sont au rouge.
En politique comme ailleurs, il n’y a aucune honte à essayer de corriger les dispositifs qui sont en place. Ce serait tout à votre honneur. Ce serait aussi faire preuve de courage. Or, en politique, souvent le courage paie !
L'amendement n° 1044 rectifié, présenté par Mme Havet, MM. Patriat et Iacovelli, Mme Nadille, MM. Théophile, Bitz, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Haye, Kulimoetoke, Lemoyne, Lévrier, Mohamed Soilihi, Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch et Mme Schillinger, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Au a du 19° ter de l'article 81 du code général des impôts, la seconde occurrence du mot : » publics » est supprimée.
II. – Au d du 4° du III de l'article L. 136‐1-1 du code de la sécurité sociale, le mot : « publics » est supprimé.
III. – À l'article L. 3261-2 du code du travail, la seconde occurrence du mot : » publics » est supprimée.
IV. – Les dispositions de cet article entrent en vigueur au 1er juillet 2024.
V. – La perte de recettes résultant pour l'État du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
VI. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à Mme Nadège Havet.
Pour contribuer au développement de l'usage du vélo pour se rendre au travail, une participation obligatoire de l'employeur, à hauteur de 50 % des frais de location de vélos engagés par les employés, existe déjà, au même titre que pour les abonnements de transport collectif.
Cette mesure concerne actuellement les seuls loueurs publics.
Cet amendement vise à étendre l'obligation de prise en charge par l'employeur du remboursement des frais de location de vélos auprès de services privés au-delà des seuls services publics de location.
Le code du travail dispose déjà que l'employeur prend à sa charge 50 % du coût des trajets des salariés entre l'entreprise et le domicile, qu'ils empruntent les transports publics ou, ce qui est sans doute moins connu, qu'ils utilisent les services publics de location de vélos. Ces avantages sont exonérés d'impôt sur le revenu et de contribution sociale généralisée (CSG).
En pratique, dans l'expression « transports publics », le terme « publics » s'oppose non pas à « privés », mais à « personnels » : la nature de la société de transport n'est donc pas en cause.
Dans le cas particulier des services publics de location de vélos, le terme « publics » ne se réfère donc pas au caractère public ou privé de l'entité de location de vélos.
Par conséquent, la commission est favorable à cet amendement, dont l'adoption apporterait une clarification utile.
Madame la sénatrice, cet amendement va dans le bon sens en ce qu'il apporte des précisions utiles, qui permettent d'étendre les cas de prise en charge à l'offre de services privés : avis favorable.
Le projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière d’économie, de finances, de transition écologique, de droit pénal, de droit social et en matière agricole ayant été transmis au Sénat, le groupe de travail dont les membres ont été nommés en séance le 8 novembre dernier peut être transformé en commission spéciale.
Il n’y a pas d’opposition ?
Il en est ainsi décidé.
Je mets aux voix l'amendement n° 1044 rectifié.
J’informe le Sénat que la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise est parvenue à l’adoption d’un texte commun.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 10 quinquies.
L'amendement n° 1014 rectifié ter, présenté par MM. Tabarot, Mandelli, Perrin, Longeot, Maurey, Rapin, Rietmann, Piednoir, Lefèvre et Levi, Mme Micouleau, M. Bonhomme, Mme Demas, MM. Pellevat, J.B. Blanc et Bouchet, Mmes Schalck, Canayer et V. Boyer, M. Courtial, Mme Joseph, MM. Meignen, Bouloux et Khalifé, Mme Malet, MM. Panunzi, Sol et Pointereau, Mme Josende, MM. Sautarel et Laménie, Mme Gosselin, M. P. Martin, Mme Belrhiti, M. Grosperrin, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Belin, Sido et Chatillon, Mme Lopez, MM. Brisson, Gueret et Cuypers, Mme Herzog, M. Somon, Mmes Di Folco et Romagny et M. H. Leroy, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. L'article L. 3261-2 du code du travail est complété par deux phrases ainsi rédigées : « L'employeur peut librement choisir de prendre en charge, le cas échéant, tout ou partie du reste du coût des titres d'abonnements souscrits par ses salariés. Dans de tels cas, il bénéficie des mêmes avantages, dans la limite de 25 % du prix de ces titres, que ceux entourant la part obligatoire de remboursement fixée par voie réglementaire. »
II. La perte de recettes résultant pour l'État du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
III. La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée à due concurrence par la majoration de l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Philippe Tabarot.
qui vise à pérenniser une avancée votée par le Sénat.
Face à l'augmentation générale des prix et à l'urgence écologique, il est indispensable de proposer des solutions à même de concilier pouvoir d'achat et baisse des émissions.
Le transport public étant la colonne vertébrale d'une mobilité durable, il faut permettre aux employeurs de participer davantage à la prise en charge des abonnements de transport public de leurs employés.
Jusqu'à l'été 2022, la loi prévoyait certes une exonération de cotisations et de contributions sociales, mais dans la limite de 50 % des frais d'abonnement souscrits par les salariés pour leurs déplacements entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail.
Après adoption d'un amendement que j'avais déposé, la loi de finances rectificative pour 2022 a porté ce plafond d'exonération à 75 % pour les années 2022 et 2023, ce qui a permis aux salariés de bénéficier d'un gain supplémentaire de pouvoir d'achat exonéré d'impôt sur le revenu.
Le Gouvernement ayant pérennisé ce dispositif pour l'ensemble des fonctionnaires depuis le 1er septembre dernier, il serait juste que les salariés du secteur privé puissent continuer d'en bénéficier au-delà de 2023.
Ainsi, sur la base du volontariat pour les entreprises, j'y insiste, cet amendement vise à maintenir à hauteur de 75 % la part d'exonération de cotisations et de contributions sociales des frais d'abonnement souscrits par les salariés.
Il s'agissait d'une disposition temporaire. Si nous devons porter une attention particulière à ces usagers, nous devons la même attention aux caisses de la sécurité sociale.
Toutefois, comme il s'agit d'un excellent amendement, avant de m'en remettre à la sagesse du Sénat, je sollicite l'avis du ministre…
J’informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein de l’éventuelle commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur ce projet de loi ont été publiées.
Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement.
Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre II du titre Ier de la deuxième partie, aux amendements identiques n° 487 rectifié, 712 rectifié bis et 1235 rectifié, tendant à insérer un article additionnel après l’article 10 quinquies.
DEUXIÈME PARTIE
DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES ET À L’ÉQUILIBRE GÉNÉRAL DE LA SÉCURITÉ SOCIALE POUR L’EXERCICE 2024
TITRE Ier
DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES, AU RECOUVREMENT ET À LA TRÉSORERIE
Chapitre II
Simplifier le recouvrement social et le financement de la sécurité sociale
Après l’article 10 quinquies (suite)
Je suis saisi de trois amendements identiques.
L’amendement n° 487 rectifié est présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Cabanel et Daubet, Mme Girardin, MM. Grosvalet, Guérini et Guiol et Mme Pantel.
L’amendement n° 712 rectifié bis est présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
L’amendement n° 1235 rectifié est présenté par Mme Lubin, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Féret, M. Fichet, Mmes Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Chantrel, Jacquin, Mérillou, Kerrouche, Ouizille, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après le I de l’article L. 131-7 du code de la sécurité sociale, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :
« …. – Toute mesure de réduction ou d’exonération de cotisations de sécurité sociale, instituée à compter du 1er janvier 2023, est compensée par la suppression dans la même proportion d’une mesure de réduction ou d’exonération de cotisations de sécurité sociale existante. »
La parole est à Mme Nathalie Delattre, pour présenter l’amendement n° 487 rectifié.
Le bulletin officiel de la sécurité sociale permet déjà à l'employeur de prendre en charge une fraction supérieure à 50 % du coût des titres d'abonnement, voire la totalité. Dans ce cas, la participation facultative – au-delà de 50 % – est exonérée, dans la limite des frais réellement engagés, soit jusqu'à 100 %.
Les dispositions du bulletin officiel sont donc, d'une certaine manière, mieux-disantes que le dispositif de M. Tabarot. Dès lors, je ne voudrais pas que l'adoption de cet amendement restreigne la portée de la disposition du bulletin officiel.
Pour ces raisons, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il y sera défavorable.
Selon l’Insee, au cours du premier semestre 2021, le taux de marge des entreprises atteignait près de 36 %, un niveau jamais atteint depuis 1949.
Parallèlement, l’Institut de recherches économiques et sociales évalue le montant des aides publiques reçues par les entreprises à 8, 4 % du PIB, ce qui en fait l’un des plus hauts de l’OCDE.
Dans ce contexte, il nous semble important de limiter la mise en place de nouveaux dispositifs d’exonération de cotisations sociales.
Aussi, cet amendement vise à ce que tout nouveau dispositif d’exonération soit compensé par la suppression d’une exonération existante pour un montant équivalent, afin de ne pas affaiblir la sécurité sociale.
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° 712 rectifié bis.
Monsieur le ministre, plutôt que le doublement des franchises médicales sur les médicaments et les consultations, avec une perspective de recettes de 800 millions d’euros – il est dans les tuyaux –, nous demandons l’application du principe de compensation systématique et intégrale de toute nouvelle exonération de cotisations sociales, par la suppression, dans le même temps et dans les mêmes proportions, d’un dispositif d’exonération existant pour un montant équivalent.
Le coût total des mesures d’exonération prétendument en faveur de l’emploi a atteint 73, 8 milliards d’euros en 2021 pour l’ensemble des régimes de sécurité sociale, ce qui correspond à une hausse de 9, 3 % – que vous avez évoquée hier, monsieur le ministre.
Ainsi, quand ils ne sont pas compensés, ces dispositifs d’exonération ont entraîné, en 2021, une dépense publique ou une perte de recettes – voire les deux – estimées par la Commission des comptes de la sécurité sociale à près de 32 milliards d’euros pour la branche maladie, près de 16 milliards d’euros pour la branche vieillesse, 13 milliards d’euros pour la branche famille, 0, 3 milliard d’euros pour la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) et 0, 4 milliard d’euros pour la branche autonomie.
La Cour des comptes, dans son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, a constaté, en 2019, que certaines niches ne sont que rarement remises en question, même lorsque des évaluations concluent à leur inefficacité. N’oublions pas que dans chaque niche se cache un chien… En cela, elles sont bien défendues !
Ces dispositions de contournement sont d’autant plus problématiques que le manque à gagner pour la sécurité sociale n’est désormais pas intégralement compensé par l’État.
Nous souhaitons geler le nombre de dispositifs, en attendant de les réduire.
La parole est à M. Bernard Jomier, pour présenter l’amendement n° 1235 rectifié.
L'amendement est adopté.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 10 quinquies.
(À suivre)
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 10 quinquies.
L'amendement n° 524 rectifié, présenté par MM. Szczurek, Durox et Hochart, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° Après le f du 4° du III de l'article L. 136-1-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …) Les avantages en nature que représentent pour les salariés occupant un emploi à caractère saisonnier au sens du 3° de l'article L. 1242-2 du code du travail la mise à disposition par l'employeur d'un logement pour une durée n'excédant pas six mois dans des conditions prévues par décret. » ;
2° Après le 7° du II de l'article L. 242-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …° Les avantages en nature que représentent, pour les salariés occupant un emploi à caractère saisonnier au sens du 3° de l'article L. 1242-2 du code du travail, la mise à disposition par l'employeur d'un logement pour une durée n'excédant pas six mois dans des conditions prévues par décret. »
II. – La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle à la taxe visée à l'article 235 ter ZD du code général des impôts.
La parole est à M. Christopher Szczurek.
Le travail saisonnier est indispensable au bon fonctionnement de notre secteur agricole et touristique. Cet amendement vise donc à faciliter le recrutement des travailleurs saisonniers en abaissant la fiscalité pesant sur les employeurs qui mettent un logement à leur disposition.
Selon la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), environ 1 million de personnes sont recrutées pour un travail saisonnier en France chaque année. Près de 25 % d'entre elles travaillent dans l'agriculture, où elles représentent un tiers de l'emploi, particulièrement dans les secteurs fruitiers et les vendanges. Notre économie touristique repose également sur ces travailleurs indispensables à nos entreprises.
Ceux-ci souffrent néanmoins d'une situation particulièrement précaire, ce qui rend ces métiers peu attractifs : discontinuité des revenus, faible protection sociale, difficultés de l'accès au logement. Ainsi observe-t-on une pénurie de main d'œuvre qualifiée, récurrente dans ce domaine, qui oblige de nombreux employeurs à recourir à des travailleurs étrangers, voire illégaux.
Il est donc nécessaire de favoriser le recrutement par des mesures fiscales incitatives, afin de répondre aux difficultés de logement des saisonniers dans les zones touristiques et agricoles. À cette fin, le présent amendement tend à exclure de l'assiette des cotisations et de la CSG les avantages en nature que représentent les logements des saisonniers, pour une durée n'excédant pas six mois.
Le dispositif proposé n’a pas de valeur juridique : une loi ne peut contraindre une loi à venir.
L’article 20 de la loi de programmation des finances publiques empêche d’ores et déjà les niches fiscales de dépasser 14 % des recettes des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale, ce qui implique, en pratique, de respecter une règle de gage de ce type.
J’ai bien entendu les différents argumentaires qui ont été développés. La règle serait de ne pas créer de niches supplémentaires. Pourtant, certains proposent d’en créer encore…
La commission est défavorable à ces trois amendements identiques.
L'objectif poursuivi au travers de cet amendement est très légitime : on sait combien il est compliqué pour les travailleurs saisonniers de se loger.
Pour autant, comme je viens de le dire, prévoir des niches supplémentaires revient à grever davantage les comptes de la sécurité sociale ; or, comme l'indique le pourcentage cité à l'instant par M. le ministre, nous avons atteint une limite à cet égard : avis défavorable.
En effet, la loi de programmation des finances publiques prévoit déjà un plafonnement général à 14 %, ce qui permet de répondre aux attentes des auteurs de ces amendements.
En outre, je rappelle que la compensation intégrale par crédit budgétaire de toute mesure de réduction ou d’exonération de cotisations sociales figure déjà dans la loi.
Par ailleurs, une nouvelle annexe au projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit l’évaluation des niches sociales.
Je considère que tout cet appareillage permet de satisfaire les auteurs des amendements, raison pour laquelle j’émettrai un avis défavorable.
Je partage l'argument de Mme la rapporteure générale.
Par ailleurs, nous avons pris des mesures exceptionnelles d'exonération, portant notamment sur les revenus des travailleurs saisonniers. Ces exonérations sont totales pour les rémunérations égales ou inférieures à 1, 2 fois le montant mensuel du Smic, puis dégressives au-delà jusqu'à s'annuler pour les rémunérations égales ou supérieures à 1, 6 Smic. En outre, nous aidons très largement les filières, à hauteur de plus de 3 milliards d'euros.
Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement..
Je veux moi aussi insister sur le principe établi par la loi Veil en 1994 selon lequel toute mesure d’exonération générale de cotisations à la sécurité sociale devrait systématiquement être compensée par l’État.
Cela n’est plus le cas, loin de là ! On assiste à de nombreuses exonérations. Vous en inventez très régulièrement de nouvelles, monsieur le ministre, si bien qu’aujourd’hui, comme vous l’avez vous-même reconnu hier soir, les exonérations de cotisations sociales et fiscales se chiffrent à 87 milliards d’euros.
Vous avouerez que cette somme ferait un bien immense au budget de notre sécurité sociale… Elle nous permettrait de résorber ce déficit abyssal, qui ne fait que se creuser et qui va continuer dans cette voie, puisque votre trajectoire prévoit un déficit de plus de 17 milliards d’euros en 2027.
Notre amendement tend à limiter la mise en place de nouveaux dispositifs d’exonération et, à tout le moins, à s’assurer que chaque nouveau dispositif s’accompagne de la suppression d’un dispositif existant pour un montant équivalent.
L'amendement n'est pas adopté.
Monsieur le ministre, j’aimerais savoir où nous en sommes de ce plafonnement général à 14 %, dont j’entends bien qu’il s’agit d’une règle de gage.
