Séance en hémicycle du 15 novembre 2023 à 21h30

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

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  • médicament
  • sauvegarde
  • tabac
  • taxe
  • vaccination

La séance

Source

La séance, suspendue à vingt heures cinq, est reprise à vingt et une heures trente-cinq, sous la présidence de M. Pierre Ouzoulias.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Les conclusions adoptées par la conférence des présidents réunie ce jour sont consultables sur le site du Sénat. En l’absence d’observations, je les considère comme adoptées.

PROJET DE LOI DE FINANCEMENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Mercredi 15 novembre 2023

Le soir et la nuit

- Suite du projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (texte n° 77, 2023-2024)

Jeudi 16 novembre 2023

À 10 h 30, l’après-midi, le soir et la nuit

- Conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise (texte de la commission n° 108, 2023-2024)

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : mercredi 15 novembre à 15 heures

- Suite du projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (texte n° 77, 2023-2024)

Vendredi 17 novembre 2023

À 9 h 30, l’après-midi, le soir et la nuit

- Suite du projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (texte n° 77, 2023-2024)

Éventuellement, samedi 18 novembre 2023

Le matin et l’après-midi

- Suite du projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (texte n° 77, 2023-2024)

SEMAINE DE CONTRÔLE

Lundi 20 novembre 2023

À 16 heures, et éventuellement, le soir

- Projet de loi de finances de fin de gestion pour 2023 (texte n° 88, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission des finances.

• Réunion de la commission pour le rapport : mercredi 15 novembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : vendredi 17 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : lundi 20 novembre après-midi

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 1 heure

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : vendredi 17 novembre à 15 heures

Mardi 21 novembre 2023

À 14 h 30

- Explications de vote des groupes puis scrutin public solennel sur le projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (texte n° 77, 2023-2024)

• Temps attribué aux orateurs des groupes pour les explications de vote, à raison d’un orateur par groupe : 7 minutes pour chaque groupe et 3 minutes pour les sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe

• Délai limite pour les inscriptions de parole : lundi 20 novembre à 15 heures

• Délai limite pour le dépôt des délégations de vote : mardi 21 novembre à 12 h 30

À 16 heures

- Débat sur le thème : « Déclinaison territoriale de la planification écologique : Quel rôle et quels moyens pour les collectivités locales ? Quel accompagnement du citoyen ? » (demande du groupe SER)

• Temps attribué au groupe Socialiste, Écologiste et Républicain : 8 minutes

• Réponse du Gouvernement pour une durée équivalente

• Après la réponse du Gouvernement, séquence de 16 questions-réponses :

2 minutes, y compris la réplique

Possibilité de réponse du Gouvernement pour une durée équivalente

Possibilité pour le Gouvernement de répondre à une réplique pendant 1 minute et à l’auteur de la question de répondre de nouveau pendant 1 minute

• Conclusion par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain : 5 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat : lundi 20 novembre à 15 heures

- Débat sur le rapport sur la situation des finances publique locales remis en application de l’article 52 de la loi organique relative aux lois de finances (demande de la commission des finances)

• Temps attribué à la commission des finances : 8 minutes

• Réponse du Gouvernement pour une durée équivalente

• Après la réponse du Gouvernement, séquence de 16 questions-réponses :

2 minutes, y compris la réplique

Possibilité de réponse du Gouvernement pour une durée équivalente

Possibilité pour le Gouvernement de répondre à une réplique pendant 1 minute et à l’auteur de la question de répondre de nouveau pendant 1 minute

• Conclusion par la commission des finances : 5 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat : lundi 20 novembre à 15 heures

À 21 h 30

- Déclaration du Gouvernement, suivie d’un débat, en application de l’article 50-1 de la Constitution, sur les partenariats renouvelés entre la France et les pays africains (demande du Gouvernement)

• Intervention des orateurs des groupes, à raison d’un orateur par groupe, par ordre décroissant des effectifs des groupes, avec 14 minutes pour le groupe Les Républicains, 12 minutes pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, 10 minutes pour le groupe Union Centriste et 8 minutes pour les autres groupes, ainsi que 3 minutes pour les sénateurs non-inscrits

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat : lundi 20 novembre à 15 heures

Mercredi 22 novembre 2023

À 15 heures

- Questions d’actualité au Gouvernement

• Délai limite pour l’inscription des auteurs de questions : mercredi 22 novembre à 11 heures

De 16 h 30 à 20 h 30

(Ordre du jour réservé au groupe SER)

- Proposition de loi portant réparation des personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982, présentée par M. Hussein Bourgi et plusieurs de ses collègues (texte n° 864, 2021-2022)

Ce texte a été envoyé à la commission des lois.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 13 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 15 novembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 20 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mercredi 22 novembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mardi 21 novembre à 15 heures

- Proposition de loi constitutionnelle visant à faciliter le déclenchement du référendum d’initiative partagée, présentée par M. Yan Chantrel et plusieurs de ses collègues (texte n° 571, 2022-2023)

Ce texte a été envoyé à la commission des lois.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 13 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 15 novembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 20 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mercredi 22 novembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mardi 21 novembre à 15 heures

À 22 heures

- Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2023

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : mardi 21 novembre à 15 heures

Jeudi 23 novembre 2023

De 9 heures à 13 heures

(Ordre du jour réservé au groupe RDSE)

- Proposition de loi tendant à renforcer la culture citoyenne, présentée par M. Henri Cabanel et plusieurs de ses collègues (texte de la commission n° 102, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission de la culture, de l’éducation et de la communication.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 13 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 15 novembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 20 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mercredi 22 novembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 22 novembre à 15 heures

- Proposition de loi visant à aménager la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés, présentée par Mme Nathalie Delattre et plusieurs de ses collègues (texte de la commission n° 83, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 6 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 8 novembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 20 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mercredi 22 novembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 22 novembre à 15 heures

CALENDRIER DE L’EXAMEN DU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2024 ET ORDRE DU JOUR DES SÉANCES DU 23 NOVEMBRE AU 12 DÉCEMBRE 2023

À 14 h 30 et, éventuellement, le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Discussion générale

• Temps attribué au rapporteur général de la commission des finances : 15 minutes

• Temps attribué au président de la commission des finances : 10 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 2 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 22 novembre à 15 heures

=> Examen de l’article liminaire

• Délai limite pour le dépôt des amendements à l’article liminaire et à la première partie : jeudi 23 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire aux amendements à l’article liminaire et à l’article 33 : jeudi 23 novembre à l’ouverture de la discussion générale

• Réunion de la commission pour examiner les amendements à l’article liminaire et à l’article 33 : jeudi 23 novembre à l’issue de la discussion générale

=> Examen de l’article 33 : évaluation du prélèvement opéré sur les recettes de l’État au titre de la participation de la France au budget de l’Union européenne

• Temps attribué au rapporteur spécial de la commission des finances : 5 minutes

• Temps attribué au président de la commission des affaires européennes : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 22 novembre à 15 heures

PROJET DE LOI DE FINANCES

Vendredi 24 novembre 2023

À 16 heures et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : jeudi 23 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire aux amendements de la première partie (excepté l’article 33) : vendredi 24 novembre à 11 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements à la première partie : vendredi 24 novembre à 14 heures et lundi 27 novembre à 9 h 30

Samedi 25 novembre 2023

À 9 h 30, 14 h 30, le soir et la nuit

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

Éventuellement, dimanche 26 novembre 2023

Le matin, l’après-midi et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

PROJET DE LOI DE FINANCES

Lundi 27 novembre 2023

À 10 h 30, 14 h 30, le soir et la nuit

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

Mardi 28 novembre 2023

À 14 h 30, le soir et la nuit

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

Mercredi 29 novembre 2023

À 11 heures

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

À 15 heures

- Questions d’actualité au Gouvernement

• Délai limite pour l’inscription des auteurs de questions : mercredi 29 novembre à 11 heures

À 16 h 30, le soir et la nuit

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

Jeudi 30 novembre 2023

À 10 h 30 et à 14 h 30

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des articles de la première partie

suite et fin

=> Explications de vote sur l’ensemble de la première partie

• Temps attribué aux orateurs des groupes pour les explications de vote, à raison d’un orateur par groupe : 5 minutes pour chaque groupe et 3 minutes pour les sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 29 novembre à 15 heures

=> Scrutin public ordinaire de droit

Le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Sécurités (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 45)

Compte spécial : contrôle de la circulation et du stationnement routiers

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (4) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 27 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : mercredi 29 novembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 29 novembre à 11 heures

Vendredi 1er décembre 2023

À 9 h 30, 14 h 30 et le soir

- Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 ou nouvelle lecture

En cas de lecture de conclusions de la commission mixte paritaire :

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : jeudi 30 novembre à 15 heures

En cas de nouvelle lecture :

• Réunion de la commission pour le rapport : jeudi 30 novembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : vendredi 1er décembre à l’ouverture de la discussion générale

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : vendredi 1er décembre à l’issue de la discussion générale

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : jeudi 30 novembre à 15 heures

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Enseignement scolaire (+ articles 53 et 54) (durée maximale prévisionnelle : 3 heures 30)

• Temps attribué au rapporteur spécial : 7 minutes

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (2) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 28 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : jeudi 30 novembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : jeudi 30 novembre à 11 heures

=> Recherche et enseignement supérieur (durée maximale prévisionnelle : 3 heures 15)

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (3) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 28 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : jeudi 30 novembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : jeudi 30 novembre à 11 heures

=> Cohésion des territoires (Durée maximale prévisionnelle : 4 heures 30)

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (5) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 28 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : jeudi 30 novembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : jeudi 30 novembre à 11 heures

Samedi 2 décembre 2023

À 10 h 30 et à 14 heures

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Engagements financiers de l’État (durée maximale prévisionnelle : 2 heures)

Compte spécial : participations financières de l’État

Compte spécial : accords monétaires internationaux

Compte spécial : prêts et avances à divers services de l’État ou organismes gérant des services publics

et Remboursements et dégrèvements

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (3) : 5 minutes chacun

• Temps attribué à la rapporteure pour avis : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 29 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 1er décembre à 11 heures

=> Économie (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 30)

Compte spécial : prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 5 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (3) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 29 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 1er décembre à 11 heures

=> Plan de relance (durée maximale prévisionnelle : 1 heure 45)

et Investir pour la France de 2030

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (3) : 5 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 29 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 1er décembre à 11 heures

=> Pouvoirs publics (durée maximale prévisionnelle : 2 heures)

et Conseil et contrôle de l’État

et Direction de l’action du Gouvernement

Budget annexe : publications officielles et information administrative

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (3) : 5 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (5) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 29 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 1er décembre à 11 heures

Éventuellement, le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des missions et des articles rattachés reportés

Éventuellement, dimanche 3 décembre 2023

Le matin, l’après-midi et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des missions et des articles rattachés reportés

PROJET DE LOI DE FINANCES

Lundi 4 décembre 2023

À 10 heures, 14 h 30 et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Immigration, asile et intégration (durée maximale prévisionnelle : 1 heure 45)

• Temps attribué à la rapporteure spéciale : 5 minutes

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (2) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : jeudi 30 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 1er décembre à 11 heures

=> Écologie, développement et mobilités durables (+ articles 50, 51 et 52) (durée maximale prévisionnelle : 8 heures)

Budget annexe : contrôle et exploitation aériens

Compte spécial : financement des aides aux collectivités pour l’électrification rurale

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (4) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (7) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : jeudi 30 novembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 1er décembre à 11 heures

Mardi 5 décembre 2023

À 9 h 30

- Questions orales

À 14 h 30 et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Travail et emploi (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 45)

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué au rapporteur pour avis : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : lundi 4 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : lundi 4 décembre à 11 heures

=> Santé (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 30)

• Temps attribué au rapporteur spécial : 5 minutes

• Temps attribué à la rapporteure pour avis : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : lundi 4 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : lundi 4 décembre à 11 heures

=> Solidarité, insertion et égalité des chances (durée maximale prévisionnelle : 3 heures 30)

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 5 minutes chacun

• Temps attribué au rapporteur pour avis : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : lundi 4 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : lundi 4 décembre à 11 heures

Mercredi 6 décembre 2023

À 10 h 30, 14 h 30 et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Relations avec les collectivités territoriales (+ articles 56, 57, 58 et 59) (durée maximale prévisionnelle : 8 heures 30)

Compte spécial : Avances aux collectivités territoriales

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué au rapporteur pour avis : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : mardi 5 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mardi 5 décembre à 11 heures

=> Administration générale et territoriale de l’État (durée maximale prévisionnelle : 1 heure 15)

• Temps attribué à la rapporteure spéciale : 5 minutes

• Temps attribué à la rapporteure pour avis : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : vendredi 1er décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : mardi 5 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mardi 5 décembre à 11 heures

Jeudi 7 décembre 2023

À 10 h 30, 14 h 30 et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Transformation et fonction publiques (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 15)

Compte spécial : gestion du patrimoine immobilier de l’État

et Gestion des finances publiques

et Crédits non répartis

et Régimes sociaux et de retraite

Compte spécial : pensions

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 5 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (2) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 4 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : mercredi 6 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 6 décembre à 11 heures

=> Culture (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 15)

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteures pour avis (2) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 4 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : mercredi 6 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 6 décembre à 11 heures

=> Médias, livre et industries culturelles (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 15)

Compte spécial : avances à l’audiovisuel public

• Temps attribué au rapporteur spécial : 7 minutes

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (6) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 4 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : mercredi 6 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 6 décembre à 11 heures

=> Outre-mer (+ article 55) (durée maximale prévisionnelle : 3 heures 45)

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (2) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 4 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : mercredi 6 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : mercredi 6 décembre à 11 heures

Vendredi 8 décembre 2023

À 9 h 30, 14 h 30 et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation (durée maximale prévisionnelle : 1 heure 30)

• Temps attribué au rapporteur spécial : 5 minutes

• Temps attribué à la rapporteure pour avis : 3 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 5 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : jeudi 7 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : jeudi 7 décembre à 11 heures

=> Action extérieure de l’État (durée maximale prévisionnelle : 3 heures 15)

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (7) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 5 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : jeudi 7 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : jeudi 7 décembre à 11 heures

=> Aide publique au développement (durée maximale prévisionnelle : 1 heure 45)

Compte spécial : prêts à des États étrangers

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 5 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (2) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 5 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : jeudi 7 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : jeudi 7 décembre à 11 heures

=> Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales (durée maximale prévisionnelle : 5 heures)

Compte spécial : développement agricole et rural

• Temps attribué aux rapporteurs spéciaux (2) : 7 minutes chacun

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (3) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 5 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : jeudi 7 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : jeudi 7 décembre à 11 heures

Éventuellement, samedi 9 décembre 2023

Le matin, l’après-midi et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des missions et des articles rattachés reportés

Éventuellement, dimanche 10 décembre 2023

Le matin, l’après-midi et le soir

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Examen des missions et des articles rattachés reportés

PROJET DE LOI DE FINANCES

Lundi 11 décembre 2023

À 10 h 30, 14 h 30, le soir et, éventuellement, la nuit

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Sport, jeunesse et vie associative (durée maximale prévisionnelle : 2 heures)

• Temps attribué au rapporteur spécial : 5 minutes

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (2) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 45 minutes

• Délai limite pour le dépôt des amendements : jeudi 7 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 8 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 8 décembre à 11 heures

=> Justice (durée maximale prévisionnelle : 3 heures)

• Temps attribué au rapporteur spécial : 7 minutes

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (4) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : jeudi 7 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 8 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 8 décembre à 11 heures

=> Défense (durée maximale prévisionnelle : 2 heures 30)

• Temps attribué au rapporteur spécial : 7 minutes

• Temps attribué aux rapporteurs pour avis (8) : 3 minutes chacun

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Délai limite pour le dépôt des amendements : jeudi 7 décembre à 11 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement : vendredi 8 décembre à 11 heures

• Délai limite pour les inscriptions de parole : vendredi 8 décembre à 11 heures

=> Examen des articles de la seconde partie non rattachés aux crédits

• Délai limite pour le dépôt des amendements aux articles de la seconde partie non rattachés aux crédits : jeudi 7 décembre à 12 heures

• Délai limite pour l’ajout d’un signataire à un amendement aux articles de la seconde partie non rattachés aux crédits : vendredi 8 décembre à 11 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements aux articles de la seconde partie non rattachés aux crédits : lundi 11 décembre à 9 h 30

Mardi 12 décembre 2023

À 14 h 30

- Sous réserve de sa transmission, projet de loi de finances pour 2024 (texte A.N. n° 1680)

=> Éventuellement, examen des articles de la seconde partie non rattachés aux crédits

suite et fin

=> Explications de vote sur l’ensemble du projet de loi de finances pour 2024

• Temps attribué aux orateurs des groupes pour les explications de vote, à raison d’un orateur par groupe : 7 minutes pour chaque groupe et 3 minutes pour les sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe

• Délai limite pour les inscriptions de parole : lundi 11 décembre à 15 heures

=> Scrutin public à la tribune de droit

SEMAINE SÉNATORIALE

Mardi 12 décembre 2023

L’après-midi (après le vote du projet de loi de finances pour 2024) et le soir

- Proposition de résolution tendant à modifier le Règlement du Sénat afin de compléter l’intitulé de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, présentée par M. Laurent Lafon et plusieurs de ses collègues (texte n° 623, 2022-2023) (demande de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication)

Ce texte a été envoyé à la commission des lois.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 4 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 6 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mardi 12 décembre en début d’après-midi

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 30 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 11 décembre à 15 heures

- Explications de vote puis vote sur la proposition de loi visant à prolonger en 2024 le dispositif exceptionnel d’utilisation des titres-restaurant pour soutenir le pouvoir d’achat (sous réserve de l’engagement de la procédure accélérée), présentée par Mmes Sophie Primas, Frédérique Puissat et Alexandra Borchio Fontimp (texte n° 106, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission des affaires sociales. Il est examiné conformément à la procédure de législation en commission selon laquelle le droit d’amendement des sénateurs et du Gouvernement s’exerce en commission.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 4 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 6 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance, en application de l’article 47 quater, alinéa 1, du règlement : lundi 11 décembre à 12 heures

• Délai limite de demande de retour à la procédure normale (pour les articles faisant l’objet de la procédure de législation en commission) : vendredi 8 décembre à 17 heures

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, les représentants de la commission pendant 7 minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder 5 minutes chacun, ainsi qu’un sénateur ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder 3 minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : lundi 11 décembre à 15 heures

- Proposition de loi constitutionnelle relative à la souveraineté de la France, à la nationalité, à l’immigration et à l’asile, présentée par MM Bruno Retailleau, François-Noël Buffet et plusieurs de leurs collègues (texte n° 646, 2022-2023) (demande du groupe Les Républicains)

Ce texte a été envoyé à la commission des lois.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 4 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 6 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mardi 12 décembre après-midi

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 1 heure

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 11 décembre à 15 heures

SEMAINE SÉNATORIALE

Mercredi 13 décembre 2023

À 15 heures

- Questions d’actualité au Gouvernement

• Délai limite pour l’inscription des auteurs de questions : mercredi 13 décembre à 11 heures

De 16 h 30 à 20 h 30

(Ordre du jour réservé au GEST)

- Proposition de loi visant à favoriser le réemploi des véhicules, au service des mobilités durables et solidaires sur les territoires, présentée par MM. Joël Labbé, Guillaume Gontard et plusieurs de leurs collègues (texte n° 923, 2022-2023)

Ce texte a été envoyé à la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : vendredi 24 novembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 29 novembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : vendredi 8 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mercredi 13 décembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mardi 12 décembre à 15 heures

- Proposition de loi visant à lutter contre la précarité de la jeunesse par l’instauration d’une allocation autonomie universelle d’études, présentée par Mme Monique de Marco et plusieurs de ses collègues (texte n° 15, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission des affaires sociales.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 4 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 6 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mercredi 13 décembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mardi 12 décembre à 15 heures

À 22 heures

- Débat préalable à la réunion du Conseil européen des 14 et 15 décembre 2023

• Intervention liminaire du Gouvernement

• 4 minutes attribuées respectivement à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, à la commission des finances et à la commission des affaires européennes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Possibilité pour le Gouvernement de prendre la parole après chaque orateur des commissions et des groupes pour une durée de 2 minutes ; possibilité pour l’orateur de répliquer pendant 1 minute

• Conclusion par la commission des affaires européennes : 4 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat : mardi 12 décembre à 15 heures

Jeudi 14 décembre 2023

De 10 h 30 à 13 heures et de 14 h 30 à 16 heures

(Ordre du jour réservé au groupe RDPI)

- Proposition de loi tendant à tenir compte de la capacité contributive des collectivités territoriales dans l’attribution des subventions et dotations destinées aux investissements relatifs à la transition écologique des bâtiments scolaires, présentée par Mme Nadège Havet et plusieurs de ses collègues (texte n° 922, 2022-2023)

Ce texte a été envoyé à la commission des finances.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 4 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mardi 5 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : jeudi 14 décembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 13 décembre à 15 heures

- Débat sur le thème : « Comment le Gouvernement compte-t-il appliquer au plus vite les mesures du Comité Interministériel des Outre-mer ? »

• Temps attribué au groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants : 8 minutes

• Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure

• Possibilité pour le Gouvernement de prendre la parole après chaque orateur pour une durée de 2 minutes ; possibilité pour l’orateur de répliquer pendant 1 minute

• Temps de réponse du Gouvernement : 5 minutes

• Conclusion par le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants : 5 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat : mercredi 13 décembre à 15 heures

De 16 heures à 20 heures

(Ordre du jour réservé au groupe UC)

- Proposition de loi organique visant à rétablir la réserve parlementaire en faveur des communes rurales et des associations, présentée par M. Hervé Maurey, Mme Dominique Vérien et plusieurs de leurs collègues (texte n° 33, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission des finances.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 4 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mardi 5 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : jeudi 14 décembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 13 décembre à 15 heures

- Proposition de loi relative aux droits de l’enfant à entretenir régulièrement des relations personnelles avec ses parents en cas de séparation de ces derniers, présentée par Mme Élisabeth Doineau et plusieurs de ses collègues (texte n° 308, 2021-2022)

Ce texte a été envoyé à la commission des lois.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 4 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 6 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mercredi 13 décembre matin

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 13 décembre à 15 heures

À 21 h 30

- Éventuellement, suite de la proposition de loi constitutionnelle relative à la souveraineté de la France, à la nationalité, à l’immigration et à l’asile, présentée par MM. Bruno Retailleau, François-Noël Buffet et plusieurs de leurs collègues (texte n° 646, 2022-2023) (demande du groupe Les Républicains)

Éventuellement, vendredi 15 décembre 2023

Le matin, l’après-midi et le soir

- Éventuellement, suite de la proposition de loi constitutionnelle relative à la souveraineté de la France, à la nationalité, à l’immigration et à l’asile, présentée par MM. Bruno Retailleau, François-Noël Buffet et plusieurs de leurs collègues (texte n° 646, 2022-2023) (demande du groupe Les Républicains)

SEMAINE RÉSERVÉE PAR PRIORITÉ AU GOUVERNEMENT

Lundi 18 décembre 2023

À 16 heures et le soir

- Conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi relative aux services express régionaux métropolitains (texte de la commission n° 86, 2023-2024)

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : vendredi 15 décembre à 15 heures

- Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi relative à la prévisibilité de l’organisation des services de la navigation aérienne en cas de mouvement social et à l’adéquation entre l’ampleur de la grève et la réduction du trafic

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : vendredi 15 décembre à 15 heures

- Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi relative à l’ouverture à la concurrence du réseau de bus francilien de la RATP

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : vendredi 15 décembre à 15 heures

- Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi relative à la restitution des restes humains appartenant aux collections publiques

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : vendredi 15 décembre à 15 heures

- Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : vendredi 15 décembre à 15 heures

- Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à revaloriser le métier de secrétaire de mairie

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : vendredi 15 décembre à 15 heures

Mardi 19 décembre 2023

À 9 h 30

- Questions orales

À 14 h 30 et le soir

- Explications de vote puis vote sur la proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, visant à faciliter la mobilité internationale des alternants, pour un « Erasmus de l’apprentissage » (texte n° 598, 2022-2023)

Ce texte a été envoyé à la commission des affaires sociales. Il est examiné conformément à la procédure de législation en commission selon laquelle le droit d’amendement des sénateurs et du Gouvernement s’exerce en commission.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 13 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance, en application de l’article 47 quater, alinéa 1, du Règlement : lundi 18 décembre à 12 heures

• Délai limite de demande de retour à la procédure normale (pour les articles faisant l’objet de la procédure de législation en commission) : vendredi 15 décembre à 17 heures

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, les représentants de la commission pendant 7 minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder 5 minutes chacun, ainsi qu’un sénateur ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder 3 minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : lundi 18 décembre à 15 heures

- Nouvelle lecture de la proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale en nouvelle lecture après engagement de la procédure accélérée, visant à garantir le respect du droit à l’image des enfants (texte n° 27, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission des lois.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 13 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 18 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mardi 19 décembre en début d’après-midi

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 18 décembre à 15 heures

- Projet de loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires (procédure accélérée ; texte n° 111, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à la commission des lois.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : lundi 11 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 13 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : lundi 18 décembre à 12 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mardi 19 décembre en début d’après-midi

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 1 heure

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 18 décembre à 15 heures

Mercredi 20 décembre 2023

À 15 heures

- Questions d’actualité au Gouvernement

• Délai limite pour l’inscription des auteurs de questions : mercredi 20 décembre à 11 heures

À 16 h 30 et le soir

- deux conventions internationales examinées selon la procédure d’examen simplifié :

=> Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, autorisant l’approbation de l’avenant entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg au protocole d’accord du 20 mars 2018 relatif au renforcement de la coopération en matière de transports transfrontaliers et à la convention du 23 octobre 2020 relative au financement d’aménagements visant à renforcer la desserte ferroviaire et favoriser les mobilités durables (texte n° 815, 2022-2023)

=> Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, l’Association internationale de développement, la Société financière internationale, l’Agence multilatérale de garantie des investissements et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (texte n° 937, 2022-2023)

• Délai limite pour demander le retour à la procédure normale : lundi 18 décembre à 15 heures

- Projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière d’économie, de finances, de transition écologique, de droit pénal, de droit social et en matière agricole (procédure accélérée ; texte n° 112, 2023-2024)

Ce texte a été envoyé à une commission spéciale sous réserve de sa création en application de l’article 16 bis du règlement du Sénat.

18 articles font l’objet d’une procédure de législation en commission partielle selon laquelle le droit d’amendement des sénateurs et du Gouvernement s’exerce en commission.

• Délai limite pour le dépôt des amendements de commission : vendredi 8 décembre à 14 heures

• Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 13 décembre en fin d’après-midi et le soir

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance portant sur les articles du texte non concernés par la procédure de législation en commission : lundi 18 décembre à 12 heures

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance en application de l’article 47 quater, alinéa 1, du Règlement : lundi 18 décembre à 12 heures

• Délai limite de demande de retour à la procédure normale : vendredi 15 décembre à 17 heures

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : mardi 19 décembre en début d’après-midi

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 1 heure

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mardi 19 décembre à 15 heures

Jeudi 21 décembre 2023

Le matin

- Sous réserve de sa transmission, conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances pour 2024 ou nouvelle lecture

En cas de lecture de conclusions de la commission mixte paritaire :

• Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes

• Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : mercredi 20 décembre à 15 heures

En cas de nouvelle lecture :

• Réunion de la commission pour le rapport : mercredi 20 décembre matin

• Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : à l’ouverture de la discussion générale

• Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : à l’issue de la discussion générale

• Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes

• Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 20 décembre à 15 heures

Prochaine réunion de la Conférence des Présidents :

mercredi 13 décembre 2023, à 18 heures

Debut de section - PermalienPhoto de Jocelyne Guidez

Monsieur le président, lors du scrutin n° 43, ma collègue Amel Gacquerre a été enregistrée comme ne prenant pas part au vote alors qu’elle souhaitait voter pour.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Acte vous est donné de cette mise au point. Elle figurera dans l’analyse politique du scrutin concernée.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Nous reprenons la discussion des articles du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024.

Dans la discussion des articles, nous poursuivons l’examen d’amendements tendant à insérer des articles additionnels après l’article 10 decies.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° 104 rectifié ter est présenté par MM. Bonhomme et Klinger, Mmes Micouleau, Canayer et Drexler, MM. de Nicolaÿ et Frassa, Mme Schalck, MM. Paumier, Brisson, Sautarel et Genet et Mme Belrhiti.

L’amendement n° 1039 rectifié est présenté par MM. Iacovelli et Patriat, Mme Nadille, MM. Théophile, Bitz, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Haye, Kulimoetoke, Lemoyne, Lévrier, Mohamed Soilihi, Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch et Mme Schillinger.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Au début de la section IV du chapitre II du titre III de la deuxième partie du livre premier du code général des impôts, il est inséré un article 1613 ter … ainsi rédigé :

« Art. 1613 ter…. – I. – Il est institué une contribution perçue sur les produits alimentaires transformés destinés à la consommation humaine contenant des sucres ajoutés.

« II. – La contribution est due par la personne qui réalise la première livraison des produits mentionnés au I, à titre gratuit ou onéreux, en France, en dehors des collectivités régies par l’article 74 de la Constitution, de la Nouvelle-Calédonie, des Terres australes et antarctiques françaises et de l’île de Clipperton, à raison de cette première livraison.

« Est assimilée à une livraison la consommation de ces produits dans le cadre d’une activité économique. La contribution est exigible lors de cette livraison.

« III. – Le tarif de la contribution mentionnée au I est le suivant :

QUANTITÉ DE SUCRE

en kg de sucre ajoutés par quintal de produits transformés

en euros par quintal de produits transformés

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Inférieure ou égale à 1

« Au-delà de quinze kilogrammes de sucres ajoutés par quintal de produit transformé, le tarif applicable par kilogramme supplémentaire est fixé à 2, 02 € par quintal de produit transformé.

« Pour le calcul de la quantité en kilogrammes de sucres ajoutés, celle-ci est arrondie à l’entier le plus proche. La fraction de sucre ajouté égale à 0, 5 est comptée pour 1.

« Les tarifs mentionnés dans le tableau constituant le deuxième alinéa et au troisième alinéa du présent II sont relevés au 1er janvier de chaque année, à compter du 1er janvier 2024, dans une proportion égale au taux de croissance de l’indice des prix à la consommation hors tabac de l’avant-dernière année.

« Ces montants sont exprimés avec deux chiffres après la virgule, le deuxième chiffre étant augmenté d’une unité si le chiffre suivant est égal ou supérieur à cinq.

« IV. – La contribution est établie et recouvrée selon les modalités, ainsi que sous les sûretés, garanties et sanctions applicables aux taxes sur le chiffre d’affaires.

« V. – Le produit de cette taxe est affecté au fonds mentionné à l’article L. 135-1 du code de la sécurité sociale. »

La parole est à M. François Bonhomme, pour présenter l’amendement n° 104 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Monsieur le ministre, l’Assemblée nationale a constitué une commission d’enquête sur l’alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l’émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance. Dans son rapport, publié en septembre 2018, celle-ci préconisait de définir dans la loi des objectifs quantifiés et de réduire à 25 grammes par jour la consommation de sucre, pour chaque catégorie de produits.

La surconsommation d’aliments industriels, notamment ultratransformés, favorise la survenance de maladies chroniques et, en particulier, une hausse régulière de la prévalence de l’obésité. D’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les personnes obèses représentaient 8, 5 % de la population en 1997 et 17 % en 2020. L’augmentation est encore plus marquée dans les groupes d’âge les plus jeunes. Le nombre de cas d’obésité morbide, lui, a été multiplié par sept entre 1997 et 2020.

Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a considéré en 1997 ce phénomène comme l’une des grandes épidémies. C’est notamment la présence de sucres ajoutés en quantité importante par certains industriels qui est à l’origine de la faible qualité nutritionnelle et de la nocivité de nombreux aliments transformés.

Les maladies chroniques représentent pour nos sociétés un coût économique et financier considérable. Il est logique de reporter financièrement cette charge sur les industriels dont les produits transformés contiennent des sucres ajoutés en quantité trop élevée. Il s’agit aussi de les inciter à proposer des produits plus vertueux et s’inscrivant dans le cadre d’une alimentation saine.

Le produit de cette taxe comportementale serait affecté à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss).

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Xavier Iacovelli, pour présenter l’amendement n° 1039 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Xavier Iacovelli

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, M. Bonhomme l’a souligné, de 1997 à aujourd’hui, la proportion d’adultes en situation d’obésité ou de surpoids a doublé, passant de 8, 5 % à 17 %, pour atteindre 9 millions de Français. Nous devons collectivement franchir un cap pour inverser cette tendance, qui ne fait que se renforcer année après année, surtout chez les plus jeunes. La proportion d’enfants obèses qui demeurent obèses à l’âge adulte est très préoccupante : passée de 20 % à 50 % avant la puberté, elle atteint 50 % à 70 % lorsque l’obésité persiste après la puberté.

Parallèlement, les coûts directs et indirects de l’obésité sont très élevés : l’OCDE les estime à près de 11 milliards d’euros pour notre système de santé, et même à 43 milliards d’euros si l’on considère les coûts indirects liés à la perte de productivité, au chômage, à l’absentéisme ou encore à un départ prématuré à la retraite.

Nous savons désormais que la principale cause de l’obésité et des maladies associées est directement liée à l’évolution du système alimentaire. J’ai eu l’occasion d’échanger avec le docteur et épidémiologiste Jean-David Zeitoun, qui alerte sur le fait que l’obésité est une maladie d’origine alimentaire et que son traitement public doit donc être alimentaire. Il souligne que nous avons trois ennemis : les calories, la transformation et les produits chimiques, notamment les pesticides. Actuellement, les industriels sont libres d’ajouter à volonté des substances dont les effets néfastes pour la santé sont désormais connus.

C’est pourquoi nous devons adopter une approche publique, légale et économique vis-à-vis des industriels, afin de lutter contre l’obésité par la régulation et la taxation, à l’instar de ce qui a été fait pour le tabac. Cette mesure pourrait s’appuyer sur le Nutriscore, invention française, qui pourrait servir d’outil.

J’entends les observations du ministre sur la question du pouvoir d’achat. Je pense qu’il est crucial de moins taxer les produits alimentaires essentiels et de taxer davantage ceux dont le Nutriscore est mauvais.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

La commission sollicite l’avis du Gouvernement.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

J’ai les mêmes réserves que lors du débat précédent.

Nous discutons de la création de nouvelles taxes, ce qui semble contradictoire avec la nécessité de protéger le pouvoir d’achat des Français, à laquelle nous devons prêter une attention toute particulière.

En outre, un projet de loi de finances, de l’État comme de la sécurité sociale, vise à allouer des ressources au service de politiques données. Bien souvent, on veut faire jouer à la fiscalité un rôle qu’elle ne peut pas assumer. C’est la réglementation, la régulation, voire l’interdiction, qui constituent souvent le moyen le plus direct et le plus efficace pour traiter des enjeux de politiques publiques.

Le Gouvernement a donc émis un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. François Bonhomme, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Monsieur le ministre, vous dites que la fiscalité nutritionnelle ou comportementale ne peut pas jouer un rôle pour lequel elle n’est pas faite.

Pourtant, une note du Conseil des prélèvements obligatoires – ce ne sont pas vraiment des farfelus ou des fantaisistes ! – établit clairement un lien entre la taxe et un changement des comportements en faveur d’une meilleure qualité nutritionnelle. Je vous invite à la consulter ; elle est disponible depuis le mois de juillet dernier. Il est notamment indiqué : « En termes de ciblage, plusieurs études, y compris sur données françaises, montrent un effet plus important sur la consommation parmi les personnes en surpoids ou en situation d’obésité. »

Si cela ne suffisait pas, monsieur le ministre, je vous invite à relire le rapport d’information sénatorial Surpoids et obésité, l ’ autre pandémie – difficile de faire plus explicite ! –, rédigé en 2022 par Mmes Deseyne, Devésa et Meunier. Je vous renvoie à sa douzième recommandation : « Réglementer les teneurs en nutriments de produits ciblés en raison de leur rôle dans le dépassement des apports recommandés. » Nous savons que les additifs de toutes sortes sont à l’origine de maladies chroniques, avec de graves complications pour la santé et le bien-être.

