Depuis que nous parlons des médicaments, j’ai l’impression que cette assemblée a pour seul et unique souci de préserver l’intérêt de l’industrie pharmaceutique. Je ne pense pas que ce soit son rôle.
J’entends bien que l’industrie française est importante, qu’il faut relocaliser en France et continuer de produire des médicaments, mais tous les amendements qui ont un tant soit peu pour objet d’imposer des contraintes aux laboratoires pharmaceutiques sont rejetés.
Or nous ne sommes pas là pour défendre l’industrie pharmaceutique ! Nous sommes là pour défendre notre population, d’abord contre la pénurie de médicaments, ensuite contre les prix exorbitants demandés par certains laboratoires, et non pour pleurer sur le triste sort de ces derniers.
J’ai rappelé tout à l’heure que l’industrie pharmaceutique dégageait des bénéfices à hauteur de 7 % à 8 %, soit le taux le plus important de toutes les grandes entreprises industrielles.
On ne peut donc ici se contenter d’avoir pour seul objectif la sauvegarde de l’industrie pharmaceutique en France, à tout le moins en Europe, car nous savons bien que notre pays est dépendant à 80 % des matières premières en provenance de Chine ou d’Inde. Certes, nous devons conserver cet enjeu à l’esprit, mais ce n’est pas en facilitant l’abandon de certaines molécules majeures par des laboratoires – Mme la rapporteure y a fait allusion – que nous y parviendrons.
Voilà quelques jours, Sanofi – ce n’est tout de même pas une petite entreprise ! – a annoncé vouloir se débarrasser du Doliprane, alors que c’est le médicament le plus prescrit et le plus consommé en France.