Comment vouloir délivrer l'Afrique de prétendues chaînes et se passer autour du cou la laisse de feu Prigojine ou de son maître Poutine ?...
Ce n'est pas cela être panafricain. Être panafricain, c'est plutôt répondre à l'appel lancé par le président Nana du Ghana, qui trace la seule perspective souveraine et révolutionnaire : « Soyons autosuffisants, sortons de l'aide. »
Être panafricain en 2023, ce n'est pas rejouer l'ère des indépendances. Être panafricain en 2023, c'est plutôt agir à l'ère des interdépendances. Ces interdépendances impliquent une coopération d'égal à égal sur le climat, les migrations, le développement durable : soit on réussit ensemble, soit on échoue ensemble.
La France agit.
Elle agit pour accroître les ressources financières permettant au Sud de mener à bien ses investissements, avec l'allocation de droits de tirage spéciaux.
Elle agit aussi pour un nouveau pacte financier mondial, qui ne sera pas juste un sommet, mais qui sera bien un processus avec un suivi, confié au président Macky Sall.
Elle agit pour les forêts tropicales aux côtés des acteurs des trois bassins, réunis en sommet à Brazzaville par le président Sassou-Nguesso.
Ces exemples montrent bien que la France n'est pas sur le reculoir. À l'instar d'Hervé Gaymard dans son rapport de 2019, tordons le cou à quelques mythes, à celui de la toute-puissance comme à celui du retrait.
Mme la ministre l'a rappelé, en vingt ans, les exportations françaises vers le continent africain ont doublé. La France est aujourd'hui le deuxième investisseur étranger sur le continent, avec un stock d'investissement qui a été multiplié par dix, passant de 6 milliards d'euros en 2000 à 60 milliards d'euros en 2022.