Monsieur le ministre, vous invoquez le pouvoir d’achat ? Mais là, c’est le pouvoir de vivre qui est en cause ! Votre argument est incroyable. Il ne tient pas.

Vous invoquez la protection du pouvoir d’achat, mais en réalité, vous attaquez plutôt le pouvoir de vivre ! Cet argument est incroyablement faible, monsieur le ministre.

Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains et sur les travées du groupe SER. – M. Xavier Iacovelli applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Xavier Iacovelli, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Xavier Iacovelli

Je suis tout à fait d’accord : le coût humain, qui est important, se double d’un coût économique pour l’assurance maladie et pour nos finances publiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Xavier Iacovelli

Je rejoins notre collègue le sénateur Bonhomme : il faut s’appuyer, par exemple, sur le Nutriscore.

L’exemple d’une grande marque de céréales dont les produits sont passés de la catégorie D au lancement du Nutriscore à la catégorie A désormais est éloquent.

Le producteur a fait des efforts : la consommation n’a pas baissé, mais ses produits sont désormais moins sucrés et donc moins nocifs pour la santé.

Cette taxe supplémentaire permettrait ainsi d’inciter l’industrie agroalimentaire à réduire ses taux de sucre et à diminuer les additifs qu’elle place dans ses produits.

Certes, le Nutriscore est perfectible et ne relève pas d’une science exacte. Mais il est le seul moyen à notre disposition pour scorer les aliments dans notre pays.

À ce titre, nous pouvons donc nous appuyer sur lui pour créer, peut-être, une taxe différenciée. Nous pourrions ainsi favoriser les produits les mieux scorés et appliquer des taxes supplémentaires aux produits pour lesquels les industriels ne jouent pas le jeu. Cela faciliterait aussi l’accès des plus modestes à des produits de meilleure qualité. Car ceux qui ont des difficultés pour boucler leurs fins de mois regardent non pas le Nutriscore, mais avant tout le prix.

La taxe est également un moyen de soutenir les plus modestes d’entre nous.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Véronique Guillotin

Je voterai évidemment ces deux amendements.

Je ne comprends pas l’argument qui nous est opposé. À mon sens, la taxe ne va pas grever le pouvoir d’achat ; elle va orienter les consommateurs vers des produits moins sucrés, donc de meilleure qualité.

Il s’agit en réalité d’une taxe incitative, en faveur d’une meilleure alimentation.

Pourquoi la fiscalité comportementale fonctionnerait-elle pour le tabac et pas pour d’autres produits, comme les produits sucrés ?

Tout le monde l’a dit, nous faisons face à une pandémie mondiale d’obésité. Nous devons absolument agir.

Je n’oppose pas la fiscalité comportementale à l’éducation et l’information.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Nous voterons également ces amendements.

Les taxes qui peuvent modifier le comportement à la fois des industriels – M. Iacovelli a rappelé comment des industriels avaient modifié la composition de leurs produits – et de nos concitoyens sont intéressantes.

Monsieur le ministre, vous parlez sans cesse du pouvoir d’achat. Il faudrait aussi parler du pouvoir de vie en bonne santé §et du coût social.

Les conséquences de l’obésité ne seront peut-être pas visibles dès les budgets de 2024 ou de 2025. Nous ne les constaterons peut-être que dans vingt ans, mais il y en aura : toutes les études le montrent.

Si je puis me permettre, vous êtes ministre des comptes publics, mais pas de la santé, et c’est assez regrettable. Les problèmes de santé ne semblent guère vous intéresser.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Nous parlons du projet de loi de financement de la sécurité sociale !

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Le groupe écologiste votera également ces amendements.

Nous croyons au signal prix. De plus, les taxes peuvent très bien être affectées aux autres politiques d’éducation que vous préconisez. La diminution de la publicité est également un élément important.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 104 rectifié ter et 1039 rectifié.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 10 decies.

Applaudissements sur plusieurs travées.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1041 rectifié, présenté par MM. Iacovelli et Patriat, Mme Nadille, MM. Théophile, Bitz, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Haye, Kulimoetoke, Lemoyne, Lévrier, Mohamed Soilihi, Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch et Mme Schillinger, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport étudiant la possibilité d’une taxation des produits alimentaires transformés, issus de l’industrie agroalimentaire, afin de lutter contre l’obésité et les maladies métaboliques associées.

La parole est à M. Xavier Iacovelli.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 147 rectifié ter, présenté par MM. Bonhomme, Pellevat et Klinger, Mmes Micouleau, Canayer et Drexler, MM. de Nicolaÿ et Frassa, Mme Schalck, MM. Sautarel, Genet et Pointereau et Mme Belrhiti, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article L. 2133-2 du code de la santé publique, il est inséré un article additionnel L. 2133-… ainsi rédigé :

« Art. L. 2133 -…. – Les messages publicitaires en faveur de denrées alimentaires sont accompagnés de la forme de présentation complémentaire à la déclaration nutritionnelle en application de l’article L. 3232-8 du code de la santé publique. Dans le cas des messages publicitaires sur internet, télévisés ou radiodiffusés, cette obligation ne s’applique qu’aux messages émis et diffusés à partir du territoire français et reçus sur ce territoire. La même obligation d’information s’impose à toute promotion, destinée au public, par voie d’imprimés et de publications périodiques édités par les producteurs ou distributeurs de ces produits.

« Les annonceurs et les promoteurs peuvent déroger à cette obligation sous réserve du versement d’une contribution dont le produit est reversé sans rang de priorité aux branches mentionnées à l’article L. 200-2 du code de la sécurité sociale.

« La contribution prévue à l’alinéa précédent est assise, s’agissant des messages publicitaires, sur le montant annuel des sommes destinées à l’émission et à la diffusion de ces messages, hors remise, rabais, ristourne et taxe sur la valeur ajoutée, payées par les annonceurs. Le montant de cette contribution est égal à 5 % du montant de ces sommes.

« La contribution prévue au deuxième alinéa est assise, s’agissant des autres types de promotion de ces produits, sur la valeur hors taxe sur la valeur ajoutée des dépenses de réalisation et de distribution qui ont été engagées au titre de l’année civile précédente, diminuée des réductions de prix obtenues des fournisseurs qui se rapportent expressément à ces dépenses. La base d’imposition des promoteurs qui effectuent tout ou partie des opérations de réalisation et de distribution avec leurs propres moyens d’exploitation est constituée par le prix de revient hors taxe sur la valeur ajoutée de toutes les dépenses ayant concouru à la réalisation desdites opérations. Le taux de la contribution est fixé à 5 % du montant hors taxe sur la valeur ajoutée de ces dépenses.

« Le fait générateur est constitué par la diffusion des messages publicitaires ou la mise à disposition des documents visés au premier alinéa. La contribution est exigible au moment du paiement par l’annonceur aux régies ou au moment de la première mise à disposition des documents visés. La contribution est déclarée, liquidée, recouvrée et contrôlée selon les procédures et sous les mêmes sanctions, garanties et privilèges que la taxe sur la valeur ajoutée. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à cette même taxe. Il est opéré un prélèvement de 1, 5 % effectué par l’État sur le montant de cette contribution pour frais d’assiette et de recouvrement.

« Les modalités d’application du présent article sont déterminées par décret en Conseil d’État pris après avis de l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et après consultation de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité.

« Les dispositions du présent article entrent en vigueur à la date de publication du décret mentionné au précédent alinéa, et au plus tard le 1er juin 2024. »

La parole est à M. François Bonhomme.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Toujours dans le même esprit, cet amendement tend à instaurer une contribution incitative favorisant la mention du Nutriscore sur tous les supports de publicité en faveur de denrées alimentaires.

Les industriels auraient le choix entre l’apposition de ce logo dans le cadre de campagnes publicitaires pour leurs produits et le versement d’une contribution financière au profit de la sécurité sociale.

Pour rappel, le Nutriscore a été mis en place en 2017 sur recommandation notamment de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et du ministère de la santé. Il vise à atteindre une cohérence avec les recommandations nutritionnelles de santé publique scientifiquement établies et amène à limiter la consommation de certains aliments qui favorisent notamment les maladies chroniques.

Cette information transparente et directe vise à mieux informer le consommateur dans ses achats et à inciter les industriels à améliorer la composition et la qualité nutritionnelle de leurs produits.

Les études menées par les autorités sanitaires ont démontré que le Nutriscore orientait le choix des consommateurs, en particulier des plus jeunes, vers des produits plus sains.

Si la présence du logo sur les emballages n’a pas de caractère obligatoire pour des raisons de conformité au droit européen, elle est néanmoins plébiscitée par les consommateurs.

La notoriété du Nutriscore a continué de croître depuis 2018. Selon une étude réalisée au mois de septembre 2020 par Santé publique France, près de 94 % des Français déclaraient être favorables à son affichage sur les emballages, et une proportion similaire souhaiterait que celui-ci devienne obligatoire.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

La commission sollicite l’avis du Gouvernement sur cet amendement. Nous souhaitons avoir des précisions sur la faisabilité technique d’une telle proposition, ainsi que sur sa conformité au droit communautaire.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Ma réponse est identique à celle que j’ai faite tout à l’heure à propos d’une autre taxe.

Si vous considérez que le Nutriscore doit être mentionné systématiquement sur toute publicité, la bonne solution, ce n’est pas une taxe ; c’est une évolution de la législation.

M. Laurent Burgoa acquiesce.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Nous avons eu un débat similaire sur les produits particulièrement dangereux. Nous n’allons pas les taxer ; nous allons les interdire.

Mme Sophie Primas acquiesce.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

En première intention, il faut toujours prendre le chemin le plus court, en l’occurrence celui de la réglementation. La taxation ne peut pas être une solution de second ordre. J’y reste donc opposé. Plutôt que de passer par le biais fiscal, je vous encourage à avancer sur une meilleure régulation de la publicité, qui, si telle est votre intention, afficherait systématiquement le Nutriscore.

Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. François Bonhomme, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

La même réponse appelle la même incompréhension.

Monsieur le ministre, je dois reconnaître que vous êtes constant dans l’erreur

Mme Raymonde Poncet Monge s ’ esclaffe.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Contrairement à ce que vous affirmez, je ne propose pas une nouvelle taxe. Une contribution financière ne serait exigée qu’en cas de refus d’afficher l’information nutritionnelle.

Je ne vois pas vraiment où est le scandale. L’information nutritionnelle est aujourd’hui obligatoire, et le Nutriscore a pour vocation de simplifier le message. Rien de plus.

Si nous voulons éclairer le consommateur, cette information n’est pas tout à fait superflue.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Monsieur le ministre, vous répondez à côté.

Je ne sais pas si cela s’explique par de la stratégie ou par un manque d’information. Toujours est-il que le Nutriscore existe déjà sous forme d’étiquette nutritionnelle.

Simplement, grâce au professeur Hercberg, qui l’a popularisé et rendu viable – rendons-lui hommage –, le Nutriscore compte aujourd’hui 10 millions d’utilisateurs et il est mis à jour chaque année. C’est bien que cela correspond à un besoin social.

Le Nutriscore n’est pas rendu obligatoire à l’échelon européen et il ne s’est pas diffusé par la volonté immanente du Gouvernement ; il a été plébiscité par les consommateurs dans les applications.

Voilà un cas de figure où la politique de prévention de l’État fait défaut et où c’est le consommateur qui impose un système.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Sophie Primas, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Si je ne suis pas une adepte de ce type de fiscalité – je doute qu’une variation de prix de quelques centimes d’euros suffise à modifier les comportements –, je crois davantage dans la formation et dans l’information. À ce titre, le Nutriscore me paraît un bon outil.

J’appelle néanmoins votre attention sur ce qui est proposé dans cet amendement. Qui vérifiera que le fabricant affiche bel et bien le Nutriscore dans les publicités ? En cas de manquement, qui s’assurera qu’il s’acquitte de sa contribution ?

Avec un tel amendement, on retombe dans une espèce de machinerie que je dénonce matin, midi et soir.

Je ne voterai évidemment pas cet amendement, tant son exécution me paraît complexe et coûteuse.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 81 rectifié ter, présenté par MM. Bonhomme et Klinger, Mmes Micouleau, Canayer et Drexler, MM. de Nicolaÿ et Frassa, Mme Schalck, MM. Sautarel et Genet et Mmes Belrhiti et Aeschlimann, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article L. 2133-1 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 2133-1-… ainsi rédigé :

« Art. L. 2133 -1 -…. – Les messages publicitaires et activités promotionnelles en faveur de produits alimentaires et boissons trop riches en sucre, sel ou matières grasses et ayant notamment pour cible les enfants de moins de 16 ans sont soumis au versement d’une contribution dont le produit est affecté à la branche maladie de la sécurité sociale.

« Cette contribution est destinée à financer la réalisation et la diffusion d’actions d’information, de prévention et d’éducation aux risques liés à la consommation de ces produits alimentaires et boissons.

« Cette contribution est assise sur le montant annuel des sommes destinées à l’émission et à la diffusion de ces messages, hors remise, rabais, ristourne et taxe sur la valeur ajoutée, payées par les annonceurs. Le montant de cette contribution est égal à 5 % du montant de ces sommes.

« Le fait générateur est constitué par la diffusion des messages publicitaires ou la mise à disposition des documents visés au premier alinéa. La contribution est exigible au moment du paiement par l’annonceur aux régies ou au moment de la première mise à disposition des documents visés. La contribution est déclarée, liquidée, recouvrée et contrôlée selon les procédures et sous les mêmes sanctions, garanties et privilèges que la taxe sur la valeur ajoutée. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à cette même taxe. Il est opéré un prélèvement de 5 % effectué par l’État sur le montant de cette contribution pour frais d’assiette et de recouvrement.

« Les modalités d’application du présent article sont déterminées par décret en Conseil d’État pris après avis de Santé publique France. »

La parole est à M. François Bonhomme.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Le Sénat avait adopté cet amendement dans le cadre du PLFSS pour 2023. Il est une fois de plus regrettable qu’une telle disposition n’ait pas été retenue dans le texte final.

Je rappelle que le marketing alimentaire à destination des enfants et des adolescents – cibles parfaites – fait malheureusement la promotion de denrées alimentaires à faible intérêt nutritionnel et à haute densité énergétique. Dans ce domaine, l’imagination du marketing est sans limites.

En tout état de cause, il est avéré qu’une surconsommation d’aliments industriels, notamment de produits ultratransformés, favorise la survenance de pathologies chroniques, comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires, et provoque une hausse importante de l’épidémie d’obésité, notamment chez les plus jeunes.

Certes, les programmes jeunesse font l’objet d’interdiction de publicité sur les chaînes publiques. Mais les autres espaces de diffusion restent très nombreux et les mesures d’autorégulation des professionnels demeurent trop timorées.

De plus, le marketing alimentaire a évolué avec les nouvelles technologies : internet est devenu un nouveau vecteur promotionnel de la malbouffe pour les jeunes, via les plateformes vidéo ou encore les réseaux sociaux, notamment par l’intermédiaire des influenceurs.

Cet amendement vise donc à instaurer le versement d’une contribution au profit de la branche maladie de la Caisse nationale de l’assurance maladie par les annonceurs et promoteurs de tout type de messages publicitaires et de promotions à l’intention des enfants de moins de 16 ans, pour des denrées alimentaires nocives pour la santé.

L’avis technique et scientifique de Santé publique France en matière nutritionnelle et sanitaire sera sollicité dans la définition des modalités d’application de cette contribution.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Notre collègue a rappelé que cet amendement avait été adopté dans le cadre du PLFSS pour 2023.

La commission, comme d’ailleurs le Gouvernement, y était alors défavorable. Nous maintenons cette position.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Nous n’ouvrirons pas le débat sur la fiscalité comportementale, dont nous connaissons parfaitement les intérêts et les limites.

Notre collègue Sophie Primas a dit qu’il ne servait à rien d’augmenter les prix de quelques centimes. C’est juste.

Si l’on prend l’exemple du tabac, on sait très bien que l’augmentation du prix doit être substantielle – en général, de 20 % – pour qu’un décrochage de la consommation se produise.

Mais, dans ce cas, discutons d’amendements ambitieux en la matière, au lieu de rejeter, comme le fait M. le ministre, l’intégralité des amendements sans exception !

Par ailleurs, n’opposons pas la fiscalité comportementale et les campagnes de prévention. Comment finance-t-on ces campagnes ?

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Le fonds de prévention du tabagisme, mis en place en 2016 par Marisol Touraine, a été tellement abondé par la taxe correspondante qu’il a été élargi.

Il finance aujourd’hui les actions de prévention et de communication. De toute évidence, la fiscalité comportementale doit être affectée au financement de la prévention.

Si vous refusez la fiscalité comportementale, vous devrez bien augmenter les impôts. Or ce n’est pas non plus, si j’ai bien compris, la ligne du Gouvernement.

Les actions de prévention et autres campagnes télévisées qui sont menées par l’Agence nationale de santé publique coûtent cher. Comment les financez-vous ?

La raison veut que nous instaurions une part pensée et efficace de fiscalité comportementale. À cet égard, je salue le travail de notre collègue François Bonhomme.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Daniel Salmon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Salmon

Nous voterons bien entendu cet amendement.

Nous sommes devant un problème majeur de santé publique. Les quelques centimes dont on parle visent non seulement le consommateur, mais également le producteur.

Quelques centimes en moins sur sa marge l’inciteront peut-être à afficher le Nutriscore sur les aliments qu’il produit.

Cela me semble essentiel. L’explosion de l’obésité n’est pas une rêverie, mais une réalité que nous retrouvons dans chacune de nos classes.

En tant qu’ancien enseignant, j’ai côtoyé ces enfants qui ont honte de leur corps, qui ne veulent plus aller à la piscine, qui ont des difficultés majeures à faire du sport, parce qu’ils n’arrivent même plus à courir.

Derrière les chiffres et les mots, il y a des êtres humains. À un moment, il faut tenir compte de cette réalité et agir pour de bon.

Nous luttons contre les drogues. Il va falloir lutter contre le sucre, contre les graisses qui sont présentes dans tous les aliments, au service d’une certaine industrie, mais au détriment de la santé de nos enfants.

Je voterai cet amendement avec une grande ferveur.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Mickaël Vallet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Mickaël Vallet

Je voudrais saisir le droit fil de la logique gouvernementale sur l’ensemble du mandat.

On m’a tellement expliqué que 5 euros d’aides personnelles au logement (APL) par mois, ce n’était « rien » que je n’arrive pas à faire la jonction avec les quelques centimes d’euros en question. Sûrement parce que je n’étais pas bon en maths…

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° 393 rectifié ter est présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.

L’amendement n° 1282 rectifié est présenté par M. Jomier, Mmes Canalès et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy, Harribey et G. Jourda, MM. Temal, Durain, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article 1613 bis du code général des impôts, il est inséré un article L. 1613… ainsi rédigé :

« Art. L. 1613 …. I. – Il est institué une contribution perçue par la Caisse nationale de l’assurance maladie sur les boissons alcooliques :

« 1° Définies par la catégorie « Autres bières » à l’article L. 313-15 du code d’imposition sur les biens et services ;

« 2° Conditionnées dans des récipients destinés à la vente au détail soit directement, soit par l’intermédiaire d’un professionnel ou préalablement assemblées et présentées dans des récipients non destinés à la vente au détail afin d’être consommables en l’état ;

« 3° Contenant un ou plusieurs arômes naturels ou artificiels et au moins vingt grammes de sucre ou une édulcoration équivalente par litre exprimée en sucre inverti.

« II. – Le tarif de la contribution mentionnée au I est déterminé par décret au 1er janvier 2023. Il est relevé au 1er janvier de chaque année dans une proportion égale au taux de croissance de l’indice des prix à la consommation hors tabac de l’avant-dernière année. Il est exprimé avec deux chiffres significatifs après la virgule, le second chiffre étant augmenté d’une unité si le chiffre suivant est égal ou supérieur à cinq. Le tarif est publié au Journal officiel par arrêté du ministre chargé du budget.

« III. – A. – La taxe est due lors de la mise à la consommation en France des boissons mentionnées au I. Elle est acquittée, selon le cas, par les fabricants, les entrepositaires agréés, les importateurs, les personnes qui réalisent l’acquisition intracommunautaire de ces boissons, les représentants fiscaux des opérateurs établis dans un autre État membre de l’Union européenne mentionnés à l’article 302 V bis ou par les personnes mentionnées au 4° du 2 du I de l’article 302 D.

« B. – Il appartient au redevable de démontrer que les quantités de sucres comprises dans les produits taxés et non prises en compte dans le calcul de l’impôt ne sont pas des sucres ajoutés. À défaut, le redevable est tenu au paiement du complément d’impôt.

« IV. – Cette taxe est recouvrée et contrôlée sous les mêmes règles, conditions, garanties et sanctions qu’en matière de contributions indirectes.

« V. – Par dérogation aux dispositions précédentes, les bières répondant aux critères du présent I produites par les brasseries dont la production annuelle, tous produits confondus, est inférieure à 200 000 hectolitres ne sont pas redevables de cette contribution. »

La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour présenter l’amendement n° 393 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Véronique Guillotin

Sur la même lancée, cet amendement porte sur un sujet particulier, auquel l’oreille du ministre pourrait peut-être être attentive.

J’ai bien compris, monsieur le ministre, que vous aviez une position ferme contre toute taxe comportementale. C’est un peu déstabilisant, car nous savons que la fiscalité comportementale fonctionne.

Par cet amendement, nous proposons une taxation des bières aromatisées, qui jouent sur tout ce que les jeunes adorent : le goût sucré, le prix attractif, un marketing et un packaging intéressants.

Très tôt, beaucoup trop tôt, le jeune public est ainsi encouragé à consommer de l’alcool, avec les risques d’addiction que cela entraîne.

Cet amendement a tout de même été travaillé avec l’association Addictions France.

Si la fiscalité comportementale était inefficace, nous ne l’aurions pas mise en place pour le tabac. J’ai du mal à entendre qu’elle ne sert à rien. Je suis convaincue du contraire.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Bernard Jomier, pour présenter l’amendement n° 1282 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Cet amendement vise les prémix à base de bière.

Je rappelle que nous avions eu le courage, dans cet hémicycle, de prévoir de taxer lourdement les prémix à base de vin, car ils visent les jeunes.

L’utilisation des sucres et des arômes vise en effet à masquer l’alcool et à opérer une transition entre le goût des enfants pour le sucre et le goût pour l’alcool. Il s’agit de produits particulièrement sournois en matière de santé, dont les cibles sont non pas les adultes, mais des adolescents de plus en plus jeunes.

Par parallélisme avec les mesures désormais entrées dans la loi visant les prémix à base de vin – nos collègues viticulteurs souhaitaient que l’on rétablisse l’équité –, agissons de même avec les prémix à base de bière. Aucune raison ne justifie qu’ils soient soumis à une fiscalité plus légère. Tel est l’objet de cet amendement.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Je n’emploierai pas le même argument que celui que j’ai utilisé sur la fiscalité comportementale.

Votre amendement se heurte au cadre de la directive européenne, qui, s’agissant des bières, permet de ne fixer que deux taux et pas de taux intermédiaires.

Par ailleurs, cet amendement pose un problème rédactionnel : vous faites référence à un article du code général des impôts qui a été abrogé. Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 393 rectifié ter et 1282 rectifié.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les trois premiers sont identiques.

L’amendement n° 460 rectifié bis est présenté par Mmes Guillotin et M. Carrère, MM. Daubet et Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.

L’amendement n° 1011 rectifié ter est présenté par MM. Henno et J.M. Arnaud, Mme Billon, M. Delahaye, Mme Jacquemet, M. Kern, Mmes Morin-Desailly et O. Richard et MM. Bleunven et Delcros.

L’amendement n° 1102 rectifié bis est présenté par Mme Canalès, M. Jomier, Mme Le Houerou, MM. Féraud, Ouizille, Tissot et Kerrouche et Mme Féret.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après la section 3 du chapitre 5 du titre IV du livre I du code de la sécurité sociale, il est inséré une section … ainsi rédigée :

« Section … : Taxation des publicités en faveur de boissons alcooliques

« Article L. 246 – … : I. – Il est institué une taxe perçue sur les dépenses de publicité portant sur la promotion d’une boisson alcoolique.

« II. – Sont redevables de cette taxe les entreprises :

« – Produisant, important ou distribuant en France des boissons alcooliques ou leurs représentants ;

« – Et dont le chiffre d’affaires du dernier exercice est supérieur ou égal à 10 millions d’euros, hors taxe sur la valeur ajoutée.

« III. – La taxe est assise sur les frais d’achats d’espaces publicitaires, quelle que soit la nature du support retenu et quelle que soit sa forme, matérielle ou immatérielle, ainsi que les frais d’événements publics et de manifestations de même nature.

« IV. – Le taux de la taxe est fixé à 3 % du montant hors taxes sur la valeur ajoutée des dépenses mentionnées au I du présent article.

« V. – Les modalités du recouvrement sont instaurées par décret trois mois après la date d’entrée en vigueur de la loi n° … de … de financement de la sécurité sociale pour 2024. »

II. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024.

La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour présenter l’amendement n° 460 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Véronique Guillotin

Cet amendement vise à instituer une taxation non pas sur la consommation directe, mais sur la publicité en faveur de la consommation de boissons alcooliques.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1011 rectifié ter n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Marion Canalès, pour présenter l’amendement n° 1102 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Marion CANALÈS

Les budgets publicitaires, véritable faire-valoir pour inciter à la consommation d’alcool, représentent près de 500 millions d’euros.

Dans un objectif de prévention, nous proposons de taxer ces publicités.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1234 rectifié, présenté par Mme Bélim, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel, Lurel, Ziane, Ouizille et Michau, Mme Bonnefoy, M. Jacquin, Mme Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après la section 3 du chapitre 5 du titre IV du livre II du code de la sécurité sociale, il est inséré une section ainsi rédigée :

« Section …

« Taxation des publicités en faveur de boissons alcooliques

« Art. L. …. – I. – Il est institué une taxe perçue sur les dépenses de publicité portant sur la promotion d’une boisson alcoolique à La Réunion. Son produit est affecté à la branche maladie de la sécurité sociale.

« II. – Sont redevables de cette taxe les entreprises :

« 1° Produisant, important ou distribuant en France des boissons alcooliques ou leurs représentants ;

« 2° Et dont le chiffre d’affaires du dernier exercice est supérieur ou égal à 2 millions d’euros, hors taxe sur la valeur ajoutée.

« III. – La taxe est assise sur les frais d’achats d’espaces publicitaires, quelle que soit la nature du support retenu et quelle que soit sa forme, matérielle ou immatérielle, ainsi que les frais d’évènements publics et de manifestations de même nature.

« IV. – Le taux de la taxe est fixé à 1 % du montant hors taxes sur la valeur ajoutée des dépenses mentionnées au I du présent article.

« V. – Les modalités du recouvrement sont précisées par décret. »

II. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024.

La parole est à Mme Audrey Bélim.

Debut de section - PermalienPhoto de Audrey BÉLIM

Cet amendement de repli a été travaillé avec Addictions France. Il vise à instaurer à La Réunion une taxation des publicités en faveur des boissons alcooliques.

Les conséquences sanitaires et humaines liées à l’addiction et la consommation d’alcool – violences intrafamiliales, accidents de la route, troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale, ou encore maladies chroniques – y sont malheureusement plus importantes en moyenne qu’en France hexagonale.

La lutte contre la consommation d’alcool à La Réunion a été reconnue en 1995 comme une priorité régionale de santé publique.

Nous parlons ici de surmortalité régionale, principalement masculine, l’île présentant le plus fort taux régional de passage aux urgences en lien avec l’alcool.

Ainsi, dans ce département de 860 000 habitants, malgré les 600 morts annuels, chiffre réactualisé par Santé publique, et cette reconnaissance comme priorité régionale de santé publique, les spiritueux à haute teneur en alcool restent très disponibles à bas prix et bénéficient d’un fort appui publicitaire.

C’est pourquoi les entreprises qui incitent à la consommation d’alcool à La Réunion doivent participer financièrement à la prévention des risques et des dommages liés à cette substance.

Le présent amendement vise à taxer la publicité pour les produits alcooliques, d’une part, en vue de financer le fonds de lutte contre les addictions et, d’autre part, afin que les entreprises concernées contribuent financièrement à diminuer les risques inhérents à leurs produits.

Le Gouvernement doit agir en faveur de cette priorité de santé publique.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

La commission sollicite l’avis du Gouvernement.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

La publicité sur les alcools est déjà très largement encadrée. Il n’est pas utile d’actionner une nouvelle fois le levier fiscal pour atteindre l’objectif. La réglementation est le meilleur outil. Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Laurent Burgoa, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Burgoa

Si nous votions une telle taxation des messages publicitaires, la filière vitivinicole ne pourrait plus organiser de fêtes et salons viticoles pour faire la promotion de l’œnotourisme.

Or il est important, pour nos villages ruraux comme urbains, qu’une communication soit faite dans le domaine du vin.

Je m’opposerai donc naturellement avec vigueur à ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 460 rectifié bis et 1102 rectifié bis.

Les amendements ne sont pas adoptés.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1130 rectifié, présenté par MM. Lurel, Mérillou et Pla et Mme Conway-Mouret, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article 11

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Le II de l’article 11 de la loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019 est abrogé.

II. - Le 5° de l’article L. 758-1du code de la sécurité sociale est abrogé.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

IV. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Sebastien Pla.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1125 rectifié, présenté par MM. Lurel, Mérillou et Pla et Mme Conway-Mouret, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - L’article L. 758-1 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé :

« Art. L. 758 -1. – En Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion, en Martinique, à Mayotte, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin, le tarif de la cotisation sur les boissons alcooliques, prévu à l’article L. 245-9 est fixé à 0, 04 euro par décilitre ou fraction de décilitre, pour les rhums, tafias et spiritueux composés à base d’alcool de cru produits et consommés sur place. »

II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

III. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Sebastien Pla.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1126 rectifié, présenté par MM. Lurel, Mérillou et Pla et Mme Conway-Mouret, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le II de l’article 11 de la loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019 est abrogé.

II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

III. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Sebastien Pla.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Ces amendements tendent à geler les tarifs de la fiscalité sur les alcools forts outre-mer à hauteur de leur montant de 2023.

Je le rappelle, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, nous avions prévu de faire passer la cotisation sur les boissons alcooliques outre-mer, en particulier sur les alcools forts comme le rhum, de 40 euros par hectolitre en 2020 à 482 euros par hectolitre au 1er janvier 2024, puis de les fixer en 2025 au niveau hexagonal, soit 589 euros.

Ces amendements visent à bloquer ce tarif à hauteur de celui prévu pour 2023, soit 403 euros par hectolitre.

L’augmentation du tarif depuis 2020 se justifie par un objectif évident de santé publique. Toutefois, cette hausse suscite une forte opposition de la part des producteurs locaux et de nos collègues ultramarins. Je vois bien que cela peut gêner certains.

La commission est évidemment sensible à la situation évoquée par nos collègues ultramarins, mais elle ne peut être favorable à des amendements qui vont au rebours de tout objectif de santé publique. Avis de sagesse.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 504 rectifié ter, présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier et MM. Wattebled, Chevalier, Brault, Guerriau, Henno, Houpert, Gremillet et Lemoyne, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après le quatrième alinéa de l’article L. 314-24 du code des impositions sur les biens et services, dans sa rédaction résultant de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Pour l’année 2024 et par dérogation aux troisième et quatrième alinéas du présent article, l’évolution annuelle pour les tarifs et minima de perception ne peut ni être négative ni excéder 1, 8 %. »

II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme Corinne Bourcier.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

Cet amendement vise à rétablir la règle de révision annuelle des droits d’accise sur les produits du tabac, plafonnée à 1, 8 %, selon les dispositions qui étaient applicables jusqu’au 1er janvier de cette année.

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 a mis en place un déplafonnement de la révision de ces droits d’accise, actuellement indexés sur l’inflation, ce qui a conduit à une augmentation moyenne de 70 centimes du paquet de cigarettes, à laquelle devrait s’ajouter une hausse de 40 centimes à 60 centimes au 1er janvier 2024.

Pourtant, la récente hausse de la prévalence tabagique mesurée par Santé publique France devrait conduire les pouvoirs publics à repenser leur utilisation de la fiscalité comme principal outil de lutte contre le tabagisme.

Le paquet de cigarettes le plus vendu a vu son prix passer de 7, 5 euros en 2017 à 11, 5 euros en 2023. Dans le même temps, le marché parallèle – tout ce qui est consommé en France, mais qui n’a pas été acheté dans le réseau des buralistes – a explosé, et on estime désormais qu’il représente entre 20 % et 40 % de la consommation, alors que le réseau des buralistes est supposé assurer le monopole de la vente des produits du tabac.

L’essor de ce marché parallèle a de graves conséquences en matière de santé publique, de lutte contre le tabagisme et de sécurité publique. La découverte de cinq usines de contrefaçon de cigarettes en quatorze mois sur le territoire français doit inviter les pouvoirs publics à réfléchir à une politique de santé qui ne reposerait pas essentiellement sur la pression fiscale, celle-ci étant déjà anormalement élevée par rapport à celle en vigueur chez nos voisins européens.

La surutilisation de l’outil fiscal devient contre-productive et pousse les consommateurs à recourir à des stratégies de contournement, ce qui conduit au développement du marché parallèle. Ce phénomène est d’ailleurs accru dans le contexte actuel de baisse du pouvoir d’achat.

Il est d’autant plus urgent de ne pas renforcer encore la pression fiscale que les instances européennes demandent à la France de réviser son droit national, dans un délai de six mois, pour le mettre en conformité avec le droit européen et autoriser les particuliers à pouvoir rapporter d’un État membre de l’Union européenne jusqu’à quatre cartouches de paquets de cigarettes, contre une actuellement.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Nous abordons maintenant, à travers l’examen de cet amendement et des suivants, la question du tabagisme, dont nous avons déjà débattu lors de la discussion des PLFSS des années précédentes.

Je voudrais rappeler les chiffres. Le tabac est responsable de 80 000 morts par an. Il représente un coût de 156 milliards d’euros chaque année, si l’on compte les dépenses de santé, les dépenses sociales et le coût économique, selon une étude de l’OFDT.

Le tabac est donc responsable à la fois de la perte de vies humaines perdues et de maladies chroniques. Il faut penser aux difficultés rencontrées par les familles pour faire face à ce type d’addiction.

Il est vrai que la fiscalité ne fait pas tout – je suis d’accord avec vous sur ce point – et qu’il existe des voies de contournement, un trafic. Je pense que le Gouvernement y est très attentif.

M. le ministre le confirme.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

La commission émet un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Je veux d’abord souligner le rôle fondamental des buralistes dans notre pays, qui sont présents sur tout le territoire. Ils constatent que la consommation de tabac baisse et transforment leur commerce en lieu de proximité : distribution de la presse, paiement des amendes fiscales, etc. Ces bureaux de tabac, qui sont un élément du maillage territorial de notre pays, sont en pleine transformation.

Je veux aussi saluer l’action résolue de la douane partout sur le territoire pour lutter contre la contrebande. J’étais à Charleville-Mézières la semaine dernière. Je serai à la frontière espagnole vendredi. Notre priorité est de lutter de manière extrêmement résolue contre les trafics et la contrebande de tabac, qui ont lieu notamment dans les zones frontalières.

