La séance est ouverte à neuf heures trente.
Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n’y a pas d’observation ?…
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d’usage.
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (projet n° 77, rapport n° 84, avis n° 80).
Dans la discussion des articles, nous poursuivons, au sein du chapitre III du titre Ier de la troisième partie, l’examen des amendements tendant à insérer des articles additionnels après l’article 34 bis.
TROISIÈME PARTIE
Dispositions relatives aux dépenses pour l’exercice 2024
TITRE Ier
DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES
Chapitre III (suite)
Garantir et sécuriser l’accès des Français aux médicaments du quotidien et aux produits de santé innovants
L’amendement n° 1183 rectifié, présenté par MM. Ouizille et Jomier, Mmes Poumirol, Canalès et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° Après le 7° du II de l’article L. 162-16-4, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …° L’empreinte carbone. » ;
2° Après le 9° du II de l’article L. 165-2, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …° L’empreinte carbone. »
La parole est à Mme Marion Canalès.
Cet amendement vise à favoriser une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux dans la régulation des produits de santé en incitant les entreprises à réduire l’empreinte environnementale de leur production. Cet amendement tend ainsi à sanctuariser l’empreinte carbone parmi les critères susceptibles de justifier des baisses de prix des médicaments.
La production des médicaments et des dispositifs médicaux utilisés par les Français est responsable d’émissions de gaz à effet de serre significatives, estimées à 49 millions de tonnes par The Shift Project, soit entre 4 % et 8 % des émissions nationales.
Ces émissions sont en quasi-totalité importées : la production des principes actifs des médicaments consommés en France est presque exclusivement localisée en Inde et en Chine, où les normes environnementales sont extrêmement souples.
Le rapport Pour un « New Deal » garantissant un accès égal et durable des patien ts à tous les produits de santé de la mission sur la régulation des produits de santé remis à la Première ministre fin août l’annonçait : la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la consommation française de produits de santé ne pourra passer que par une intégration des enjeux environnementaux à la régulation économique des médicaments et dispositifs médicaux. Nous avons déjà abordé la question des dispositifs médicaux hier soir lors de l’examen de l’article 29.
Malgré les recommandations de ce rapport et les publications du Shift Project sur le sujet, le Gouvernement n’a formulé aucune proposition ambitieuse dans le cadre de ce PLFSS pour réduire les émissions de gaz à effet de serre associées aux produits de santé utilisés par les patients français.
Cet amendement vise donc à pallier l’absence d’ambition du Gouvernement ; c’est aussi un amendement d’appel pour vous inviter à travailler sur cette question.
Avis défavorable, madame la présidente.
Je comprends la préoccupation environnementale que cet amendement vise à prendre en compte.
Cependant, cette intention louable ne tient pas compte des réalités de production de l’industrie pharmaceutique. S’il était adopté, cet amendement n’entraînerait pas de modifications de comportement ou de relocalisations de productions de principes actifs uniquement exploités en Asie par exemple.
Surtout, en faisant de l’empreinte carbone un critère de baisse de prix, le dispositif proposé ne contribuerait qu’à diminuer encore la tarification des médicaments matures, qui sont les plus touchés par les difficultés industrielles et d’approvisionnement.
La commission juge donc préférable de réfléchir aux moyens de mieux valoriser et maîtriser l’impact environnemental lors de la tarification des médicaments.
Madame la présidente, monsieur le président de la commission des affaires sociales, madame la rapporteure, mesdames, messieurs les sénateurs, je suis très heureuse d’être en votre compagnie ce matin. Le ministre de la santé, qui m’a demandé de le suppléer aujourd’hui, vous prie de bien vouloir excuser son absence. C’est pour moi un réel plaisir de le remplacer, avant que nous n’abordions les questions liées à l’autonomie dont je suis chargée.
Sur l’amendement n° 1183 rectifié, j’émets le même avis que Mme la rapporteure : défavorable. La prise en compte de l’empreinte carbone poserait un problème d’application pratique. Les industriels ne sont actuellement pas en mesure de fournir des données comparables et vérifiables, faute de méthodologie et de références partagées pour calculer leur empreinte.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 779 rectifié bis, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le III de l’article L. 162-17-3 du code de la sécurité sociale est complété par les mots : « avant le 15 septembre de l’année suivant celle à laquelle il se rapporte ».
La parole est à Mme Anne Souyris.
Le Comité économique des produits de santé (CEPS) est principalement chargé par la loi de fixer les prix des médicaments et les tarifs des dispositifs médicaux à usage individuel, ainsi que des prestations prises en charge par l’assurance maladie obligatoire.
Il livre chaque année dans son rapport des informations précieuses sur les dépenses de médicaments et des autres produits ou prestations de santé incluses dans l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam).
Depuis une dizaine d’années, la publication de ce rapport tellement essentiel intervient très tardivement dans l’année, parfois même au cours de l’année suivante.
Cet amendement vise à préciser dans la loi la date de publication du rapport du CEPS, afin qu’il soit communiqué au Parlement avant l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), et non pas une fois que les débats sont achevés.
En effet, nos débats doivent être éclairés à la lumière des informations du CEPS sur l’actualité de l’économie du médicament. C’est essentiel pour notre démocratie sanitaire.
Avis favorable, madame la présidente.
En effet, ces données sont très utiles, notamment pour mesurer l’effet des mesures instaurées par les PLFSS successifs. C’est un amendement que nous avions déjà adopté l’année dernière.
Votre amendement tend à prévoir que le rapport du CEPS relatif à l’année n soit publié avant le 15 septembre de l’année n+1.
Je suis d’accord avec vous : ce rapport est riche et ses informations fort utiles. Assurer sa publication au plus tôt est un objectif partagé par de nombreux acteurs.
Cependant, les informations contenues dans ce rapport ne sont pas toutes disponibles dans un délai compatible avec la date que vous proposez. Ainsi, les déclarations de chiffre d’affaires de certaines entreprises pharmaceutiques ne parviennent que tardivement au CEPS. Alors que ces entreprises doivent transmettre ces informations au plus tard le 1er avril, nous constatons que certaines d’entre elles ne les ont toujours pas envoyées à l’heure où nous discutons.
La nouvelle définition de la clause de sauvegarde prévue à l’article 11 du PLFSS va d’ailleurs dans le sens d’une meilleure disponibilité de l’information contenue dans le rapport. Toutefois, cette mesure ne sera pas applicable avant l’exercice 2025.
Pour toutes ces raisons, j’émets un avis défavorable sur cet amendement.
L ’ amendement est adopté.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 34 bis.
L’amendement n° 781 rectifié bis, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le III de l’article L. 162-17-3 du code de la sécurité sociale est complété par quatre alinéas ainsi rédigés :
« Le comité communique aux commissions permanentes du Parlement saisies au fond des projets de loi de financement de la sécurité sociale, avant le 15 septembre de chaque année, pour chacune des spécialités pharmaceutiques qui sont inscrites sur les listes prévues aux premier et deuxième alinéas de l’article L. 162-17 et aux articles L. 162-22-7 et L. 162-23-6 et dont le montant pris en charge par les régimes obligatoires de sécurité sociale au cours de l’année précédente excède 20 millions d’euros :
« 1° Le montant des remboursements, les prix ou les tarifs ainsi que les modalités de leurs évolutions tels que stipulés par les conventions conclues entre le comité et l’exploitant ;
« 2° Le montant des remises stipulés par ces conventions en application des articles L. 162-18, L. 162-18- 1, L. 162-18- 2 et L. 162-22-7-1 ;
« 3° Le cas échéant, le nombre, les montants, les conditions et les échéances des versements prévus en application du C du V de l’article L. 162-16-6. »
La parole est à Mme Anne Souyris.
Cet amendement vise à renforcer le contrôle sur le détail des conventions de prix liant le CEPS aux entreprises exploitant les médicaments, par l’intermédiaire du Parlement. L’objectif est de sécuriser l’ouverture de la possibilité d’un fractionnement des paiements de certaines thérapies innovantes, au lieu d’un paiement unique concomitant au traitement.
En effet, cette faculté pourrait rendre acceptables des prix très élevés et provoquer une inflation des coûts de traitement. Un gouvernement peu soucieux des intérêts de long terme aurait ainsi la possibilité de renvoyer la responsabilité et la charge du paiement des traitements aux gouvernements qui lui succéderaient.
Telle est la raison pour laquelle je vous propose de créer ce contrôle renforcé.
Avis défavorable.
Il est en effet indispensable d’améliorer l’information du Parlement sur les dépenses de produits de santé. Cependant, votre amendement tend à prévoir la transmission, chaque année, de l’ensemble des informations confidentielles concernant la négociation du prix et des remises appliquées aux médicaments les plus onéreux. Or certaines de ces informations sont protégées par le secret des affaires. Leur caractère confidentiel renforce d’ailleurs les capacités de négociation du CEPS.
Le Gouvernement émet le même avis que la commission : défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisie de deux amendements identiques.
L’amendement n° 733 rectifié bis est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
L’amendement n° 1227 rectifié est présenté par Mme Poumirol, MM. Ouizille et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le premier alinéa de l’article L. 162-17-4-3 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° Après les mots : « du comité économique des produits de santé », sont insérés les mots : « l’état de la propriété intellectuelle, les éventuelles opérations de rachats ou fusions d’entreprises, la liste des structures de recherches publiques et privées impliquées dans la découverte du principe actif et l’origine de leur financement et » ;
2° Après les mots : « investissements publics », sont insérés les mots : « directs et indirects » ;
3° Après les mots : « pour le développement », sont insérés les mots : « de chacun ».
La parole est à Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 733 rectifié bis.
Nous devons réellement transformer la politique du médicament, en commençant par exiger la transparence sur les investissements.
Les industriels justifient le prix élevé du médicament par les coûts importants de la recherche et du développement (R&D). Or une part non négligeable de la R&D est financée par des fonds publics. Faute de transparence, il est difficile de distinguer la part des investissements publics et privés dans le développement d’une nouvelle molécule.
Cet amendement vise à assurer une réelle transparence sur les montants des investissements publics de recherche et de développement bénéficiant aux entreprises pour de nouveaux médicaments. Il tend également à prévoir que soit précisée la nature de ces investissements, directs ou indirects.
De même, cet amendement vise à garantir l’accès à l’information sur la généalogie des molécules en prévoyant que les industriels doivent rendre publics les éventuels rachats de brevets ou d’entreprises leur ayant permis d’obtenir leurs droits de commercialisation.
L’amendement tend également à permettre d’obtenir ces données pour chaque médicament, dans un format plus adapté aux négociations de prix menées pour chaque produit.
La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour présenter l’amendement n° 1227 rectifié.
Cet amendement porte également sur la transparence du prix des médicaments.
Pour expliquer le prix de certains médicaments, les entreprises mettent essentiellement en avant l’augmentation des coûts de recherche et de développement nécessaires à la mise au point d’un nouveau produit.
La commission d’enquête sénatoriale sur la pénurie de médicaments et les choix de l’industrie pharmaceutique française, présidée par Sonia de la Provôté et dont Laurence Cohen était rapporteure, a auditionné Alain Fischer, professeur de médecine au Collège de France. Selon lui, plusieurs publications montrent que les bénéfices du secteur pharmaceutique sont plus importants que ceux de tous les autres secteurs industriels. Dans les plus grandes entreprises mondiales, les dépenses de marketing dépassent largement les dépenses de recherche et de développement. Le même constat est fait concernant les dividendes distribués et les rachats d’actions. On parle de 7 % à 8 % de rentabilité.
De plus, une part non négligeable des dépenses de R&D provient de financements publics.
L’exemple du Zolgensma est explicite : mis au point avec la contribution du laboratoire de l’AFM-Téléthon – c’est-à-dire avec de l’argent public et des dons défiscalisés –, ce médicament est aujourd’hui vendu à près de 1, 9 million d’euros par le laboratoire privé qui l’exploite.
Il convient donc d’assurer une plus grande transparence afin d’avoir des garanties sur les éléments justifiant ce prix et d’assurer ainsi un contrôle démocratique de l’utilisation qui est faite des impôts des citoyens et une bonne gestion des finances publiques.
Aussi, le présent amendement vise à obliger les laboratoires, au-delà d’un certain niveau de prix, à transmettre au CEPS non seulement le montant des subventions de recherche et de développement publiques, mais également les coûts de R&D, de marketing, le montant des bénéfices et les prix pratiqués dans d’autres pays.
Avis défavorable.
La transmission des informations évoquées au CEPS ne changerait rien à la tarification des médicaments : en effet, le prix est fixé par le CEPS en prenant en compte non pas les coûts de développement ou de production, mais l’amélioration du service médical rendu et des critères médico-économiques.
Dans les situations où il est utile pour le CEPS de disposer de ces informations, elles lui sont fournies. Toutefois, d’une manière générale, le CEPS lui-même n’est pas demandeur de telles informations.
Je partage l’avis de Mme la rapporteure. Nous pensons tous que la transparence est absolument nécessaire.
Votre amendement vise à rendre publics les montants de recherche et de développement individualisés pour chacun des médicaments pris en charge ou ayant vocation à l’être. Or l’obtention de ces montants nécessite une comptabilité analytique complexe à mettre en œuvre.
En outre, cette donnée n’est pas toujours la plus pertinente, par exemple lorsque les aides sont versées pour un projet global et non pour un produit donné.
Enfin, vous proposez que les entreprises déclarent les fusions et acquisitions. D’une part, ces données sont déjà publiques ; d’autre part, le recueil de telles informations me semble éloigné du cœur de compétence du CEPS.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 733 rectifié bis et 1227 rectifié.
Les amendements ne sont pas adoptés.
L’amendement n° 1226 rectifié, présenté par Mme Poumirol, MM. Ouizille et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le premier alinéa de l’article L. 162-17-4-3 du code de la sécurité sociale est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il doit être pris en compte par ledit comité lors de la fixation du prix de vente mentionné aux mêmes alinéas. »
La parole est à Mme Émilienne Poumirol.
Cet amendement vise également à renforcer la transparence sur le prix des médicaments.
Les prix de certains traitements atteignent aujourd’hui des montants exorbitants, qui semblent parfois sans lien avec les coûts de production des laboratoires pharmaceutiques. À titre d’exemple, entre 2004 et 2017, le coût de prise en charge du mélanome métastatique a été multiplié par 165 en France.
Aujourd’hui, aucun des critères légaux de fixation du prix du médicament ne tient compte des coûts de production des laboratoires.
Depuis la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 et le décret n° 2021-1356 du 15 octobre 2021 pris en application de cette loi, les entreprises pharmaceutiques exploitant certains médicaments doivent mettre à la disposition du CEPS le montant des investissements publics de recherche et développement dont elles ont bénéficié.
Nous souhaitons désormais aller plus loin en imposant au CEPS de tenir compte des investissements publics lors de ses négociations avec les laboratoires pharmaceutiques sur la fixation des prix des médicaments.
La refonte du système d’accès à l’innovation et de fixation des prix du médicament est indispensable. Face aux augmentations de ces prix et sur fond de déficit grandissant des comptes de la sécurité sociale, l’accès à ces innovations pourrait se restreindre.
Dans son rapport sur la disponibilité et la soutenabilité économique des médicaments anticancéreux onéreux, l’Académie nationale de médecine appelle ainsi à mettre en place une production publique de traitements anticancéreux personnalisés.
Ainsi, à Barcelone, une production publique de cellules CAR-T a permis de réduire le coût d’une thérapie à 89 290 euros contre 320 000 euros dans le privé.
De la même manière, concernant les anticancéreux protégés par brevet, l’Académie préconise dans son rapport de créer, comme aux États-Unis, une structure à but non lucratif acquérant les traitements pour approvisionner les hôpitaux à prix fixe, quel que soit le volume.
La production publique doit être une piste sérieuse de réflexion face aux pénuries de médicaments.
Avis défavorable, même si je suis d’accord avec ce qu’a dit ma collègue à la fin de son intervention sur l’intérêt de la production publique, notamment en cas de pénurie.
Cependant, le prix des médicaments tient compte non pas des coûts de développement ou de production, mais principalement de l’amélioration du service médical rendu, c’est-à-dire de l’apport thérapeutique d’un médicament par rapport aux médicaments existants.
Tenir compte des investissements publics ne modifierait pas cette évaluation.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisie de trois amendements identiques.
L’amendement n° 734 rectifié bis est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
L’amendement n° 928 rectifié est présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.
L’amendement n° 1228 rectifié est présenté par Mme Poumirol, MM. Ouizille et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le premier alinéa de l’article L. 162-17-4-3 du code de la sécurité sociale est complété par deux phrases ainsi rédigées : « Les entreprises mettent également à la disposition du comité économique des produits de santé le montant de leurs dépenses annuelles en recherche et développement, le montant de leurs dépenses annuelles liées à la promotion des médicaments qu’elles exploitent ainsi que les informations relatives aux prix pratiqués, aux conditions de remboursement et aux volumes de ventes constatés dans les autres pays européens. Ces données sont rendues publiques dans le rapport annuel du comité économique des produits de santé. »
La parole est à Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 734 rectifié bis.
L’opacité sur le médicament et son développement est une aubaine pour les industries pharmaceutiques : elles peuvent en effet agir librement, sans que la société civile et les organismes concernés aient accès aux sommes investies dans la recherche, les essais cliniques, la mise sur le marché ou encore le marketing.
Ainsi, les prix exorbitants des médicaments et la gestion des pénuries ne peuvent tomber sous le contrôle pourtant nécessaire de la population et du Gouvernement.
La transparence doit être au cœur du débat : c’est un enjeu pour la bonne gestion des fonds publics, d’une part, et pour la santé publique, d’autre part.
Les dépenses annuelles en recherche et développement, celles qui sont liées à la promotion des médicaments, ainsi que les informations relatives aux prix pratiqués, aux conditions de remboursement et aux volumes de ventes constatés dans les autres pays européens doivent être mises à disposition du CEPS, puis rendues publiques dans le rapport annuel de ce même organisme.
Tel est l’objet de cet amendement.
La parole est à Mme Céline Brulin, pour présenter l’amendement n° 928 rectifié.
Cet amendement porte également sur la transparence du prix du médicament.
L’économie des médicaments connaît de nombreuses zones d’ombre. Je pense notamment aux négociations de remises avec l’assurance maladie, tenues confidentielles, et aux coûts de recherche, de développement et de commercialisation réellement supportés par les industriels.
Cette opacité, qu’a dénoncée la commission d’enquête sénatoriale sur la pénurie de médicaments, est également constatée par l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, qui a publié en septembre 2019 une Check-list nationale de la transparence sur les médicaments et produits de santé énumérant les informations nécessaires à l’information des citoyens, comme les termes du contrat et le prix net.
Aucun critère légal de fixation du prix du médicament ne tient compte des coûts de production de celui-ci pour le laboratoire qui l’exploite. Cette situation présente l’avantage, si je puis m’exprimer ainsi, de permettre la fixation du prix du médicament sans dépendre d’informations fournies par l’industriel, qui se révéleraient difficilement vérifiables ; mais elle présente toutefois l’inconvénient de permettre la rémunération, financée par l’assurance maladie, d’une innovation thérapeutique à un prix dépassant largement le coût de production.
Cette opacité est d’autant plus regrettable que la part de la recherche publique, voire la générosité nationale, peut se révéler importante dans la découverte et le développement d’un médicament. Et je ne parle pas du crédit d’impôt recherche (CIR), qui est une niche fiscale pour les industriels.
En 2019, le législateur a tenté de renforcer la transparence en la matière en contraignant les entreprises à rendre public le montant des investissements publics de recherche et de développement dont elles ont bénéficié pour le développement des médicaments inscrits sur la liste en sus ou ayant vocation à l’être.
Ces dispositions n’ont toutefois pas eu l’effet escompté, en raison du périmètre restreint des informations attendues, mais aussi parce que le CEPS n’est pas en mesure de les contrôler.
C’est pourquoi nous proposons de renforcer la transparence dans le domaine du médicament en rendant obligatoire, au-delà d’un certain niveau de prix revendiqué, la transmission d’informations au CEPS.
La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour présenter l’amendement n° 1228 rectifié.
J’émets un avis défavorable, madame la présidente, pour les mêmes raisons que celles que j’ai invoquées précédemment : le CEPS fixe le prix du médicament en fonction du service médical rendu.
Pour autant, lors des travaux de la commission d’enquête sur la pénurie de médicaments, nous avons évoqué l’intérêt qu’il y aurait à négocier à l’échelon européen, notamment pour fixer un prix d’achat unique. Toutefois, une telle mesure serait très difficile à mettre en œuvre, notamment en raison du secret des affaires et des différences entre les modèles de prise en charge des médicaments dans chacun de nos pays.
Vous proposez de mettre à disposition du CEPS un certain nombre d’informations.
Toutefois, les dossiers économiques fournis aux CEPS par les industriels en vue de leur inscription au remboursement comprennent déjà toutes ces informations relatives au chiffre d’affaires, aux prix, aux conditions de remboursement dans les autres pays européens.
Je rappelle enfin que les dépenses en matière de recherche et développement sont déjà publiques.
Ces amendements étant satisfaits, j’en demande le retrait ; à défaut, l’avis sera défavorable.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 734 rectifié bis, 928 rectifié et 1228 rectifié.
Les amendements ne sont pas adoptés.
L’amendement n° 780 rectifié bis, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après l’article L. 162-17-10 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 162-17-… ainsi rédigé :
« Art. L. 162 -17-…. – Le Gouvernement communique aux commissions permanentes du Parlement saisies au fond des projets de loi de financement de la sécurité sociale, avant le 15 septembre de chaque année, pour chacune des spécialités pharmaceutiques qui font l’objet d’un contrat d’achat conclu entre son exploitant ou son fabricant et l’État ou l’agence nationale de santé publique prévue à l’article L. 1413-1 du code de la santé publique, y compris lorsque le contrat ne comporte pas de contrepartie financière :
« 1° Les quantités prévues par le contrat ainsi que les modalités de leur ajustement éventuel ;
« 2° Le montant des prix ainsi que les modalités de leurs évolutions tels que stipulés par le contrat ;
« 3° Les modalités de paiement du prix et l’ensemble des stipulations financières.
« Les modalités de publication au Journal officiel des informations relatives au contrat, notamment le prix fabricant hors taxes, sont fixées par voie réglementaire. »
La parole est à Mme Anne Souyris.
Cet amendement vise à garantir la transparence en matière d’achat de médicaments pour les produits qui, depuis la crise du covid-19, peuvent échapper aux circuits habituels en matière de logistique et de prise en charge financière par l’assurance maladie.
C’est le cas du Paxlovid et du Beyfortus. Pourtant, aucune information n’est publiée sur les prix de ces médicaments achetés en centrale, contrairement aux médicaments directement remboursés par l’assurance maladie.
Il est légitime que les prix des médicaments qui font l’objet d’un achat direct par l’État soient connus, au même titre que ceux des médicaments remboursés.
Avis défavorable.
La commission juge indispensable de disposer des données à jour sur le médicament – c’est la raison pour laquelle j’ai émis un avis favorable sur l’amendement n° 779 rectifié bis – lui permettant chaque année d’instruire les données et les dispositions votées dans les PLFSS successifs.
En revanche, la transmission chaque année de données concernant les commandes de l’État et de Santé publique France, comprenant des informations confidentielles sur chaque contrat, nous paraît excessive.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 929 rectifié, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le premier alinéa du I de l’article L. 162-22-7 du code de la sécurité sociale est complété par une phrase ainsi rédigée : « Elle est actualisée chaque année. »
La parole est à M. Pascal Savoldelli.
Ma collègue et amie Laurence Cohen aurait sûrement mieux que moi défendu cet amendement, qui vise à prévoir une mesure importante pour les hôpitaux.
En effet, on observe une forte progression des dépenses des hôpitaux pour les médicaments inscrits sur la liste en sus. En 2021, cette dépense représente 5, 7 % de la consommation hospitalière et se concentre sur un faible nombre de médicaments et de dispositifs médicaux. Ainsi, cinq médicaments représentent 37 % des dépenses de médicaments de la liste en sus, mais 78 % de la contribution à la croissance en 2022.
Actuellement, les médicaments inscrits sur la liste en sus sont remboursés intégralement aux hôpitaux sur la base d’un prix limite fixé par l’assurance maladie.
Notre demande n’a rien de particulièrement révolutionnaire : il s’agit seulement de prévoir une réactualisation annuelle de la liste en sus pour mieux en évaluer l’efficacité. Il me semble que cette demande devrait être jugée acceptable par notre hémicycle !
Avis défavorable : cette liste peut être actualisée au fil de l’année, et en tant que de besoin, sur demande des exploitants ou sur l’initiative du ministre chargé de la santé ou de la sécurité sociale. Elle est donc actualisée très régulièrement.
Votre amendement étant satisfait, j’en demande le retrait, monsieur le sénateur.
Je ne comptais pas reprendre la parole, mais en entendant votre réponse, madame la ministre, je me demande à quoi servent les parlementaires – y compris ceux de la majorité, même relative, du Gouvernement !
Dans leur rapport d’information en conclusion des travaux de la mission d’information relative aux dispositifs médicaux, les députés Pierre Dharréville et Julien Borowczyk, – lequel fait pourtant bien partie de votre majorité ! – réclament la même disposition.
Doit-on s’asseoir sur les recommandations d’une commission d’enquête ? À mon avis, mon amendement n’est pas satisfait. Si vous pensez le contraire, c’est peut-être pour vous de la sagesse ; pour nous, ce n’est pas responsable !
Les choses se font de manière dynamique et régulière, d’abord sur l’initiative des services du ministère : c’est la raison pour laquelle je maintiens que votre amendement est satisfait.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 37 rectifié ter, présenté par MM. Milon, Burgoa, J. B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas, Lassarade et Petrus, MM. Sol et Somon et Mme Malet, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après le 6° de l’article L. 162-54 du code de la sécurité sociale, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …° De l’apport à la qualité de vie du patient atteint d’une pathologie chronique. »
La parole est à M. Alain Milon.
Cet amendement vise à intégrer aux critères de modulation de la base forfaitaire de l'activité de télésurveillance médicale l'apport à la qualité de vie du patient, plus spécifiquement quand il est atteint d'une maladie chronique.
Cet amendement vise à intégrer aux critères de modulation de la base forfaitaire de l'activité de télésurveillance médicale l'apport à la qualité de vie du patient, plus spécifiquement quand il est atteint d'une maladie chronique.
En effet, la multiplication des dispositifs médicaux numériques appelle à en différencier les apports pour les patients et à revaloriser ceux qui font plus largement évoluer le confort de vie lors d'une affection de longue durée (ALD), qui, par définition, a un impact durable sur la vie quotidienne du patient.
Près de 11 millions de patients sont aujourd'hui visés par le dispositif de prise en charge dans le cadre d'une ALD. Selon l'assurance maladie toutefois, 20 millions de personnes auraient recours à des soins liés à une pathologie chronique.
Dans le cas du diabète, les dispositifs médicaux numériques de télésurveillance participent pleinement au suivi et au contrôle de la maladie du patient. Il s'agit par exemple du suivi régulier de la glycémie.
Ainsi, par cet amendement, nous entendons revaloriser cet impact sur la vie quotidienne des patients, en l'appliquant aux remboursements de ces produits.
Puisque cette proposition ne vise qu'à faire évoluer la pondération des critères de modulation de la base forfaitaire, elle n'entraîne pas de charge supplémentaire pour la sécurité sociale.
Cet amendement vise à intégrer aux critères de modulation de la base forfaitaire de l’activité de télésurveillance médicale l’apport à la qualité de vie du patient, plus spécifiquement quand il est atteint d’une maladie chronique.
En effet, la multiplication des dispositifs médicaux numériques appelle à en différencier les apports pour les patients et à revaloriser ceux qui font plus largement évoluer le confort de vie lors d’une affection de longue durée (ALD), qui, par définition, a un impact durable sur la vie quotidienne du patient.
Près de 11 millions de patients sont aujourd’hui visés par le dispositif de prise en charge dans le cadre d’une ALD. Selon l’assurance maladie toutefois, 20 millions de personnes auraient recours à des soins liés à une pathologie chronique.
Dans le cas du diabète, les dispositifs médicaux numériques de télésurveillance participent pleinement au suivi et au contrôle de la maladie du patient. Il s’agit par exemple du suivi régulier de la glycémie.
Ainsi, par cet amendement, nous entendons revaloriser cet impact sur la vie quotidienne des patients, en l’appliquant aux remboursements de ces produits.
Puisque cette proposition ne vise qu’à faire évoluer la pondération des critères de modulation de la base forfaitaire, elle n’entraîne pas de charge supplémentaire pour la sécurité sociale.
La parole est à Mme Céline Brulin, pour présenter le sous-amendement n° 1371.
Nous soutenons l'amendement de la commission qui vise à transformer en une expérimentation la fusion entre les sections « soins » et « dépendance », alors que celle-ci était conçue comme irréversible dans la rédaction initiale du projet de loi, au risque de creuser les inégalités entre les départements.
Nous proposons toutefois de donner un délai plus important aux départements qui souhaiteraient participer à cette expérimentation.
Madame la ministre, vous semblez dire – je ne pense pas déformer vos propos – que cette réforme – en quelque sorte technique - consiste en fait en des transferts financiers, et ne soulève pas de problèmes particuliers. Or, nous le savons bien, les transferts financiers ne se passent pas toujours très bien ; ils peuvent occasionner pour les collectivités, les départements en l'occurrence, un manque à gagner très important.
Dès lors, laisser plus de temps aux départements pour se porter candidats est intéressant. De plus, l'expérimentation permettra de tirer tous les enseignements de cette fusion : en particulier, il est important, et je souscris en partie à ce que disait Monique Lubin, que cela n'entraîne pas une recentralisation. Il est essentiel, au contraire, de faire en sorte que le reste à charge pour les familles soit le moins élevé possible et que l'on finance enfin, au bon niveau, ces établissements qui accueillent nos anciens en situation de dépendance.
Même si l'inscription de nouveaux critères de modulation de la base forfaitaire apparaît comme une bonne idée, le fait de ne retenir que le seul critère de la qualité de vie du patient atteint d'une maladie chronique ne semble pas justifié. Il faudrait sans doute privilégier la qualité de vie de l'ensemble des patients, quels qu'ils soient.
Mme Corinne Imbert, rapporteure. La commission émet un avis défavorable. Je prends un risque à chaque fois que j’émets un tel avis sur un amendement de M. Milon !
La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter le sous-amendement n° 1375 rectifié.
Sourires.
Je soutiens la proposition de Mme le rapporteur. Le département peut très bien rester chef de file en ce qui concerne la prise en charge du grand âge, même si le financement des sections « soins » et « autonomie » par la branche autonomie, tel qu'il était proposé dans le rapport Libault, représenterait un progrès et une avancée pour tous les départements.
Avec ce texte, on revient en arrière, mais je soutiens l'expérimentation proposée par notre rapporteur.
Compte tenu des délais requis pour permettre aux départements d'évaluer finement les effets et les impacts de ce choix – la question en particulier du remboursement des tickets modérateurs n'est pas évoquée et un flou complet entoure ce point –, ce sous-amendement vise à repousser la date limite de candidature du 31 mars au 30 juin 2024, afin de permettre à un plus grand nombre de départements d'entrer dans le nouveau dispositif dès 2025.
Je n'ai pas tout à fait la même interprétation de cet amendement, même si je partage les propos tenus à la fois par M. le sénateur et par Mme la rapporteure.
À mon sens, cet amendement est satisfait. Le critère de modulation de la base forfaitaire de la télésurveillance est en effet déjà inscrit à l'échelon réglementaire. La qualité de vie des patients est déjà intégrée dans l'évaluation de l'intérêt de santé publique du dispositif médical numérique par la Haute Autorité de santé, et ce quel que soit le type de pathologie.
