Le coût sanitaire et social pour les familles est important : 1, 3 million de personnes sont concernées par les troubles causés par l’alcoolisation fœtale. C’est la première cause de handicap mental non génétique et la première cause évitable de troubles du neurodéveloppement.
Je tiens à rassurer mes collègues : en matière de fiscalité comportementale appliquée aux boissons, le rapport d’information de l’Assemblée nationale en conclusion des travaux du Printemps social de l’évaluation de 2023 précise que la baisse de consommation des boissons alcooliques en France « n’est que marginalement le fait de la fiscalité ». Une fiscalité supplémentaire n’entraînera donc pas nécessairement une baisse de la consommation.
Je souhaite éclairer le débat qui nous anime, car l’on ne peut pas s’exonérer d’un constat : tous les viticulteurs ne sont pas égaux devant les difficultés. On assiste aujourd’hui à une véritable financiarisation de la viticulture. Les grands groupes qui achètent des vignobles, comme LVMH, le font dans un objectif purement capitalistique, et non pour faire du bon vin, pour préserver l’emploi et nos paysages ou pour accompagner la transition écologique de nos départements. Il s’agit pour eux d’un investissement immobilier et, je le répète, capitalistique. D’ailleurs, ils achètent en même temps des vignes en Californie !
Oui, monsieur le président de la commission des affaires sociales, comme vous l’avez évoqué tout à l’heure, il reste un travail à mener en la matière, et je souhaite m’y consacrer. Cela ne se réduit pas à une opposition entre la filière viticole et la prévention. Il faut dépasser ce clivage, travailler ensemble, trouver l’argent là où il se trouve et mettre à contribution celles et ceux qui n’ont pas d’effet positif sur nos territoires, c’est-à-dire les viticulteurs qui sont les plus capitalistiques et les plus internationalisés.