Ce qu’envisagent les auteurs de cet amendement est très coûteux. Je reprendrai les arguments que j’ai opposés cet après-midi à tous les amendements ayant pour effet de grever les finances de la sécurité sociale. En l’occurrence, le dispositif proposé coûterait près de 200 millions d’euros. La trajectoire d’évolution de la fiscalité a été prévue dans la LFSS votée l’année dernière. Elle est très progressive, et les professionnels la connaissent. Il serait donc dommageable de revenir sur cette mesure.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Il suffit de lire le rapport de Santé publique France. La consommation a très nettement diminué jusqu’en 2019. Depuis, en effet, la baisse est très faible : la consommation continue de se réduire chez les hommes, qui ne sont plus que 27 % à fumer, mais elle augmente chez les femmes, qui sont 21 % à fumer.

Si l’on se préoccupe de l’état de santé de la population, on doit essayer de comprendre pourquoi le tabagisme augmente chez les femmes, afin d’apporter des réponses à cette situation, plutôt que de proposer de réduire les taxes sur le tabac, au motif que la hausse de la fiscalité serait un échec. C’est totalement faux !

Je vous invite à lire les rapports de Santé publique France et de l’OFDT. La fiscalité est un outil efficace. Sa hausse a fonctionné, mais, depuis 2020, aucune nouvelle mesure n’a été annoncée. La dernière ministre de la santé à avoir pris des décisions en la matière est Agnès Buzyn. Celles-ci sont entrées en vigueur en 2019 et en 2020. Mais, depuis, la hausse n’est pas suffisante.

Monsieur le ministre des comptes publics, vous êtes à la hauteur de votre prédécesseur, et je vous en félicite. L’année dernière, le ministre de la santé avait en effet inscrit une hausse de la fiscalité dans la version initiale du PLFSS. Toutefois, celle-ci a été retirée, à la suite de la visite du ministre des comptes publics au congrès des buralistes ; il ne s’en est d’ailleurs pas caché.

J’appelle donc le Gouvernement à faire preuve de cohérence à cet égard. Ce serait tout de même plus intéressant pour mener les débats !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 505 rectifié ter, présenté par Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme Bourcier et MM. Wattebled, Chevalier, Brault, Guerriau, Henno, Houpert, Gremillet et Lemoyne, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le 1° de l’article L. 314-24 du code des impositions sur les biens et services, dans sa rédaction résultant de l’article 15 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023, est ainsi rédigé :

« 1° Pour les tabacs relevant de la catégorie prévue à l’article L. 314-15, les paramètres de l’accise sont définis au 1er janvier de chaque année, par arrêté du ministre chargé du budget, également signé par le ministre chargé de la santé ; ».

II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme Marie-Claude Lermytte.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 79 rectifié bis, présenté par M. Houpert, Mmes Muller-Bronn et Guidez, MM. Panunzi, Milon, Frassa, Gremillet et Bouchet et Mme Berthet, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le tableau du sixième alinéa du e du 4° du B du I de l’article 15 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023 est ainsi rédigé :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant applicable au 1er janvier 2024

Montant applicable au 1er janvier 2025

Montant applicable au 1er janvier 2026

Tabacs à chauffer commercialisés en bâtonnets

Commercialisés en bâtonnets définis à l’article L. 314-20

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Autres tabacs à chauffer

Commercialisés sous un format autre que le bâtonnet défini à l’article L. 314-20

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

II. – La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale due au I est compensée à due concurrence par la création d’une contribution additionnelle à la contribution visée à l’article L. 136-7-1 du code de la sécurité sociale.

La parole est à M. Alain Houpert.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Houpert

Je vais vous parler d’un produit qui peut aider les fumeurs addictifs à changer de comportement. J’ai d’ailleurs cru comprendre, en écoutant les interventions précédentes, que la fiscalité faisait changer les comportements…

Le Gouvernement a fait adopter une convergence de la fiscalité des produits du tabac à chauffer, puisque c’est de cela qu’il s’agit dans cet amendement, avec celle des produits du tabac combustible.

La commission des affaires sociales avait alors demandé à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) une évaluation sur la nocivité des nouveaux produits du tabac ou à base de nicotine.

Dans son rapport, l’Office constate que l’évaluation publique des produits du tabac et des produits connexes réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est insuffisante.

L’Opecst rappelle aussi que l’étude de l’Institut Pasteur de Lille tend à démontrer que le tabac à chauffer serait moins nocif que la cigarette. Il provoquerait beaucoup moins de cancers, même si l’on manque encore de recul.

C’est pourquoi l’Anses travaille toujours depuis 2020 sur une évaluation publique de ce produit ; la publication de ses travaux a été plusieurs fois reportée. Il faut savoir que 0, 1 % seulement des fumeurs se tournent vers le tabac à chauffer.

Dans ses conclusions, l’Opecst rappelle que si la recherche du sevrage complet doit constituer la priorité, il ne faut pas pour autant oublier ces millions de consommateurs qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas arrêter complètement de consommer du tabac ou de la nicotine.

Cet amendement est donc un amendement de sagesse, avec un « s » majuscule.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Nous avions eu un débat sur cette question l’an dernier avec Catherine Procaccia, qui était très au fait du sujet. Je lui avais d’ailleurs demandé d’approfondir la réflexion au sein de l’Opecst, ce qu’elle a fait. Nous avons pu nous rencontrer et faire un point sur ses travaux.

Elle indique très explicitement dans les conclusions de son rapport qu’il convient d’attendre de disposer de davantage de données scientifiques. Comme notre collègue vient de le rappeler, l’Anses mène actuellement des recherches : nous espérons que leurs résultats seront publiés le plus tôt possible.

Il est nécessaire de réduire les dépenses de santé publique. Pour y parvenir, il convient de réduire les risques. Or le tabac, lorsqu’il est consommé de manière excessive, favorise certaines maladies.

Toutefois, la hausse de la fiscalité sur le tabac à chauffer est déjà inscrite dans la loi. Nous en avons beaucoup débattu l’an dernier. Il serait paradoxal et chronologique parlant peu opportun de modifier la loi sans disposer du résultat des études scientifiques en cours.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1286 rectifié, présenté par M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy, Harribey et G. Jourda, MM. Temal, Durain, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié :

1° L’article L. 314-4-1 est ainsi rédigé :

« Art. L. 314–4–1. – Un produit est susceptible d’être inhalé après avoir été chauffé lorsqu’il répond aux conditions cumulatives suivantes :

« 1° Il est présenté sous forme de rouleaux, coupés et fractionnés ;

« 2° Il est spécialement préparé pour être chauffé au moyen d’un dispositif dédié afin de produire une émission susceptible d’être inhalée par le consommateur final. » ;

2° Les articles L. 314-15-1 et L. 314-15-2 sont abrogés ;

3° L’article L. 314-16 est ainsi rédigé :

« Art. L. 314 -16.– La catégorie fiscale des autres tabacs à fumer comprend les produits du tabac susceptibles d’être fumés par le consommateur final au sens de l’article L. 314-4 qui ne relèvent d’aucune des trois catégories fiscales définies respectivement aux articles L. 314-13, L. 314-14, L. 314 15. » ;

4° Après l’article L. 314-16, il est inséré un article L. 314-16-… ainsi rédigé :

« Art. L. 314 -16-…. – La catégorie fiscale des tabacs à chauffer comprend les produits du tabac susceptibles d’être inhalés après avoir été chauffés par le consommateur final. » ;

5° L’article L. 314-19 est ainsi modifié :

a) Au 1°, les mots : « et des cigarettes » sont remplacés par les mots : «, des cigarettes et du tabac à chauffer » ;

b) Au 2°, les mots : « à chauffer, des autres tabacs à fumer ou à inhaler après avoir été chauffés » sont remplacés par les mots : « à fumer » ;

c) Le 3° est abrogé ;

6° Au premier alinéa de l’article L. 314-20, les mots : « ou des cigarettes » sont remplacés par les mots : «, des cigarettes ou du tabac à chauffer » ;

7° L’article L. 314-24 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « pour la période courant du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023 » sont remplacés par les mots : « pour la période courant du 1er janvier 2024 au 1er janvier 2027 » ;

b) Le tableau du deuxième alinéa est ainsi rédigé :

Catégorie Fiscale

Paramètres de l’accise

Montant appliqué du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023

Montant applicable du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024

Montant applicable au 1er janvier 2025

Montant applicable au 1er janvier 2026

Montant applicable au 1er janvier 2027

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabac à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabac à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

8° L’article L. 314-25 est ainsi modifié :

a) Le tableau constituant le deuxième alinéa est ainsi rédigé :

Catégorie Fiscale

Paramètres de l’accise

Montant appliqué du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023

Montant applicable du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024

Montant applicable au 1er janvier 2025

Montant applicable au 1er janvier 2026

Montant applicable au 1er janvier 2027

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabac à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabac à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

La parole est à M. Bernard Jomier.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Cet amendement vise à établir une trajectoire de la fiscalité du tabac. Le consensus scientifique s’accorde à dire qu’elle doit être significative, régulière et maintenue dans le temps pour être efficace. Il est démontré que ces trajectoires ont beaucoup d’effets sur la consommation des jeunes.

En France, en fait, la prévalence du tabac a eu deux évolutions significatives en vingt ans. La première fois, c’était en 2004, à la suite de la mise en place du plan cancer par Jacques Chirac ; la consommation a alors décroché. La deuxième fois, comme je l’ai déjà indiqué, c’était en 2018-2020, après la mise en place de la trajectoire en matière de santé décidée par le gouvernement d’Édouard Philippe.

Depuis, il n’y a plus de trajectoire et on en constate immédiatement les conséquences : la consommation ne baisse plus et stagne.

L’objectif de cet amendement est donc très simple : il s’agit de définir de nouveau une trajectoire sur le modèle de celles instaurées en 2004 ou en 2020 pour faire en sorte que la consommation de tabac baisse de manière significative.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 645 rectifié, présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Daubet, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj et Mme Pantel, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié :

1° L’article L. 314-4-1 est ainsi rédigé :

« Art. L. 314 -4 -1. – Un produit est susceptible d’être inhalé après avoir été chauffé lorsqu’il répond aux conditions cumulatives suivantes :

« 1° Il est présenté sous forme de rouleaux, coupés et fractionnés ;

« 2° Il est spécialement préparé pour être chauffé au moyen d’un dispositif dédié afin de produire une émission susceptible d’être inhalée par le consommateur final. » ;

2° Les articles L. 314-15-1 et L. 314-15-2 sont abrogés ;

3° L’article L. 314-16 est ainsi rédigé :

« Art. L. 314 -16. – La catégorie fiscale des autres tabacs à fumer comprend les produits du tabac susceptibles d’être fumés par le consommateur final au sens de l’article L. 314-4 qui ne relèvent d’aucune des trois catégories fiscales définies respectivement aux articles L. 314-13, L. 314-14, L. 314-15. » ;

4° Après l’article L. 314-16, il est inséré un article L. 314-16-… ainsi rédigé :

« Art. L. 314-16-…. – La catégorie fiscale des tabacs à chauffer comprend les produits du tabac susceptibles d’être inhalés après avoir été chauffés par le consommateur final. » ;

5° L’article L. 314-19 est ainsi modifié :

a) Au 1° de l’article L. 314-19, les mots : « et des cigarettes » sont remplacés par les mots : «, des cigarettes et du tabac à chauffer » ;

b) Au 2°, les mots : « à chauffer, des autres tabacs à fumer ou à inhaler après avoir été chauffés » sont remplacés par les mots : « à fumer » ;

c) Le 3° est abrogé ;

6° Au premier alinéa de l’article L. 314-20, les mots : « ou des cigarettes » sont remplacés par les mots : «, des cigarettes ou du tabac à chauffer » ;

7° L’article L. 314-24 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « pour la période courant du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023 » sont remplacés par les mots « pour la période courant du 1er janvier 2024 au 1er janvier 2027 » ;

b) Le tableau constituant le deuxième alinéa est ainsi rédigé :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant applicable au 1er janvier 2024

Montant applicable au 1er janvier 2025

Montant applicable au 1er janvier 2026

Montant applicable au 1er janvier 2027

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes

Minimum de perception (en €/1 000 grammes)

Tabacs à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabacs à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

8° Le tableau constituant le deuxième alinéa de l’article L. 314-25 est ainsi rédigé :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant applicable au 1er janvier 2024

Montant applicable au 1er janvier 2025

Montant applicable au 1er janvier 2026

Montant applicable au 1er janvier 2027

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes

Tabacs à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabacs à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

La parole est à Mme Guylène Pantel.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1274 rectifié, présenté par M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy, Harribey et G. Jourda, MM. Temal, Durain, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié :

1° L’article L. 314-4-1 est ainsi rédigé :

« Art. L. 314 -4 -1. – Un produit est susceptible d’être inhalé après avoir été chauffé lorsqu’il répond aux conditions cumulatives suivantes :

« 1° Il est présenté sous forme de rouleaux, coupés et fractionnés ;

« 2° Il est spécialement préparé pour être chauffé au moyen d’un dispositif dédié afin de produire une émission susceptible d’être inhalée par le consommateur final. » ;

2° La section 3 est ainsi modifiée :

a) Les articles L. 314-15-1 et L. 314-15-2 sont abrogés.

b) L’article L. 314-16 est ainsi rédigé :

« Art. L. 314 -16. – La catégorie fiscale des autres tabacs à fumer comprend les produits du tabac susceptibles d’être fumés par le consommateur final au sens de l’article L. 314-4 qui ne relèvent d’aucune des trois catégories fiscales définies respectivement aux articles L. 314-13, L. 314-14, L. 314-15 » ;

c) Après l’article L. 314-16, il est inséré un article L. 314-16-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 314 -16 -1. – La catégorie fiscale des tabacs à chauffer comprend les produits du tabac susceptibles d’être inhalés après avoir été chauffés par le consommateur final. » ;

d) L’article L. 314-19 est ainsi modifié :

- au 1° de l’article L. 314-19, les mots : « et des cigarettes » sont remplacés par les mots : «, des cigarettes et du tabac à chauffer » ;

- au 2°, les mots : « à chauffer, des autres tabacs à fumer ou à inhaler après avoir été chauffés » sont remplacés par les mots : « à fumer » ;

- le 3° est abrogé.

3° Au premier alinéa de l’article L. 314-20, les mots : « ou des cigarettes » sont remplacés par les mots : «, des cigarettes ou du tabac à chauffer » ;

4° L’article L. 314-24 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « pour la période courant du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023 » sont remplacés par les mots : « pour la période courant du 1er janvier 2024 au 1er janvier 2027 » ;

b) Le tableau constituant le deuxième alinéa est ainsi rédigé :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant appliqué du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Minimum de perception (en €/1 000 grammes)

Tabacs à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabacs à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

5° L’article L. 314-25 est ainsi modifié :

a) Le tableau constituant le deuxième alinéa est ainsi rédigé :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant appliqué du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023

Montant appliqué du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024

Montant appliqué du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2025

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Tabacs à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabacs à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

La parole est à M. Bernard Jomier.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Cet amendement concerne toujours la fiscalité du tabac. L’objectif est de rétablir une unique catégorie fiscale pour le tabac à chauffer, conformément à ce que prévoyait – notre rapporteure générale l’a rappelé – le projet de loi de financement de la sécurité sociale de 2023, dans sa version initiale.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1275 rectifié, présenté par M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy, Harribey et G. Jourda, MM. Temal, Durain, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié :

1° Le tableau constituant le deuxième alinéa de l’article L. 314-24 est ainsi rédigé :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant appliqué du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023

Montant appliqué du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024

Montant appliqué du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2025

Montant appliqué du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2026

Montant appliqué du 1er janvier 2027 au 31 décembre 2027

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Minimum de perception (en €/1 000 grammes)

Tabacs à chauffer commercialisés en bâtonnets

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Minimum de perception (en €/1 000 unités)

Autres tabacs à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Minimum de perception (en €/1 000 grammes)

Autres tabacs à fumer ou à inhaler après avoir été chauffés

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Minimum de perception (en €/1 000 grammes)

Tabacs à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

2° ) Le tableau constituant le deuxième alinéa de l’article L. 314-25 est ainsi rédigé :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant appliqué du 1er mars 2023 au 31 décembre 2023

Montant appliqué du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024

Montant appliqué du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2025

Montant appliqué du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2026

Montant appliqué du 1er janvier 2027 au 31 décembre 2027

Cigares et cigarillos

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Tabacs à chauffer commercialisés en bâtonnets

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 unités)

Autres tabacs à chauffer

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Autres tabacs à fumer ou à inhaler

Taux (en %)

Tarif (en €/1 000 grammes)

Tabacs à priser

Taux (en %)

Tabacs à mâcher

Taux (en %)

La parole est à M. Bernard Jomier.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Il s’agit également d’un amendement de trajectoire fiscale sur les produits du tabac.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Les auteurs de l’amendement n° 1286 rectifié font deux propositions.

Tout d’abord, s’inspirant de la rédaction initiale du PLFSS 2023, ils proposent de taxer le tabac à chauffer uniquement à l’unité.

Je rappelle en effet que le Gouvernement avait initialement prévu une taxation à l’unité. Toutefois, il a finalement, dans le texte sur lequel il a engagé sa responsabilité, donné aux fabricants la possibilité de choisir entre deux catégories : la taxation à l’unité, qui est privilégiée par les acteurs de santé publique, ou la taxation au poids, qui est plus conforme aux intérêts des industriels.

Le Sénat avait adopté un amendement de la commission visant à rétablir la rédaction initiale de l’article, pour taxer le tabac uniquement à l’unité.

Ensuite, cet amendement a pour objet d’instaurer une augmentation générale de la fiscalité du tabac, avec un échéancier jusqu’en 2027.

La commission préfère s’en tenir à la position qu’elle a exprimée l’an dernier. C’est pourquoi elle émet un avis défavorable sur l’amendement n° 1286 rectifié.

La commission émet également un avis défavorable sur l’amendement n° 645 rectifié.

L’amendement n° 1274 rectifié vise, conformément à la rédaction initiale du PLFSS 2023, à taxer le tabac à chauffer uniquement à l’unité. Son objet correspond donc à celui de l’amendement que la commission avait présenté et que le Sénat avait adopté. Avis favorable.

Toutefois, la rédaction devra être précisée sur certains points, à l’occasion de la navette. Ainsi, la catégorie « Autres tabacs à fumer », qui inclut en particulier le tabac à pipe et qui est prévue par le texte initial du PLFSS 2023 comme par le droit actuel, ne figure pas dans l’amendement. De même, le dispositif modifie rétroactivement les tarifs de 2023, ce qui n’était sans doute pas voulu.

Enfin, la commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 1275 rectifié.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Avis défavorable sur les amendements n° 1286 rectifié et 645 rectifié.

L’avis est aussi avis défavorable sur l’amendement n° 1274 rectifié, pour deux raisons. D’abord, les accises sur le tabac en fonction du poids ont été définies de manière qu’elles aient le même impact fiscal que celles appliquées à la vente à l’unité, sous un autre conditionnement. Ensuite, il est inexact de dire que le tabac à chauffer bénéficie d’un tarif préférentiel. La LFSS pour 2023, vous l’avez rappelé, a fixé une trajectoire fiscale de convergence avec les cigarettes, qui doit être achevée au 1er janvier 2026.

Avis également défavorable sur l’amendement n° 1275 rectifié.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 10 decies, et l’amendement n° 1275 rectifié n’a plus d’objet.

L’amendement n° 107 rectifié quinquies n’est pas soutenu.

L’amendement n° 1003 rectifié, présenté par M. Dossus, Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Fernique et Gontard, Mme Guhl, M. Jadot, Mme de Marco, M. Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le livre III du code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié :

1° À l’intitulé, les mots : « et tabacs » sont remplacés par les mots : «, tabacs et cannabis » ;

2° L’article L. 311-1 est complété par un 4° ainsi rédigé :

« 4° Le cannabis et les produits du cannabis au sens de l’article L. 315-1. » ;

3° Le titre Ier est complété par un chapitre V ainsi rédigé :

« Chapitre V

« Cannabis et produits du cannabis

« Section 1

« Éléments taxables

« Art. L. 315 -1. – Sont soumis à l’accise le cannabis et les produits du cannabis dont la teneur en tétrahydrocannabinol dépasse 0, 3 %.

« Section 2

« Fait générateur

« Art. L. 315 -2. – Les règles relatives au fait générateur de l’accise sur le cannabis et les produits du cannabis sont déterminées par les dispositions du titre II du livre Ier et par celles de la section 2 du chapitre Ier du présent titre.

« Section 3

« Montant de l’accise

« Art. L. 315 -3. – Les règles relatives au montant de l’accise sur le cannabis et les produits du cannabis sont déterminées par les dispositions du titre III du livre Ier et par celles de la section 3 du chapitre Ier du présent titre.

« Art. L. 315 -4. – Le cannabis et les produits du cannabis sont assimilés à la catégorie “Autres tabacs à fumer ou à inhaler après avoir été chauffés”. Les tarifs, taux et minima de perception de l’accise exigible en 2024 sont celles indiquées à l’article L. 314-24 pour la catégorie “Autres tabacs à fumer ou à inhaler après avoir été chauffés”.

« Section 4

« Exigibilité

« Art. L. 315 -5. – Les règles relatives à l’exigibilité de l’accise sur le cannabis et les produits du cannabis sont déterminées par les dispositions du titre IV du livre Ier et par celles de la section 4 du chapitre Ier du présent titre.

« Section 5

« Personnes soumises aux obligations fiscales

« Art. L. 315 -6. – Les règles relatives aux personnes soumises aux obligations fiscales pour l’accise sur le cannabis et les produits du cannabis sont déterminées par les dispositions du titre V du livre Ier et par celles de la section 5 du chapitre Ier du présent titre.

« Section 6

« Constatation de l’accise

« Art. L. 315 -7. – Les règles de constatation de l’accise sur le cannabis et les produits du cannabis sont déterminées par les dispositions du titre VI du livre Ier et par celles de la section 6 du chapitre Ier du présent titre.

« Section 7

« Paiement de l’accise

« Art. L. 315 -8. – Les règles relatives au paiement de l’accise sur les tabacs sont déterminées par les dispositions du titre VII du livre Ier et par celles de la section 7 du chapitre Ier du présent titre.

« Section 8

« Affectation

« Art. L. 315 -9. – L’affectation du produit de l’accise sur le cannabis et les produits du cannabis est déterminée par le 10° de l’article L. 131-8 du code de la sécurité sociale. »

II. – L’article L. 131-8 du code de la sécurité sociale est complété par un 10° ainsi rédigé :

« 10° Le produit de l’accise sur le cannabis et les produits du cannabis mentionnée à l’article L. 315-1 du code des impositions sur les biens et services et perçue est versé à la branche mentionnée au 1° de l’article L. 200-2. »

La parole est à Mme Anne Souyris.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Cet amendement vise à répondre à une nécessité de santé publique. En dépit ou à cause d’une répression pénale forte, le taux d’addiction au cannabis chez les mineures françaises et les mineurs français de 14 ans est le plus fort d’Europe.

Les risques liés à la consommation de ce produit sont nombreux et ont été rappelés dans le rapport d’étape sur le cannabis récréatif établi par la mission d’information commune de l’Assemblée nationale sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis, présidée par le député M. Robin Reda. Les consommateurs présentent ainsi un risque accru de développer des troubles psychiatriques : schizophrénie, troubles anxieux ou dépressifs.

Il existe pourtant une solution : la prévention ! Or la manière dont nous réprimons la consommation de cannabis ne permet pas de faire de la prévention et nous empêche d’avoir de meilleurs résultats. C’est ainsi que la France a le plus grand nombre de consommateurs en Europe.

L’amendement vise ainsi à reprendre le contrôle du cannabis et de ses produits en créant une accise, à l’instar de celles qui existent pour l’alcool et le tabac. Les sommes récoltées seraient utilisées pour financer des politiques de prévention et de sensibilisation. Celles-ci permettront aux usagères et aux usagers, et surtout aux plus jeunes d’entre elles et d’entre eux, de mieux comprendre les risques liés à leur consommation. À ces bienfaits sur la santé des Françaises et des Français s’ajoute le fait que les dépenses de la sécurité sociale seront davantage maîtrisées : une politique de prévention est plus efficace et moins coûteuse pour notre système de santé que la prise en charge de l’ensemble des effets néfastes et secondaires découlant de la consommation de cannabis.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

La France est le pays d’Europe le plus répressif et, en même temps, celui où le nombre constaté de consommateurs réguliers est le plus important.

Outre les effets néfastes, rappelés par ma collègue, sur la santé, en particulier chez les adolescents – je pense notamment à l’apparition de schizophrénies en nombre plus important –, se posent des problèmes de sécurité publique, dans les quartiers en particulier, où le trafic de drogue est très important.

Il serait donc, me semble-t-il, intéressant de reprendre la maîtrise de la production du cannabis et de proposer la création d’une régie publique, ce qui pourrait avoir de nombreux effets favorables, par exemple en matière de santé, dans la mesure où les sommes perçues par la taxation pourraient être consacrées à la prévention, notamment en direction des adolescents ; ces derniers sont particulièrement fragiles en raison de leur âge.

Ces sommes pourraient aussi permettre de lutter contre l’économie parallèle et souterraine à l’œuvre dans les quartiers à cause du narcotrafic.

Enfin, ce mécanisme aurait aussi des effets sur la sécurité publique en général : chacun connaît l’importance des dépenses de police liées à la poursuite des vendeurs de cannabis.

Une maîtrise publique permettrait donc d’améliorer l’ensemble de ces aspects.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix l’amendement n° 1003 rectifié.

J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin.

Mmes et MM. les secrétaires constatent le résultat du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 45 :

Le Sénat n’a pas adopté.

Je suis saisi de cinq amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les trois premiers sont identiques.

L’amendement n° 461 rectifié bis est présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet et Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.

L’amendement n° 730 rectifié bis est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.

L’amendement n° 1265 rectifié est présenté par Mme Canalès, MM. Ouizille et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après la section 3 du chapitre 5 du titre IV du livre II de la partie législative du code de la sécurité sociale, il est inséré une section ainsi rédigée :

« Section …

« Taxation des publicités relatives aux jeux d’argent et de hasard

« Art. L. 247 – I. – Il est institué une taxe perçue sur les dépenses de publicité portant sur les jeux d’argent et de hasard.

« II. – Sont redevables de cette taxe :

« 1° Pour le pari mutuel, les sociétés de courses qui les organisent dans les conditions fixées par l’article 5 de la loi du 2 juin 1891 ayant pour objet de réglementer l’autorisation et le fonctionnement des courses de chevaux et, pour les paris hippiques en ligne, les personnes mentionnées à l’article 11 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne ;

« 2° Pour les paris sportifs, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées par le I de l’article 137 de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises ;

« 3° Pour les paris sportifs en ligne, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées à l’article 12 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 précitée ;

« 4° Pour les jeux de cercle en ligne, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées par l’article 14 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 précitée.

« III. – La taxe est assise sur les frais d’achats d’espaces publicitaires, quelle que soit la nature du support retenu et quelle que soit sa forme, matérielle ou immatérielle, ainsi que les frais d’évènements publics et de manifestations de même nature.

« IV. – Le taux de la taxe est fixé à 3 % du montant hors taxes sur la valeur ajoutée des dépenses mentionnées au I du présent article.

« V. – Les modalités du recouvrement sont instaurées par décret trois mois après la date d’entrée en vigueur de la présente loi.

« VI. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024. »

La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour présenter l’amendement n° 461 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Véronique Guillotin

Cet amendement vise à taxer les publicités pour les jeux d’argent et de hasard. Le chiffre d’affaires des opérateurs de jeux d’argent provient à 40 % de personnes ayant une pratique excessive. Ce taux s’élève à 60 % pour les paris sportifs.

Chacun connaît les conséquences néfastes de l’addiction aux jeux : surendettement, isolement, troubles psychologiques pouvant aller jusqu’au suicide, etc.

Nous voulons donc activer le levier fiscal. En s’acquittant d’une taxe, les opérateurs de jeu contribueront financièrement aux coûts liés aux dommages inhérents à leur secteur d’activité, tout en finançant les actions de prévention.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 730 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Les opérateurs de jeux d’argent investissent des millions en opérations de communication et de marketing pour influencer notre consommation et nous inciter à jouer toujours plus.

Ainsi, le budget publicitaire des plateformes a augmenté de 26 % entre 2019 et 2021. Ces campagnes publicitaires intensives incitent fortement à développer des pratiques de jeu excessives. Aujourd’hui, 40 % du chiffre d’affaires des opérateurs de jeux d’argent provient de personnes ayant une pratique excessive du jeu. Ce chiffre s’élève à 60 % pour les paris sportifs.

Selon l’Autorité nationale des jeux (ANJ), le développement du marché est également lié à une visibilité accrue de l’offre, qui résulte de la hausse des budgets publicitaires. L’Autorité affirme sa volonté de maintenir les jeux d’argent dans une perspective de jeu récréatif.

En 2021, les opérateurs agréés sous droits exclusifs ont déclaré avoir investi 239 millions d’euros dans la publicité. Cependant, les jeux d’argent et de hasard provoquent des addictions puissantes, qui peuvent devenir incontrôlables et qui ont des conséquences sur la santé, comme sur la vie sociale, des personnes : surendettement et faillite, difficultés relationnelles et familiales, séparation, isolement professionnel, perte d’emploi, troubles psychologiques ou encore physiques, apparition de symptômes liés à la surconsommation associée d’alcool ou d’autres produits psychoactifs, dénutrition, suicide, etc.

Ces campagnes de publicité visent par ailleurs un public très jeune. La promesse est simple : l’enrichissement facile et rapide. Les opérateurs flirtent ainsi avec des lignes rouges, en menant des campagnes de communication qui reprennent les codes et le vocabulaire des quartiers populaires et des jeunes en particulier, en réalisant des publicités qui font miroiter une réussite sociale à travers le fait de gagner en pariant.

Selon l’ANJ, 70 % des parieurs ont moins de 37 ans. Plus inquiétant, plus d’un tiers des jeunes de 15 ans à 17 ans disent avoir déjà parié.

Par cet amendement, nous vous proposons donc de créer une taxe pour abonder les caisses de la sécurité sociale.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Marion Canalès, pour défendre l’amendement n° 1265 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Marion CANALÈS

Les amendements que nous examinons ce soir s’inscrivent dans la thématique des addictions. À cet égard, ma position reste constante.

Cet amendement vise ainsi à instituer une taxe sur le chiffre d’affaires des opérateurs de jeux d’argent. Leurs bénéfices proviennent de personnes ayant une pratique excessive, à hauteur de 60 % pour les opérateurs de paris sportifs. Le budget publicitaire des plateformes de jeux d’argent et de hasard a augmenté de 26 %, notamment dans le football, ce qui n’est pas un hasard si l’on pense à l’organisation récente de la Coupe du monde de football et de la Coupe du monde de rugby. Les campagnes publicitaires intenses qui ont eu lieu pendant ces compétitions très regardées ont créé un véritable engouement. La Coupe du monde de football a ainsi rapporté 615 millions d’euros.

De telles pratiques sont critiquées par les médias, l’opinion publique et même par de grands joueurs internationaux, qui ne veulent pas voir leur nom associé à des marques de soda ou à des plateformes de paris en ligne.

C’est la raison pour laquelle j’appelle mes collègues à voter cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 900 rectifié, présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, Brulin et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après la section 3 du chapitre 5 du titre IV du livre II de la partie législative du code de la sécurité sociale, il est inséré une section ainsi rédigée :

« Section …

« Taxation des publicités relatives aux jeux d’argent et de hasard

« Art. L. … – I. – Il est institué une taxe perçue sur les dépenses de publicité portant sur les jeux d’argent et de hasard.

« II. – Sont redevables de cette taxe :

« 1° Pour le pari mutuel, les sociétés de courses qui les organisent dans les conditions fixées par l’article 5 de la loi du 2 juin 1891 ayant pour objet de réglementer l’autorisation et le fonctionnement des courses de chevaux et, pour les paris hippiques en ligne, les personnes mentionnées à l’article 11 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne ;

« 2° Pour les paris sportifs, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées par le I de l’article 137 de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises ;

« 3° Pour les paris sportifs en ligne, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées à l’article 12 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 précitée ;

« 4° Pour les jeux de cercle en ligne, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées par l’article 14 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 précitée.

« III. – La taxe est assise sur les frais d’achats d’espaces publicitaires, quelle que soit la nature du support retenu et quelle que soit sa forme, matérielle ou immatérielle, ainsi que les frais d’évènements publics et de manifestations de même nature.

« IV. – Le taux de la taxe est fixé à 3 % du montant hors taxes sur la valeur ajoutée des dépenses mentionnées au I du présent article.

« V. – Les modalités du recouvrement sont instaurées par décret.

« VI. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024. »

La parole est à Mme Marie-Claude Varaillas.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

Pour des raisons identiques à celles qui viennent d’être brillamment développées, nous proposons la création d’une taxe sur les publicités portant sur les jeux de hasard, afin de financer la prévention des addictions à ces jeux et les coûts liés à leur traitement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 899 rectifié, présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, Brulin et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après la section 3 du chapitre 5 du titre IV du livre II de la partie législative du code de la sécurité sociale, il est inséré une section ainsi rédigée :

« Section …

« Taxation des publicités relatives aux paris sportifs

« Art. L. 247. – I. – Il est institué une taxe perçue sur les dépenses de publicité portant sur les paris sportifs.

« II. – Sont redevables de cette taxe :

« 1° Pour le pari mutuel, les sociétés de courses qui les organisent dans les conditions fixées par l’article 5 de la loi du 2 juin 1891 ayant pour objet de réglementer l’autorisation et le fonctionnement des courses de chevaux et pour les paris hippiques en ligne, les personnes mentionnées à l’article 11 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne

« 2° Pour les paris sportifs, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées par le I de l’article 137 de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises

« 3° Pour les paris sportifs en ligne, les sociétés qui les organisent dans les conditions fixées à l’article 12 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne

« III. – La taxe est assise sur les frais d’achats d’espaces publicitaires, quelle que soit la nature du support retenu et quelle que soit sa forme, matérielle ou immatérielle, ainsi que les frais d’évènements publics et de manifestations de même nature.

« IV. – Le taux de la taxe est fixé à 3 % du montant hors taxes sur la valeur ajoutée des dépenses mentionnées au I. du présent article.

« V. – Les modalités du recouvrement sont instaurées par décret.

« VI. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024. »

II. – Le chapitre VII de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne est complété par un article 30 bis ainsi rédigé :

« Art. 30 bis. – I. – La propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des paris sportifs en ligne sont autorisées exclusivement :

« 1° Dans la presse écrite à l’exclusion des publications destinées à la jeunesse, définies au premier alinéa de l’article 1er de la loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ;

« 2° Sous forme d’affichettes et d’objets à l’intérieur des lieux de distribution physique des jeux d’argent et de hasard.

« II. – Toute incitation financière, sous la forme de paris gratuits ou de promotions est interdite.

« III. – Toute opération de parrainage est interdite lorsqu’elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des paris sportifs, qu’ils soient physiques ou en ligne. Leur promotion par un organisateur d’événements ou de manifestations sportives est interdite. »

La parole est à Mme Silvana Silvani.

Debut de section - PermalienPhoto de Silvana SILVANI

L’addiction aux jeux d’argent et de hasard est la seule addiction comportementale reconnue par l’OMS. Elle touche de plus en plus de jeunes, dont des mineurs, comme l’a montré une étude récente. Il est nécessaire d’envisager un programme de prévention et de soins.

Le rôle de la publicité dans le développement de ces comportements a déjà largement été évoqué.

Nous proposons de financer le programme dont je viens de parler en nous appuyant sur une réglementation plus stricte de la publicité sur les jeux d’argent et les paris sportifs en ligne.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Avis défavorable sur les trois amendements identiques. Cependant, je partage totalement les préoccupations exprimées par leurs auteurs quant aux comportements compulsifs des jeunes non seulement avec les jeux d’argent en ligne, mais également avec toutes sortes de jeux. Nous connaissons tous des adolescents qui passent leurs nuits dans un monde irréel, ce qui affecte ensuite leur comportement dans la réalité, car ils n’arrivent pas à sortir de cette emprise.