De plus, la qualité de vie est d'ores et déjà prise en compte dans les niveaux tarifaires de forfait actuel, en distinguant le type d'impact clinique selon la qualité de vie, la morbidité et la mortalité.
C'est la raison pour laquelle le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable.
Même si l’inscription de nouveaux critères de modulation de la base forfaitaire apparaît comme une bonne idée, le fait de ne retenir que le seul critère de la qualité de vie du patient atteint d’une maladie chronique ne semble pas justifié. Il faudrait sans doute privilégier la qualité de vie de l’ensemble des patients, quels qu’ils soient.
La parole est à Mme Corinne Féret, pour présenter le sous-amendement n° 1377.
En écho aux propos de mes collègues, j'indique que nous soutenons cet amendement de la rapporteure visant à mettre en place cette expérimentation, sous réserve de l'adoption de notre sous-amendement qui vise à donner un peu plus de temps aux départements pour se porter candidat.
Je veux bien vous croire, madame la ministre. Il faudra malgré tout prévenir les fabricants de dispositifs médicaux, qui m'ont demandé de présenter cet amendement. C'est bien qu'ils ne sont pas au courant des précisions que vous venez d'apporter.
Je retire cet amendement.
Je n’ai pas tout à fait la même interprétation de cet amendement, même si je partage les propos tenus à la fois par M. le sénateur et par Mme la rapporteure.
À mon sens, cet amendement est satisfait. Le critère de modulation de la base forfaitaire de la télésurveillance est en effet déjà inscrit à l’échelon réglementaire. La qualité de vie des patients est déjà intégrée dans l’évaluation de l’intérêt de santé publique du dispositif médical numérique par la Haute Autorité de santé, et ce quel que soit le type de pathologie.
De plus, la qualité de vie est d’ores et déjà prise en compte dans les niveaux tarifaires de forfait actuel, en distinguant le type d’impact clinique selon la qualité de vie, la morbidité et la mortalité.
C’est la raison pour laquelle le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable.
La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour présenter le sous-amendement n° 1378.
L'amendement n° 37 rectifié ter est retiré.
L'amendement n° 369 rectifié quater, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé et Mmes Demas, Lassarade, Petrus, Malet et Estrosi Sassone, est ainsi libellé :
Après l'article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
À la troisième phrase du dernier alinéa du I de l'article L. 165-2 du code de la sécurité sociale, les mots : « Pour les produits ou prestations inscrits sous forme de nom de marque ou de nom commercial, » sont supprimés.
La parole est à M. Alain Milon.
Nous saluons le rapprochement des sections « soins » et « dépendance », qui feraient l'objet d'un financement unique. La solution proposée par la commission, qui consiste à créer une expérimentation, semble bonne. Nous proposons néanmoins de donner un petit délai supplémentaire aux départements pour rejoindre le dispositif.
Il s'agit d'ouvrir aux dispositifs médicaux inscrits en ligne générique, et non seulement à ceux qui sont inscrits sous nom de marque, la disposition permettant la prise en compte dans la tarification de la sécurité d'approvisionnement du marché français que garantit l'implantation nationale des sites de production.
Je veux bien vous croire, madame la ministre. Il faudra malgré tout prévenir les fabricants de dispositifs médicaux. Ce sont eux qui m’ont demandé de présenter cet amendement : c’est bien qu’ils ne sont pas au courant des précisions que vous venez d’apporter.
Cela étant, je retire cet amendement.
Les deux amendements suivants sont identiques.
L'amendement n° 1029 est présenté par M. G. Blanc, Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
L'amendement n° 1193 est présenté par Mme Féret, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 17
Après le mot :
année
insérer les mots :
, après concertation avec le président du conseil départemental,
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l'amendement n° 1029.
L’amendement n° 37 rectifié ter est retiré.
L’amendement n° 369 rectifié quater, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé et Mmes Demas, Lassarade, Petrus, Malet et Estrosi Sassone, est ainsi libellé :
Après l’article 34 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
À la troisième phrase du dernier alinéa du I de l’article L. 165-2 du code de la sécurité sociale, les mots : « Pour les produits ou prestations inscrits sous forme de nom de marque ou de nom commercial, » sont supprimés.
La parole est à M. Alain Milon.
Cet amendement de mon collègue Grégory Blanc vise à prévoir la consultation du président du conseil départemental sur la fixation du montant du forfait unique, dès lors que sa collectivité aura manifesté le souhait de fusionner les sections « soins » et « dépendance ».
La commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
En effet, il n'existe qu'un seul prix pour une ligne générique. En d'autres termes, l'inscription sur la ligne générique ne permet pas la prise en compte de ce type de critères, puisqu'elle correspond à une catégorie homogène de dispositifs médicaux, répondant aux mêmes spécifications techniques, qui sont pris en charge sur la base du même tarif de remboursement.
Même si l'idée est judicieuse, elle n'est pas réalisable.
Il s’agit d’ouvrir aux dispositifs médicaux inscrits en ligne générique, et non seulement à ceux qui sont inscrits sous nom de marque, la disposition permettant la prise en compte dans la tarification de la sécurité d’approvisionnement du marché français que garantit l’implantation nationale des sites de production.
La parole est à M. Patrick Kanner, pour présenter l'amendement n° 1193.
M. Patrick Kanner. Ce débat est extrêmement intéressant. En fait, nous sommes en train d'imaginer des dispositifs expérimentaux pour compenser l'incurie de soixante-dix-huit mois de gouvernement !
Le Gouvernement émet le même avis, défavorable, que Mme la rapporteure, pour les mêmes raisons.
La commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
En effet, il n’existe qu’un seul prix pour une ligne générique. En d’autres termes, l’inscription sur la ligne générique ne permet pas la prise en compte de ce type de critères, puisqu’elle correspond à une catégorie homogène de dispositifs médicaux, répondant aux mêmes spécifications techniques, qui sont pris en charge sur la base du même tarif de remboursement.
Même si l’idée est judicieuse, elle n’est pas réalisable.
Mme Cathy Apourceau-Poly acquiesce – Murmures sur les travées du groupe LR.
L'amendement n'est pas adopté.
Le Gouvernement émet comme Mme la rapporteure un avis défavorable, pour les mêmes raisons.
Je mets aux voix l’amendement n° 369 rectifié quater.
Voilà qui est très éloigné de l'objectif initial !
Je viens d'effectuer un déplacement outre-mer et je peux vous dire que la situation dans ces territoires est catastrophique en ce qui concerne l'hébergement des personnes âgées.
C'est pourquoi nous déposons des amendements de repli par rapport à l'expérimentation proposée. Ce n'est sûrement pas l'idéal, madame la ministre, je vous le dis comme je le pense. Les financements ne sont pas à la hauteur. Vous avez créé une cinquième branche, mais elle n'a pas de feuilles…
Finalement, on en est réduit à gérer l'accueil des personnes âgées avec des bouts de ficelle ! Nous ne pouvons que le regretter.
Néanmoins, nous voulons défendre les conseils départementaux : l'objet de cet amendement, déposé sur l'initiative de Mme Féret, est que les présidents des conseils départementaux soient, a minima, consultés sur la fixation du montant du forfait unique, dès lors que leur collectivité participe à l'expérimentation, afin qu'ils puissent avoir leur place autour de la table des discussions, sur un sujet qui les concerne directement.
L'amendement n° 1186, présenté par Mme Féret, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 18
Compléter cet alinéa par les mots :
, qui tient compte de leurs ressources
La parole est à Mme Corinne Féret.
Article 35
Nous voulons, par cet amendement, que, dans les départements où les sections « soins » et « dépendance » fusionneront, le reste à charge des résidents des Ehpad tienne compte de leurs ressources.
Parmi les résidents en Ehpad, les personnes âgées pauvres, fragiles et isolées sont nombreuses. Elles sont confrontées à des taux d'effort financier considérable. Seule une petite partie d'entre elles – 24 % – peuvent couvrir leurs frais de séjour par leurs revenus courants. Le séjour en établissement est coûteux pour tous, mais il est totalement insoutenable pour les plus modestes.
Le système actuel est d'ailleurs peu justifié : d'une manière générale, les plus modestes ne sont pas aidés à la hauteur de leurs besoins ; les ménages modestes sont moins aidés que les plus aisés. La courbe du niveau des soutiens présente ainsi une forme en « U », ou plutôt en « J ». Voilà qui montre comment fonctionne la redistribution à l'œuvre actuellement.
Le Gouvernement a choisi de ne pas introduire dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale de mesures radicales pour réduire ce reste à charge. Nous proposons néanmoins – peut-être est-ce une solution de second rang – que la participation journalière soit calculée selon les revenus des résidents.
Cet article a trait à la réforme des dispositifs d'accès dérogatoires aux produits de santé innovants. Il prévoit entre autres d'ajouter un critère d'octroi aux autorisations d'accès précoce pour les vaccins.
Sur ce point, madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, j'aimerais appeler votre attention sur une maladie particulièrement présente en outre-mer, la dengue. La dengue peut provoquer chez les personnes qui la contractent des complications graves, voire fatales. Les conséquences sont à la fois physiques et mentales – ces dernières pouvant également concerner leur entourage.
Une épidémie de dengue, c'est un engorgement des centres de santé difficile à juguler et des touristes forcément moins nombreux, avec les répercussions socioéconomiques que l'on peut imaginer. Nous observons chaque année une augmentation du nombre de cas ; les perspectives ne sont d'ailleurs pas bonnes, que l'on se situe outre-mer ou dans l'Hexagone.
Au mois de décembre 2022, un vaccin contre la dengue a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM), qui est en cours d'évaluation par la Haute Autorité de santé.
Madame la ministre, ce vaccin pourra-t-il bénéficier du dispositif d'accès précoce ? Par ailleurs, envisagez-vous de saisir le Haut Conseil de la santé publique, pour que ce vaccin figure dans ses recommandations aux voyageurs qui se rendent dans nos territoires ?
I. – Le code de la santé publique est ainsi modifié :
1° L’article L. 5121-12 est ainsi modifié :
a) Le 3° du I est complété par les mots : « et, s’agissant d’un vaccin, au vu des recommandations vaccinales émises par la Haute Autorité de santé » ;
b) Le IV est ainsi modifié :
– après le mot : « du », la fin de la première phrase du premier alinéa est ainsi rédigée : « médicament : » ;
– la seconde phrase du même alinéa est supprimée ;
– après ledit premier alinéa, sont insérés des 1° et 2° ainsi rédigés :
« 1° D’un engagement d’approvisionnement approprié et continu du marché national de manière à couvrir les besoins des patients en France, dans les conditions prévues au chapitre Ier quater du présent titre ;
« 2° D’un protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil des données, défini par la Haute Autorité de santé et annexé à la décision d’autorisation. Le protocole est élaboré en lien avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé lorsque l’autorisation est délivrée au titre du 1° du II et qu’aucun avis favorable n’a été émis par le comité des médicaments à usage humain de l’Agence européenne des médicaments. » ;
2° Le VIII de l’article L. 5121-12-1 est complété par un 3° ainsi rédigé :
« 3° Le refus opposé à une demande d’autorisation d’accès précoce, dans une indication considérée, sur le seul fondement du 4° du I de l’article L. 5121-12 ne fait pas obstacle à l’octroi d’une autorisation d’accès compassionnel délivrée dans les conditions prévues au premier alinéa du II du présent article dans cette indication. »
II. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° L’article L. 162-16-5-1-1 est ainsi modifié :
a) Après le 4° du B du II, il est inséré un 5° ainsi rédigé :
« 5° En cas de manquement à l’engagement d’approvisionnement mentionné au IV de l’article L. 5121-12 du code de la santé publique, après que le laboratoire exploitant a été mis en mesure de présenter ses observations. » ;
b) Le V devient le VI ;
c) Le V est ainsi rétabli :
« V. – Pour l’application des III et IV du présent article dans le cas d’une prise en charge temporaire en application de l’article L. 162-16-5-1-2 faisant suite à une prise en charge en application du présent article, le montant de la restitution ou de la remise supplémentaire est calculé et appliqué à la fin de la prise en charge au titre de l’article L. 162-16-5-1-2, en prenant en compte l’ensemble des périodes de prise en charge. » ;
2° Après le même article L. 162-16-5-1-1, il est inséré un article L. 162-16-5-1-2 ainsi rédigé :
« Art. L. 162 -16 -5 -1 -2. – I. – Les spécialités dont la prise en charge au titre de l’autorisation d’accès précoce a pris fin pour le motif mentionné au A du II de l’article L. 162-16-5-1 peuvent, pour chaque indication thérapeutique considérée, lorsque les conditions mentionnées au II du présent article sont remplies, bénéficier du régime temporaire de prise en charge prévu au présent article.
« II. – Les spécialités mentionnées au I remplissent les conditions suivantes :
« 1° Être classées dans une catégorie, définie par voie réglementaire, de médicaments réservés à un usage hospitalier ;
« 2° Ne pas être prises en charge au titre de la liste mentionnée à l’article L. 162-22-7 dans les indications considérées ;
« 3° Avoir fait l’objet d’un avis de la commission mentionnée à l’article L. 5123-3 du code de la santé publique qui :
« a) Reconnaît à la spécialité, dans les indications considérées, un niveau de service médical rendu et une amélioration du service médical rendu au moins égaux à un niveau fixé par décret ;
« b) Estime que le plan de développement de la spécialité, proposé par l’entreprise exploitante, est de nature à fournir les données permettant d’actualiser son évaluation, atteste l’existence de ce plan de développement et fixe le délai dans lequel les données doivent être fournies par l’entreprise exploitante.
« III. – Durant la période temporaire mentionnée au I du présent article :
« 1° La prise en charge s’effectue sur la base d’une indemnité fixée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale. Cette indemnité est déterminée en fonction du prix ou du tarif le plus bas existant dans d’autres États européens présentant une taille totale de marché comparable, déterminés par décret.
« À défaut d’un prix ou d’un tarif connu en application du premier alinéa du présent 1°, l’indemnité est déterminée sur la base du premier montant déclaré de l’indemnité mentionnée au I de l’article L. 162-16-5-1-1.
« À l’indemnité déterminée selon les modalités prévues aux premier ou deuxième alinéas du présent 1° est appliquée une décote, fixée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, qui tient compte de l’avis de la commission mentionnée à l’article L. 5123-3 du code de la santé publique. L’arrêté détermine les éléments à prendre en compte pour la fixation de cette décote, notamment le délai fixé par la commission en application du b du 3° du II du présent article ;
« 2° Les obligations prévues au second alinéa du I de l’article L. 162-16-5-1-1 s’appliquent aux spécialités mentionnées au présent article.
« IV. – A. – Pour chaque indication d’une spécialité faisant l’objet d’une prise en charge au titre du I du présent article, le titulaire de l’autorisation prévue au présent article est soumis au mécanisme de reversement ainsi qu’au mécanisme de remise supplémentaire prévus respectivement au A du II et au III de l’article L. 162-16-5-1-1.
« B. – Les taux des remises mentionnées au A du présent IV font l’objet de majorations, reconductibles le cas échéant chaque année :
« 1° À compter de la deuxième année de l’autorisation délivrée en application du présent article ;
« 2° En cas de dépassement du délai prévu dans l’avis de la commission mentionnée à l’article L. 5123-3 du code de la santé publique ;
« 3° En l’absence de signature d’une convention fixant le tarif, sur la base du nouvel avis de la commission mentionnée au même article L. 5123-3, dans un délai de cent quatre-vingts jours à compter de la demande d’inscription sur la liste mentionnée à l’article L. 162-22-7 du présent code.
« Les majorations mentionnées au présent B, qui sont reconductibles chaque année, sont fixées de sorte qu’une part minimale du chiffre d’affaires ne puisse être soumise à reversement.
« V. – Pour chaque indication considérée, la prise en charge temporaire mentionnée au I est accordée par un arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale sur demande de l’entreprise assurant l’exploitation du médicament.
« VI. – Le recueil des données mentionné au IV de l’article L. 5121-12 du code de la santé publique se poursuit pendant la prise en charge temporaire prévue au présent article, à la charge de l’entreprise qui assure l’exploitation de la spécialité.
« VII. – Pour chaque indication considérée, il est mis fin à la prise en charge mentionnée au I du présent article :
« 1° Lors de l’inscription de la spécialité sur la liste mentionnée à l’article L. 162-22-7 du présent code ;
« 2° Par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale au vu d’un nouvel avis de la commission mentionnée à l’article L. 5123-3 du code de la santé publique ne permettant pas une inscription sur la liste mentionnée au 1° du présent VII ;
« 3° En cas de retrait de l’autorisation de mise sur le marché, de radiation de la liste mentionnée à l’article L. 5123-2 du code de la santé publique ou d’absence ou de retrait de demande d’inscription sur la liste mentionnée au 1° du présent VII ;
« 4° Au-delà d’une durée fixée par décret, qui ne peut être supérieure à trois ans.
« VIII. – Le IV de l’article L. 162-16-5-1-1 est applicable aux spécialités prises en charge au titre du présent article.
« IX. – Un décret en Conseil d’État détermine les conditions d’application du présent article. » ;
3° À la première phrase de l’article L. 162-16-5-3, après le mot : « indications », sont insérés les mots : « ou bénéficiant d’une prise en charge au titre de l’article L. 162-16-5-1-2 pour au moins l’une de ses indications » ;
4° À l’article L. 162-22-7-3, après la référence : « L. 162-16-5-1 », est insérée la référence : «, L. 162-16-5-1-2 » ;
5° Le IV de l’article L. 162-18 est ainsi modifié :
a) À la première phrase du premier alinéa, après les mots : « présent code », sont insérés les mots : « ou ayant bénéficié de ces dispositifs puis de la prise en charge mentionnée à l’article L. 162-16-5-1-2 » ;
b) À la dernière phrase du deuxième alinéa, les mots : « de l’article L. 162-16-5-2 » sont remplacés par les mots : « des articles L. 162-16-5-2 et L. 162-16-5-1-2 ».
L'amendement n° 699 rectifié, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéa 21
Compléter cet alinéa par les mots :
après avis du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.
L'amendement n° 927, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky, est ainsi libellé :
Alinéa 8
Après le mot :
engagement
insérer le mot :
contractuel
La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly.
Cet amendement prévoit que le reste à vivre des résidents des Ehpad dans les départements qui fusionneront leurs sections « soins » et « dépendance » sera défini après avis du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE).
Comme je l'ai dit hier et comme l'a indiqué le Secours catholique récemment, la pauvreté progresse en France, et elle se féminise. Voilà qui révèle le manque d'expertise du Gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté.
Comme l'écrit la députée Christine Pires Beaune dans son rapport Garantir la prise en charge des personnes âgées en établissement, encadrer leur reste à charge, remis à la Première ministre en juin 2023, « il ne peut être question de négliger la prise en charge en établissement et l'accès de tous à des séjours qui, au demeurant, ne sont la plupart du temps pas choisis, mais subis ».
Or, parmi les résidents en Ehpad, les personnes âgées pauvres, fragiles et isolées sont nombreuses. Elles sont confrontées à des taux d'effort considérables : seule une petite partie d'entre elles – 24 % – peuvent couvrir leurs frais de séjour grâce à leurs revenus courants.
Le rapport évoque un modèle contre-redistributif : « Le séjour en établissement est coûteux pour tous, mais il est parfaitement insoutenable pour les plus modestes. Le système actuel est par ailleurs peu justifié : globalement, les plus modestes ne sont pas aidés à la hauteur de leurs besoins ; les ménages modestes sont moins aidés que les plus aisés. »
Selon ce même rapport, « il est donc possible, en établissement comme à domicile, de demander à chacun de contribuer selon ses moyens et d'être soutenu selon ses besoins ».
Tel est l'objet de notre amendement.
Cet amendement, qui est issu de propositions formulées par France Assos Santé, a pour objectif d'améliorer les conditions de mise en œuvre du régime temporaire de prise en charge de certains médicaments en fin d'accès précoce.
Il convient de prévoir une implication directe et immédiate de ce régime sans attendre la publication d'un décret d'application et d'éviter ainsi les ruptures de prise en charge et les pertes de chances qui en découlent pour les personnes malades concernées.
Cet amendement vise également à fixer un cadre contractuel permettant de préciser l'engagement des industriels à approvisionner le marché afin de sécuriser l'accès des patients au traitement et d'éviter qu'ils puissent être pris en otage par ces mêmes industriels, dans l'hypothèse où l'évaluation de leurs produits par la Commission de la transparence ne satisferait pas leurs attentes ou leurs exigences.
Cet article a trait à la réforme des dispositifs d’accès dérogatoires aux produits de santé innovants. Il prévoit entre autres d’ajouter un critère d’octroi aux autorisations d’accès précoce pour les vaccins.
Sur ce point, madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, j’aimerais appeler votre attention sur une maladie particulièrement présente en outre-mer, la dengue. La dengue peut provoquer chez les personnes qui la contractent des complications graves, voire fatales. Les conséquences sont à la fois physiques et mentales – ces dernières pouvant également concerner leur entourage.
Une épidémie de dengue, c’est un engorgement des centres de santé difficile à juguler et des touristes forcément moins nombreux, avec les répercussions socioéconomiques que l’on peut imaginer. Nous observons chaque année une augmentation du nombre de cas ; les perspectives ne sont d’ailleurs pas bonnes, que l’on se situe outre-mer ou dans l’Hexagone.
Au mois de décembre 2022, un vaccin contre la dengue a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM), qui est en cours d’évaluation par la Haute Autorité de santé.
Madame la ministre, ce vaccin pourra-t-il bénéficier du dispositif d’accès précoce ? Par ailleurs, envisagez-vous de saisir le Haut Conseil de la santé publique, pour que ce vaccin figure dans ses recommandations aux voyageurs qui se rendent dans nos territoires ?
Les deux amendements suivants sont identiques.
L'amendement n° 1030 rectifié est présenté par M. G. Blanc et Mme Guhl.
L'amendement n° 1190 est présenté par Mme Féret, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 35
Compléter cet alinéa par les mots :
, après avis de l'Assemblée des départements de France
L'amendement n° 1030 rectifié n'est pas soutenu.
La parole est à Mme Corinne Féret, pour présenter l'amendement n° 1190.
L’amendement n° 927, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :
Alinéa 8
Après le mot :
engagement
insérer le mot :
contractuel
La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly.
Nous proposons que le président du conseil départemental soit consulté sur la fixation du montant du forfait unique, dès lors que sa collectivité a manifesté le souhait de fusionner les sections « soins » et « dépendance ». Les conseils départementaux jouent un rôle essentiel dans le nouveau dispositif.
L'amendement n° 927 vise à ajouter un caractère contractuel à l'engagement d'approvisionnement approprié et continu pour les spécialités en accès précoce.
Sur le principe, la commission est bien sûr favorable à ce que les industriels du médicament assurent, en contrepartie du bénéfice de l'accès précoce, un approvisionnement suffisant du territoire national, et ce dans l'intérêt des patients.
Toutefois, ce point étant véritablement technique, la commission sollicite l'avis du Gouvernement.
Cet amendement, qui est issu de propositions formulées par France Assos Santé, a pour objectif d’améliorer les conditions de mise en œuvre du régime temporaire de prise en charge de certains médicaments en fin d’accès précoce.
Il convient de prévoir une implication directe et immédiate de ce régime sans attendre la publication d’un décret d’application et d’éviter ainsi les ruptures de prise en charge et les pertes de chances qui en découlent pour les personnes malades concernées.
Cet amendement vise également à fixer un cadre contractuel permettant de préciser l’engagement des industriels à approvisionner le marché afin de sécuriser l’accès des patients au traitement et d’éviter qu’ils puissent être pris en otage par ces mêmes industriels, dans l’hypothèse où l’évaluation de leurs produits par la Commission de la transparence ne satisferait pas leurs attentes ou leurs exigences.
Les cinq amendements suivants sont identiques.
L'amendement n° 567 rectifié est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. V. Louault et Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Lévrier, Lemoyne, Delcros et H. Leroy.
L'amendement n° 601 rectifié est présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Daubet, Mme N. Delattre, M. Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.
L'amendement n° 700 rectifié est présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
L'amendement n° 930 est présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky.
L'amendement n° 1188 est présenté par Mme Féret, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces cinq amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 51
Remplacer la date :
31 mars
par la date :
30 juin
La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l'amendement n° 567 rectifié.
Je voudrais rappeler que près de 90 % des gestionnaires et présidents de conseil d'administration de maisons de retraite, d'Ehpad, souhaitent que les sections « soins » et « dépendance » soient regroupées dans une section unique relevant d'un financement exclusif par la branche autonomie. C'est important pour l'avenir.
On risque d'assister à une distorsion entre les départements. Ce serait une régression. Il faut repartir sur les bases de la politique du grand âge telle qu'elle avait été préconisée en 2020. Je sais bien que la sécurité sociale connaît des problèmes de financement, qui ont été aggravés par les dépenses considérables dues à la crise du covid, même si on note une amélioration à la suite du Ségur de la santé, mais si l'on veut faire face la hausse des dépenses de dépendance que l'on connaîtra entre 2020 et 2040, il est essentiel de reprendre la dynamique de la politique du grand âge et de faire en sorte que les dépenses des sections « soins » et « dépendance » des départements soient prises en charge les ARS.
Madame la présidente, je répondrai d'abord à M. Dominique Théophile sur la vaccination contre la dengue. Il revient bien à l'industriel de formuler une demande d'accès précoce – il lui est d'ailleurs encore possible de le faire.
L'amendement n° 927 vise à préciser que l'engagement d'approvisionnement du marché national des médicaments en accès précoce est « contractuel ». Une telle mention ne semble ni nécessaire ni opportune, dans la mesure où les obligations d'approvisionnement ont un caractère légal et réglementaire. De plus, le terme « contractuel » pourrait laisser penser qu'il est possible d'y déroger par une convention particulière avec l'entreprise, ce qui n'est pas le cas.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.
L’amendement n° 927 vise à ajouter un caractère contractuel à l’engagement d’approvisionnement approprié et continu pour les spécialités en accès précoce.
Sur le principe, la commission est bien sûr favorable à ce que les industriels du médicament assurent, en contrepartie du bénéfice de l’accès précoce, un approvisionnement suffisant du territoire national, et ce dans l’intérêt des patients.
Toutefois, ce point étant véritablement technique, la commission sollicite l’avis du Gouvernement.
Si cette mesure constitue, comme je l'ai dit plus tôt, une avancée importante sur le principe, elle pourrait être améliorée en modifiant la date d'option pour l'entrée dans le dispositif. Celle-ci est fixée au 31 mars 2024, date limite pour la transmission aux services de l'État de la délibération du conseil départemental.
Compte tenu des délais requis pour permettre aux départements d'évaluer les impacts de ce choix et de réunir les assemblées délibérantes, le report de la date au 30 juin 2024, plutôt qu'au 31 mars 2024, permettrait l'entrée d'un plus grand nombre de départements dans le nouveau dispositif.
Je mets aux voix l'amendement n° 927.
Les deux amendements suivants sont identiques.
L'amendement n° 1028 rectifié est présenté par M. G. Blanc et Mme Guhl.
L'amendement n° 1192 est présenté par Mme Féret, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Après l'alinéa 54
Insérer un paragraphe ainsi rédigé :
…. – Pour une durée de deux ans à compter de la publication de la présente loi, les départements peuvent, par délibération de leur assemblée délibérante, mettre en place le forfait global unique relatif aux soins et à l'entretien de l'autonomie, à compter de l'exercice qui suit l'année au cours de laquelle la délibération est transmise au représentant de l'État. Les modalités de cette expérimentation, notamment les délégations de compétences et les transferts financiers nécessaires aux collectivités concernées, sont fixées par décret en Conseil d'État.
« La conduite de l'expérimentation est assortie d'une évaluation continue permettant de mesurer dans quelle mesure le système mis en place est générateur de gains et d'une meilleure prise en charge des personnes âgées. Afin de garantir l'impartialité de ces évaluations ex ante et ex post, un comité indépendant, chargé de piloter la mise en œuvre des expérimentations et d'en mesurer les effets est mis en place. Ce comité indépendant remet des rapports d'étape et un rapport final au Parlement et au Gouvernement à l'issue de l'expérimentation.
L'amendement n° 1028 rectifié n'est pas soutenu.
La parole est à Mme Corinne Féret, pour présenter l'amendement n° 1192.
Madame la présidente, je répondrai d’abord à M. Dominique Théophile sur la vaccination contre la dengue. Il revient bien à l’industriel de formuler une demande d’accès précoce – il lui est d’ailleurs encore possible de le faire.
L’amendement n° 927 vise à préciser que l’engagement d’approvisionnement du marché national des médicaments en accès précoce est « contractuel ». Une telle mention ne semble ni nécessaire ni opportune, dans la mesure où les obligations d’approvisionnement ont un caractère légal et réglementaire. De plus, le terme « contractuel » pourrait laisser penser qu’il est possible d’y déroger par une convention particulière avec l’entreprise, ce qui n’est pas le cas.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.
Par cet amendement, nous proposons donc de reprendre cette solution d'une gouvernance départementale, afin d'assurer le meilleur service rendu à la population, tout en procédant à une évaluation sur pièces du dispositif.
L'objectif à terme demeure celui de basculer vers un système cible reposant sur un responsable unique et identifié. Telle est « l'expérimentation miroir » que nous proposons. Cet amendement est proposé par l'Association des départements solidaires.
Je suis saisie de trois amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 297 rectifié est présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales.
L'amendement n° 1305 est présenté par le Gouvernement.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéas 28 à 30
Remplacer ces alinéas par trois alinéas ainsi rédigés :
« 1° La prise en charge s'effectue sur la base du premier montant non nul déclaré de l'indemnité mentionnée au I de l'article L. 162-16-5-1-1.
« À cette indemnité est appliquée une décote fixée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale qui tient compte de l'avis de la commission mentionnée à l'article L. 5123-3 du code de la santé publique. L'arrêté détermine les éléments à prendre en compte pour la fixation de cette décote, notamment le délai fixé par la commission en application du b du 3° du II du présent article.
« Lorsque la spécialité fait l'objet d'un prix maximal de vente aux établissements de santé en application de l'article L. 162-16-4-3 du présent code, ou d'une prise en charge au titre des articles L. 162-17 ou L. 162-22-7 pour au moins l'une de ses indications, la prise en charge s'effectue sur la base de ce montant. »
La parole est à Mme la rapporteure, pour présenter l'amendement n° 297 rectifié.
Au regard des enjeux d'accès aux traitements et de maintien de l'innovation en France, cet amendement vise à simplifier les modalités de fixation de l'indemnité à laquelle la spécialité sera prise en charge par l'assurance maladie lors de la période de prise en charge temporaire.
Il tend à supprimer la mention de prix européen le plus bas initialement prévue et à maintenir comme seule référence l'indemnité libre demandée par le laboratoire pour cette spécialité, à laquelle sera appliqué un mécanisme de décote défini par voie réglementaire.
Cette décote ne concernera toutefois pas les médicaments disposant, sur une autre indication, d'un prix ou d'un tarif fixé au titre de la liste en sus et de la liste en officine, ni ceux auxquels s'applique, sur une autre indication, un prix maximal de vente aux établissements de santé.
En ce sens, au travers de cet amendement, c'est une solution équilibrée pour la fixation des paramètres de calcul du niveau de l'indemnité de prise en charge temporaire qui est retenue. En effet, s'il est certain que cette indemnité doit prendre en compte les résultats insuffisants obtenus par la spécialité lors de sa première évaluation et ne saurait donc être maintenue au niveau qui prévalait lors de la période d'accès précoce, il n'est pas moins évident qu'une prise en charge insuffisante priverait le dispositif de toute attractivité, ce qui nuirait, en dernier ressort, aux patients.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
La commission émet un avis favorable sur les sous-amendements identiques n° 1370, 1371, 1375 rectifié, 1377 et 1378, qui tendent à décaler du 31 mars au 30 juin 2024 la date avant laquelle les départements devront transmettre leur décision de participer à l'expérimentation.