En tout état de cause, si l’on en est à 12 %, notre dispositif a un sens : cela veut dire qu’il ne faut plus en rajouter…
L'amendement n° 946, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky, est ainsi libellé :
Rédiger ainsi cet article :
L'article L. 241-2 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé :
« Art. L. 241 -2. – I. – Les ressources des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont également constituées par des cotisations assises sur :
« 1° Les avantages de retraite, soit qu'ils aient été financés en tout ou partie par une contribution de l'employeur, soit qu'ils aient donné lieu à rachat de cotisations ainsi que les avantages de retraite versés au titre des articles L. 381-1 et L. 742-1, à l'exclusion des bonifications ou majorations pour enfants autres que les annuités supplémentaires ;
« 2° Les allocations et revenus de remplacement mentionnés à l'article L. 131-2 ;
« 3° Le produit de la contribution additionnelle à la contribution sociale de solidarité à la charge des sociétés, prévue par l'article L. 245-13 ;
« 4° Le produit de la contribution mentionnée à l'article L. 137-15.
« Des cotisations forfaitaires peuvent être fixées par arrêté ministériel pour certaines catégories de travailleurs salariés ou assimilés.
« Les cotisations dues au titre des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont à la charge des employeurs et des travailleurs salariés et personnes assimilées ainsi que des titulaires des avantages de retraite et des allocations et revenus de remplacement mentionnés aux 1° et 2° du présent I.
« II. – Les ressources des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont en outre constituées par une fraction égale à 38, 81 % du droit de consommation prévu à l'article 575 du code général des impôts. »
La parole est à Mme Céline Brulin.
Nous proposons de financer la prise en charge à 100 % des dépenses de santé par l'assurance maladie via le rétablissement des cotisations patronales à la branche maladie.
Vous le savez, depuis 2015, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) a permis d'exonérer les employeurs de 6 points de cotisations sociales, et sa transformation en réduction pérenne des cotisations maladie pour les employeurs n'a eu aucun effet, ou si peu, sur la création d'emplois en France. Pis, cela a contribué à aggraver la situation des comptes sociaux, avec une perte de recettes pour l'État et la sécurité sociale d'un montant de 28 milliards d'euros pour 2024.
Au travers de cet amendement, nous proposons une solution pour dégager des recettes. Plutôt que de dérembourser 500 millions d'euros de frais dentaires, comme vous le prévoyez, monsieur le ministre, mieux vaudrait renouer avec une sécurité solidaire intégrale, débarrassée des barrières financières.
Selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) de 2021, portant sur les dépenses de santé de 2020, l'assurance maladie obligatoire prend en charge 79, 8 % des dépenses de consommation de soins et de biens médicaux, les organismes complémentaires supportent 12, 3 % de ces dépenses, et ce qui reste, soit 6, 5 %, est à la charge des ménages.
La sécurité sociale rembourse 92, 8 % des soins hospitaliers et 92 % des transports sanitaires, contre seulement 69, 2 % des soins de ville, 73, 8 % des médicaments et 45 % des autres biens médicaux.
Le montant total des dépenses d'un remboursement intégral par l'assurance maladie peut être estimé autour de 24, 5 milliards d'euros. Ce montant serait largement inférieur si l'on tenait compte des effets directs ou indirects d'un remboursement à 100 %.
Cela n'entraînerait évidemment pas la suppression des complémentaires santé. Le ministre de la santé a indiqué vouloir opérer un virage en termes de prévention ; il nous semble que ces organismes pourraient y contribuer.
Madame la sénatrice, nous sommes très précisément, pour 2024, à 13, 7 %.
Nous avons déjà discuté de cette proposition lors de l'examen du précédent PLFSS. Je tiens tout de même à vous indiquer, ma chère collègue qu'une erreur matérielle s'est glissée dans votre amendement. Si vous le redéposez l'année prochaine, ...
Je mets aux voix les amendements identiques n° 487 rectifié, 712 rectifié bis et 1235 rectifié.
... il faudra faire correspondre son dispositif et le commentaire y afférent...
Pour ce qui est du fond, vous proposez de limiter les catégories de recettes susceptibles de financer la sécurité sociale aux seules cotisations, à l'exclusion de la fiscalité, comme la TVA, par exemple. Cet amendement est le reflet de la vision à la fois traditionnelle et cohérente du groupe CRCE-K, qui repose sur un financement assurantiel de la sécurité sociale, c'est-à-dire par des cotisations et des recettes assimilées.
Je rappelle qu'historiquement l'apparition puis l'augmentation de la fiscalisation des recettes de la sécurité sociale sont liées à la CSG et que l'instauration de cet impôt est une réponse des pouvoirs publics à des déficits déjà récurrents. On ne peut donc opposer un « âge d'or » de la cotisation à la misère du financement mixte.
Par ailleurs, la majorité sénatoriale assume, d'une part, les choix opérés par le passé pour limiter l'écart du coût du travail entre la France et ses concurrents et, d'autre part, le choix de compenser les pertes qui en résultent pour la sécurité sociale, et donc le caractère mixte.
Enfin, le dispositif proposé, en termes pratiques, ne modifie pas le régime des différentes cotisations et n'améliore pas, en soi, les recettes de la branche maladie.
Pour ces raisons, la commission est défavorable à cet amendement.
Les amendements ne sont pas adoptés.
L’amendement n° 1044 rectifié, présenté par Mme Havet, MM. Patriat et Iacovelli, Mme Nadille, MM. Théophile, Bitz, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Haye, Kulimoetoke, Lemoyne, Lévrier, Mohamed Soilihi, Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch et Mme Schillinger, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Au a du 19° ter de l’article 81 du code général des impôts, la seconde occurrence du mot : » publics » est supprimée.
II. – Au d du 4° du III de l’article L. 136-1-1 du code de la sécurité sociale, le mot : « publics » est supprimé.
III. – À l’article L. 3261-2 du code du travail, la seconde occurrence du mot : » publics » est supprimée.
IV. – Les dispositions de cet article entrent en vigueur au 1er juillet 2024.
V. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
VI. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à Mme Nadège Havet.
Cet amendement vise à prévoir un nouveau choc fiscal à l'encontre des entreprises, à hauteur de 25 milliards d'euros, ce qui est complètement contraire à tout ce que nous mettons en œuvre pour soutenir l'emploi et la création d'activité sur notre territoire : avis défavorable.
Pour contribuer au développement de l’usage du vélo pour se rendre au travail, une participation obligatoire de l’employeur, à hauteur de 50 % des frais de location de vélos engagés par les employés, existe déjà, au même titre que pour les abonnements de transport collectif.
Cette mesure concerne actuellement les seuls loueurs publics.
Cet amendement vise à étendre l’obligation de prise en charge par l’employeur du remboursement des frais de location de vélos auprès de services privés au-delà des seuls services publics de location.
L'amendement n'est pas adopté.
Le code du travail dispose déjà que l’employeur prend à sa charge 50 % du coût des trajets des salariés entre l’entreprise et le domicile, qu’ils empruntent les transports publics ou, ce qui est sans doute moins connu, qu’ils utilisent les services publics de location de vélos. Ces avantages sont exonérés d’impôt sur le revenu et de contribution sociale généralisée (CSG).
En pratique, dans l’expression « transports publics », le terme « publics » s’oppose non pas à « privés », mais à « personnels » : la nature de la société de transport n’est donc pas en cause.
Dans le cas particulier des services publics de location de vélos, le terme « publics » ne se réfère donc pas au caractère public ou privé de l’entité de location de vélos.
Par conséquent, la commission est favorable à cet amendement, dont l’adoption apporterait une clarification utile.
L'amendement n° 1220 rectifié, présenté par MM. Ouizille et Jomier, Mmes Poumirol, Canalès et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° Après le premier alinéa, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés :
« Pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2024 au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance, le taux des cotisations d'assurance maladie mentionné au premier alinéa est réduit de quatre points.
« Pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2025 au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance, le même taux est réduit de deux points. » ;
2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« À compter du 1er janvier 2026, le présent article n'est plus applicable pour les salaires versés au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance. »
La parole est à M. Alexandre Ouizille.
Cet amendement prend place dans un débat sur les allégements généraux de cotisations sociales. Vous avez déclaré l'année dernière la fin du « quoi qu'il en coûte » ; pour autant, la dépense gonfle et se renforce inexorablement.
Nous proposons d'éteindre progressivement le système d'exonération tel qu'il existe, c'est-à-dire l'allégement de cotisation patronale d'assurance maladie sur les salaires au-dessus de 1, 6 Smic.
Ce système d'exonération a deux raisons d'être qui pourraient être légitimes : la première tient à la question de l'emploi ; la seconde à celle de la compétitivité de l'industrie française.
Pour ce qui concerne l'emploi, tout d'abord, rappelons que le chômage résiduel concerne le bas de l'échelle des salaires, et non les salaires dont le montant est de 1, 5 fois, 2 fois, 2, 5 fois ou encore 3 fois le Smic. C'est la raison pour laquelle les allégements de cotisations n'ont pas d'effet sur l'emploi, comme le montrent les calculs économétriques auxquels vous vous référez souvent, monsieur le ministre.
Pour ce qui concerne la compétitivité de l'industrie, ensuite, il vient d'être rappelé que les marges des entreprises françaises n'avaient jamais été aussi élevées : une boucle prix-profits s'est mise en place depuis plusieurs années, ce qui leur permet de bénéficier aujourd'hui de taux de marge particulièrement importants. Le dispositif d'allégements n'est donc pas utile de ce point de vue.
Vous disiez à l'instant à ma collègue communiste que sa proposition allait créer un choc fiscal Je vous fais une proposition : utilisez ces milliards pour faire ce que font les Américains, qui mènent une véritable politique industrielle grâce à l'Inflation Reduction Act (IRA). Ciblez les secteurs, au lieu de vous en tenir à une mesure générale qui n'en sert aucun en particulier ! Ce saupoudrage, qui bénéficiera à des secteurs qui nesont absolument pas exposés à la concurrence internationale, n'aura pas vraiment d'efficacité.
Madame la sénatrice, cet amendement va dans le bon sens en ce qu’il apporte des précisions utiles, qui permettent d’étendre les cas de prise en charge à l’offre de services privés : avis favorable.
Mme Élisabeth Doineau, rapporteure générale de la commission des affaires sociales. Cette proposition, visant à supprimer le bandeau maladie d'allégements de cotisations patronales coûterait tout de même 25 milliards d'euros... La comparaison avec les États-Unis est d'ailleurs intéressante : allez-vous y faire soigner, et vous verrez ce que cela donne !
L ’ amendement est adopté.
Mme Émilienne Poumirol proteste.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 10 quinquies.
L’amendement n° 1014 rectifié ter, présenté par MM. Tabarot, Mandelli, Perrin, Longeot, Maurey, Rapin, Rietmann, Piednoir, Lefèvre et Levi, Mme Micouleau, M. Bonhomme, Mme Demas, MM. Pellevat, J.B. Blanc et Bouchet, Mmes Schalck, Canayer et V. Boyer, M. Courtial, Mme Joseph, MM. Meignen, Bouloux et Khalifé, Mme Malet, MM. Panunzi, Sol et Pointereau, Mme Josende, MM. Sautarel et Laménie, Mme Gosselin, M. P. Martin, Mme Belrhiti, M. Grosperrin, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Belin, Sido et Chatillon, Mme Lopez, MM. Brisson, Gueret et Cuypers, Mme Herzog, M. Somon, Mmes Di Folco et Romagny et M. H. Leroy, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. L’article L. 3261-2 du code du travail est complété par deux phrases ainsi rédigées : « L’employeur peut librement choisir de prendre en charge, le cas échéant, tout ou partie du reste du coût des titres d’abonnements souscrits par ses salariés. Dans de tels cas, il bénéficie des mêmes avantages, dans la limite de 25 % du prix de ces titres, que ceux entourant la part obligatoire de remboursement fixée par voie réglementaire. »
II. La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
III. La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée à due concurrence par la majoration de l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Philippe Tabarot.
Par ailleurs, notre assemblée a déjà adopté l'amendement n° 240 de la commission : avis défavorable.
M. Philippe Tabarot. Mes chers collègues, je vais vous présenter un très bon amendement
Sourires.
S'agissant des allégements de cotisations sociales, vous avez voté hier le gel des bandeaux d'allégements et des points de sortie, ce qui permet de limiter la croissance des allégements de charges et son coût pour les finances publiques – c'était nécessaire –, à hauteur de 600 millions d'euros.
Par ailleurs, il a été décidé lors de la conférence sociale sur les bas salaires de confier à deux économistes une mission visant à examiner les conséquences de ces allégements de charges au regard de l'ensemble des dispositifs existants – je pense notamment à la prime d'activité.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
Face à l’augmentation générale des prix et à l’urgence écologique, il est indispensable de proposer des solutions à même de concilier pouvoir d’achat et baisse des émissions.
Le transport public étant la colonne vertébrale d’une mobilité durable, il faut permettre aux employeurs de participer davantage à la prise en charge des abonnements de transport public de leurs employés.
Jusqu’à l’été 2022, la loi prévoyait certes une exonération de cotisations et de contributions sociales, mais dans la limite de 50 % des frais d’abonnement souscrits par les salariés pour leurs déplacements entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail.
Après adoption d’un amendement que j’avais déposé, la loi de finances rectificative pour 2022 a porté ce plafond d’exonération à 75 % pour les années 2022 et 2023, ce qui a permis aux salariés de bénéficier d’un gain supplémentaire de pouvoir d’achat exonéré d’impôt sur le revenu.
Le Gouvernement ayant pérennisé ce dispositif pour l’ensemble des fonctionnaires depuis le 1er septembre dernier, il serait juste que les salariés du secteur privé puissent continuer d’en bénéficier au-delà de 2023.
Ainsi, sur la base du volontariat pour les entreprises, j’y insiste, cet amendement vise à maintenir à hauteur de 75 % la part d’exonération de cotisations et de contributions sociales des frais d’abonnement souscrits par les salariés.
L'amendement n'est pas adopté.
Il s’agissait d’une disposition temporaire. Si nous devons porter une attention particulière à ces usagers, nous devons la même attention aux caisses de la sécurité sociale.
Toutefois, comme il s’agit d’un excellent amendement, avant de m’en remettre à la sagesse du Sénat, je sollicite l’avis du ministre…
L'amendement n° 1057 rectifié bis, présenté par M. Ouizille et Mme Canalès, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Pour les salaires versés au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance, la réduction dont bénéficie chaque employeur est subordonnée au respect de l'obligation suivante : ne pas délocaliser et de ne pas transférer à l'étranger une partie ou de la totalité des activités de l'entreprise, entraînant une diminution du nombre d'emplois en France. »
La parole est à M. Alexandre Ouizille.
Cet amendement de repli vise à s'assurer que les règles relatives aux allégements de cotisations, si elles devaient continuer à s'appliquer, atteignent leur but.
Il s'agit de lutter contre les délocalisations : l'amendement vise à conditionner le bénéfice des allégements de cotisations patronales pour les salaires versés au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance au respect de l'obligation de ne pas délocaliser à l'étranger une partie ou la totalité des activités de l'entreprise, en entraînant une diminution du nombre d'emplois en France.
Vous le savez, monsieur le ministre, la France est dans une situation un peu particulière : avec le Royaume-Uni, notre pays est celui où les grands groupes ont procédé au plus grand nombre de délocalisations.
Sourires.
Le bulletin officiel de la sécurité sociale permet déjà à l’employeur de prendre en charge une fraction supérieure à 50 % du coût des titres d’abonnement, voire la totalité. Dans ce cas, la participation facultative – au-delà de 50 % – est exonérée, dans la limite des frais réellement engagés, soit jusqu’à 100 %.
Les dispositions du bulletin officiel sont donc, d’une certaine manière, mieux-disantes que le dispositif de M. Tabarot. Dès lors, je ne voudrais pas que l’adoption de cet amendement restreigne la portée de la disposition du bulletin officiel.
Pour ces raisons, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il y sera défavorable.
L ’ amendement est adopté.
