Cet amendement de suppression de l’article est motivé par deux raisons.
Tout d’abord, en cohérence avec notre refus de repousser l’âge légal de départ à la retraite, nous ne pouvons consentir à l’adaptation de cette réforme à Mayotte et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Oui, tel le sparadrap du capitaine Haddock, celui des retraites restera longtemps collé à votre gouvernement, au regard de la manière dont cette réforme a été adoptée.
Cette réforme est injuste, inégalitaire, inefficace et impopulaire. Comme l’a indiqué le Conseil d’orientation des retraites (COR), le système de retraite a davantage un problème de recettes que de dynamique de dépenses. Le remplacement de son président, pour l’avoir dit, ne change rien au constat.
Nous dénonçons toujours le mantra, voire, en tant qu’écologistes, l’obsession du « travailler plus », dans un contexte où l’intensification du travail abîme les corps et les esprits, surtout ceux des travailleurs et des travailleuses les plus vulnérables.
Ensuite, selon le rapport d’information du Sénat, publié en juillet 2022 et intitulé Mayotte : un système de soins en hypertension, 47 % des plus de 65 ans à Mayotte estiment leur état de santé mauvais ou très mauvais et présentent un taux de perte d’autonomie particulièrement élevé. L’espérance de vie y est de 75 ans, inférieure de huit ans à celle de l’Hexagone.
Le paramètre de l’âge est donc toujours antiredistributif, particulièrement s’agissant de Mayotte, du fait des grandes disparités s’agissant de l’espérance de vie en bonne santé et de l’augmentation des retraites courtes – celles de moins de dix ans –, surreprésentées chez les personnes aux revenus modestes, notamment les hommes non qualifiés.
Nous nous opposons à cette transposition de la réforme, même adaptée, qui, à Mayotte, ne sera rien d’autre qu’une réduction encore plus importante du temps passé à la retraite.