Par essence, je me méfie désormais des réformes fondées sur le bon sens et ayant pour objet la simplification.
Bien souvent, quand on invoque le bon sens, cela signifie que la réflexion est de courte durée. Et chaque fois qu'on mène une réforme en ayant pour maître-mot la simplification, on finit toujours, l'expérience le montre, par rendre les choses plus complexes.
Comme d'autres collègues ici présents, je reste une élue départementale. Quand ils se tournent vers moi, les responsables des établissements se plaignent non pas de la complexité de la gestion et de la facturation entre les départements et les ARS, mais de leur manque de moyens.
Alors que le slogan phare de ce projet de loi est « faire des économies », qu'on ne prévoit pas de moyens supplémentaires, qu'on refuse systématiquement les pistes de recettes nouvelles que nous proposons, je ne suis pas encline à faire confiance à une recentralisation vers l'État, vraiment pas :
Dans un certain nombre de départements novateurs, dont plusieurs soutiennent cet amendement, qui n'ont pas attendu que l'État mène sa grande réforme en faveur des personnes âgées pour mettre les moyens, cette recentralisation déguisée inquiète fortement.
Nous, élus départementaux, avons peur de perdre nos prérogatives et notre créativité. Nous ne voulons pas repasser sous les fourches caudines d'une ARS qui, pour l'instant, ne dispose absolument pas des moyens de réaliser les ambitions dont vous parlez.