L'amendement n° 727 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est complété par un paragraphe ainsi rédigé :
« … – A. - Pour les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel excède 1 500 millions d'euros ou dont le total de bilan excède 2 000 millions d'euros, le bénéfice des réductions de cotisations prévues par le présent article est subordonné aux contreparties climatiques et sociales cumulatives suivantes :
« 1° La publication, au plus tard le 1er juillet de chaque année, et à partir du 1er juillet 2024, d'un rapport climat qui :
« a) Intègre le bilan des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre de l'entreprise, en amont et en aval de leurs activités ;
« b) Élabore une stratégie de réduction des émissions des gaz à effet de serre dans les conditions définies au B, qui ne prend pas en compte les émissions évitées et compensées. Elle fixe des objectifs annuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur un horizon de dix ans, notamment en précisant les plans d'investissements nécessaires pour les atteindre. Ce rapport s'appuie sur les informations fournies dans le cadre des obligations de l'article L. 225-102-1 du code de commerce et de l'article L. 229-25 du code de l'environnement.
« Le ministre chargé de l'environnement définit, en concertation avec le Haut Conseil pour le climat, la trajectoire minimale de réduction des émissions de gaz à effet de serre à mettre en œuvre par lesdites entreprises, en fonction du secteur d'activité et en conformité avec les budgets carbones fixés par la stratégie nationale bas-carbone.
« Les détails de la méthodologie sont fixés par décret ;
« 2° L'obligation de ne pas délocaliser et de ne pas transférer volontairement à l'étranger une partie ou de la totalité des activités de l'entreprise entraînant d'une diminution du nombre d'emplois en France, que ce soit au travers de filiales appartenant à la même entreprise ou par l'intermédiaire de sous-traitants auprès d'entreprises non affiliées.
« Cette obligation s'applique jusqu'à ce que l'allégement de cotisation prévu par le présent article soit compensé par un hausse équivalente de la fiscalité sur les entreprises concernées ;
« 3° L'obligation d'atteindre, avant le 1er janvier 2025, un index d'égalité entre les femmes et les hommes prévu par l'article L. 1142-8 du code du travail à un niveau supérieur à 75 points ;
« B. – Le non-respect par les entreprises mentionnées au A des obligations mentionnées au 1°, 2° et 3° est passible d'une sanction pécuniaire dont le montant est déterminé par décret.
« C. – Le produit de cette sanction est affecté sans rang de priorité aux branches mentionnées à l'article L. 200-2 du présent code. »
La parole est à Mme Anne Souyris.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 10 quinquies.
L’amendement n° 524 rectifié, présenté par MM. Szczurek, Durox et Hochart, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° Après le f du 4° du III de l’article L. 136-1-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …) Les avantages en nature que représentent pour les salariés occupant un emploi à caractère saisonnier au sens du 3° de l’article L. 1242-2 du code du travail la mise à disposition par l’employeur d’un logement pour une durée n’excédant pas six mois dans des conditions prévues par décret. » ;
2° Après le 7° du II de l’article L. 242-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …° Les avantages en nature que représentent, pour les salariés occupant un emploi à caractère saisonnier au sens du 3° de l’article L. 1242-2 du code du travail, la mise à disposition par l’employeur d’un logement pour une durée n’excédant pas six mois dans des conditions prévues par décret. »
II. – La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à la taxe visée à l’article 235 ter ZD du code général des impôts.
La parole est à M. Christopher Szczurek.
Le présent amendement a pour objet de conditionner les dispositifs généraux d'exonération de cotisations des entreprises à des objectifs sociaux et environnementaux.
Concrètement, il s'agit de lier l'attribution d'exonérations à l'établissement, par lesdites entreprises, d'un bilan carbone ainsi que d'une stratégie de réduction des gaz à effet de serre et de non-délocalisation de leur activité, et au respect en leur sein de l'égalité entre les femmes et les hommes. Il s'agit d'enjeux d'avenir.
Le travail saisonnier est indispensable au bon fonctionnement de notre secteur agricole et touristique. Cet amendement vise donc à faciliter le recrutement des travailleurs saisonniers en abaissant la fiscalité pesant sur les employeurs qui mettent un logement à leur disposition.
Selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), environ 1 million de personnes sont recrutées pour un travail saisonnier en France chaque année. Près de 25 % d’entre elles travaillent dans l’agriculture, où elles représentent un tiers de l’emploi, particulièrement dans les secteurs fruitiers et les vendanges. Notre économie touristique repose également sur ces travailleurs indispensables à nos entreprises.
Ceux-ci souffrent néanmoins d’une situation particulièrement précaire, ce qui rend ces métiers peu attractifs : discontinuité des revenus, faible protection sociale, difficultés de l’accès au logement. Ainsi observe-t-on une pénurie de main d’œuvre qualifiée, récurrente dans ce domaine, qui oblige de nombreux employeurs à recourir à des travailleurs étrangers, voire illégaux.
Il est donc nécessaire de favoriser le recrutement par des mesures fiscales incitatives, afin de répondre aux difficultés de logement des saisonniers dans les zones touristiques et agricoles. À cette fin, le présent amendement tend à exclure de l’assiette des cotisations et de la CSG les avantages en nature que représentent les logements des saisonniers, pour une durée n’excédant pas six mois.
Le travail saisonnier est indispensable au bon fonctionnement de notre secteur agricole et touristique. Cet amendement vise donc à faciliter le recrutement des travailleurs saisonniers en abaissant la fiscalité pesant sur les employeurs qui mettent un logement à leur disposition.
Selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), environ 1 million de personnes sont recrutées pour un travail saisonnier en France chaque année. Près de 25 % d’entre elles travaillent dans l’agriculture, où elles représentent un tiers de l’emploi, particulièrement dans les secteurs fruitiers et les vendanges. Notre économie touristique repose également sur ces travailleurs indispensables à nos entreprises.
Ceux-ci souffrent néanmoins d’une situation particulièrement précaire, ce qui rend ces métiers peu attractifs : discontinuité des revenus, faible protection sociale, difficultés de l’accès au logement. Ainsi observe-t-on une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, récurrente dans ce domaine, qui oblige de nombreux employeurs à recourir à des travailleurs étrangers, voire illégaux.
Il est donc nécessaire de favoriser le recrutement par des mesures fiscales incitatives, afin de répondre aux difficultés de logement des saisonniers dans les zones touristiques et agricoles. À cette fin, le présent amendement tend à exclure de l’assiette des cotisations et de la CSG les avantages en nature que représentent les logements des saisonniers, pour une durée n’excédant pas six mois.
Il s'agit en effet, ma chère collègue, d'enjeux très importants, mais ce que vous proposez complexifierait beaucoup les choses. Comment pourrait-on détecter les entreprises qui atteignent ou non ces objectifs ?...
Le « bandeau maladie » a pour but de favoriser la création d'emplois par les entreprises. Prévoir une pluralité d'objectifs rendrait le dispositif illisible.
L'avis est donc défavorable, comme il le sera – je l'ai dit hier – sur tous les amendements allant dans ce sens.
L’objectif poursuivi au travers de cet amendement est très légitime : on sait combien il est compliqué pour les travailleurs saisonniers de se loger.
Pour autant, comme je viens de le dire, prévoir des niches supplémentaires revient à grever davantage les comptes de la sécurité sociale ; or, comme l’indique le pourcentage cité à l’instant par M. le ministre, nous avons atteint une limite à cet égard : avis défavorable.
L’objectif des auteurs de cet amendement est très légitime : on sait combien il est compliqué pour les travailleurs saisonniers de se loger.
Pour autant, comme je viens de le dire, prévoir des niches supplémentaires revient à grever davantage les comptes de la sécurité sociale ; or, comme l’indique le pourcentage cité à l’instant par M. le ministre, nous avons atteint une limite à cet égard : avis défavorable.
La France est devenue le pays le plus attractif d'Europe parce que notre politique fiscale est simple, lisible, stable et continue dans le temps.
Vous voulez modifier le présent dispositif en prévoyant de soumettre les allégements de cotisations à d'autres objectifs de politiques publiques, que par ailleurs nous partageons, comme la réindustrialisation ou la lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes, et que nous atteignons par d'autres moyens. Ne regroupons pas tous les objectifs sous la question des exonérations fiscales et sociales : avis défavorable.
Je partage l’argument de Mme la rapporteure générale.
Par ailleurs, nous avons pris des mesures exceptionnelles d’exonération, portant notamment sur les revenus des travailleurs saisonniers. Ces exonérations sont totales pour les rémunérations égales ou inférieures à 1, 2 fois le montant mensuel du Smic, puis dégressives au-delà jusqu’à s’annuler pour les rémunérations égales ou supérieures à 1, 6 Smic. En outre, nous aidons très largement les filières, à hauteur de plus de 3 milliards d’euros.
Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L'amendement n° 64 rectifié, présenté par MM. Gold, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet et Fialaire, Mme Girardin, MM. Grosvalet et Guérini, Mme Guillotin, MM. Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le 2° du III de l'article L. 241-10 du code de la sécurité sociale est complété par les mots : « ainsi que les établissements publics de coopération intercommunale ayant pour objet l'action sociale ».
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Éric Gold.
L’amendement n° 946, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :
Rédiger ainsi cet article :
L’article L. 241-2 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé :
« Art. L. 241 -2. – I. – Les ressources des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont également constituées par des cotisations assises sur :
« 1° Les avantages de retraite, soit qu’ils aient été financés en tout ou partie par une contribution de l’employeur, soit qu’ils aient donné lieu à rachat de cotisations ainsi que les avantages de retraite versés au titre des articles L. 381-1 et L. 742-1, à l’exclusion des bonifications ou majorations pour enfants autres que les annuités supplémentaires ;
« 2° Les allocations et revenus de remplacement mentionnés à l’article L. 131-2 ;
« 3° Le produit de la contribution additionnelle à la contribution sociale de solidarité à la charge des sociétés, prévue par l’article L. 245-13 ;
« 4° Le produit de la contribution mentionnée à l’article L. 137-15.
« Des cotisations forfaitaires peuvent être fixées par arrêté ministériel pour certaines catégories de travailleurs salariés ou assimilés.
« Les cotisations dues au titre des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont à la charge des employeurs et des travailleurs salariés et personnes assimilées ainsi que des titulaires des avantages de retraite et des allocations et revenus de remplacement mentionnés aux 1° et 2° du présent I.
« II. – Les ressources des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont en outre constituées par une fraction égale à 38, 81 % du droit de consommation prévu à l’article 575 du code général des impôts. »
La parole est à Mme Céline Brulin.
Cet amendement a déjà été adopté l'an dernier par la Sénat, comme il l'avait été l'année précédente, avant d'être sacrifié au cours de la navette parlementaire.
En espérant que le Gouvernement changera un jour d'avis, notre objectif est de récompenser les collectivités qui s'engagent dans l'action sociale, et notamment dans le maintien à domicile des personnes.
L'amendement vise à mettre fin à une inégalité de traitement entre les services d'aide et d'accompagnement à domicile gérés par les centres intercommunaux d'action sociale (CIAS) et ceux qui sont gérés en direct par les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).
Contrairement aux CIAS, les EPCI ne bénéficient pas de l'exonération de cotisations patronales de sécurité sociale sur les rémunérations des aides à domicile. Le Gouvernement avait en effet indiqué vouloir réserver l'exonération aux structures spécialisées.
Nous proposons donc une exonération pour les EPCI ayant pour objet l'action sociale.
Nous proposons de financer la prise en charge à 100 % des dépenses de santé par l’assurance maladie via le rétablissement des cotisations patronales à la branche maladie.
Vous le savez, depuis 2015, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a permis d’exonérer les employeurs de 6 points de cotisations sociales, et sa transformation en réduction pérenne des cotisations maladie pour les employeurs n’a eu aucun effet, ou si peu, sur la création d’emplois en France. Pis, cela a contribué à aggraver la situation des comptes sociaux, avec une perte de recettes pour l’État et la sécurité sociale d’un montant de 28 milliards d’euros pour 2024.
Au travers de cet amendement, nous proposons une solution pour dégager des recettes. Plutôt que de dérembourser 500 millions d’euros de frais dentaires, comme vous le prévoyez, monsieur le ministre, mieux vaudrait renouer avec une sécurité solidaire intégrale, débarrassée des barrières financières.
Selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) de 2021, portant sur les dépenses de santé de 2020, l’assurance maladie obligatoire prend en charge 79, 8 % des dépenses de consommation de soins et de biens médicaux, les organismes complémentaires supportent 12, 3 % de ces dépenses, et ce qui reste, soit 6, 5 %, est à la charge des ménages.
La sécurité sociale rembourse 92, 8 % des soins hospitaliers et 92 % des transports sanitaires, contre seulement 69, 2 % des soins de ville, 73, 8 % des médicaments et 45 % des autres biens médicaux.
Le montant total des dépenses d’un remboursement intégral par l’assurance maladie peut être estimé autour de 24, 5 milliards d’euros. Ce montant serait largement inférieur si l’on tenait compte des effets directs ou indirects d’un remboursement à 100 %.
Cela n’entraînerait évidemment pas la suppression des complémentaires santé. Le ministre de la santé a indiqué vouloir opérer un virage en termes de prévention ; il nous semble que ces organismes pourraient y contribuer.
Nous avions soutenu votre demande, mon cher collègue, car il convient d'en finir avec cette injustice. Malheureusement, nous n'avons pas été suivis jusqu'à présent.
La commission est favorable à cet amendement.
Nous avons déjà discuté de cette proposition lors de l’examen du précédent PLFSS. Je tiens tout de même à vous indiquer, ma chère collègue qu’une erreur matérielle s’est glissée dans votre amendement. Si vous le redéposez l’année prochaine, …
Mme Céline Brulin. Nous n’aurons pas besoin de le faire puisqu’il va être adopté !
Les EPCI ont une vocation multiple et ne sont pas spécialisés.
Ainsi le Conseil constitutionnel a-t-il reconnu, dans sa décision du 5 août 2011, qu'il n'y avait pas en l'occurrence de rupture de l'égalité devant les charges publiques.
Dans la continuité de cette jurisprudence, je réitère une position constante du Gouvernement : il est justifié de réserver l'exonération aux structures spécialisées, qu'elles soient publiques ou privées.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
Sourires sur les travées du groupe CRCE-K.
… il faudra faire correspondre son dispositif et le commentaire y afférent…
Pour ce qui est du fond, vous proposez de limiter les catégories de recettes susceptibles de financer la sécurité sociale aux seules cotisations, à l’exclusion de la fiscalité, comme la TVA, par exemple. Cet amendement est le reflet de la vision à la fois traditionnelle et cohérente du groupe CRCE-K, qui repose sur un financement assurantiel de la sécurité sociale, c’est-à-dire par des cotisations et des recettes assimilées.
Je rappelle qu’historiquement l’apparition puis l’augmentation de la fiscalisation des recettes de la sécurité sociale sont liées à la CSG et que l’instauration de cet impôt est une réponse des pouvoirs publics à des déficits déjà récurrents. On ne peut donc opposer un « âge d’or » de la cotisation à la misère du financement mixte.
Par ailleurs, la majorité sénatoriale assume, d’une part, les choix opérés par le passé pour limiter l’écart du coût du travail entre la France et ses concurrents et, d’autre part, le choix de compenser les pertes qui en résultent pour la sécurité sociale, et donc le caractère mixte.
Enfin, le dispositif proposé, en termes pratiques, ne modifie pas le régime des différentes cotisations et n’améliore pas, en soi, les recettes de la branche maladie.
Pour ces raisons, la commission est défavorable à cet amendement.
Je soutiens cet amendement, car j'ai été sollicitée à plusieurs reprises par des élus qui gèrent des syndicats intercommunaux à vocation unique (Sivu), lesquels ne bénéficient pas des mêmes allégements que les CIAS – je pense notamment à un syndicat intercommunal regroupant une centaine de communes relevant de plusieurs intercommunalités.
Cette différence de traitement met ces syndicats intercommunaux en grande difficulté. Budgétairement, ils sont au bord du gouffre, car ils doivent acquitter des cotisations très élevées.
Nous réitérons notre demande, monsieur le ministre. Vous avez certes évoqué la jurisprudence du Conseil constitutionnel, mais comment justifier philosophiquement une telle différence entre les syndicats intercommunaux à vocation sociale, qui peuvent regrouper plusieurs intercommunalités, et les CIAS ?
Cet amendement vise à prévoir un nouveau choc fiscal à l’encontre des entreprises, à hauteur de 25 milliards d’euros, ce qui est complètement contraire à tout ce que nous mettons en œuvre pour soutenir l’emploi et la création d’activité sur notre territoire : avis défavorable.
J'écoute depuis un bon moment nos collègues présenter des demandes d'exonération.