Vous proposez une taxation sur la publicité ? Pour ma part, je serais même carrément pour supprimer la publicité pour les jeux en ligne.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Avis également défavorable sur les amendements n° 900 rectifié et 899 rectifié.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Je partage également les préoccupations et inquiétudes qui viennent d’être exprimées.

Je remarque d’ailleurs que vous avez peu parlé de taxation dans vos présentations, insistant plutôt sur la régulation de la publicité et de lutte contre les comportements addictifs. Or c’est toute la mission de l’ANJ, qui valide les publicités, les stratégies marketing, encadre les pratiques des opérateurs. Nous avons prévu de renforcer les moyens de cette autorité – peut-être aurons-nous le débat dans le cadre du PLF – compte tenu du développement du secteur des jeunes en ligne.

Je suis en phase avec vos objectifs de politique publique, mais pas avec les moyens que vous envisagez, en l’occurrence la création d’une nouvelle taxe. Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Marion Canalès, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marion CANALÈS

Je rassure M. le ministre : il ressort bien du dispositif de notre amendement qu’il s’agit d’une nouvelle taxe. Vous nous avez dit, en tout début de discussion de ce PLFSS, attendre 1, 3 milliard d’euros de la responsabilisation de nos concitoyens. Nous vous avons pris au mot et essayons de proposer des dispositifs en ce sens, financés par de nouvelles recettes. En l’occurrence, nous créons une taxe sur une pratique à l’origine d’addictions très fortes : un tiers des personnes touchées ont entre 15 ans et 17 ans, c’est-à-dire qu’elles sont jeunes et vulnérables.

J’attends a minima, à défaut du soutien du Gouvernement, que nos collègues prennent conscience que cette taxe serait salutaire. Elle ne ferait de mal à personne. Au contraire, elle ferait du bien à tout le monde !

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Daniel Salmon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Salmon

M. le ministre partage donc les objectifs, mais quelles conclusions en tire-t-il ? Que fait-on aujourd’hui ? Nous proposons seulement une taxe sur la publicité dirigée vers des personnes vulnérables. Ces addictions posent un véritable problème de santé publique.

J’entends souvent sur les travées de la droite des propos très forts contre les dealers. En revanche, sur les addictions du quotidien, quand certains font des profits sur le dos de la sécurité sociale, je n’entends plus personne. C’est quand même assez dramatique ! Il faut savoir ce que l’on veut pour notre jeunesse. Comment faire en sorte que ces personnes vulnérables ne soient pas démarchées chaque jour ? Comment leur éviter de sombrer dans ces addictions ? Vraiment, je ne comprends pas vos positions !

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Silvana Silvani, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Silvana SILVANI

Madame la rapporteure générale, nous sommes prêts à vous suivre si vous nous proposez un sous-amendement visant à interdire la publicité sur les jeux d’argent.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Mme Élisabeth Doineau, rapporteure générale de la commission des affaires sociales. Bien tenté, mais on ne peut pas le faire dans le cadre d’un PLFSS.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Je voterai ces amendements identiques, dont l’adoption permettra d’apporter de nouvelles recettes à la sécurité sociale.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 461 rectifié bis, 730 rectifié bis et 1265 rectifié.

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 10 decies, et les amendements n° 900 rectifié et 899 rectifié n’ont plus d’objet.

L’amendement n° 528 rectifié, présenté par MM. Szczurek, Hochart et Durox, est ainsi libellé :

Après l’article 10 decies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Avant le 31 décembre 2024, le Gouvernement remet un rapport au Parlement sur l’impact de l’article 15 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023 sur la consommation de produits de tabac achetés en dehors du réseau des buralistes et le rendement fiscal effectif de cet article, national et territorial, en comparaison avec le rendement fiscal attendu.

II. – Chaque année avant le 31 décembre, le Gouvernement remet un rapport au Parlement sur le rendement de l’accise sur les produits du tabac, national et territorial, et sur l’évaluation, nationale et territoriale, de la part de consommation de produits du tabac achetés en dehors du réseau des buralistes.

La parole est à M. Christopher Szczurek.

Debut de section - PermalienPhoto de Christopher SZCZUREK

Cet amendement vise à demander au Gouvernement la remise d’un rapport annuel au Parlement sur l’impact de l’augmentation progressive du prix du tabac et sur l’évolution des modes d’approvisionnement des fumeurs. Nous ne remettons pas en cause la nécessité de lutter contre la consommation de tabac. Nous voulons juste savoir si l’augmentation progressive des prix a vraiment diminué le nombre de fumeurs ou si elle a simplement déplacé le problème, les consommateurs recourant à d’autres modes d’achat.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Sur une demande de rapport, l’avis est toujours défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Chapitre III

Améliorer la lisibilité de la régulation macroéconomique des produits de santé

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° L’article L. 138-10 est ainsi modifié :

a) Le I est ainsi rédigé :

« I. – Les entreprises assurant l’exploitation, l’importation parallèle ou la distribution parallèle d’une ou de plusieurs spécialités pharmaceutiques mentionnées au II sont assujetties à une contribution lorsque le montant remboursé par l’assurance maladie aux assurés sociaux au cours de l’année civile en France métropolitaine, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin au titre des médicaments, minoré des remises mentionnées aux articles L. 162-16-5-1-1, L. 162-16-5-2, L. 162-17-5, L. 162-18, L. 162-18-1, L. 162-18-2 et L. 162-22-7-1 et à l’article 62 de la loi n° 2021-1754 du 23 décembre 2021 de financement de la sécurité sociale pour 2022 ainsi que des marges prévues par les décisions prises sur le fondement de l’article L. 162-38 du présent code, des honoraires de dispensation définis à l’article L. 162-16-1 et des taxes en vigueur, est supérieur à un montant M déterminé par la loi. » ;

b) Le II est ainsi modifié :

– au premier alinéa, les mots : « des chiffres d’affaires mentionnés » sont remplacés par les mots : « du montant remboursé par l’assurance maladie mentionné » ;

– après le 3°, il est inséré un 3° bis ainsi rédigé :

« 3° bis Ceux bénéficiant d’une prise en charge au titre de l’article L. 162-16-5-1-2 ; »

2° L’article L. 138-11 est ainsi rédigé :

« Art. L. 138 -11. – L’assiette de la contribution définie à l’article L. 138-10 est égale au montant remboursé par l’assurance maladie déterminé dans les conditions prévues au I du même article L. 138-10.

« La Caisse nationale de l’assurance maladie, l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation et l’Agence nationale de santé publique transmettent à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, selon des modalités définies par décret, les éléments permettant le calcul de cette assiette ainsi que du celui montant remboursé par l’assurance maladie, déterminé dans les mêmes conditions, pour chaque entreprise mentionnée au même I.

« Le Comité économique des produits de santé transmet à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, selon des modalités définies par décret, les montants des remises mentionnées au premier alinéa dudit I pour les entreprises redevables. » ;

3° L’article L. 138-12 est ainsi rédigé :

« Art. L. 138 -12. – I. – Le montant total de la contribution prévue à l’article L. 138-10 est égal à 90 % de la différence entre le montant remboursé par l’assurance maladie et le montant M définis au I du même article L. 138-10.

« II. – Le montant de la contribution due par chaque entreprise mentionnée au I de l’article L. 138-10 est déterminé :

« 1° À concurrence de 70 %, au prorata du montant remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments qu’elle exploite, importe ou distribue au sein du montant total remboursé par l’assurance maladie défini au même I ;

« 2° À concurrence de 30 %, en fonction de la progression du montant remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments que l’entreprise exploite, importe ou distribue par rapport à l’année précédente définie audit I.

« III. – Le montant de la contribution est minoré, le cas échéant, des remises versées au titre de l’article L. 138-13.

« Les entreprises créées depuis moins d’un an ne sont pas redevables de la part mentionnée au 2° du II du présent article, sauf si la création résulte de la scission ou de la fusion d’une entreprise ou d’un groupe.

« Le montant de la contribution due par chaque entreprise redevable ne peut excéder 12 % du montant total remboursé par l’assurance maladie selon les modalités définies à l’article L. 138-10 au titre des médicaments que cette entreprise exploite, importe ou distribue. » ;

4° L’article L. 138-13 est ainsi modifié :

a) Le premier alinéa est ainsi modifié :

– à la première phrase, les mots : « de leur chiffre d’affaires réalisé » sont remplacés par les mots : « du montant remboursé par l’assurance maladie » ;

– à la même première phrase, les mots : « signer avec le comité, avant le 31 janvier de l’année suivant l’année civile au titre de laquelle la contribution est due, un accord prévoyant le versement, sous forme de remise, à un des organismes mentionnés à l’article L. 213-1 désigné par le directeur de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, » sont remplacés par les mots : « être exonérées » ;

– à la seconde phrase, après la seconde occurrence du mot : « code », sont insérés les mots : «, d’une prise en charge au titre de l’article L. 162-16-5-1-2 » ;

b) À la fin de la seconde phrase du troisième alinéa, les mots : « chiffre d’affaires de l’entreprise calculé selon les modalités définies à l’article L. 138-11 » sont remplacés par les mots : « montant remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments que l’entreprise exploite, calculé selon les modalités prévues au I de l’article L. 138-10 » ;

5° L’article L. 138-15 est ainsi modifié :

a) Le I est ainsi modifié :

– le premier alinéa est ainsi rédigé :

« I. – Avant le 15 juillet de l’année suivant celle pour laquelle la contribution est due, la Caisse nationale de l’assurance maladie, l’Agence technique de l’information sur les hospitalisations et l’Agence nationale de santé publique communiquent à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale le montant total remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments que chaque entreprise redevable exploite, importe ou distribue. » ;

– la première phrase du deuxième alinéa est supprimée ;

– au début de la seconde phrase du même deuxième alinéa, les mots : « Dans ce même délai, le comité » sont remplacés par les mots : « Avant le 15 juillet, le Comité économique des produits de santé » ;

– le dernier alinéa est ainsi rédigé :

« L’Agence centrale des organismes de sécurité sociale communique sans délai aux entreprises redevables concernées la liste des médicaments pris en compte dans le calcul du montant total remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments qu’elles exploitent, importent ou distribuent. » ;

b) Le IV est ainsi modifié :

– au premier alinéa, les mots : « la date de déclaration mentionnée au premier alinéa du I ou » sont supprimés et la seconde occurrence du mot : « déclaration » est remplacée par le mot : « correction » ;

– au deuxième alinéa, les mots : « dernier chiffre d’affaires hors taxes total déclaré par l’entreprise » sont remplacés par les mots : « montant total remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments que l’entreprise exploite, importe ou distribue » ;

6° À l’article L. 138-19-12, le mot : « juillet » est remplacé par le mot : « novembre » ;

7° Au premier alinéa de l’article L. 138-20, après la référence : « L. 138-19-1, », est insérée la référence : « L. 138-19-8, ».

II. – Pour l’année 2024, le montant M mentionné à l’article L. 138-10 du code de la sécurité sociale est fixé à 26, 4 milliards d’euros.

III. – Pour l’année 2024, le montant Z mentionné à l’article L. 138-19-8 du code de la sécurité sociale est fixé à 2, 31 milliards d’euros.

IV. – Les médicaments indiqués dans le traitement de la covid-19, dont la liste est fixée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, sont exclus du champ d’application du 6° du II de l’article L. 138-10 du code de la sécurité sociale pour le calcul des chiffres d’affaires mentionnés au I du même article L. 138-10 réalisés au cours de l’année civile 2024.

IV bis

V. – Le a et le deuxième alinéa du b du 1°, les 2° et 3°, les deuxième et troisième alinéas du a et le b du 4° ainsi que le 5° du I du présent article entrent en vigueur le 1er janvier 2026.

La parole est à Mme la rapporteure générale.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Avant que ne s’ouvre son examen, je tenais à rappeler quelques éléments susceptibles d’éclairer les débats sur l’article 11, qui vise à réformer la clause de sauvegarde et à fixer pour 2024 son seuil de déclenchement.

Il s’agit d’un enjeu important : la croissance soutenue des dépenses de médicament est un défi majeur pour l’assurance maladie. Alimentée par le vieillissement de la population, l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques et une grappe d’innovations thérapeutiques, dont nous ne voyons pour le moment que les prémices, cette tendance devrait durer, voire s’accélérer. Alors que les difficultés d’approvisionnement s’accumulent chaque hiver, les enjeux sanitaires et de souveraineté que concentre le secteur sont par ailleurs évidents.

Conçue comme une corde de rappel budgétaire par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 – cela ne date pas d’hier ! –, la clause de sauvegarde est devenue, depuis le milieu des années 2010, un véritable dispositif fiscal pesant sur les entreprises du médicament. Son poids a considérablement augmenté ces dernières années : alors que le rendement de la clause restait, depuis 2015, inférieur à 200 millions d’euros, il a atteint 1 milliard d’euros en 2022 et dépassera 1, 5 milliard d’euros en 2023, comme en 2024.

La clause de sauvegarde est ainsi devenue ces dernières années un outil de régulation des dépenses de médicament à part entière, comparable aux baisses de prix ou aux remises tarifaires négociées avec les industriels chaque année.

Or, ainsi que la commission l’a plusieurs fois souligné, la clause de sauvegarde ne fait pas un bon outil de régulation. Calculée l’année suivante dans le cas où les dépenses auraient dépassé le seuil prévu, elle est, d’abord, imprévisible pour les entreprises, qui se plaignent de l’incertitude dans laquelle elles sont placées.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Je serai plus rapide par la suite, monsieur le président.

Surtout, la clause étant répartie seulement en fonction du chiffre d’affaires des entreprises et de leur croissance, elle ne tient compte d’aucun impératif de santé publique ni d’aucun des enjeux industriels attachés à la production souveraine de médicaments.

La commission a souhaité aborder cet article de manière pragmatique. Elle proposera de supprimer la réforme des modalités de liquidation de la clause de sauvegarde prévue par l’article 11. En effet, elle ne convainc pas les industriels et n’apporte aucune réponse aux écueils que j’ai décrits. En revanche, la commission a déposé et soutenu plusieurs amendements qui visent à sécuriser le dispositif et, c’est indispensable, mieux protéger les médicaments essentiels à la prise en charge des patients.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 732 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Le Gouvernement publie un rapport indépendant sur la production d’un seuil de profit des entreprises du médicament en vue d’envisager la création d’un montant P fixant un seuil de profit.

La parole est à Mme Anne Souyris.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

À l’heure des pénuries de médicaments et de l’augmentation continue et exponentielle des prix des innovations thérapeutiques, la priorité est au changement de nos rapports avec l’industrie pharmaceutique.

La clause de sauvegarde a été conçue comme un mécanisme incitant à la négociation de prix dans le cadre d’une politique dite conventionnelle entre l’État et l’industrie pharmaceutique. Ce dispositif a été revendiqué comme un outil majeur de contrôle des prix. Le PLFSS 2024 vient non seulement relever le montant M, c’est-à-dire le plafond de dépenses à partir duquel la clause de sauvegarde sera déclenchée, mais aussi baisser la somme que les entreprises du médicament sont censées reverser à l’assurance maladie dans le cas où ce mécanisme serait déclenché. Ce relâchement du mécanisme de la clause de sauvegarde annonce une baisse de recettes pour l’assurance maladie sans contreparties transparentes, vérifiables et crédibles des entreprises de médicaments princeps sur les baisses des prix des innovations thérapeutiques.

Si la clause de sauvegarde s’est révélée un outil dysfonctionnel dans la régulation des prix, son affaiblissement, tel que proposé par cet article, rendra le dispositif encore plus inefficace pour faire baisser les prix des innovations thérapeutiques, ce qui devrait conduire les entreprises de médicament princeps à pratiquer encore et toujours des prix exorbitants.

La transformation de nos entreprises pharmaceutiques doit aller dans le sens de la transparence du marché pharmaceutique, y compris en ce qui concerne les coûts de R&D et de production, afin de répondre efficacement au problème de régulation des prix des innovations thérapeutiques. La régulation doit passer par un plafonnement raisonnable des prix et des marges de profit de l’industrie.

C’est pourquoi, dans une perspective de transparence, de bon sens et de bonne gouvernance des fonds publics, je propose que nous supprimions l’article 11 et que le Gouvernement commande un rapport indépendant sur la production d’un montant P fixant le seuil de profit des entreprises de médicament princeps.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Avis défavorable. En supprimant le dispositif initial et en le remplaçant par un rapport, vous n’êtes pas du tout en phase avec la position de la commission. Votre amendement, s’il était adopté, ne permettrait pas non plus de fixer les montants M et Z. Ça fait beaucoup !

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Cet amendement revient en quelque sorte à supprimer l’article 11. Je rappelle que ces évolutions de calcul de la clause visent à la simplifier, et non, comme j’ai pu l’entendre, à diminuer son rendement. Elle sera calculée sur la base non plus du chiffre d’affaires des fabricants, mais du montant remboursé par l’assurance maladie, alors même que nous rencontrons des difficultés déclaratives. Avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de quatorze amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 243 rectifié bis est présenté par Mme Doineau, au nom de la commission des affaires sociales.

L’amendement n° 373 rectifié quater est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas, Lassarade et Petrus, M. Sol et Mme Malet.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. Alinéas 2 à 7

Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :

1° Après le 3° du II de l’article L. 138-10, il est inséré un 3° bis ainsi rédigé :

II. Alinéas 9 à 12

Supprimer ces alinéas.

III. Alinéas 21 à 37

Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :

2° À la seconde phrase du premier alinéa de l’article L. 138-13, après la seconde occurrence du mot : « code », sont insérés les mots : «, d’une prise en charge au titre de l’article L. 162-16-5-1-2 » ;

La parole est à Mme la rapporteure générale, pour présenter l’amendement n° 243 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Cet amendement vise à supprimer la réforme de l’assiette et des modalités de liquidation de la clause de sauvegarde des médicaments prévue à l’article 11 du PLFSS.

En faisant dépendre, à concurrence de 70 %, la contribution due par chaque entreprise de sa part dans le montant remboursé par l’assurance maladie, cette réforme concentre l’effort sur les industriels dont le portefeuille est composé de produits présentant un taux de prise en charge élevé. Tel est le cas des médicaments les plus indispensables à la prise en charge des patients : les médicaments dispensés en ville, qui présentent un service médical rendu important ; les médicaments innovants et onéreux dispensés à l’hôpital et pris en charge hors tarification à l’activité ; les médicaments intervenant dans le traitement d’une affection de longue durée.

Cet effet est contraire aux préconisations de la récente commission d’enquête sénatoriale sur les pénuries de médicaments, qui invitait au contraire à mieux tenir compte de l’intérêt thérapeutique des médicaments et de leur criticité industrielle dans l’application de la clause de sauvegarde.

La commission invite le Gouvernement à revoir cette réforme sans renoncer à l’objectif d’allégement des contraintes déclaratives pour les entreprises qu’elle entendait poursuivre.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l’amendement n° 373 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 3 rectifié bis, présenté par Mmes Estrosi Sassone et Aeschlimann, MM. Bacci, Bazin et Belin, Mme Berthet, MM. J.B. Blanc, Bonnus, Bouchet, Brisson et Cadec, Mme Canayer, MM. Chaize, Chatillon et Daubresse, Mmes Demas, Drexler, Eustache-Brinio et Garnier, M. Gremillet, Mme Gosselin, M. Panunzi, Mmes Nédélec et Muller-Bronn, MM. Paul et Pellevat, Mme Lavarde, MM. D. Laurent, Burgoa, Houpert et Meignen, Mme Josende, M. Khalifé, Mme Joseph, MM. Paumier et Bouloux, Mme Micouleau, MM. Lefèvre, Frassa et Cuypers, Mmes Lopez, Bonfanti-Dossat, Belrhiti et Pluchet et M. Klinger, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 4

Après les mots :

et des taxes en vigueur

insérer les mots :

en excluant du calcul le premier euro remboursé de chaque spécialité

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme Marie-Do Aeschlimann.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Do AESCHLIMANN

Cet amendement a été déposé sur l’initiative de notre collègue Dominique Estrosi Sassone. Il s’agit de sécuriser l’approvisionnement des médicaments dits matures. Nous le savons, 70 % des pénuries de médicaments concernent aujourd’hui ce type de médicaments. Un récent rapport sénatorial a révélé que la fabrication de 700 médicaments, pour l’essentiel entrant dans cette catégorie, pourrait être abandonnée, en raison de leur faible rentabilité.

Aussi, nous souhaitons déduire de l’assiette du calcul de la clause de sauvegarde le premier euro remboursé par la sécurité sociale, sans préjudice du montant total de la clause de sauvegarde, qui serait préservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 170 rectifié bis, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus et M. Sol, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 14

Remplacer le taux :

par le taux :

II. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale de la baisse du taux de la contribution prévue à l’article L. 138-10 du code de la sécurité sociale est compensée, à due concurrence, par la création d’une contribution additionnelle à la contribution mentionnée à l’article L. 136-7-1 du même code.

La parole est à M. Alain Milon.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Introduite en 1999 par la loi de financement de la sécurité sociale, la clause de sauvegarde est une contribution collective qui est reversée par l’industrie pharmaceutique lorsque le chiffre d’affaires total du secteur pharmaceutique dépasse le montant M voté dans la loi.

La clause de sauvegarde est calculée au prorata de l’importance du niveau de dépassement du montant M.

L’article 11, qui tend à réformer la clause de sauvegarde à partir de 2025, supprime la progressivité du calcul de la clause de sauvegarde et prévoit un taux unique de reversement à 90 %.

Les travaux menés durant le premier semestre dans le cadre de la mission « Régulation des produits de santé », mandatée par la Première ministre, ont mis en avant la nécessité de remettre à plat la politique de régulation économique du médicament, notamment le fonctionnement de la clause de sauvegarde, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes.

En l’espèce, aucune analyse ni étude d’impact n’est fournie pour justifier l’augmentation du taux de reversement à 90 % à partir de 2025, alors même que le Gouvernement s’est engagé à stabiliser le niveau de régulation économique du médicament, qui a atteint des montants historiques entre 2021 et 2023.

À cet égard, et à titre conservatoire, nous proposons de maintenir un taux unique de reversement à 70 %, dans l’attente de la présentation d’une étude d’impact permettant de réajuster ce taux de reversement à un niveau idoine.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1108, présenté par Mme Bonfanti-Dossat, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 16 :

Remplacer cet alinéa par un alinéa ainsi rédigé :

« 1° À concurrence de 50 %, au prorata du montant remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments qu’elle exploite, importe ou distribue au sein du montant total remboursé par l’assurance maladie défini au premier alinéa du I de l’article L. 138-10 ;

II. – Après l’alinéa 17

Insérer trois alinéas ainsi rédigés :

« …° À concurrence de 20 %, en fonction du lieu de production des médicaments que l’entreprise exploite, importe ou distribue au sein du montant total remboursé par l’assurance maladie défini au premier alinéa du I de l’article L. 138-10.

« La fraction de la part de la contribution due en fonction du lieu de production est déterminée ainsi :

Part des médicaments visés à l’article L. 138-10 du présent code produits en France métropolitaine, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy ou à Saint-Martin

Coefficient

Part de la contribution de l’entreprise

Inférieure ou égale à 20 %

Coefficient de l’entreprise / Somme des coefficients de l’ensemble des entreprises redevables

Supérieure à 20 % et inférieure ou égale à 40 %

Supérieure à 40 % et inférieure ou égale à 60 %

Supérieure à 60 % et inférieure ou égale à 80 %

Supérieure à 80 %

La parole est à Mme Christine Bonfanti-Dossat.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Bonfanti-Dossat

Afin d’assurer notre souveraineté en matière de médicament et de sécuriser l’approvisionnement de nos concitoyens, il est proposé de tenir compte du lieu de production des médicaments concernés en créant une troisième tranche.

Ce critère permettrait de contribuer à l’objectif essentiel de sauvegarde de la santé publique. Il s’inscrit pleinement dans le plan France 2030, qui prévoit la relocalisation et l’augmentation des capacités de production de médicaments, et dans l’esprit de la loi relative à l’industrie verte, qui vise une nouvelle étape de réindustrialisation du pays.

Il permettrait également de prendre en compte la contrainte qui pèse sur tout titulaire d’autorisation de mise sur le marché (AMM) et sur toute entreprise pharmaceutique exploitant un médicament en France de constituer un stock de médicaments.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 674, présenté par Mme Romagny, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 16

Remplacer le taux

par le taux

II. – Alinéa 17

Remplacer le taux

par le taux

III. – Après l’alinéa 17

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

« La fraction de la part de la contribution due en fonction du lieu de production est déterminée ainsi :

Part des médicaments visés à l’article L. 138-10 du présent code produits en France métropolitaine, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy ou à Saint-Martin

Coefficient

Part de la contribution de l’entreprise

Inférieure ou égale à 20 %

Coefficient de l’entreprise / Somme des coefficients de l’ensemble des entreprises redevables

Supérieure à 20 % et inférieure ou égale à 40 %

Supérieure à 40 % et inférieure ou égale à 60 %

Supérieure à 60 % et inférieure ou égale à 80 %

Supérieure à 80 %

IV. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I et du II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme Anne-Sophie Romagny.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Sophie ROMAGNY

Mon amendement est similaire à celui de Mme Bonfanti-Dossat.

À l’heure de la réindustrialisation de la France, il importe de consommer français. Aussi, je vous suggère, mes chers collègues, d’adopter mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 16 rectifié bis, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc, Khalifé et Delcros, Mmes Demas, Lassarade et Petrus, M. Sol et Mme Malet, est ainsi libellé :

Alinéa 17

Compléter cet alinéa par les mots :

et à l’exception des médicaments mentionnés au a du 15° de l’article L. 5121 du code de la santé publique

La parole est à M. Alain Milon.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Cet amendement vise à compléter l’article pour exclure les médicaments biosimilaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1225, présenté par Mme Poumirol, MM. Ouizille et Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 20

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

L’article 11 prévoit d’aligner le fonctionnement du mécanisme de la clause de sauvegarde du médicament sur celui des dispositifs médicaux existant actuellement.

Ainsi, le seuil de déclenchement de la clause de sauvegarde reposera non plus sur le chiffre d’affaires net déclaré par les entreprises, mais sur les montants nets remboursés par l’assurance maladie.

La CGT estime que ce nouveau mode de calcul permettra aux grands groupes pharmaceutiques de réaliser des économies évaluées à 35 % de leurs bénéfices.

Monsieur le ministre, je sais faire la différence entre Big Pharma et l’ensemble des PME installées sur notre sol. Or je vois dans cette réforme un cadeau offert aux grandes entreprises pharmaceutiques.

Afin de préserver des ressources pour la solidarité nationale, qui en a bien besoin, nous proposons de supprimer le plafonnement du montant dû par une entreprise au titre de la clause M à 12 % du montant total remboursé par l’assurance maladie, qui nous semble totalement injustifié. À titre d’exemple, au premier trimestre 2022, le laboratoire américain Pfizer a enregistré un chiffre d’affaires de 27 milliards de dollars, soit une hausse de 77 % en un an ; au premier trimestre 2020, Sanofi a publié un résultat net d’activité de 2, 042 milliards d’euros, en hausse de 15, 9 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Au regard de ces chiffres et de la concentration de l’activité au profit de Big Pharma, cet article nous paraît inapproprié, car il priverait la sécurité sociale de précieuses ressources.

Nous l’avons vu depuis hier soir, la création de nouvelles recettes reste un tabou pour le Gouvernement, mais peut-être n’est-il pas nécessaire de supprimer ou de réduire celles qui existent…

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1328 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. – Après l’alinéa 20

Insérer quatre alinéas ainsi rédigés :

« IV. – Le montant de la contribution due par chaque entreprise redevable imputable aux spécialités pharmaceutiques définies ci-après ne peut excéder 2 % du chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise au titre de ces mêmes spécialités, calculé selon les modalités prévues à l’article L. 138-11 :

« – spécialités génériques définies au 5° de l’article L. 5121-1 du code de la santé publique ;

« – spécialités de référence, mentionnées au même article L. 5121-1, dont la base de remboursement des frais exposés par les assurés est limitée à un tarif forfaitaire de responsabilité établi conformément au II de l’article L. 162-16 du code de la sécurité sociale ou dont le prix fixé en application de l’article L. 162-16-4 du même code est identique à celui des spécialités génériques figurant dans le même groupe générique créé au titre du b du 5° de l’article L. 5121-1 du code de la santé publique.

« L’application des dispositions du présent II ne peut avoir pour effet de diminuer le montant total de la contribution calculé selon les modalités prévues au I du présent article. À cet effet il peut être dérogé en tant que de besoin aux dispositions prévues à la première phrase du 3ème alinéa du I. »

II. – Alinéa 44

Après les mots :

les 2° et

insérer les mots :

les deuxième au huitième alinéas du

III. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

VI. – Les dispositions prévues au IV de l’article L. 138-12, dans sa rédaction issue de la présente loi, sont applicables à la contribution due au titre de l’année 2024.

La parole est à M. le ministre délégué.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Cet amendement vise à alléger la contribution au titre de la clause de sauvegarde des laboratoires exploitant des spécialités génériques, qui ont naturellement des marges plus faibles. Il s’agit d’inciter le plus d’acteurs possible à s’investir dans ce domaine.

Nous proposons ainsi un plafonnement de la contribution imputable à ces médicaments. Elle ne pourra pas excéder 2 % du chiffre d’affaires réalisé. Avec ce mécanisme, plus le chiffre d’affaires d’une entreprise est composé de médicaments génériques, plus l’allégement sera important.

Je précise que nous ne remettons pas en cause le rendement global de la clause de sauvegarde. Ainsi, l’allégement sera compensé par la contribution due sur les autres produits pour garantir la soutenabilité du système.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Le sous-amendement n° 1373 rectifié bis, présenté par Mme Doineau, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Amendement n° 1328

I. - Alinéas 1 et 2

Remplacer ces alinéas par quatre alinéas ainsi rédigés :

I. Alinéas 13 à 20

Remplacer ces alinéas par sept alinéas ainsi rédigés :

3° L’article L 138-12 est ainsi modifié :

a) Au début du premier alinéa, est ajoutée la mention : « I. - » ;

b) Il est ajouté un II ainsi rédigé :

II. - Alinéa 3

Remplacer la mention :

IV

par la mention :

II

III. - Alinéa 5

Après la première occurrence de la référence :

L. 5121-1,

insérer les mots :

dont le prix fabricant hors taxe est inférieur à cinq euros,

IV. - Alinéas 8 à 13

Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme la rapporteure générale.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

L’amendement n° 1328 rectifié vise à plafonner la contribution due par les entreprises au titre des médicaments génériques et médicaments de référence soumis à un tarif forfaitaire de responsabilité qu’elles commercialisent à 2 % du chiffre d’affaires réalisé par ces médicaments. Il vise ainsi à mieux protéger ces médicaments du poids de la clause de sauvegarde.

Le présent sous-amendement a pour objet d’étendre le champ d’application des dispositions proposées en appliquant également le plafond de 2 % aux médicaments de référence dont le prix fabricant hors taxe est inférieur à 5 euros, et ce même s’ils ne sont pas « génériqués ».

Nous souhaitons ainsi mieux protéger du poids de la régulation l’ensemble des produits matures, peu onéreux et peu rentables, qui concentrent les difficultés d’approvisionnement observées ces dernières années.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 912, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Alinéa 23

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Céline Brulin.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

En 2019, le Gouvernement avait proposé d’instaurer l’obligation pour les firmes pharmaceutiques de porter à la connaissance du Comité économique des produits de santé (CEPS) le montant des investissements publics de R&D dont elles ont bénéficié pour les médicaments susceptibles d’être admis au remboursement, avant que le Conseil constitutionnel ne censure la disposition.

Malgré un chiffre d’affaires en progression constante, l’industrie pharmaceutique critique depuis toujours cette clause de sauvegarde, en pointant le cas des génériques, initialement exclus du montant M.

Les mécanismes de régulation des prix des médicaments viennent pallier l’absence de transparence dans la fixation des prix des médicaments, et principalement celle des dépenses de communication.

Cependant, la clause de sauvegarde participe in fine à la politique de soutien à l’industrie pharmaceutique. Pour preuve, la nouvelle formule de calcul de la clause proposée par le Gouvernement ne répond ni au besoin de transparence dans la fixation du prix du médicament, ni à la nécessité d’une juste contribution des industriels, ni aux problèmes de pénurie que nous rencontrons, en l’absence de pilotage de la politique du médicament.

Madame la rapporteure générale, j’ai cru comprendre que vous regrettiez que cette clause de sauvegarde, au départ imaginée pour contenir les dépenses de médicaments, se soit transformée peu à peu en un dispositif fiscal. Mais c’est tout simplement dû à l’explosion des profits dans l’industrie pharmaceutique. Devant ce constat, et alors que nous connaissons en même temps des pénuries, il nous semble important de ne pas se priver de telles ressources.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 457 rectifié bis, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé et Mmes Demas, Lassarade, Petrus et Malet, est ainsi libellé :

Alinéa 23

Compléter cet alinéa par les mots :

, déterminé dans les mêmes conditions, pour chaque entreprise mentionnée au I de l’article L. 138-10,

La parole est à M. Alain Milon.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Dans un contexte marqué par l’inflation et la hausse des dépenses de médicaments, liée à la fois à la hausse de la consommation, tirée notamment par le vieillissement de la population, et à l’arrivée de nouveaux médicaments innovants, dont les prix sont souvent plus élevés, le présent amendement vise à garantir la neutralité financière, pour chaque entreprise, de la révision du périmètre de calcul de la contribution au titre de la clause de sauvegarde.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 863 rectifié, présenté par Mmes Guidez, Sollogoub, Romagny et Devésa, MM. Vanlerenberghe et Henno et Mme Doineau, est ainsi libellé :

I. – Après l’alinéa 37

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…) Il est ajouté un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Lorsque la déclaration du chiffre d’affaires mentionnée à l’article L. 138-15 n’a pas été produite dans les délais prescrits ou est manifestement erronée, le montant de cette contribution peut être fixé par l’union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale désignée à cet effet selon les modalités fixées par décret en Conseil d’État. Son produit est affecté selon les modalités prévues à l’article L. 162-37. »

II. – Alinéa 44

Après les mots :

ainsi que le

insérer les mots :

a et le b du

La parole est à Mme Jocelyne Guidez.

Debut de section - PermalienPhoto de Jocelyne Guidez

Cet amendement a pour objet de sécuriser et de clarifier une procédure déjà existante.

Les laboratoires redevables de la contribution M ne déclarant pas dans les délais impartis peuvent se voir appliquer une taxe fixée par l’Urssaf à partir du montant des remboursements dont ils ont bénéficié.

La base légale actuellement utilisée est l’article R. 138-23 du code de la sécurité sociale. L’objectif de cet amendement est de sécuriser et de préciser la procédure en introduisant cette disposition dans le texte relatif à la clause de sauvegarde.

