Intervention de Raymonde Poncet Monge

Réunion du 17 novembre 2023 à 9h30
Financement de la sécurité sociale pour 2024 — Après l'article 40

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

Selon une étude de l'Insee, en 2018, les immigrés représentaient un peu moins de 10 % de la population française, mais près de 20 % des pauvres de notre pays. Or, à 62 ans, 25 % des personnes les plus pauvres sont déjà décédées – il s'agit des cinq premiers centiles, sur lesquels Libération a attiré l'attention –, et, parmi elles, les immigrés sont surreprésentés.

Une part des travailleurs immigrés ont des carrières hachées, notamment en raison de discriminations à l'embauche. De même, les personnes immigrées sont plus souvent au chômage : pour ce qui les concerne, la moyenne est de 8, 5 % - et non pas 100 %... -, contre 4, 7 % pour les non-immigrés. Ces situations les exposent davantage à de faibles pensions de retraite, d'autant que certaines de ces personnes sont entrées tardivement sur le marché du travail français.

Selon le Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l'égalité des droits (Catred), « dans leurs relevés de carrière, il manque souvent de nombreuses années non déclarées par les employeurs. Le temps ayant passé, il n'est plus possible d'y revenir et ces vieux retraités, de façon massive, paient au prix fort les pratiques illégales d'employeurs peu scrupuleux ».

Du fait de carrières incomplètes et marquées par de faibles salaires, beaucoup de travailleurs immigrés vivent donc avec l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), quand ils y ont droit…

Premiers embauchés dans les secteurs où la main-d'œuvre se fait rare, les travailleurs étrangers pâtiront un peu plus encore que les autres du recul de l'âge légal de départ à la retraite. Aussi, nous demandons au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport mesurant les impacts de la dernière réforme sur cette population.

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