Tous les autres amendements sont incompatibles avec l'amendement de la commission et ont donc reçu un avis défavorable.
Dans le détail, les amendements identiques n° 567 rectifié, 601 rectifié, 700 rectifié, 930 et 1188 sont satisfaits par les sous-amendements précédents.
Les amendements identiques n° 1029 et 1193, qui prévoient une concertation avec le président du conseil départemental sur le montant du forfait unique pour les soins et la dépendance, semblent contraires au principe de l'expérimentation : c'est bien un pilotage par l'ARS qu'il s'agit d'expérimenter, étant entendu que les départements conserveront, pour leur part, la compétence de l'aide sociale à l'hébergement.
L'amendement n° 1190 prévoit un avis de l'Assemblée des départements de France sur les modalités de détermination et d'allocation du forfait global unique : il va de soi que, pour que le dispositif fonctionne, les départements doivent être associés à son élaboration.
L'amendement n° 1186, qui tend à imposer la prise en compte des ressources des résidents dans la fixation de leur participation journalière, est satisfait : il sera garanti aux personnes accueillies un montant minimal laissé à leur disposition.
L'amendement n° 699 rectifié vise à ce que le CNLE donne un avis sur le montant minimal garanti. Or ce Conseil peut déjà, de sa propre initiative, proposer aux pouvoirs publics les mesures qui lui paraissent être de nature à améliorer la lutte contre l'exclusion sociale.
La parole est à Mme la ministre déléguée, pour présenter l'amendement n° 1305.
Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L’amendement n° 297 rectifié est présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales.
L’amendement n° 1305 est présenté par le Gouvernement.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéas 28 à 30
Remplacer ces alinéas par trois alinéas ainsi rédigés :
« 1° La prise en charge s’effectue sur la base du premier montant non nul déclaré de l’indemnité mentionnée au I de l’article L. 162-16-5-1-1.
« À cette indemnité est appliquée une décote fixée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale qui tient compte de l’avis de la commission mentionnée à l’article L. 5123-3 du code de la santé publique. L’arrêté détermine les éléments à prendre en compte pour la fixation de cette décote, notamment le délai fixé par la commission en application du b du 3° du II du présent article.
« Lorsque la spécialité fait l’objet d’un prix maximal de vente aux établissements de santé en application de l’article L. 162-16-4-3 du présent code, ou d’une prise en charge au titre des articles L. 162-17 ou L. 162-22-7 pour au moins l’une de ses indications, la prise en charge s’effectue sur la base de ce montant. »
La parole est à Mme la rapporteure, pour présenter l’amendement n° 297 rectifié.
L'amendement n° 172 rectifié ter, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus et M. Sol, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 29
Supprimer cet alinéa.
II. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
– La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du calcul de l'indemnité mentionnée à l'article L. 162-16-5-1-2 du code de la sécurité sociale est compensée, à due concurrence, par la création d'une contribution additionnelle à la contribution mentionnée à l'article L. 136-7-1 du même code.
La parole est à M. Alain Milon.
Au regard des enjeux d’accès aux traitements et de maintien de l’innovation en France, cet amendement vise à simplifier les modalités de fixation de l’indemnité à laquelle la spécialité sera prise en charge par l’assurance maladie lors de la période de prise en charge temporaire.
Il tend à supprimer la mention de prix européen le plus bas initialement prévue et à maintenir comme seule référence l’indemnité libre demandée par le laboratoire pour cette spécialité, à laquelle sera appliqué un mécanisme de décote défini par voie réglementaire.
Cette décote ne concernera toutefois pas les médicaments disposant, sur une autre indication, d’un prix ou d’un tarif fixé au titre de la liste en sus et de la liste en officine, ni ceux auxquels s’applique, sur une autre indication, un prix maximal de vente aux établissements de santé.
En ce sens, au travers de cet amendement, c’est une solution équilibrée pour la fixation des paramètres de calcul du niveau de l’indemnité de prise en charge temporaire qui est retenue. En effet, s’il est certain que cette indemnité doit prendre en compte les résultats insuffisants obtenus par la spécialité lors de sa première évaluation et ne saurait donc être maintenue au niveau qui prévalait lors de la période d’accès précoce, il n’en est pas moins évident qu’une prise en charge insuffisante priverait le dispositif de toute attractivité, ce qui nuirait, en dernier ressort, aux patients.
Les sous-amendements identiques n° 1370, 1371, 1375 rectifié, 1377 et 1378 tendent à reculer jusqu'au 31 mars 2024 la date limite de candidature pour les départements qui souhaitent participer à la fusion des sections « soins » et « dépendance ».
Les auteurs de ces sous-amendements expliquent que ce délai supplémentaire permettrait aux départements d'analyser les modalités de la réforme et d'en mesurer les impacts potentiels.
Si je comprends bien l'intérêt d'un tel report de la date limite, et si le Gouvernement souhaite donner le temps nécessaire aux départements pour leur permettre de se décider dans les meilleures conditions et en toute connaissance de cause, un tel report doit toutefois rester compatible avec les délais de gestion nécessaires à la préparation des transferts financiers qui s'opèrent à compter du 1er janvier 2025.
Après analyse, il apparaît qu'un report au 30 juin serait trop tardif pour permettre une mise en place dans les meilleures conditions. Toutefois, je vous indique que nous allons décaler cette date autant que possible, au moins d'un mois.
Compte tenu de cet engagement, le Gouvernement demande donc le retrait de ces sous-amendements ; à défaut, l'avis sera défavorable.
L'amendement n° 172 rectifié ter est retiré.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 297 rectifié et 1305.
La parole est à Mme la ministre déléguée, pour présenter l’amendement n° 1305.
Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée. Je demande d’emblée à M. Milon de bien vouloir retirer l’amendement n° 172 rectifié ter au profit des amendements identiques de la commission et du Gouvernement, dans l’objet me semble plus pertinent puisqu’ils visent à couvrir la charge. J’espère qu’il ne m’en voudra pas !
L'amendement n° 298, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Alinéas 42 et 43
Remplacer les mots :
au 1° du présent VII
par les mots :
à l'article L. 162-22-7 du présent code
La parole est à Mme la rapporteure.
Sourires.
Avis défavorable sur les amendements n° 1029 et 1193.
L'amendement n° 1186 vise à ce que les ressources des résidents soient prises en compte pour fixer leur contribution à la future section unique « soins et entretien de l'autonomie ». Lors du passage au forfait unique, la participation des résidents deviendra forfaitaire et sera uniformisée, quel que soit leur lieu de séjour. Cela permettra de renforcer l'équité de traitement entre les territoires, grâce à une convergence des restes à charge. Nous connaissons tous les disparités qui existent entre les départements à cet égard.
Par ailleurs, la mise en œuvre d'une gestion en fonction des ressources est d'une grande complexité, on le sait, pour les Ehpad. Ce mécanisme irait donc à rebours de la simplification qui est justement recherchée.
En outre, la prise en compte des ressources devrait être assortie de conditions pour éviter les dérives sur le reste à charge et les effets de sélection susceptibles d'exclure – j'insiste sur ce terme – les résidents aux ressources les plus faibles. Enfin, des travaux préalables sont encore nécessaires pour déterminer les catégories de ressources qu'il convient de privilégier.
Pour ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur l'amendement n° 1186.
Les auteurs de l'amendement n° 699 rectifié proposent que le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale émette un avis sur le montant du reste à vivre des résidents des Ehpad, dans les départements ayant opté pour un régime de tarification adaptée.
La problématique du reste à charge dans les Ehpad, et donc du reste à vivre des résidents, est un sujet important. Ce dernier a fait l'objet d'une analyse dans le récent rapport de Mme la députée Pires Beaune, dont je salue la qualité du travail. Je tiens à rappeler que, dans le cadre de la fusion des sections permise par cet article, la participation financière des résidents au titre des dépenses relative aux soins et à l'entretien de l'autonomie sera forfaitaire et uniforme sur tous les territoires concernés. Une certaine équité prévaudra donc. Les inégalités de traitement qui existent actuellement entre les résidents de départements différents, voire entre les résidents d'un même département, seront donc réduites.
En conséquence, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.
Les auteurs de l'amendement n° 1190 souhaitent que l'Assemblée des départements de France émette obligatoirement un avis sur les modalités de détermination et d'allocation du forfait global unique relatif aux soins et à l'entretien de l'autonomie. La fusion des sections aura un impact sur les collectivités territoriales. Dès lors, tous les décrets d'application de l'article 37 feront l'objet d'une consultation du Conseil national d'évaluation des normes, instance issue du Comité des finances locales.
L'amendement n° 1190 est donc satisfait. C'est pourquoi le Gouvernement demande son retrait ; à défaut, l'avis sera défavorable.
Même avis pour les amendements n° 567 rectifié, 601 rectifié, 700 rectifié, 930 et 1188, qui sont relatifs aux délais, sujet que j'ai déjà évoqué.
L'amendement n° 1192 vise à instaurer une expérimentation miroir, dans laquelle les conseils départementaux seraient compétents, et non pas l'ARS, pour fixer le montant du forfait unique relatif aux soins et à l'entretien de l'autonomie.
Après une analyse sans a priori, il s'avère qu'une telle mesure devrait nécessairement s'accompagner du transfert d'autres compétences actuellement détenues exclusivement ou conjointement par les ARS : la signature des contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens (CPOM) ; l'évaluation de la qualité de l'accompagnement dans les Ehpad, ce qui n'est pas négligeable ; l'évaluation des besoins en soins des résidents ; la médicalisation des Ehpad, sur les plans aussi bien financier qu'organisationnel ; la validation et le contrôle des documents budgétaires ; l'inspection et le contrôle des établissements ; l'expertise en matière de circuit du médicament ; la coordination entre le sanitaire et le médico-social, etc.
En résumé, cette mesure soulève ainsi de nombreuses interrogations très concrètes sur de nombreux des domaines : est-ce que les départements discuteront désormais de l'organisation d'une pharmacie à usage intérieur ? de l'opportunité d'un passage au tarif global de soins innovants ? Les transferts financiers envisagés supposent, par ailleurs, une forme de décentralisation de la sécurité sociale – il faut en avoir conscience…
L’amendement n° 172 rectifié ter, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus et M. Sol, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 29
Supprimer cet alinéa.
II. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
…. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du calcul de l’indemnité mentionnée à l’article L. 162-16-5-1-2 du code de la sécurité sociale est compensée, à due concurrence, par la création d’une contribution additionnelle à la contribution mentionnée à l’article L. 136-7-1 du même code.
La parole est à M. Alain Milon.
M. Alain Milon. Puisque Mme la ministre considère que les amendements identiques ont un objet plus pertinent, je vais la croire et je retire cet amendement.
La commission a également examiné cette mesure et a choisi de ne pas la soutenir.
C'est pourquoi, après une analyse attentive des implications pour les départements, le Gouvernement émet un avis très défavorable sur l'amendement n° 1192.
Sourires.
Je mets aux voix l'amendement n° 298.
L’amendement n° 172 rectifié ter est retiré.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 297 rectifié et 1305.
M. Olivier Henno. L'amendement de la commission nous permet d'aborder dans sa globalité la question de l'organisation de la prise en charge de l'autonomie. Voilà un certain temps que nous attendons une loi en la matière. C'est devenu une forme de serpent de mer. Il n'y a donc pas de conflit de paternité à avoir sur ce sujet !
Les amendements sont adoptés.
L’amendement n° 298, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Alinéas 42 et 43
Remplacer les mots :
au 1° du présent VII
par les mots :
à l’article L. 162-22-7 du présent code
La parole est à Mme la rapporteure.
On voit bien que nous sommes arrivés au bout d'un système en ce qui concerne l'organisation des Ehpad, tant pour la qualité de vie à l'intérieur de ces établissements, que pour leur organisation interne ou leur personnel. Le système est complexe. Il n'y aurait pas eu d'affaire Orpea si les contrôles avaient mieux fonctionné. Je renvoie aux travaux de Bernard Bonne et Michelle Meunier.
On est arrivé au bout du système. Il est indispensable de fusionner les sections « soins » et « dépendance ». Se posera alors la question de l'organisation. Cette fusion ne doit pas donner lieu à une recentralisation ; elle doit au contraire être l'occasion d'un saut qualitatif dans le sens d'un approfondissement de la décentralisation.
Il faut aussi se poser la question de la gouvernance. Une loi sur l'autonomie est indispensable, non seulement pour traiter la question des financements, mais aussi pour définir la gouvernance. Le système actuel atteint ses limites. Je pense notamment au rôle de la CNSA. Si une loi sur l'autonomie était votée, les départements devraient être davantage présents dans la gouvernance de la branche, afin de franchir un pas en matière de décentralisation et permettre de rendre le meilleur service public possible, au plus près du terrain.
Je fais miens les propos d'Olivier Henno. Voilà non pas sept ans, monsieur Kanner, que l'on attend une loi sur l'autonomie, mais douze ! Je me souviens du discours, ici même, de Mme Delaunay, lorsqu'elle était ministre : elle envisageait déjà une grande loi sur l'autonomie, que l'on n'a jamais vue…
J'ai présidé, vendredi dernier, l'assemblée générale de la Fédération hospitalière de France pour la région Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur. J'ai été étonné de constater que tous les médecins coordonnateurs et tous les directeurs d'Ehpad souhaitent l'instauration d'un financeur unique. Et tous, à mon grand étonnement, sont plutôt favorables à ce que ce financeur soit l'ARS, et non pas le département. Le projet de loi, dans sa rédaction actuelle, va donc plutôt dans le sens de leur demande – à tout le moins, ceux de la région Sud !
Enfin, je suis tout à fait d'accord avec l'amendement de la rapporteur Chantal Deseyne
L'amendement n° 129 rectifié ter, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé et Mmes Demas, Petrus et Aeschlimann, est ainsi libellé :
Après l'article 35
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans un délai de six mois à compter de la publication de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport d'évaluation présentant un état des lieux de l'ensemble des mécanismes dérogatoires et temporaires d'accès au marché en France pour les produits de santé innovants.
Ce rapport dresse un bilan de l'efficacité et de l'efficience de ces mécanismes depuis leur création. Il propose des mesures de simplification et d'amélioration de ces mécanismes afin de favoriser leur utilisation et leur impact sur le système de santé et la santé de la population.
La parole est à M. Alain Milon.
Je mets aux voix l’amendement n° 298.
Je tiens à appuyer la proposition de notre rapporteure pour l'autonomie : il faut se saisir de cette opportunité, tout en l'échelonnant dans le temps.
Nous pouvons tous dire que nous gérons de plus en plus la pénurie dans ce secteur, même si une branche autonomie a été créée et abondée. Nous le voyons sur le terrain : nos Ehpad souffrent et le prix pour les familles reste très lourd. De même, les directeurs rencontrent des difficultés pour recruter du personnel.
Un fonds vient d'être abondé pour soutenir les Ehpad en difficulté à cause de l'inflation. C'est très bien, mais globalement, on ne consacre pas suffisamment d'argent à ce secteur.
La Cour des comptes, dans un rapport publié voilà déjà quelques années, soulignait que, de plus en plus de personnes âgées arrivant en Ehpad avec des pathologies lourdes et des maladies chroniques, il fallait penser au transfert vers les ARS.
Je pense que cela irait dans le bon sens, mais, dans un premier temps, il faut, comme le propose la commission, à transformer cette fusion des sections « soins » et « dépendance » en une véritable expérimentation.
Dans ce cadre, il importe d'interroger les deux évaluations, à savoir l'évaluation pathos, qui est faite dans le domaine du soin, et l'évaluation GMP - groupe iso-ressources moyen pondéré -, qui porte sur la dépendance, du ressort des départements.
Sur le terrain, nous sommes alertés sur le fait que ces évaluations sont souvent en décalage dans le temps et ne rendent pas suffisamment compte des besoins réels des résidents. Le budget n'est donc pas adapté. Il faut s'efforcer de contemporanéiser, si je puis dire, ces évaluations avec les moyens à mettre en face.
L'amendement n° 129 rectifié ter est retiré.
Madame la ministre, madame la rapporteure, je ne comprends pas pourquoi vous n'acceptez pas cette expérimentation miroir que nous proposons. Vous dites vouloir simplifier, mais, selon vous, cela signifie que c'est l'ARS qui doit avoir la compétence et la gouvernance, et non pas le département, qui, toujours selon vous, ne serait pas capable de répondre à des questions purement médicales, par exemple sur la nécessité de créer une pharmacie à usage intérieur (PUI).
À l'inverse, pensez-vous que les ARS soient capables de suivre le volet dépendance, le volet social, le volet solidarité, qui sont des compétences propres des départements ?
L'amendement n° 1179, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 6
Remplacer les mots :
informe
par les mots :
met en demeure
La parole est à Mme Émilienne Poumirol.
Je suis favorable, a minima, à ce que nous faisions l'expérimentation miroir, qui permettrait d'évaluer sur pièces quelle est la meilleure solution. Vous nous dites que des départements sont volontaires pour la reprise par l'ARS et la fusion des sections « soins » et « dépendance ». S'ils le sont, c'est parce qu'ils n'ont pas suffisamment de moyens financiers. Si l'État apportait une aide suffisante, ils ne seraient pas contraints de se séparer ainsi d'une de leurs compétences propres.
Je veux bien continuer avec cette gestion bicéphale, à condition que des moyens supplémentaires soient octroyés, mais, faute de mieux, donnez aux départements qui en ont envie l'occasion de prouver, grâce à des actions innovantes, qu'ils peuvent continuer à être chefs de file en matière de dépendance et responsables de ces Ehpad.
Cet amendement vise à préciser que l'entreprise pharmaceutique qui va cesser la production d'un médicament d'intérêt thérapeutique majeur (MITM), en particulier un générique, est mise en demeure de trouver un repreneur.
En effet, la rédaction actuelle de l'article 36 nous semble peu contraignante pour l'entreprise pharmaceutique, qui sera « informée » par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ou ANSM, qu'il lui incombe de rechercher un repreneur.
Il paraît plus pertinent de contraindre l'entreprise, la mise en demeure étant juridiquement plus claire qu'une simple information.
L’amendement n° 129 rectifié ter, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé et Mmes Demas, Petrus et Aeschlimann, est ainsi libellé :
Après l’article 35
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans un délai de six mois à compter de la publication de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation présentant un état des lieux de l’ensemble des mécanismes dérogatoires et temporaires d’accès au marché en France pour les produits de santé innovants.
Ce rapport dresse un bilan de l’efficacité et de l’efficience de ces mécanismes depuis leur création. Il propose des mesures de simplification et d’amélioration de ces mécanismes afin de favoriser leur utilisation et leur impact sur le système de santé et la santé de la population.
La parole est à M. Alain Milon.
Je voterai pour l'amendement de Mme le rapporteur. Par rapport à ce qui était prévu dans le texte initial, c'est une régression, mais je me réjouis que nous puissions aller dans ce sens. Je rappelle que 80 % des personnes « à la manœuvre » pour gérer des Ehpad souhaitent cette fusion des sections « soins » et « dépendance » et le financement par l'ARS.
Le soin et la dépendance étant complètement intriqués, cette fusion est nécessaire.
Les départements resteront chefs de file pour le maintien à domicile avec les services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), qu'ils doivent renforcer, malgré leurs difficultés budgétaires. Seulement, avec l'allongement du maintien à domicile, les personnes âgées vont entrer en Ehpad de plus en plus dépendantes. C'est déjà le cas, avec parfois des GMP à plus de 750 et une moyenne d'âge de 90 ans, ce qui donne des séjours de moins d'un an. Nous avons absolument besoin des 50 000 emplois à la fin du quinquennat, ainsi que du remboursement du ticket modérateur pour les GIR 5 et 6 en fonction des revenus.
Enfin, pour rebondir sur ce qu'a dit Mme le ministre tout à l'heure, il me semble important que les pharmaciens d'officine en secteur rural puissent être également responsables des pharmacies d'Ehpad. Le coût d'une telle mesure serait minime, et elle permettrait de consolider tant les Ehpad que les pharmacies rurales.
Avec cet article, nous abordons la question du soutien au maintien sur le marché des médicaments matures.
J'ai hésité à proposer à la commission de remplacer la notion d'information de l'entreprise par celle de « notification », dans la mesure où l'information de l'ANSM produit un effet juridique concret, à savoir le début du délai de neuf mois imparti pour la recherche d'un repreneur et les justifications liées.
J'ai cependant considéré que la suite de la rédaction de l'article ne souffrait pas d'ambiguïté concernant les conséquences de l'information donnée par l'ANSM à l'entreprise.
De même, je considère ici que la notion de « mise en demeure » n'est pas de nature à renforcer la contrainte ni à rendre plus effectives les obligations issues de cette information de l'ANSM.
C'est pourquoi la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
L’amendement n° 129 rectifié ter est retiré.
Article 36
Je soutiendrai bien sûr l'amendement de Mme la rapporteure. Je suis également d'accord avec les propos de M. Milon.
Que constatons-nous aujourd'hui ? Il y a d'abord le développement du virage ambulatoire, et, partant, des entrées en Ehpad à un âge de plus en plus avancé, ce qui augmente les besoins sanitaires. Face à ce constat, le transfert vers les ARS me paraît pertinent.
Je ne pense pas que les conseils départementaux, que je défends, pour siéger encore au sein de l'un d'entre eux, en seront lésés, bien au contraire !
Mme la rapporteure vient d'exposer les arguments pertinents s'opposant à l'adoption de cet amendement. Je les partage.
Le Gouvernement émet par conséquent lui aussi un avis défavorable sur cet amendement.
Le code de la santé publique est ainsi modifié :
A. – L’article L. 5124-6 est ainsi modifié :
1° Au début du premier alinéa, est ajoutée la mention : « I. – » ;
2° Il est ajouté un II ainsi rédigé :
« II. – Quand la décision de suspendre ou de cesser la commercialisation concerne un médicament d’intérêt thérapeutique majeur mentionné à l’article L. 5111-4 ne faisant plus l’objet d’une protection au titre des droits de la propriété intellectuelle ou industrielle, l’entreprise pharmaceutique qui l’exploite précise, dans la déclaration qu’elle transmet à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en application du I du présent article, les incidences prévisibles de la suspension ou de la cessation de la commercialisation sur la population française.
« Si les alternatives thérapeutiques disponibles ne permettent pas de couvrir le besoin de manière pérenne, l’agence en informe le titulaire de l’autorisation de mise sur le marché, à qui il incombe de rechercher une entreprise pharmaceutique pour assurer la reprise effective de l’exploitation du médicament. À cette fin :
« 1° Le titulaire de l’autorisation informe, par tout moyen, les entreprises pharmaceutiques susceptibles de reprendre la commercialisation du médicament de son intention de concéder l’exploitation ou de transférer l’autorisation de mise sur le marché du médicament concerné ;
« 2° Le titulaire de l’autorisation répond de façon motivée à chaque offre reçue ;
« 3° Le titulaire de l’autorisation ainsi que, le cas échéant et sur demande de celui-ci, l’entreprise pharmaceutique exploitant le médicament donnent accès à toutes les informations nécessaires aux entreprises candidates à la reprise de la commercialisation du médicament, exceptées les informations dont la communication est de nature à porter atteinte aux intérêts de l’entreprise. Les entreprises candidates à la reprise de la commercialisation sont tenues à la confidentialité.
« Dès qu’il envisage de retenir une offre de reprise, et hors ce cas au plus tard neuf mois après la réception de l’information transmise par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en application du deuxième alinéa du présent II, le titulaire de l’autorisation de mise sur le marché remet à l’agence un rapport indiquant les actions engagées pour rechercher un repreneur, les offres reçues, ainsi que, pour chacune, les raisons qui l’ont conduit à l’accepter ou la refuser. Ce rapport comprend une analyse de la capacité d’approvisionnement de l’entreprise candidate. Cette capacité peut être appréciée en prenant en compte la localisation des sites de production.
« En cas d’absence de repreneur à la remise du rapport ou, au plus tard, au terme du délai de neuf mois mentionné à l’avant-dernier alinéa du présent II, si le besoin ne peut être couvert de manière pérenne et si l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé le demande, le titulaire de l’autorisation de mise sur marché concède à titre gracieux à un établissement pharmaceutique détenu par une personne morale de droit public l’exploitation et la fabrication du médicament pour le marché français, pour une durée de deux ans reconductible. L’agence transmet à cet établissement pharmaceutique les informations contenues dans le dossier d’autorisation de mise sur le marché. La concession peut prendre fin de manière anticipée, sur décision de l’agence, si une entreprise met sur le marché français le même médicament ou un médicament similaire dans des conditions permettant de couvrir le besoin de manière pérenne. » ;
B. – L’article L. 5124-18 est complété par un 16° ainsi rédigé :
« 16° Les modalités d’application du II de l’article L. 5124-6. » ;
C. – L’article L. 5423-9 est ainsi modifié :
1° Aux 2°, 3° et 4°, après le mot : « alinéa », sont insérés les mots : « du I » ;
2° Il est ajouté un 8° ainsi rédigé :
« 8° Le fait, pour un titulaire d’autorisation de mise sur le marché ou une entreprise pharmaceutique exploitant un médicament d’intérêt thérapeutique majeur mentionné à l’article L. 5111-4 ne faisant plus l’objet d’une protection au titre des droits de la propriété intellectuelle ou industrielle, quand l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé l’informe que les alternatives disponibles ne permettent pas de couvrir le besoin de manière pérenne, de ne pas mettre en œuvre les obligations prévues au II de l’article L. 5124-6 ; »
D. – Au second alinéa du II de l’article L. 5471-1, la première occurrence du mot : « à » est remplacée par les mots : « aux 1° à 7° de ; »
E. – Avant le dernier alinéa de l’article L. 5312-4-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Par dérogation au cinquième alinéa du présent article, la sanction financière mentionnée au 8° de l’article L. 5423-9 est versée à la Caisse nationale de l’assurance maladie. » ;
F. – Le troisième alinéa de l’article L. 5121-31 est complété par une phrase ainsi rédigée : « L’agence peut, après une procédure contradictoire, compléter cette liste si un médicament d’intérêt thérapeutique majeur n’y figure pas. »
Je mets aux voix l'amendement n° 1179.
L’amendement n° 1179, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 6
Remplacer les mots :
informe
par les mots :
met en demeure
La parole est à Mme Émilienne Poumirol.
Nous ne sommes guère favorables à l'amendement miroir. Il y a juste une crainte, d'ordre philosophique ou de représentation, qui serait de ne considérer les Ehpad que comme des lieux de vie, sans aucune dimension de soin.
En revanche, madame la ministre, il serait bien que vous proposiez l'année prochaine la même chose pour les nouveaux services autonomie à domicile (SAD) – je ne parle pas des services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad). Ces services pourraient être en tarification unique, sous la responsabilité du département. En effet, les Ehpad n'ont plus du GIR 4, voire 3, et ils accompagnent plutôt des GIR 1 ou 2. De ce fait, ils sont très médicalisés. Les GIR 4, eux, sont au cœur du virage domiciliaire.
À mon sens, les départements sont légitimes à demander une telle évolution, et je défendrai cette solution.
Je conclurai en regrettant que l'on oublie trop souvent l'aide à domicile. On nous dit que 100 millions d'euros ont été débloqués pour les Ehpad, alors que ce fonds d'urgence est destiné aux Ehpad et aux services à domicile. Notre système doit toujours marcher sur ses deux jambes.
Cet amendement vise à préciser que l’entreprise pharmaceutique qui va cesser la production d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), en particulier un générique, est mise en demeure de trouver un repreneur.
En effet, la rédaction actuelle de l’article 36 nous semble peu contraignante pour l’entreprise pharmaceutique, qui sera « informée » par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé qu’il lui incombe de rechercher un repreneur.
Il paraît plus pertinent de contraindre l’entreprise, la mise en demeure étant juridiquement plus claire qu’une simple information.
L'amendement n° 299, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Alinéa 7
Après la première occurrence du mot :
médicament
insérer les mots :
ainsi que les établissements pharmaceutiques détenus par une personne morale de droit public susceptibles d'assurer, le cas échéant, son exploitation et sa fabrication
La parole est à Mme la rapporteure.
Le besoin d'une grande loi sur la dépendance est ressenti par tout le monde, depuis longtemps. Effectivement, Michèle Delaunay en parlait déjà, mais je veux quand même lui rendre justice, elle qui a fait voter la loi d'adaptation de la société au vieillissement, accompagnée de moyens importants.
À l'époque, j'étais vice-présidente de mon conseil départemental, chargée de ces questions, et nous en avions profité pour mettre un certain nombre de choses en place.
En cas d'absence de reprise de la commercialisation par une autre entreprise, l'exploitation et la fabrication pourraient être confiées à un établissement pharmaceutique public.
Cependant, la reprise de cette production pourrait n'être organisée qu'à l'issue d'un délai de neuf mois, soit moins de trois mois avant l'arrêt possible de la production par l'entreprise qui l'exploite.
Par conséquent, il convient de prévoir l'information des établissements pharmaceutiques susceptibles d'assurer la reprise de l'exploitation ou de la fabrication, en vue de leur permettre d'anticiper l'organisation de celle-ci avec les façonniers.
Avec cet article, nous abordons la question du soutien au maintien sur le marché des médicaments matures.
J’ai hésité à proposer à la commission de remplacer la notion d’information de l’entreprise par celle de « notification », dans la mesure où l’information de l’ANSM produit un effet juridique concret, à savoir le début du délai de neuf mois imparti pour la recherche d’un repreneur et les justifications liées.
J’ai cependant considéré que la suite de la rédaction de l’article ne souffrait pas d’ambiguïté concernant les conséquences de l’information donnée par l’ANSM à l’entreprise.
De même, je considère ici que la notion de « mise en demeure » n’est pas de nature à renforcer la contrainte ni à rendre plus effectives les obligations issues de cette information de l’ANSM.
C’est pourquoi la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
En règle générale, pour l'autonomie, avec le fameux virage domiciliaire dont tout le monde parle, et qui avait été accompagné à l'époque avec des moyens substantiels.
Aujourd'hui, tout le monde parle de ce virage domiciliaire, d'améliorer les conditions de vie dans les Ehpad, mais on se paie de mots, mais guère d'espèces sonnantes et trébuchantes. Chacun doit balayer devant sa porte…
Nous sommes en 2023, avec une majorité et un gouvernement aux affaires depuis six ans, et nous entendons beaucoup de beaux discours, guère plus. Les 100 millions d'euros représentent seulement 1 million d'euros par département. Rien que dans mon petit département, nous avons mis 7, 5 millions d'euros cette année pour aider les Ehpad et les services à domicile. Si nous l'avons fait, je pense que beaucoup d'autres départements l'ont fait aussi.
J'en reviens au sens de mon amendement. En ce moment, le Gouvernement ne nous parle que d'économies. Aussi, je ne vois pas comment nous pourrions accepter le principe d'une recentralisation vers les ARS, alors que le problème vient de l'insuffisance des moyens.
La commission propose de préciser que, lors de la recherche d'un repreneur, le titulaire de l'AMM doit également informer les établissements pharmaceutiques détenus par une personne morale de droit public.
Ce faisant, il s'agit de faciliter l'éventuel transfert de l'exploitation ou de la fabrication du médicament à un établissement pharmaceutique détenu par une personne morale de droit public dans des conditions satisfaisantes. Reste que ces établissements n'ont vocation qu'à reprendre en ultime recours certains produits définis au cas par cas par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Si la reprise par un établissement pharmaceutique public comme l'Agence générale des équipements et produits de santé (Ageps) doit être envisagée, ce projet de reprise sera, le cas échéant, naturellement étudié par l'ANSM en lien avec l'établissement pharmaceutique concerné.
