… où un grand nombre de nos jeunes sont harcelés pour une orientation sexuelle réelle ou supposée.
Tous les jours, des couples de même sexe n’osent pas se promener dans la rue en se tenant la main ; d’autres doivent cacher leur identité et vivre leur amour ou leur sexualité dans la clandestinité. En 2022, les actes anti-LGBT ont ainsi progressé de 28 %.
Cela étant, si le principe d’une réparation des personnes discriminées du fait d’une inégalité de droit, qui a perduré pendant la période visée, peut parfaitement se comprendre – nous y sommes d’ailleurs plutôt favorables –, certaines dispositions du texte viennent gâcher l’ensemble.
D’une part, l’article 1er évoque « la responsabilité de la France », comme si les Français étaient responsables des erreurs de leurs dirigeants. C’est encore une manière d’amalgamer l’État français du régime de Vichy à l’ensemble du peuple français, quand les historiens s’accordent à dire que Vichy, ce n’était pas la France, qui, elle, vivait sous le joug nazi, était victime de l’horreur concentrationnaire ou exterminatrice, ou se battait contre l’occupant allemand.
D’autre part, il ne faudrait pas que cette proposition de loi, qui répond à un légitime souhait d’indemnisation, devienne un prétexte pour ne pas lutter contre l’homophobie de notre époque, celle qui trouve majoritairement son origine dans un islamisme qui vise aussi bien les femmes et les juifs que les homosexuels.