Intervention de Anne SOUYRIS

Réunion du 15 novembre 2023 à 15h00
Financement de la sécurité sociale pour 2024 — Après l'article 10 decies suite

Photo de Anne SOUYRISAnne SOUYRIS :

Les opérateurs de jeux d'argent investissent des millions en opérations de communication et de marketing pour influencer notre consommation et nous inciter à jouer toujours plus.

Ainsi, le budget publicitaire des plateformes a augmenté de 26 % entre 2019 et 2021. Ces campagnes publicitaires intensives incitent fortement à développer des pratiques de jeu excessives. Aujourd'hui, 40 % du chiffre d'affaires des opérateurs de jeux d'argent provient de personnes ayant une pratique excessive du jeu. Ce chiffre s'élève à 60 % pour les paris sportifs.

Selon l'Autorité nationale des jeux (ANJ), le développement du marché est également lié à une visibilité accrue de l'offre, qui résulte de la hausse des budgets publicitaires. L'Autorité affirme sa volonté de maintenir les jeux d'argent dans une perspective de jeu récréatif.

En 2021, les opérateurs agréés sous droits exclusifs ont déclaré avoir investi 239 millions d'euros dans la publicité. Cependant, les jeux d'argent et de hasard provoquent des addictions puissantes, qui peuvent devenir incontrôlables et qui ont des conséquences sur la santé, comme sur la vie sociale, des personnes : surendettement et faillite, difficultés relationnelles et familiales, séparation, isolement professionnel, perte d'emploi, troubles psychologiques ou encore physiques, apparition de symptômes liés à la surconsommation associée d'alcool ou d'autres produits psychoactifs, dénutrition, suicide, etc.

Ces campagnes de publicité visent par ailleurs un public très jeune. La promesse est simple : l'enrichissement facile et rapide. Les opérateurs flirtent ainsi avec des lignes rouges, en menant des campagnes de communication qui reprennent les codes et le vocabulaire des quartiers populaires et des jeunes en particulier, en réalisant des publicités qui font miroiter une réussite sociale à travers le fait de gagner en pariant.

Selon l'ANJ, 70 % des parieurs ont moins de 37 ans. Plus inquiétant, plus d'un tiers des jeunes de 15 ans à 17 ans disent avoir déjà parié.

Par cet amendement, nous vous proposons donc de créer une taxe pour abonder les caisses de la sécurité sociale.

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