L’article R. 138-23 du code de la sécurité sociale étant d’ores et déjà appliqué, l’impact financier attendu de cette mesure est nul.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 592 rectifié bis, présenté par Mmes Estrosi Sassone et Aeschlimann, MM. Bacci, Bazin et Belin, Mme Berthet, MM. J.B. Blanc, Bonnus, Bouchet, Bouloux, Brisson, Burgoa et Cadec, Mme Canayer, MM. Chaize, Chatillon et Daubresse, Mmes Demas, Drexler et Eustache-Brinio, M. Frassa, Mmes Garnier et Gosselin, MM. Gremillet et Houpert, Mmes Josende et Joseph, MM. Khalifé et D. Laurent, Mme Lavarde, MM. Lefèvre et Meignen, Mmes Micouleau, Muller-Bronn et Nédélec, MM. Panunzi, Paul, Paumier, Pellevat et Gueret, Mmes Pluchet, Belrhiti, Bonfanti-Dossat et Lopez et MM. Cuypers et Klinger, est ainsi libellé :

Alinéa 44

Remplacer l’année :

par l’année :

La parole est à Mme Marie-Do Aeschlimann.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Do AESCHLIMANN

Cet amendement vise à avancer la date d’entrée en vigueur de l’article 11, dont l’objet est de fiabiliser les données utilisées pour le calcul du montant de la contribution versée par les entreprises pharmaceutiques au titre de la clause de sauvegarde. En effet, il est dans l’intérêt des comptes publics d’assurer au plus tôt la fiabilité des données, afin de faciliter le recouvrement de ces sommes.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 368 rectifié bis, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé et Mmes Demas, Lassarade, Petrus et Malet, est ainsi libellé :

Alinéa 44

Compléter cet alinéa par les mots :

, le cas échéant, après réalisation par le Gouvernement d’un rapport de faisabilité et d’impact transmis au Parlement

La parole est à M. Alain Milon.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Sans revenir sur l’objet de chacun des amendements en discussion, que leurs auteurs ont pu présenter, je souhaite exposer l’objet des modifications que nous souhaitons apporter à l’article 11.

D’une part, nous voulons supprimer de cet article la réforme des modalités de liquidation et de déclaration, qui nous apparaît inefficace dans une perspective de simplification de la procédure et d’allégement des contraintes déclaratives des entreprises. Nous avons auditionné les représentants de ces dernières ; ils doutent que cette réforme permette d’accélérer et de sécuriser la liquidation de la clause de sauvegarde, d’autant qu’elle aboutit à concentrer celle-ci sur les médicaments les mieux pris en charge, comme cela a été rappelé par plusieurs orateurs. La réforme reporte ainsi le poids du dispositif sur les médicaments les plus indispensables à la prise en charge des patients.

C’est pourquoi la commission vous propose d’adopter son amendement n° 243 rectifié bis et l’amendement identique n° 373 rectifié quater de M. Milon, qui visent à supprimer la réforme. Ainsi, nous entendons inviter le Gouvernement à la retravailler pour simplifier réellement les contraintes des entreprises et mieux tenir compte des enjeux de santé publique dans la clause de sauvegarde.

D’autre part, la commission vous propose de protéger davantage certains médicaments essentiels de la clause de sauvegarde. Là encore, je réponds aux préoccupations que vous exprimez dans certains de vos amendements.

Depuis plusieurs années, la commission soutient des amendements visant à réduire la charge pesant sur les médicaments génériques, considérant que ceux-ci permettaient déjà à l’assurance maladie de réaliser des économies substantielles. Dans la mesure où l’amendement n° 1328 du Gouvernement tend à l’instauration d’un plafond de 2 % du chiffre d’affaires dès 2024, la commission y est favorable, sous réserve de l’adoption de notre sous-amendement n° 1373 rectifié bis.

Ce sous-amendement vise à étendre la mesure aux médicaments de référence dont le prix fabricant hors taxe est inférieur à 5 euros et ainsi à limiter le poids de la régulation sur les médicaments matures les moins chers, qui concentrent les difficultés d’approvisionnement. Il s’agit d’une préconisation de la récente commission d’enquête sénatoriale sur la pénurie de médicaments.

Considérant que ces deux objectifs seront atteints par l’adoption de son amendement n° 243 rectifié bis et de l’amendement gouvernemental tel que modifié par son sous-amendement n° 1373 rectifié bis, la commission a émis un avis défavorable sur l’ensemble des autres amendements en discussion commune, qui seront pleinement satisfaits par ce que nous proposons.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

L’objectif du changement d’assiette auquel il est procédé dans cet article est bien, comme je l’expliquais en réponse à un amendement précédent, que l’assiette soit plus simple et ne repose plus sur les déclarations de chiffre d’affaires, obligation déclarative qui s’impose actuellement aux entreprises. On s’appuiera plutôt sur les dépenses remboursées par l’assurance maladie, c’est-à-dire une donnée disponible, maîtrisée par l’administration. Ce sera une opération simple, automatique, sans risque d’erreurs déclaratives ni charge administrative. Or je sais que vous êtes nombreux dans cette assemblée à être attentifs aux charges administratives qui pèsent sur les entreprises. C’est donc une mesure de simplification.

Par ailleurs, ce n’est pas une mesure de rendement. En modifiant le calcul de la clause de sauvegarde, on n’en change pas le rendement. C’est d’ailleurs pourquoi la base et les taux changent à la fois, tout simplement pour assurer la neutralité financière de la mesure pour les entreprises.

En revanche, il pourra y avoir des effets redistributifs. Comme je l’expliquais tout à l’heure, si l’amendement n° 1328 rectifié du Gouvernement est adopté, on aidera davantage les producteurs de médicaments génériques, ce qui peut avoir un effet sur les autres produits. Il me semble que nous partageons tous cet objectif.

Madame la rapporteure générale, vous affirmez que la concertation sur cette mesure n’a pas été suffisante. Permettez-moi sur ce point de rappeler plusieurs éléments.

En premier lieu, cette mesure est la traduction concrète et directe du rapport de la mission sur le financement et la régulation des produits de santé. Cette mission, qui appelle à un New Deal en la matière, a mis autour de la table des personnalités qualifiées issues d’horizons très différents. Les auteurs du rapport ont travaillé pendant des mois, ont procédé à de nombreuses auditions et sont parvenus à cette proposition. Il y a vraiment eu un travail très long et profond sur ce sujet. Le ministre de la santé et de la prévention a également procédé à des concertations en amont du projet de loi de financement de la sécurité sociale dont nous débattons.

En second lieu, la mesure n’entrera en vigueur qu’en 2026, ce qui laisse encore du temps pour poursuivre les discussions, la pédagogie et la concertation.

J’y insiste, il y a véritablement eu un travail préparatoire extrêmement important. Par conséquent, je demande le retrait des amendements autres que celui du Gouvernement. À défaut, l’avis serait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 243 rectifié bis et 373 rectifié quater.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

En conséquence, les amendements n° 3 rectifié bis, 912, 457 rectifié bis et 863 rectifié n’ont plus d’objet.

Monsieur Milon, l’amendement n° 170 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 170 rectifié bis est retiré.

Qu’en est-il de l’amendement n° 1108, madame Bonfanti-Dossat ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1108 est retiré.

Madame Romagny, l’amendement n° 674 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 674 est retiré.

Qu’en est-il de l’amendement n° 16 rectifié bis, monsieur Milon ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 16 rectifié bis est retiré.

Madame Poumirol, l’amendement n° 1225 est-il maintenu ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

M. Thomas Cazenave, ministre délégué. Je sais que Mme la rapporteure générale tient à l’adoption du sous-amendement n° 1373 rectifié bis, mais je voudrais signaler quelques difficultés qui en découleraient. J’espère avoir plus de succès qu’avec ma plaidoirie précédente…

Sourires au banc des commissions.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

La commission souhaite étendre le plafonnement aux médicaments de référence de moins de 5 euros qui ne seraient pas des médicaments génériques. Elle veut en outre protéger les médicaments matures, essentiels pour beaucoup de pathologies. Nous partageons, me semble-t-il, cet objectif. C’est d’ailleurs pourquoi nous prévoyons à l’article 36, dont vous aurez à débattre, un dispositif de reprise d’activité en cas d’arrêt de commercialisation de certains médicaments.

Toutefois – j’en viens à la principale difficulté que me pose ce sous-amendement –, en étendant aux médicaments de moins de 5 euros le dispositif que le Gouvernement propose pour les médicaments génériques, vous créez un effet de seuil, qui peut inciter les laboratoires à diminuer jusqu’à ce niveau le prix des médicaments qui auraient un prix légèrement supérieur, afin de bénéficier du dispositif.

Surtout, nous constaterions un effet quasi immédiat de ce dispositif élargi : le changement de conditionnement. Au lieu d’une boîte qui coûterait 10 euros, un laboratoire pourrait commercialiser deux boîtes à 5 euros de manière à entrer dans le champ du dispositif.

Enfin, les médicaments de moins de 5 euros sont très variés, alors que la rédaction de l’amendement du Gouvernement, j’y insiste, permet de cibler les médicaments génériques : c’est bien ceux-là que l’on veut encourager, y compris pour limiter les dépenses de médicament.

Dès lors, madame la rapporteure générale, même si je comprends votre intention, il me semble que le dispositif de votre sous-amendement risquerait de susciter des effets non maîtrisés, qui nous éloigneraient en fin de compte de notre objectif commun. L’avis du Gouvernement est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Pardonnez-moi, monsieur le ministre, mais je ne crois pas complètement à vos explications.

Vous arguez que l’on inciterait ainsi les industriels à fixer le prix de leurs médicaments juste sous ce seuil ? C’est peut-être l’argument le plus convaincant, mais je reste sceptique.

Vous évoquez le conditionnement ? Or celui-ci fait déjà l’objet de préconisations de la Haute Autorité de santé ; je ne vois donc pas comment il pourrait y avoir des changements.

Quoi qu’il en soit, ce que nous voulons protéger, ce sont tous les médicaments à bas prix, qu’ils soient ou non génériques. C’est bien pour cette raison que nous avons déposé ce sous-amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix le sous-amendement n° 1373 rectifié bis.

Le sous-amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix l’amendement n° 1328 rectifié, modifié.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

En conséquence, les amendements n° 592 rectifié bis et 368 rectifié bis n’ont plus d’objet.

L’amendement n° 130 rectifié bis, présenté par M. Milon, Mme Nédélec, MM. Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé et Mmes Demas et Petrus, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 37

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…° L’article L. 138-19-8 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque le dépassement du montant Z mentionné au présent article est constaté, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie transmet, dans un délai de trois mois, aux ministres chargés de la sécurité sociale et au Parlement, un rapport identifiant et analysant les facteurs de dépassement du montant. » ;

La parole est à M. Alain Milon.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Le dispositif de régulation des dispositifs médicaux issu de la clause de sauvegarde, qui vise à encadrer la croissance, à l’hôpital, des dépenses remboursées sur la liste en sus liées aux dispositifs médicaux, doit selon nous être revu dans son mécanisme.

Aucun outil de pilotage ni aucune instruction de la part du ministère de la santé et de la prévention ou du ministère de l’économie n’existe ou n’est prévu à cette date pour anticiper un potentiel recouvrement de la clause.

Si la hausse des dépenses en dispositifs médicaux à l’hôpital doit conduire à déclencher la clause de sauvegarde, il convient d’en étudier les facteurs, afin d’en tenir compte ultérieurement dans la méthodologie de calcul du montant Z et d’apporter lisibilité et prévisibilité au secteur des dispositifs médicaux visé par l’obligation de contribution.

Cette identification des facteurs de dépassement se justifie d’autant plus que la hausse du montant des dépenses remboursées n’est pas corrélée à une surutilisation des dispositifs médicaux, mais s’explique par une évolution des besoins de santé dus aux changements organisationnels, sanitaires ou technologiques que connaît le système de santé.

C’est pourquoi nous avons déposé le présent amendement, aux termes duquel, lorsqu’un dépassement du montant Z sera constaté, l’assurance maladie devra transmettre, dans un délai de trois mois aux ministres chargés de la sécurité sociale et au Parlement un rapport identifiant et analysant les facteurs de ce dépassement.

Ce rapport devra permettre l’élaboration d’un outil de pilotage de la clause, mais également contribuer à la mise en place de mécanismes correctifs permettant de renforcer la prévisibilité et la stabilité de la régulation, ainsi que d’encourager l’émergence de l’innovation en France. Une réévaluation du montant Z pourra notamment être envisagée à l’issue du rapport, sur le modèle de la réévaluation du montant M à laquelle il est procédé dans le présent PLFSS, en cas d’écart constaté entre les courbes de croissance théorique et de croissance réelle des dépenses.

Certes, monsieur le président de la commission, c’est une demande de rapport ; mais pas au Gouvernement. Il s’agit de faire faire par l’assurance maladie un constat des dépenses qui devra être transmis tant au Gouvernement qu’au Parlement.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 244, présenté par Mme Doineau, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 37

Insérer trois alinéas ainsi rédigés :

…° L’article L. 138-19-9 est ainsi modifié :

a) Le début du troisième alinéa de l’article L. 138-19-9 est ainsi rédigé : « Le montant total remboursé par l’assurance maladie mentionné au premier alinéa du présent article est communiqué par l’assurance maladie avant le 15 juillet de l’année suivant celle pour laquelle la contribution est due. Dans ce même délai, le Comité économique… (le reste sans changement). »

b) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : « L’Agence centrale des organismes de sécurité sociale communique sans délai aux entreprises redevables concernées la liste des produits et prestations pris en compte dans le calcul du montant total remboursé par l’assurance maladie au titre des produits et prestations qu’elles exploitent. »

La parole est à Mme la rapporteure générale.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Le présent amendement vise à rendre applicables à la clause de sauvegarde des dispositifs médicaux certaines des garanties envisagées dans le cadre de la réforme de la clause de sauvegarde des médicaments.

Il tend notamment à préciser que l’assurance maladie et le Comité économique des produits de santé (CEPS) doivent transmettre à l’Acoss, avant le 15 juillet de l’année n+1, les informations permettant la liquidation de la clause de sauvegarde. Ces informations seront transmises sans délai par l’Acoss aux entreprises concernées.

Le retard accumulé dans la liquidation de la clause de sauvegarde des dispositifs médicaux pour 2022 est venu rappeler la nécessité de sécuriser la procédure de liquidation et d’améliorer la prévisibilité de la clause de sauvegarde pour les entreprises.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Madame la rapporteure générale, votre amendement vise à raccourcir les délais de transmission à l’Acoss des données nécessaires au calcul de la liquidation de la clause de sauvegarde. Vous souhaitez que la date limite de transmission soit avancée du 30 septembre au 15 juillet de l’année n+1.

Je partage évidemment votre objectif de sécuriser la liquidation de la clause de sauvegarde. Je renvoie sur ce point au débat que nous avons eu voilà quelques minutes sur les réformes possibles si l’on veut améliorer cette liquidation de la clause. Toutefois, après expertise, il apparaît que les délais que vous proposez ne pourront être mis en œuvre par la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) et le CEPS. Ainsi, la Cnam ne dispose pas avant le 15 juillet des données consolidées sur les dépenses de dispositifs médicaux à l’hôpital.

Pour cette raison, je vous invite à retirer votre amendement. À défaut, l’avis du Gouvernement serait défavorable.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° 127 rectifié ter est présenté par M. Milon, Mme Nédélec, MM. Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus, M. Sol et Mme Malet.

L’amendement n° 407 rectifié bis est présenté par Mmes Lassarade et Berthet, MM. Anglars, Panunzi, Cadec et Pellevat, Mme Dumont, MM. Brisson et Bouchet, Mme M. Mercier, MM. Houpert et Allizard, Mmes Micouleau et Gosselin, MM. Lefèvre et Mandelli, Mmes Belrhiti et Bonfanti-Dossat et MM. Gremillet, Sido et Rapin.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Après l’alinéa 37

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…° Après le deuxième alinéa de l’article L. 138-19-10, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Le montant total de la contribution est calculé sur la base d’un barème progressif, opposable dès le déclenchement de la clause, dont les taux et modalités sont définis par voie réglementaire. » ;

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l’amendement n° 127 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Cette proposition s’inscrit en cohérence avec la recommandation E.14 du rapport de la mission Borne sur le financement et la régulation des produits de santé, publié en août 2023, dont les préconisations ont vocation à se concrétiser au travers des lois de financement de la sécurité sociale.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Florence Lassarade, pour présenter l’amendement n° 407 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Florence Lassarade

Dans un contexte de déclenchement imminent de la clause de sauvegarde des dispositifs médicaux pour l’année 2022, le dispositif de régulation issu de cette clause, qui vise à encadrer la croissance, à l’hôpital, des dépenses remboursées sur la liste en sus liées aux dispositifs médicaux, doit être revu dans son mécanisme.

En effet, le modèle de recouvrement de la clause, fondé sur un taux unique de contribution, apparaît comme un mécanisme dont la rigidité envoie un message fortement désincitatif pour la diffusion des produits de santé innovants en France.

La situation est d’autant plus pénalisante que la hausse du montant des dépenses remboursées, dit « montant Z », n’est pas exclusivement corrélée à une surutilisation ou à un mésusage des dispositifs médicaux. Elle s’explique également par une évolution des besoins de santé dus à des changements organisationnels, comme le virage ambulatoire, sanitaires, comme la chronicité des maladies, ou encore technologiques, comme les prises en charge innovantes, que connaît le système de santé.

Il apparaît ainsi nécessaire de prévoir des aménagements circonstanciés de ce mécanisme pour, d’une part, assurer la prévisibilité et la stabilité de la régulation et, d’autre part, le rendre moins pénalisant pour l’émergence de l’innovation en France.

Cet amendement vise donc à proposer une évolution du modèle de la clause de sauvegarde des dispositifs médicaux prenant en compte le risque accru de son déclenchement, afin d’introduire un barème de taux progressifs de contribution qui serait défini par voie réglementaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Je voudrais vous signaler que l’article 11 ter, retenu par le Gouvernement, permet déjà de réduire le taux applicable à la part du montant remboursé excédant le montant Z, de 100 % à 90 %.

La commission va en outre proposer d’augmenter le montant Z pour 2024, comme elle l’a fait pour l’année 2023 par l’amendement n° 188 adopté à l’article 4. Dès lors, et dans la mesure où nous modérons déjà le poids de la clause de sauvegarde par d’autres moyens pour ces deux années, la commission a émis un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Le pourcentage de dépassement du montant Z qui détermine le montant de la contribution due sera déjà baissé de 100 % à 90 %. Compte tenu de cet engagement, il ne me semble pas nécessaire d’aller plus loin. Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Monsieur Milon, l’amendement n° 127 rectifié ter est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 127 rectifié ter est retiré.

Qu’en est-il de l’amendement n° 407 rectifié bis, madame Lassarade ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 407 rectifié bis est retiré.

L’amendement n° 15 rectifié bis, présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas et Petrus, MM. Sol et Somon et Mme Malet, est ainsi libellé :

I. – Après l’alinéa 39

Insérer six alinéas ainsi rédigés :

… – L’article L. 138-10 du code de la sécurité sociale est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

« III. – Ne sont toutefois pas pris en compte :

« – les spécialités génériques définies au a du 5° de l’article L. 5121 1 du code de la santé publique ;

« – les spécialités inscrites au répertoire des groupes génériques en application des deux dernières phrases du b du même 5° de l’article L. 5121 1 du même code ;

« – les spécialités de références définies au a du 5° de l’article L. 5121-1 du même code lorsqu’elles sont remboursées sur la base d’un tarif fixé en application du II de l’article L. 162-16 du présent code ou lorsqu’elles le sont sur la base de remboursement la plus chère en vigueur pour les spécialités génériques ou hybrides appartenant au groupe générique ou hybride concerné, en application du III de ce même article, ou lorsque leur prix de vente au public est identique à celui des spécialités du groupe générique auquel elles appartiennent ;

« – les médicaments hybrides définis au c du 5° de l’article L. 5121-1 du même code ».

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Alain Milon.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Je retire cet amendement, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 15 rectifié bis est retiré.

L’amendement n° 245, présenté par Mme Doineau, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 41

Remplacer le montant :

2, 31 milliards d’euros

par le montant :

2, 45 milliards d’euros

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme la rapporteure générale.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

En cohérence avec l’adoption de l’amendement n° 188 à l’article 4, qui tendait à augmenter le seuil de déclenchement de la clause de sauvegarde des dispositifs médicaux pour l’année 2023 pour tenir compte de l’incertitude pesant sur le secteur et de l’effet de rattrapage de son chiffre d’affaires après la crise sanitaire, le présent amendement vise à augmenter le montant Z pour 2024 en le portant à 2, 45 milliards d’euros.

Ce nouveau montant est obtenu en maintenant le taux d’évolution de 4, 5 %, entre 2023 et 2024, retenu par le Gouvernement et en l’appliquant au montant Z pour 2023 rectifié par l’amendement n° 188. Ce montant permettra, le cas échéant, de maîtriser l’effet d’un déclenchement de la clause de sauvegarde des dispositifs médicaux au titre de l’année 2024 et de mesurer les conséquences d’une telle taxation sur le secteur avant toute augmentation comparable à celle de la clause de sauvegarde des médicaments.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Concernant les dispositifs médicaux, le montant Z a été défini pour 2023 et 2024, dans le texte du Gouvernement, à des niveaux supérieurs même à ceux qui étaient prévus dans au titre du plan France 2030. Aussi, rehausser de nouveau le montant Z, comme vous le proposez, ne serait pas soutenable pour l’assurance maladie. Or je sais combien vous êtes attachée à la soutenabilité de la sécurité sociale et, en particulier, de sa branche maladie. Avis défavorable.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 951, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Alinéa 43

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Céline Brulin.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

L’article 11 dispose que la contribution due au titre de l’année 2024 ne pourra pas excéder, pour chaque entreprise, 10 % de son chiffre d’affaires diminué des remises prises en compte dans le calcul de l’assiette de la clause de sauvegarde.

Les entreprises du médicament, qui n’ont pas pris beaucoup de décisions d’amélioration de la prévention des risques de rupture de stock, doivent être mises à contribution pour participer à la solidarité de l’ensemble de notre système de santé.

Cet amendement vise donc à supprimer la limitation du montant de la contribution due par chaque industriel du médicament à 10 % de son chiffre d’affaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Le plafond de contributions applicable aux entreprises pour l’année 2024 retenu par le Gouvernement dans le texte sur lequel il a engagé sa responsabilité devant l’Assemblée nationale permet déjà de prendre en compte les remises consenties par chaque entreprise à l’assurance maladie. Un tel renforcement avait été soutenu par la commission en 2023. Il permet de maîtriser le poids de la clause de sauvegarde et de mieux tenir compte des efforts consentis par chaque entreprise.

En conséquence, la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 11 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1289, présenté par Mme Bélim, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel, Lurel, Ziane, Ouizille et Michau, Mme Bonnefoy, M. Jacquin, Mme Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 11

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le c de l’article L. 138-2 du code de la sécurité sociale, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« …) Par dérogation à l’alinéa précédent, un taux, fixé par décret, s’applique à la troisième part des ventes en gros de produits non détenus en propre par un grossiste-répartiteur, dans les collectivités visées à l’article 73 de la Constitution. »

La parole est à Mme Audrey Bélim.

Debut de section - PermalienPhoto de Audrey BÉLIM

Cet amendement vise à encourager l’emploi de la contribution sur vente de gros pour financer la tenue de stocks d’avance dans les outre-mer.

Le calcul de cette contribution est inadapté aux outre-mer, car il ne prend pas en compte le nombre d’intermédiaires, l’octroi de mer, la vie chère, les situations de quasi-monopole, ou encore le nombre important de pharmacies rachetées par de grandes enseignes nationales, voire internationales. Tout cela fait que la majorité des officines achètent à flux tendu. Les stocks d’avance de ces médicaments sont donc localement insuffisants pour subvenir aux besoins des populations.

Cet amendement tend donc à prévenir à la fois une concurrence déloyale et les manques de médicaments qui pourraient découler du faible niveau des stocks dans les territoires ultramarins, situation qui peut se révéler dangereuse quand surviennent des aléas de transport ou des pénuries en Europe ou dans l’Hexagone, puisque les outre-mer passent après le réapprovisionnement européen ! Cette inégalité doit être réajustée. Tel est bien l’objet de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Nous comprenons bien votre préoccupation, ma chère collègue. Pour autant, je ne pense pas qu’instaurer un taux dérogatoire pour la troisième part de la contribution sur vente de gros dans les collectivités ultramarines serait le bon moyen d’y répondre. Les effets d’une telle dérogation sur la constitution de stocks d’avance apparaissent en effet très incertains. Rien n’indique en particulier que cette dérogation puisse avoir l’effet incitatif attendu.

En l’absence d’éléments complémentaires, j’émets donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Comme la rapporteure générale, je ne suis pas convaincu qu’il y ait un lien direct entre l’institution d’une dérogation au taux de 20 % de la contribution sur vente de gros avec les difficultés que vous décrivez. C’est pourquoi l’avis du Gouvernement est défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 128 rectifié bis, présenté par M. Milon, Mme Nédélec et M. Burgoa, est ainsi libellé :

Après l’article 11

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après l’article L. 162-22-7-1 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 162-22-7-… ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -22 -7 - … . – Lorsque la prise en charge au titre de l’article L. 162-22-7 du code de la sécurité sociale cesse à la demande de l’État, un rapport de la Caisse nationale de l’assurance maladie en évaluant l’impact sur la continuité de traitement des patients et l’impact financier pour les établissements de santé, mentionnés à l’article L. 162-22-6 du même code, et l’assurance maladie est transmis, au plus tard dans un délai de deux ans à compter de l’arrêt de la prise en charge, aux ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, et au Parlement. »

II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Alain Milon.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Le mécanisme de la liste en sus a vocation à permettre le financement de produits de santé innovants à l’hôpital quand ce financement ne peut pas être assuré par les groupes homogènes de séjour (GHS) en raison du coût de ces produits ou de leur dispersion dans des groupes de malades hétérogènes.

Les décisions de radiation de produits de santé de la liste en sus, étape naturelle de régulation et de gestion de cette liste, suscitent toutefois un certain nombre de difficultés.

En effet, établissements de santé, industriels, associations de patients et sociétés savantes ont récemment dénoncé, au travers d’un courrier adressé au ministre de la santé et de la prévention, le manque de concertation et d’anticipation des décisions de radiation survenues en fin d’année 2022, ainsi que l’impact de ces décisions sur les disparités d’accès aux soins, les pertes de chance pour les patients, les finances des hôpitaux publics et privés, ainsi que les surcoûts socio-économiques liés au renoncement à ces thérapies.

Ce constat, partagé par la Cour des comptes dans son rapport sur la tarification à l’activité de juin 2023, rend nécessaires des aménagements des procédures encadrant les radiations de la liste en sus, afin d’en renforcer la lisibilité et prévisibilité.

C’est pourquoi nous proposons par le présent amendement que chaque décision de radiation de la liste en sus fasse l’objet d’un rapport de l’assurance maladie évaluant son effet sur la continuité de traitement des patients, ainsi que son impact financier pour les établissements de santé et l’assurance maladie.

Ces rapports, remis aux ministres chargés de la sécurité sociale et au Parlement, dans un délai de deux ans à compter de la décision de radiation, doivent notamment permettre, lorsque cela est nécessaire, la mise en place de mécanismes correctifs au niveau réglementaire, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes.

Cette proposition s’inscrit dans la continuité de la recommandation E.4 du rapport de la mission Borne sur le financement et la régulation des produits de santé, publié en août 2023.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 11.

L’amendement n° 581 rectifié, présenté par MM. Chasseing, Guerriau et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. V. Louault et Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy, est ainsi libellé :

Après l’article 11

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° L’article L. 245-5-1 du code de la sécurité sociale est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« L’assiette de la contribution est constituée du montant total des ventes de dispositifs mentionnés au 1°, hors taxe sur la valeur ajoutée, réalisées en France au cours de l’année civile au titre de laquelle elle est due.

« Pour 2024, le taux de cette contribution est fixé à hauteur de 0, 40 %. » ;

2° Les articles L. 245-5-2, L. 245-5-3 et L. 245-5-4 sont abrogés.

II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

III. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

La contribution sur les dépenses de promotion des dispositifs médicaux, qui concerne, entre autres, les dispositifs médicaux implantables, est une taxe qui n’atteint pas son objet initial de réduction des dépenses de dispositifs médicaux en France.

En effet, la majeure partie du travail des sociétés en question consiste non pas dans la promotion, mais dans l’accompagnement des professionnels de santé dans leur usage de ces dispositifs de haute technicité.

Il est rappelé que la clause de sauvegarde introduite en 2019 sur les dispositifs médicaux tend déjà à limiter la croissance des ventes de dispositifs médicaux.

Cette contribution est également injuste du fait du seuil de 11 millions d’euros, qui induit une inégalité de traitement entre les acteurs économiques. Certains acteurs ont d’ailleurs scindé leurs activités, afin d’éviter cette taxe. La taxe est aussi sensible aux modes d’organisation de la distribution des produits par chaque société, conduisant encore à une disparité de traitement.

C’est pourquoi il est proposé, par cet amendement, d’en simplifier le fonctionnement. Il est souhaitable de passer d’une taxe ne touchant qu’un petit nombre d’entreprises, avec un seuil aléatoire, à une contribution sur l’ensemble des entreprises du secteur, sans effet de seuil, à hauteur de 0, 40 % du chiffre d’affaires, rétablissant ainsi un équilibre dans la filière.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Cet amendement vise à généraliser la taxe sur les dispositifs médicaux, tissus et cellules.

Le secteur des dispositifs médicaux est très hétérogène, puisque cela va des lunettes aux prothèses de hanche. Il comprend de nombreuses petites et moyennes entreprises fournissant des produits indispensables à la prise en charge des patients. Une telle extension de la taxe pourrait affecter leur santé financière, dans le contexte déjà difficile de sortie de la crise sanitaire et d’inflation.

Avis défavorable sur cet amendement, dont l’adoption n’irait peut-être pas forcément dans le sens que vous souhaitez, mon cher collègue.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Cet amendement vise à supprimer le seuil au-dessus duquel les entreprises paient la contribution.

Compte tenu du tissu des entreprises impliquées dans la fabrication des dispositifs médicaux, l’adoption d’une telle disposition rendrait un grand nombre de PME éligibles à cette contribution.

Pour autant, je partage vos interrogations et j’estime qu’il est nécessaire de continuer à travailler sur le sujet.

Le dispositif proposé n’étant pas suffisamment abouti, dans la mesure où nous n’avons pas anticipé toutes ses conséquences, je vous demande de bien vouloir le retirer, afin que nous puissions travailler sur le sujet ensemble.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 581 rectifié est-il maintenu, monsieur Daniel Chasseing ?

I. – Le code de la santé publique est ainsi modifié :

1° Au b du 18° de l’article L. 5121-1, les mots : « dont l’autorisation de mise sur le marché respecte l’article L. 5121-11 du présent code et » sont supprimés ;

2° L’article L. 5121-11 est abrogé.

II. – Le 3° du III de l’article L. 245-6 du code de la sécurité sociale est abrogé.

III. – À la date d’entrée en vigueur de la présente loi, les demandes d’autorisation ou de renouvellement d’autorisation de mise sur le marché en cours d’examen dans le cadre du dernier alinéa de l’article L. 5121-11 du code de la santé publique, dans sa rédaction antérieure à la présente loi, sont examinées dans le cadre de la procédure mentionnée aux articles L. 5121-8 et L. 5121-9 du code de la santé publique.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1283, présenté par M. Jomier, Mmes Monier et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy, Harribey et G. Jourda, MM. Temal, Durain, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mme Conway-Mouret, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Annie Le Houerou.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie Le Houerou

L’article 11 bis tend à supprimer, d’une part, l’exonération d’assiette de la contribution sur le chiffre d’affaires des entreprises concernées par la commercialisation de médicaments dérivés du plasma (MDP) issus d’un don non rémunéré et, d’autre part, le régime dérogatoire d’autorisation de mise sur le marché pour les produits dérivés du sang non conformes aux critères éthiques.

Cette disposition va à l’encontre de la volonté de nos concitoyens, qui sont attachés aux valeurs humaines du don de sang, et nuit également aux efforts de l’Établissement français du sang (EFS), en matière de souveraineté sanitaire, en favorisant les laboratoires privés.

Par cet amendement, nous voulons garantir l’indépendance nationale et éthique du don de plasma au travers des missions de l’EFS, défendant ainsi le modèle de la transfusion sanguine française, auquel nous sommes tous très attachés, comme tous les bénévoles, qui s’engagent fortement dans cet établissement.

Destiné à produire des médicaments dérivés du sang, vitaux pour certains patients, le plasma doit faire face à une demande qui grimpe de 8 % par an dans le monde entier. La France, tout comme l’Europe, dépend à 65 % du plasma collecté aux États-Unis, à partir de dons rémunérés. C’est pour réduire cette dépendance à 50 % que l’établissement a engagé en 2021 un plan Plasma pour 2026, avec un objectif de production à 1, 4 million de litres par an.

Sur le plan éthique, l’enjeu est de pouvoir mieux répondre aux besoins des patients français, tout en préservant la sécurité des donneurs.

Cet amendement a été travaillé avec la Fédération française pour le don de sang bénévole, qui nous alerte régulièrement.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Cet article, que l’amendement tend à supprimer, prévoit deux évolutions. D’une part, il vise à supprimer les spécificités de l’autorisation française de mise sur le marché des médicaments dérivés du sang, pour faciliter l’importation en France de médicaments fabriqués à l’étranger. D’autre part, il tend à supprimer une exclusion d’assiette de la contribution des entreprises pharmaceutiques sur le chiffre d’affaires correspondant aux médicaments dérivés du plasma.

Tout d’abord, la suppression de la procédure dérogatoire d’autorisation de mise sur le marché permettra de limiter les tensions d’approvisionnement du marché français en médicaments dérivés du plasma, qui connaissent des tensions régulières dans un contexte d’accroissement de la demande, compte tenu de la difficulté à collecter suffisamment de produits sanguins en France.

L’enjeu de sécurisation des approvisionnements en médicaments dérivés du plasma est récurrent. C’est pour limiter les vulnérabilités de la chaîne des approvisionnements que cet article vise à assouplir la législation française.

Ensuite, l’article prévoit supprimer une exclusion de l’assiette de la contribution des entreprises pharmaceutiques sur le chiffre d’affaires correspondant aux médicaments dérivés du plasma. Il s’agit de remettre de l’équité entre tous les secteurs et les acteurs assujettis, sachant que le traitement particulier actuellement en vigueur s’accommode mal des exigences de l’Union européenne.

Pour ces raisons, la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Madame la sénatrice, vous avez rappelé votre attachement au modèle éthique de la transfusion sanguine. Le Gouvernement aussi s’attache à défendre et promouvoir les valeurs du modèle français de collecte des produits du sang.

Ce soutien se traduit d’ailleurs dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, par des dispositions qui seront discutées plus tard et qui visent à mettre en place un nouveau modèle de financement pour l’EFS. Celui-ci était, je le crois, attendu.

Nous devons aussi aux patients l’accès aux médicaments dérivés du plasma. Or, aujourd’hui, les deux tiers de ces médicaments ne proviennent pas de la filière publique. Aussi, pour renforcer l’équité entre les médicaments dérivés du plasma et faciliter les conditions d’accès pour les patients, cet article tend à supprimer l’exemption d’assiette de la contribution due par les entreprises pharmaceutiques.

Pour ces raisons, je suis défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Monsieur le ministre, vous vous dites également très attaché à l’éthique particulière de la collecte du sang en France, dont nous sommes tous si fiers.

Pourtant, par cet article 11 bis, vous voulez supprimer des dispositions dérogatoires qui favorisaient la fabrication des médicaments dérivés du sang issu d’un prélèvement éthique, au profit des prélèvements réalisés à l’étranger, qui sont rémunérés.

Au lieu de favoriser l’industrie pharmaceutique privée, il vaudrait mieux, nous semble-t-il, améliorer les ressources de l’Établissement français du sang, afin d’améliorer son fonctionnement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 11 bis est adopté.

À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 138-19-10 du code de la sécurité sociale, après la première occurrence du mot : « à », sont insérés les mots : « 90 % de ».

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 952, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Céline Brulin.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Cet amendement est défendu, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

La réduction du taux de la clause de sauvegarde des dispositifs médicaux de 100 % à 90 % est nécessaire, notamment pour ne pas priver les entreprises de toute incitation à approvisionner la France lorsque le montant Z est dépassé. Cette disposition est soutenue par la commission, qui a donc émis un avis défavorable sur cet amendement de suppression.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 246, présenté par Mme Doineau, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

La seconde phrase du premier alinéa de l’article L. 138-19-10 du code de la sécurité sociale est supprimée.