Par conséquent, dans la mesure où les informations utiles à la production seront transmises, cette précision n'est pas nécessaire.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement, qui est satisfait.
Mme la rapporteure vient d’exposer les arguments pertinents s’opposant à l’adoption de cet amendement. Je les partage.
Le Gouvernement émet par conséquent lui aussi un avis défavorable sur cet amendement.
Je mets aux voix l'amendement n° 299.
On voit bien qu'il y a d'énormes différences selon les départements, et, au sein d'un même département, entre les établissements. J'ai été président de département, et, à ce titre, j'ai lancé un plan de réhabilitation de l'ensemble des Ehpad. Aussi, je ressens bien la nécessité de cette expérimentation, et qu'elle soit miroir. Tel département peut vouloir déléguer à l'ARS, après concertation complète, quand tel autre, qui a développé des services et innové, est tout à fait capable de satisfaire aux besoins sanitaires.
Je ne pense pas, comme le docteur Chasseing, qu'il s'agisse d'une régression. C'est une adaptation, qui tient compte du fait, qu'a souligné Mme Doineau, que les personnes entrant en Ehpad sont, pour une part croissante, dans un état sanitaire aggravé, ce qui nécessite plus de soins que d'accompagnement, comme l'a dit Mme Poncet Monge, même si les deux sont nécessaires. Cependant, il est évident que, pour avoir un bon accompagnement, il faut un peu moins de sanitaire, et s'il faut plus de sanitaire, l'accompagnement sera délaissé. C'est pour cette raison que j'appuie cette expérimentation miroir, qui me paraît très intéressante.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L'amendement n° 775 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéa 10, première phrase
Remplacer le mot :
neuf
par le mot :
six
La parole est à Mme Anne Souyris.
L’amendement n° 299, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Alinéa 7
Après la première occurrence du mot :
médicament
insérer les mots :
ainsi que les établissements pharmaceutiques détenus par une personne morale de droit public susceptibles d’assurer, le cas échéant, son exploitation et sa fabrication
La parole est à Mme la rapporteure.
Je mets aux voix les sous-amendements identiques n° 1370, 1371, 1375 rectifié, 1377 et 1378.
Selon l'ANSM, pas moins de 3 700 ruptures ou risques de rupture de médicaments ont été signalés sur le sol français en 2022, contre 700 en 2018 et moins de 200 en 2012.
L'article 36 prévoit l'obligation pour une entreprise pharmaceutique qui décide de mettre fin à la vente d'un médicament d'intérêt thérapeutique majeur de trouver un repreneur.
Au travers de cet amendement, nous proposons de réduire le délai maximal laissé à l'entreprise pour qu'elle remette à l'ANSM le rapport de bilan de la recherche de repreneur, en le passant de neuf mois à six mois.
En effet, nous considérons que, compte tenu de l'augmentation croissante du nombre de pénuries de médicaments et de la nécessité d'assurer la continuité de la production des médicaments concernés, nous ne pouvons laisser des délais trop importants pour fournir un tel rapport.
La politique du médicament ne peut être laissée uniquement aux mains des entreprises pharmaceutiques. Il est urgent de reprendre la main. Cet amendement va dans ce sens.
En cas d’absence de reprise de la commercialisation par une autre entreprise, l’exploitation et la fabrication pourraient être confiées à un établissement pharmaceutique public.
Cependant, la reprise de cette production pourrait n’être organisée qu’à l’issue d’un délai de neuf mois, soit moins de trois mois avant l’arrêt possible de la production par l’entreprise qui l’exploite.
Par conséquent, il convient de prévoir l’information des établissements pharmaceutiques susceptibles d’assurer la reprise de l’exploitation ou de la fabrication, en vue de leur permettre d’anticiper l’organisation de celle-ci avec les façonniers.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 303 ainsi sous-amendé ?
S'il était adopté, cet amendement conduirait à réduire le délai pour justifier des actions de recherche, sans pour autant contraindre les recherches.
Un délai de six mois ne paraît ni raisonnable ni cohérent avec le souci de démarches qualitatives et avec les échanges nécessaires entre l'exploitant et les repreneurs potentiels. Ce délai raccourci pourrait même être contre-productif, limitant l'effort de recherche qui, au bout de six mois, ne serait plus contrôlé.
Si nous voulons que ce dispositif ait un sens, il faut que les conditions d'application soient raisonnables et a minima cohérentes avec les réalités des entreprises.
En outre, le raccourcissement du délai accélérerait de fait la reprise par l'établissement public six mois avant l'arrêt théorique de la production. Ce transfert pourrait donc intervenir dans un délai insuffisant pour permettre à l'établissement public pharmaceutique de s'organiser et d'anticiper correctement la reprise d'exploitation du médicament.
La commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
La commission propose de préciser que, lors de la recherche d’un repreneur, le titulaire de l’AMM doit également informer les établissements pharmaceutiques détenus par une personne morale de droit public.
Ce faisant, il s’agit de faciliter l’éventuel transfert de l’exploitation ou de la fabrication du médicament à un établissement pharmaceutique détenu par une personne morale de droit public dans des conditions satisfaisantes. Reste que ces établissements n’ont vocation qu’à reprendre en ultime recours certains produits définis au cas par cas par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Si la reprise par un établissement pharmaceutique public comme l’Agence générale des équipements et produits de santé (Ageps) doit être envisagée, ce projet de reprise sera, le cas échéant, naturellement étudié par l’ANSM en lien avec l’établissement pharmaceutique concerné.
Par conséquent, dans la mesure où les informations utiles à la production seront transmises, cette précision n’est pas nécessaire.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement, qui est satisfait.
Le Gouvernement émet un avis de sagesse.
Je le rappelle, l'article 37 crée un régime adapté de financement des établissements accueillant des personnes âgées dépendantes. Dans ce cadre, certains départements pourraient opter à titre définitif pour la fusion des sections « soins » et « dépendance ». L'amendement de la commission tend à rendre expérimental cette fusion. Or celle-ci est demandée par de nombreux acteurs, y compris les conseils départementaux, dans un souci de simplification des circuits de financement et d'amélioration de l'équité – lorsqu'ils déménagent, nos compatriotes se rendent compte qu'il existe de grandes disparités sur le territoire. Cela permettra également un renforcement du modèle économique des Ehpad.
Je tiens à rassurer ceux d'entre vous qui siègent également dans un conseil départemental : nous sommes conscients que cette collectivité joue un rôle de premier plan dans la gouvernance de la politique du grand âge.
J'y insiste, nous avons souhaité que cette fusion intervienne sur la base du volontariat.
Pour autant, ce système d'option a, semble-t-il, suscité des inquiétudes, de par son caractère irréversible. Le passage par une expérimentation permettrait de surmonter ces craintes, que je partage. Les conseils départementaux qui le souhaitent pourront expérimenter une fusion des sections à la charge de la branche autonomie, et il y aura une évaluation pour mesurer les apports de cette fusion, qui, je l'espère, seront positifs.
La commission souhaite limiter cette expérimentation à dix départements. Il me semble que c'est peu. Je regrette par ailleurs qu'il n'y ait qu'une seule phase d'entrée dans le dispositif l'année prochaine.
J'espère que mes observations pourront être prises en compte lors de la navette.
Raccourcir le délai serait en effet contre-productif.
C'est la raison pour laquelle le Gouvernement émet lui aussi un avis défavorable sur cet amendement.
L ’ amendement est adopté.
Madame la ministre, je suis étonnée par votre prudence, en quelque sorte. Mme la ministre des solidarités et des familles, dans le cadre de nos échanges et lors de son audition, nous a indiqué n'avoir aucun tabou sur l'expérimentation. Au contraire, elle y était plutôt favorable.
Mes chers collègues, je vous invite à voter cet amendement.
Je mets aux voix l'amendement n° 775 rectifié.
L’amendement n° 775 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéa 10, première phrase
Remplacer le mot :
neuf
par le mot :
six
La parole est à Mme Anne Souyris.
Selon l’ANSM, pas moins de 3 700 ruptures ou risques de rupture de médicaments ont été signalés sur le sol français en 2022, contre 700 en 2018 et moins de 200 en 2012.
L’article 36 prévoit l’obligation pour une entreprise pharmaceutique qui décide de mettre fin à la vente d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur de trouver un repreneur.
Au travers de cet amendement, nous proposons de réduire le délai maximal laissé à l’entreprise pour qu’elle remette à l’ANSM le bilan de la recherche de repreneur, en le passant de neuf mois à six mois.
En effet, nous considérons que, compte tenu de l’augmentation croissante du nombre de pénuries de médicaments et de la nécessité d’assurer la continuité de la production des médicaments concernés, nous ne pouvons laisser des délais trop importants pour fournir un tel rapport.
La politique du médicament ne peut être laissée uniquement aux mains des entreprises pharmaceutiques. Il est urgent de reprendre la main. Cet amendement va dans ce sens.
Je mets aux voix l'amendement n° 303, modifié.
L'amendement n° 1181, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 11, première phrase
Après la première occurrence du mot :
marché
insérer les mots :
peut être mis en demeure par l'agence précitée de continuer la production sur une durée permettant de couvrir les besoins de la population ou
La parole est à Mme Émilienne Poumirol.
Il s'agit de prévoir que, en cas d'absence de repreneur d'une entreprise qui va cesser la production d'un médicament d'intérêt thérapeutique majeur (MITM), l'entreprise productrice doit continuer la production pendant un délai permettant la sécurité de l'approvisionnement.
En effet, dans la rédaction actuelle de l'article 36, en cas d'absence de repreneur, l'entreprise doit concéder à titre gracieux l'exploitation du médicament à une personne publique. Toutefois, cette unique voie de sortie nous semble ténue, notamment si aucune personne publique n'est capable de reprendre la production dudit médicament. Ce n'est pas toujours possible.
Nous avons évoqué hier les difficultés de l'Ageps et vous venez d'y faire allusion, madame la ministre. Nous savons que cet établissement a perdu beaucoup de personnels. Hier soir, M. le ministre a semblé dire qu'il serait de nouveau renforcé, ce qui serait une bonne chose.
Il est donc proposé de contraindre – je dis bien : contraindre –, le cas échéant, l'entreprise à continuer la production de médicaments pour ne pas laisser le marché désert.
S’il était adopté, cet amendement conduirait à réduire le délai pour justifier des actions de recherche, sans pour autant contraindre les recherches.
Un délai de six mois ne paraît ni raisonnable ni cohérent avec le souci de démarches qualitatives et avec les échanges nécessaires entre l’exploitant et les repreneurs potentiels. Ce délai raccourci pourrait même être contre-productif, limitant l’effort de recherche qui, au bout de six mois, ne serait plus contrôlé.
Si nous voulons que ce dispositif ait un sens, il faut que les conditions d’application soient raisonnables et a minima cohérentes avec les réalités des entreprises.
En outre, le raccourcissement du délai accélérerait de fait la reprise par l’établissement public six mois avant l’arrêt théorique de la production. Ce transfert pourrait donc intervenir dans un délai insuffisant pour permettre à l’établissement public pharmaceutique de s’organiser et d’anticiper correctement la reprise d’exploitation du médicament.
La commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
En conséquence, les amendements n° 1029, 1193, 1186, 699 rectifié, 1190, 567 rectifié, 601 rectifié, 700 rectifié, 930, 1188 et 1192 n'ont plus d'objet.
L'amendement n° 304, présenté par Mme Deseyne, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
I. – Après l'alinéa 28
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
...° À l'intitulé de la section 2 du chapitre 4 du titre VII du livre Ier du code de la sécurité sociale, les mots : « unités ou centres de long séjour » sont remplacés par les mots : « établissements de santé autorisés à dispenser des soins de longue durée » ;
II. – Après l'alinéa 40
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
...) À la seconde phrase du premier alinéa, les mots : « une unité ou un centre » sont remplacés par les mots : « un établissement » ;
La parole est à Mme le rapporteur.
Je comprends évidemment l'intention des auteurs de cet amendement, qui vise à préserver une production dont l'arrêt pourrait avoir des conséquences préjudiciables en termes de santé publique et pour les patients.
Pour autant, la commission considère qu'il s'agit d'une fausse bonne idée, qui, loin d'assurer une reprise, exprime une obligation difficilement acceptable par une entreprise. La disposition prévue semble également contrevenir à la liberté d'entreprendre, en contraignant l'activité d'une entreprise qui ne souhaiterait pas maintenir une production, qui plus est au motif de l'incapacité d'autres entreprises à en assurer la reprise.
Comment imposer et contraindre une entreprise de poursuivre une production quand d'autres ne souhaitent pas la reprendre ? Croyez bien que je mesure l'enjeu et que cela me désole de voir certains médicaments matures ne plus être produits.
Pour autant, la solution proposée ne semble pas bonne. C'est pourquoi la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
Raccourcir le délai serait en effet contre-productif. Pour cette raison, le Gouvernement émet lui aussi un avis défavorable sur cet amendement.
Même avis, défavorable, que la commission.
La mesure est beaucoup trop sévère et mettrait à mal le marché français. Il est important de sauvegarder nos entreprises.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je mets aux voix l'amendement n° 304.
L’amendement n° 1181, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 11, première phrase
Après la première occurrence du mot :
marché
insérer les mots :
peut être mis en demeure par l’agence précitée de continuer la production sur une durée permettant de couvrir les besoins de la population ou
La parole est à Mme Émilienne Poumirol.
Depuis que nous parlons des médicaments, j'ai l'impression que cette assemblée a pour seul et unique souci de préserver l'intérêt de l'industrie pharmaceutique. Je ne pense pas que ce soit son rôle.
J'entends bien que l'industrie française est importante, qu'il faut relocaliser en France et continuer à produire des médicaments, mais tous les amendements qui ont un tant soit peu pour objet d'imposer des contraintes aux laboratoires pharmaceutiques sont rejetés.
Nous ne sommes pas là pour défendre l'industrie pharmaceutique !
Nous sommes là pour défendre notre population, d'abord contre la pénurie de médicaments, ensuite contre les prix exorbitants demandés par certains laboratoires, et non pour pleurer sur le triste sort de ces derniers.
J'ai rappelé tout à l'heure que l'industrie pharmaceutique dégageait des bénéfices à hauteur de 7 % à 8 %, soit le taux le plus important de toutes les grandes entreprises industrielles.
On ne peut donc ici se contenter d'avoir pour seul objectif la sauvegarde de l'industrie pharmaceutique en France, à tout le moins en Europe, car nous savons bien que notre pays est dépendant à 80 % des matières premières en provenance de Chine ou d'Inde. Certes, nous devons conserver cet enjeu à l'esprit, mais ce n'est pas en facilitant l'abandon de certaines molécules majeures par des laboratoires – Mme la rapporteure y a fait allusion – que nous y parviendrons.
Voilà quelques jours, Sanofi – ce n'est tout de même pas une petite entreprise ! – a annoncé vouloir se débarrasser du Doliprane, alors que c'est le médicament le plus prescrit et le plus consommé en France.
Il s’agit de prévoir que, en cas d’absence de repreneur d’une entreprise qui va cesser la production d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), l’entreprise productrice doit continuer la production pendant un délai permettant la sécurité de l’approvisionnement.
En effet, dans la rédaction actuelle de l’article 36, en cas d’absence de repreneur, l’entreprise doit concéder à titre gracieux l’exploitation du médicament à une personne publique. Toutefois, cette unique voie de sortie nous semble ténue, notamment si aucune personne publique n’est capable de reprendre la production dudit médicament. Ce n’est pas toujours possible.
Nous avons évoqué hier les difficultés de l’Ageps et vous venez d’y faire allusion, madame la ministre. Nous savons que cet établissement a perdu beaucoup de personnels. Hier soir, M. le ministre a semblé dire qu’il serait de nouveau renforcé, ce qui serait une bonne chose.
Il est donc proposé de contraindre – je dis bien : contraindre –, le cas échéant, l’entreprise à poursuivre la production de médicaments pour ne pas laisser le marché désert.
L'amendement n° 1189, présenté par Mme Féret, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
…. – Dans les six mois suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport analysant les conditions d'une convergence tarifaire pour chaque section et pour l'ensemble des sections, en portant une attention particulière à la section hébergement. Ce rapport analyse par ailleurs les conditions et les modalités de définition d'une standardisation des biens et services remboursables en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes.
La parole est à Mme Corinne Féret.
Je comprends évidemment l’intention des auteurs de cet amendement, qui vise à préserver une production dont l’arrêt pourrait avoir des conséquences préjudiciables en termes de santé publique et pour les patients.
Pour autant, la commission considère qu’il s’agit d’une fausse bonne idée. Loin d’assurer une reprise, la disposition proposée vise à instaurer une obligation difficilement acceptable par une entreprise. La disposition prévue semble également contrevenir à la liberté d’entreprendre, en contraignant l’activité d’une entreprise qui ne souhaiterait pas maintenir une production, qui plus est au motif de l’incapacité d’autres entreprises à en assurer la reprise.
Comment imposer et contraindre une entreprise de poursuivre une production quand d’autres ne souhaitent pas la reprendre ? Croyez bien que je mesure l’enjeu et que cela me désole de voir certains médicaments matures ne plus être produits.
Pour autant, la solution proposée ne semble pas bonne. C’est pourquoi la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
Même avis que la commission : défavorable.
La mesure est beaucoup trop sévère et mettrait à mal le marché français. Il est important de sauvegarder nos entreprises.
On comprend bien l'objectif de cet amendement, dont la disposition entrerait en vigueur « en cas d'absence de repreneur ».
Mes chers collègues, je vous rappelle que nous faisons aussi du droit. Ces médicaments ont donné lieu à un brevet. Il faut donc tenir compte des conséquences non seulement financières, mais également juridiques !
Nous ne pouvons régler cette question au détour d'un amendement dans le cadre d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale. Cela demande un encadrement juridique plus solide.
C'est la raison pour laquelle je ne voterai pas cet amendement.
La position du Gouvernement est aussi constante : même avis.
Depuis que nous parlons des médicaments, j’ai l’impression que cette assemblée a pour seul et unique souci de préserver l’intérêt de l’industrie pharmaceutique. Je ne pense pas que ce soit son rôle.
J’entends bien que l’industrie française est importante, qu’il faut relocaliser en France et continuer de produire des médicaments, mais tous les amendements qui ont un tant soit peu pour objet d’imposer des contraintes aux laboratoires pharmaceutiques sont rejetés.
Or nous ne sommes pas là pour défendre l’industrie pharmaceutique ! Nous sommes là pour défendre notre population, d’abord contre la pénurie de médicaments, ensuite contre les prix exorbitants demandés par certains laboratoires, et non pour pleurer sur le triste sort de ces derniers.
J’ai rappelé tout à l’heure que l’industrie pharmaceutique dégageait des bénéfices à hauteur de 7 % à 8 %, soit le taux le plus important de toutes les grandes entreprises industrielles.
On ne peut donc ici se contenter d’avoir pour seul objectif la sauvegarde de l’industrie pharmaceutique en France, à tout le moins en Europe, car nous savons bien que notre pays est dépendant à 80 % des matières premières en provenance de Chine ou d’Inde. Certes, nous devons conserver cet enjeu à l’esprit, mais ce n’est pas en facilitant l’abandon de certaines molécules majeures par des laboratoires – Mme la rapporteure y a fait allusion – que nous y parviendrons.
Voilà quelques jours, Sanofi – ce n’est tout de même pas une petite entreprise ! – a annoncé vouloir se débarrasser du Doliprane, alors que c’est le médicament le plus prescrit et le plus consommé en France.
Je mets aux voix l'amendement n° 1189.
Je ne peux pas laisser dire que nous sommes là pour défendre à tout prix l'industrie pharmaceutique ; en tout cas, ce n'est pas ma position.
Bien sûr, nous avons besoin de l'industrie pharmaceutique pour fabriquer des médicaments. Si le laboratoire que vous avez cité, ma chère collègue, a choisi d'abandonner la fabrication d'un médicament à base de paracétamol ou d'en donner les brevets en en abandonnant la commercialisation, libre à lui ! Cela fera peut-être le bonheur d'un autre, car je ne doute pas que les patients auront toujours besoin de ce médicament.
La question de la contrainte à exercer sur un laboratoire qui envisagerait d'arrêter la commercialisation d'un produit mature et à faible prix a été au cœur des discussions de la commission d'enquête sur la pénurie de médicaments.
N'oublions pas que, depuis vingt-cinq ans, les prix des médicaments ne cessent de baisser et qu'ils sont la variable d'ajustement des lois de financement de la sécurité sociale à chaque fois qu'il s'agit de trouver un moyen pour la sécurité sociale de réaliser des économies ! Aujourd'hui, ces baisses de prix se font au fil de l'eau : toutes les semaines, des décisions en ce sens sont prises, soit de façon unilatérale par le CEPS, soit en accord avec le laboratoire.
C'est le résultat du choix que nous avons fait de permettre à nos concitoyens d'avoir accès à des médicaments innovants, dont les prix sont très chers. Cela fait d'ailleurs l'objet de discussions et présente à la fois des avantages et des inconvénients : accès précoce, prix acceptés avant d'être révisés à la baisse. Cela permet aux patients, lorsqu'il n'y a pas d'alternative thérapeutique, d'avoir une solution, en tout cas un espoir de stabilisation de la maladie, voire de guérison – et c'est tant mieux.
Je le répète, cela relève d'un choix.
Au cours de la commission d'enquête, j'ai interrogé le représentant d'un laboratoire afin de savoir si son laboratoire était en train d'acheter un corticoïde, la Prednisone, parce que nous avions appris que ce produit était fabriqué en région parisienne. Il a été incapable de me répondre ! Voilà qui montre bien que cela n'entre pas dans les préoccupations des industries pharmaceutiques.
On peut le regretter ; moi aussi, je suis choquée, mais je pense qu'il serait contre-productif de contraindre un laboratoire à continuer de produire un médicament – j'aimerais qu'il le fasse spontanément et qu'on n'en soit pas à examiner ce genre d'amendement. Qui plus est, si de telles mesures étaient adoptées, on finira par nous dire qu'il y a un problème technique sur la chaîne d'approvisionnement de fabrication du médicament et nous ne serons pas plus avancés.
Je le répète, la contrainte n'est pas pertinente. C'est ce qui explique l'avis de la commission.
Que ferons-nous si le Doliprane n’est plus produit ?
Notre rôle, je le répète, n’est pas de soutenir en permanence l’industrie pharmaceutique. Nous devons avoir comme préoccupation la santé publique et l’intérêt de nos concitoyens.
L'amendement n° 1191, présenté par Mme Féret, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
…. – Dans les six mois suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport clarifiant le champ des différentes sections tarifaires et déterminant les dépenses devant impérativement relever d'une section ou faire l'objet d'un partage entre les sections.
La parole est à Mme Corinne Féret.
La question n'est pas tant de savoir quel amendement on adopte, mais ce que l'on dit politiquement, au travers de nos votes, sur la question du médicament dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale.
En rejetant tous ces amendements, nous disons que nous nous accommodons du système actuel. Ce système actuel, quel est-il ? Un marché international, qui nous empêche de faire ce que nous voulons en France, une industrie à très haut niveau de rentabilité – +7 % par an, selon les précisions que le ministre a apportées hier –, des pénuries de médicaments dont pâtit notre population…
La commission des affaires européennes du Sénat est saisie d'un avis sur le paquet pharmaceutique européen, qui est actuellement en discussion et qui comprend un projet de directive et un projet de règlement. Elle a chargé Pascale Gruny, Cathy Apourceau-Poly et moi-même d'un rapport d'information sur cette question.
Défendons-nous les positions politiques exprimées dans le rapport de la commission d'enquête dont Laurence Cohen a été la rapporteure ou celles qui dominent à l'occasion de l'examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, à savoir colmater des brèches et essayer d'améliorer la situation – je n'en disconviens pas –, mais à la marge ?
Nos débats sur ce projet de loi de financement de la sécurité sociale sont l'occasion d'élaborer des dispositifs techniques, certes, mais également d'adresser un message politique. Le rejet de tous ces amendements témoigne selon moi d'une position de faiblesse.
Applaudissements sur des travées du groupe SER.
Nous avons bien évidemment tous la même préoccupation, la santé de nos concitoyens.
C'est pourquoi il faut absolument sécuriser la production française sur le territoire national et garantir une certaine indépendance. La crise sanitaire a montré que c'était vers cela qu'il fallait tendre.
L'article 36 a justement pour objectif de renforcer le maintien de la fabrication des médicaments matures.
Il existe déjà des contraintes, mais il nous faut trouver un juste équilibre pour ne pas entraver la production. §Je sais que vous n'êtes pas d'accord, mais c'est notre position !
Nous maintenons notre avis défavorable.
On comprend bien l’objectif de cet amendement, dont la disposition entrerait en vigueur « en cas d’absence de repreneur ».
Mes chers collègues, je vous rappelle tout de même que nous faisons aussi du droit. Ces médicaments ont donné lieu à des brevets. Il faut donc tenir compte des conséquences non seulement financières, mais également juridiques que cela emporte !
Nous ne pouvons régler cette question au détour d’un amendement dans le cadre d’un projet de loi de financement de la sécurité sociale. Elle demande un encadrement juridique plus solide.
C’est la raison pour laquelle je ne voterai pas cet amendement.
Je mets aux voix l'amendement n° 1181.
Je ne peux pas laisser dire que nous sommes là pour défendre à tout prix l’industrie pharmaceutique ; en tout cas, ce n’est pas ma position.
Bien sûr, nous avons besoin de l’industrie pharmaceutique pour fabriquer des médicaments. Si le laboratoire que vous avez cité, ma chère collègue, a choisi d’abandonner la fabrication d’un médicament à base de paracétamol ou d’en donner les brevets en en abandonnant la commercialisation, libre à lui ! Cela fera peut-être le bonheur d’un autre, car je ne doute pas que les patients auront toujours besoin de ce médicament.
La question de la contrainte à exercer sur un laboratoire qui envisagerait d’arrêter la commercialisation d’un produit mature et à faible prix a été au cœur des discussions de la commission d’enquête sur la pénurie de médicaments.
N’oublions pas que, depuis vingt-cinq ans, les prix des médicaments ne cessent de baisser et qu’ils sont la variable d’ajustement des lois de financement de la sécurité sociale à chaque fois qu’il s’agit de trouver un moyen pour la sécurité sociale de réaliser des économies ! Aujourd’hui, ces baisses de prix se font au fil de l’eau : toutes les semaines, des décisions en ce sens sont prises, soit de façon unilatérale par le CEPS, soit en accord avec le laboratoire.
C’est le résultat du choix que nous avons fait de permettre à nos concitoyens d’avoir accès à des médicaments innovants, dont les prix sont très élevés. Cela fait d’ailleurs l’objet de discussions et présente à la fois des avantages et des inconvénients : accès précoce, prix acceptés avant d’être révisés à la baisse. Cela permet aux patients, lorsqu’il n’y a pas d’alternative thérapeutique, d’avoir une solution, en tout cas un espoir de stabilisation de la maladie, voire de guérison – et c’est tant mieux.
Je le répète, cela relève d’un choix.
Lors de la commission d’enquête, j’ai interrogé le représentant d’un laboratoire afin de savoir si son laboratoire était en train d’acheter un corticoïde, la Prednisone, parce que nous avions appris que ce produit était fabriqué en région parisienne. Il a été incapable de me répondre ! Voilà qui montre bien que les reprises ne font pas partie des préoccupations des industries pharmaceutiques.
On peut le regretter ; moi aussi, je suis choquée, mais je pense qu’il serait contre-productif de contraindre un laboratoire à continuer de produire un médicament – j’aimerais qu’il le fasse spontanément et qu’on n’en soit pas à examiner ce genre d’amendement. Qui plus est, si de telles mesures étaient adoptées, on finirait par nous dire qu’il y a un problème technique sur la chaîne d’approvisionnement ou de fabrication du médicament et nous ne serions pas plus avancés.
Je le répète, la contrainte n’est pas pertinente. C’est ce qui explique l’avis de la commission.
Je mets aux voix l'amendement n° 1191.
L'amendement n° 776 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 11, première phrase
Après la première occurrence du mot :
marché
insérer les mots :
s'acquitte d'une sanction financière équivalant à 3 % de son chiffre d'affaires annuel, hors taxes, réalisé en France par l'entreprise au titre du dernier exercice clos pour le médicament considéré. Il
II. - Après l'alinéa 11
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« La sanction mentionnée au 3° du II est recouvrée par les organismes mentionnés à l'article L. 213-1 du code de la sécurité sociale désignés par le directeur de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale. Son produit est affecté selon les modalités prévues à l'article L. 162-37 du même code.
III. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
– Les modalités d'application du présent article sont définies par décret en Conseil d'État.
La parole est à Mme Anne Souyris.
Cet amendement va dans le même sens. Vous direz qu'il vise à prévoir une contrainte, mais la question opposable est absolument essentielle si nous voulons avancer. Dans son rapport, la commission d'enquête du Sénat sur la pénurie de médicaments fait état d'une aggravation constante des pénuries depuis 2018.
Obliger les entreprises à trouver un repreneur est un premier pas que nous saluons, mais ce n'est pas suffisant. Nous devons contraindre davantage les entreprises pharmaceutiques et les sanctionner lorsqu'aucun repreneur n'a été trouvé.
L'accès de la population aux médicaments ne peut plus dépendre uniquement des stratégies commerciales des entreprises pharmaceutiques, comme l'a souligné Mme Poumirol, entre autres. L'objectif doit être le bien commun, la santé publique, et non pas seulement le bien-être et les profits de l'industrie pharmaceutique.
Comme vous le savez, dans son rapport, la commission d'enquête sénatoriale sur la pénurie de médicaments souligne que les médicaments principalement touchés par la pénurie sont les médicaments anciens, dits matures, considérés par les entreprises pharmaceutiques comme non rentables. Or, l'indisponibilité de ces médicaments peut avoir des conséquences graves pour les patients qui en dépendent et compromettre leur qualité de vie, voire, parfois, leur survie.
C'est pourquoi nous proposons une sanction à l'égard des entreprises qui n'ont pas trouvé de repreneur, à hauteur de 3 % de leur chiffre d'affaires annuel. En sanctionnant les entreprises pharmaceutiques qui retirent un médicament sans avoir trouvé de repreneur, nous mettons en place un mécanisme crucial de dissuasion, pour les inciter à chercher activement des solutions alternatives et assurer la continuité de l'accès aux traitements nécessaires.
La question n’est pas tant de savoir quel amendement on adopte, mais ce que l’on dit politiquement, au travers de nos votes, sur la question du médicament dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale.
En rejetant tous ces amendements, nous disons que nous nous accommodons du système actuel. Ce système actuel, quel est-il ? Un marché international, qui nous empêche de faire ce que nous voulons en France, une industrie à très haut niveau de rentabilité – +7 % par an, selon les précisions que le ministre a apportées hier –, des pénuries de médicaments dont pâtit notre population…
La commission des affaires européennes du Sénat est saisie d’un avis sur le paquet pharmaceutique européen, qui est actuellement en discussion et qui comprend un projet de directive et un projet de règlement. Elle a chargé Pascale Gruny, Cathy Apourceau-Poly et moi-même d’un rapport d’information sur cette question.
Défendons-nous les positions politiques exprimées dans le rapport de la commission d’enquête dont Laurence Cohen a été la rapporteure ou celles qui dominent à l’occasion de l’examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, lesquelles ont pour objet de colmater des brèches et d’essayer d’améliorer la situation – je n’en disconviens pas –, mais à la marge ?
Nos débats sur ce projet de loi de financement de la sécurité sociale sont l’occasion d’élaborer des dispositifs techniques, certes, mais également d’adresser un message politique. Le rejet de tous ces amendements traduit selon moi une position de faiblesse.
Il est défavorable, madame la présidente.