Hier soir, nous entendions chacun se plaindre du déficit de la sécurité sociale et du fait que l'on ne pouvait plus soigner nos malades comme il fallait, non plus que prendre en charge nos personnes âgées comme nous le souhaitons... Par ailleurs, vous nous avez expliqué, monsieur le ministre, que les exonérations sociales encourageaient l'installation d'entreprises étrangères sur le territoire national.
Puisqu'il est demandé de mettre fin à une injustice, je dirai le contraire de ce que chacun dit ici : pourquoi ne pas exonérer tout le monde ? Ainsi, la sécurité sociale disparaîtra complètement et nous aurons un système privé qui s'occupera, moyennant finances, des uns et des autres...Je rappelle qu'aux États-Unis une césarienne coûte 125 000 dollars !
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je soutiens cet amendement : le Gouvernement doit trouver une solution juridique – il doit y en avoir une – pour que les EPCI bénéficient de ces exonérations, dans la mesure où ils mènent les mêmes actions que les CIAS.
L’amendement n° 1220 rectifié, présenté par MM. Ouizille et Jomier, Mmes Poumirol, Canalès et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° Après le premier alinéa, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés :
« Pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2024 au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance, le taux des cotisations d’assurance maladie mentionné au premier alinéa est réduit de quatre points.
« Pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2025 au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance, le même taux est réduit de deux points. » ;
2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« À compter du 1er janvier 2026, le présent article n’est plus applicable pour les salaires versés au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance. »
La parole est à M. Alexandre Ouizille.
Cet amendement prend place dans un débat sur les allégements généraux de cotisations sociales. Vous avez déclaré l’année dernière la fin du « quoi qu’il en coûte » ; pour autant, la dépense gonfle et se renforce inexorablement.
Nous proposons d’éteindre progressivement le système d’exonération tel qu’il existe, c’est-à-dire l’allégement de cotisation patronale d’assurance maladie sur les salaires au-dessus de 1, 6 Smic.
Ce système d’exonération a deux raisons d’être qui pourraient être légitimes : la première tient à la question de l’emploi ; la seconde à celle de la compétitivité de l’industrie française.
Pour ce qui concerne l’emploi, tout d’abord, rappelons que le chômage résiduel concerne le bas de l’échelle des salaires, et non les salaires dont le montant est de 1, 5 fois, 2 fois, 2, 5 fois ou encore 3 fois le Smic. C’est la raison pour laquelle les allégements de cotisations n’ont pas d’effet sur l’emploi, comme le montrent les calculs économétriques auxquels vous vous référez souvent, monsieur le ministre.
Pour ce qui concerne la compétitivité de l’industrie, ensuite, il vient d’être rappelé que les marges des entreprises françaises n’avaient jamais été aussi élevées : une boucle prix-profits s’est mise en place depuis plusieurs années, ce qui leur permet de bénéficier aujourd’hui de taux de marge particulièrement importants. Le dispositif d’allégements n’est donc pas utile de ce point de vue.
Vous disiez à l’instant à ma collègue communiste que sa proposition allait créer un choc fiscal…. Je vous fais une proposition : utilisez ces milliards pour faire ce que font les Américains, qui mènent une véritable politique industrielle grâce à l’Inflation Reduction Act (IRA). Ciblez les secteurs, au lieu de vous en tenir à une mesure générale qui n’en sert aucun en particulier ! Ce saupoudrage, qui bénéficiera à des secteurs qui ne sont absolument pas exposés à la concurrence internationale, n’aura pas vraiment d’efficacité.
L'amendement est adopté.
Mme Élisabeth Doineau, rapporteure générale de la commission des affaires sociales. Cette proposition, visant à supprimer le bandeau maladie d’allégements de cotisations patronales coûterait tout de même 25 milliards d’euros… La comparaison avec les États-Unis est d’ailleurs intéressante : allez-vous y faire soigner, et vous verrez ce que cela donne !
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 10 quinquies.
Je suis saisi de quatre amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 909 rectifié, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° L'article L. 241-13 est abrogé ;
2° À l'article L. 711-13, les mots : « des articles L. 241-13 et » sont remplacés par les mots : « de l'article ».
II. – Le I du présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024.
La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly.
Mme Émilienne Poumirol proteste.
Notre collègue Alain Milon vient de résumer la situation en quelques mots : on assèche les ressources de la sécurité sociale.
En attendant, nous comptons vous proposer, monsieur le ministre, de nouvelles sources de recettes, qui rapporteraient 26, 6 milliards d'euros en 2024. J'espère que vous retiendrez notre amendement, car il faut, j'y insiste, arrêter l'assèchement des ressources de la sécurité sociale.
Il s'agit d'abroger la réduction générale des cotisations patronales, dite réduction Fillon, qui s'applique aux rémunérations inférieures à 1, 6 Smic brut.
D'après le dernier rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS), la croissance des allégements généraux de cotisations a été encore plus soutenue en 2023, à hauteur de 12 %. La sécurité sociale ne souffre pas d'un problème de dépenses, mais, je le répète, d'un assèchement tendanciel de ses ressources.
Dans leur rapport d'information, du 28 septembre 2023, de la mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale sur le contrôle de l'efficacité des exonérations de cotisations sociales, nos collègues députés Marc Ferracci et Jérôme Guedj ont pointé du doigt les effets de seuil du dispositif Fillon.
Ces critiques sont alimentées par le phénomène de tassement de la distribution des salaires actuellement observable en France. En effet, 50 % des salariés gagnaient moins de 2012 euros net par mois en 2021, soit environ l'équivalent de 1, 6 Smic. Par ailleurs, depuis 2010, la proportion de salariés rémunérés au Smic s'est accrue de près de cinq points, selon les données publiées par la Dares, avec une forte accélération en 2022. Du point de vue macroéconomique, ces données semblent donc accréditer l'hypothèse de l'existence de trappes à bas salaires.
Nous proposons par conséquent de revenir sur ce dispositif, qui entraîne par ailleurs une remise en cause du pacte social.
Par ailleurs, notre assemblée a déjà adopté l’amendement n° 240 de la commission : avis défavorable.
L'amendement n° 908 rectifié, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le I de l'article L. 241-13 du code de la sécurité sociale est complété par sept alinéas ainsi rédigés :
« La réduction dont bénéficie chaque employeur peut être minorée en fonction :
« 1° Du nombre de fins de contrat de travail à l'exclusion des démissions ;
« 2° De la nature du contrat de travail et de sa durée ;
« 3° De la politique d'investissement de l'entreprise ;
« 4° De l'impact de l'entreprise sur l'environnement ;
« 5° De la taille de l'entreprise.
« Un décret précise les modalités de calcul de la minoration de la réduction dégressive de cotisations patronales. »
La parole est à Mme Michelle Gréaume.
Mme Michelle Gréaume. Vous allez être obligés de voter cet amendement, mes chers collègues, car il s'agit d'un mix.
S’agissant des allégements de cotisations sociales, vous avez voté hier le gel des bandeaux d’allégements et des points de sortie, ce qui permet de limiter la croissance des allégements de charges et son coût pour les finances publiques – c’était nécessaire –, à hauteur de 600 millions d’euros.
Par ailleurs, il a été décidé, lors de la conférence sociale sur les bas salaires, de confier à deux économistes une mission visant à examiner les conséquences de ces allégements de charges au regard de l’ensemble des dispositifs existants – je pense notamment à la prime d’activité.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
Sourires.
Comme vous le savez, nous demandons la suppression des exonérations de cotisations sociales afin que les recettes de la sécurité sociale ne soient pas asséchées. Pour autant, les aides publiques aux entreprises, lorsqu'elles existent, doivent faire l'objet de contreparties strictes et d'un contrôle du comité social et économique (CSE). Ce contrôle est d'autant plus nécessaire que les rapports sur le sujet ne sont pas folichons !
Nous proposons ainsi de conditionner les exonérations dites Fillon au développement de l'emploi, à la revalorisation des salaires, aux engagements qui visent à favoriser l'investissement et à la prise en compte des critères environnementaux.
L'arrêt des exonérations de cotisations et la fin des niches fiscales sont les éléments essentiels d'une croissance de l'emploi, des salaires et du financement de la sécurité sociale. Il s'agit simplement de conditionner ces 26 milliards d'euros.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L'amendement n° 728 rectifié bis, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après le VII de l'article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :
« …. – La réduction est supprimée lorsque l'employeur n'a pas conclu d'accord ou de plan relatif à l'égalité professionnelle dans le cadre des obligations définies aux articles L. 2242-1 et L. 2242-3 du code du travail. »
La parole est à Mme Anne Souyris.
L’amendement n° 1057 rectifié bis, présenté par M. Ouizille et Mme Canalès, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Pour les salaires versés au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance, la réduction dont bénéficie chaque employeur est subordonnée au respect de l’obligation suivante : ne pas délocaliser et de ne pas transférer à l’étranger une partie ou de la totalité des activités de l’entreprise, entraînant une diminution du nombre d’emplois en France. »
La parole est à M. Alexandre Ouizille.
Que faisons-nous là ? Que font nos consœurs dans ce pays ? Devons-nous arrêter de travailler ?
Depuis le 6 novembre à onze heures vingt-cinq, les femmes françaises travaillent gratuitement. Je n'oserais pas vous inviter, mesdames, à quitter cet hémicycle et à rentrer chez vous. Au contraire, je vous invite à combattre pour nos droits. Et vous, messieurs, chers collègues, je vous appelle à faire de même.
Les femmes gagnent en moyenne encore 25 % de moins que les hommes. Depuis 2016, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes appelle à faire de l'égaconditionnalité un principe budgétaire, c'est-à-dire à conditionner l'attribution de financements publics au respect de l'égalité entre les femmes et les hommes. Est-ce si compliqué à mettre en œuvre, monsieur Cazenave ?
Au travers de cet amendement, le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires propose de supprimer les exonérations de cotisations sociales patronales des entreprises qui ne respectent pas leurs obligations en matière d'égalité salariale. Quoi de plus simple ?
Cet amendement de repli vise à s’assurer que les règles relatives aux allégements de cotisations, si elles devaient continuer à s’appliquer, atteignent leur but.
Il s’agit de lutter contre les délocalisations : l’amendement vise à conditionner le bénéfice des allégements de cotisations patronales pour les salaires versés au-delà de 1, 6 fois le salaire minimum de croissance au respect de l’obligation de ne pas délocaliser à l’étranger une partie ou la totalité des activités de l’entreprise, en entraînant une diminution du nombre d’emplois en France.
Vous le savez, monsieur le ministre, la France est dans une situation un peu particulière : avec le Royaume-Uni, notre pays est celui où les grands groupes ont procédé au plus grand nombre de délocalisations.
Mme Nathalie Goulet opine.
L'amendement n° 948, présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, Brulin et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le VIII de l'article L. 241-13 du code de la sécurité sociale est ainsi rétabli :
« VIII. – La réduction est supprimée lorsque l'employeur n'a pas conclu d'accord relatif à l'égalité professionnelle dans le cadre des obligations définies aux articles L. 2242-5 et L. 2242-8 du code du travail dans les conditions prévues aux articles L. 2242-1 à L. 2242-4 du même code ou qu'il n'a pas établi le plan d'action mentionné à l'article L. 2323-47 dudit code. Cette diminution de 100 % du montant de la réduction est cumulable avec la pénalité prévue à l'article L. 2242-7 du même code. »
La parole est à Mme Céline Brulin.
Cet amendement vise à conditionner les exonérations de cotisations sociales patronales à la conclusion d'un accord relatif à l'égalité professionnelle.
La France est en effet à la quinzième place du classement du Forum économique mondial sur l'égalité professionnelle.
Monsieur ministre, soit vous nous accusez de vouloir infliger un choc fiscal à notre pays, soit vous nous dites que vous partagez nos objectifs, mais qu'il y a d'autres moyens d'y parvenir... Or, pour ce concerne précisément cet objectif, vous n'y parvenez pas du tout !
Bien que l'égalité professionnelle soit une obligation légale depuis quarante ans, les choses n'avancent pas assez vite. La puissance publique devrait se donner les moyens de faire respecter cette égalité beaucoup plus rapidement !
Je rappelle, au passage, que l'égalité salariale générerait 5, 5 milliards d'euros de cotisations sociales supplémentaires pour notre système de retraite – comment refuser une telle somme ?
Nous proposons donc que les exonérations de cotisations, que nous ne remettons pas forcément en cause, soient subordonnées à la conclusion d'un accord sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Ces amendements visent soit à abroger, soit à minorer, soit à conditionner les allégements généraux des cotisations patronales.
Des études ont montré que ces allégements permettaient de créer des emplois ; les plus récentes d'entre elles font état de 800 000 emplois dans les catégories de rémunération ne dépassant pas 1, 6 Smic. Vos propositions, seules ou en cocktail, sont assez dangereuses à cet égard : avis défavorable à l'ensemble de ces amendements.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Si je résume les dispositions de ces amendements, les allégements de charges devraient être conditionnés à la politique environnementale, à la politique sociale, à la politique de l'emploi et à l'égaconditionnalité. Ce sont des combats que je partage, mais si l'on vous suivait, on aboutirait à un dispositif qui ne fonctionnerait plus, ...
L’amendement n° 727 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est complété par un paragraphe ainsi rédigé :
« … – A. - Pour les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel excède 1 500 millions d’euros ou dont le total de bilan excède 2 000 millions d’euros, le bénéfice des réductions de cotisations prévues par le présent article est subordonné aux contreparties climatiques et sociales cumulatives suivantes :
« 1° La publication, au plus tard le 1er juillet de chaque année, et à partir du 1er juillet 2024, d’un rapport climat qui :
« a) Intègre le bilan des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre de l’entreprise, en amont et en aval de leurs activités ;
« b) Élabore une stratégie de réduction des émissions des gaz à effet de serre dans les conditions définies au B, qui ne prend pas en compte les émissions évitées et compensées. Elle fixe des objectifs annuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur un horizon de dix ans, notamment en précisant les plans d’investissements nécessaires pour les atteindre. Ce rapport s’appuie sur les informations fournies dans le cadre des obligations de l’article L. 225-102-1 du code de commerce et de l’article L. 229-25 du code de l’environnement.
« Le ministre chargé de l’environnement définit, en concertation avec le Haut Conseil pour le climat, la trajectoire minimale de réduction des émissions de gaz à effet de serre à mettre en œuvre par lesdites entreprises, en fonction du secteur d’activité et en conformité avec les budgets carbones fixés par la stratégie nationale bas-carbone.
« Les détails de la méthodologie sont fixés par décret ;
« 2° L’obligation de ne pas délocaliser et de ne pas transférer volontairement à l’étranger une partie ou de la totalité des activités de l’entreprise entraînant d’une diminution du nombre d’emplois en France, que ce soit au travers de filiales appartenant à la même entreprise ou par l’intermédiaire de sous-traitants auprès d’entreprises non affiliées.
« Cette obligation s’applique jusqu’à ce que l’allégement de cotisation prévu par le présent article soit compensé par un hausse équivalente de la fiscalité sur les entreprises concernées ;
« 3° L’obligation d’atteindre, avant le 1er janvier 2025, un index d’égalité entre les femmes et les hommes prévu par l’article L. 1142-8 du code du travail à un niveau supérieur à 75 points ;
« B. – Le non-respect par les entreprises mentionnées au A des obligations mentionnées au 1°, 2° et 3° est passible d’une sanction pécuniaire dont le montant est déterminé par décret.
« C. – Le produit de cette sanction est affecté sans rang de priorité aux branches mentionnées à l’article L. 200-2 du présent code. »
La parole est à Mme Anne Souyris.
L’amendement n° 727 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est complété par un paragraphe ainsi rédigé :
« … – A. - Pour les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel excède 1 500 millions d’euros ou dont le total de bilan excède 2 000 millions d’euros, le bénéfice des réductions de cotisations prévues par le présent article est subordonné aux contreparties climatiques et sociales cumulatives suivantes :
« 1° La publication, au plus tard le 1er juillet de chaque année, et à partir du 1er juillet 2024, d’un rapport climat qui :
« a) Intègre le bilan des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre de l’entreprise, en amont et en aval de leurs activités ;
« b) Élabore une stratégie de réduction des émissions des gaz à effet de serre dans les conditions définies au B, qui ne prend pas en compte les émissions évitées et compensées. Elle fixe des objectifs annuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur un horizon de dix ans, notamment en précisant les plans d’investissements nécessaires pour les atteindre. Ce rapport s’appuie sur les informations fournies dans le cadre des obligations de l’article L. 225-102-1 du code de commerce et de l’article L. 229-25 du code de l’environnement.