La parole est à Mme la rapporteure générale.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Avis défavorable sur cet amendement, qui n’est pas rédactionnel.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 11 ter est adopté.

À la fin de la première phrase du second alinéa de l’article 112 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023, les mots : « au 31 décembre 2023 » sont remplacés par les mots : « 2023 au 31 juillet 2024 ». –

Adopté.

TITRE II

CONDITIONS GÉNÉRALES DE L’ÉQUILIBRE FINANCIER DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Est approuvé le montant de 7, 1 milliards d’euros correspondant à la compensation des exonérations, réductions ou abattements d’assiette de cotisations ou contributions de sécurité sociale, mentionné à l’annexe 4 jointe au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Selon l’article L. 131-7 du code de la sécurité sociale, « toute mesure de réduction ou d’exonération de cotisations de sécurité sociale » donne lieu à « compensation intégrale aux régimes concernés par le budget de l’État pendant toute la durée de son application ».

Cette compensation intégrale s’interprète comme une compensation par crédits du budget de l’État, à l’euro, des pertes de recettes occasionnées pour la sécurité sociale.

Toutefois, dans le cas des allégements généraux de cotisations sociales patronales, la compensation est réalisée par affectation de recettes fiscales.

Par l’article 12, il s’agit d’approuver, pour 2024, la compensation de 7, 1 milliards d’euros d’exonérations, réductions ou abattements de cotisations ou contributions de sécurité sociale.

Ce montant est en augmentation par rapport aux années précédentes : +500 millions d’euros par rapport à 2022, et +1, 7 milliard d’euros par rapport à 2021. Il ne couvre pas l’intégralité des exonérations de cotisations sociales. En effet, en 2024, l’État ne compensera les exonérations de cotisations à la sécurité sociale qu’à hauteur de 2, 7 milliards d’euros.

Par conséquent, nous voterons contre cet article et continuerons de dénoncer ces mécanismes d’exonérations de cotisations, dans lesquels la sécurité sociale se retrouve doublement perdante, avec des cotisations patronales moindres, qui ne sont pas compensées par le budget de l’État.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 814 rectifié, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Cet amendement d’appel vise à supprimer l’article 12, qui prévoit une compensation partielle, donc insuffisante, à la sécurité sociale du coût des exonérations de cotisations sociales.

Les exonérations de cotisations sociales ne cessent d’augmenter, au point que, selon le rapport Ferracci et Guedj, les cotisations représentent aujourd’hui seulement 49 % des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale, contre 82 % en 1993.

Le total des exonérations représente une somme colossale. Selon la commission des comptes de la sécurité sociale, les dispositifs d’exonération en faveur de l’emploi ont coûté 81, 6 milliards d’euros pour l’ensemble des régimes de sécurité sociale, dont 68 milliards d’euros pour les régimes de base.

Nous pensons que ces mesures sont inefficaces et inefficientes au-delà de 1, 6 Smic. En outre, une part de plus en plus importante de ces exonérations n’est plus compensée, ce qui grève les comptes de certaines branches, notamment la branche vieillesse, qui est la plus touchée selon la Commission des comptes de la sécurité sociale. Le Gouvernement veut même, désormais, sous-compenser les exonérations auprès de l’Unedic.

Ainsi, cet amendement d’appel vise à lancer une réflexion plus large pour endiguer la dynamique de croissance du coût de ces exonérations, pour examiner finement l’efficience de chacune d’entre elles et, surtout, pour les compenser à 100 %.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Je le rappelle, l’article 12 a un caractère d’information et d’estimation. En outre, en vertu de la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale, il est obligatoire. Avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Comme Mme la rapporteure générale vient de le rappeler, il s’agit d’un article obligatoire, prévu par la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale. La loi prévoit la compensation intégrale par crédits budgétaires de toute mesure de réduction ou d’exonération de cotisations sociales.

L’article que vous proposez de supprimer, madame la sénatrice, prévoit le versement par l’État d’un montant de 7, 1 milliards d’euros à la sécurité sociale pour l’exercice 2024. Les mesures non compensées que vous avez évoquées demeurent une exception. Elles se justifient à chaque fois par un partage de l’effort entre l’État et la sécurité sociale et ne doivent pas systématiquement conduire à la remise en cause d’autres exonérations.

C’est la raison pour laquelle je suis défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

En effet, cet article prévoit que le montant des exonérations sera de 7, 1 milliards d’euros. Si cette somme est plus élevée que les années précédentes, c’est parce que le Smic a augmenté.

À mes yeux, ces exonérations, notamment le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui a été mis en place sous la deuxième partie du quinquennat de François Hollande, s’appuient sur le constat suivant : le fait que les cotisations des entreprises soient plus fortes que dans les autres pays européens entraînait un prix de revient plus élevé.

Depuis l’an 2000 et les 35 heures, notre industrie a fortement régressé. En 2000, 18 % du PIB était réalisé par l’industrie, en France et en Allemagne. Vingt ans plus tard, ce pourcentage est de 23 % en Allemagne et de 13 % en France.

Depuis trois ans, nous commençons à avoir plus de créations d’entreprises que de pertes d’entreprises. Il convient donc absolument de maintenir cette disposition si nous voulons retrouver le plein emploi. Sans compter qu’à l’heure actuelle, face au coût de l’énergie, nombre d’entreprises ont un bilan négatif ou difficile. Les marges des entreprises sont beaucoup moins importantes.

À mes yeux, ce qui importe, c’est l’emploi, avec plus d’entreprises et plus de cotisants pour les retraites, le social, l’État et la sécurité sociale. Si nous étions au même niveau que l’Allemagne, nous n’aurions ni chômage ni déficit !

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Vous l’avez bien compris, monsieur le ministre, il s’agit d’un amendement d’appel. Si je proposais de compenser les exonérations à 100 %, mon amendement serait frappé par un certain article…

Je reviens sur vos propos, énoncés en toute honnêteté intellectuelle, à savoir l’idée selon laquelle la sécurité sociale devrait partager l’effort avec l’État, en renonçant à une partie de ses exonérations. Mais au nom de quoi ?

Nous examinons le budget de la sécurité sociale, et l’État décide, pour des sommes importantes, d’exonérations de cotisations. On dit toujours que le décideur est le payeur ! Et je ne parle même pas des exonérations concernant le partage de la valeur, qui ne sont pas du tout compensées, parce que ce sont des cadeaux et que l’on ne taxe pas les cadeaux.

Je parle donc des vraies exonérations, que vous devez compenser au titre de la loi Veil. Or vous dites que la sécurité sociale et l’État doivent partager l’effort. Au nom de quoi, monsieur le ministre ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 12 est adopté.

I. – Pour l’année 2024 est approuvé le tableau d’équilibre, par branche, de l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale :

En milliards d ’ euros

Recettes

Dépenses

Solde

Maladie

Accidents du travail et maladies professionnelles

Vieillesse

Famille

Autonomie

Toutes branches (hors transferts entre branches)

Toutes branches (hors transferts entre branches) y compris Fonds de solidarité vieillesse

II. – Pour l’année 2024 est approuvé le tableau d’équilibre du Fonds de solidarité vieillesse :

En milliards d ’ euros

Recettes

Dépenses

Solde

Fonds de solidarité vieillesse

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de quatre amendements identiques.

L’amendement n° 548 est présenté par MM. Durox, Szczurek et Hochart.

L’amendement n° 815 rectifié est présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.

L’amendement n° 913 est présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.

L’amendement n° 1172 est présenté par M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à M. Christopher Szczurek, pour présenter l’amendement n° 548.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 548 est retiré.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° 815 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

J’espère que le Gouvernement profitera de son avis sur le présent amendement pour répondre à ma question !

Cet amendement a pour objet de supprimer l’article 13. Pour 2024, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) hospitalier évolue pour atteindre 3, 2 %, un taux largement insuffisant à celui qui serait nécessaire pour couvrir l’inflation et les dépenses d’investissement.

La Fédération hospitalière de France (FHF) estime qu’un abondement de 2 milliards d’euros est nécessaire pour 2024. On a longtemps considéré qu’il faudrait – toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire sans les réformes profondes qu’il faudrait réaliser et le virage en faveur de la prévention – une augmentation de 4 % en volume, pour tenir compte du vieillissement de la population, des innovations et de la croissance des pathologies chroniques.

Ce PLFSS s’inscrit donc dans une trajectoire d’austérité, puisque les ressources prévues sont inférieures aux besoins. Elle implique des mesures d’économie tracées par la loi de programmation des finances publiques, passée en force par le 49.3.

La société de la protection de la pleine santé que les écologistes appellent de leurs vœux demande deux grands mouvements : sortir de la logique de l’enveloppe budgétaire fermée, pour passer à une logique d’investissements pluriannuels, à partir d’une analyse des besoins, notamment territoriaux ; en finir avec le cloisonnement des politiques de santé, de solidarité et de transition écologique.

Les décisions budgétaires reproduisent en fait les inégalités sociales de santé. Les personnes les plus précaires ont trois fois plus de risques de renoncer aux soins que les autres, les 10 % les plus précaires consacrent 7, 5 % de leurs revenus à leur santé, contre 2, 4 % pour le dernier décile. Les 10 % les plus pauvres limitent leurs frais relatifs aux complémentaires santé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, pour présenter l’amendement n° 913.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

La hausse de 3, 2 % de l’Ondam en 2024 est inférieure à la hausse tendancielle des dépenses de santé, estimée à 4 % par la commission des comptes de la sécurité sociale.

Par rapport à l’évolution « naturelle » des dépenses, le Gouvernement compresse les dépenses de santé d’environ à hauteur de 1, 5 milliard d’euros environ. Si on tient compte de l’inflation, la hausse de l’Ondam sera marginale.

Le Gouvernement prévoit de réaliser par ailleurs 3, 5 milliards d’euros d’économies, notamment sur les dépenses de soins de ville, la régulation des dépenses de médicaments et la hausse du ticket modérateur en dentaire, à hauteur de 500 millions d’euros à la charge des complémentaires santé.

Le Gouvernement prévoit de réaliser 500 millions d’euros d’économies sur l’hôpital au nom de l’efficience. La Fédération hospitalière de France a d’ailleurs sommé le Gouvernement de « dire franchement ce qu’il souhaite » pour les hôpitaux publics, en pointant le décalage entre les annonces de refinancement de l’hôpital public et le budget de l’assurance maladie pour 2024.

Les dépenses hors personnels augmentent de l’ordre de 15 % et les hôpitaux subissent un effet report de la hausse des prix de l’énergie.

La dégradation de la situation financière des hôpitaux est d’autant plus préoccupante qu’elle pèse sur leur capacité à investir.

Selon la Fédération hospitalière de France, il manque 1, 9 milliard d’euros pour l’hôpital au titre de 2023 et 2 milliards d’euros au titre de 2024.

La situation n’est pas plus réjouissante pour la médecine de ville, puisque le sous-objectif de l’Ondam relatif aux soins de ville progresse seulement de seulement 3, 5 %, alors que le territoire national est un gigantesque désert médical.

Pour l’ensemble de ces raisons, nous refusons cet Ondam, largement insuffisant pour répondre aux besoins, et nous demandons la suppression de cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Annie Le Houerou, pour présenter l’amendement n° 1172.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie Le Houerou

À l’instar des collègues qui viennent de s’exprimer, les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain souhaitent la suppression de l’article 13.

Nous nous opposons à l’approbation du tableau d’équilibre par branches, prévue pour 2024. En effet, l’Ondam – cela vient d’être dit – est largement sous-évalué, ce qui contraint dangereusement les réponses aux besoins sanitaires et sociaux de notre pays.

La Fédération hospitalière de France estime qu’il faudrait que l’Ondam évolue globalement de 5, 1 milliards d’euros. Nous croyons que ces tableaux ne reflètent pas la réalité des comptes sociaux et que tous les périmètres de la comptabilité nationale ne sont pas pris en considération.

En effet, alors que la sécurité sociale était quasiment à l’équilibre en 2017, elle aura un déficit de 12 milliards d’euros en 2024 et de 20 milliards en 2027. Cet appauvrissement de notre bien commun qu’est la sécurité sociale va à l’encontre des besoins sanitaires et sociaux, qui ne font que croître.

Le Gouvernement, en sous-évaluant l’Ondam, organise l’incapacité chronique de la sécurité sociale à répondre aux grands défis de la santé pour nos concitoyens.

L’hôpital public s’effondre et la désertification médicale ne fait que s’accroître. Le vieillissement démographique croît, et aucune réponse n’est apportée. L’accès aux soins pour tous est compromis pour nombre de nos concitoyens.

Pour toutes ces raisons, nous souhaitons supprimer cet article, traduction chiffrée de choix politiques auxquels nous sommes farouchement opposés. Je le rappelle, nous vous avons proposé de nombreuses sources de financement, que vous avez toutes rejetées. Ce PLFSS n’est pas à la hauteur des besoins. Il nous faut un « plan Marshall » pour la santé publique, avec une véritable remise à plat.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Ces trois amendements visent à supprimer l’article 13, qui est imposé par la loi organique votée le 14 mars 2022.

Je comprends que vous soyez opposés aux prévisions que traduisent ces tableaux d’équilibre pour 2024, et j’ai bien entendu les raisons pour lesquelles vous voulez supprimer cet article obligatoire.

Je le rappelle, la commission a dit combien elle était sceptique concernant les montants de ces prévisions. Elle a alerté le Gouvernement sur l’Ondam. En effet, au vu de la dynamique de l’année 2023, il semble un peu en deçà des besoins. Nous aurons l’occasion d’évoquer de nouveau cette question.

Quoi qu’il en soit, la commission est défavorable à ces trois amendements de suppression.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Permettez-moi de répondre d’un point de vue global.

Sur la forme, je précise, comme l’a fait Mme la rapporteure générale, qu’il s’agit d’un article obligatoire prévu par la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale.

Sur le fond, je répète – je le referai autant de fois que nécessaire – qu’un Ondam à 3, 2 % est un Ondam supérieur à l’inflation, et non pas un Ondam d’austérité.

Par ailleurs, l’Ondam 2023 prévoit déjà un financement spécifique pour couvrir les charges d’inflation, à hauteur de 800 millions d’euros. Les établissements ont bénéficié d’un bouclier énergétique évalué à 300 millions d’euros. Pour autant, M. le ministre de la santé et de la prévention et moi travaillons avec les fédérations pour affiner l’impact de l’inflation sur la situation des établissements.

Enfin, puisque ces amendements concernent la politique familiale de notre pays, je veux préciser deux ou trois éléments. Tout d’abord, la France a une bonne position par rapport à nos partenaires européens. Elle consacre en effet 2, 7 % de son PIB aux dépenses sociales en faveur de l’enfance et de la maternité, contre 2, 3 % en Europe. Ensuite, nous réalisons un effort majeur en matière de prestations familiales. Elles ont été versées en 2022 à hauteur de près de 34 milliards d’euros, et elles seront en hausse en 2024 de 1, 4 milliard d’euros.

Cet effort s’adresse à la fois aux familles des classes moyennes et aux plus vulnérables. La branche famille couvre en effet 13, 7 millions de familles, et le plafond de ressources pour les allocations familiales à taux plein est de 71 000 euros pour un couple avec deux enfants.

Pour toutes ces raisons, j’émets un avis défavorable sur ces amendements de suppression.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Simon Uzenat, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Simon UZENAT

Vous l’avez rappelé, cet article 13 est un article obligatoire. Pour autant, nous nous apprêtons à examiner un amendement du Gouvernement témoignant de la possibilité de faire bouger les chiffres.

La réalité a été rappelée par nos collègues, en particulier Annie Le Houerou. Nous ne pouvons pas approuver un tableau d’équilibre par branches pour 2024 qui n’est absolument pas à la hauteur des besoins sanitaires et sociaux.

Les grands défis à relever ont été rappelés avec justesse par mes collègues : la crise majeure de l’ensemble de l’hôpital public sur tous nos territoires, et plus particulièrement les territoires ruraux, ainsi que la désertification médicale.

De nombreux élus, y compris de votre sensibilité, s’interrogent sur votre réelle volonté : soutenir l’hôpital public ou, a contrario, précipiter sa perte ?

Les cinq fédérations hospitalières expliquent qu’il manque 1, 5 milliard d’euros simplement pour faire face au coût de l’inflation. Vous évoquez un financement spécifique de 800 millions d’euros ; c’est à peine la moitié.

Le déficit des hôpitaux publics a doublé entre 2019 et 2022. Sur l’autonomie, 80 % des Ehpad sont en déficit. En Bretagne, mais aussi dans d’autres régions, des collectifs se sont organisés. Le collectif Territoires du grand âge en résistance rappelle que ces déficits sont le fait non pas de problèmes de gestion, mais bien d’un manque de moyens.

Il convient d’ailleurs de saluer la mobilisation exceptionnelle des professionnels de santé et des élus locaux, qui vous alertent et crient leur détresse. Nous devons leur apporter des réponses à la hauteur de leurs besoins. Il s’agit d’investissements d’avenir réclamés à la fois par les soignants et par nos concitoyens.

Pour toutes ces raisons, nous ne voterons pas l’article 13, qui est contraire à nos objectifs, et nous voterons en faveur des amendements de suppression.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 815 rectifié, 913 et 1172.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1351, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéa 2, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

En milliards d ’ euros

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Recettes

Dépenses

Solde

Maladie

Accidents du travail et maladies professionnelles

Vieillesse

Famille

Autonomie

Toutes branches (hors transferts entre branches)

Toutes branches (hors transferts entre branches) y compris Fonds de solidarité vieillesse

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Le présent amendement vise à modifier les prévisions de recettes, les objectifs de dépenses et le tableau d’équilibre, par branche, des régimes obligatoires de base de sécurité sociale pour l’année 2024, afin de tenir compte de l’impact financier des amendements adoptés en première lecture à l’Assemblée nationale et de ceux qui ont été déposés par le Gouvernement en vue de l’examen en première lecture au Sénat.

Il s’agit notamment de tirer les conséquences de la réforme de l’assiette de cotisation des travailleurs indépendants et du gel des bornes d’éligibilité aux dispositifs de réduction de cotisations d’assurance maladie et d’allocations familiales, ainsi que du renforcement dès 2024 du soutien financier que la branche autonomie apporte aux départements par l’intermédiaire des concours, pour 150 millions d’euros supplémentaires.

Au total, l’ensemble de ces amendements tendent à améliorer le solde qui vous a été initialement présenté.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 13 est adopté.

I. – Pour l’année 2024, l’objectif d’amortissement de la dette sociale par la Caisse d’amortissement de la dette sociale est fixé à 16 milliards d’euros.

II. – Pour l’année 2024, les prévisions de recettes par catégorie affectées au Fonds de réserve pour les retraites sont fixées à :

En milliards d ’ euros

Prévisions de recettes

Recettes affectées

III. – Pour l’année 2024, les prévisions de recettes par catégorie mises en réserve par le Fonds de solidarité vieillesse sont fixées à :

En milliards d ’ euros

Prévisions de recettes

Recettes

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° 914 est présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.

L’amendement n° 989 est présenté par MM. Hochart, Durox et Szczurek.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Silvana Silvani, pour présenter l’amendement n° 914.

Debut de section - PermalienPhoto de Silvana SILVANI

Durant la pandémie de covid-19, le gouvernement d’Emmanuel Macron a fait le choix de faire peser les 150 milliards d’euros de covid à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades).

En 2020, la majorité du Sénat avait critiqué le choix de transférer la prise en charge de la dette covid des caisses de l’État en prolongeant l’existence de la Cades de 2033 jusqu’en 2044.

Avec la Cades, le Gouvernement impose à la sécurité sociale de passer par les marchés financiers pour refinancer sa dette. L’amortissement de la dette sociale pèse lourdement sur les comptes de la sécurité sociale.

Se passer de 16 milliards d’euros signifie se tirer une balle dans le pied alors que nous avons besoin d’investir aujourd’hui dans la formation des professionnels de santé, paramédicaux ou sociaux, et de revaloriser les conditions de travail des aides à domicile.

C’est aujourd’hui que nous avons besoin d’investir dans notre système hospitalier. C’est aujourd’hui que nous devons maintenir ouvertes nos maternités.

Lorsque les services des urgences seront fermés les week-ends et les soirs, les économies réalisées aujourd’hui entraîneront demain des coûts largement supérieurs. Il ne s’agit pas d’une bonne gestion publique des comptes de la sécurité sociale.

Pour ces raisons, nous demandons la suppression de cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 989 n’est pas soutenu.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Comme je l’ai expliqué en commission, il y a la partie des régimes obligatoires de base de sécurité sociale et il y a les administrations de sécurité sociale, dont la Cades fait partie.

Grâce à la Cades, nous avons pu amortir ces dernières années la dette sociale. C’est tout le contraire de ce que vous proposez en supprimant cet article. Avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Je rappelle qu’il s’agit d’un article obligatoire. Un transfert de déficit à hauteur de 136 milliards d’euros a été voté en 2020 ; il reprenait les déficits antérieurs, ainsi que les déficits des exercices 2020 à 2023 résultant de la crise sanitaire.

Des recettes à hauteur de 16 milliards d’euros en 2024 ont été affectées à la Cades, afin d’assurer le remboursement de ces transferts, remboursement qui est prévu au plus tard pour 2033.

Supprimer ces recettes serait contraire à la loi organique de 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie et priverait concrètement la sécurité sociale d’un gage de soutenabilité et de pérennité ; je ne pense pas que cela soit votre objectif.

Par ailleurs, affecter ces recettes à des dépenses nouvelles – je le répète – risquerait d’aggraver la situation du solde de la sécurité sociale.

Pour toutes ces raisons, j’émets un avis défavorable sur cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 14 est adopté.

Sont habilités en 2024 à recourir à des ressources non permanentes afin de couvrir leurs besoins de trésorerie les organismes mentionnés dans le tableau ci-dessous, dans les limites indiquées :

En millions d ’ euros

Encours limites

Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS)

Caisse de prévoyance et de retraite du personnel de la SNCF (CPRP SNCF) - période du 1er au 31 janvier 2024

Caisse de prévoyance et de retraite du personnel de la SNCF (CPRP SNCF) - période du 1er février au 31 décembre 2024

Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines (CANSSM)

Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL)

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 976, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

Aucun établissement établi dans l’un des pays jugés non coopératifs conformément aux critères retenus à l’article 238-0 A du code général des impôts n’est admis à l’acquisition de titres de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale.

La parole est à Mme Marie-Claude Varaillas.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

Cet amendement vise à interdire l’acquisition de titres de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) par des établissements bancaires enregistrés dans des paradis fiscaux.

Actuellement, la dette de la sécurité sociale est placée sur les marchés financiers.

La solidité de notre modèle de protection sociale de presque quatre-vingts ans est reconnue, y compris par les établissements bancaires, puisque l’agence de notation Standard & Poor’s a donné la note la plus élevée en 2022 aux titres financiers de l’Acoss.

Les établissements financiers se disputent les créances de la sécurité sociale, que l’on nous présente comme un spectre dangereux.

La dette de la sécurité sociale est détenue par des établissements financiers dont nous ne connaissons pas l’identité, ce qui pose une difficulté en matière de souveraineté nationale.

Surtout, et c’est l’objet de cet amendement, la dette de la sécurité sociale est détenue par des établissements enregistrés dans des paradis fiscaux.

Cette réalité est d’autant plus choquante que notre modèle de protection sociale place les cotisations sociales en dehors des marchés financiers.

Par conséquent, nous demandons à interdire la détention par ces établissements des titres de l’Acoss, devenue Urssaf Caisse nationale.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Les auteurs de cet amendement proposent d’indiquer qu’aucun établissement établi dans un paradis fiscal n’est admis à l’acquisition de titres de l’Acoss. Ce n’est pas l’objet de cet article.

Par ailleurs, cette disposition ne paraît pas opérationnelle. Comment empêcher de tels établissements d’acquérir des titres de l’Acoss sur le marché secondaire ?

Avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Concernant la structuration des financements de l’Acoss, il existe des règles pour encadrer les émissions et l’activité des banques qui souscrivent ces titres. Le code général des impôts prévoit qu’aucun établissement bancaire établi dans l’un des pays jugé non coopératif n’est admis à l’acquisition de titres de l’Acoss.

Cet amendement étant ainsi satisfait, j’en demande le retrait, faute de quoi l’avis serait défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 15 est adopté.

Est approuvé le rapport figurant en annexe A à la présente loi décrivant, pour les quatre années à venir (2024 à 2027), les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses par branche des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie.

Rapport décrivant les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses par branche des régimes obligatoires de base et du régime général, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie pour les quatre années à venir

Le solde des régimes obligatoires de base a connu une dégradation sans précédent en 2020, sous l’effet des dépenses de la crise sanitaire et de la récession qui a suivi, et a atteint le niveau de -39, 7 milliards d’euros. Il s’est redressé en 2021 à -24, 3 milliards d’euros, sous l’effet de la reprise progressive de l’activité et de l’atténuation graduelle des contraintes sanitaires. L’amélioration s’est poursuivie en 2022, dans un contexte marqué par une forte poussée de l’inflation, pour atteindre un solde de -19, 7 milliards d’euros.

Le déficit se réduirait de plus de moitié en 2023 (-8, 8 milliards d’euros), du fait à titre principal d’une quasi-extinction des dépenses liées à la crise sanitaire (0, 9 milliard d’euros après 11, 7 milliards d’euros). Le contexte macroéconomique, marqué par une poursuite de la reprise, mais à un rythme plus mesuré qu’en 2021 et 2022 (1, 0 % de croissance attendue du produit intérieur brut [PIB]), mais aussi par une inflation toujours élevée bien qu’en léger repli (4, 8 % attendus au sens de l’indice des prix à la consommation hors tabac [IPCHT]) a également contribué à la réduction du déficit en 2023. En 2024, l’activité croîtrait plus nettement qu’en 2023, avec une hausse de 1, 4 % du PIB. Bien que s’inscrivant en repli à 2, 5 %, l’inflation entraînerait dans son sillage la croissance des salaires en 2024, avec une croissance de la masse salariale de 3, 9 % (après 6, 3 % en 2023). La dynamique de revalorisation des prestations sociales resterait soutenue à la suite de l’inflation encore marquée tout au long de l’année 2023 (I). La conjugaison de ces éléments conduirait à dégrader le solde de l’ensemble des régimes de base et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui s’élèverait à 11, 2 milliards d’euros. Le solde de la sécurité sociale bénéficierait néanmoins de l’affectation à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) de 0, 15 point de contribution sociale généralisée (CSG) en provenance de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), prévue par la loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et l’autonomie, ainsi que des effets graduels de la réforme des retraites liés au relèvement progressif de l’âge de départ et à l’accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance. La trajectoire présentée traduit enfin la mise en œuvre des mesures proposées dans la présente loi de financement de la sécurité sociale (II). À moyen terme, le déficit atteindrait 17, 5 milliards d’euros en 2027 : si les dépenses ralentiraient chaque année à partir de 2025 du fait de la normalisation de l’inflation, les perspectives de recettes ne permettraient pas de résorber le déficit né de la crise. Deux branches seraient ainsi déficitaires : la branche Maladie, du fait notamment des dépenses pérennes nées de la crise, et la branche Vieillesse dans un contexte de montée en charge graduelle des mesures paramétriques de la réforme des retraites (III).

I. – Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 s’inscrit dans un contexte macroéconomique d’inflation en voie de normalisation et d’une croissance toujours affectée à court-terme par les conséquences de la crise énergétique et le contexte géopolitique.

L’hypothèse de croissance du PIB retenue est de 1, 4 % en 2024, après 1, 0 % en 2023. Le rythme d’inflation resterait toujours élevé, mesuré à 4, 8 % en 2023 par l’indice des prix à la consommation hors tabac (IPCHT) en moyenne annuelle et de 2, 5 % attendu en 2024. À moyen terme, la croissance effective du PIB serait supérieure à son rythme potentiel de 1, 35 % par an et atteindrait 1, 7 % par an en 2025 et 2026 et 1, 8 % en 2027, tandis que l’inflation refluerait pour s’établir à 1, 75 % par an à partir de 2026. La masse salariale du secteur privé, principal déterminant de la progression des recettes de la sécurité sociale, progresserait de 3, 9 % en 2024 avant de revenir progressivement à son rythme tendanciel proche de 3, 4 % par an.

Le tableau ci-dessous détaille les principaux éléments retenus pour l’élaboration des prévisions de recettes et des objectifs de dépenses décrits dans la présente annexe :

PIB en volume

Masse salariale du secteur privé*

Inflation hors tabac

Revalorisations au 1er janvier**

Revalorisations au 1er avril**

ONDAM hors dépenses de crise***

* Masse salariale du secteur privé hors prime exceptionnelle de pouvoir d ’ achat et prime de partage de la valeur ajoutée. Y compris ces éléments de rémunération, la progression attendue est de 6, 5 % en 2023.

** En moyenne annuelle, incluant les effets en moyenne annuelle de la revalorisation anticipée au 1 er juillet 2022 de 4, 0 % .

*** Évolution de l ’ ONDAM hors dépenses de crise sanitaire, mais y compris “Ségur de la santé”.

La trajectoire présentée dans la présente annexe repose sur les mesures proposées dans la présente loi de financement de la sécurité sociale, avec un solde qui atteindrait -11, 2 milliards d’euros en 2024.

La trajectoire de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) intègre une rectification de l’ONDAM 2023 de 2, 8 milliards d’euros par rapport à l’objectif voté en loi de financement rectificative de la sécurité sociale, du fait notamment des revalorisations salariales annoncées en juin 2023 et de la progression plus dynamique que prévu des dépenses de soins de ville, en particulier d’indemnités journalières, dans le contexte d’inflation élevée, et de retour de l’activité à des niveaux pré-covid. À partir de cette base rectifiée, l’ONDAM retenu dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 évolue de 3, 2 % (hors dépenses liées à la covid-19), reflétant l’effet en année pleine des revalorisations salariales mais également des mesures d’attractivité à l’hôpital et les mesures nouvelles, notamment en ville. Le taux de progression tendancielle de l’ONDAM, c’est-à-dire avant mesures d’économies, atteindrait 4, 6 % en 2024. Le taux de progression serait ramené à 3, 2 % par des mesures d’économies portant à la fois sur les soins de ville, les produits de santé et les établissements sanitaires et médico-sociaux, d’un montant total de 3, 5 milliards d’euros, auxquelles s’ajoutent les actions de maîtrise médicalisée et de lutte contre la fraude déjà intégrées au tendanciel. L’ONDAM inclut en sus une provision de 0, 2 milliard d’euros au titre de la covid-19 (après 0, 9 milliard d’euros en 2023 et 11, 7 milliards d’euros en 2022). Cette provision est cohérente avec les niveaux de dépense constatés à mi-année et les engagements financiers antérieurs de Santé publique France. En pluriannuel, le taux de progression de l’ONDAM serait ramené à 3, 0 % en 2025, puis à 2, 9 % en 2026 et 2027.

Dans le champ des régimes de retraite de base, la trajectoire intègre les dispositions de la loi n° 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 portant un relèvement progressif de l’âge d’ouverture des droits (AOD) de 62 ans à 64 ans, au rythme d’un trimestre par génération à compter du 1er septembre 2023, et une accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance requise (DAR), au rythme d’un trimestre par génération, contre un trimestre toutes les trois générations jusqu’à présent. La trajectoire intègre également les mesures d’accompagnement en matière de départs anticipés (carrières longues, invalidité-inaptitude, handicap, usure professionnelle notamment), les revalorisations des petites pensions, actuelles et futures, ainsi que les mesures de renforcement de certains droits familiaux (meilleure prise en compte des indemnités journalières maladie, surcote d’un an avant l’âge légal à compter de 63 ans pour les mères et pères de familles ayant atteint le taux plein). Elle intègre les hausses des taux des cotisations vieillesse dues par les employeurs publics et par les employeurs privés, cette hausse étant compensée pour ces derniers par une baisse à due concurrence des cotisations d’accidents du travail et de maladies professionnelles (AT-MP).

Dans le champ de la famille, la trajectoire intègre, sur un horizon pluriannuel, la réforme du service public de la petite enfance ainsi que celle du complément de mode de garde votée dans la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023 et l’augmentation de l’allocation de soutien familial intervenue en novembre 2022.

Dans le champ de l’autonomie, elle intègre une progression de 4, 0 % de l’objectif global des dépenses (OGD) en 2024, ce qui permet de financer les mesures salariales, d’une part, et l’accroissement de l’offre face aux besoins démographiques, d’autre part. Hors OGD, la trajectoire intègre la montée en charge des mesures des LFSS pour 2022 et 2023, portant notamment sur la mise en place et l’indexation d’un tarif plancher pour l’aide à domicile, la dotation qualité, ainsi que la mise en place de temps dédiés au lien social auprès des aînés bénéficiant d’un plan d’aide à domicile. La trajectoire de la branche Autonomie finance l’assurance vieillesse du proche aidant (AVA) inscrite dans la loi n° 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023. La branche bénéficie, enfin, de l’affectation de 0, 15 point de CSG en provenance de la CADES.

Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), dans son avis n° HCFP-2023-8 du 22 septembre 2023 relatif aux projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2024, « considère que le scénario macroéconomique du Gouvernement pour 2023 est plausible ». Il estime en revanche « élevée » la prévision d’activité pour 2024. S’agissant de l’inflation et de la masse salariale, qui sont les principaux déterminants des dépenses et des recettes de la sécurité sociale, il les juge « plausibles » pour 2023 et 2024. S’agissant des prévisions de recettes, le Haut Conseil estime qu’elles sont « plausibles » en 2023, mais « un peu surestimées » pour 2024, en lien avec l’appréciation portée sur le volet macroéconomique, et ajoute qu’en 2024 « la prévision de cotisations sociales apparaît toutefois un peu élevée, car […] la revalorisation du SMIC devrait être encore importante en 2024 et pousser de ce fait les allègements de cotisations à la hausse ». Le Haut Conseil note enfin s’agissant des dépenses en 2024 que « le Gouvernement prévoit un net ralentissement de l’ONDAM (+3, 2 % après +4, 8 %), supposant un infléchissement de la tendance spontanée des soins de ville, qui semble optimiste, et un volant d’économies de 3, 5 milliards d’euros. Un tel montant d’économies a déjà été atteint par le passé, mais paraît plus difficile à réaliser dans un contexte de tensions, notamment dans le secteur hospitalier et sur l’offre de médicaments. »

II. – Au-delà du contexte macroéconomique, la trajectoire financière traduit la normalisation de la situation sanitaire et la mise en œuvre des mesures votées dans la loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023.

En 2023, l’amélioration attendue de la situation financière de l’ensemble des régimes de base et du FSV – soit un solde de -8, 8 milliards d’euros contre -19, 7 milliards d’euros en 2022 – repose sur la forte diminution des dépenses de crise (0, 9 milliard d’euros après 11, 7 milliards d’euros) ainsi que sur le dynamisme attendu de la masse salariale du secteur privé (+6, 3 %), alors que l’effet de la forte inflation a été pour partie avancé dès 2022 via la revalorisation anticipée des prestations légales au 1er juillet. Ainsi les recettes progresseraient en 2023 à un rythme proche de 2022 (+5, 2 % après +5, 4 %) alors que les dépenses ralentiraient plus nettement (+3, 2 % après +4, 4 %) en raison de la forte baisse des coûts liés à la covid-19.

À l’horizon 2027, le déficit des régimes obligatoires de base et du FSV se dégraderait de manière conjoncturelle dans un contexte de retour progressif de l’inflation en dessous de 2 % après des niveaux de progression de l’ordre de 5 % en 2022 et 2023. Une telle normalisation produirait ses effets dans deux temporalités distinctes sur les dépenses et les recettes : les dépenses réagissent avec un délai de l’ordre d’une année du fait des règles de revalorisation automatique des prestations, tandis que les recettes réagissent plus instantanément. Il s’ensuit un effet retard favorable au solde dans les périodes de hausse de l’inflation, mais défavorable en période de baisse.

