Dans les rapports Femmes et ruralités et Santé des femmes au travail, la délégation aux droits des femmes du Sénat insiste sur l’importance de systématiquement associer les sages-femmes au parcours de soins de chaque femme.
Selon une enquête menée en janvier 2022, une femme sur trois n’a pas consulté un professionnel de santé gynécologique depuis plus de deux ans. C’est un constat extrêmement alarmant.
Dans les territoires ruraux où la désertification médicale touche tout particulièrement les gynécologues, la santé des femmes n’est pas considérée comme une priorité. Les difficultés d’accès aux soins conduisent parfois ces dernières à renoncer au suivi gynécologique.
Dans nos travaux, nous avons souligné que le dynamisme très positif du réseau des sages-femmes pourrait combler certaines lacunes du maillage territorial des professionnels de santé. À ce titre, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) de juillet 2021 souligne l’intérêt de redonner une place prépondérante aux sages-femmes.
Les consultations de prévention aux âges clés de la vie, telles qu’elles ont été instituées par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, marquent un tournant significatif dans la prise en charge de la santé des Français, en reconnaissant que les besoins de santé des femmes sont différents de ceux des hommes.
Pour autant, ces consultations ne permettent pas, à ce jour, de répondre pleinement aux besoins de santé des femmes.
Face à ce constat, le présent amendement vise à inscrire dans la loi la nécessité de prendre en compte les sages-femmes lors de l’établissement de la liste des praticiens dédiés à la santé des femmes pour un rendez-vous de prévention. Il s’agit simplement d’offrir aux patientes une garantie en la matière.