Je veux d’abord remercier tous ceux qui se sont exprimés sur le sujet.
La vaccination contre les infections aux papillomavirus constitue une première en France. Pour dire les choses très simplement, nous sommes en retard.
Il s’agit d’éviter le cancer du col de l’utérus, mais aussi de nombreux autres organes – je m’abstiendrai de les citer à cette heure de la nuit –, raison pour laquelle cette vaccination ne concerne pas que les jeunes filles.
Il faudra de la ténacité pour que les choses avancent, malgré notre décision de mener des opérations d’« aller vers », avec deux cents équipes qui interviennent dans les collèges en cinquième.
Pourquoi en cinquième ? Parce que, comme le sénateur Chasseing l’a expliqué, le vaccin est efficace à quasiment 100 % si le jeune n’a pas eu encore d’infection, donc de relation sexuelle qui pourrait l’avoir causée.
Comme cela a été dit, ce vaccin est très connu : 300 millions de doses ont été injectées dans le monde. J’ai demandé à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de le suivre particulièrement.
En Loire-Atlantique, un jeune collégien est décédé, mais ce drame n’est pas directement lié au vaccin : il est dû à un malaise vagal ayant entraîné une chute, réaction toujours possible à une piqûre. C’est un drame terrible, que, contrairement à ce que certains ont peut-être essayé de faire, je ne souhaite pas exploiter ici, ni dans un sens ni dans un autre, par respect également pour la communauté éducative au sens large de Loire-Atlantique, qui prendra ses responsabilités. Le Gouvernement prend les siennes, en menant les enquêtes administratives, qu’il conduira jusqu’au bout.
Je veux rappeler que, en juin dernier, nous avons diffusé une première information à l’attention des élèves de sixième. L’Institut national du cancer (INCa) a, pour sa part, lancé une campagne en septembre. Et, au début du mois d’octobre, des kits sont arrivés dans tous les collèges, en accompagnement de la demande d’autorisation adressée aux parents, avec de très nombreuses informations sur le vaccin.
D’ailleurs, à l’heure où je vous parle, ces demandes d’autorisation ont été suivies de 150 000 retours, dont 50 000 négatifs et 100 000 positifs – autrement dit, qu’ils aient lu la documentation que nous avons fournie ou fait les frais de la désinformation, les gens ont exercé leur libre arbitre.
J’aurais tendance à considérer que, par construction, les amendements sont satisfaits, puisque nous avons mené cette grande campagne.
Pardon d’être un peu long sur le sujet, mais je veux dire, par ailleurs, que les premiers enseignements nous montrent que nous allons devoir bouger.
En effet, l’hétérogénéité est énorme. Par exemple, en Seine-Saint-Denis, le taux de vaccination est à 8 % dans certains collèges, et à 39 % ou 40 % dans d’autres, avec manifestement des gradients suivant notamment les catégories socioprofessionnelles – plus les parents sont informés, plus ils acceptent la vaccination.
Le Gouvernement sollicite donc le retrait de ces amendements. À défaut, il émettra un avis défavorable.
Cela dit, je survivrai à leur adoption…