Le solde atteindrait ainsi -11, 2 milliards d’euros en 2024, en dégradation par rapport à 2023 (-2, 4 milliards d’euros). Les dépenses connaîtraient un ressaut (+5, 1 %) en raison de l’inflation attendue en 2023 (+4, 8 % au sens de l’IPCHT) qui conduirait à une revalorisation au 1er janvier de 5, 2 % des pensions de retraite et de 4, 6 % pour les prestations revalorisées au 1er avril (soit 3, 9 % en moyenne annuelle). L’ONDAM, hors dépenses de crise, progresserait par ailleurs de 3, 2 % (cf. supra). Les recettes croîtraient de 4, 7 %, soutenues par la masse salariale du secteur privé (+3, 9 %) mais aussi par l’affectation à la CNSA de 2, 6 milliards d’euros de CSG (0, 15 point) en provenance de la CADES, comme prévu par la loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie.

À partir de 2025, les prestations continueraient d’être portées par le contexte d’inflation persistant, mais avec un effet retard moyen d’une année pour les pensions et les prestations, alors que les recettes réagiraient davantage au contexte contemporain de l’année. Le solde se dégraderait en 2025 et à nouveau en 2026, malgré une progression maîtrisée de l’ONDAM et la montée en charge progressive de la réforme des retraites. En 2025, le déficit des régimes obligatoires de base et du FSV se creuserait ainsi à 15, 8 milliards d’euros, les recettes évoluant de +3, 0 %, pour des dépenses en hausse de +3, 6 %. En 2026, il se creuserait (17, 1 milliards d’euros), avec une progression des recettes de +3, 0 %, un peu en deçà de celle des dépenses (+3, 1 %). Le déficit atteindrait 17, 5 milliards d’euros en 2027, l’effet du différentiel d’inflation d’une année sur l’autre sur la dégradation du solde s’amenuisant, alors que la réforme des retraites continuerait de produire ses effets. Cette trajectoire traduit aussi les effets favorables de la sortie progressive de la déduction forfaitaire spécifique.

III. – D’ici 2027, les branches des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale connaîtraient des évolutions différenciées.

La branche Maladie connaîtrait une résorption de moitié de son déficit en 2023, avec un solde atteignant -9, 5 milliards d’euros après -21, 0 milliards d’euros en 2022, sous l’effet de la nette baisse des dépenses de crise et du transfert pérenne du coût des indemnités journalières liées au congé maternité post-natal à la branche Famille, d’un montant de 2 milliards d’euros dès 2023. En 2024, son déficit se résorberait légèrement (-9, 3 milliards d’euros), dès lors que les recettes fiscales et les cotisations croîtraient plus vite que l’ONDAM (y compris les dépenses de crise). À l’horizon 2027, son déficit se stabiliserait autour de 9, 6 milliards d’euros, l’évolution prévue de l’ONDAM (3, 0 % en 2025 et 2, 9 % ensuite) serait maîtrisée mais les recettes ralentiraient en raison du tassement de l’inflation.

La branche Autonomie verrait son solde passer ponctuellement en déficit en 2023, à -1, 1 milliard d’euros, sous l’effet d’un objectif global de dépenses porté à 6, 6 %, taux de progression marqué par le volet salarial. À partir de 2024, la branche Autonomie bénéficie d’une fraction de CSG augmentée de 0, 15 point de la part de la CADES, en application de la loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) afficherait alors un excédent de 1, 3 milliard d’euros, qui diminuerait par la suite, du fait notamment de 50 000 créations de postes en EHPAD, de la mise en place d’ici à 2030 de 50 000 solutions nouvelles pour les personnes en situation de handicap et leurs proches et du financement de temps dédiés au lien social auprès des personnes âgées qui bénéficient d’un plan d’aide à domicile. La branche financera par ailleurs la meilleure prise en compte des trimestres cotisés au titre du congé de proche aidant dans le cadre de la réforme des retraites.

S’agissant de la branche Accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP), son excédent s’élèverait à 1, 9 milliard d’euros en 2023. À partir de 2024, la branche verrait le niveau de ses cotisations baisser au bénéfice de la branche Vieillesse, avec un pas supplémentaire en 2026, tout en restant excédentaire sur toute la période. De plus, elle prendrait en charge de nouvelles dépenses liées à la meilleure prise en compte de la pénibilité et de l’usure professionnelle dans le cadre de la réforme des retraites. Au total, son excédent atteindrait toutefois encore 1, 1 milliard d’euros en 2027.

À partir de 2024, le solde de la branche Vieillesse serait directement affecté par les effets démographiques du vieillissement (augmentation de la taille des générations qui partent à la retraite) mais bénéficierait de la hausse progressive de l’âge effectif de départ du fait des dispositions votées dans le cadre de la loi n° 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023. Le solde de la branche serait également particulièrement sensible au contexte d’inflation et se dégraderait en 2024 à ce titre en dépit de recettes dynamiques (+5, 3 %), ses dépenses étant attendues en hausse de 6, 8 %. Le déficit de la branche, Fonds de solidarité vieillesse compris, se creuserait en 2025, pâtissant encore de l’inflation attendue en 2024. À l’horizon 2027, le déficit de la branche Vieillesse (régimes obligatoires de base et FSV) atteindrait 11, 2 milliards d’euros. Ce solde bénéficierait des dispositions de la réforme des retraites de 2023 pour un effet global de 6, 3 milliards d’euros sur ce champ. À noter que les excédents des régimes complémentaires de retraite permettent d’avoir un solde tous régimes plus favorable et que les effets de la réforme votée au printemps 2023 continuent de monter en charge jusqu’en 2030.

La branche Famille verrait son excédent se réduire en 2023, à 1, 0 milliard d’euros, reflétant le transfert de la part du congé maternité post-natal, pour 2, 0 milliards d’euros, prévu par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023. Le solde de la branche se dégraderait en 2024 en lien avec la montée en charge des objectifs poursuivis en matière de petite enfance et à nouveau en 2025 avec la réforme du complément du mode de garde introduite par la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023. À l’horizon 2027, l’excédent de la branche s’élèverait à 1, 7 milliard d’euros.

Prévisions des recettes, dépenses et soldes des régimes de base et du FSV

Recettes, dépenses et soldes de l’ensemble des régimes obligatoires de base

En milliards d ’ euros

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

2027 (p)

Maladie

Recettes

Dépenses

Solde

Accidents du travail et maladies professionnelles

Recettes

Dépenses

Solde

Famille

Recettes

Dépenses

Solde

Vieillesse

Recettes

Dépenses

Solde

Autonomie

Recettes

Dépenses

Solde

Régimes obligatoires de base de sécurité sociale consolidés

Recettes

Dépenses

Solde

Recettes, dépenses et soldes du Fonds de solidarité vieillesse

En milliards d ’ euros

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

2027 (p)

Recettes

Dépenses

Solde

Recettes, dépenses et soldes des régimes obligatoires de base et du Fonds de solidarité vieillesse

En milliards d ’ euros

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

2027 (p)

Recettes

Dépenses

Solde

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de cinq amendements identiques.

L’amendement n° 247 est présenté par Mme Doineau, au nom de la commission des affaires sociales.

L’amendement n° 523 est présenté par MM. Szczurek, Hochart et Durox.

L’amendement n° 735 rectifié est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.

L’amendement n° 916 est présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky.

L’amendement n° 1285 est présenté par M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ziane, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy, Harribey et G. Jourda, MM. Temal, Durain, Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly et Stanzione, Mmes Conway-Mouret et Monier, MM. Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Ces cinq amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme la rapporteure générale, pour présenter l’amendement n° 247.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Le présent article approuve l’annexe A au présent projet de loi, qui comprend notamment la programmation quadriennale des régimes obligatoires de base de sécurité sociale (Robss). Comme je l’ai souligné dans la discussion générale, en ce qui concerne cette annexe A, je ne suis pas totalement en phase avec le Gouvernement, car c’est un véritable renoncement à réduire la dette. On voit d’ailleurs les déficits se creuser d’année en année.

En effet, alors qu’après la crise des dettes souveraines le déficit des Robss avait été réduit de manière continue de 2011 à 2019, l’Ondam ayant alors toujours été respecté, le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale ne prévoit même pas de stabiliser le déficit, qui passerait de 8, 8 milliards d’euros en 2023 à 17, 5 milliards d’euros en 2027.

Par ailleurs, cette programmation peu ambitieuse est, paradoxalement, optimiste. Elle repose sur des hypothèses de croissance supérieures à celles du consensus des conjoncturistes et suppose une croissance de l’Ondam d’environ 3 % par an, alors que l’Ondam n’a plus été respecté depuis 2020, avec, en 2023, une croissance de l’Ondam de 4, 8 % hors dépenses de crise et un dépassement estimé à 3, 5 milliards d’euros par rapport à la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023.

Je suis désolée de terminer sur cette note ce soir avec le ministre délégué chargé des comptes publics, mais il était prévenu. §Nous ne pouvons pas accepter que les déficits se creusent d’année en année ; n’est-ce pas, monsieur le ministre ?

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Nous devons donc ensemble chercher à les réduire.

J’ai évoqué la performance des dépenses. C’est un point sur lequel il convient de travailler. On a beaucoup parlé ces dernières heures de recettes supplémentaires et de dépenses en moins.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Certes, nous avons dépensé un peu d’argent, …

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

… et je le regrette.

Quoi qu’il en soit, à l’issue de cette deuxième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale, il ne saurait être question pour nous de laisser la dette de nos consultations aux générations futures, car il s’agit bel et bien surtout ici du déficit de l’assurance maladie.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 523 n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 735 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Cet amendement vise à supprimer l’article 16.

Oui, nous avons besoin d’une vision à long terme du financement de la sécurité sociale et d’une programmation pluriannuelle en matière de santé et de social. C’était d’ailleurs l’objet de l’un de mes amendements – jugé irrecevable –, ce qui devrait être acté dans une loi organique. En tout cas, c’est une proposition que je vous soumets.

Mais non, cette prévision n’est pas soutenable ou réaliste. Le Gouvernement considère ainsi une prévision de croissance de 1, 4 %, supérieure à celle du consensus des économistes établie à 0, 8 %. Il prévoit un déficit croissant de la sécurité sociale sur des hypothèses d’inflation optimistes ; c’est dire ! Je ne m’épanche pas davantage sur les éléments financiers contenus dans l’avis du Haut Conseil des finances publiques.

De plus, cette prévision n’entame aucun virage écologique ou d’investissement massif pour notre santé.

Pour toutes ces raisons, nous proposons de supprimer l’article 16.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Céline Brulin, pour présenter l’amendement n° 916.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

L’article 16 vise à prévoir l’évolution pluriannuelle du financement de la sécurité sociale pour les années 2023 à 2027.

Le Gouvernement s’est engagé envers Bruxelles à limiter la hausse des dépenses publiques à 0, 6 % par an pour contenir les déficits en dessous des 3 %.

Les dépenses de l’assurance maladie qui progressent seulement de 3, 2 % cette année sont plafonnées à 3 % en 2025 et à 2, 9 % en 2026.

Cette trajectoire pluriannuelle des régimes obligatoires de base est en total décalage avec la crise des hôpitaux, les difficultés des acteurs de santé et les besoins pour l’accompagnement de nos aînés, ainsi que pour améliorer la prise en charge des familles et des personnes en situation de handicap.

De plus, la branche vieillesse voit son excédent se creuser à 14 milliards d’euros en 2027, ce qui suffit à montrer toute l’inefficacité de la réforme des retraites imposée au pays.

Pour mémoire, le Conseil d’orientation des retraites estimait avant votre réforme que le déficit en 2027 se situerait entre 7, 5 milliards d’euros et 10 milliards d’euros. Vous avez donc ajouté deux années de travail et une année de cotisation à l’ensemble des salariés au nom de l’équilibre du système de retraite pour finalement doubler le déficit prévu en 2027.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Vos choix politiques sont contre-productifs. Nous ne sommes pas les seuls à le penser dans ce pays. Je songe notamment aux organisations syndicales.

Comme plusieurs de mes collègues l’ont souligné, voilà deux jours et demi que nous vous proposons des recettes nouvelles. Nous pourrions discuter de l’orientation de ces recettes ou de l’ampleur des cotisations à prélever. Ce débat est interdit au motif que la seule piste à suivre serait celle de la réduction des dépenses. Or nous voyons bien que notre système de santé ne peut pas aller plus loin dans la réduction des dépenses.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Simon Uzenat, pour présenter l’amendement n° 1285.

Debut de section - PermalienPhoto de Simon UZENAT

Nous partageons les remarques de nos collègues des groupes GEST et CRCE-K.

Nous dénonçons une nouvelle fois la logique des restrictions sanitaires et médico-sociales. Il s’agit de toute façon d’une logique perdante à moyen et long termes, sur le plan à la fois médical pour nos concitoyens et budgétaire pour les finances publiques.

Je rappelle que nous avions contesté lors du précédent projet de loi de financement de la sécurité sociale le transfert de la dette du covid de 17, 7 milliards d’euros à la Cades. Cette mesure a durablement fragilisé les comptes de la sécurité sociale. Nous avions souligné à l’époque – nous le pensons toujours – que cette dette aurait dû être supportée par l’État, car un certain nombre d’éléments ne relevaient très clairement pas des missions ordinaires de la branche maladie.

En ce qui concerne les projections du Gouvernement, nous l’avons souligné à diverses reprises, la dégradation ira là aussi en s’accélérant au cours des prochaines années : 11, 2 milliards de déficits en 2024 et 17, 1 milliards en 2026.

A contrario, si cette dette n’était pas intégrée, les administrations de sécurité sociale dégageraient un fort excédent de 0, 5 point de PIB en 2022 et 0, 8 point en 2023. Ce sont autant de moyens supplémentaires qui pourraient être mis au bénéfice de l’hôpital public, des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des soignants et de nos concitoyens.

C’est la raison pour laquelle nous vous appelons à adopter cet amendement de suppression.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

M. Thomas Cazenave, ministre délégué. Cet article 16 semble bien mal engagé…

Sourires.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Avant de donner mon avis et de passer le relais au ministre de la santé et de la prévention, je voudrais dire qu’il me paraît dommage de terminer cette deuxième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale sur cet échec.

Nouveaux sourires.

Debut de section - Permalien
Thomas Cazenave

Je souhaite surtout réagir aux propos de Mme la rapporteure générale, qui parle d’or. Nous sommes bien sûr préoccupés par la situation financière de la sécurité sociale. Il convient de réaliser des économies, mais j’aurais eu beaucoup de mal à vous convaincre. À l’issue de ces vingt-cinq heures de discussion, nous avons dégradé un peu plus, soit de 1, 2 milliard d’euros, la situation de la sécurité. Ce n’est pas faute de l’avoir signalé lorsque j’ai vu arriver les amendements successifs qui ont mité à coup de 20 millions d’euros ou de 50 millions d’euros le rendement de nos cotisations sociales.

Je partage effectivement votre préoccupation : il est nécessaire de redresser les finances sociales. Mais je constate que c’est difficile. La preuve en est que nous sommes à présent – hélas ! – face à une situation plus dégradée qu’au départ, sans parler des 2, 5 milliards d’euros de financement amputés pour l’État.

Quoi qu’il en soit, j’ai eu plaisir à débattre ici avec vous, même si nous n’allons peut-être pas à aboutir à la conclusion que j’aurais aimé partager avec vous sur cet article 16.

Néanmoins, compte tenu de l’importance de cet article, j’émets sans surprise un avis défavorable sur les différents amendements de suppression.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Ces vingt-cinq heures de débat sur la partie recettes du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 auront permis de confronter des projets de société différents.

Selon vous, nous aurions dégradé un peu plus les comptes de la sécurité sociale. Je proposerai dans quelques minutes de remettre à flot le budget de la sécurité sociale.

Cependant, avant que vous ne nous quittiez et pour que vous dormiez bien, permettez-moi de vous rappeler certaines mesures que nous vous avions proposées et que vous avez refusées, je pense, par dogmatisme.

M. le ministre délégué sourit.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Nous vous avons proposé d’augmenter les sanctions contre la fraude aux cotisations patronales ; d’augmenter le taux de la contribution sociale généralisée sur les produits de patrimoine et les produits de placement ; de renforcer la taxation des retraites chapeaux des dirigeants des grandes entreprises ; d’augmenter le taux de cotisation des stock-options et des actions gratuites ; d’augmenter le taux de forfait social sur les plans d’épargne de retraite, l’intéressement et la participation ; d’augmenter la contribution des employeurs ; d’instituer une contribution de solidarité des actionnaires ; d’instituer une contribution sociale exceptionnelle des sociétés réalisant des super profits ; d’instituer une contribution des revenus financiers ; d’instituer une contribution sur les revenus des Ehpad privés à but lucratif ; de supprimer les exonérations de cotisations sociales ; enfin, de conditionner les exonérations à des critères sociaux.

M. Laurent Burgoa et Mme Sophie Primas s ’ amusent.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 247, 735 rectifié, 916 et 1285.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

En conséquence, l’article 16 est supprimé, et les amendements n° 1352, 917, 942, 381 rectifié, 519 rectifié et 1027 rectifié n’ont plus d’objet.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° 110 rectifié bis est présenté par MM. Milon, Burgoa, J.B. Blanc et Khalifé, Mmes Demas, Lassarade et Petrus, M. Sol et Mme Malet.

L’amendement n° 569 rectifié est présenté par MM. Chasseing, Guerriau et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, M. Brault, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 16

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° L’article L. 165-2 est ainsi modifié :

a) Le premier et deuxième alinéa du I sont complétés par une phrase ainsi rédigée : « Cette convention tarifaire est établie dans un cadre pluriannuel. » ;

b) Après la première phrase du troisième alinéa, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Elle peut également tenir compte de l’amélioration de la qualité de vie des patients, de l’impact organisationnel, ou environnemental, ainsi que des conséquences de l’inflation constatée et prévisionnelle. » ;

c) Au 1°, les mots : « ou de la prestation associée » et les mots : « et de prestations » sont supprimés ;

d) Le 6° du II est complété par les mots : « sous réserve que l’augmentation des volumes ne soit pas justifiée par la démographie, la hausse de la prévalence d’une pathologie, ou encore par le transfert de prise en charge entre l’hôpital et la ville résultant du virage ambulatoire et permettant structurellement un coût de prise en charge minoré par rapport à une prise en charge hospitalière » ;

2° Après l’article L. 165-2-2, il est inséré un article L. 165-2-… ainsi rédigé :

« Art. 165 -2 -…. – Lorsqu’un des critères mentionnés au II de l’article L. 165-2 pourrait justifier la fixation à niveau inférieur ou baissé du tarif de responsabilité, le Comité économique des produits de santé examine préalablement avec les partenaires conventionnels la possibilité d’obtenir les économies attendues via d’autres mécanismes tels que le paiement au suivi sous la forme de forfaits par pathologie, assortis d’indicateurs qualité de la prise en charge des patients, paiement à la qualité et à la pertinence intégrant les indicateurs de bénéfice patient, ou encore le paiement à la séquence de soin lorsque cela est possible. »

3° Les premier et deuxième alinéa de l’article L. 165-3 sont complétés par une phrase ainsi rédigée : « Cette convention tarifaire ou le cas échéant la décision unilatérale, est établie dans un cadre pluriannuel. ».

II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Alain Milon, pour présenter l’amendement n° 110 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° 569 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Cet amendement s’inscrit dans la continuité de l’article 16 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, qui met en place une trajectoire pluriannuelle des dépenses de l’assurance maladie conformément aux recommandations de la mission régulation des produits de santé. Il vise à articuler l’objectif salutaire d’une planification des dépenses sur une base triennale, avec la mise en œuvre d’une régulation basée, elle aussi, sur un cadre triennal.

Cela permet donc d’intégrer pleinement les recommandations de la mission des produits de santé, en assurant leur traduction dans l’ordre juridique dès l’année 2024.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je mets aux voix les amendements identiques n° 110 rectifié bis et 569 rectifié.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Avant de mettre aux voix l’ensemble de la deuxième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale, je rappelle que, en application de l’article 47 bis-1 A, alinéa 2, du règlement, si le Sénat n’adopte pas les dispositions de cette partie, la troisième partie du projet de loi sera considérée comme rejetée.

Y a-t-il des demandes d’explication de vote ?…

Je mets aux voix, modifié, l’ensemble de la deuxième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.

En application de l’article 59 du règlement, le scrutin public ordinaire est de droit.

Il va y être procédé dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin.

Mmes et MM. les secrétaires constatent le résultat du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 46 :

Le Sénat a adopté.

TROISIÈME PARTIE

Dispositions relatives aux dépenses pour l’exercice 2024

TITRE Ier

DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES

Chapitre Ier

Poursuivre la transformation du système de santé pour renforcer la prévention et l’accès aux soins

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° La section 8 du chapitre II du titre VI du livre Ier est complétée par un article L. 162-38-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -38 -1. – I. – Par dérogation aux articles L. 162-1-7, L. 162-5, L. 162-9 et L. 162-16-1 du présent code, lorsqu’ils interviennent au sein d’un établissement scolaire ou d’un établissement mentionné au 2° du I de l’article L. 312-1 du code de l’action sociale et des familles dans le cadre d’une campagne nationale de vaccination contre les infections à papillomavirus humains organisée par les établissements et les organismes désignés par les agences régionales de santé, les professionnels suivants sont rémunérés par un organisme local d’assurance maladie, dans des conditions et à hauteur d’un montant forfaitaire fixés par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale :

« 1° Les médecins, les infirmiers diplômés d’État, les sages-femmes diplômées d’État et les pharmaciens en exercice dans l’un des cadres mentionnés au I de l’article L. 162-1-7 du présent code qui interviennent en dehors de leurs conditions habituelles d’exercice ou en dehors de leur obligation de service ou alors qu’ils sont retraités ;

« 2° Les étudiants en deuxième cycle des études de médecine, dans des conditions fixées par arrêté conjoint des ministres chargés de l’enseignement supérieur et de la santé, ou en troisième cycle des études de médecine et ceux en troisième cycle des études pharmaceutiques, mentionnés à l’article L. 6153-5 du code de la santé publique.

« I bis

« II. – Lorsqu’ils ne sont pas affiliés en tant que travailleurs indépendants au titre d’une autre activité, les professionnels mentionnés au I sont affiliés à la sécurité sociale au titre de leur participation à cette campagne dans les conditions suivantes :

« 1° Les médecins salariés ou agents publics qui participent à la campagne nationale de vaccination en dehors de l’exécution de leur contrat de travail ou de leurs obligations de service, les médecins retraités et les étudiants en troisième cycle des études de médecine sont affiliés au régime général de la sécurité sociale dans les conditions applicables aux travailleurs indépendants ainsi qu’aux régimes prévus aux articles L. 640-1, L. 644-1 et L. 646-1. Les cotisations et contributions sociales assises sur les rémunérations issues de cette activité sont calculées sur la base d’un taux global fixé dans les conditions prévues au premier alinéa du I de l’article L. 642-4-2 ;

« 2° Les personnes ne relevant pas du 1° du présent II sont affiliées au régime général dans les conditions applicables aux personnes mentionnées à l’article L. 311-2. Ces personnes sont redevables de cotisations et contributions sociales assises sur les rémunérations perçues diminuées d’un abattement forfaitaire, fixé par décret, qui ne peut être ni inférieur à l’abattement prévu au premier alinéa du 1 de l’article 102 ter du code général des impôts ni supérieur au plus élevé des abattements prévus à la première phrase du cinquième alinéa du 1 de l’article 50-0 du même code.

« Les cotisations et contributions sociales dues par les professionnels mentionnés au présent II sont précomptées par l’organisme local d’assurance maladie qui les rémunère pour le compte des organismes mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 752-4. Les dispositions relatives aux garanties et aux sanctions prévues pour le recouvrement des cotisations et contributions sociales du régime général leur sont applicables. » ;

2° Après le 28° de l’article L. 160-14, sont insérés des 29° à 31° ainsi rédigés :

« 29° Pour les frais d’acquisition du vaccin contre les infections à papillomavirus humains pour les personnes vaccinées dans le cadre des campagnes nationales de vaccination dans les établissements scolaires ou dans les établissements mentionnés au 2° du I de l’article L. 312-1 du code de l’action sociale et des familles ;

« 30° Pour les frais d’acquisition du vaccin contre la grippe pour les personnes pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations mentionné à l’article L. 3111-1 du code de la santé publique ;

« 31° Pour les frais d’acquisition du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, pour les personnes âgées de moins de dix-huit ans. »

I bis

« Art. 9 -8. – Les I et I bis de l’article L. 162-38-1 du code de la sécurité sociale sont applicables à Saint-Pierre-et-Miquelon. »

I ter

II. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2024. Le 1° du I s’applique aux rémunérations perçues à compter du 1er octobre 2023 dans le cadre de la campagne nationale de vaccination contre les infections à papillomavirus humains. Le deuxième alinéa du 2° du I s’applique aux vaccins administrés à compter du 1er octobre 2023.

III

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Buis

Les articles 17, 18, 19 et 20 de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale visent à renforcer le volet prévention en y allouant 150 millions d’euros supplémentaires.

Cela permettra la généralisation de la vaccination contre les infections à papillomavirus, la prise en charge intégrale des protections périodiques réutilisables pour les moins de 26 ans, la prise en charge intégrale des préservatifs pour les moins de 26 ans et l’évolution des modalités d’organisation des rendez-vous de prévention aux âges-clés.

Il est nécessaire d’engager un véritable changement culturel sur le sujet, car la prévention permet une meilleure prise en charge des pathologies et un coût plus faible pour l’assurance maladie.

Certains critiqueront le coût élevé de la prévention ; c’est une vision à court terme.

La prévention est un investissement sur le long terme, car elle permet d’anticiper des maux nouveaux, dont le soin demanderait un budget plus important que celui de la prévention. Par un suivi régulier tout au long de la vie dès le plus jeune âge, chaque Français peut ainsi préserver sa santé et la soutenabilité de notre système de soins.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Cet article 17 concerne le financement de la campagne de vaccination contre le papillomavirus, qui entraîne 6 400 cas de cancer par an, dont 3 000 cancers du col de l’utérus.

Cette vaccination prévient 90 % des infections, voire 100 % si elle est pratiquée en début d’activités sexuelles.

En France, la vaccination est recommandée depuis 2007 pour les jeunes filles et depuis 2019 pour les garçons de 11 ans à 14 ans et de 15 ans à 19 ans. La couverture vaccinale s’améliore depuis quelques années, mais demeure très insuffisante, avec 41 % chez les filles et 8 % pour les garçons.

L’objectif de cet article, que nous partageons, est de la faire passer à 60 % en 2023 et à 80 % en 2030.

Je rappelle que la France figure actuellement au vingt-huitième rang sur trente et un pays.

Première vaccination à la fin de l’année 2023, seconde au printemps 2024, généralisation, équipes mobiles, gratuité : je salue les dispositions de l’article 17 relatives à la mise en œuvre de la vaccination HPV dans les collèges. Celles-ci devraient permettre de rattraper notre retard et de protéger mieux l’avenir des filles et des garçons.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 248, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

, après consultation des organisations syndicales représentatives des professionnels concernés

La parole est à M. le président de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Au préalable, je veux excuser notre rapporteure pour la branche assurance maladie, Corinne Imbert, qui est absente pour raisons personnelles. J’espère que nous la retrouverons demain après-midi. Je vais tâcher de la remplacer le mieux possible ce soir.

L’amendement n° 248 concerne la consultation des organisations syndicales représentatives des professionnels de santé.

La fixation des tarifs des vacations pour la vaccination contre les HPV ne doit pas se faire sans les professionnels de santé. La dérogation au champ conventionnel devient trop habituelle, et c’est regrettable.

Rien que dans ce PLFSS, plusieurs articles prévoient d’y déroger. Je pense notamment à l’article 20 – nous y reviendrons.

Néanmoins, la dérogation me semble ici pouvoir être entendue, compte tenu du déploiement déjà engagé de la campagne de vaccination et de la diversité des professionnels de santé qui seront mobilisés, non seulement les professionnels libéraux, mais aussi les professionnels salariés intervenant en dehors de leur cadre habituel, ainsi que les étudiants.

Dans ce contexte, l’ouverture de discussions conventionnelles apparaît complexe.

Cependant, la consultation des organisations syndicales représentatives des professionnels de santé est indispensable sur ce sujet, qui aurait dû faire l’objet d’une concertation préalable. C’est une garantie minimale de dialogue, qui ne doit pas être qu’un accessoire à la politique du Gouvernement.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Je comprends parfaitement le raisonnement de Mme la rapporteure.

Mais, pour trois séries de raisons, je considère que ce qu’elle propose n’est pas praticable.

Premièrement, comme vous l’avez indiqué dans votre propos, monsieur le président de la commission, la négociation conventionnelle est, par construction, une négociation. Et, comme on l’a vu, par exemple, pour les médecins en début d’année, cette négociation peut échouer. Si l’on renvoie à la négociation conventionnelle la fixation des tarifs d’une campagne de vaccination, que fait-on pour fixer ces tarifs en cas d’échec ?

Deuxièmement, cela voudrait dire que l’on ouvre des négociations conventionnelles sur ce sujet avec tous les professionnels de santé qui vont être habilités à vacciner, ce qui pose une difficulté encore plus importante, puisqu’il n’existe pas, dans le code de la sécurité sociale, de dispositions qui permettent des négociations interprofessionnelles sur ces sujets.

Troisièmement, les professionnels libéraux ne sont pas les seuls à intervenir pour la vaccination. Il va aussi y avoir des médecins scolaires, des étudiants – nous examinerons des amendements sur le sujet –, qui, par définition, ne relèvent pas des syndicats représentatifs.

Par conséquent, je défends le principe, y compris pour la rapidité de la prise de décision, du maintien d’un arrêté du ministre.

Bien évidemment, dans la pratique, la direction de la sécurité sociale échange avec tous les syndicats avant de fixer les tarifs, satisfaisant en cela l’esprit de l’amendement de Corinne Imbert. Toutefois, la rédaction de celui-ci nous renvoie au champ conventionnel, puisqu’elle mentionne les syndicats représentatifs, ce qui n’est pas possible d’un point de vue opérationnel.

Pour cette raison, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 552 n’est pas soutenu.

Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 582 rectifié bis est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Verzelen et Chevalier, Mme L. Darcos, M. A. Marc, Mme Bourcier, M. Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Brault et Malhuret, Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme O. Richard et MM. Delcros et H. Leroy.

L’amendement n° 736 rectifié bis est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 5

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Des actions d’information sont organisées, en amont des campagnes de vaccination, auprès des élèves et de leurs familles. »

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° 582 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Afin de lutter efficacement contre les informations erronées sur la vaccination, qui ont des impacts négatifs sur la santé, et que cette démarche d’« aller vers » soit bénéfique, il est nécessaire de prévoir des actions d’information efficaces dans les collèges et les établissements sociaux et médico-sociaux concernés, pour permettre aux enfants et à leurs familles de prendre des décisions éclairées quant à cette vaccination.

Tel est l’objet de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 736 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Le cancer du col de l’utérus touche, chaque année, en France, 3 000 nouveaux cas et cause environ 1 000 décès.

La vaccination contre le papillomavirus humain permet de prévenir les infections par les papillomavirus responsables de 70 % à 90 % des cancers du col de l’utérus.

Le vaccin contre les infections à papillomavirus humain est la cible de nombreuses critiques, liées à une campagne de désinformation massive, comme l’a rappelé M. Chasseing. Cela s’accompagne d’une présence de mouvements antivax dans les médias, qui suscitent une méfiance généralisée envers la vaccination dans la population générale.

Nous devons regagner la confiance grâce à l’information. Chacun doit devenir son propre leader et l’arbitre des informations qu’il reçoit. L’école est vraiment le bon endroit pour le permettre.

En ce sens, la prévention du cancer du col de l’utérus ne doit pas être laissée aux joutes politiques et ne doit pas représenter un combat idéologique, au profit d’une vision conservatrice de la sexualité.

La prévention du cancer doit primer sur toute considération sociopolitique ou religieuse, quelle qu’elle soit.

Nous devons en revenir aux données scientifiques.

Les effets secondaires significatifs représentent des symptômes légers. Par exemple, les rougeurs ou les maux de tête sont très fréquents – ils sont présents dans 10 % des cas. Les nausées sont peu fréquentes – 1 % à 10 % des cas. Peu fréquemment encore, des vomissements peuvent être observés. Si des symptômes graves, comme le syndrome de Guillain-Barré, ont pu être signalés, ils restent extrêmement rares.

Des temps de sensibilisation et d’information doivent être organisés en amont des campagnes de vaccination auprès des élèves et de leurs familles, afin d’inciter le plus d’enfants, d’adolescents et d’adolescentes à se faire vacciner.

La sensibilisation a été jugée irrecevable au titre de l’article 40 de la Constitution. J’invite le Gouvernement à lever le gage.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 467 rectifié bis, présenté par Mme Guillotin, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Daubet, Mme N. Delattre, M. Fialaire, Mme Girardin, MM. Gold, Grosvalet, Guérini, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 18

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Des actions d’information seront organisées, en amont des campagnes de vaccination, auprès des élèves et de leurs familles.

La parole est à Mme Véronique Guillotin.

Debut de section - PermalienPhoto de Véronique Guillotin

Pour rappel, 80 % des hommes et des femmes seront infectés à un moment de leur vie par un papillomavirus.

Si, dans la grande partie des cas, ces infections disparaissent de manière naturelle, elles peuvent persister et évoluer vers des cancers. En France, 6 400 nouveaux cas de cancer sont ainsi causés, chaque année, par les infections HPV.

Plusieurs études sérieuses, consolidées, ont démontré l’efficacité des vaccins contre les papillomavirus, ainsi que le fait que le bénéfice-risque penche très certainement en faveur du bénéfice.

À cet égard, mon amendement vise à ce que l’on puisse mener des actions d’information en amont des campagnes de vaccination auprès des élèves et de leurs familles.

En effet, chaque fois que l’on parle de vaccination, nous recevons de nombreux courriers de désinformation – je suppose que, comme moi, chacun en a reçu ici. De fausses informations circulent et la peur est agitée.

Il importe que l’État s’engage dans une large campagne d’information. De fait, redresser un message négatif requiert dix fois plus d’énergie que passer un message positif !

Cet amendement a pour objet de souligner la nécessité d’une campagne d’information et de sensibilisation pour rassurer les enfants et les parents, en appui à la vaccination menée au niveau des collèges.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Les auteurs de ces amendements ont largement présenté leurs arguments en faveur de la campagne de vaccination. Nous y souscrivons.

Nous sommes complètement d’accord avec la nécessité d’informer et de communiquer très en amont, auprès des élèves, mais également des familles. C’est un point essentiel, compte tenu des enseignements tirés de la période du covid-19.

La commission émet un avis favorable sur les deux amendements identiques.

Elle est favorable à l’amendement n° 467 rectifié bis, sous réserve d’une modification rédactionnelle tendant à le rendre identique à ces derniers.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Je veux d’abord remercier tous ceux qui se sont exprimés sur le sujet.

La vaccination contre les infections aux papillomavirus constitue une première en France. Pour dire les choses très simplement, nous sommes en retard.

Il s’agit d’éviter le cancer du col de l’utérus, mais aussi de nombreux autres organes – je m’abstiendrai de les citer à cette heure de la nuit –, raison pour laquelle cette vaccination ne concerne pas que les jeunes filles.

Il faudra de la ténacité pour que les choses avancent, malgré notre décision de mener des opérations d’« aller vers », avec deux cents équipes qui interviennent dans les collèges en cinquième.

Pourquoi en cinquième ? Parce que, comme le sénateur Chasseing l’a expliqué, le vaccin est efficace à quasiment 100 % si le jeune n’a pas eu encore d’infection, donc de relation sexuelle qui pourrait l’avoir causée.

