Monsieur le ministre, je le dis régulièrement dans mon département : la question du logement est une bombe à retardement, sociale et politique.
Certes, on peut critiquer les propositions formulées sur ces travées, quelles qu'elles soient, au moins avons-nous la force d'en faire, même si elles sont maladroites, insatisfaisantes, et probablement trop coûteuses.
La suppression du dispositif Pinel, que nous soutenons, représente 2 milliards d'euros d'économies ; nous aimerions que cette somme soit recyclée de manière lisible dans des politiques que nos territoires attendent.
J'ai lu les interviews du ministre du logement ce matin dans la presse. Lui-même parvient petit à petit au constat que nous partageons tous sur ces travées : nous sommes en situation d'échec et nos concitoyens nourrissent une attente très forte à ce sujet.
Ils ne peuvent plus trouver de logement ; ceux qui veulent accéder à la propriété n'y parviennent plus ; ceux qui cherchent un logement social ne trouvent pas d'offre décente. À l'impact du diagnostic de performance énergétique (DPE) s'ajoute l'explosion des coûts du foncier dans les secteurs touristiques, y compris dans les zones non tendues, conduisant à des prix des logements au mètre carré prohibitifs pour des revenus normaux.
Vous nous opposez en permanence que nos propositions ne sont pas satisfaisantes et que nous devons attendre la grande loi de l'année suivante. À mon sens, il faut passer dès aujourd'hui à des propositions concrètes. Mettez-vous au travail ; nous, nous y sommes, dans nos commissions et dans nos groupes.
Nous attendons vos propositions pour en débattre, mais aujourd'hui, celles-ci sont éparpillées. Nous ne voyons pas ce que nous pourrions dire à nos concitoyens pour mettre fin à leur désespoir, lequel se traduit dans nos départements, notamment ruraux, par un vote extrémiste que nous voyons monter : la bête immonde se nourrit en particulier des problèmes de logement.