Nous voilà aujourd’hui coincés dans une situation kafkaïenne. Pour paraphraser Bernard Blier, je dirais qu’on navigue dans le sublime…
Le monde de la musique, plongé dans une guérilla intense, est incapable de trouver l’harmonie. Mais, le 21 juin dernier, jour de la fête de la musique, le Président de la République n’a pas trouvé mieux que d’entamer, comme d’habitude, un solo ! Il a annoncé que, si le secteur ne se mettait pas d’accord, on mettrait en place la taxe sur le streaming préconisée par notre ancien collègue Julien Bargeton, auteur d’un rapport sur le financement de la filière musicale.
Arrive à l’Assemblée nationale le présent projet de loi de finances. Comme le groupe Renaissance la défend, l’on pense que cette taxe streaming fera partie du texte sur lequel le Gouvernement va engager sa responsabilité. Que nenni !
Voilà donc le Sénat mis devant ses responsabilités. Faut-il ou non une taxe ? Si j’en juge par le nombre d’amendements similaires soumis à notre vote, beaucoup d’entre nous souhaitent en créer une, qui serait destinée à financer le Centre national de la musique.
Monsieur le ministre, dans la grande tradition de Bercy, vous n’êtes certainement pas un adepte des taxes à bas rendement. Mais, à l’heure où l’argent coule à flots pour le pass Culture, que nous ne soyons pas capables de trouver entre 10 et 20 millions d’euros, selon celui qui tient la calculette, pour financer le CNM, c’est une honte totale !