La logique de cet article repose sur une obligation de moyens, pas de résultats. La commission a adhéré à cette démarche, car, s'il est possible d'évaluer les efforts d'une entreprise pour trouver un repreneur, sanctionner une entreprise en raison de l'absence sur le marché d'autres entreprises intéressées par la reprise du médicament semble totalement incohérent. On peut critiquer le choix d'une entreprise, mais il est difficile de lui reprocher les décisions de ses concurrents...
Une telle sanction ne serait pas de nature à encourager les efforts. Elle pourrait pénaliser une entreprise pour des activités qui relèvent de ses concurrents, ce qui semble délicat par principe et du point de vue constitutionnel.
Nous avons bien évidemment tous la même préoccupation, à savoir la santé de nos concitoyens.
C’est pourquoi il faut absolument sécuriser la production française sur le territoire national et garantir une certaine indépendance. La crise sanitaire a montré que c’était vers cela qu’il fallait tendre.
L’article 36 a justement pour objectif de renforcer le maintien de la fabrication des médicaments matures.
Il existe déjà des contraintes, mais il nous faut trouver un juste équilibre pour ne pas entraver la production. §Je sais que vous n’êtes pas d’accord, mais c’est notre position !
Nous maintenons notre avis défavorable.
Je suis saisie de deux amendements identiques.
L'amendement n° 139 rectifié ter est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas, Lassarade et Petrus, M. Sol et Mme Aeschlimann.
L'amendement n° 1064 rectifié est présenté par MM. Montaugé, Bouad, P. Joly, Redon-Sarrazy et Bourgi, Mme Blatrix Contat, M. M. Weber, Mme Espagnac, MM. Fichet et Mérillou, Mmes Monier, G. Jourda et Harribey, M. Pla, Mme Bonnefoy, MM. Tissot et Gillé, Mme Conway-Mouret, MM. Cozic, Kerrouche et Jeansannetas et Mme Conconne.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – À titre expérimental, pour une durée de trois ans à compter de la publication de la présente loi et dans trois régions, par dérogation à l'article L. 314-2 du code de l'action sociale et des familles, les établissements pour personnes âgées dépendantes mentionnés au 6° de l'article L. 312-1 du même code sont financés par un forfait global relatif aux soins et à l'entretien de l'autonomie dont le montant est arrêté par le directeur général de l'agence régionale de santé.
II. – Un décret en Conseil d'État précise les modalités de mise en œuvre de l'expérimentation mentionnée au I du présent article, ainsi que les territoires concernés par cette expérimentation.
III. – Un rapport d'évaluation est réalisé par le Gouvernement au terme de l'expérimentation et transmis au Parlement dans un délai de six mois.
La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l'amendement n° 139 rectifié ter.
Avec cet amendement, nous nous inscrivons dans la volonté de simplification et de cohérence du mode de financement des établissements proposée à l'article 37, en allant cependant un peu plus loin. En effet, nous proposons de faire expérimenter le transfert d'une partie des prestations et coûts d'hébergement en Ehpad sur la nouvelle section « soins et dépendance » dans une approche globale du care.
Les prestations historiques de l'hébergement pourront alors être recentrées sur le gîte et le couvert. Les prestations à visée socio-éducatives et ludiques, quant à elles, pourraient ainsi être reversées dans la section « soins et dépendance ».
Je mets aux voix l'amendement n° 776 rectifié.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L'amendement n° 1064 rectifié n'est pas soutenu.
Quel est l'avis de la commission ?
L’amendement n° 776 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 11, première phrase
Après la première occurrence du mot :
marché
insérer les mots :
s’acquitte d’une sanction financière équivalant à 3 % de son chiffre d’affaires annuel, hors taxes, réalisé en France par l’entreprise au titre du dernier exercice clos pour le médicament considéré. Il
II. - Après l’alinéa 11
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« La sanction mentionnée au 3° du II est recouvrée par les organismes mentionnés à l’article L. 213-1 du code de la sécurité sociale désignés par le directeur de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale. Son produit est affecté selon les modalités prévues à l’article L. 162-37 du même code.
III. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
…. – Les modalités d’application du présent article sont définies par décret en Conseil d’État.
La parole est à Mme Anne Souyris.
Le dispositif que vous proposez n'est pas celui qu'a retenu la commission et le Sénat en votant l'amendement n° 303, modifié. L'avis est défavorable.
Je suis saisie de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 300, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
I. – Après l'alinéa 20
Insérer quatre alinéas ainsi rédigés :
...- L'article L. 5121-30 est ainsi modifié :
1° Au début, sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :
« Les titulaires d'autorisation de mise sur le marché et les entreprises pharmaceutiques exploitant des médicaments déclarent à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé la liste des médicaments qu'ils considèrent être des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur tels que mentionnés à l'article L. 5121-31. Le directeur général de l'agence peut, après une procédure contradictoire, modifier cette liste.
« La liste des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur mentionnée au premier alinéa du présent article est rendue publique par le directeur général de l'agence sur son site internet. »
II. – Alinéa 21
Remplacer cet alinéa par quatre alinéas ainsi rédigés :
F. – L'article L. 5121-31 est ainsi modifié :
1° Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur pour lesquels une rupture ou un risque de rupture de stock est mis en évidence ou a été déclaré à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé mentionnés à l'article L. 5121-31 font l'objet de plans de gestion des pénuries renforcés. » ;
2° Au troisième alinéa, le mot : « lesquelles » est remplacé par le mot : « lesquels ».
La parole est à Mme la rapporteure.
Cet amendement va dans le même sens. Vous direz qu’il vise à prévoir une contrainte, mais la question opposable est absolument essentielle si nous voulons avancer. Dans son rapport, la commission d’enquête du Sénat sur la pénurie de médicaments fait état d’une aggravation constante des pénuries depuis 2018.
Obliger les entreprises à trouver un repreneur est un premier pas que nous saluons, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons contraindre davantage les entreprises pharmaceutiques et les sanctionner lorsqu’aucun repreneur n’a été trouvé.
L’accès de la population aux médicaments ne peut plus dépendre uniquement des stratégies commerciales des entreprises pharmaceutiques, comme l’a souligné Mme Poumirol, entre autres. L’objectif doit être le bien commun, la santé publique, et non pas seulement le bien-être et les profits de l’industrie pharmaceutique.
Comme vous le savez, dans son rapport, la commission d’enquête sénatoriale sur la pénurie de médicaments souligne que les médicaments principalement touchés par la pénurie sont les médicaments anciens, dits matures, considérés par les entreprises pharmaceutiques comme non rentables. Or l’indisponibilité de ces médicaments peut avoir des conséquences graves pour les patients qui en dépendent et compromettre leur qualité de vie, voire, parfois, leur survie.
C’est pourquoi nous proposons une sanction à l’égard des entreprises qui n’ont pas trouvé de repreneur, à hauteur de 3 % de leur chiffre d’affaires annuel. En sanctionnant les entreprises pharmaceutiques qui retirent un médicament sans avoir trouvé de repreneur, nous mettons en place un mécanisme crucial de dissuasion, pour les inciter à chercher activement des solutions de remplacement et assurer la continuité de l’accès aux traitements nécessaires.
Même avis défavorable, d'autant que vous proposez de limiter cette expérimentation à trois régions, ce qui nous paraît incompatible avec notre souhait de laisser tous les départements qui le souhaitent entrer dans cette expérimentation.
L'amendement n° 778 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés :
– Le premier alinéa de l'article L. 5121-29 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Chaque année, ils publient sur leur site internet la liste des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur qu'ils exploitent. »
– Les modalités d'application du présent article sont définies par décret en Conseil d'État.
La parole est à Mme Anne Souyris.
Il est défavorable, madame la présidente.
La logique de cet article repose sur une obligation de moyens, pas de résultats. La commission a adhéré à cette démarche, car, s’il est possible d’évaluer les efforts d’une entreprise pour trouver un repreneur, sanctionner une entreprise en raison de l’absence sur le marché d’autres entreprises intéressées par la reprise du médicament semble totalement incohérent. On peut critiquer le choix d’une entreprise, mais il est difficile de lui reprocher les décisions de ses concurrents…
Une telle sanction ne serait pas de nature à encourager les efforts. Elle pourrait pénaliser une entreprise pour des activités qui relèvent de ses concurrents, ce qui semble délicat par principe et du point de vue constitutionnel.
Les pénuries de médicaments sont devenues trop fréquentes et le phénomène ne fait que s'amplifier. Le taux de patients confrontés à la pénurie d'un médicament est passé de 29 % à 37 % en un an. Ce PLFSS ne prend pas suffisamment en compte la gravité de ce fléau, qui risque de s'aggraver encore, ce qui menace directement la santé de nos concitoyens.
Dans un souci de transparence et pour mieux anticiper et prévenir les risques de pénurie, cet amendement tend à exiger des titulaires d'autorisation de mise sur le marché de médicaments d'intérêt thérapeutique majeur la publication annuelle d'une liste des médicaments de ce type qu'ils exploitent.
Cette proposition s'appuie sur le rapport de la commission d'enquête sur la pénurie de médicaments, qui préconise de publier la liste des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur. Nous soumettons donc cette proposition au vote, car il est essentiel de mettre fin à cette opacité.
L'amendement n° 139 rectifié ter est retiré.
L'amendement n° 1204, présenté par MM. Ouizille et Jomier, Mmes Poumirol, Canalès et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Après l'article L. 314-8 du code de l'action sociale et des familles, il est inséré un article L. 314- 8-… ainsi rédigé :
« Art. L. 314 -8-…. – I. – Le financement par l'État ou les organismes de sécurité sociale des établissements et services sociaux et médico-sociaux mentionnés à l'article L. 312-1 du présent code est interdit si la rémunération d'un de ses salariés ou de ses associés dépasse un plafond de rémunération correspondant à neuf fois la rémunération moyenne du décile de ses salariés disposant de la rémunération la plus faible.
« II. – Pour les sociétés gérant plusieurs établissements et services sociaux et médico-sociaux, le respect du plafond de rémunération défini au I tient compte de la rémunération de l'ensemble des associés et salariés de la société. »
II. – Le I du présent article entre en vigueur le 1er juillet 2024.
La parole est à Mme Annie Le Houerou.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 778 rectifié ?
Le scandale Orpea a montré comment la course au profit peut conduire non seulement à l'irrespect de la santé physique et mentale des résidents au sein des Ehpad privés à but lucratif, mais aussi à la souffrance des personnels de ces établissements médico-sociaux.
Leur financement reposant en partie sur des financements publics, il est légitime pour la puissance publique de fixer un cahier des charges, non seulement sur la nature des prestations attendues, mais aussi sur le partage de la valeur au sein de ces entreprises, quel que soit leur statut.
Ces règles, qui concerneraient en premier lieu la rémunération du capital et les écarts de salaires, pourraient s'appuyer utilement sur l'agrément Esus _- entreprise solidaire d'utilité sociale - : pas d'écart de salaire au-delà d'un rapport d'un à neuf. C'est précisément l'objet de cet amendement du groupe SER.
Cet amendement vise à prévoir la publication de la liste des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur par les titulaires d'autorisations de mise sur le marché et les entreprises pharmaceutiques qui les exploitent.
Cette préoccupation est louable, mais la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement. Elle appelle ses auteurs à voter son propre amendement, qui répond à cet enjeu en inscrivant dans le texte une recommandation de la commission d'enquête du Sénat.
La commission a en effet prévu la publication de cette liste par l'ANSM, après que celle-ci aura pu solliciter des l'inscription et le retrait de certains médicaments de cette catégorie. La publication par l'ANSM d'une liste revue et corrigée serait plus protectrice qu'une publication sur l'initiative des entreprises.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Vous entendez priver de financement public les établissements dans lesquels la rémunération de certains salariés ou associés dépasse neuf fois la rémunération moyenne au sein de l'établissement.
Certes, améliorer le partage de la valeur dans le secteur du grand âge serait bénéfique pour la reconnaissance de ces personnels et l'attractivité de ces métiers. Toutefois, la commission a estimé que le plafonnement de la rémunération des dirigeants n'était pas la bonne méthode pour le garantir. L'avis est défavorable.
L'amendement n° 300 est déjà satisfait. Le Gouvernement s'en remet donc à la sagesse du Sénat.
De même, il est défavorable sur l'amendement n° 778 rectifié, car une réflexion est en cours sur l'opportunité de faire publier cette liste par l'ANSM. Elle serait ainsi beaucoup plus fiable, car centralisée.
Elle serait ainsi beaucoup plus fiable, car centralisée.
Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 300, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
I. – Après l’alinéa 20
Insérer quatre alinéas ainsi rédigés :
…- L’article L. 5121-30 est ainsi modifié :
1° Au début, sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :
« Les titulaires d’autorisation de mise sur le marché et les entreprises pharmaceutiques exploitant des médicaments déclarent à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé la liste des médicaments qu’ils considèrent être des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur tels que mentionnés à l’article L. 5121-31. Le directeur général de l’agence peut, après une procédure contradictoire, modifier cette liste.
« La liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur mentionnée au premier alinéa du présent article est rendue publique par le directeur général de l’agence sur son site internet. »
II. – Alinéa 21
Remplacer cet alinéa par quatre alinéas ainsi rédigés :
F. – L’article L. 5121-31 est ainsi modifié :
1° Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur pour lesquels une rupture ou un risque de rupture de stock est mis en évidence ou a été déclaré à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé mentionnés à l’article L. 5121-31 font l’objet de plans de gestion des pénuries renforcés. » ;
2° Au troisième alinéa, le mot : « lesquelles » est remplacé par le mot : « lesquels ».
La parole est à Mme la rapporteure.
Je mets aux voix l'amendement n° 300.
Cet amendement tend à renforcer les missions de l’ANSM en matière d’identification des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur et de supervision des plans de gestion des pénuries.
L’amendement n° 778 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés :
…. – Le premier alinéa de l’article L. 5121-29 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Chaque année, ils publient sur leur site internet la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur qu’ils exploitent. »
…. – Les modalités d’application du présent article sont définies par décret en Conseil d’État.
La parole est à Mme Anne Souyris.
En conséquence, l'amendement n° 778 rectifié n'a plus d'objet.
L'amendement n° 1182, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
– Après l'article L. 162-17-4-3 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 162-17-4-... ainsi rédigé :
« Art. L. 162-17-4- – I. – Dans le cadre d'une première demande d'inscription sur une des listes mentionnées au premier alinéa de l'article L. 5123-2 du code de la santé publique ou aux deux premiers alinéas de l'article L. 162-17 du présent code pour un médicament, dont l'amélioration de service médical rendu appréciée par la commission mentionnée à l'article L. 5123-3 dans son avis rendu sur la demande d'inscription est au moins d'un niveau fixé par décret, l'entreprise exploitant le médicament, l'entreprise assurant l'importation parallèle du médicament ou l'entreprise assurant la distribution parallèle du médicament doit garantir l'approvisionnement des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur mentionnés à l'article L. 5111-4 du code de la santé publique déjà inscrits sur les listes précédemment mentionnées qu'elle exploite, importe ou distribue.
« À cette fin, l'entreprise concernée conclut avec le Comité économique des produits de santé une convention dont le modèle est fixé par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.
« II. – En cas de manquement de l'entreprise aux obligations prévues dans la convention mentionnée au I, et après que l'entreprise a été mise en mesure de présenter ses observations, le Comité économique des produits de santé prononce une pénalité financière à l'encontre de cette entreprise. La pénalité est reconductible chaque année, dans les mêmes conditions, en cas de persistance du manquement.
« Le montant de la pénalité est égal à un minimum de 10 % du chiffre d'affaires, hors taxes, réalisé en France par l'entreprise au titre du dernier exercice clos pour le médicament considéré. La pénalité est déterminée en fonction de la gravité du manquement constaté.
« La pénalité est recouvrée par les organismes mentionnés à l'article L. 213-1 du code de la sécurité sociale désignés par le directeur de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale. Les articles L. 137-3 et L. 137-4 du même code sont applicables au recouvrement de la pénalité. Son produit est affecté selon les modalités prévues à l'article L. 162-37 du même code. »
La parole est à Mme Émilienne Poumirol.
Les pénuries de médicaments sont devenues trop fréquentes et le phénomène ne fait que s’amplifier. Le taux de patients confrontés à la pénurie d’un médicament est passé de 29 % à 37 % en un an. Ce PLFSS ne prend pas suffisamment en compte la gravité de ce fléau, qui risque de s’aggraver encore, ce qui menace directement la santé de nos concitoyens.
Dans un souci de transparence et pour mieux anticiper et prévenir les risques de pénurie, cet amendement tend à exiger des titulaires d’autorisation de mise sur le marché de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur la publication annuelle d’une liste des médicaments de ce type qu’ils exploitent.
Cette proposition s’appuie sur le rapport de la commission d’enquête sur la pénurie de médicaments, qui préconise de publier la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Nous soumettons donc cette proposition au vote, car il est essentiel de mettre fin à cette opacité.
Avis défavorable, même si je comprends votre position sur le fond, surtout à la lumière du scandale Orpea.
Cet amendement vise à réintroduire une mesure qui avait été présentée sur proposition de l'assurance maladie dans le PLFSS 2023, mais le texte ayant été adopté après que le Gouvernement a eu recours à l'article 49-3, nous n'avions pas pu en discuter.
Cette mesure a également été reprise dans le rapport dont nous avons parlé à plusieurs reprises depuis hier soir. Je rappelle que la commission d'enquête qui l'a publié était présidée par Sonia de La Provôté, que la rapporteure en était Laurence Cohen, et que son travail avait impliqué de nombreux sénateurs de tous les bords politiques.
Cet amendement tend à contraindre les industriels – encore contraindre, direz-vous – disposant d'un portefeuille mixte à maintenir l'accès aux médicaments d'intérêt thérapeutique majeur qu'ils exploitent lorsqu'ils sollicitent la primo-inscription de nouveaux médicaments sur la liste des médicaments remboursables.
Il s'agit d'un échange équitable. En effet, le prix élevé des nouveaux médicaments incite les entreprises pharmaceutiques à la recherche de profit à se concentrer sur ces produits, au détriment des médicaments matures et moins rentables.
Je vous prie de m'excuser de parler de nouveau de Sanofi. Je rappelle que ses représentants de Sanofi, que nous avons auditionnés, nous ont clairement dit qu'ils avaient abandonné la recherche dans l'industrie chimique, jugée peu rentable, au profit des thérapies géniques, beaucoup plus intéressantes – raison pour laquelle ils ont licencié 400 personnes tout en distribuant plusieurs milliards d'euros de dividendes en 2021.
Cette orientation des entreprises crée des ruptures dans la couverture des besoins médicaux et entraîne des surcoûts importants pour l'assurance maladie, qui doit alors importer des solutions alternatives pour remplacer les médicaments abandonnés par ces entreprises.
Dans le contexte de graves tensions d'approvisionnement pour certains médicaments d'intérêt thérapeutique majeur, il nous semble inconcevable de priver nos concitoyens de médicaments simplement pour servir la logique du profit des grandes entreprises pharmaceutiques. Il convient donc de protéger l'accès à ces médicaments d'intérêt thérapeutique majeur.
Cet amendement vise à prévoir la publication de la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur par les titulaires d’autorisations de mise sur le marché et les entreprises pharmaceutiques qui les exploitent.
Cette préoccupation est louable, mais la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement. Elle appelle ses auteurs à voter son propre amendement, qui répond à cet enjeu en inscrivant dans le texte une recommandation de la commission d’enquête du Sénat.
La commission a en effet prévu la publication de cette liste par l’ANSM, après que celle-ci aura pu solliciter l’inscription et le retrait de certains médicaments de cette catégorie. La publication par l’ANSM d’une liste revue et corrigée serait plus protectrice qu’une publication sur l’initiative des entreprises.
Il est défavorable, madame la présidente.
Cet amendement vise à contraindre une entreprise souhaitant inscrire un nouveau médicament sur la liste des médicaments remboursables à garantir l'approvisionnement des médicaments déjà exploités. L'article L. 5121-29 du code de la santé publique prévoit déjà que les entreprises « assurent un approvisionnement approprié et continu du marché national de manière à couvrir les besoins des patients en France ».
Il est difficile d'imaginer que les entreprises se satisfassent des ruptures d'approvisionnement. Cette nouvelle obligation de garantir l'approvisionnement crée une contrainte supplémentaire, qui n'aura pas d'effet concret. Elle risquerait de pénaliser les entreprises qui, malgré leurs efforts, peuvent parfois être dans l'incapacité de garantir les approvisionnements. Je tiens à rappeler que, pour certains médicaments, le principe actif provient de pays éloignés, ce qui peut poser des difficultés d'approvisionnement.
Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée. Déjà, les salaires sont fixés par la négociation collective et le contrat, et non pas par l'État. Par ailleurs, votre amendement est contraire à la liberté constitutionnelle d'entreprendre, qui s'applique aux rémunérations et aux distributions de bénéfices.
L’amendement n° 300 est déjà satisfait. Le Gouvernement s’en remet donc à la sagesse du Sénat.
Il est défavorable à l’amendement n° 778 rectifié, car une réflexion est en cours sur l’opportunité de faire publier cette liste par l’ANSM. Elle serait ainsi beaucoup plus fiable, car centralisée.
Je mets aux voix l'amendement n° 1182.
L ’ amendement est adopté.
En conséquence, l’amendement n° 778 rectifié n’a plus d’objet.
L’amendement n° 1182, présenté par Mme Poumirol, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
…. – Après l’article L. 162-17-4-3 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 162-17-4-… ainsi rédigé :
« Art. L. 162 -17 -4 - … . – I. – Dans le cadre d’une première demande d’inscription sur une des listes mentionnées au premier alinéa de l’article L. 5123-2 du code de la santé publique ou aux deux premiers alinéas de l’article L. 162-17 du présent code pour un médicament, dont l’amélioration de service médical rendu appréciée par la commission mentionnée à l’article L. 5123-3 dans son avis rendu sur la demande d’inscription est au moins d’un niveau fixé par décret, l’entreprise exploitant le médicament, l’entreprise assurant l’importation parallèle du médicament ou l’entreprise assurant la distribution parallèle du médicament doit garantir l’approvisionnement des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur mentionnés à l’article L. 5111-4 du code de la santé publique déjà inscrits sur les listes précédemment mentionnées qu’elle exploite, importe ou distribue.
« À cette fin, l’entreprise concernée conclut avec le Comité économique des produits de santé une convention dont le modèle est fixé par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.
« II. – En cas de manquement de l’entreprise aux obligations prévues dans la convention mentionnée au I, et après que l’entreprise a été mise en mesure de présenter ses observations, le Comité économique des produits de santé prononce une pénalité financière à l’encontre de cette entreprise. La pénalité est reconductible chaque année, dans les mêmes conditions, en cas de persistance du manquement.
« Le montant de la pénalité est égal à un minimum de 10 % du chiffre d’affaires, hors taxes, réalisé en France par l’entreprise au titre du dernier exercice clos pour le médicament considéré. La pénalité est déterminée en fonction de la gravité du manquement constaté.
« La pénalité est recouvrée par les organismes mentionnés à l’article L. 213-1 du code de la sécurité sociale désignés par le directeur de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale. Les articles L. 137-3 et L. 137-4 du même code sont applicables au recouvrement de la pénalité. Son produit est affecté selon les modalités prévues à l’article L. 162-37 du même code. »
La parole est à Mme Émilienne Poumirol.
Je mets aux voix l'amendement n° 1204.
Cet amendement vise à réintroduire une mesure qui avait été présentée sur proposition de l’assurance maladie dans le PLFSS 2023, mais le texte ayant été adopté après que le Gouvernement a eu recours à l’article 49-3, nous n’avions pas pu en discuter.
Cette mesure a également été reprise dans le rapport dont nous avons parlé à plusieurs reprises depuis hier soir. Je rappelle que la commission d’enquête qui l’a publié était présidée par Sonia de La Provôté, que la rapporteure en était Laurence Cohen, et que son travail avait impliqué de nombreux sénateurs de tous les bords politiques.
Cet amendement tend à contraindre les industriels – encore contraindre, direz-vous – disposant d’un portefeuille mixte à maintenir l’accès aux médicaments d’intérêt thérapeutique majeur qu’ils exploitent lorsqu’ils sollicitent la primo-inscription de nouveaux médicaments sur la liste des médicaments remboursables.
Il s’agit d’un échange équitable. En effet, le prix élevé des nouveaux médicaments incite les entreprises pharmaceutiques à la recherche de profit à se concentrer sur ces produits, au détriment des médicaments matures et moins rentables.
Je vous prie de m’excuser de parler de nouveau de Sanofi. Je rappelle que les représentants de ce groupe, que nous avons auditionnés, nous ont clairement dit qu’ils avaient abandonné la recherche dans l’industrie chimique, jugée peu rentable, au profit des thérapies géniques, beaucoup plus intéressantes – raison pour laquelle ils ont licencié 400 personnes tout en distribuant plusieurs milliards d’euros de dividendes en 2021.
Cette orientation des entreprises crée des ruptures dans la couverture des besoins médicaux et entraîne des surcoûts importants pour l’assurance maladie, qui doit alors importer des solutions de remplacement des médicaments abandonnés par ces entreprises.
Dans le contexte de graves tensions d’approvisionnement pour certains médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, il nous semble inconcevable de priver nos concitoyens de médicaments simplement pour servir la logique du profit des grandes entreprises pharmaceutiques. Il convient donc de protéger l’accès à ces médicaments d’intérêt thérapeutique majeur.
Je suis saisie de trois amendements identiques.
L'amendement n° 479 rectifié est présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet et Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet et Guérini, Mme Guillotin, MM. Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.
L'amendement n° 584 rectifié est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, M. Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et M. H. Leroy.
L'amendement n° 628 rectifié ter est présenté par M. Canévet, Mme N. Goulet, MM. Delcros, Longeot, Kern, Duffourg et Courtial, Mme Havet et MM. S. Demilly, Henno et Bleunven.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le 1° de l'article L. 223-8 du code de la sécurité sociale est complété par une phrase ainsi rédigée : « Dans ce cadre, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie garantit une équité de financement quels que soient les statuts juridiques de ces établissements ou services ».
La parole est à Mme Véronique Guillotin.
Il est défavorable, madame la présidente.
Cet amendement vise à contraindre une entreprise souhaitant inscrire un nouveau médicament sur la liste des médicaments remboursables à garantir l’approvisionnement des médicaments déjà exploités. L’article L. 5121-29 du code de la santé publique prévoit déjà que les entreprises « assurent un approvisionnement approprié et continu du marché national de manière à couvrir les besoins des patients en France ».
Il est difficile d’imaginer que les entreprises se satisfassent des ruptures d’approvisionnement. Cette nouvelle obligation de garantir l’approvisionnement crée une contrainte supplémentaire, qui n’aura pas d’effet concret. Elle risquerait de pénaliser les entreprises qui, malgré leurs efforts, peuvent parfois être dans l’incapacité de garantir les approvisionnements. Je tiens à rappeler que, pour certains médicaments, le principe actif provient de pays éloignés, ce qui peut poser des difficultés d’approvisionnement.
L'idée est toujours de permettre une équité de traitement entre le secteur privé à but non lucratif, quasi exclusivement associatif, et le secteur public.
Les infirmières bénéficient dorénavant de cette équité pour le travail de nuit. Nous souhaiterions qu'il en soit de même pour la prime « grand âge ».
L'amendement n° 777 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l'article 36
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – L'article L. 162-17 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° À la deuxième phrase du premier alinéa, les mots : « La demande d'inscription » sont remplacés par les mots : « L'inscription » ;
2° Après le troisième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« L'inscription initiale ou le renouvellement de l'inscription sur les listes mentionnées aux premier et deuxième alinéas peuvent être subordonnés au recueil et à la transmission d'informations relatives aux patients traités, au contexte de la prescription, aux indications dans lesquelles le médicament est prescrit et aux résultats ou effets de ces traitements ou peuvent être subordonnés au financement par l'exploitant d'essais cliniques ou de recherches visant au recueil de telles informations. »
II. – Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er juillet 2025, un rapport évaluant la mise en œuvre des dispositions prévues au quatrième alinéa de l'article L. 162-17 du code de la sécurité sociale, dans sa rédaction résultant de la présente loi.
La parole est à Mme Anne Souyris.
La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l'amendement n° 584 rectifié.
C'est l'histoire de l'un des dix médicaments les plus prescrits et vendus en France. Plus de 25 millions de plaquettes en ont été prescrites en 2021, sans compter celles qui sont délivrées sans ordonnance. Il est souvent prescrit pour soulager les menstruations douloureuses. Cette pilule rose, qui soulage la douleur, est le bien connu Spasfon.
Cependant, nous manquons de données probantes et de qualité sur l'efficacité de cette molécule, comme le montre Juliette Ferry-Danini, dans son essai Pilules roses : De l'ignorance en médecine. Ce livre en dit long sur notre système de santé, en particulier sur les biais dans la réalisation et la publication des études liées aux spécialités pharmaceutiques lorsqu'elles sont menées par les laboratoires qui les commercialisent.
Les études ou essais cliniques susceptibles d'être défavorables au développement commercial ou au remboursement des spécialités pharmaceutiques ne sont pas publiés, voire sont interrompus ou pas même engagés.
Malgré des données scientifiques insuffisantes, le Spasfon a été massivement prescrit aux femmes, grâce à un manque flagrant de réactivité des autorités sanitaires et des médecins.
En somme, la gestion du Spasfon témoigne du sexisme passif dont les femmes sont victimes dans le domaine médical. §Cela vous fait peut-être sourire, mais c'est une réalité ! Le cas du Spasfon illustre également le manque total de transparence de l'industrie pharmaceutique sur les essais cliniques des médicaments qu'elle produit.
Afin de corriger ce défaut, cet amendement vise à subordonner l'inscription d'un médicament sur la liste des médicaments remboursables à la réalisation d'essais cliniques, et non plus seulement à la recevabilité de la demande d'inscription. La réalisation d'essais cliniques doit devenir une condition essentielle de l'inscription des médicaments sur cette liste.
Effectivement, il subsiste des différences de traitement entre le secteur public et le secteur privé non lucratif.
Les revalorisations salariales du Ségur de la santé, certes bienvenues, ont notamment mis au jour un certain nombre de disparités, y compris au sein d'un même établissement. Ainsi, dans une maison d'accueil spécialisée, les moniteurs, les éducateurs ne bénéficient pas des 183 euros par mois.
Il en est de même pour la prime « grand âge », pour laquelle l'iniquité de traitement se traduit sur plusieurs plans : au niveau de la temporalité, avec un effet rétroactif au 1er janvier 2020 pour les agents du secteur public et seulement au 1er juin 2021 pour les salariés des établissements et services membres de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) ; au niveau du montant, qui est de 118 euros mensuels brut pour un temps plein dans le secteur public, alors qu'il est seulement de 70 euros pour les salariés des établissements et services de la Fehap. Il était initialement prévu de porter le montant à 118 euros pour tous, mais cela n'a jamais été fait.
Les iniquités de traitement risquent d'intensifier la crise d'attractivité des métiers et les tensions en ressources humaines que connaît aujourd'hui le secteur privé non lucratif, entraînant ainsi une fuite des professionnels vers le secteur public, plus rémunérateur. Pour les aides-soignantes, on constate ainsi une perte de revenus de 4 500 euros par an pour une ancienneté de cinq ans, et de 7 000 euros par an en fin de carrière. Pour les infirmières, ce sont 2 300 euros par an avec dix ans d'ancienneté et 5 000 euros par an après vingt ans.
L'objet de cet amendement est de créer une obligation d'équité de traitement entre les statuts juridiques qui s'imposera à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) dans les mécanismes d'allocation des ressources.
Je mets aux voix l’amendement n° 1182.
La parole est à M. Olivier Henno, pour présenter l'amendement n° 628 rectifié ter.
