C’est l’histoire de l’un des dix médicaments les plus prescrits et vendus en France. Plus de 25 millions de plaquettes en ont été prescrites en 2021, sans compter celles qui sont délivrées sans ordonnance. Il est souvent prescrit pour soulager les menstruations douloureuses. Cette pilule rose, qui soulage la douleur, est le célèbre Spasfon.
Cependant, nous manquons de données probantes et de qualité sur l’efficacité de cette molécule, comme le montre Juliette Ferry-Danini, dans son essai Pilules roses : De l ’ ignorance en médecine. Ce livre en dit long sur notre système de santé, en particulier sur les biais dans la réalisation et la publication des études liées aux spécialités pharmaceutiques lorsqu’elles sont menées par les laboratoires qui les commercialisent.
Les études ou essais cliniques susceptibles d’être défavorables au développement commercial ou au remboursement des spécialités pharmaceutiques ne sont pas publiés, voire sont interrompus ou pas même engagés.
Malgré des données scientifiques insuffisantes, le Spasfon a été massivement prescrit aux femmes, grâce à un manque flagrant de réactivité des autorités sanitaires et des médecins.
En somme, la gestion du Spasfon témoigne du sexisme passif dont les femmes sont victimes dans le domaine médical. §Cela vous fait peut-être sourire, mais c’est une réalité ! Le cas du Spasfon illustre également le manque total de transparence de l’industrie pharmaceutique sur les essais cliniques des médicaments qu’elle produit.
Afin de corriger ce défaut, cet amendement vise à subordonner l’inscription d’un médicament sur la liste des médicaments remboursables à la réalisation d’essais cliniques, et non plus seulement à la recevabilité de la demande d’inscription. La réalisation d’essais cliniques doit devenir une condition essentielle de l’inscription des médicaments sur cette liste.