L’amendement que le rapporteur nous soumet a une seule visée : exclure du champ du texte la période de Vichy. Le contresens d’une telle approche a été souligné par Laurence Rossignol et par Pierre Ouzoulias.
Sans doute pour faire un bon mot, le rapporteur s’est étonné que la gauche cite Jacques Chirac. Pour ma part, ce n’est pas Jacques Chirac que je cite, mais le Président de la République, qui, le 16 juillet 1995, prononçait cette phrase historique : « Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français. » Je cite le Président qui proclamait : « Reconnaître les fautes du passé, et les fautes commises par l’État, ne rien occulter des heures sombres de notre histoire, c’est tout simplement défendre une idée de l’homme, de sa liberté et de sa dignité. C’est lutter contre les forces obscures, sans cesse à l’œuvre. »
Voilà ce que nous demandons aujourd’hui ! Nous vous invitons non pas à avaliser, de quelque manière que ce soit, les politiques de Vichy, mais à les prendre en considération. Vous avez prudemment demandé des scrutins publics ; ainsi, chacun d’entre nous pourra prendre ses responsabilités.
Il est tout de même curieux de vouloir effacer de notre mémoire et de notre responsabilité collectives cette période de l’histoire ; c’est pourquoi j’ai voulu citer le Président de la République.