Il est défavorable, madame la présidente.
En exigeant la réalisation d'essais cliniques au stade de l'inscription sur la liste des médicaments remboursables et non, comme le prévoit le droit existant, au moment de la demande, cet amendement est moins sécurisant, puisqu'il autorise des demandes sans fondement scientifique.
L'amendement tend par ailleurs à prévoir que l'inscription sur la liste des médicaments remboursables est conditionnée à une évaluation du médicament et au suivi de son efficacité. Le cœur de la procédure d'inscription est justement de préciser les indications et les conditions d'utilisation du médicament, quand le taux de remboursement est fixé au regard de l'évaluation de l'efficacité du produit par la Haute Autorité de santé (HAS).
Je mets aux voix l'amendement n° 777 rectifié.
Après l’article 36
L’amendement n° 777 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l’article 36
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – L’article L. 162-17 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° À la deuxième phrase du premier alinéa, les mots : « La demande d’inscription » sont remplacés par les mots : « L’inscription » ;
2° Après le troisième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« L’inscription initiale ou le renouvellement de l’inscription sur les listes mentionnées aux premier et deuxième alinéas peuvent être subordonnés au recueil et à la transmission d’informations relatives aux patients traités, au contexte de la prescription, aux indications dans lesquelles le médicament est prescrit et aux résultats ou effets de ces traitements ou peuvent être subordonnés au financement par l’exploitant d’essais cliniques ou de recherches visant au recueil de telles informations. »
II. – Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er juillet 2025, un rapport évaluant la mise en œuvre des dispositions prévues au quatrième alinéa de l’article L. 162-17 du code de la sécurité sociale, dans sa rédaction résultant de la présente loi.
La parole est à Mme Anne Souyris.
Vous proposez de créer une obligation d'équité de traitement entre les statuts juridiques des établissements ou services médico-sociaux dans les mécanismes d'allocation des ressources de la CNSA.
L'équité dans la répartition des crédits alloués aux établissements est un principe fondamental, et ce à tous les échelons de l'action publique. C'est d'ailleurs l'une des missions de la CNSA. Ce principe oriente également la délégation de crédits opérée par les ARS et les conseils départementaux, qui intègre déjà les particularités propres à chaque secteur juridique, public ou privé.
La compensation des revalorisations du Ségur a par exemple été calculée en prenant en compte les dispositifs d'allégement de charges, différents d'un secteur à un autre. De façon générale, la tarification des établissements et services médico-sociaux tient compte des mesures catégorielles de la fonction publique ou des évolutions salariales parfois différentes liées aux conventions collectives pour le secteur privé à but non lucratif.
Je suis défavorable à ces trois amendements identiques.
C’est l’histoire de l’un des dix médicaments les plus prescrits et vendus en France. Plus de 25 millions de plaquettes en ont été prescrites en 2021, sans compter celles qui sont délivrées sans ordonnance. Il est souvent prescrit pour soulager les menstruations douloureuses. Cette pilule rose, qui soulage la douleur, est le célèbre Spasfon.
Cependant, nous manquons de données probantes et de qualité sur l’efficacité de cette molécule, comme le montre Juliette Ferry-Danini, dans son essai Pilules roses : De l ’ ignorance en médecine. Ce livre en dit long sur notre système de santé, en particulier sur les biais dans la réalisation et la publication des études liées aux spécialités pharmaceutiques lorsqu’elles sont menées par les laboratoires qui les commercialisent.
Les études ou essais cliniques susceptibles d’être défavorables au développement commercial ou au remboursement des spécialités pharmaceutiques ne sont pas publiés, voire sont interrompus ou pas même engagés.
Malgré des données scientifiques insuffisantes, le Spasfon a été massivement prescrit aux femmes, grâce à un manque flagrant de réactivité des autorités sanitaires et des médecins.
En somme, la gestion du Spasfon témoigne du sexisme passif dont les femmes sont victimes dans le domaine médical. §Cela vous fait peut-être sourire, mais c’est une réalité ! Le cas du Spasfon illustre également le manque total de transparence de l’industrie pharmaceutique sur les essais cliniques des médicaments qu’elle produit.
Afin de corriger ce défaut, cet amendement vise à subordonner l’inscription d’un médicament sur la liste des médicaments remboursables à la réalisation d’essais cliniques, et non plus seulement à la recevabilité de la demande d’inscription. La réalisation d’essais cliniques doit devenir une condition essentielle de l’inscription des médicaments sur cette liste.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 479 rectifié, 584 rectifié et 628 rectifié ter.
Je suis saisie de deux amendements identiques.
L'amendement n° 561 rectifié est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, M. Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Lévrier, Delcros et H. Leroy.
L'amendement n° 783 rectifié est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 3, dernière phrase
Rédiger ainsi cette phrase :
Cet arrêté limite en outre le champ d'utilisation des médicaments aux indications thérapeutiques retenues dans le cadre de l'expérimentation prévue par l'article 43 de la loi n° 2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la sécurité sociale pour 2020.
La parole est à M. Daniel Chasseing.
Il est défavorable, madame la présidente.
En exigeant la réalisation d’essais cliniques au stade de l’inscription sur la liste des médicaments remboursables et non, comme le prévoit le droit existant, au moment de la demande, cet amendement est moins sécurisant, puisqu’il autorise des demandes sans fondement scientifique.
L’amendement tend par ailleurs à prévoir que l’inscription sur la liste des médicaments remboursables est conditionnée à une évaluation du médicament et au suivi de son efficacité. Le cœur de la procédure d’inscription est justement de préciser les indications et les conditions d’utilisation du médicament, quand le taux de remboursement est fixé au regard de l’évaluation de l’efficacité du produit par la Haute Autorité de santé (HAS).
L'amendement n° 1077 rectifié, présenté par Mmes Micouleau et Richer, MM. Burgoa et Belin, Mmes Aeschlimann, Belrhiti et Bonfanti-Dossat, MM. Bonhomme, Bouchet, Brisson, Chatillon et Cuypers, Mmes Di Folco, Drexler et Gosselin, M. Gremillet, Mme Josende, MM. Khalifé, Klinger et H. Leroy, Mmes Lopez, Malet, M. Mercier et Muller-Bronn, MM. Panunzi et Perrin, Mme Petrus et MM. Rietmann, Sido, Sol, Somon et Tabarot, est ainsi libellé :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Les financements publics des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes par les agences régionales de santé ne peuvent être utilisés que pour ce qui a été prévu. Ils doivent être totalement transparents et accessibles par tous les citoyens qui en feraient la demande. Les ARS sont tenues d'en contrôler l'usage et les trop-perçus, ainsi que les deniers mal utilisés, doivent être reversés.
II. – Un décret détermine les procédures mises en place pour permettre un suivi sur plusieurs années et les décisions tarifaires devront contenir toutes les informations nécessaires pour qu'un citoyen puisse en apprécier la pertinence. Des sanctions seront mises en place pour prendre en compte les déclarations non conformes ou l'utilisation non prévue des fonds publics.
La parole est à Mme Marie-Pierre Richer.
Cet amendement concerne le cannabis thérapeutique. Il existe en France un laboratoire qui confectionne les médicaments qui en sont tirés. Le produit de base est entièrement importé d'Australie. Nous attendons les résultats de l'expérimentation : le cannabis thérapeutique sera-t-il adopté ?
Cet amendement a en tous cas pour objet de préciser la marge de manœuvre du Gouvernement dans la détermination de la liste des maladies pour lesquelles le cannabis pourrait dorénavant être prescrit. Il tend à prévoir que l'arrêté qui fixera la liste des indications thérapeutiques se borne à reprendre celles qui ont été évaluées à l'occasion de l'expérimentation décidée dans le cadre de la loi de financement de sécurité sociale pour 2019.
Ces cinq indications sont les douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles, certaines formes d'épilepsie sévères et pharmacorésistantes, certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements, des situations palliatives et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou d'autres pathologies du système nerveux central.
Il est parfois très difficile d'obtenir de la part des ARS le montant des dotations qu'elles versent aux Ehpad. Les décisions tarifaires portant fixation du forfait global de soins, souvent difficilement accessibles, ne permettent pas d'apprécier la pertinence et l'intérêt du financement. Le nombre moyen de résidents d'un Ehpad sur l'année écoulée est nécessaire pour déterminer le montant du forfait global de soins ; pourtant, il ne figure pas dans ces décisions tarifaires.
Il apparaît donc nécessaire de mettre en place des procédures de suivi. Tel est l'objet du présent amendement de ma collègue Brigitte Micouleau.
La parole est à Mme Anne Souyris, pour présenter l'amendement n° 783 rectifié.
Les utilisateurs de cannabis thérapeutique ne doivent plus être stigmatisés pour leur consommation. Ils font face à des maladies douloureuses, souvent sans solution antidouleur efficace, et ne devraient pas être contraints à utiliser une solution illégale sans contrôle par leur professionnel de santé.
Ce PLFSS ouvre la voie pour mettre fin à cette double peine en poursuivant concrètement l'expérimentation du cannabis médical prévue par la loi de financement de la sécurité sociale de 2019.
Cet amendement vise à préciser la marge de manœuvre du Gouvernement dans l'établissement de la liste des maladies pour lesquelles le cannabis pourrait désormais être prescrit. Nous proposons que l'arrêté établissant cette liste reprenne les indications thérapeutiques évaluées lors de l'expérimentation de 2019, à savoir les cinq indications suivantes : douleurs neuropathiques réfractaires aux traitements existants, certaines formes d'épilepsie, certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements, les soins palliatifs et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou d'autres pathologies du système nerveux central.
Néanmoins, nous soutenons la généralisation du cannabis médical pour d'autres applications amorcée dès à présent par ce PLFSS. Le suivi médical de l'utilisation du cannabis thérapeutique permettra de mettre en place une réelle politique de réduction des risques d'addiction des patients au cannabis médical.
Je mets aux voix l’amendement n° 777 rectifié.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 a déjà renforcé, à la suite du scandale Orpea, les exigences de transparence et de régulation financière des Ehpad. Elle a aussi prévu des modalités de récupération des financements publics détournés de leur fin. Elle a enfin élargi les compétences de contrôle des autorités administratives.
Cet amendement est donc satisfait par le droit en vigueur, ma chère collègue. Je vous invite par conséquent à le retirer ; à défaut, l'avis de la commission sera défavorable.
Il est défavorable, car ces deux amendements visent à restreindre les indications thérapeutiques des médicaments à base de cannabis à celles qui ont été prévues dans le cadre de l'expérimentation.
L'ANSM a mis en place un comité scientifique temporaire chargé de suivre cette expérimentation et de proposer d'éventuels ajustements de ses modalités. Ce comité évalue, notamment en se basant sur les données relatives aux patients suivis, les indications thérapeutiques autorisées à ce jour. Il participe également à l'analyse globale de l'expérimentation préalable au rapport qui doit être remis au Gouvernement avant la fin l'expérimentation. Ne mettons donc pas la charrue avant les bœufs. La limitation des indications thérapeutiques au champ de l'expérimentation n'est pas souhaitable avant de disposer de ce rapport.
Cette fois, c'est le Gouvernement qui supprime une demande de rapport. Je souhaite la réintroduire, car nous devons lire ce rapport avant de statuer sur la généralisation de l'expérimentation.
Article 36 bis
Effectivement, les contrôles ont été renforcés, notamment depuis le scandale Orpea. Dès lors, comme votre commission, je considère que votre amendement est satisfait ; le Gouvernement en demande donc le retrait.
I. – Le code de la santé publique est ainsi modifié :
1° Le 4° de l’article L. 5121-1 est ainsi rétabli :
« 4° Médicament à base de cannabis, tout médicament dont la substance active est composée d’une préparation à base de cannabis sativa L. dont un extrait, fabriqué selon les bonnes pratiques de fabrication prévues à l’article L. 5121-5 ou selon tout référentiel équivalent reconnu au niveau international par des établissements mentionnés à l’article L. 5124-1, et répondant aux spécifications fixées par un arrêté du ministre chargé de la santé pris sur proposition du directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Ces spécifications portent notamment sur les caractéristiques, la composition et la forme pharmaceutique du médicament. Cet arrêté limite en outre le champ d’utilisation des médicaments à base de cannabis à certaines indications thérapeutiques ou situations cliniques pour lesquelles l’efficacité et le profil de sécurité sont présumés favorables sur la base des données disponibles.
« Ces médicaments font l’objet d’une autorisation d’utilisation pour une période temporaire, délivrée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé dans le champ mentionné au premier alinéa du présent 4°, dans les conditions fixées à l’article L. 5121-15. Ces médicaments sont prescrits dans le respect de cette autorisation en vue de répondre aux besoins spéciaux d’un patient déterminé, en l’absence d’une spécialité pharmaceutique disponible et adaptée, y compris du fait de l’absence de commercialisation effective, disposant dans l’indication thérapeutique considérée d’une autorisation de mise sur le marché, de l’une des autorisations ou d’un cadre de prescription compassionnelle mentionnés aux articles L. 5121-9-1, L. 5121-12 et L. 5121-12-1, d’une autorisation d’importation parallèle ou d’une autorisation d’importation délivrée à un établissement pharmaceutique dans le cadre d’une rupture de stock d’un médicament ; »
2° Au premier alinéa de l’article L. 5121-8-1, les mots : « l’autorisation prévue à l’article L. 5121-8 » sont remplacés par les mots : « l’une des autorisations prévues aux articles L. 5121-8 ou L. 5121-15 » ;
3° Après l’article L. 5121-14-2, il est inséré un article L. 5121-14-2-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 5121 -14 -2 -1. – I. – Sans préjudice des décisions de modification, de suspension ou de retrait de l’autorisation mentionnée à l’article L. 5121-15, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé peut, dans l’intérêt de la santé publique, retirer du marché les médicaments à base de cannabis définis au 4° de l’article L. 5121-1, dans des conditions déterminées par décret en Conseil d’État, notamment pour l’un des motifs suivants :
« 1° Le médicament n’a pas la composition qualitative et quantitative déclarée ;
« 2° Les contrôles sur le médicament ou sur les composants et les produits intermédiaires de la fabrication n’ont pas été effectués ou une autre exigence ou obligation relative à l’octroi de l’autorisation de fabrication n’a pas été respectée.
« II. – L’agence peut limiter le retrait du marché aux seuls lots de fabrication le nécessitant.
« Pour un médicament qui a été retiré du marché, l’agence peut, dans des circonstances exceptionnelles et pour une période transitoire, autoriser la délivrance du médicament à des patients qui sont déjà traités avec lui, dans des conditions déterminées par décret en Conseil d’État.
« III. – La décision prévue au I du présent article est rendue publique sans délai, aux frais du titulaire de l’autorisation, par tous moyens permettant une large diffusion auprès du grand public et des professionnels et des établissements de santé. Le refus de prendre cette décision est également rendu public, dans les mêmes conditions, aux frais de l’agence. » ;
4° L’article L. 5121-14-3 est ainsi modifié :
a) Le premier alinéa est ainsi modifié :
– les mots : « une spécialité pharmaceutique » sont remplacés par les mots : « un médicament » ;
– les mots : « cette dernière » sont remplacés par les mots : « ce dernier » ;
– les mots : « la spécialité soit prescrite » sont remplacés par les mots : « le médicament soit prescrit » ;
– sont ajoutés les mots : « ou de son autorisation mentionnée à l’article L. 5121-15 » ;
b) Au second alinéa, les mots : « cette spécialité » sont remplacés par les mots : « ce médicament » ;
5° L’article L. 5121-15 est ainsi rétabli :
« Art. L. 5121 -15. – Les médicaments à base de cannabis mentionnés au 4° de l’article L. 5121-1 font l’objet d’une autorisation d’utilisation pour une période temporaire par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
« L’autorisation est délivrée pour une durée de cinq ans. Elle est ensuite renouvelable par périodes quinquennales. Elle est assortie de l’obligation de mise en place par le titulaire de l’autorisation d’un recueil des données de suivi des patients traités, dont les modalités sont fixées par décision du directeur général de l’agence. Le financement de ce recueil est à la charge du titulaire. Les données recueillies font l’objet d’une synthèse annuelle transmise à l’agence par le titulaire.
« L’autorisation peut être assortie de conditions appropriées, notamment l’obligation de réaliser des études de sécurité ou d’efficacité post-autorisation.
« L’autorisation ne peut être délivrée qu’à un demandeur établi dans un État membre de l’Union européenne ou partie à l’accord sur l’Espace économique européen.
« L’autorisation est refusée lorsqu’il apparaît que l’indication sollicitée ne figure pas dans l’arrêté mentionné au 4° de l’article L. 5121-1, que l’évaluation des effets thérapeutiques présumés du médicament au regard des risques pour la santé du patient ou la santé publique liés à sa qualité ou à sa sécurité n’est pas considérée comme favorable ou que le médicament n’a pas la composition qualitative et quantitative déclarée.
« L’autorisation est également refusée lorsque la documentation et les renseignements fournis ne sont pas conformes au dossier qui doit être présenté à l’appui de la demande.
« L’autorisation est suspendue, retirée ou modifiée notamment pour l’un des motifs suivants :
« 1° Le médicament est nocif ;
« 2° Le rapport entre les bénéfices et les risques n’est pas présumé favorable ;
« 3° Le médicament n’a pas la composition qualitative et quantitative déclarée ;
« 4° Le titulaire de l’autorisation temporaire ne respecte pas les obligations qui lui sont imposées en application des articles L. 5121-8-1 et L. 5121-24.
« La suspension, le retrait ou la modification de l’autorisation temporaire sont rendus publics sans délai, aux frais du titulaire ou du demandeur de l’autorisation, par tous moyens permettant une large diffusion auprès du grand public et des professionnels et établissements de santé. » ;
6° L’article L. 5121-16 est ainsi rétabli :
« Art. L. 5121 -16. – Les mesures prises par le titulaire de l’autorisation temporaire mentionnée à l’article L. 5121-15 pour diffuser aux professionnels de santé toute information relative à cette autorisation ne doivent pas constituer une publicité au sens de l’article L. 5122-1.
« Ces mesures sont conformes aux conditions fixées par décision du directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. » ;
7° L’article L. 5121-20 est complété par un 20° ainsi rédigé :
« 20° Les modalités de présentation des demandes tendant à obtenir l’autorisation temporaire mentionnée à l’article L. 5121-15 relative aux médicaments mentionnés au 4° de l’article L. 5121-1, le contenu du dossier présenté à l’appui de ces demandes, les conditions dans lesquelles interviennent les décisions accordant, refusant, modifiant, renouvelant, suspendant, supprimant ou retirant ces autorisations et, après la délivrance de l’autorisation, les modalités de son actualisation ainsi que les règles applicables en cas de changement du titulaire de l’autorisation. » ;
8° À l’article L. 5124-5, après la référence : « L. 5121-8 », sont insérés les mots : « ou à l’autorisation temporaire mentionnée à l’article L. 5121-15 » ;
9° L’avant-dernière phrase du premier alinéa de l’article L. 5124-6 est complétée par les mots : « ou à l’article L. 5121-15 » ;
10° Le deuxième alinéa de l’article L. 5124-13 est ainsi modifié :
a) À la première phrase, après la référence : « L. 5121-1 », sont insérés les mots : « ou l’autorisation prévue à l’article L. 5121-15 » ;
b) À la seconde phrase, les mots : « à l’article L. 1123-8 » sont remplacés par les mots : « aux articles L. 1123-8, L. 1124-1, L. 1125-1 et L. 1126-1 » ;
11° L’article L. 5421-6-3 est ainsi rétabli :
« Art. L. 5421 -6 -3. – I. – Le fait de fabriquer, de commercialiser, de réaliser l’activité de courtage ou de distribuer à titre gratuit ou onéreux, en gros ou en détail, un médicament défini au 4° de l’article L. 5121-1 sans avoir obtenu l’autorisation mentionnée au même article L. 5121-1 est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.
« II. – Est puni des mêmes peines le fait de réaliser, de faire réaliser, de diffuser ou de faire diffuser une publicité sur un médicament à base de cannabis défini au 4° de l’article L. 5121-1 au public ou de diffuser ou de faire diffuser une information aux professionnels de santé sans respecter le cadre fixé par la décision du directeur général de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé prévue à l’article L. 5121-16.
« III. – Les peines prévues aux I et II du présent article sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 € d’amende lorsque les délits prévus aux mêmes I et II :
« 1° Sont de nature à entraîner un risque grave pour la santé de l’homme ;
« 2° Ont été commis en bande organisée ;
« 3° Ont été commis sur un réseau de télécommunication à destination d’un public non déterminé ;
« 4° Ont été commis par des établissements pharmaceutiques autorisés conformément à l’article L. 5124-3, par des courtiers déclarés conformément à l’article L. 5124-20, par des pharmaciens d’officine titulaires de la licence mentionnée à l’article L. 5125-4 ou par des pharmacies à usage intérieur mentionnés à l’article L. 5126-5. » ;
12° À la première phrase du 5° de l’article L. 5421-8, après le mot : « marché », sont insérés les mots : « ou de l’autorisation temporaire mentionnée à l’article L. 5121-15 » ;
13° L’article L. 5422-18 est complété par un 10° ainsi rédigé :
« 10° Toute diffusion d’une information relative à l’autorisation temporaire mentionnée à l’article L. 5121-15 au public ou toute diffusion de l’information aux professionnels de santé sans respecter le cadre fixé par la décision du directeur général de l’agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé prévue à l’article L. 5121-16. »
II. – Après l’article L. 162-17-2-3 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 162-17-2-4 ainsi rédigé :
« Art. L. 162 -17 -2 -4. – Les règles de prise en charge par l’assurance maladie des médicaments à base de cannabis mentionnés au 4° de l’article L. 5121-1 du code de la santé publique et autorisés en application de l’article L. 5121-15 du même code sont définies par décret en Conseil d’État.
« Ce décret précise notamment la procédure et les modalités d’évaluation ou de réévaluation de ces médicaments, en particulier les indications médicales à évaluer, par la commission mentionnée à l’article L. 5123-3 dudit code ainsi que les conditions dans lesquelles ces médicaments peuvent, le cas échéant, être pris en charge par l’assurance maladie.
« L’éventuelle prise en charge ou le remboursement des médicaments à base de cannabis mentionnés au 4° de l’article L. 5121-1 du même code et autorisés en application de l’article L. 5121-15 du même code est établie par un arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.
« Cet arrêté fixe le prix auquel le fabricant vend ces médicaments à base de cannabis aux officines ou aux établissements de santé. Ce prix est fonction des caractéristiques, de la composition, et de la forme pharmaceutique de ces médicaments à base de cannabis. Ce prix est déterminé en fonction des prix ou des tarifs européens présentant une taille totale de marché comparable déterminés par décret. Ce prix ne peut être supérieur aux prix fixés pour une spécialité comparable ou à même visée thérapeutique en application du L. 162-16-4 du présent code. »
III. – L’article 43 de la loi n° 2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la sécurité sociale pour 2020 est ainsi modifié :
1° Au I, les mots : « pour une durée de trois ans » sont remplacés par les mots : « jusqu’à ce qu’un médicament soit autorisé dans les conditions prévues à l’article L. 5121-15 du code de la santé publique et disponible et au plus tard jusqu’au 31 décembre 2024 » ;
2° Le II est ainsi modifié :
a) À la seconde phrase, les mots : « les conditions de prise en charge, » sont supprimés ;
b) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « À compter du 26 mars 2024 et jusqu’à ce qu’un médicament soit autorisé conformément à l’article L. 5121-15 du même code et disponible et au plus tard jusqu’au 31 décembre 2024, par dérogation à l’article L. 162-16-5 du code de la sécurité sociale, les modalités de prise en charge par l’assurance maladie de ces médicaments sont fixées par arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale selon les modalités définies au dernier alinéa de l’article L. 162-17-2-4 du code de la sécurité sociale. » ;
3° Le III est abrogé.
Madame Richer, l'amendement n° 1077 rectifié est-il maintenu ?
Ces amendements visent à limiter l'utilisation des médicaments à base de cannabis aux indications thérapeutiques retenues dans l'expérimentation en cours. Mais le texte prévoit déjà de limiter le champ d'utilisation aux indications thérapeutiques et situations cliniques pour lesquelles les données relatives aux bénéfices et aux risques sont disponibles et l'effet présumé favorable, ce qui est le cas, justement, des indications thérapeutiques retenues dans le cadre de l'expérimentation.
En somme, ces amendements sont satisfaits. Le Gouvernement en demande donc le retrait ; à défaut, l'avis sera défavorable.
Je suis saisie de deux amendements identiques.
L’amendement n° 561 rectifié est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, M. Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Lévrier, Delcros et H. Leroy.
L’amendement n° 783 rectifié est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 3, dernière phrase
Rédiger ainsi cette phrase :
Cet arrêté limite en outre le champ d’utilisation des médicaments aux indications thérapeutiques retenues dans le cadre de l’expérimentation prévue par l’article 43 de la loi n° 2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la sécurité sociale pour 2020.
La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° 561 rectifié.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 561 rectifié et 783 rectifié.
Cet amendement concerne le cannabis thérapeutique. Il existe en France un laboratoire qui confectionne les médicaments qui en sont tirés. Le produit de base est entièrement importé d’Australie. Nous attendons les résultats de l’expérimentation : le cannabis thérapeutique sera-t-il adopté ?
Cet amendement a en tous cas pour objet de préciser la marge de manœuvre du Gouvernement dans la détermination de la liste des maladies pour lesquelles le cannabis pourrait dorénavant être prescrit. Il tend à prévoir que l’arrêté qui fixera la liste des indications thérapeutiques se borne à reprendre celles qui ont été évaluées à l’occasion de l’expérimentation décidée dans le cadre de la loi de financement de sécurité sociale pour 2019.
Ces cinq indications sont les douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles, certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements, des situations palliatives et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou d’autres pathologies du système nerveux central.
L'amendement n° 1077 rectifié est retiré.
Je suis saisie de quatre amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
Les deux premiers amendements sont identiques.
L'amendement n° 706 rectifié est présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.
L'amendement n° 1240 rectifié est présenté par M. Montaugé, Mme Canalès, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou et Gillé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur l'application de l'article 48 de la loi n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 de financement de la sécurité sociale pour 2021, de l'article 42 de la loi n° 2021-1754 du 23 décembre 2021 de financement de la sécurité sociale pour 2022 et de l'article 62 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023.
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l'amendement n° 706 rectifié.
La parole est à Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 783 rectifié.
Cet amendement est issu de propositions formulées par Nexem, une des organisations professionnelles représentant les employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif.
Nous souhaitons, au travers de cet amendement, pouvoir disposer d'un rapport identifiant le différentiel entre les besoins des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) en matière de revalorisations salariales découlant du Ségur de la santé, d'une part, et les financements réels alloués par les autorités de tarification, d'autre part. Ce rapport exposerait également des pistes pour rétablir les conditions d'un versement effectif de la rémunération des personnels concernés et pour assurer, plus largement et durablement, l'attractivité de tous ces métiers.
En effet, en 2022, certaines professions du soin et des secteurs social et médico-social étaient éligibles aux mesures de revalorisation prises dans le cadre du Ségur de la santé et des accords dits Laforcade. Or nombre d'établissements et services sociaux et médico-sociaux ont annoncé n'avoir pas reçu de leur autorité de tarification et de contrôle les crédits correspondants.
Il conviendra par ailleurs – nous en ferons la demande au travers d'un autre amendement – de demander que les primes Ségur profitent également, enfin, à la branche de l'aide à domicile, car en être privée suscite une distorsion d'attractivité à son détriment.
L'amendement n° 562 rectifié, présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, M. Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy, est ainsi libellé :
Alinéa 21
Après le mot :
utilisation
insérer les mots :
pour une période de cinq ans renouvelable, délivrée
La parole est à M. Daniel Chasseing.
Les utilisateurs de cannabis thérapeutique ne doivent plus être stigmatisés pour leur consommation. Ils font face à des maladies douloureuses, souvent sans solution antidouleur efficace, et ne devraient pas être contraints d’utiliser une solution illégale sans contrôle par leur professionnel de santé.
Ce PLFSS ouvre la voie pour mettre fin à cette double peine en poursuivant concrètement l’expérimentation du cannabis médical prévue par la loi de financement de la sécurité sociale de 2019.
Cet amendement vise à préciser la marge de manœuvre du Gouvernement dans l’établissement de la liste des maladies pour lesquelles le cannabis pourrait désormais être prescrit. Nous proposons que l’arrêté établissant cette liste reprenne les indications thérapeutiques évaluées lors de l’expérimentation de 2019, à savoir les cinq indications suivantes : douleurs neuropathiques réfractaires aux traitements existants, certaines formes d’épilepsie, certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements, les soins palliatifs et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou d’autres pathologies du système nerveux central.
Néanmoins, nous soutenons la généralisation du cannabis médical pour d’autres applications amorcée dès à présent par ce PLFSS. Le suivi médical de l’utilisation du cannabis thérapeutique permettra de mettre en place une réelle politique de réduction des risques d’addiction des patients au cannabis médical.
La parole est à Mme Corinne Féret, pour présenter l'amendement n° 1240 rectifié.
Cet amendement vise à simplifier la rédaction de l'alinéa qui précise l'article L.5121-15 du code de santé publique.
Dans sa version actuelle, l'alinéa 21 de l'article 36 bis établit que les médicaments à base de cannabis font l'objet d'une autorisation d'utilisation temporaire ; l'alinéa 22 précise que cette autorisation est délivrée pour cinq ans.
Le présent amendement vise à proposer une rédaction qui intègre la première phrase de l'alinéa 22.
Au travers de cet amendement, nous voulons insister sur une situation que nous jugeons injuste.
En 2022, certains professionnels des domaines sanitaire, social et médico-social étaient éligibles aux mesures de revalorisation du Ségur de la santé et des accords Laforcade. Cependant, de nombreux établissements et services sociaux et médico-sociaux ont signalé ne pas avoir reçu les crédits correspondants de leurs autorités de tarification et de contrôle. Les professionnels de ces établissements participent pourtant pleinement à une mission d'intérêt général essentielle dans un contexte de vieillissement de la population.
Le rapport que nous demandons au travers de cet amendement devrait permettre d'identifier le fossé entre les besoins des ESSMS en matière de revalorisation salariale liée au Ségur de la santé, d'une part, et les financements effectivement alloués par les autorités de tarification, de l'autre. Y figureraient également des recommandations pour établir une revalorisation effective des rémunérations du personnel concerné, ainsi que pour améliorer durablement l'attractivité des métiers dans les secteurs sanitaire, social et médico-social.
Il est défavorable, car ces deux amendements visent à restreindre les indications thérapeutiques des médicaments à base de cannabis à celles qui ont été prévues dans le cadre de l’expérimentation.
L’ANSM a mis en place un comité scientifique temporaire chargé de suivre cette expérimentation et de proposer d’éventuels ajustements de ses modalités. Ce comité évalue, notamment en se fondant sur les données relatives aux patients suivis, les indications thérapeutiques autorisées à ce jour. Il participe également à l’analyse globale de l’expérimentation préalable au rapport qui doit être remis au Gouvernement avant la fin l’expérimentation.
Ne mettons donc pas la charrue avant les bœufs. La limitation des indications thérapeutiques au champ de l’expérimentation n’est pas souhaitable avant de disposer de ce rapport.
Cette fois, c’est le Gouvernement qui supprime une demande de rapport. Je souhaite la réintroduire, car nous devons lire ce rapport avant de statuer sur la généralisation de l’expérimentation.
Les deux amendements suivants sont également identiques.
L'amendement n° 145 rectifié quater est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus, M. Sol et Mme Aeschlimann.