« Le ministre chargé de l’environnement définit, en concertation avec le Haut Conseil pour le climat, la trajectoire minimale de réduction des émissions de gaz à effet de serre à mettre en œuvre par lesdites entreprises, en fonction du secteur d’activité et en conformité avec les budgets carbones fixés par la stratégie nationale bas-carbone.
« Les détails de la méthodologie sont fixés par décret ;
« 2° L’obligation de ne pas délocaliser et de ne pas transférer volontairement à l’étranger une partie ou de la totalité des activités de l’entreprise entraînant d’une diminution du nombre d’emplois en France, que ce soit au travers de filiales appartenant à la même entreprise ou par l’intermédiaire de sous-traitants auprès d’entreprises non affiliées.
« Cette obligation s’applique jusqu’à ce que l’allégement de cotisation prévu par le présent article soit compensé par une hausse équivalente de la fiscalité sur les entreprises concernées ;
« 3° L’obligation d’atteindre, avant le 1er janvier 2025, un index d’égalité entre les femmes et les hommes prévu par l’article L. 1142-8 du code du travail à un niveau supérieur à 75 points ;
« B. – Le non-respect par les entreprises mentionnées au A des obligations mentionnées au 1°, 2° et 3° est passible d’une sanction pécuniaire dont le montant est déterminé par décret.
« C. – Le produit de cette sanction est affecté sans rang de priorité aux branches mentionnées à l’article L. 200-2 du présent code. »
La parole est à Mme Anne Souyris.
Le présent amendement a pour objet de conditionner les dispositifs généraux d’exonération de cotisations des entreprises à des objectifs sociaux et environnementaux.
Concrètement, il s’agit de lier l’attribution d’exonérations à l’établissement, par lesdites entreprises, d’un bilan carbone ainsi que d’une stratégie de réduction des gaz à effet de serre et de non-délocalisation de leur activité, et au respect en leur sein de l’égalité entre les femmes et les hommes. Il s’agit d’enjeux d’avenir.
... trop compliqué, trop contraignant. On ne saurait même pas l'utiliser.
Les allégements de charges visent à soutenir l'emploi ; nous devons nous accorder sur ce point : ce dispositif a marché.
Pour ce qui est de l'égalité entre les femmes et les hommes, nous avons imposé des plans d'action et des accords collectifs pour les entreprises de plus de 50 salariés, dont le non-respect a donné lieu à des mises en demeure et à des pénalités.
Lors de la conférence sociale sur les bas salaires, la Première ministre a annoncé le lancement d'un travail sur le nouvel index de l'égalité professionnelle.
En fonction des objectifs poursuivis, nous disposons donc d'autres outils que la politique d'allégements de charges, laquelle sert à soutenir l'emploi et l'activité dans notre pays et obtient des résultats.
J'émets donc un avis défavorable sur ces quatre amendements.
Il s’agit en effet, ma chère collègue, d’enjeux très importants, mais ce que vous proposez complexifierait beaucoup les choses. Comment pourrait-on détecter les entreprises qui atteignent ou non ces objectifs ?…
Le « bandeau maladie » a pour but de favoriser la création d’emplois par les entreprises. Prévoir une pluralité d’objectifs rendrait le dispositif illisible.
L’avis est donc défavorable, comme il le sera – je l’ai dit hier – sur tous les amendements allant dans ce sens.
Notre collègue Alain Milon a ironisé sur notre demande visant à ce que les syndicats intercommunaux à vocation sociale et les CIAS bénéficient des mêmes exonérations.
Nous parlions pourtant de structures publiques dont le rôle est fondamental pour le maintien des personnes à domicile. Il nous a dit qu'à force de prévoir des exonérations, nous allions tuer la sécurité sociale, et a cité à cet effet l'exemple du système de santé aux États-Unis... Cette demande était pourtant extrêmement précise.
À chaque fois que nous proposons, comme nous l'avons fait depuis hier soir à plusieurs reprises, de supprimer les exonérations fiscales importantes dont bénéficient, en particulier, les très grandes entreprises, le sujet est tabou : il ne faut pas en parler, car vous ne voulez pas de recettes supplémentaires !
Nous sommes d'accord, madame Doineau, sur la nécessité de créer des emplois. Mais les études sont claires sur un point : les allégements constituent une bonne mesure pour des emplois correspondant à des salaires qui ne dépassent pas 1, 6 Smic.
Pour notre part, nous avons proposé des mesures qui bénéficieraient à des emplois rémunérés au-delà de ce niveau ; vous les avez rejetées. Soyez logique, et acceptez quelques-uns de nos amendements relatifs aux exonérations de cotisations !
La France est devenue le pays le plus attractif d’Europe, parce que notre politique fiscale est simple, lisible, stable et continue dans le temps.
Vous voulez modifier le présent dispositif en prévoyant de soumettre les allégements de cotisations à d’autres objectifs de politiques publiques, que par ailleurs nous partageons, comme la réindustrialisation ou la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, et que nous atteignons par d’autres moyens. Ne regroupons pas tous les objectifs sous la question des exonérations fiscales et sociales : avis défavorable.
J'entends vos propos, monsieur le ministre, mais des rapports existent.
Nous proposons de conditionner les exonérations « Fillon » au développement de l'emploi, à la revalorisation des salaires, aux engagements qui visent à favoriser l'investissement : cela correspond totalement à vos objectifs.
Il faut tout de même trouver des solutions ! Nous vous en proposons et vous refusez tout. Si l'on continue comme cela, comme le disait très bien notre collègue Milon, demain, la sécurité sociale sera asséchée parce que trop d'exonérations auront été accordées. Faute de recettes suffisantes, les Françaises et les Français ne pourront plus bénéficier d'une sécurité sociale correcte !
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Ces amendements me mettent un peu mal à l'aise...
Nous avons voté à plusieurs reprises des aides aux entreprises, et pas seulement pour celles qui sont en difficulté, en prévoyant des conditions liées notamment à l'absence de licenciements. Or, malgré ces interdictions, des licenciements ont bien eu lieu.
La conditionnalité, par exemple en termes d'égalité entre les femmes et les hommes ou de respect de l'environnement, c'est un sujet important. On parle tout de même d'argent public !
Tout en suivant les avis de la commission sur ces sujets, je considère qu'il va nous falloir, à un moment ou à un autre, réfléchir au fait d'injecter de l'argent public dans des entreprises qui ne jouent pas le jeu de la solidarité. Au bout du compte, le contribuable est trompé plusieurs fois, au niveau des cotisations, des charges et de la fiscalité.
Il convient de mettre en place un mécanisme de conditionnalité générale lorsque de l'argent public est injecté dans des entreprises privées qui ne jouent pas le jeu.
L’amendement n° 64 rectifié, présenté par MM. Gold, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet et Fialaire, Mme Girardin, MM. Grosvalet et Guérini, Mme Guillotin, MM. Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le 2° du III de l’article L. 241-10 du code de la sécurité sociale est complété par les mots : « ainsi que les établissements publics de coopération intercommunale ayant pour objet l’action sociale ».
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Éric Gold.
Cet amendement a déjà été adopté l’an dernier par la Sénat, comme il l’avait été l’année précédente, avant d’être sacrifié au cours de la navette parlementaire.
En espérant que le Gouvernement changera un jour d’avis, notre objectif est de récompenser les collectivités qui s’engagent dans l’action sociale, et notamment dans le maintien à domicile des personnes.
L’amendement vise à mettre fin à une inégalité de traitement entre les services d’aide et d’accompagnement à domicile gérés par les centres intercommunaux d’action sociale (CIAS) et ceux qui sont gérés en direct par les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).
Contrairement aux CIAS, les EPCI ne bénéficient pas de l’exonération de cotisations patronales de sécurité sociale sur les rémunérations des aides à domicile. Le Gouvernement avait en effet indiqué vouloir réserver l’exonération aux structures spécialisées.
Nous proposons donc une exonération pour les EPCI ayant pour objet l’action sociale.
Pour toutes les subventions et toutes les aides accordées, dès que de l'argent public est engagé, des contreparties existent.
On a même dit de certaines lois récentes qu'elles reposaient sur un système dans lequel « les devoirs précèdent les droits ». Quels sont alors les devoirs des entreprises ? Créer des emplois ? Voilà un critère a posteriori évident…
Vous avancez des arguments, sans citer d'étude. Contrairement à vous, en tant qu'économiste, je documente mes propos : or des études montrent que ces allégements de cotisations ne créent pas d'emplois.
On m'oppose alors que ces dispositifs, à défaut de créer des emplois, ont empêché d'en détruire. Mais où est la contrepartie quand les allégements non seulement ne créent pas d'emplois, mais en détruisent ?
Il faudrait retenir un autre indicateur : les dividendes. Si la réduction générale des cotisations patronales était rapportée à la distribution des dividendes, on constaterait alors sa véritable efficacité…
Des organisations comme le Secours catholique demandent un RSA sans contrepartie et tout le monde hurle ! Mais ce dispositif, lui, coûte 80 milliards d'euros, tout en restant très vaporeux : quelles études ont montré son efficacité ?
Madame la rapporteure, vous avez cité une étude faisant état de l'efficacité des allégements de cotisations patronales en dessous de 1, 6 Smic, ce que personne ne nie sur ces travées. Mais au-delà de ce seuil, aucune étude ne démontre leur efficacité.
Ce n'est pas sérieux : il faut conditionner ces allégements de cotisation.
Nous avions soutenu votre demande, mon cher collègue, car il convient d’en finir avec cette injustice. Malheureusement, nous n’avons pas été suivis jusqu’à présent.
La commission est favorable à cet amendement.
L'amendement n'est pas adopté.
Les EPCI ont une vocation multiple et ne sont pas spécialisés.
Ainsi le Conseil constitutionnel a-t-il reconnu, dans sa décision du 5 août 2011, qu’il n’y avait pas en l’occurrence de rupture de l’égalité devant les charges publiques.
Dans la continuité de cette jurisprudence, je réitère une position constante du Gouvernement : il est justifié de réserver l’exonération aux structures spécialisées, qu’elles soient publiques ou privées.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
L'amendement n'est pas adopté.
Je soutiens cet amendement, car j’ai été sollicitée à plusieurs reprises par des élus qui gèrent des syndicats intercommunaux à vocation unique (Sivu), lesquels ne bénéficient pas des mêmes allégements que les CIAS – je pense notamment à un syndicat intercommunal regroupant une centaine de communes relevant de plusieurs intercommunalités.
Cette différence de traitement met ces syndicats intercommunaux en grande difficulté. Budgétairement, ils sont au bord du gouffre, car ils doivent acquitter des cotisations très élevées.
Nous réitérons notre demande, monsieur le ministre. Vous avez certes évoqué la jurisprudence du Conseil constitutionnel, mais comment justifier philosophiquement une telle différence entre les syndicats intercommunaux à vocation sociale, qui peuvent regrouper plusieurs intercommunalités, et les CIAS ?
L'amendement n'est pas adopté.
J’écoute depuis un bon moment nos collègues présenter des demandes d’exonération.
Hier soir, nous entendions chacun se plaindre du déficit de la sécurité sociale et du fait que l’on ne pouvait plus soigner nos malades comme il fallait, non plus que prendre en charge nos personnes âgées comme nous le souhaitons… Par ailleurs, vous nous avez expliqué, monsieur le ministre, que les exonérations sociales encourageaient l’installation d’entreprises étrangères sur le territoire national.
Puisqu’il est demandé de mettre fin à une injustice, je dirai le contraire de ce que chacun dit ici : pourquoi ne pas exonérer tout le monde ? Ainsi, la sécurité sociale disparaîtra complètement et nous aurons un système privé qui s’occupera, moyennant finances, des uns et des autres…Je rappelle qu’aux États-Unis une césarienne coûte 125 000 dollars !
L'amendement n'est pas adopté.
Je soutiens cet amendement : le Gouvernement doit trouver une solution juridique – il doit y en avoir une – pour que les EPCI bénéficient de ces exonérations, dans la mesure où ils mènent les mêmes actions que les CIAS.
L'amendement n° 432 rectifié bis, présenté par MM. Pla, Bouad et Bourgi, Mmes Espagnac, G. Jourda et Monier et M. Montaugé, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Après l'article L. 241-13 du code de sécurité sociale, il est inséré un article L. 241-13-... ainsi rédigé :
« Art. L. 241-13-... – I. – Les cotisations à la charge de l'employeur dues au titre des assurances sociales et des allocations familiales, les cotisations dues au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles, mentionnées à l'article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, à l'exception des cotisations à la charge de l'employeur dues au titre des régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires, qui sont assises sur des gains et rémunérations tels que définis à l'article L. 242-1 du même code ou de l'article L. 741-10 du code rural et de la pêche maritime, font l'objet d'une exonération totale ou partielle dans les conditions prévues au II du présent article.
« II. – Cette exonération est assise au titre de l'année 2024 sur les revenus d'activité versés aux salariés mentionnés au 1 et du 6 au 10 de l'article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime exerçant leur activité principale dans le secteur culture de la vigne.
« Elle est appliquée sur le montant de cotisations et contributions sociales mentionnées au présent I restant dues après application de la réduction prévue au I de l'article L. 241-13 du code de la sécurité sociale ou de toute autre exonération de cotisations sociales ou de taux spécifiques, d'assiettes et de montants forfaitaires de cotisations, à hauteur de :
« a. 100 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d'affaires en 2023 d'au moins 60 % par rapport à l'année précédente ;
« b. 50 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d'affaires en 2023 d'au moins 40 % par rapport à l'année précédente ;
« c. 25 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d'affaires en 2023 d'au moins 20 % par rapport à l'année précédente.
« Une remise peut être accordée par le directeur de l'organisme de recouvrement dont relèvent les travailleurs à ceux des employeurs dont l'activité a été réduite au cours de la période d'activité par rapport à la même période de l'année précédente et qui ne peuvent pas bénéficier du présent dispositif d'exonération. Le niveau de la remise ne peut excéder le sixième des sommes dues au titre de l'année 2023.
« III. – Les conditions de la mise en œuvre du présent article sont fixées par décret. »
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Sebastien Pla.
Je souhaite vous faire part des difficultés terribles que traverse la filière viticole, dans tous les bassins de production français.
La crise viticole est sans précédent, en raison de causes cumulatives et multifactorielles. Depuis 2019 et le conflit opposant Airbus à Boeing et la taxe Trump, la filière viticole n'a de cesse de traverser des crises : covid, inflation, problématiques géopolitiques liées à la guerre en Ukraine, questions économiques, nombreux et fréquents aléas climatiques, recul de la consommation du vin de 50 % en trente ans sur l'ensemble du territoire encore amplifié par des campagnes de lutte contre l'alcoolisme, certes nécessaires, mais un peu trop stigmatisantes.
L ’ amendement est adopté.
Le principal défi de la filière, dans certains bassins, de Bordeaux à la Provence et au Languedoc, est non pas de surmonter la crise conjoncturelle actuelle, mais tout simplement d'assurer sa survie.
Par cet amendement, nous voulons soutenir l'ensemble des acteurs de la viticulture, en particulier les entreprises, en reprenant une mesure de la crise covid, à savoir une exonération de la part patronale des cotisations sociales pour 2024 qui soit proportionnelle aux pertes de chiffres d'affaires de l'année 2023.
L'adoption de cet amendement, travaillé avec l'ensemble des organisations professionnelles, permettra aux entreprises en difficulté de passer le cap. Nous devons travailler à des mesures structurelles, mais il est important d'accompagner la filière dans ces moments difficiles.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 10 quinquies.
Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 909 rectifié, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° L’article L. 241-13 est abrogé ;
2° À l’article L. 711-13, les mots : « des articles L. 241-13 et » sont remplacés par les mots : « de l’article ».
II. – Le I du présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024.
La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly.
Notre collègue Alain Milon vient de résumer la situation en quelques mots : on assèche les ressources de la sécurité sociale.