Comme cela a été dit, ce vaccin est très connu : 300 millions de doses ont été injectées dans le monde. J’ai demandé à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de le suivre particulièrement.

En Loire-Atlantique, un jeune collégien est décédé, mais ce drame n’est pas directement lié au vaccin : il est dû à un malaise vagal ayant entraîné une chute, réaction toujours possible à une piqûre. C’est un drame terrible, que, contrairement à ce que certains ont peut-être essayé de faire, je ne souhaite pas exploiter ici, ni dans un sens ni dans un autre, par respect également pour la communauté éducative au sens large de Loire-Atlantique, qui prendra ses responsabilités. Le Gouvernement prend les siennes, en menant les enquêtes administratives, qu’il conduira jusqu’au bout.

Je veux rappeler que, en juin dernier, nous avons diffusé une première information à l’attention des élèves de sixième. L’Institut national du cancer (INCa) a, pour sa part, lancé une campagne en septembre. Et, au début du mois d’octobre, des kits sont arrivés dans tous les collèges, en accompagnement de la demande d’autorisation adressée aux parents, avec de très nombreuses informations sur le vaccin.

D’ailleurs, à l’heure où je vous parle, ces demandes d’autorisation ont été suivies de 150 000 retours, dont 50 000 négatifs et 100 000 positifs – autrement dit, qu’ils aient lu la documentation que nous avons fournie ou fait les frais de la désinformation, les gens ont exercé leur libre arbitre.

J’aurais tendance à considérer que, par construction, les amendements sont satisfaits, puisque nous avons mené cette grande campagne.

Pardon d’être un peu long sur le sujet, mais je veux dire, par ailleurs, que les premiers enseignements nous montrent que nous allons devoir bouger.

En effet, l’hétérogénéité est énorme. Par exemple, en Seine-Saint-Denis, le taux de vaccination est à 8 % dans certains collèges, et à 39 % ou 40 % dans d’autres, avec manifestement des gradients suivant notamment les catégories socioprofessionnelles – plus les parents sont informés, plus ils acceptent la vaccination.

Le Gouvernement sollicite donc le retrait de ces amendements. À défaut, il émettra un avis défavorable.

Cela dit, je survivrai à leur adoption…

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Madame Guillotin, acceptez-vous de rectifier votre amendement pour le rendre identique aux amendements n° 582 rectifié bis et 736 rectifié bis ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je suis donc saisi d’un amendement n° 467 rectifié ter, dont le libellé est strictement identique à celui des amendements n° 582 rectifié bis et 736 rectifié bis.

Je mets aux voix ces trois amendements.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1168 rectifié bis, présenté par Mme Berthet, MM. Bouloux et Pellevat, Mmes Petrus, Joseph, Puissat, Dumont et Belrhiti et MM. Lefèvre, Piednoir et Panunzi, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 17

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Après le premier alinéa de l’article L. 3111–1 du code de la santé publique, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Le calendrier des vaccinations est mis à jour régulièrement, dès la publication de nouveaux avis de la Haute Autorité de santé, pour anticiper les besoins médicaux des Français. »

La parole est à Mme Frédérique Puissat.

Debut de section - PermalienPhoto de Frédérique Puissat

Mme Berthet nous prie de l’excuser : elle est retenue en Savoie en raison de problèmes liés aux inondations.

Cet amendement vise à ce que le calendrier des vaccinations soit mis à jour régulièrement, dès la publication de nouveaux avis de la Haute Autorité de santé (HAS), afin d’assurer une meilleure prise en charge des personnes à risques dans les délais adéquats.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

La commission est défavorable à cet amendement, car une actualisation du calendrier de vaccination est déjà programmée tous les ans, même si l’on peut demander que le ministère puisse anticiper le plus largement possible les dates de programmation des avis.

Quoi qu’il en soit, le plus important est la communication en direction du grand public sur les types de vaccins. C’est surtout sur ce plan que le Gouvernement doit accentuer ses efforts.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Madame la sénatrice, la HAS publie, chaque année, au moment de la semaine de la vaccination – au cours du premier trimestre –, son calendrier de vaccination.

Par ailleurs, nous pouvons la saisir en cours d’année – je l’ai moi-même déjà fait. Ainsi, elle a été saisie, en juin de cette année, sur la monkeypox et, en mai, sur les rotavirus. Nous l’avons également saisie sur les nouveaux variants du covid. Elle procède donc à des actualisations permanentes.

Par conséquent, l’adoption de cet amendement contribuerait, d’une certaine manière, à figer un dispositif qui, certes, monsieur le président de la commission, pourrait être encore amélioré et davantage connu, mais qui fonctionne d’ores et déjà aujourd’hui.

L’avis du Gouvernement est donc défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 249, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :

Alinéa 18, troisième phrase

Remplacer les mots :

deuxième alinéa du 2° du I

par les mots :

29° de l’article L. 160-14 du code de la sécurité sociale, dans sa rédaction issue de la présente loi,

La parole est à M. le président de la commission.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 737 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Alinéa 19

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Ce rapport permet notamment d’évaluer l’efficacité de la campagne de prévention dans les établissements scolaires privés sous contrat, il détermine les modalités permettant de rendre obligatoire la possibilité de cette vaccination dans ce type d’établissements.

La parole est à Mme Anne Souyris.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

L’article 17 est prometteur sur la réalisation d’un rapport qui analysera l’opportunité de réaliser la campagne nationale de vaccination contre les infections à papillomavirus humain dans des lieux qui ne relèvent pas de l’éducation nationale, tels que les clubs sportifs et de loisirs, les associations ou les maisons des jeunes et de la culture.

Cependant, les établissements scolaires privés sous contrat restent les parents pauvres de la politique de prévention scolaire. Certains établissements privés sous contrat, notamment ceux qui sont rattachés à une appartenance religieuse, peuvent être réticents quant à l’organisation d’une campagne de vaccination HPV, en ce qu’elle se rattache à l’éducation sexuelle des plus jeunes.

L’information des enfants, des adolescentes et des adolescents et de leurs familles doit primer sur des considérations politiques et religieuses.

Nous avons besoin d’un rapport qui déterminera les modalités permettant de rendre obligatoire la possibilité de cette vaccination dans les établissements de ce type.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Cet amendement vise à compléter les sujets sur lesquels porte le rapport d’évaluation prévu par le présent article, en y inscrivant une évaluation de la campagne de vaccination dans les établissements privés et une réflexion sur la possibilité de rendre obligatoires les campagnes de vaccination dans ces établissements.

En ce qui concerne l’évaluation de l’efficacité de la campagne de vaccination, celle-ci entre déjà dans le champ de l’article.

Pour ce qui relève d’une réflexion sur une obligation de déploiement de la vaccination dans ces établissements, il faut d’abord indiquer que les établissements privés peuvent tout à fait participer à la campagne de vaccination.

En revanche, imposer celle-ci pourrait susciter plus d’opposition que d’adhésion. Cette mesure pourrait malencontreusement être assimilée à l’obligation vaccinale, ce qui aurait un effet contre-productif. En effet, en matière de vaccination, il faut agir par la pédagogie pour emporter la conviction de tous.

Il revient néanmoins au Gouvernement d’œuvrer pour faire en sorte qu’un maximum d’établissements privés sous contrat acceptent de participer à cette première campagne et à celles qui suivront.

Enfin, rien n’interdit aux parents d’adolescents scolarisés dans un établissement privé de recourir à cette vaccination en dehors du cadre scolaire.

C’est pourquoi la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

D’une part, le rapport d’évaluation qui sera fait globalement portera également sur les établissements privés sous contrat.

D’autre part, la rédaction de l’amendement donne le sentiment d’une suspicion a priori à l’encontre de ces établissements.

Je ne nie pas qu’il y ait eu des réticences dans certains d’entre eux, mais je crois, a fortiori, quand on est au début d’une vaccination à grande échelle, que l’on doit se donner le temps de convaincre. Nous verrons si nous franchissons, dans quelques années, l’étape d’une vaccination obligatoire – en ce cas, les éléments changeront.

Pour l’heure, j’y insiste, le rapport qui sera rendu comprendra bien une analyse spécifique de tous les types d’établissements, et mentionner spécifiquement les établissements privés sous contrat me semble introduire une petite dose de suspicion, que je pense, à ce stade, inutile, a fortiori pour cette première année.

L’avis du Gouvernement est donc défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 17 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1048, présenté par Mme Nadille, MM. Patriat, Iacovelli, Théophile, Bitz, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Haye, Kulimoetoke, Lemoyne, Lévrier, Mohamed Soilihi, Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch et Mme Schillinger, est ainsi libellé :

Après l’article 17

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Au 8° de l’article L. 3111-2 du code de la santé publique, les mots : « le méningocoque de sérogroupe C » sont remplacés par les mots : « les méningocoques des sérogroupes listés par décret en Conseil d’État pris après avis de la Haute autorité de santé ».

II. – Le V de l’article 49 de la loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 de financement de la sécurité sociale pour 2018 est abrogé.

III. – Le I entre en vigueur à une date fixée par décret en Conseil d’État et au plus tard le 1er janvier 2025.

La parole est à Mme Solanges Nadille.

Debut de section - PermalienPhoto de Solanges NADILLE

Cet amendement vise à clarifier les règles de vaccination contre les méningocoques.

Compte tenu d’une recrudescence des infections invasives à méningocoques, la Haute Autorité de santé a été saisie en avril 2023 pour avis sur l’actualisation de la stratégie de vaccination. En effet, à ce jour, le code de la santé publique prévoit uniquement la vaccination obligatoire contre le méningocoque de sérogroupe C.

L’amendement tend à permettre d’étendre, par voie de décret en Conseil d’État, l’obligation de vaccination contre les autres sérogroupes qui seront concernés, le cas échéant, par les recommandations de la HAS.

Il a également pour objet d’actualiser le dispositif de suivi de la réforme de 2018 sur l’extension des obligations vaccinales des nourrissons.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Sur le fond, nous sommes tous convaincus de l’importance de ce type de vaccins.

Sur la forme, nous sommes beaucoup plus réservés, parce que nous considérons que la vaccination est un enjeu fondamental, qui nécessite un débat au Parlement.

Comme nous l’avons vu lorsque les vaccinations obligatoires ont été mises en place, il est nécessaire de discuter, de dialoguer et de communiquer pour obtenir l’adhésion de la population.

À cet égard, le principe du passage par la voie réglementaire nous pose une difficulté : il n’y aurait plus de limites !

Nous considérons que cette question doit continuer à être définie au niveau de la loi, et non du règlement, raison pour laquelle nous sommes défavorables à cet amendement.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Je considère que l’amendement, tel qu’il est proposé, répond à une vraie question de santé publique.

En effet, on constate une recrudescence des infections invasives à méningocoques sur les sérogroupes A, C, W et Y, ainsi que B.

Mon prédécesseur avait saisi la Haute Autorité de santé pour connaître la conduite à tenir, notamment en cas d’élargissement. Nous ne disposons pas encore du retour de la HAS, mais, pour ma part, je considère qu’il serait préférable de prévoir d’ores et déjà, par le biais du véhicule que constitue le PLFSS, cette extension par décret.

Je suis donc favorable à cet amendement, qui, pour ce qui me concerne – contrairement au président de la commission –, ne me semble pas déposséder le Parlement.

Nous connaissons bien le sujet des infections invasives à méningocoques. En l’occurrence, c’est vraiment l’analyse scientifique de la présence des sérogroupes qui conduirait à un avis de la HAS que nous suivrons en tout état de cause.

C’est un vrai sujet de santé publique. Quand la HAS nous rendra son avis, il n’y aura pas de temps à perdre : il nous faudra enclencher immédiatement les campagnes de vaccination.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Florence Lassarade, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Florence Lassarade

Je voterai cet amendement.

Les méningites à méningocoques sont foudroyantes. Pour avoir été pédiatre en service de réanimation, j’ai constaté que certains enfants avaient à peine franchi la porte de l’hôpital qu’ils étaient déjà morts ! C’est une affection extrêmement dangereuse.

Dans la vaccination contre le méningocoque B, le seul frein, pour les parents, était, finalement, le prix, ce vaccin étant cher. Le remboursement conditionne aussi l’adhésion des familles.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 17.

I. – L’article L. 5134-1 du code de la santé publique est ainsi modifié :

1° Le I est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, après le mot : « contraceptifs », sont insérés les mots : « ni pour la délivrance de préservatifs internes et externes » ;

b) Au deuxième alinéa, après le mot : « contraceptifs », sont insérés les mots : « et de préservatifs internes et externes » ;

2° Le IV est ainsi rédigé :

« IV. – Lorsqu’ils sont dispensés en officine, le remboursement ou la prise en charge par les organismes de sécurité sociale des médicaments et dispositifs médicaux suivants ainsi que leur prise en charge sans avance de frais ne sont pas subordonnés à leur prescription :

« 1° Les médicaments ayant pour but la contraception d’urgence inscrits sur la liste prévue au premier alinéa de l’article L. 162-17 du code de la sécurité sociale. La délivrance de ces médicaments est accompagnée d’une information écrite, concise et aisément compréhensible mentionnant la consultation prévue aux articles L. 162-8-1 et L. 162-4-5 du même code ;

« 2° Pour les assurés de moins de vingt-six ans, les préservatifs inscrits sur la liste prévue à l’article L. 165-1 dudit code. »

II. – Le 21° de l’article L. 160-14 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé :

« 21° Pour les frais d’acquisition de médicaments ayant pour but la contraception d’urgence et, pour les assurés âgés de moins de vingt-six ans, pour les frais d’acquisition d’autres contraceptifs et de préservatifs internes et externes, les frais relatifs aux actes et consultations entrant dans le champ des articles L. 162-4-5 et L. 162-8-1, les frais liés aux consultations de prévention en matière de santé sexuelle ainsi que, selon des modalités prévues par décret, notamment en ce qui concerne le nombre et les catégories de préservatifs internes et externes délivrés, les frais d’acquisition de préservatifs internes et externes inscrits sur la liste prévue à l’article L. 165-1 ; ».

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1161 rectifié, présenté par Mme Aeschlimann, M. Sautarel, Mme Micouleau, MM. Khalifé et Paccaud, Mmes Belrhiti et Petrus, M. Somon, Mmes Gosselin et Jacques, MM. Bruyen, Tabarot et Cadec, Mme Romagny et MM. Genet, H. Leroy, Longeot et Panunzi, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 4

Après le mot :

préservatifs

insérer les mots :

, qu’ils soient destinés aux femmes comme aux hommes

II. – Alinéa 10, deux fois

Après le mot :

préservatifs

insérer les mots :

, qu’ils soient destinés aux femmes comme aux hommes

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés :

…. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du présent article est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

…. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

IV. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Laurent Somon.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Somon

Cet amendement a été déposé sur l’initiative de Marie-Do Aeschlimann.

Bien que moins connus que leurs homologues masculins, les préservatifs féminins jouent un rôle crucial, tant dans la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) que dans l’autonomisation sexuelle des femmes. Cette dernière est d’autant plus pertinente face à l’augmentation des cas de stealthing, pratique consistant à retirer un préservatif masculin sans consentement pendant un rapport sexuel.

Actuellement, l’utilisation limitée des préservatifs féminins peut être attribuée à leur coût élevé – environ 9 euros pour trois unités.

Pour pallier ce problème, cet amendement vise à étendre le remboursement non seulement aux préservatifs masculins, mais aussi aux préservatifs féminins. L’objectif est d’inscrire ces derniers sur la liste des produits remboursables selon l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale.

Cette proposition s’aligne, en outre, avec l’annonce faite par Mme la Première ministre le 8 mars dernier, visant à rendre les préservatifs féminins gratuitement accessibles sans ordonnance jusqu’à l’âge de 25 ans.

L’adoption de cet amendement constituerait une étape significative vers l’égalité des sexes en matière de protection sanitaire et de contrôle sur la santé sexuelle.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Nous souscrivons sans réserve à l’argument qui a été énoncé.

Toutefois, nous sollicitons le retrait de l’amendement, considérant que l’amendement est satisfait, puisque la rédaction du PLFSS telle qu’elle est issue des travaux de l’Assemblée nationale mentionne les préservatifs internes et externes.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Je pense, comme le président de la commission, que cet amendement est satisfait.

Je précise cependant que « interne » et « externe » n’est pas une nouvelle façon de dire « féminin » et « masculin », puisqu’il y a des préservatifs internes à destination des hommes.

En tout état de cause, le texte couvre explicitement les préservatifs féminins – la rédaction de l’Assemblée nationale est, de ce point de vue, encore plus claire que le texte initial du Gouvernement.

Je signale, par ailleurs, et c’est une excellente nouvelle, que, du seul fait de l’annonce de cette mesure voilà quelques mois, deux nouveaux produits sont d’ores et déjà soumis à l’autorisation des autorités pour être validés – bien évidemment, comme le marché était peu développé, parce qu’il n’y avait, pour l’instant, pas de remboursement, peu d’industriels s’y mettaient… L’offre, notamment en matière de préservatifs féminins, est désormais beaucoup plus large.

Le Gouvernement sollicite donc le retrait de l’amendement. À défaut, il émettra un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Monsieur Somon, l’amendement n° 1161 rectifié est-il maintenu ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 18 est adopté.

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° L’article L. 160-8 est complété par un 11° ainsi rédigé :

« 11° La couverture des frais relatifs aux différentes catégories de protections périodiques réutilisables inscrites sur la liste prévue à l’article L. 162-59 pour les personnes assurées ayant leurs menstruations âgées de moins de vingt-six ans ou bénéficiaires de la protection complémentaire en matière de santé prévue à l’article L. 861-1. » ;

2° À la première phrase du premier alinéa du I de l’article L. 160-13, après la référence : « 8° », sont insérés les mots : « et au 11° » ;

3° Le chapitre II du titre VI du livre Ier est complété par une section 13 ainsi rédigée :

« Section 13

« Protections périodiques réutilisables

« Art. L. 162 -59. – La prise en charge ou le remboursement par l’assurance maladie des produits de protection périodique réutilisable est subordonnée à leur inscription sur une liste établie dans les conditions fixées au présent article.

« L’inscription sur la liste mentionnée au premier alinéa est effectuée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale dans des conditions permettant l’identification individuelle des produits.

« Cette inscription fait suite à une demande présentée par l’exploitant du produit. Elle est subordonnée à son référencement par les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, selon des critères, qu’ils fixent, après un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail qui fait l’objet d’une publication. Ces critères tiennent compte de spécifications techniques et respectent des normes relatives à la composition, à la qualité et aux modalités de distribution visant à assurer la non-toxicité des produits pour la santé et l’environnement.

« La décision d’inscription sur la liste peut également tenir compte de l’intérêt des conditions tarifaires proposées au regard de l’objectif d’efficience des dépenses d’assurance maladie, compte tenu des caractéristiques du produit au regard des critères mentionnés au troisième alinéa et des conditions économiques du marché des protections hygiéniques réutilisables.

« Les critères de référencement ainsi que les conditions d’inscription sur la liste peuvent être adaptés en fonction des catégories de produits.

« Les modalités d’application du présent article, notamment les catégories de produits pouvant être inscrits sur la liste, les modalités de leur référencement et de leur inscription et le nombre de produits pouvant être délivrés aux personnes assurées ayant leurs menstruations, sont fixées par décret en Conseil d’État.

« Art. L. 162 -60. – Les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale fixent, par arrêté, pour chaque produit inscrit sur la liste mentionnée au premier alinéa de l’article L. 162-59, le tarif servant de base au calcul des prestations prévues au 11° de l’article L. 160-8 ainsi que le prix maximal de vente au public. Ce prix comprend les marges prévues par la décision mentionnée à l’article L. 162-38 ainsi que les taxes en vigueur.

« Art. L. 162 -61. – Le directeur général de la Caisse nationale de l’assurance maladie peut à tout moment procéder ou faire procéder sous son autorité, le cas échéant en associant des caisses primaires d’assurance maladie ou des organismes compétents désignés par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, au contrôle du respect des spécifications techniques et des normes relatives à la composition des produits auxquelles l’inscription sur la liste mentionnée à l’article L. 162-59 est subordonnée.

« Dans le cas où un manquement est constaté, la procédure prévue aux II à IV de l’article L. 165-5-1-1 est applicable. » ;

Supprimé

II. – Le I de l’article 20-1 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte est complété par un 17° ainsi rédigé :

« 17° La couverture des frais relatifs aux protections périodiques réutilisables inscrites sur la liste prévue à l’article L. 162-59 du code de la sécurité sociale pour les personnes assurées ayant leurs menstruations âgées de moins de vingt-six ans ou bénéficiaires de la protection complémentaire en matière de santé prévue à l’article L. 861-1 du même code ; ».

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 744 rectifié, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, MM. Parigi et Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Alinéa 10, deuxième phrase

Après le mot et le signe :

fixent,

insérer les mots :

en concertation avec les associations dédiées à la promotion de la santé menstruelle,

La parole est à Mme Anne Souyris.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne SOUYRIS

Les associations de lutte contre la précarité menstruelle et de promotion de la santé menstruelle connaissent mieux que nous les enjeux sociaux et environnementaux de la santé menstruelle.

Ce sont elles qui ont contribué à révéler la présence de composés toxiques dans les serviettes hygiéniques.

Ce sont elles qui ont appelé à davantage de transparence dans la composition de ces produits.

Ce sont elles, enfin, qui ont dénoncé la TVA honteuse à 20 % sur les protections menstruelles, abaissée depuis au taux de 5, 5 %.

Intégrer les associations expertes en santé menstruelle au processus de définition des critères de référencement des protections menstruelles réutilisables prises en charge par la sécurité sociale est indispensable pour améliorer le quotidien des personnes menstruées.

Je le répète, pensons à la santé menstruelle à l’aune des enjeux environnementaux et sociaux.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Le référencement des protections périodiques menstruelles conditionnera le remboursement.

Ce référencement sera réalisé sur la base de critères fixés après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), lequel avis sera en outre publié. En conséquence, les prérequis à la fois techniques et de transparence sont garantis dans cette procédure.

Les associations de promotion de la santé menstruelle pourront faire valoir des demandes, ce qui est leur rôle, mais il ne semble pas opportun d’inscrire une obligation de concertation avec lesdites associations dans le cadre de cette procédure.

C’est pourquoi la commission a émis un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Je partage en tout point l’avis donné par le président de la commission. La procédure qui précède l’autorisation de ces produits prévoit en effet l’ouverture d’une concertation.

Je salue le travail des associations qui ont promu cette prise en compte, dénonçant le fait que la santé menstruelle soit considérée non pas comme un véritable sujet de santé publique, englobant les risques y afférents, mais comme une question qui concerne les seules femmes. Comme vient de le dire le président de la commission, ces associations, avec lesquelles le ministère travaille régulièrement, auront la possibilité de s’exprimer au cours de la procédure.

L’amendement étant satisfait, j’émets un avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1162 rectifié, présenté par Mme Aeschlimann, M. Sautarel, Mme Micouleau, MM. Khalifé et Paccaud, Mmes Belrhiti, Petrus, Gosselin et Jacques, MM. Tabarot et Cadec, Mme Canayer et MM. Genet, H. Leroy, Longeot et Panunzi, est ainsi libellé :

Alinéa 10

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Elle veille également à planifier les modalités de distribution de façon à éviter tout risque de pénurie.

La parole est à M. Khalifé Khalifé.

Debut de section - PermalienPhoto de Khalifé KHALIFÉ

Cet amendement, déposé sur l’initiative de ma collègue Marie-Do Aeschlimann, a pour objectif d’assurer la mise en œuvre efficace du dispositif de prise en charge des protections menstruelles réutilisables, tout en prévenant les risques de pénurie.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Cet amendement vise, tout d’abord, à inscrire dans la loi qu’il convient de planifier les modalités de distribution, ce qui relève plutôt de la gestion opérationnelle ; or nous considérons d’ores et déjà que la loi est trop bavarde…

Il tend, ensuite, à éviter le risque de rupture d’approvisionnement et de pénurie. Or, à cet égard, il conviendra surtout de prêter une attention particulière à la liste des produits qui seront référencés et de travailler en concertation avec les industriels concernés, pour anticiper toute difficulté.

C’est pourquoi la commission est défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Khalifé KHALIFÉ

Nous retirons l’amendement, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1162 rectifié est retiré.

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1268, présenté par M. Ziane, Mmes Rossignol, Conway-Mouret, Monier et Narassiguin, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Poumirol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly, Stanzione, Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Compléter cet article par quatre alinéas ainsi rédigés :

…. – Au plus tard douze mois après la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur l’application du présent article.

Ce rapport dresse également l’état des lieux de la prise en compte actuelle de la santé menstruelle au travail.

Ce rapport analyse plus largement l’opportunité de la mise en place d’un droit au télétravail à destination des femmes souffrant de dysménorrhée, dont l’endométriose.

Ce rapport évalue la possibilité de la mise en place d’un arrêt maladie spécifique à destination des femmes souffrant de dysménorrhée, dont l’endométriose, intégralement pris en charge par la sécurité sociale, exempt de jour de carence, d’une durée de deux jours maximum par mois, par la remise annuelle d’un certificat médical et pour lequel l’indemnité journalière est à hauteur de 100 % du salaire journalier de base.

La parole est à Mme Marion Canalès.

Debut de section - PermalienPhoto de Marion CANALÈS

Cet amendement du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain vise à faire évoluer le présent article en prenant en compte la santé menstruelle au travail.

Il s’agit également d’analyser l’opportunité de la mise en place d’un droit au télétravail et d’un arrêt maladie spécifique à destination des femmes souffrant, notamment, d’endométriose. En effet, la santé menstruelle au travail demeure largement ignorée. Alors que la moitié des femmes souffrent de dysménorrhée et qu’une sur dix est touchée par l’endométriose, cette question demeure relativement invisibilisée en France.

Ce sujet est encore l’objet d’un tabou dans notre pays, alors que le Japon, l’Indonésie, la Corée du Sud ou Taïwan ont déjà adopté la création d’un congé menstruel depuis plusieurs décennies, répondant ainsi à cet impératif de santé publique et de bien-être au travail. Depuis février 2023, l’Espagne est le premier pays européen à leur avoir emboîté le pas.

En France, des entreprises et des collectivités montrent la voie, à l’instar de Saint-Ouen-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, première commune à avoir instauré le congé menstruel pour ses agentes publiques, en avril 2023.

Les parlementaires s’emparent également du sujet. Des propositions de loi ont déjà été déposées en ce sens, aussi bien au Sénat, par Hélène Conway-Mouret, qu’à l’Assemblée nationale.

L’exemple des pays ayant déjà mis en place ce dispositif ainsi que les initiatives de nos entreprises et de nos collectivités doivent nous inciter à apporter une réponse à cette question de santé importante pour les femmes : le travail doit désormais être adapté aux réalités qu’elles vivent.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1288 rectifié, présenté par Mme Monier, M. Ziane, Mmes Rossignol, Conway-Mouret et Narassiguin, M. Jomier, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Lubin et Poumirol, MM. Redon-Sarrazy, Kerrouche, Chantrel et Lurel, Mme Bélim, MM. Jacquin, Ouizille et Michau, Mmes Bonnefoy et Harribey, MM. Temal et Durain, Mme G. Jourda, MM. Féraud et Cardon, Mme Blatrix Contat, MM. Cozic, P. Joly, Stanzione, Chaillou, Tissot et Marie, Mme Artigalas, MM. Mérillou, Gillé et Montaugé, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Compléter cet article par deux alinéas ainsi rédigés :

…. – Dans un délai de douze mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur l’application du présent article.

Ce rapport analyse plus largement l’opportunité et le coût de supprimer la limite d’âge mentionnée au 11° de l’article L. 160-8 du code de la sécurité sociale pour les assurées bénéficiant de minima sociaux.

La parole est à Mme Marion Canalès.

Debut de section - PermalienPhoto de Marion CANALÈS

Cet amendement du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain vise à demander la remise d’un rapport, en vue d’étudier l’opportunité de supprimer l’âge limite de la prise en charge des protections périodiques menstruelles pour les femmes de plus de 26 ans.

En effet, la précarité menstruelle ne s’arrête pas à 26 ans. Si le présent article constitue une première avancée, des femmes en situation de précarité, notamment bénéficiaires de minima sociaux, devraient également pouvoir bénéficier de la gratuité. Mais encore faudrait-il avoir une idée de l’impact d’une telle mesure ; d’où cette demande de rapport sur le sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Loin de moi l’idée de remettre en question l’intérêt des sujets abordés par les auteurs de ces amendements, mais puisqu’il s’agit dans les deux cas d’une demande de rapport, j’émets un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Ces sujets sont très importants, et celui qui concerne plus particulièrement le congé menstruel fait l’objet d’une proposition de loi qui sera prochainement débattue à l’Assemblée nationale : c’est davantage dans le cadre d’une telle discussion qu’il convient d’en traiter.

La question de l’endométriose a donné lieu à d’assez longs échanges à l’Assemblée nationale, lors desquels j’ai eu l’occasion d’exposer l’engagement du Gouvernement sur la stratégie en la matière. Je considère donc que ce débat est devant nous.

Ces sujets étant très bien documentés, notamment celui du congé menstruel, ils méritent de donner lieu à un véritable débat de fond portant sur la santé des femmes au travail, plutôt que d’être traités dans un rapport.

Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La parole est à Mme Marion Canalès, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marion CANALÈS

Puisque M. le ministre vient de nous assurer que ce débat était devant nous et que nous y serions pleinement associés, je vais retirer ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Les amendements n° 1268 et 1288 rectifié sont retirés.

Je mets aux voix l’article 19.

L ’ article 19 est adopté.

I. – À la dernière phrase du second alinéa de l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique, les mots : « peut être utilisée » sont remplacés par les mots : « ou le télésoin peuvent être utilisés ».

I bis

1° Au 16°, les mots : « quarante à quarante-cinq » sont remplacés par les mots : « quarante-cinq à cinquante » et les mots : « plus de soixante-dix » sont remplacés par les mots : « soixante à soixante-cinq ans et pour les personnes de soixante-dix à soixante-quinze » ;

2° Au 24°, le mot : « vingt » est remplacé par le mot : « dix-huit ».

II. – La section 8 du chapitre II du titre VI du livre Ier du code de la sécurité sociale est complétée par un article L. 162-38-2 ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -38 -2. – Par dérogation aux articles L. 162-1-7, L. 162-14-1 et L. 162-16-1 du code de la sécurité sociale, un arrêté des ministres chargés de la sécurité sociale et de la santé définit :

« 1° La liste des professionnels qui peuvent réaliser les rendez-vous de prévention prévus à l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique ;

« 2° Le montant des tarifs de ces rendez-vous de prévention pratiqués et pris en charge ou remboursés par l’assurance maladie ;

« 3° Les conditions de facturation de ces rendez-vous par les professionnels, notamment les conditions dans lesquelles ces derniers sont autorisés à facturer des actes ou des prestations complémentaires à l’occasion de la réalisation du rendez-vous de prévention. »

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L’amendement n° 1060 rectifié, présenté par Mme L. Darcos, M. Guerriau, Mme Bourcier et MM. Chasseing et Verzelen, est ainsi libellé :

Avant l’alinéa 1

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Le premier alinéa de l’article L. 1411-6-2 du code de la santé publique est complété par une phrase ainsi rédigée : « Une attention particulière est portée à la prévention en santé mentale aux fins de détecter des troubles psychiatriques et des addictions dans l’ensemble des consultations de prévention prévues et pour tous les âges. »

La parole est à Mme Corinne Bourcier.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne BOURCIER

La prévention en santé mentale est une nécessité pour remédier à la crise de l’offre de soins en santé mentale et en psychiatrie.

Une attention toute particulière doit être portée à la pédopsychiatrie et à la détection précoce des pathologies lors des consultations de prévention.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Je rappelle que le rendez-vous de prévention doit être un temps d’échange et de bilan entre un assuré social et un professionnel de santé.

Dans sa rédaction actuelle, l’article précise d’ores et déjà que les rendez-vous de prévention ont notamment pour objectif, en fonction des besoins, de promouvoir l’activité physique et sportive et une alimentation favorable à la santé, de prévenir les cancers, les addictions et l’infertilité et de promouvoir la santé mentale et la santé sexuelle.

L’amendement étant satisfait, la commission a émis un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Mesdames, messieurs les sénateurs, lors de l’examen du PLFSS pour 2023, vous avez voté la mise en œuvre de ces rendez-vous de prévention.

Je me livre à cet exercice d’archéologie non pas simplement pour plaire au président Ouzoulias

Sourires.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Il convient de faire confiance au professionnel de santé qui conduira le bilan de prévention, et qui se posera des questions sur les grands déterminants de la santé en fonction de l’âge et du sexe de la personne qu’il examinera.

Je comprends les parlementaires qui veulent s’assurer que certaines prédispositions et pathologies seront bien détectées. Je considère, pour ma part, que c’est au cours du colloque singulier qui se déroulera entre le professionnel de santé et le patient que cet examen pourra se faire.

Nous avons lancé le bilan de prévention le 1er octobre, pour une tranche d’âge particulière, sur toute la région des Hauts-de-France. Il est vrai que nous n’avons pas encore su – je le dis – généraliser le dispositif ; mais ce sera fait courant janvier 2024. Nous avons par ailleurs revu les tranches d’âge, après avoir pris connaissance de l’avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP).

Il s’agit d’un très gros chantier, notamment pour les agences régionales de santé (ARS). Il faudra ne pas passer à côté de certaines personnes, tout en évitant que ce soit toujours les mêmes qui bénéficient de ce type de prestations. À cette fin, une politique d’« aller vers » sera mise en place.

Mme Sophie Primas s ’ impatiente.

Debut de section - Permalien
Aurélien Rousseau

Cet amendement étant satisfait, j’émets un avis défavorable, tout comme je le ferai sur les autres amendements allant dans le même sens. À force de surcharger le rendez-vous de prévention, on empêche le professionnel de santé d’agir et d’apprécier la situation !

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

M. le président. La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

M. Laurent Burgoa s ’ exclame.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Ce que vous dites sur le rendez-vous de prévention peut se concevoir, monsieur le ministre. Mais, à l’article 26 bis, vous proposez des réponses spécifiques pour la psychiatrie et la pédopsychiatrie. Or, dans la situation actuelle, de telles réponses spécifiques ne pourraient pas être apportées.

En effet, certains départements connaissent actuellement une carence très préjudiciable de services de pédopsychiatrie, ce qui pose de gros problèmes aux centres départementaux de l’enfance et aux maisons d’enfants à caractère social (Mecs) – j’y reviendrai lors de l’examen de l’article 26 bis. Dans ces départements, l’absence de lits de rupture en pédopsychiatrie est absolument catastrophique !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Mes chers collègues, je vais lever la séance.

Nous avons examiné 155 amendements au cours de la journée ; il en reste 465.

La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, jeudi 16 novembre 2023 :

À dix heures trente, l’après-midi, le soir et la nuit :

Conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise (texte de la commission n° 108, 2023-2024) ;

Suite du projet de loi, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, de financement de la sécurité sociale pour 2024 (texte n° 77, 2023-2024).

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

La séance est levée le jeudi 16 novembre 2023, à une heure trente.

La liste des candidats désignés par la commission des affaires sociales pour faire partie de l ’ éventuelle commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 a été publiée conformément à l ’ article 8 quater du règlement.

Aucune opposition ne s ’ étant manifestée dans le délai d ’ une heure prévu par l ’ article 8 quater du règlement, cette liste est ratifiée. Les représentants du Sénat à cette éventuelle commission mixte paritaire sont :

Titulaires : M. Philippe Mouiller, Mmes Élisabeth Doineau, Corinne Imbert, Pascale Gruny, M. Bernard Jomier, Mme Monique Lubin et M. Xavier Iacovelli ;

Suppléants : Mmes Chantal Deseyne, Marie-Pierre Richer, M. Olivier Henno, Mmes Marion Canalès, Cathy Apourceau-Poly, Marie-Claude Lermytte et Anne Souyris.