Nous proposons d'aller plus loin que le filet de sécurité dont nous venons de voter la prolongation.
Du fait de l'inflation, la précarité alimentaire a explosé dans notre pays. D'après le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), 16 % des Français déclarent ne pas suffisamment manger.
Face à ce phénomène persistant, la restauration collective mise en place par les collectivités, en particulier la restauration scolaire, devrait constituer un rempart.
Or, face à l'inflation, de nombreuses collectivités ont dû augmenter leurs tarifs de restauration collective en 2023 ou ont prévu de les augmenter en 2024.
Cela pose un problème majeur d'égalité sociale. Dans certaines zones particulièrement touchées par la précarité, on constate une baisse de la fréquentation des cantines, les parents n'ayant plus les moyens de payer les repas. Pourtant, dans de nombreuses familles en situation de vulnérabilité, le repas au restaurant scolaire constitue le principal accès à une alimentation de qualité pour les enfants.
L'augmentation de ces tarifs vient également gêner l'application des objectifs inscrits dans les lois Égalim et Climat et résilience. Dans le même temps, les acteurs du bio, qui s'étaient organisés pour atteindre ces objectifs, connaissent une crise de la demande. Rappelons que la proportion de produits bio servis dans les cantines n'est que de 7 %, loin des 20 % prévus par la loi Égalim, et que l'on constate des arrêts d'activité ou des déconversions dans tous nos territoires.
Dans ce contexte, cet amendement vise à créer un bouclier tarifaire destiné à protéger les collectivités de la hausse des coûts des matières premières, afin d'éviter l'augmentation des tarifs de la restauration scolaire et de permettre d'atteindre les objectifs inscrits dans notre droit en matière d'approvisionnements de qualité dans l'alimentation collective. La filière bio en a vraiment besoin.