Vous l'avez rappelé, cet article 13 est un article obligatoire. Pour autant, nous nous apprêtons à examiner un amendement du Gouvernement témoignant de la possibilité de faire bouger les chiffres.
La réalité a été rappelée par nos collègues, en particulier Annie Le Houerou. Nous ne pouvons pas approuver un tableau d'équilibre par branches pour 2024 qui n'est absolument pas à la hauteur des besoins sanitaires et sociaux.
Les grands défis à relever ont été rappelés avec justesse par mes collègues : la crise majeure de l'ensemble de l'hôpital public sur tous nos territoires, et plus particulièrement les territoires ruraux, ainsi que la désertification médicale.
De nombreux élus, y compris de votre sensibilité, s'interrogent sur votre réelle volonté : soutenir l'hôpital public ou, a contrario, précipiter sa perte ?
Les cinq fédérations hospitalières expliquent qu'il manque 1, 5 milliard d'euros simplement pour faire face au coût de l'inflation. Vous évoquez un financement spécifique de 800 millions d'euros ; c'est à peine la moitié.
Le déficit des hôpitaux publics a doublé entre 2019 et 2022. Sur l'autonomie, 80 % des Ehpad sont en déficit. En Bretagne, mais aussi dans d'autres régions, des collectifs se sont organisés. Le collectif Territoires du grand âge en résistance rappelle que ces déficits sont le fait non pas de problèmes de gestion, mais bien d'un manque de moyens.
Il convient d'ailleurs de saluer la mobilisation exceptionnelle des professionnels de santé et des élus locaux, qui vous alertent et crient leur détresse. Nous devons leur apporter des réponses à la hauteur de leurs besoins. Il s'agit d'investissements d'avenir réclamés à la fois par les soignants et par nos concitoyens.
Pour toutes ces raisons, nous ne voterons pas l'article 13, qui est contraire à nos objectifs, et nous voterons en faveur des amendements de suppression.