En attendant, nous comptons vous proposer, monsieur le ministre, de nouvelles sources de recettes, qui rapporteraient 26, 6 milliards d’euros en 2024. J’espère que vous retiendrez notre amendement, car il faut, j’y insiste, arrêter l’assèchement des ressources de la sécurité sociale.
Il s’agit d’abroger la réduction générale des cotisations patronales, dite réduction Fillon, qui s’applique aux rémunérations inférieures à 1, 6 Smic brut.
D’après le dernier rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS), la croissance des allégements généraux de cotisations a été encore plus soutenue en 2023, à hauteur de 12 %. La sécurité sociale ne souffre pas d’un problème de dépenses, mais, je le répète, d’un assèchement tendanciel de ses ressources.
Dans leur rapport d’information, du 28 septembre 2023, de la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale sur le contrôle de l’efficacité des exonérations de cotisations sociales, nos collègues députés Marc Ferracci et Jérôme Guedj ont pointé du doigt les effets de seuil du dispositif Fillon.
Ces critiques sont alimentées par le phénomène de tassement de la distribution des salaires actuellement observable en France. En effet, 50 % des salariés gagnaient moins de 2012 euros net par mois en 2021, soit environ l’équivalent de 1, 6 Smic. Par ailleurs, depuis 2010, la proportion de salariés rémunérés au Smic s’est accrue de près de cinq points, selon les données publiées par la Dares, avec une forte accélération en 2022. Du point de vue macroéconomique, ces données semblent donc accréditer l’hypothèse de l’existence de trappes à bas salaires.
Nous proposons par conséquent de revenir sur ce dispositif, qui entraîne par ailleurs une remise en cause du pacte social.
Notre collègue Alain Milon vient de résumer la situation en quelques mots : on assèche les ressources de la sécurité sociale.
En attendant, nous comptons vous proposer, monsieur le ministre, de nouvelles sources de recettes, qui rapporteraient 26, 6 milliards d’euros en 2024. J’espère que vous retiendrez notre amendement, car il faut, j’y insiste, arrêter l’assèchement des ressources de la sécurité sociale.
Il s’agit d’abroger la réduction générale des cotisations patronales, dite réduction Fillon, qui s’applique aux rémunérations inférieures à 1, 6 Smic brut.
D’après le dernier rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS), la croissance des allégements généraux de cotisations a été encore plus soutenue en 2023, à hauteur de 12 %. La sécurité sociale ne souffre pas d’un problème de dépenses, mais, je le répète, d’un assèchement tendanciel de ses ressources.
Dans le rapport d’information, du 28 septembre 2023, de la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale sur le contrôle de l’efficacité des exonérations de cotisations sociales, nos collègues députés Marc Ferracci et Jérôme Guedj ont pointé du doigt les effets de seuil du dispositif Fillon.
Ces critiques sont alimentées par le phénomène de tassement de la distribution des salaires actuellement observable en France. En effet, 50 % des salariés gagnaient moins de 2012 euros net par mois en 2021, soit environ l’équivalent de 1, 6 Smic. Par ailleurs, depuis 2010, la proportion de salariés rémunérés au Smic s’est accrue de près de cinq points, selon les données publiées par la Dares, avec une forte accélération en 2022. Du point de vue macroéconomique, ces données semblent donc accréditer l’hypothèse de l’existence de trappes à bas salaires.
Nous proposons par conséquent de revenir sur ce dispositif, qui entraîne par ailleurs une remise en cause du pacte social.
Monsieur le sénateur, je vous remercie de mettre en lumière une activité à laquelle nous sommes très attachés et que vous défendez parfaitement.
La commission avait déjà, lors de précédentes difficultés, émis un avis favorable sur un amendement similaire afin de défendre l'emploi viticole dans nos territoires.
La situation, qui n'évolue malheureusement pas dans le sens que nous souhaitons, notamment en raison de l'inflation et des contraintes climatiques, reste très compliquée.
Il faut s'interroger sur les mesures à prendre sur le temps long, afin d'éviter que cette filière ne soit trop sévèrement atteinte par les aléas environnementaux.
La commission voudrait connaître l'avis du Gouvernement, même si nous sommes très favorables à l'idée d'aider cette filière.
L’amendement n° 908 rectifié, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le I de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale est complété par sept alinéas ainsi rédigés :
« La réduction dont bénéficie chaque employeur peut être minorée en fonction :
« 1° Du nombre de fins de contrat de travail à l’exclusion des démissions ;
« 2° De la nature du contrat de travail et de sa durée ;
« 3° De la politique d’investissement de l’entreprise ;
« 4° De l’impact de l’entreprise sur l’environnement ;
« 5° De la taille de l’entreprise.
« Un décret précise les modalités de calcul de la minoration de la réduction dégressive de cotisations patronales. »
La parole est à Mme Michelle Gréaume.
Mme Michelle Gréaume. Vous allez être obligés de voter cet amendement, mes chers collègues, car il s’agit d’un mix.
Sourires.
Nous sommes très nombreux à être attachés à la défense de la viticulture – je vous réponds non seulement en tant que membre du Gouvernement, mais aussi en tant qu'élu de Gironde.
Ces dernières années, le Gouvernement n'a jamais failli en la matière. Il a toujours soutenu le secteur, quelles que soient les crises : le gel en 2021, la grêle, la distillation ou, plus récemment, le plan d'arrachage des vignes en Gironde.
Le secteur bénéficie déjà d'exonérations de cotisations, notamment pour les saisonniers travailleurs occasionnels-demandeurs d'emploi (TO-DE).
Il me semble plus efficace et utile d'accompagner le secteur au travers de plans ciblés sur les difficultés traversées que de lui accorder des exonérations de cotisations sociales.
J'y insiste : au fil de notre discussion, il me semble que l'on oublie parfois l'objectif de garantir des ressources pérennes à la sécurité sociale.
Comme vous le savez, nous demandons la suppression des exonérations de cotisations sociales afin que les recettes de la sécurité sociale ne soient pas asséchées. Pour autant, les aides publiques aux entreprises, lorsqu’elles existent, doivent faire l’objet de contreparties strictes et d’un contrôle du comité social et économique (CSE). Ce contrôle est d’autant plus nécessaire que les rapports sur le sujet ne sont pas folichons !
Nous proposons ainsi de conditionner les exonérations dites Fillon au développement de l’emploi, à la revalorisation des salaires, aux engagements qui visent à favoriser l’investissement et à la prise en compte des critères environnementaux.
L’arrêt des exonérations de cotisations et la fin des niches fiscales sont les éléments essentiels d’une croissance de l’emploi, des salaires et du financement de la sécurité sociale. Il s’agit simplement de conditionner ces 26 milliards d’euros.
L’amendement n° 728 rectifié bis, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après le VII de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :
« …. – La réduction est supprimée lorsque l’employeur n’a pas conclu d’accord ou de plan relatif à l’égalité professionnelle dans le cadre des obligations définies aux articles L. 2242-1 et L. 2242-3 du code du travail. »
La parole est à Mme Anne Souyris.
Je suis réticent, par principe, à la création de nouvelles exonérations.
En revanche, le Gouvernement est déterminé à se porter toujours aux côtés du secteur de la viticulture : avis défavorable.
Que faisons-nous là ? Que font nos consœurs dans ce pays ? Devons-nous arrêter de travailler ?
Depuis le 6 novembre à onze heures vingt-cinq, les femmes françaises travaillent gratuitement. Je n’oserais pas vous inviter, mesdames, à quitter cet hémicycle et à rentrer chez vous. Au contraire, je vous invite à combattre pour nos droits. Et vous, messieurs, chers collègues, je vous appelle à faire de même.
Les femmes gagnent en moyenne encore 25 % de moins que les hommes. Depuis 2016, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes appelle à faire de l’égaconditionnalité un principe budgétaire, c’est-à-dire à conditionner l’attribution de financements publics au respect de l’égalité entre les femmes et les hommes. Est-ce si compliqué à mettre en œuvre, monsieur Cazenave ?
Au travers de cet amendement, le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires propose de supprimer les exonérations de cotisations sociales patronales des entreprises qui ne respectent pas leurs obligations en matière d’égalité salariale. Quoi de plus simple ?
Que faisons-nous là ? Que font nos consœurs dans ce pays ? Devons-nous arrêter de travailler ?
Depuis le 6 novembre à onze heures vingt-cinq, les femmes françaises travaillent gratuitement. Je n’oserais pas vous inviter, mesdames, à quitter cet hémicycle et à rentrer chez vous. Au contraire, je vous invite à combattre pour nos droits. Et vous, messieurs, chers collègues, je vous appelle à faire de même.
Les femmes gagnent en moyenne encore 25 % de moins que les hommes. Depuis 2016, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes appelle à faire de l’« égaconditionnalité » un principe budgétaire, c’est-à-dire à conditionner l’attribution de financements publics au respect de l’égalité entre les femmes et les hommes. Est-ce si compliqué à mettre en œuvre, monsieur Cazenave ?
Au travers de cet amendement, le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires propose de supprimer les exonérations de cotisations sociales patronales des entreprises qui ne respectent pas leurs obligations en matière d’égalité salariale. Quoi de plus simple ?
Mme Nathalie Goulet opine.
Monsieur le ministre, vous défendez parfaitement l'aspect budgétaire du problème.
Toutefois, en tant qu'élue de la Gironde, territoire qui souffre énormément depuis trois ans, il me semble indispensable de pérenniser l'activité viticole afin d'éviter les faillites d'entreprises ou même les suicides de viticulteurs – il y en a eu trois dans le sud du département en quelques mois.
Il faut de nouveau donner un coup de pouce aux viticulteurs. On peut espérer sortir du cycle des crises climatiques successives que nous traversons. Adopter cet amendement, c'est faire un geste pour la Gironde.
L’amendement n° 948, présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, Brulin et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le VIII de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale est ainsi rétabli :
« VIII. – La réduction est supprimée lorsque l’employeur n’a pas conclu d’accord relatif à l’égalité professionnelle dans le cadre des obligations définies aux articles L. 2242-5 et L. 2242-8 du code du travail dans les conditions prévues aux articles L. 2242-1 à L. 2242-4 du même code ou qu’il n’a pas établi le plan d’action mentionné à l’article L. 2323-47 dudit code. Cette diminution de 100 % du montant de la réduction est cumulable avec la pénalité prévue à l’article L. 2242-7 du même code. »
La parole est à Mme Céline Brulin.
Cet amendement vise à conditionner les exonérations de cotisations sociales patronales à la conclusion d’un accord relatif à l’égalité professionnelle.
La France est en effet à la quinzième place du classement du Forum économique mondial sur l’égalité professionnelle.
Monsieur le ministre, soit vous nous accusez de vouloir infliger un choc fiscal à notre pays, soit vous nous dites que vous partagez nos objectifs, mais qu’il y a d’autres moyens d’y parvenir… Or, pour ce qui concerne précisément cet objectif, vous n’y parvenez pas du tout !
Bien que l’égalité professionnelle soit une obligation légale depuis quarante ans, les choses n’avancent pas assez vite. La puissance publique devrait se donner les moyens de faire respecter cette égalité beaucoup plus rapidement !
Je rappelle, au passage, que l’égalité salariale générerait 5, 5 milliards d’euros de cotisations sociales supplémentaires pour notre système de retraite – comment refuser une telle somme ?
Nous proposons donc que les exonérations de cotisations, que nous ne remettons pas forcément en cause, soient subordonnées à la conclusion d’un accord sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Je voterai également cet amendement d'appel.
Cet après-midi, deux des seize questions au Gouvernement concernaient l'agriculture. Le problème est de savoir si, demain, nous voulons encore des viticulteurs de qualité en France ou si nous préférons laisser des terres en jachère et envoyer des canadairs éteindre les incendies qui s'y déclareront !
Que tout le monde soit rassuré, monsieur le ministre : à l'Assemblée nationale, le 49.3 vous permettra d'avoir le texte que vous voudrez. En attendant, le Sénat se doit d'envoyer un message de soutien aux viticulteurs.
Ces amendements visent soit à abroger, soit à minorer, soit à conditionner les allégements généraux des cotisations patronales.
Des études ont montré que ces allégements permettaient de créer des emplois ; les plus récentes d’entre elles font état de 800 000 emplois dans les catégories de rémunération ne dépassant pas 1, 6 Smic. Vos propositions, seules ou en cocktail, sont assez dangereuses à cet égard : avis défavorable à l’ensemble de ces amendements.
Ces amendements visent soit à abroger, soit à minorer, soit à conditionner les allégements généraux des cotisations patronales.
Des études ont montré que ces allégements permettaient de créer des emplois ; les plus récentes d’entre elles font état de 800 000 emplois dans les catégories de rémunération ne dépassant pas 1, 6 Smic. Vos propositions, seules ou en cocktail, sont assez dangereuses à cet égard : avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements.
Monsieur le ministre, nous partageons le plaisir d'habiter en Gironde, à Bordeaux, capitale d'un terroir façonné par les vignes.
En tant que présidente de l'Association nationale des élus de la vigne et du vin, je vous rappelle que la Gironde n'est pas la seule région touchée, que de très nombreux vignobles et viticulteurs sont concernés.
Il faut bien évidemment préserver l'emploi, mais il faut aussi créer de la trésorerie pour les entreprises, entraînées dans une spirale infernale depuis les dommages collatéraux du conflit entre Airbus et Boeing, la fermeture des bars et des restaurants lors de la crise du covid, le gel, la grêle…
Certes, le Gouvernement est intervenu
M. le ministre délégué renchérit.
Si je résume les dispositions de ces amendements, les allégements de charges devraient être conditionnés à la politique environnementale, à la politique sociale, à la politique de l’emploi et à l’égaconditionnalité. Ce sont des combats que je partage, mais si l’on vous suivait, on aboutirait à un dispositif qui ne fonctionnerait plus, …
Il faut cranter les dispositifs, continuer d'aider les viticulteurs mis à mal. Florence Lassarade l'a rappelé : certaines situations sont très compliquées et l'on compte déjà des suicides.
En attendant de trouver des stratégies et de connaître des jours meilleurs, il faut tendre la main à cette filière. Les chefs d'entreprise essaient en général de se débrouiller par eux-mêmes. Ce n'est pas par plaisir qu'ils nous demandent de les aider, mais parce qu'ils sont aux abois.
Il est nécessaire de voter ce dispositif, mais surtout de le conserver dans le texte final après recours au 49.3 !
… trop compliqué, trop contraignant. On ne saurait même pas l’utiliser.
Les allégements de charges visent à soutenir l’emploi ; nous devons nous accorder sur ce point : ce dispositif a marché.
Pour ce qui est de l’égalité entre les femmes et les hommes, nous avons imposé des plans d’action et des accords collectifs pour les entreprises de plus de 50 salariés, dont le non-respect a donné lieu à des mises en demeure et à des pénalités.
Lors de la conférence sociale sur les bas salaires, la Première ministre a annoncé le lancement d’un travail sur le nouvel index de l’égalité professionnelle.
En fonction des objectifs poursuivis, nous disposons donc d’autres outils que la politique d’allégements de charges, laquelle sert à soutenir l’emploi et l’activité dans notre pays et obtient des résultats.
J’émets donc un avis défavorable sur ces quatre amendements.
… trop compliqué, trop contraignant. On ne saurait même pas l’utiliser.
Les allégements de charges visent à soutenir l’emploi ; nous devons nous accorder sur ce point : ce dispositif a marché.
Pour ce qui est de l’égalité entre les femmes et les hommes, nous avons imposé des plans d’action et des accords collectifs pour les entreprises de plus de 50 salariés, dont le non-respect a donné lieu à des mises en demeure et à des pénalités.
Lors de la conférence sociale sur les bas salaires, la Première ministre a annoncé le lancement d’un travail sur le nouvel index de l’égalité professionnelle.
En fonction des objectifs visés, nous disposons donc d’autres outils que la politique d’allégements de charges, laquelle sert à soutenir l’emploi et l’activité dans notre pays et obtient des résultats.
J’émets donc un avis défavorable sur ces quatre amendements.
Je suis également favorable à cet amendement.
Le secteur connaît des difficultés liées aux aléas climatiques, qui provoquent des baisses de rendements depuis dix ans, mais aussi à l'augmentation du coût des intrants, de l'énergie, de la bouteille ou des étiquettes. Ces hausses de coûts de production n'ont pas été répercutées dans les chiffres d'affaires des entreprises viticoles et mettent à mal leur trésorerie.
