Cet amendement vise à répondre à une nécessité de santé publique. En dépit ou à cause d'une répression pénale forte, le taux d'addiction au cannabis chez les mineures françaises et les mineurs français de 14 ans est le plus fort d'Europe.
Les risques liés à la consommation de ce produit sont nombreux et ont été rappelés dans le rapport d'étape sur le cannabis récréatif établi par la mission d'information commune de l'Assemblée nationale sur la réglementation et l'impact des différents usages du cannabis, présidée par le député M. Robin Reda. Les consommateurs présentent ainsi un risque accru de développer des troubles psychiatriques : schizophrénie, troubles anxieux ou dépressifs.
Il existe pourtant une solution : la prévention ! Or la manière dont nous réprimons la consommation de cannabis ne permet pas de faire de la prévention et nous empêche d'avoir de meilleurs résultats. C'est ainsi que la France a le plus grand nombre de consommateurs en Europe.
L'amendement vise ainsi à reprendre le contrôle du cannabis et de ses produits en créant une accise, à l'instar de celles qui existent pour l'alcool et le tabac. Les sommes récoltées seraient utilisées pour financer des politiques de prévention et de sensibilisation. Celles-ci permettront aux usagères et aux usagers, et surtout aux plus jeunes d'entre elles et d'entre eux, de mieux comprendre les risques liés à leur consommation. À ces bienfaits sur la santé des Françaises et des Français s'ajoute le fait que les dépenses de la sécurité sociale seront davantage maîtrisées : une politique de prévention est plus efficace et moins coûteuse pour notre système de santé que la prise en charge de l'ensemble des effets néfastes et secondaires découlant de la consommation de cannabis.