Intervention de Raymonde Poncet Monge

Réunion du 16 novembre 2023 à 21h30
Financement de la sécurité sociale pour 2024 — Article 27

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

Selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 12 millions d’assurés souffraient d’une affection de longue durée en France en 2017 et 714 000 n’avaient pas de médecin traitant.

Or les personnes atteintes d’affections de longue durée comptent déjà souvent parmi les actifs les plus pauvres. Ce sont les conclusions, par exemple, de la dernière étude de l’Atelier parisien de l’urbanisme (Apur) sur la métropole du Grand Paris : selon elle, « les communes les plus modestes sont celles dans lesquelles les parts de populations reconnues en affection de longue durée sont les plus élevées. À un niveau plus fin encore, il apparaît que les populations ouvrières ou employées, non diplômées, étrangères ou immigrées, appartenant à une famille monoparentale sont surreprésentées dans les quartiers dans lesquels les taux standardisés de population en affection de longue durée sont les plus élevés. »

Ainsi, ces populations particulièrement pauvres et fragiles risqueront, du fait des dispositions de l’article 27, une suspension de leurs indemnités journalières, alors que leur état de santé et leur métier difficile peuvent expliquer un recours plus important aux arrêts maladie.

Cela est d’autant plus injuste que, selon le syndicat MG France, ces populations sont particulièrement victimes de l’allongement des délais du parcours de soins, faute d’accès rapide à certains actes médicaux – scanners, consultations de spécialistes… –, qui oblige souvent au renouvellement des arrêts maladie le temps d’obtenir les rendez-vous.

Il serait ainsi raisonnable d’exclure les personnes en affection de longue durée des dispositions de l’article 27 afin de tenir réellement compte de leurs besoins en matière de santé et d’éviter d’aggraver leur situation.

En effet, monsieur le ministre, les recours que vous avez évoqués sont effectués a posteriori. Or, en attendant, le versement des indemnités journalières est suspendu.

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