Je préfère une aide sporadique ciblée pour aider ces entreprises à passer le cap. À défaut, monsieur le ministre, ce ne sont pas seulement les cotisations patronales que nous perdrons, mais aussi les cotisations salariales.
En attendant la formule magique qui convienne à tout le monde, nous devons adopter ces aides temporaires.
Notre collègue Alain Milon a ironisé sur notre demande visant à ce que les syndicats intercommunaux à vocation sociale et les CIAS bénéficient des mêmes exonérations.
Nous parlions pourtant de structures publiques dont le rôle est fondamental pour le maintien des personnes à domicile. Il nous a dit qu’à force de prévoir des exonérations, nous allions tuer la sécurité sociale, et a cité à cet effet l’exemple du système de santé aux États-Unis… Cette demande était pourtant extrêmement précise.
À chaque fois que nous proposons, comme nous l’avons fait depuis hier soir à plusieurs reprises, de supprimer les exonérations fiscales importantes dont bénéficient, en particulier, les très grandes entreprises, le sujet est tabou : il ne faut pas en parler, car vous ne voulez pas de recettes supplémentaires !
Nous sommes d’accord, madame Doineau, sur la nécessité de créer des emplois. Mais les études sont claires sur un point : les allégements constituent une bonne mesure pour des emplois correspondant à des salaires qui ne dépassent pas 1, 6 Smic.
Pour notre part, nous avons proposé des mesures qui bénéficieraient à des emplois rémunérés au-delà de ce niveau ; vous les avez rejetées. Soyez logique, et acceptez quelques-uns de nos amendements relatifs aux exonérations de cotisations !
Je vais parler d'un territoire que je connais, le Gers, et de ses viticulteurs.
De nombreuses exploitations viticoles y sont dans une urgence absolue. Depuis des années, les rendements ne correspondent plus à la normale, en particulier pour des raisons climatiques – la grêle, le gel, mais aussi la pluie, qui favorise le développement du mildiou.
Des exploitations très anciennes se retrouvent dans une situation absolument catastrophique. Leur pérennité est aujourd'hui mise en question.
J'entends vos arguments, monsieur le ministre, mais vous ne parlez que de mesures structurelles, comme l'arrachage de vignes.
La filière viticole doit en effet engager une réflexion stratégique quant à sa restructuration, en raison de la reconfiguration de ses marchés. Elle doit proposer de nouvelles approches, qui tiennent davantage compte des questions de santé. Ces éléments font partie de la réflexion engagée par la filière.
Toutefois, ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d'une aide d'urgence : il y va de la pérennité d'exploitations très anciennes et du maintien de jeunes viticulteurs dans un métier qu'ils ont choisi.
L'adoption de cet amendement leur apporterait un peu d'oxygène, en attendant des mesures plus structurelles.
J’entends vos propos, monsieur le ministre, mais des rapports existent.
Nous proposons de conditionner les exonérations « Fillon » au développement de l’emploi, à la revalorisation des salaires, aux engagements qui visent à favoriser l’investissement : cela correspond totalement à vos objectifs.
Il faut tout de même trouver des solutions ! Nous vous en proposons et vous refusez tout. Si l’on continue comme cela, comme le disait très bien notre collègue Milon, demain, la sécurité sociale sera asséchée parce que trop d’exonérations auront été accordées. Faute de recettes suffisantes, les Françaises et les Français ne pourront plus bénéficier d’une sécurité sociale correcte !
L'ensemble de la filière viticole, notamment le syndicat des vignerons indépendants et Coop de France, a informé le ministère des mesures d'urgence à prendre et des mesures structurelles à mettre en oeuvre.
Certaines de ces mesures devront être prises dans le cadre du projet de loi de finances pour sauver ces entreprises à court terme. Celles-ci sont au bord de la faillite. Si on ne les soutient pas d'urgence, à l'aide d'un dispositif qui a déjà fonctionné pendant la crise covid, nous risquons de perdre des exploitations.
Cela doit être fait avant même de s'attaquer à la problématique structurelle de l'arrachage. En effet, les négociations à engager dans le cadre de l'organisation commune de marché (OCM) vitivinicole pour l'attribution des fonds européens prendront du temps.
Traiter l'urgence passe par plusieurs des mesures de cette boîte à outils. Monsieur le ministre, nous vous demandons de conserver cette disposition dans le cadre du 49.3.
Ces amendements me mettent un peu mal à l’aise…
Nous avons voté à plusieurs reprises des aides aux entreprises, et pas seulement pour celles qui sont en difficulté, en prévoyant des conditions liées notamment à l’absence de licenciements. Or, malgré ces interdictions, des licenciements ont bien eu lieu.
La conditionnalité, par exemple en termes d’égalité entre les femmes et les hommes ou de respect de l’environnement, c’est un sujet important. On parle tout de même d’argent public !
Tout en suivant les avis de la commission sur ces sujets, je considère qu’il va nous falloir, à un moment ou à un autre, réfléchir au fait d’injecter de l’argent public dans des entreprises qui ne jouent pas le jeu de la solidarité. Au bout du compte, le contribuable est trompé plusieurs fois, au niveau des cotisations, des charges et de la fiscalité.
Il convient de mettre en place un mécanisme de conditionnalité générale lorsque de l’argent public est injecté dans des entreprises privées qui ne jouent pas le jeu.
Il y a peu de vin en Normandie, mais par solidarité avec les producteurs, je tiens à dire que je soutiens cet amendement.
Depuis quelques instants, nous faisons un tour de France des régions viticoles. Je ne peux que m'associer aux arguments exprimés en réponse à cette crise de la viticulture, qui témoignent tous de l'urgence particulière qui s'impose cette année.
J'invite ceux qui soutiennent cet amendement, sur toutes les travées, à déposer des amendements similaires lors de la discussion du projet de loi de finances. Je comprends l'intérêt de votre démarche, mais vous vous trompez de cible : vous diminuez les recettes de la sécurité sociale, alors que ce sujet devrait plutôt être traité lors de l'examen du PLF.
Pour toutes les subventions et toutes les aides accordées, dès que de l’argent public est engagé, des contreparties existent.
On a même dit de certaines lois récentes qu’elles reposaient sur un système dans lequel « les devoirs précèdent les droits ». Quels sont alors les devoirs des entreprises ? Créer des emplois ? Voilà un critère a posteriori évident…
Vous avancez des arguments, sans citer d’étude. Contrairement à vous, en tant qu’économiste, je documente mes propos : des études montrent que ces allégements de cotisations ne créent pas d’emplois.
On m’oppose alors que ces dispositifs, à défaut de créer des emplois, ont empêché d’en détruire. Mais où est la contrepartie quand les allégements non seulement ne créent pas d’emplois, mais en détruisent ?
Il faudrait retenir un autre indicateur : les dividendes. Si la réduction générale des cotisations patronales était rapportée à la distribution des dividendes, on constaterait alors sa véritable efficacité…
Des organisations comme le Secours catholique demandent un RSA sans contrepartie et tout le monde hurle ! Mais ce dispositif, lui, coûte 80 milliards d’euros, tout en restant très vaporeux : quelles études ont montré son efficacité ?
Madame la rapporteure, vous avez cité une étude faisant état de l’efficacité des allégements de cotisations patronales en dessous de 1, 6 Smic, ce que personne ne nie sur ces travées. Mais au-delà de ce seuil, aucune étude ne démontre leur efficacité.
Ce n’est pas sérieux : il faut conditionner ces allégements de cotisation.
Je m'engage à soutenir votre initiative en faveur de la filière – peut-être avec l'aide de M. le ministre – afin, par exemple, qu'un programme d'urgence soit créé.
Le sujet est important, mais la réponse n'est pas adaptée : même s'il faut soutenir cette filière ô combien importante pour la France, pourquoi le faire en diminuant les recettes du projet de loi de financement de la sécurité sociale ?
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je souscris à l'analyse du président de la commission : l'adoption de cet amendement reviendrait à priver la sécurité sociale de nouvelles recettes.
Madame Delattre, vous m'avez directement interpellé au sujet de mon soutien à la viticulture. Avant même le premier jour de ma nomination au Gouvernement, j'étais opposé à l'augmentation de la taxe sur l'alcool. Devenu ministre délégué chargé des comptes publics, j'ai reçu à ce sujet un courrier que j'avais moi-même envoyé en tant que député. J'ai tenu ma parole : nous n'avons pas augmenté cette taxe.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Lors de l'examen du projet de loi de finances de fin de gestion pour 2023 à l'Assemblée nationale, j'ai émis un avis favorable sur l'amendement du député Jean-René Cazeneuve visant à mettre en place un fonds d'urgence afin d'accompagner les viticulteurs touchés par le mildiou, doté de 20 millions d'euros. Nous aurons l'occasion d'en débattre lundi prochain, lors de la discussion de ce texte au Sénat.
Quand je prends un engagement, je le tiens. Je n'ai jamais soutenu l'exonération de cotisations sociales, car je considère que ce type de démarche importe dans le financement de la sécurité sociale des difficultés qui devraient être traitées au moyen d'autres véhicules législatifs.
Je vous invite à prendre date : nous nous retrouverons lors de la discussion des lois de finances, dès lundi prochain, pour évoquer ces sujets. Évitons de miter les sources de financement de la sécurité sociale.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 432 rectifié bis, présenté par MM. Pla, Bouad et Bourgi, Mmes Espagnac, G. Jourda et Monier et M. Montaugé, est ainsi libellé :
Après l’article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Après l’article L. 241-13 du code de sécurité sociale, il est inséré un article L. 241-13-… ainsi rédigé :
« Art. L. 241-13- … – I. – Les cotisations à la charge de l’employeur dues au titre des assurances sociales et des allocations familiales, les cotisations dues au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles, mentionnées à l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, à l’exception des cotisations à la charge de l’employeur dues au titre des régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires, qui sont assises sur des gains et rémunérations tels que définis à l’article L. 242-1 du même code ou de l’article L. 741-10 du code rural et de la pêche maritime, font l’objet d’une exonération totale ou partielle dans les conditions prévues au II du présent article.
« II. – Cette exonération est assise au titre de l’année 2024 sur les revenus d’activité versés aux salariés mentionnés au 1 et du 6 au 10 de l’article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime exerçant leur activité principale dans le secteur culture de la vigne.
« Elle est appliquée sur le montant de cotisations et contributions sociales mentionnées au présent I restant dues après application de la réduction prévue au I de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale ou de toute autre exonération de cotisations sociales ou de taux spécifiques, d’assiettes et de montants forfaitaires de cotisations, à hauteur de :
« a. 100 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d’affaires en 2023 d’au moins 60 % par rapport à l’année précédente ;
« b. 50 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d’affaires en 2023 d’au moins 40 % par rapport à l’année précédente ;
« c. 25 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d’affaires en 2023 d’au moins 20 % par rapport à l’année précédente.
« Une remise peut être accordée par le directeur de l’organisme de recouvrement dont relèvent les travailleurs à ceux des employeurs dont l’activité a été réduite au cours de la période d’activité par rapport à la même période de l’année précédente et qui ne peuvent pas bénéficier du présent dispositif d’exonération. Le niveau de la remise ne peut excéder le sixième des sommes dues au titre de l’année 2023.
« III. – Les conditions de la mise en œuvre du présent article sont fixées par décret. »
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Sebastien Pla.
Je souhaite vous faire part des difficultés terribles que traverse la filière viticole, dans tous les bassins de production français.
La crise viticole est sans précédent, en raison de causes cumulatives et multifactorielles. Depuis 2019 et le conflit opposant Airbus à Boeing et la taxe Trump, la filière viticole n’a de cesse de traverser des crises : covid, inflation, problématiques géopolitiques liées à la guerre en Ukraine, questions économiques, nombreux et fréquents aléas climatiques, recul de la consommation du vin de 50 % en trente ans sur l’ensemble du territoire encore amplifié par des campagnes de lutte contre l’alcoolisme, certes nécessaires, mais un peu trop stigmatisantes.
Je souhaite vous faire part des difficultés terribles que traverse la filière viticole, dans tous les bassins de production français.
La crise viticole est sans précédent, en raison de causes cumulatives et multifactorielles. Depuis 2019 et le conflit opposant Airbus à Boeing et la taxe Trump, la filière viticole n’a de cesse de traverser des crises : covid-19, inflation, problématiques géopolitiques liées à la guerre en Ukraine, questions économiques, nombreux et fréquents aléas climatiques, recul de la consommation du vin de 50 % en trente ans sur l’ensemble du territoire encore amplifié par des campagnes de lutte contre l’alcoolisme, certes nécessaires, mais un peu trop stigmatisantes.
L'amendement est adopté.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 10 quinquies.
L'amendement n° 433 rectifié bis, présenté par MM. Pla, Bouad et Bourgi, Mmes Espagnac, G. Jourda et Monier et M. Montaugé, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Les cotisations dues au titre des prestations familiales, des accidents du travail et des maladies professionnelles, de l'assurance maladie, invalidité et maternité, de l'assurance vieillesse par les travailleurs relevant du régime de protection sociale défini à l'article L. 722-8 du code rural et de la pêche maritime, font l'objet d'une exonération totale ou partielle dans les conditions prévues au II du présent article.
II. – Cette exonération est accordée aux travailleurs non-salariés agricoles mentionnés au 1° de l'article L. 722-1 du même code qui exercent leur activité principale dans le secteur culture de la vigne.
Cette exonération est appliquée à hauteur de :
a. 100 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d'affaires en 2023 d'au moins 60 % par rapport à l'année précédente ;
b. 50 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d'affaires en 2023 d'au moins 40 % par rapport à l'année précédente ;
c. 25 % pour les entreprises qui ont constaté une baisse de chiffre d'affaires en 2023 d'au moins 20 % par rapport à l'année précédente.
Les travailleurs non-salariés agricoles mentionnés au 1° de l'article L. 722-1 dudit code qui ne bénéficient pas du présent dispositif d'exonération peuvent demander à bénéficier d'une remise partielle des dettes de cotisations et contributions mentionnées au I du présent article constituées au titre de l'année 2023 ou d'un échéancier de règlement sur trente-six mois. Le niveau de la remise ne peut excéder le sixième des sommes dues au titre de l'année 2023.
III. – Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret.
IV. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Sebastien Pla.
Le principal défi de la filière, dans certains bassins, de Bordeaux à la Provence et au Languedoc, est non pas de surmonter la crise conjoncturelle actuelle, mais tout simplement d’assurer sa survie.
Par cet amendement, nous voulons soutenir l’ensemble des acteurs de la viticulture, en particulier les entreprises, en reprenant une mesure de la crise covid, à savoir une exonération de la part patronale des cotisations sociales pour 2024 qui soit proportionnelle aux pertes de chiffres d’affaires de l’année 2023.
L’adoption de cet amendement, travaillé avec l’ensemble des organisations professionnelles, permettra aux entreprises en difficulté de passer le cap. Nous devons travailler à des mesures structurelles, mais il est important d’accompagner la filière dans ces moments difficiles.
Dans le secteur viticole, on trouve d'un côté les entreprises, de l'autre les viticulteurs, qui sont aussi des travailleurs non-salariés agricoles et auxquels je propose d'étendre le bénéfice de ce dispositif.
Monsieur le ministre, le fonds d'urgence de 20 millions d'euros proposé par M. Cazeneuve est relativement restrictif. Il faudra augmenter son enveloppe, car il ne tient pas compte des alertes lancées dans l'ensemble des bassins viticoles.
Ce fonds a été introduit rapidement, à la fin de l'examen du texte. Je vous invite à nous soutenir et à ajuster sa dotation en fonction de l'élargissement que nous proposerons.
Ces amendements constituent une boîte à outils. Prenons les dispositions les unes après les autres, sans en omettre aucune : la filière a besoin de mesures conjoncturelles et structurelles.
N'oublions pas qu'il s'agit du deuxième exportateur du pays, qui apporte un excédent de 15 milliards d'euros à notre balance commerciale. La filière fournit aussi des ressources à l'État au travers de la TVA.
Monsieur le sénateur, je vous remercie de mettre en lumière une activité à laquelle nous sommes très attachés et que vous défendez parfaitement.
