Intervention de Émilienne Poumirol

Réunion du 16 novembre 2023 à 21h30
Financement de la sécurité sociale pour 2024 — Article 33

Photo de Émilienne PoumirolÉmilienne Poumirol :

Par cet amendement, nous proposons également de supprimer la possibilité de délivrer les médicaments à l’unité.

En France, la chaîne du médicament ne semble pas prête à mettre en place ce nouveau modèle de délivrance. En effet, il faudrait repenser l’intégralité du système de distribution du médicament et revoir, par exemple, les chaînes de production ou le principe de facturation à l’unité.

Les comprimés sont conditionnés sous la forme de blisters. Pour en délivrer à l’unité, les pharmaciens devraient donc découper ces derniers et imprimer la notice d’information qui se trouve dans la boîte. De plus, le dosage exact de chaque comprimé ne serait pas toujours indiqué. Cela pose problème pour la traçabilité. En outre, il existe des risques iatrogènes, qui m’importent particulièrement.

Chaque année en France, plus de 10 000 personnes meurent d’effets iatrogènes et plus de 130 000 personnes sont hospitalisées à cause d’une mauvaise utilisation de médicaments.

Corinne Imbert vient de le rappeler, la plupart des traitements chroniques reposent sur des boîtes de trente ou de quatre-vingt-dix comprimés, tandis que la plupart des conditionnements d’antibiotiques sont adaptés à des traitements de six jours, ou de cinq jours pour les macrolides.

Le gain que l’on ferait en autorisant la délivrance à l’unité serait marginal, mais les risques encourus, notamment iatrogènes, seraient importants.

Lorsque j’étais médecin, rien ne m’angoissait plus que de voir des patients placer tous leurs comprimés dans une même boîte et prendre le rose, le blanc puis le jaune, sans savoir ce qu’ils prenaient.

Le risque iatrogène est important, il ne faut pas l’ignorer.

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