Intervention de Alexandre OUIZILLE

Réunion du 25 novembre 2023 à 14h30
Loi de finances pour 2024 — Après l'article 4

Photo de Alexandre OUIZILLEAlexandre OUIZILLE :

Monsieur le ministre, vous invoquez la constance de votre politique. Or il est demandé à une politique économique d’être non pas constante, mais adaptée à la réalité.

Lorsque la grande fermeture de l’économie a eu lieu à cause du covid, vous avez, à raison, étendu le bénéfice du chômage partiel pour protéger les salariés qui devaient l’être. De la même manière, face aux superprofits qu’ont connus les énergéticiens – vous les avez évoqués –, les armateurs et d’autres secteurs, il faut s’ajuster à la situation pour éviter la captation de la valeur ajoutée telle qu’elle a eu lieu.

Que s’est-il passé ? L’État a essayé – je le reconnais – de servir de parapluie, bien que ce dernier ait été un peu troué… Tout le monde était très inquiet face à la perspective d’une boucle prix-salaires, c’est-à-dire de salaires qui suivraient l’inflation et qui ainsi l’alimenteraient. Ce n’est pas ce qui s’est produit ! Les salariés de ce pays ont perdu du pouvoir d’achat. Les seuls qui ont gagné en richesse, ce sont bien les grands groupes qui ont réalisé des superprofits.

Nous vous invitons non pas à changer la situation pour les petites entreprises ou pour les personnes dont les profits sont réguliers, mais à vous pencher sur certains secteurs dont les profits sont absolument anormaux et à corriger la répartition entre travail et capital.

Vous étiez très heureux de relever que la récolte de l’IS n’avait jamais été aussi élevée, mais le constat s’explique par la répartition, qui n’a jamais été aussi inégalitaire entre travail et capital ! Évidemment, cette inégalité se perçoit au niveau de l’IS : si les personnes étaient payées comme elles devraient l’être, le rendement serait moins haut !

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