La commission avait déjà, lors de précédentes difficultés, émis un avis favorable sur un amendement similaire afin de défendre l’emploi viticole dans nos territoires.
La situation, qui n’évolue malheureusement pas dans le sens que nous souhaitons, notamment en raison de l’inflation et des contraintes climatiques, reste très compliquée.
Il faut s’interroger sur les mesures à prendre sur le temps long, afin d’éviter que cette filière ne soit trop sévèrement atteinte par les aléas environnementaux.
La commission voudrait connaître l’avis du Gouvernement, même si nous sommes très favorables à l’idée d’aider cette filière.
Nous sommes très nombreux à être attachés à la défense de la viticulture – je vous réponds non seulement en tant que membre du Gouvernement, mais aussi en tant qu’élu de Gironde.
Ces dernières années, le Gouvernement n’a jamais failli en la matière. Il a toujours soutenu le secteur, quelles que soient les crises : le gel en 2021, la grêle, la distillation ou, plus récemment, le plan d’arrachage des vignes en Gironde.
Le secteur bénéficie déjà d’exonérations de cotisations, notamment pour les saisonniers travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi (TO-DE).
Il me semble plus efficace et utile d’accompagner le secteur au travers de plans ciblés sur les difficultés traversées que de lui accorder des exonérations de cotisations sociales.
J’y insiste : au fil de notre discussion, il me semble que l’on oublie parfois l’objectif de garantir des ressources pérennes à la sécurité sociale.
Mme Nathalie Delattre. Je remercie le président Mouiller de son soutien : nous lui proposerons de cosigner les amendements que nous déposerons à ce sujet lors de l'examen du projet de loi de finances.
Je suis réticent, par principe, à la création de nouvelles exonérations.
En revanche, le Gouvernement est déterminé à se porter toujours aux côtés du secteur de la viticulture : avis défavorable.
Sourires.
Je remercie le ministre de sa réponse : il s'est au moins engagé à nous soutenir durant le PLF. Vous ne conserverez pas cette mesure dans la version définitive du texte, mais nous aurons au moins acté que nous parlerons de nouveau de ce sujet. Vous avez promis que nous nous reverrions pour la discussion budgétaire.
Monsieur le ministre, vous défendez parfaitement l’aspect budgétaire du problème.
Toutefois, en tant qu’élue de la Gironde, territoire qui souffre énormément depuis trois ans, il me semble indispensable de pérenniser l’activité viticole afin d’éviter les faillites d’entreprises ou même les suicides de viticulteurs – il y en a eu trois dans le sud du département en quelques mois.
Il faut de nouveau donner un coup de pouce aux viticulteurs. On peut espérer sortir du cycle des crises climatiques successives que nous traversons. Adopter cet amendement, c’est faire un geste pour la Gironde.
Nous compterons sur votre soutien : comme vous n'avez qu'une parole, nous savons déjà que nous obtiendrons satisfaction.
Je voterai également cet amendement d’appel.
Cet après-midi, deux des seize questions au Gouvernement concernaient l’agriculture. Le problème est de savoir si, demain, nous voulons encore des viticulteurs de qualité en France ou si nous préférons laisser des terres en jachère et envoyer des canadairs éteindre les incendies qui s’y déclareront !
Que tout le monde soit rassuré, monsieur le ministre : à l’Assemblée nationale, le 49.3 vous permettra d’avoir le texte que vous voudrez. En attendant, le Sénat se doit d’envoyer un message de soutien aux viticulteurs.
Monsieur le ministre, nous partageons le plaisir d’habiter en Gironde, à Bordeaux, capitale d’un terroir façonné par les vignes.
En tant que présidente de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin, je vous rappelle que la Gironde n’est pas la seule région touchée, que de très nombreux vignobles et viticulteurs sont concernés.
Il faut bien évidemment préserver l’emploi, mais il faut aussi créer de la trésorerie pour les entreprises, entraînées dans une spirale infernale depuis les dommages collatéraux du conflit entre Airbus et Boeing, la fermeture des bars et des restaurants lors de la crise du covid, le gel, la grêle…
Certes, le Gouvernement est intervenu
Monsieur le ministre, nous partageons le plaisir d’habiter en Gironde, à Bordeaux, capitale d’un terroir façonné par les vignes.
En tant que présidente de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin, je vous rappelle que la Gironde n’est pas la seule région touchée, que de très nombreux vignobles et viticulteurs sont concernés.
Il faut bien évidemment préserver l’emploi, mais il faut aussi créer de la trésorerie pour les entreprises, entraînées dans une spirale infernale depuis les dommages collatéraux du conflit entre Airbus et Boeing, la fermeture des bars et des restaurants lors de la crise du covid-19, le gel, la grêle…
Certes, le Gouvernement est intervenu
Après une épreuve à main levée déclarée douteuse par le bureau, le Sénat, par assis et levé, n'adopte pas l'amendement.
M. le ministre délégué renchérit.
L'amendement n° 811 rectifié bis, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le 1°du II de l'article L. 242-1 du code de la sécurité sociale est abrogé.
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.
Il faut cranter les dispositifs, continuer d’aider les viticulteurs mis à mal. Florence Lassarade l’a rappelé : certaines situations sont très compliquées et l’on compte déjà des suicides.
En attendant de trouver des stratégies et de connaître des jours meilleurs, il faut tendre la main à cette filière. Les chefs d’entreprise essaient en général de se débrouiller par eux-mêmes. Ce n’est pas par plaisir qu’ils nous demandent de les aider, mais parce qu’ils sont aux abois.
Il est nécessaire de voter ce dispositif, mais surtout de le conserver dans le texte final après recours au 49.3 !
Cet amendement tend à soumettre les revenus alloués au titre de l'intéressement à l'assiette des cotisations sociales.
Ces revenus tendent à se substituer aux salaires, ce qui pénalise les salariés. De plus, le forfait social ne conférant pas de droits, il prive le salarié, sans que celui-ci en ait toujours conscience, des droits attachés au salaire.
Face à la boucle prix-profits, le Gouvernement promeut aujourd'hui les primes et l'intéressement, alors même que le Conseil d'analyse économique (CAE) précise que tous les dispositifs de partage de la valeur, hormis la participation, ont d'importants effets de substitution par rapport au salaire.
L'effet de substitution de l'intéressement est mis en évidence depuis longtemps. Les chercheurs Delahaie et Duhautois, dans une étude datant de 2013 sur une période de dix ans, ont montré que la différence d'évolution des rémunérations, hors primes d'intéressement, est négative et significative, ce qui implique une substitution quasi complète de l'intéressement aux augmentations de rémunération.
On ne peut continuer de grever les comptes de la sécurité sociale en promouvant la désocialisation induite par un dispositif se substituant aux salaires, ce qui représente un manque à gagner durable en matière de cotisations.
Les exonérations représentent une somme colossale à compenser pour le budget de l'État.
Je suis également favorable à cet amendement.
Le secteur connaît des difficultés liées aux aléas climatiques, qui provoquent des baisses de rendements depuis dix ans, mais aussi à l’augmentation du coût des intrants, de l’énergie, de la bouteille ou des étiquettes. Ces hausses de coûts de production n’ont pas été répercutées dans les chiffres d’affaires des entreprises viticoles et mettent à mal leur trésorerie.
Je préfère une aide sporadique ciblée pour aider ces entreprises à passer le cap. À défaut, monsieur le ministre, ce ne sont pas seulement les cotisations patronales que nous perdrons, mais aussi les cotisations salariales.
En attendant la formule magique qui convienne à tout le monde, nous devons adopter ces aides temporaires.
Je vais parler d’un territoire que je connais, le Gers, et de ses viticulteurs.
De nombreuses exploitations viticoles y sont dans une urgence absolue. Depuis des années, les rendements ne correspondent plus à la normale, en particulier pour des raisons climatiques – la grêle, le gel, mais aussi la pluie, qui favorise le développement du mildiou.
Des exploitations très anciennes se retrouvent dans une situation absolument catastrophique. Leur pérennité est aujourd’hui mise en question.
J’entends vos arguments, monsieur le ministre, mais vous ne parlez que de mesures structurelles, comme l’arrachage de vignes.
La filière viticole doit en effet engager une réflexion stratégique quant à sa restructuration, en raison de la reconfiguration de ses marchés. Elle doit proposer de nouvelles approches, qui tiennent davantage compte des questions de santé. Ces éléments font partie de la réflexion engagée par la filière.
Toutefois, ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’une aide d’urgence : il y va de la pérennité d’exploitations très anciennes et du maintien de jeunes viticulteurs dans un métier qu’ils ont choisi.
L’adoption de cet amendement leur apporterait un peu d’oxygène, en attendant des mesures plus structurelles.
L’ensemble de la filière viticole, notamment le syndicat des vignerons indépendants et Coop de France, a informé le ministère des mesures d’urgence à prendre et des mesures structurelles à mettre en œuvre.
Certaines de ces mesures devront être prises dans le cadre du projet de loi de finances pour sauver ces entreprises à court terme. Celles-ci sont au bord de la faillite. Si on ne les soutient pas d’urgence, à l’aide d’un dispositif qui a déjà fonctionné pendant la crise covid, nous risquons de perdre des exploitations.
Cela doit être fait avant même de s’attaquer à la problématique structurelle de l’arrachage. En effet, les négociations à engager dans le cadre de l’organisation commune de marché (OCM) vitivinicole pour l’attribution des fonds européens prendront du temps.
Traiter l’urgence passe par plusieurs des mesures de cette boîte à outils. Monsieur le ministre, nous vous demandons de conserver cette disposition dans le cadre du 49.3.
L'amendement n'est pas adopté.
L'amendement n° 518 rectifié ter, présenté par Mme Jacquemet, M. Levi, Mme O. Richard, M. Longeot, Mme de La Provôté, MM. Kern et Duffourg, Mme Vermeillet et MM. Henno, P. Martin et Bleunven, est ainsi libellé :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le 4° bis du II de l'article L. 242-1 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° À la première phrase, les mots : « d'un contrat collectif » sont remplacés par les mots : « d'une couverture » ;
2° Après le mot : « défense, », la fin est ainsi rédigée : « ou destinées à couvrir les frais occasionnés par une maternité, une maladie ou un accident, effectués par les personnes publiques mentionnées à l'article 2 de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière, ainsi qu'aux remboursements de cotisations de protection sociale complémentaire des agents publics mentionnées à l'article 2 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale. Ces dispositions entrent en vigueur à compter du 1er janvier 2024 et jusqu'au 1er janvier 2026. »
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Pierre-Antoine Levi.
Il y a peu de vin en Normandie, mais par solidarité avec les producteurs, je tiens à dire que je soutiens cet amendement.
Cet amendement tend à instaurer, au profit des employeurs publics, un dispositif transitoire d'exonération des cotisations sociales de tous les frais couverts par la protection sociale complémentaire.
Ce dispositif transitoire serait mis en place entre le 1er janvier 2024 et les dates respectives de l'entrée en vigueur des dispositifs pérennes de protection sociale complémentaire en santé au sein de chacune des trois fonctions publiques, soit au plus tard le 1er janvier 2026.
Il permettrait aux employeurs de la fonction publique des trois versants, obligatoirement tenus de participer à la protection sociale complémentaire de leurs agents, de garantir un haut niveau de couverture en santé à ces derniers, malgré les effets de la crise inflationniste sur leurs capacités de financement.
Il en va également de l'équité de traitement entre les employeurs de la fonction publique et du respect du principe d'égalité entre les agents publics.
Depuis quelques instants, nous faisons un tour de France des régions viticoles. Je ne peux que m’associer aux arguments exprimés en réponse à cette crise de la viticulture, qui témoignent tous de l’urgence particulière qui s’impose cette année.
J’invite ceux qui soutiennent cet amendement, sur toutes les travées, à déposer des amendements similaires lors de la discussion du projet de loi de finances. Je comprends l’intérêt de votre démarche, mais vous vous trompez de cible : vous diminuez les recettes de la sécurité sociale, alors que ce sujet devrait plutôt être traité lors de l’examen du PLF.
La commission et le Sénat avaient rejeté cette proposition en 2022, lors de la mise en place du régime social de la participation des employeurs publics à la protection sociale complémentaire de leurs agents, puis à nouveau dans le cadre de l'examen du PLFSS 2023.
Il serait cohérent de rester sur la même position. En effet, les avantages dont bénéficient les salariés du privé sont liés à la conclusion d'un contrat collectif obligatoire, qui constitue objectivement la formule permettant la plus grande mutualisation des risques sur une base solidaire. Il paraît donc opportun de réserver les avantages fiscaux et sociaux liés à ces cotisations à des assurances souscrites dans le cadre d'un contrat collectif obligatoire, selon une formule qui a sans doute vocation à se généraliser à l'avenir.
Pour ces raisons, la commission est défavorable à cet amendement.
Je m’engage à soutenir votre initiative en faveur de la filière – peut-être avec l’aide de M. le ministre – afin, par exemple, qu’un programme d’urgence soit créé.
Le sujet est important, mais la réponse n’est pas adaptée : même s’il faut soutenir cette filière ô combien importante pour la France, pourquoi le faire en diminuant les recettes du projet de loi de financement de la sécurité sociale ?
Je serai défavorable à cet pour deux raisons : d'une part, le Gouvernement souhaite encourager les contrats collectifs, qui vont progressivement se généraliser ; d'autre part, une erreur matérielle s'est glissée dans les dispositions de cet amendement dont l'adoption conduirait à supprimer de l'assiette des cotisations sociales la participation des employeurs publics dans le cadre du dispositif pérenne.
L'amendement n° 518 rectifié ter est retiré.
Je suis saisi de trois amendements identiques.
L'amendement n° 492 rectifié bis est présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier, MM. Wattebled et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Chevalier et Brault, Mme L. Darcos, MM. Verzelen, Guerriau, Henno et Houpert, Mme Guidez et MM. Lemoyne et Gremillet.
L'amendement n° 646 rectifié quinquies est présenté par Mme Jacquemet, M. Levi, Mme O. Richard, M. Longeot, Mme de La Provôté, MM. Kern, Duffourg, Menonville et Folliot, Mmes Vermeillet, Gatel et Perrot, MM. Delcros, P. Martin et J.M. Arnaud, Mme Billon et M. Bleunven.
L'amendement n° 1115 rectifié bis est présenté par M. Lurel, Mme Bélim, MM. Mérillou et Pla, Mme Conway-Mouret, M. P. Joly et Mmes Monier et Conconne.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Après l'article 10 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le II de l'article L. 242-1 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« ...° Les dépenses supportées par l'employeur s'agissant des véhicules terrestres motorisés quelles que soient leurs nature et qualification mis à disposition par l'employeur aux salariés tels que défini à l'article L. 241-10 du présent code. »
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale résultant du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l'amendement n° 492 rectifié bis.
Je souscris à l’analyse du président de la commission : l’adoption de cet amendement reviendrait à priver la sécurité sociale de nouvelles recettes.
Madame Delattre, vous m’avez directement interpellé au sujet de mon soutien à la viticulture. Avant même le premier jour de ma nomination au Gouvernement, j’étais opposé à l’augmentation de la taxe sur l’alcool. Devenu ministre délégué chargé des comptes publics, j’ai reçu à ce sujet un courrier que j’avais moi-même envoyé en tant que député. J’ai tenu parole : nous n’avons pas augmenté cette taxe.
Cet amendement tend à alléger la fiscalité portant sur les véhicules que les employeurs mettent à la disposition permanente des intervenants à domicile pour leur permettre d'effectuer leurs tournées chez des personnes âgées en perte d'autonomie ou des personnes en situation de handicap. Il s'agit d'accroître l'attractivité des métiers du domicile.
En l'état actuel du droit, seule la mise à disposition d'un véhicule pour un usage exclusivement professionnel est exonérée de charges sociales. Le salarié doit alors ramener chaque soir le véhicule dans les locaux de l'entreprise, ce qui n'est pas toujours possible pour les employés réalisant une tournée.
A contrario, l'utilisation exclusive à titre privatif d'un véhicule mis à la disposition du salarié de façon permanente constitue un avantage en nature.
Par cet amendement, nous vous proposons d'exclure de l'assiette des cotisations de sécurité sociale, et donc du revenu imposable, les véhicules mis à disposition par les structures d'aide à domicile à leurs salariés, sans distinction entre les périodes d'utilisation professionnelles et non professionnelles.