L'amendement n° 1066 rectifié ter est présenté par MM. Montaugé, Bouad, P. Joly, Redon-Sarrazy et Bourgi, Mme Blatrix Contat, M. M. Weber, Mme Espagnac, MM. Fichet, Mérillou et Lurel, Mmes Monier et G. Jourda, M. Ouizille, Mme Harribey, M. Pla, Mme Bonnefoy, MM. Tissot et Gillé, Mme Conway-Mouret, MM. Cozic, Kerrouche et Jeansannetas et Mmes Conconne et Féret.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport d'évaluation de la mise en œuvre de l'article 62 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023.
Ce rapport détaille le nombre d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes présentant un déficit à la fin de l'année 2023, ainsi que le nombre d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes en cessation des paiements. Le rapport présente des pistes d'amélioration de la situation de ces Ehpad en difficulté.
La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l'amendement n° 145 rectifié quater.
Ces amendements visent à limiter l’utilisation des médicaments à base de cannabis aux indications thérapeutiques retenues dans l’expérimentation en cours. Mais le texte prévoit déjà de limiter le champ d’utilisation aux indications thérapeutiques et situations cliniques pour lesquelles les données relatives aux bénéfices et aux risques sont disponibles et l’effet présumé favorable, ce qui est le cas, justement, des indications thérapeutiques retenues dans le cadre de l’expérimentation.
En somme, ces amendements sont satisfaits. Le Gouvernement en demande donc le retrait ; à défaut, l’avis sera défavorable.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 561 rectifié et 783 rectifié.
L'amendement n° 145 rectifié quater est retiré.
La parole est à Mme Corinne Féret, pour présenter l'amendement n° 1066 rectifié ter.
Les amendements ne sont pas adoptés.
Nous souhaitons, une nouvelle fois, alerter le Gouvernement sur la situation financière dramatique des Ehpad publics. Confrontés à l'inflation et à l'augmentation de leurs charges, de plus en plus d'Ehpad publics se retrouvent en situation déficitaire : ils étaient 42 % en 2019, 80 % en 2022. Les circonstances sont donc plus critiques que jamais.
Au-delà de l'enjeu financier, nous faisons face à un défi de société. Nos aînés méritent de vivre dans la dignité. Les Ehpad publics jouent un rôle central à cet égard, en offrant des soins de qualité qui demeurent les plus accessibles possible. Préserver ce système serait le témoignage du juste respect que nous devons à nos aînés. Le rôle de l'État est justement d'assurer des conditions de vie décentes au plus grand nombre d'entre eux. Or, sans financement supplémentaire, les Ehpad publics ne pourront plus garantir le service et la qualité de soins qu'ils offrent actuellement. Nous risquons un effondrement du système.
Par cet amendement, nous demandons donc la remise d'un rapport sur le financement des Ehpad public, rapport nécessaire pour éclairer sur la situation en cours et proposer des solutions viables. Des recommandations concrètes pour améliorer ce financement devront également y figurer.
L'amendement n° 562 rectifié est retiré.
L'amendement n° 784 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéa 22, troisième à dernière phrases
Supprimer ces phrases.
La parole est à Mme Anne Souyris.
L’amendement n° 562 rectifié, présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, M. Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy, est ainsi libellé :
Alinéa 21
Après le mot :
utilisation
insérer les mots :
pour une période de cinq ans renouvelable, délivrée
La parole est à M. Daniel Chasseing.
La légalisation du cannabis à des fins médicales est nécessaire pour encadrer et contrôler sa distribution.
Cet article introduit une obligation supplémentaire visant à exiger de chaque laboratoire fournissant du cannabis médical la mise en place d'un système de collecte de données pour suivre les patients traités. Si une telle collecte est nécessaire, elle devrait être établie par voie réglementaire, et ne doit pas être confiée aux sociétés privées.
La gestion des données de santé est un sujet d'actualité, particulièrement importante pour des maladies parfois très graves, impliquant des informations hautement confidentielles.
Par cet amendement, supprimons l'obligation de mise en place par le détenteur de l'autorisation du recueil des données de suivi des patients traités et garantissons le respect de la vie privée, du secret médical et des données de santé.
Cet amendement vise à simplifier la rédaction de l’alinéa qui précise l’article L.5121-15 du code de santé publique.
Dans sa version actuelle, l’alinéa 21 de l’article 36 bis établit que les médicaments à base de cannabis font l’objet d’une autorisation d’utilisation temporaire ; l’alinéa 22 précise que cette autorisation est délivrée pour cinq ans.
Le présent amendement vise à proposer une rédaction qui intègre la première phrase de l’alinéa 22.
Même si ces amendements ont des objets différents, ils ont en commun d'être des demandes de rapport au Gouvernement. Or, mes chers collègues, vous le savez très bien, les rapports sont rarement remis et on sait le sort qui leur est réservé par la suite. La commission reste fidèle à sa ligne : avis défavorables sur toutes les demandes de rapport.
Il est défavorable, madame la présidente.
Le suivi via un recueil de données des patients traités, à la charge de l'exploitant, contribuera à la surveillance des médicaments à base de cannabis qui ne bénéficieront pas, dans le dispositif proposé, d'une autorisation de mise sur le marché. Ce suivi semble utile dans la mesure où les données collectées seront partagées avec l'ANSM.
Le recueil devra impérativement respecter les règles en matière de protection des données, notamment le règlement général sur la protection des données (RGPD), qui encadrent la collecte et la conservation des données à caractère personnel, et exigent le consentement préalable de la personne concernée.
La mise en place de dispositifs de suivi sécurise le développement de nouveaux médicaments et, surtout, ne limite pas l'exercice par l'ANSM de ses compétences propres en matière de pharmacovigilance.
Ces amendements visent à demander des rapports sur l'application du Ségur de la santé dans les établissements sociaux et médico-sociaux, ainsi que sur la mise en œuvre des dispositifs de compensation.
J'invite leurs auteurs à les retirer, dans la mesure où un rapport de ce type est déjà prévu par l'article 83 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023. Je tiens à vous rassurer : ce rapport arrive, il sera publié à la fin de l'année 2023.
Par ailleurs, la question des revalorisations salariales continue de faire l'objet d'un suivi attentif des services du ministère des solidarités, en lien avec les services territoriaux et les acteurs du secteur, pour veiller à ce que les engagements pris vis-à-vis des professionnels de la santé et du secteur médico-social puissent être honorés.
Un travail d'analyse des états réalisés des recettes et des dépenses pour 2022 des établissements et services médico-sociaux, mené cet été en lien avec la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, permettra de compléter les données existantes.
Vos amendements sont donc déjà satisfaits. C'est pourquoi j'en demande le retrait ; à défaut, l'avis du Gouvernement sera défavorable.
Je mets aux voix l'amendement n° 784 rectifié.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 706 rectifié et 1240 rectifié.
L’amendement n° 562 rectifié est retiré.
L’amendement n° 784 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéa 22, troisième à dernière phrases
Supprimer ces phrases.
La parole est à Mme Anne Souyris.
Je suis saisie de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 786, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéas 33 à 35
Supprimer ces alinéas.
La parole est à Mme Anne Souyris.
La légalisation sur le cannabis à des fins médicales est nécessaire pour encadrer et contrôler sa distribution.
Cet article introduit une obligation supplémentaire visant à exiger de chaque laboratoire fournissant du cannabis médical la mise en place d’un système de collecte de données pour suivre les patients traités. Si une telle collecte est nécessaire, elle doit être établie par voie réglementaire et ne pas être confiée aux sociétés privées.
La gestion des données de santé est une question d’actualité, particulièrement importante pour des maladies parfois très graves, impliquant des informations hautement confidentielles.
Par cet amendement, supprimons l’obligation de mise en place par le détenteur de l’autorisation du recueil des données de suivi des patients traités et garantissons le respect de la vie privée, du secret médical et des données de santé.
Je mets aux voix l'amendement n° 1066 rectifié ter.
L'utilisation du cannabis thérapeutique doit être accompagnée d'une formation des professionnels de santé. Cette formation doit rester encadrée par le cadre législatif du régime général des médicaments et ne doit pas faire l'objet d'une politique d'information plus stricte, afin de convaincre les professionnels de se former à cette question et d'intégrer le programme national de cannabis à visée médicale.
Le cannabis thérapeutique doit relever du régime général. Cet amendement vise à supprimer les restrictions quant à l'information des professionnels de santé.
L'amendement n° 785, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéas 34 et 35
Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :
« Art. L. 5121 -16. – Les mesures prises par le titulaire de l'autorisation temporaire mentionnée à l'article L. 5121-15 pour diffuser toute information relative à cette autorisation aux professionnels de santé sont conformes aux conditions fixées par décision du directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. » ;
La parole est à Mme Anne Souyris.
Il est défavorable, madame la présidente.
Le suivi via un recueil de données des patients traités, à la charge de l’exploitant, contribuera à la surveillance des médicaments à base de cannabis qui ne bénéficieront pas, dans le dispositif proposé, d’une autorisation de mise sur le marché. Ce suivi semble utile dans la mesure où les données collectées seront partagées avec l’ANSM.
Le recueil devra impérativement respecter les règles en matière de protection des données, notamment le règlement général sur la protection des données (RGPD), qui encadrent la collecte et la conservation des données à caractère personnel et exigent le consentement préalable de la personne concernée.
La mise en place de dispositifs de suivi sécurise le développement de nouveaux médicaments et, surtout, ne limite pas l’exercice par l’ANSM de ses compétences propres en matière de pharmacovigilance.
L'amendement n° 707 rectifié, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur le coût de l'uniformisation et de l'extension des dispositifs « Ségur » et « Laforcade » à toutes les fonctions publiques exerçant au sein d'établissements et de services sociaux et médico-sociaux ainsi qu'aux accords collectifs de transposition de ce dispositif dans le secteur privé.
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.
Les rapports successifs réalisés par le Gouvernement, le rapport d'étape présenté par le Parlement en octobre 2022 et les documents fournis en 2023 montrent l'importance cruciale de la mobilisation des professionnels de santé dans l'expérimentation du cannabis thérapeutique.
Les enjeux sont doubles : il s'agit non seulement de permettre à un plus grand nombre de professionnels de se former sur le cannabis thérapeutique, mais aussi de contrôler et de limiter l'influence des entreprises du cannabis thérapeutique sur les professionnels.
Il est donc souhaitable que cette responsabilité revienne à l'ANSM, qui décidera de la marge de manœuvre des sociétés privées.
Le présent amendement vise à obtenir du Gouvernement la remise d'un rapport sur les voies et moyens d'uniformiser, enfin, et d'étendre les dispositifs « Ségur » et « Laforcade » à toutes les fonctions publiques exerçant au sein d'établissements et de services sociaux et médico-sociaux, ainsi que de les transposer à la branche de l'aide à domicile (BAD) du secteur privé non lucratif.
Pour cette dernière, l'avenant 43, après des années d'attente de son agrément, a certes conduit à une augmentation moyenne de 15 % des rémunérations. Cette augmentation a permis de rattraper le décalage de rémunérations qui existait entre les professionnels exerçant au sein des services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad), des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) et des services polyvalents d'aide et de soins à domicile (Spasad) relevant de la BAD, d'une part, et ceux qui exercent au sein d'établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes, d'autre part, avant que ceux-ci ne soient éligibles au dispositif du Ségur de la santé.
Toutefois, comme les premiers ont été exclus du Ségur, sous prétexte de l'agrément de leur accord conventionnel de branche – je serais tentée de dire que cet accord n'avait pourtant rien à voir –, qui ne faisait que rattraper le retard cumulé – il arrivait que les minima soient inférieurs au Smic pour plusieurs années, quelquefois jusqu'à dix-sept années d'ancienneté ! –, l'attractivité de leurs métiers s'est de nouveau trouvée dégradée, ce qui a fini de tarir les recrutements et a même conduit à des transferts de personnel depuis la branche de l'aide à domicile – bonjour le virage domiciliaire ! – vers les Ehpad.
Le décalage de rémunération est important : 176 euros par mois pour une aide-soignante à l'embauche. Le Ségur de la santé a constitué une avancée sensible, mais ces trous dans la raquette et l'absence d'une mise à plat visant à en assurer la cohérence ont – c'est un comble ! – exacerbé la mise en concurrence des secteurs.
Il est défavorable, madame la présidente.
Les règles en matière d'information et de communication des laboratoires auprès des professionnels de santé sont déjà bien établies, et depuis longtemps, afin d'éviter certaines dérives.
Bien sûr, une question de déontologie se pose. La formation des professionnels de santé, sur ce sujet comme sur l'ensemble des médicaments, est faite non par les laboratoires, mais par des organismes de formation habilités.
Il est temps de disposer d'une étude sur ces manques et leurs effets. Je vous le dis, chers collègues allergiques aux rapports, il y a urgence absolue à le faire ! Je vous invite donc à voter pour ce rapport très important et à suivre ensuite qu'il soit bien remis : que le ministère ne rende pas les rapports que la loi lui impose ne doit pas nous empêcher de lui en demander !
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Même avis que Mme la rapporteure : défavorable sur les deux amendements.
Nous ne voulons ni la suppression ni l'assouplissement de ces dispositions, qui sont plus que nécessaires, notamment pour sécuriser le parcours de soins et éviter les dérives.
Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 786, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéas 33 à 35
Supprimer ces alinéas.
La parole est à Mme Anne Souyris.
Je mets aux voix l'amendement n° 786.
L’utilisation du cannabis thérapeutique doit être accompagnée d’une formation des professionnels de santé. Cette formation doit rester encadrée par le cadre législatif du régime général des médicaments et ne doit pas faire l’objet d’une politique d’information plus stricte, afin de convaincre les professionnels de se former à cette question et d’intégrer le programme national de cannabis à visée médicale.
Le cannabis thérapeutique doit relever du régime général. Cet amendement vise à supprimer les restrictions quant à l’information des professionnels de santé.
L’amendement n° 785, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Alinéas 34 et 35
Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :
« Art. L. 5121 -16. – Les mesures prises par le titulaire de l’autorisation temporaire mentionnée à l’article L. 5121-15 pour diffuser toute information relative à cette autorisation aux professionnels de santé sont conformes aux conditions fixées par décision du directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. » ;
La parole est à Mme Anne Souyris.
Je mets aux voix l'amendement n° 785.
Les rapports successifs réalisés par le Gouvernement, le rapport d’étape présenté par le Parlement en octobre 2022 et les documents fournis en 2023 montrent l’importance de la mobilisation des professionnels de santé dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique.
Les enjeux sont doubles : il s’agit non seulement de permettre à un plus grand nombre de professionnels de se former sur le cannabis thérapeutique, mais aussi de contrôler et de limiter l’influence des entreprises du cannabis thérapeutique sur les professionnels.
Il est donc souhaitable que cette responsabilité revienne à l’ANSM, qui décidera de la marge de manœuvre des sociétés privées.
L'amendement n° 301, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Alinéa 64
Rédiger ainsi cet alinéa :
3° Au III, les mots : « Dans un délai de six mois avant le terme de l'expérimentation » sont remplacés par les mots : « Au plus tard le 30 juin 2024 ».
La parole est à Mme la rapporteure.
Il est défavorable, madame la présidente.
Les règles en matière d’information et de communication des laboratoires auprès des professionnels de santé sont déjà bien établies, et depuis longtemps, afin d’éviter certaines dérives.
Bien sûr, une question de déontologie se pose. La formation des professionnels de santé, sur ce sujet comme sur l’ensemble des médicaments, est faite non par les laboratoires, mais par des organismes de formation habilités.
Madame la sénatrice, vous proposez que soit remis un rapport sur le coût d'une extension du Ségur au personnel des services d'aide et d'accompagnement à domicile du secteur privé non lucratif, ainsi que sur une uniformisation des dispositifs de compensation.
Sachez d'abord que deux rapports sur des thèmes connexes seront prochainement remis au Parlement, en application de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 : le premier sur l'application de l'article 47 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021, qui met notamment en œuvre le dispositif de compensation de l'avenant 43 à la convention collective de la branche de l'aide à domicile ; le second dressant un bilan des professionnels éligibles au Ségur et formulant des pistes pour améliorer l'attractivité de ces métiers – nous savons que c'est un véritable sujet.
Par ailleurs, il convient de rappeler que l'avenant 43 a permis une revalorisation moyenne de 15 % des rémunérations, soit un gain moyen équivalent à celui qui découle du Ségur. Les partenaires sociaux ont fait le choix d'un système de revalorisation fondé sur les compétences. Le cumul que vous proposez de l'avenant 43 et du Ségur n'est donc pas nécessaire.
Pour toutes ces raisons, l'avis du Gouvernement est défavorable.
Même avis que Mme la rapporteure : défavorable sur les deux amendements.
Nous ne voulons ni la suppression ni l’assouplissement de ces dispositions, qui sont plus que nécessaires, notamment pour sécuriser le parcours de soins et éviter les dérives.
Je ne voterai pas forcément cette demande de rapport, mais je voudrais quand même que Mme le ministre écoute ce qui se passe dans la vraie vie !
Je veux parler des financements apportés par la CNSA aux maisons d'accueil spécialisées. Comme je l'ai rappelé précédemment, les moniteurs et éducateurs de ces maisons, ainsi que les employés de la cuisine et du secrétariat, n'ont pas bénéficié des 183 euros de revalorisation salariale du Ségur, contrairement aux employés des Ehpad, et ce alors même que c'est souvent une même association qui gère une maison d'accueil spécialisée et un Ehpad. Voilà un exemple de distorsion !
Pour ce qui concerne, plus généralement, la différence de traitement entre secteur public et secteur privé à but non lucratif, on constate, dans le salaire annuel des aides-soignantes, une différence de 4 500 euros pour une ancienneté de vingt ans, qui atteint 7 000 euros en fin de carrière ; pour les infirmières, ces différences sont de 2 300, puis de 5 000 euros.
Je voudrais quand même, madame la ministre, que vous soyez consciente de ces situations, afin, si vous le pouvez, d'y remédier.
Madame la rapporteure, vous proposez de maintenir la remise au Parlement d'un rapport sur l'évaluation de l'expérimentation du cannabis médical, avant le 30 juin 2024.
Je tiens à vous rassurer, madame la rapporteure, un rapport d'évaluation vous sera bien transmis dans les prochains jours – le ministre de la santé vous précisera la date exacte. Cet amendement étant satisfait, le Gouvernement en demande le retrait ; à défaut, il émettra un avis défavorable.
Madame la rapporteure, l'amendement n° 301 est-il maintenu ?
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Madame la ministre, je ne pense pas que vous êtes intellectuellement malhonnête ; je vais donc vous expliquer une partie du problème de l'avenant 43 et des primes Ségur.
L'avenant 43 est un accord de branche. On constatait qu'il y avait des aides à domicile qui restaient dix ou douze au Smic, sans que leur ancienneté leur serve à quoi que ce soit ; l'avenant a visé à y remédier, en mettant tout simplement fin à des années de gel de la valeur du point. Mais vous avez tellement tardé – six ans ! – à agréer cet accord que, lorsque vous l'avez finalement fait, le premier coefficient, pour une aide à domicile sans ancienneté, aboutissait à une valeur déjà inférieure au Smic ; il fallait que cette aide-soignante attende la deuxième année pour que son salaire dépasse le Smic. L'augmentation de 15 % que vous saluez est une augmentation moyenne, qui a surtout profité au personnel qualifié et à forte ancienneté.
Or, tandis qu'une aide-soignante à domicile sans ancienneté demeure payée au Smic, sa collègue travaillant en Ehpad, outre ce salaire, perçoit encore la prime du Ségur, soit 183 euros mensuels. Allez poser la question dans les Saad : vous verrez combien il y a de démissions pour aller travailler dans les Ehpad voisins !
Dès lors, mélanger le Ségur et l'avenant 43 me semble relever soit de la mauvaise foi soit, je veux croire, d'une incompréhension.
La prime que vous avez accordée aux employés des Ehpad au titre du Ségur a recréé un différentiel et l'attractivité du secteur domiciliaire s'en est trouvée de nouveau structurellement dégradée. Sous couvert d'augmenter l'attractivité des emplois dans les Ehpad – nous y sommes favorables, il convient d'ailleurs de continuer l'effort –, on a déstabilisé le secteur de l'aide à domicile et transféré une partie de la pénurie d'un secteur à l'autre.
Je le répète si vous avez du mal à le comprendre, madame la ministre : vous avez tant tardé à agréer l'avenant 43 qu'une personne qui débute dans l'aide à domicile ne touche toujours que le Smic, alors que la prime Ségur permet à tous les employés des Ehpad de dépasser ce niveau de rémunération. Soyons honnêtes !
Je mets aux voix l'amendement n° 301.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je mets aux voix l'amendement n° 707 rectifié.
L’amendement n° 301, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Alinéa 64
Rédiger ainsi cet alinéa :
3° Au III, les mots : « Dans un délai de six mois avant le terme de l’expérimentation » sont remplacés par les mots : « Au plus tard le 30 juin 2024 ».
La parole est à Mme la rapporteure.
L'amendement n° 302, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
...° Le III est complété par une phrase ainsi rédigée : « Au plus tard le 30 septembre 2024, la Haute Autorité de santé rend un avis sur les modalités de prise en charge par l'assurance maladie des médicaments à base de cannabis en fonction des indications thérapeutiques autorisées, au regard des résultats de l'expérimentation. »
La parole est à Mme la rapporteure.
Cet amendement vise à rétablir la demande de remise d’un rapport au Parlement, à laquelle je me suis précédemment déclarée favorable – pour une fois !- sur l’expérimentation relative au cannabis médical.
L'amendement n° 536 rectifié ter, présenté par MM. Sautarel, Bruyen, Paccaud, Bonhomme, Tabarot, Chaize, D. Laurent et Khalifé, Mme Joseph, MM. Duplomb et J.M. Boyer, Mme Bellurot, MM. Panunzi, Anglars, Houpert, Chatillon, Bouchet, J.P. Vogel et Pellevat, Mme Borchio Fontimp, M. Belin, Mmes Dumont, Demas et Imbert, MM. Paul, Cadec et Gremillet, Mmes Aeschlimann et Josende, M. Mandelli, Mmes Belrhiti et Ventalon, M. Darnaud, Mmes Bonfanti-Dossat et Lopez et MM. Bouloux, Cuypers, Sido, Klinger, Rapin et H. Leroy, est ainsi libellé :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le Gouvernement remet un rapport au Parlement dans les six mois qui suivent la publication de la présente loi sur les pistes envisagées afin d'aider le secteur des aides à domicile, en envisageant notamment un changement du modèle de tarification et de solvabilisation.
La parole est à Mme Corinne Imbert.
Nous venons de rétablir la remise d'un rapport du Gouvernement au Parlement sur le bilan de l'expérimentation relative à l'usage du cannabis médical.
Le présent amendement vise à compléter cette demande en demandant un avis de la HAS sur les modalités de remboursement par l'assurance maladie des médicaments à base de cannabis.
Madame la rapporteure, vous proposez de maintenir la remise au Parlement d’un rapport sur l’évaluation de l’expérimentation du cannabis médical, avant le 30 juin 2024. Je tiens à vous rassurer, un rapport d’évaluation vous sera bien transmis dans les prochains jours – le ministre de la santé vous précisera la date exacte.
Cet amendement étant satisfait, le Gouvernement en demande le retrait ; à défaut, il émettra un avis défavorable.
Cet amendement a pour objet de demander un avis de la HAS sur les modalités de prise en charge des médicaments à base de cannabis médical, au plus tard le 30 septembre 2024, en complément de la remise d'un rapport d'évaluation, demande sur laquelle je viens d'émettre un avis défavorable, une telle évaluation étant déjà en cours.
L'article 36 bis prévoit déjà la possibilité pour le Gouvernement de saisir la HAS en vue d'une éventuelle prise en charge de ces médicaments par la collectivité. Une telle saisine sera articulée avec le travail d'expertise en cours à l'échelon européen.
Par ailleurs, j'ai déjà émis un avis défavorable sur l'amendement précédent visant à prévoir la remise par le Gouvernement d'un rapport d'évaluation supplémentaire. Trop de demandes de rapports tuent les rapports !
Pour toutes ces raisons, j'émets également un avis défavorable sur le présent amendement.
Je mets aux voix l'amendement n° 302.
L ’ amendement est adopté.
L’amendement n° 302, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
…° Le III est complété par une phrase ainsi rédigée : « Au plus tard le 30 septembre 2024, la Haute Autorité de santé rend un avis sur les modalités de prise en charge par l’assurance maladie des médicaments à base de cannabis en fonction des indications thérapeutiques autorisées, au regard des résultats de l’expérimentation. »
La parole est à Mme la rapporteure.
Je mets aux voix l'amendement n° 536 rectifié ter.
Nous venons de rétablir la remise d’un rapport par le Gouvernement au Parlement sur le bilan de l’expérimentation relative à l’usage du cannabis médical.
Le présent amendement vise à compléter cette demande en demandant un avis de la HAS sur les modalités de remboursement par l’assurance maladie des médicaments à base de cannabis.
L'amendement n° 1314 rectifié, présenté par Mmes M. Vogel, Souyris et Poncet Monge et M. G. Blanc, est ainsi libellé :
Après l'article 36 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 160-4 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Un décret en Conseil d'État, pris après avis du Conseil économique, social et environnemental et de l'Assemblée des Français de l'étranger ou, dans l'intervalle de ses sessions, de son bureau, précise les conditions dans lesquelles les anciens assurés qui ont cessé de bénéficier de la prise en charge de leurs frais de santé au titre de l'article L. 160-1 puisqu'elles ont cessé de remplir les conditions mentionnées au deuxième alinéa de l'article L. 111-1 recouvrent le bénéfice de la prise en charge de leurs frais de santé dans les meilleurs délais à leur retour sur le territoire. »
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.
L'amendement n° 708 rectifié, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :
Après l'article 37
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans un délai d'un an à partir de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur l'état de la réforme des services d'aide et de soin à domicile en application de l'article 68 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023. Ce rapport évalue également la mise en place du stationnement gratuit pour les aides à domicile, les aides-soignants et les infirmiers intervenant à domicile.
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.
Cet amendement, déposé sur l'initiative de Mélanie Vogel, vise à améliorer la continuité de la prise en charge des frais de santé des personnes qui viennent se réinstaller en France après avoir vécu à l'étranger.
En l'état actuel du droit, cette continuité n'est pas garantie, puisque le bénéfice de l'assurance maladie est conditionné à la résidence « stable et régulière » en France.
D'une part, cette condition a pour conséquence que les personnes qui déménagent à l'étranger perdent, sauf cas particulier, leur couverture par l'assurance maladie ; d'autre part, la condition d'un séjour « stable et régulier » a pour conséquence qu'une personne qui revient en France après avoir vécu à l'étranger ne peut pas immédiatement bénéficier de la prise en charge de ses frais de santé.
Dans les faits, cette condition entraîne une discontinuité de la prise en charge des frais de santé des personnes revenant de l'étranger. Ce délai de carence les expose à des risques sanitaires et financiers importants.
Pour y remédier, il convient de garantir immédiatement à toute personne qui revient de l'étranger le bénéfice d'une prise en charge de ses frais de santé.
Plusieurs amendements – nous en examinerons un sur la retraite ultérieurement – concernent la protection sociale des personnes qui résident à l'étranger et qui reviennent en France. Il serait peut-être utile, madame la ministre, de les regrouper et d'avoir une réflexion globale à ce sujet.
Cet amendement a pour objet de demander un avis de la HAS sur les modalités de prise en charge des médicaments à base de cannabis médical, au plus tard le 30 septembre 2024, en complément de la remise d’un rapport d’évaluation, demande sur laquelle je viens d’émettre un avis défavorable, une telle évaluation étant déjà en cours.
L’article 36 bis prévoit déjà la possibilité pour le Gouvernement de saisir la HAS en vue d’une éventuelle prise en charge de ces médicaments par la collectivité. Une telle saisine sera articulée avec le travail d’expertise en cours à l’échelon européen.
Par ailleurs, j’ai déjà émis un avis défavorable sur l’amendement précédent visant à prévoir la remise par le Gouvernement d’un rapport d’évaluation supplémentaire. Trop de demandes de rapports tuent les rapports !
Pour toutes ces raisons, j’émets également un avis défavorable sur le présent amendement.
En défendant cet amendement, nous exprimons le souhait que les aides-soignantes, les aides à domicile et les infirmiers bénéficient des dispositions accordées par les communes aux autres professionnels de santé en matière de stationnement.
Alors que les médecins bénéficient souvent de mesures de tolérance en la matière quand ils sont appelés à exercer leur activité professionnelle au domicile de leurs patients, les aides à domicile, les aides-soignantes et les infirmiers sont rarement mis sur un pied d'égalité avec eux. En particulier, ils ne bénéficient pas des mêmes forfaits de stationnement, ce qui augmente pour eux le coût de celui-ci et le risque de verbalisation.
L'activité d'aide et de soins à domicile se développe, du fait du vieillissement de la population, de la politique de réduction des séjours hospitaliers et, bien sûr, du virage domiciliaire.
J'ai mené une petite enquête, qui m'a appris que certaines villes accordaient des forfaits de stationnement aux infirmiers, mais pas aux aides-soignantes ni aux aides à domicile. On le sait, en France il y a une hiérarchie : d'abord le sanitaire ; ensuite, éventuellement, le médico-social ; enfin, rarement, le social.
Il convient de rétablir l'égalité entre les professionnels médicaux, médico-sociaux et sociaux en mettant en place, dans l'idéal, un stationnement gratuit pour ces professionnels, mais a minima des conditions équivalentes, quel que soit le professionnel concerné.
Je mets aux voix l’amendement n° 302.
Madame la sénatrice, votre amendement vise à supprimer le délai de carence de trois mois, afin de permettre aux Français qui résident à l'étranger de bénéficier de la prise en charge des frais de santé en cas de maladie ou de maternité dès leur retour en France.
Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, la protection universelle maladie (PUMa) permet à toute personne travaillant en France ou, si elle n'exerce pas d'activité professionnelle, à toute personne résidant en France de manière stable et régulière d'être affiliée au régime français.
Pour justifier de la stabilité de sa résidence en France, une personne n'exerçant pas d'activité professionnelle et souhaitant s'affilier à l'assurance maladie française doit produire un justificatif démontrant qu'elle réside bien en France de manière ininterrompue depuis plus de trois mois.
Certaines catégories de personnes listées à l'article D160-2 du code de la sécurité sociale n'ont pas à justifier de cette condition.
Aussi, bien que les anciens assurés du régime français ne soient pas mentionnés en tant que tels dans cet article du code de la sécurité sociale, plusieurs solutions peuvent leur être apportées en fonction de leur situation.
Soit, comme vous le mentionnez, l'assuré exerce une activité professionnelle à son retour en France ; dans ce cas, son affiliation auprès de la caisse primaire d'assurance maladie de son lieu de résidence prend effet dès le début de cette activité.
Soit l'assuré travaille ou réside de manière ininterrompue depuis plus de trois mois en France ; dans ce cas, le membre de la famille qui l'accompagne ou le rejoint peut s'affilier immédiatement auprès de la caisse primaire d'assurance maladie de l'assuré.
Plusieurs scénarios sont alors possibles.
Soit le régime de sécurité sociale de son précédent État de résidence, lorsqu'il s'agit d'un État membre de l'Union européenne, le prend en charge pendant les trois premiers mois de son séjour en France. C'est ce que prévoient d'ailleurs les règlements européens de coordination des systèmes de sécurité sociale. Cette personne peut alors utiliser la carte européenne d'assurance maladie en France pendant cette période et s'en prévaloir pour s'affilier à la PUMa.
Soit la personne s'est affiliée, le temps de son expatriation, auprès de la Caisse des Français de l'étranger (CFE). Dans ce cas, la CFE prévoit également un maintien de droit lors du retour en France.
Soit la personne ne conserve aucun droit de son précédent régime, ne travaille pas en France et n'y réside pas depuis au moins trois mois. Elle peut alors souscrire une assurance volontaire, en attendant de pouvoir s'affilier à l'assurance maladie française.
Comme vous le constatez, le droit prévoit de nombreuses possibilités afin que les anciens assurés d'un régime français puissent bénéficier de la prise en charge de leurs frais de santé dès leur retour en France et sans délai de carence.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.
Nous venons de mettre en œuvre cette réforme ; alors, attendons de disposer des premières évaluations avant de nous prononcer. L'avis du Gouvernement est donc également défavorable.
Je mets aux voix l'amendement n° 1314 rectifié.
Après l’article 36 bis
Je mets aux voix l'amendement n° 708 rectifié.
L’amendement n° 1314 rectifié, présenté par Mmes M. Vogel, Souyris et Poncet Monge et M. G. Blanc, est ainsi libellé :
Après l’article 36 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 160-4 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Un décret en Conseil d’État, pris après avis du Conseil économique, social et environnemental et de l’Assemblée des Français de l’étranger ou, dans l’intervalle de ses sessions, de son bureau, précise les conditions dans lesquelles les anciens assurés qui ont cessé de bénéficier de la prise en charge de leurs frais de santé au titre de l’article L. 160-1 puisqu’elles ont cessé de remplir les conditions mentionnées au deuxième alinéa de l’article L. 111-1 recouvrent le bénéfice de la prise en charge de leurs frais de santé dans les meilleurs délais à leur retour sur le territoire. »
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.
Cet amendement, déposé sur l’initiative de Mélanie Vogel, vise à améliorer la continuité de la prise en charge des frais de santé des personnes qui viennent se réinstaller en France après avoir vécu à l’étranger.
En l’état actuel du droit, cette continuité n’est pas garantie, puisque le bénéfice de l’assurance maladie est conditionné à la résidence « stable et régulière » en France.
D’une part, cette condition a pour conséquence que les personnes qui déménagent à l’étranger perdent, sauf cas particulier, leur couverture par l’assurance maladie ; d’autre part, la condition d’un séjour « stable et régulier » a pour conséquence qu’une personne qui revient en France après avoir vécu à l’étranger ne peut pas immédiatement bénéficier de la prise en charge de ses frais de santé.
Dans les faits, cette condition entraîne une discontinuité de la prise en charge des frais de santé des personnes revenant de l’étranger. Ce délai de carence les expose à des risques sanitaires et financiers importants.
Pour y remédier, il convient de garantir immédiatement à toute personne qui revient de l’étranger le bénéfice d’une prise en charge de ses frais de santé.
Plusieurs amendements – nous en examinerons un sur la retraite ultérieurement – concernent la protection sociale des personnes qui résident à l’étranger et qui reviennent en France. Il serait peut-être utile, madame la ministre, de les regrouper et d’avoir une réflexion globale à ce sujet.
Favorable, madame la présidente.
Cet amendement tend à adapter certaines dispositions au cas particulier des Français qui reviennent de l’étranger et ne peuvent justifier d’une résidence stable et régulière en France. Il s’agit d’éviter qu’ils ne soient lésés individuellement.
L'amendement n° 1000, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
Alinéa 2
1° Après le mot :
renouvelée
insérer les mots :
, selon des modalités fixées par décret,
2° Supprimer le mot :
successivement
La parole est à Mme la ministre déléguée.
L'objet de cet amendement est, d'une part, d'assurer les modalités de renouvellement du droit à l'allocation journalière de proche aidant (AJPA) lorsque l'aidant aide plusieurs aidés et, d'autre part, de simplifier le renouvellement de ce droit.
La stratégie de mobilisation et de soutien aux aidants 2023-2027 a mis en lumière une difficulté exprimée par nombre d'entre eux. Aujourd'hui, ils sont beaucoup à accompagner plusieurs aidés et ainsi à épuiser rapidement le nombre de jours ouvrant droit à l'AJPA. L'article 37 bis répond à cette problématique en leur permettant de renouveler leur droit à l'AJPA par tranches de soixante-six jours.
Le présent amendement vise simplement à garantir ces modalités de renouvellement du droit à l'APJA lorsque l'aidant aide plusieurs aidés simultanément. En effet, la rédaction actuelle de l'article ne le permet que quand l'aide est apportée à plusieurs personnes successivement, ce qui est différent.
Par ailleurs, dans un objectif opérationnel, le renvoi à des précisions d'ordre réglementaire des conditions de renouvellement facilitera la mise en œuvre technique de cette disposition dans les meilleures conditions pour qu'elle puisse entrer en vigueur dès le 1er janvier 2025.
Madame la sénatrice, votre amendement vise à supprimer le délai de carence de trois mois, afin de permettre aux Français qui résident à l’étranger de bénéficier de la prise en charge des frais de santé en cas de maladie ou de maternité dès leur retour en France.
Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, la protection universelle maladie (PUMa) permet à toute personne travaillant en France ou, si elle n’exerce pas d’activité professionnelle, à toute personne résidant en France de manière stable et régulière d’être affiliée au régime français.
Pour justifier de la stabilité de sa résidence en France, une personne n’exerçant pas d’activité professionnelle et souhaitant s’affilier à l’assurance maladie française doit produire un justificatif démontrant qu’elle réside bien en France de manière ininterrompue depuis plus de trois mois.
Certaines catégories de personnes listées à l’article D160-2 du code de la sécurité sociale n’ont pas à justifier de cette condition.
Aussi, bien que les anciens assurés du régime français ne soient pas mentionnés en tant que tels dans cet article du code de la sécurité sociale, plusieurs solutions peuvent leur être apportées en fonction de leur situation.
Soit, comme vous le mentionnez, l’assuré exerce une activité professionnelle à son retour en France ; dans ce cas, son affiliation auprès de la caisse primaire d’assurance maladie de son lieu de résidence prend effet dès le début de cette activité.
Soit l’assuré travaille ou réside de manière ininterrompue depuis plus de trois mois en France ; dans ce cas, le membre de la famille qui l’accompagne ou le rejoint peut s’affilier immédiatement auprès de la caisse primaire d’assurance maladie de l’assuré.
Plusieurs scénarios sont alors possibles.
Soit le régime de sécurité sociale de son précédent État de résidence, lorsqu’il s’agit d’un État membre de l’Union européenne, le prend en charge pendant les trois premiers mois de son séjour en France. C’est ce que prévoient d’ailleurs les règlements européens de coordination des systèmes de sécurité sociale. Cette personne peut alors utiliser la carte européenne d’assurance maladie en France pendant cette période et s’en prévaloir pour s’affilier à la PUMa.
Soit la personne s’est affiliée, le temps de son expatriation, auprès de la Caisse des Français de l’étranger (CFE). Dans ce cas, la CFE prévoit également un maintien de droit lors du retour en France.
Soit la personne ne conserve aucun droit de son précédent régime, ne travaille pas en France et n’y réside pas depuis au moins trois mois. Elle peut alors souscrire une assurance volontaire, en attendant de pouvoir s’affilier à l’assurance maladie française.
Comme vous le constatez, le droit prévoit de nombreuses possibilités afin que les anciens assurés d’un régime français puissent bénéficier de la prise en charge de leurs frais de santé dès leur retour en France et sans délai de carence.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.
Je mets aux voix l’amendement n° 1314 rectifié.
L'ajustement proposé par le Gouvernement est favorable aux proches aidants, car il permettra à des personnes qui aident plusieurs proches simultanément, et non successivement, de bénéficier d'un rechargement de leurs droits à l'AJPA.
Toutefois, cet amendement tend également à renvoyer à un décret les modalités du renouvellement des droits. Nous aimerions que le Gouvernement précise ses intentions. Plus largement, nous aurions souhaité avoir des précisions sur l'impact financier de l'article 37 bis.
Sous le bénéfice de ces observations, l'avis de la commission sur cet amendement est favorable.
Je mets aux voix l'amendement n° 1000.
En 2019, le rapport Libault sur le grand âge et l'autonomie recommandait la fusion des sections soins et dépendance, ainsi que la création de la cinquième branche de la sécurité sociale pour assurer la prise en charge de la dépendance par la Nation.
La réforme prévoyait également la mise en place d'un financeur unique, afin de faciliter le pilotage et la gestion de la dépendance.
En 2023, un rapport remis à Mme la Première ministre par la députée Mme Pires Beaune reprenait cette recommandation, sans remboursement du ticket modérateur par le conseil général.
Il faut en effet laisser aux départements – au travers des services autonomie à domicile (SAD) et des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) – des marges de manœuvre pour le domiciliaire, tout en veillant à l'équité entre les cantons. N'oublions pas que les départements sont également compétents en matière de revenu de solidarité active (RSA).
La proposition qui est faite à l'article 37 est une régression en ce qu'elle prévoit simplement une expérimentation pour les départements qui le souhaitent. De plus, les modalités de calcul du remboursement ne sont pas connues.
C'est une erreur de repartir de cette logique dynamique de la prise en charge du grand âge et de ne pas financer convenablement la dépendance.
Entre 2020 et 2040, le nombre de personnes de plus de 85 ans aura en effet doublé, tandis que les personnes dépendantes passeront de 1, 4 million à 2 millions.
Je suis favorable à un virage domiciliaire, à condition qu'il soit organisé par le conseil départemental. Les personnes qui ne peuvent pas rester à domicile doivent pouvoir être accueillies en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Il faut une section hébergement et une section soins-dépendance. Cette organisation est plébiscitée par plus de 80 % des responsables d'Ehpad.
À l'inverse, l'expérimentation limitée aux départements volontaires proposée à l'article 37, entraînera des distorsions, ainsi qu'une régression.
Je rappelle que le Président de la République a promis la création de 50 000 emplois et la mobilisation deux millions d'euros d'ici à 2027. C'est nécessaire, si nous voulons décemment prendre en charge de façon décente nos aînés.
La discussion de l'article 37 du chapitre IV visant à renforcer les politiques de soutien à l'autonomie, est pour moi l'occasion de rappeler la situation extrêmement grave dans laquelle se trouvent 80 % de nos Ehpad.
Nous l'avons évoqué au début de l'examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale : les moyens ne sont pas au rendez-vous.
Nombre de ces établissements sont en très grande difficulté. Ils sont inquiets pour leur avenir et la poursuite de leur activité. Ils doutent de leur capacité non seulement à continuer d'accueillir dignement les personnes âgées, mais aussi de permettre au personnel de travailler dans les meilleures conditions.
Madame la ministre, je souhaitais vous alerter sur ce point, n'ayant pas eu l'occasion de m'adresser à vous particulièrement. Je ne doute pas que vous ayez connaissance de la situation, mais sachez que, partout dans nos territoires, partout dans nos départements, c'est un véritable cri d'alarme que l'on entend.
Pour répondre au défi de la prise en charge des personnes âgées, des moyens supplémentaires sont nécessaires.
Article 37
I. – Le code de l’action sociale et des familles est ainsi modifié :
1° L’article L. 232-1 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Par dérogation au premier alinéa, la sous-section 2 de la présente section n’est pas applicable aux personnes hébergées dans un établissement mentionné aux I, II et IV bis de l’article L. 313-12 situé dans un département mettant en œuvre le régime adapté de financement mentionné à l’article L. 314-15. » ;
2° Le chapitre IV du titre Ier du livre III est complété par une section 5 ainsi rédigée :
« Section 5
« Régime adapté de financement de certains établissements
« Art. L. 314 -15. – I. – Les départements peuvent opter, par délibération de leur assemblée délibérante, pour un régime adapté de financement des établissements mentionnés aux I, II et IV bis de l’article L. 313-12.
« Le présent chapitre est applicable à ces établissements, sous réserve des adaptations prévues à la présente section.
« II. – Le régime adapté de financement est applicable à compter de l’exercice qui suit l’année au cours de laquelle la délibération mentionnée au I du présent article est transmise au représentant de l’État, si cette transmission a lieu au plus tard le 31 janvier.
« Lorsque la délibération est transmise après cette date, le régime adapté de financement est applicable à compter de l’exercice suivant celui mentionné au premier alinéa du présent II.
« III. – Un décret fixe la liste des départements ayant choisi le régime adapté de financement.
« Art. L. 314 -16. – I. – Dans les départements ayant opté pour le régime adapté de financement, pour les établissements mentionnés au I de l’article L. 314-15, les charges couvertes par les forfaits globaux mentionnés aux 1° et 2° du I de l’article L. 314-2 sont, par dérogation aux mêmes 1° et 2°, financées par un forfait global unique relatif aux soins et à l’entretien de l’autonomie, selon des modalités fixées par décret en Conseil d’État.
« Ce forfait global unique prend en compte notamment le niveau de dépendance moyen et les besoins en soins requis des résidents de ces établissements, dans les conditions prévues à l’article L. 314-9, validés au plus tard le 30 juin de l’année précédente. Ce forfait global unique peut en outre :
« 1° Inclure des financements complémentaires relatifs notamment à des modalités d’accueil particulières ou à la mission de centre de ressources territorial mentionnée à l’article L. 313-12-3, définis dans le contrat prévu au IV ter de l’article L. 313-12 ;
« 2° Tenir compte de l’activité réalisée, de l’atteinte des objectifs du contrat mentionné au même IV ter et de l’existence de surcoûts liés au lieu d’implantation de l’établissement ou du service ;
« 3° Financer des actions de prévention ou des mesures de revalorisation salariale des personnels dont les rémunérations sont financées, en tout ou partie, par les tarifs journaliers afférents à l’hébergement mentionnés au 3° du I de l’article L. 314-2.
« II. – Le directeur général de l’agence régionale de santé fixe chaque année le montant du forfait global unique mentionné au I du présent article.
« Art. L. 314 -17. – Par dérogation au II de l’article L. 314-2, le forfait global unique mentionné à l’article L. 314-16 est fixé, pour les établissements nouvellement créés, en prenant en compte le niveau de dépendance moyen national des résidents et la moyenne nationale des besoins en soins requis, fixés annuellement par décision du directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.
« Art. L. 314 -18. –
Comme mes collègues, j'appelle votre attention sur l'impérieuse nécessité d'aboutir à un projet de loi grand âge et autonomie.
Nous sommes inquiets face à l'immensité des défis auxquels nous sommes confrontés. Nous en connaissons les conséquences sur les établissements d'accueil des personnes âgées, notamment publics, et sur les collectivités territoriales, qui en sont les gestionnaires.
Les soignants, comme les gestionnaires, n'en peuvent plus. En Bretagne, des élus se sont organisés pour nous alerter – vous alerter, madame la ministre – en créant un collectif.
Des crédits supplémentaires ont été inscrits pour tenter de colmater les déficits. Je ne sais s'ils suffiront, mais ce dont je suis sûre, c'est que ces crédits ne permettront que de répondre ponctuellement aux difficultés financières des établissements, qui ne peuvent plus payer leurs factures d'énergie ni leurs charges de personnel.
Le problème est structurel : quel reste à charge pour les familles ? Quelle contribution pour les collectivités ?
De nombreuses réflexions ont été menées sur le modèle de financement des Ehpad. Le modèle actuel est à bout de souffle. Le temps de l'action est venu et l'attente est grande.
De nombreux rapports ont été réalisés, y compris sur le reste à charge. Mme Pires Beaune a fait des recommandations en matière de financement.
Votre proposition d'expérimenter dans les départements volontaires le transfert du volet dépendance à l'État ne doit pas empêcher la mise en place d'un plan global de prise en charge de nos aînés.
Supprimé
L'amendement n° 517 rectifié, présenté par Mme Lubin, MM. Kerrouche, Bourgi, Lurel, M. Weber et Tissot, Mme Bonnefoy, M. Montaugé, Mmes Narassiguin et Monier et M. Cozic, est ainsi libellé :
Supprimer cet article.
La parole est à M. Thierry Cozic.
« Art. L. 314 -19. – I. – Les résidents acquittent, au titre de la prise en charge de leur perte d’autonomie, une participation journalière aux dépenses d’entretien de l’autonomie dont les modalités de détermination et de mise en œuvre sont fixées par décret.
« II. – Il est garanti aux personnes accueillies dans les établissements mentionnés au troisième alinéa de l’article L. 232-8 habilités à recevoir des bénéficiaires de l’aide sociale départementale, un montant minimal, fixé par décret, laissé à leur disposition après le paiement des prestations à leur charge mentionnées au 3° du I de l’article L. 314-2 et au I de l’article L. 314-16.
« La participation mentionnée au I du présent article peut être prise en charge par l’aide sociale prévue à l’article L. 231-4, dans les conditions prévues au livre Ier.
« Art. L. 314 -20. – Le forfait global unique mentionné au I de l’article L. 314-16 est versé par l’organisme payeur de l’assurance maladie en tenant compte des participations forfaitaires mentionnées à l’article L. 314-19.
« Art. L. 314 -21. – Le II de l’article L. 232-8 est applicable aux départements ayant opté pour le régime adapté de financement, à l’égard des personnes qui sont à leur charge en application de l’article L. 122-1, lorsque celles-ci résident dans un établissement situé dans un département qui n’a pas opté pour le régime adapté de financement.
« Les versements effectués en application du premier alinéa du présent article sont intégralement remboursés aux départements ayant opté pour le régime adapté de financement par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, selon des modalités définies par décret.
« Art. L. 314 -22. – Dans les départements ayant opté pour le régime adapté de financement et par dérogation au IV ter de l’article L. 313-12, le contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens des établissements mentionnés à l’article L. 342-1 n’est conclu qu’avec le directeur général de l’agence régionale de santé, sauf si le président du conseil départemental fait connaître à celui-ci son intention d’être associé à la négociation et à la signature du contrat dans l’année qui précède le début de la négociation. »
II. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
1° Au 3° de l’article L. 162-22, les mots : « unités ou centres de » sont remplacés par les mots : « établissements de santé autorisés à dispenser des » ;
2° L’article L. 174-5 est ainsi modifié :
a) Au début du premier alinéa, est ajoutée la mention : « I. – » ;
b) Au même premier alinéa, les mots : « unités ou centres de » sont remplacés par les mots : « établissements de santé autorisés à dispenser des » ;
c) À la première phrase du second alinéa, les mots : « les unités ou centres de long séjour » sont remplacés par les mots : « ces établissements » ;
d) Il est ajouté un II ainsi rédigé :
« II. – Lorsqu’il est fait application du régime adapté de financement prévu à l’article L. 314-15 du code de l’action sociale et des familles, le forfait global relatif aux soins et à l’entretien de l’autonomie est pris en charge par l’assurance maladie dans les conditions prévues à la section 5 du chapitre IV du titre Ier du livre III du même code, à l’exception de l’article L. 314-17 dudit code.
« Les modalités de détermination et d’allocation du forfait global unique à ces établissements sont fixées par décret en Conseil d’État.
« Le montant annuel des dépenses afférentes au forfait global unique prises en charge par l’assurance maladie est inclus dans le montant total annuel mentionné à l’article L. 174-1 du présent code. » ;
3° L’article L. 174-6 est ainsi modifié :
a) La première phrase du premier alinéa est ainsi modifiée :
– les mots : « unités ou centres de » sont remplacés par les mots : « établissements de santé autorisés à dispenser des » ;
– les mots : « unité ou le centre de » sont remplacés par les mots : « établissement de santé autorisé à dispenser des » ;
b) À la première phrase du deuxième alinéa et au troisième alinéa, les mots : « unités et centres de » sont remplacés par les mots : « établissements de santé autorisés à dispenser des ».
III. – L’article L. 6114-1-2 du code de la santé publique est ainsi modifié :
1° Au début du premier alinéa, est ajoutée la mention : « I. – » ;
2° Il est ajouté un II ainsi rédigé :
« II. – Lorsqu’il est fait application du régime adapté de financement prévu à l’article L. 314-15 du code de l’action sociale et des familles, l’annexe n’est conclue qu’avec le directeur général de l’agence régionale de santé territorialement compétente, sauf si le président du conseil départemental a fait connaître à celui-ci son intention d’être associé à la négociation et à la signature du contrat dans l’année qui précède le début de la négociation. »
IV. – Chaque département ayant opté pour le régime adapté de financement instauré par le présent article reverse chaque année à l’État ou à la sécurité sociale, selon une clef de répartition fixée par décret, la somme correspondant au transfert de charges résultant, au profit du département, de la mise en œuvre de ce régime et qui est égale au cumul :
1° De la moyenne des dépenses relatives à l’allocation personnalisée d’autonomie pour les personnes accueillies en établissement, mentionnée au I de l’article L. 232-8 du code de l’action sociale et des familles, exposées par le département concerné au cours des trois années précédant l’application du régime adapté de financement et retracées dans son compte de gestion, après application le cas échéant d’une valeur individuelle maximale fixée par décret ;
2° Et de la valorisation financière, définie par décret, des emplois qui cessent d’être affectés à la tarification, prévue au 2° du I de l’article L. 314-2 du même code, dans les établissements mentionnés aux I, II et IV bis de l’article L. 313-12 dudit code en raison de l’option pour le régime adapté de financement.
Cette somme peut être imputée en tout ou partie, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État, sur le montant du concours versé au département en application du a du 3° de l’article L. 223-8 du code de la sécurité sociale.
Chaque département ayant opté pour ce régime adapté transmet à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie les informations mentionnées aux 1° et 2° du présent IV ainsi que l’ensemble des données utilisées, dans le cadre du régime antérieur, pour fixer les forfaits globaux mentionnés au 2° du I de l’article L. 314-2 du code de l’action sociale et des familles de chaque établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ainsi que des établissements de santé autorisés à dispenser des soins de longue durée, relevant de son ressort territorial, selon des modalités fixées par décret.
V. – Par dérogation à l’article L. 314-15 du code de l’action sociale et des familles, le régime adapté de financement est applicable à compter du 1er janvier 2025 lorsque la décision de l’organe délibérant a été transmise au représentant de l’État dans le département au plus tard le 31 mars 2024.
VI. – Par dérogation à l’article L. 314-19 du code de l’action sociale et des familles, la participation journalière aux dépenses d’entretien de l’autonomie prévue au même article L. 314-19 ne peut être supérieure, pour les résidents bénéficiaires de l’allocation personnalisée pour l’autonomie accueillis au 31 décembre de l’année précédant l’application du régime adapté de financement, à celle qu’ils acquittaient à cette date au titre du I de l’article L. 232-8 du même code.
VII. – Lorsqu’il est fait application du régime adapté de financement instauré par le présent article, le directeur général de l’agence régionale de santé se substitue, au nom de l’État, au président du conseil départemental pour l’exécution des engagements des départements inscrits dans les contrats mentionnés au IV ter de l’article L. 313-12 du code de l’action sociale et des familles au titre du forfait global relatif à la dépendance défini à l’article L. 314-2 du même code, à l’exception de ceux relatifs à la pluriannualité budgétaire ou rattachables à l’hébergement.
Dans le même cas, pour les conventions pluriannuelles mentionnées au premier alinéa du IV bis de l’article L. 313-12 dudit code, dans sa rédaction antérieure à l’ordonnance n° 2020-1407 du 18 novembre 2020 relative aux missions des agences régionales de santé, ou pour l’annexe relative aux soins de longue durée du contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens mentionnée à l’article L. 6114-1-2 du code de la santé publique, le directeur général de l’agence régionale de santé se substitue au président du conseil départemental pour l’exécution des engagements prévus au titre de la dotation relative à la dépendance prévue au IV bis de l’article L. 313-12 du code de l’action sociale et des familles.
VIII
1° Au premier alinéa, les deux occurrences du mot : « désigné » sont remplacées par les mots : « ou à un infirmier désignés » ;
2° Au deuxième alinéa, le mot : « désigné » est remplacé par les mots : « ou à un infirmier désignés » ;
3° L’avant-dernier alinéa est ainsi modifié :
a) Les mots : « deux médecins mentionnés » sont remplacés par les mots : « personnes mentionnées » ;
b) Les mots : « médecins chargés » sont remplacés par les mots : « personnes chargées ».
Cet article vise à prolonger d'un an l'expérimentation du « relayage », dispositif consistant en une offre domiciliaire de répit – je préfère le terme de « relais » –, avec un intervenant unique.
Néanmoins, madame la ministre, le temps n'est plus à la prolongation de cette expérimentation, qui a reçu une évaluation positive, mais bien à sa généralisation.
En effet, dans le cadre de cette expérimentation, menée depuis 2019, un groupe de travail s'est réuni à plusieurs reprises pour proposer des modèles organisationnels, juridiques et financiers de pérennisation du dispositif. Cette réflexion a été menée sur l'initiative de Baluchon France et de l'un des services expérimentateurs. Ce groupe de travail a été ouvert à plusieurs parties prenantes – partenaires financiers et institutionnels, mais aussi syndicats, puisque le dispositif modifie le code du travail.
Une des conclusions de cette réflexion est qu'un dispositif juridique spécifique doit être trouvé pour assurer cette pérennisation, ce qui devra peut-être passer par une modification du cadre législatif du travail de l'intervenant unique. Il conviendrait ainsi d'insérer dans le code de l'action sociale et des familles un article L. 433--3 relatif aux relayages de longue durée par un intervenant unique, qui permettrait de déroger aux règles relatives à la durée du travail, à la répartition et à l'aménagement des horaires, ainsi qu'aux repos quotidiens et hebdomadaires.
Une autre suggestion du groupe de travail de faire porter ces actions par les futurs services autonomie à domicile, autorisés par les conseils départementaux. Par ailleurs, les services de répit de longue durée pourraient être coordonnés avec les plateformes de répit autorisées par les ARS, dans l'objectif de réguler les demandes, d'offrir les prestations au public concerné et de contrôler la qualité des interventions et l'information des intervenants.
Madame la ministre, passons à la généralisation !
Cet amendement, rédigé avec ma collègue Monique Lubin, vise à supprimer l'article 37.
En effet, cet article met en place une simplification du mode de financement des Ehpad et des unités de soins de longue durée (USLD), en fusionnant à compter de 2025, dans les départements volontaires, les dépenses afférentes à la prise en charge de la dépendance et celles afférentes aux soins, en les regroupant dans une section unique relevant d'un financement par la cinquième branche de la sécurité sociale, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), via les agences régionales de santé (ARS).
Cette expérimentation se distingue par son caractère irréversible pour les départements qui s'y engagent. C'est un premier problème.
Elle induit également, pour les départements, une modification de la gouvernance de la politique locale de la dépendance et de l'autonomie dans une direction qui pourrait rendre impossible toute action volontariste, innovante et d'ampleur en la matière de la part de ces collectivités, qui exercent aujourd'hui cette compétence.
Cette modification met également en péril l'existant. C'est pourquoi le présent amendement tend à supprimer l'article 37.
L'amendement n° 305, présenté par Mme Deseyne, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Alinéa 2
Supprimer cet alinéa.
La parole est à Mme le rapporteur.
En 2019, le rapport Libault sur le grand âge et l’autonomie recommandait la fusion des sections soins et dépendance, ainsi que la création de la cinquième branche de la sécurité sociale pour assurer la prise en charge de la dépendance par la Nation.
La réforme prévoyait également la mise en place d’un financeur unique, afin de faciliter le pilotage et la gestion de la dépendance.
En 2023, un rapport remis à Mme la Première ministre par la députée Mme Pires Beaune reprenait cette recommandation, sans remboursement du ticket modérateur par le conseil général.
Il faut en effet laisser aux départements – au travers des services autonomie à domicile (SAD) et des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) – des marges de manœuvre pour le domiciliaire, tout en veillant à l’équité entre les cantons. N’oublions pas que les départements sont également compétents en matière de revenu de solidarité active (RSA).
La proposition qui est faite à l’article 37 est une régression en ce qu’elle prévoit simplement une expérimentation pour les départements qui le souhaitent. De plus, les modalités de calcul du remboursement ne sont pas connues.
C’est une erreur de repartir de cette logique dynamique de la prise en charge du grand âge et de ne pas financer convenablement la dépendance.
Entre 2020 et 2040, le nombre de personnes de plus de 85 ans aura en effet doublé, tandis que les personnes dépendantes passeront de 1, 4 million à 2 millions.
Je suis favorable à un virage domiciliaire, à condition qu’il soit organisé par le conseil départemental. Les personnes qui ne peuvent pas rester à domicile doivent pouvoir être accueillies en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Il faut une section hébergement et une section soins-dépendance. Cette organisation est plébiscitée par plus de 80 % des responsables d’Ehpad.
À l’inverse, l’expérimentation limitée aux départements volontaires proposée à l’article 37 entraînera des distorsions, ainsi qu’une régression.
Je rappelle que le Président de la République a promis la création de 50 000 emplois et la mobilisation de deux millions d’euros d’ici à 2027. C’est nécessaire, si nous voulons prendre en charge de façon décente nos aînés.
La répartition du financement des Ehpad entre les sections soins et dépendance est une source de complexité et de coûts, qui apparaît de moins en moins justifiée.
En effet, cette répartition perd de sa pertinence compte tenu de l'évolution du profil des résidents, qui sont de plus en plus dépendants. Par ailleurs, ce modèle de financement entraîne des coûts de gestion importants pour les établissements. Les variations du forfait dépendance d'un département à l'autre peuvent engendrer des inégalités territoriales. Enfin, le coût induit pour les départements est également élevé, au regard de leur marge de décision spécifique.
La grande majorité des établissements soulignent la nécessité d'une réforme et considèrent que le fait d'avoir affaire à un financeur unique est une priorité. Or il semble plus cohérent que ce financeur soit la branche autonomie et que le pilote soit l'ARS.
Le département conserverait néanmoins un rôle important à l'égard des Ehpad : outre ses compétences d'autorisation des établissements et d'aide sociale à l'hébergement, il jouerait notamment un rôle de coordination.
La commission est donc favorable à l'engagement d'une réforme structurelle en ce sens.
En revanche, comme vous le soulignez, le dispositif proposé est problématique en ce qu'il institue une mesure pérenne à la carte.
Je vous présenterai dans quelques instants un amendement tendant à passer à une véritable expérimentation avant d'envisager la généralisation du dispositif.
Pour toutes ces raisons, la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
La discussion de l’article 37 du chapitre IV visant à renforcer les politiques de soutien à l’autonomie est pour moi l’occasion de rappeler la situation extrêmement grave dans laquelle se trouvent 80 % de nos Ehpad.
Nous l’avons évoqué au début de l’examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale : les moyens ne sont pas au rendez-vous.
Nombre de ces établissements sont en très grande difficulté. Ils sont inquiets pour leur avenir et la poursuite de leur activité. Ils doutent de leur capacité non seulement à continuer d’accueillir dignement les personnes âgées, mais aussi de permettre au personnel de travailler dans les meilleures conditions.
Madame la ministre, je souhaitais vous alerter sur ce point, n’ayant pas eu l’occasion de m’adresser à vous particulièrement. Je ne doute pas que vous ayez connaissance de la situation, mais sachez que, partout dans nos territoires, partout dans nos départements, c’est un véritable cri d’alarme qui est lancé.
Pour répondre au défi de la prise en charge des personnes âgées, des moyens supplémentaires sont nécessaires.
Avant de m'exprimer sur cet amendement, je tiens à dire combien le Gouvernement est conscient des difficultés auxquelles sont confrontés de nombreux établissements.
Il y a peu de temps, j'étais encore parlementaire et j'ai moi-même constaté ces difficultés sur le terrain. Aussi, je veux rendre un vibrant hommage aux professionnels qui travaillent dans ces établissements et qui accompagnent les personnes vulnérables, notamment nos anciens.
Il y a, de toute évidence, encore beaucoup à faire pour relever les défis qui se présentent. Nous faisons face, de surcroît, à un choc démographique important, d'où la nécessité d'avancer sur le sujet.
J'en viens à présent à l'amendement n° 517 rectifié, qui vise à supprimer l'article 37 et le régime adapté de financement des Ehpad qu'il propose.
Je tiens à dire que cette réforme est voulue et attendue par de nombreux acteurs.