Monsieur le sénateur Ahmed Laouedj, je vous remercie infiniment de votre question et d'avoir eu un mot pour le jeune Thomas. Tous les mots que nous pourrons prononcer les uns et les autres ne seront jamais à la hauteur d'une telle perte, pour ses parents et pour le pays.
Vous avez raison de m'interroger – je vous prie de bien vouloir excuser l'absence du ministre de l'intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin – sur les mouvements d'ultradroite, qui ont mené en réalité ces derniers jours des actions coups-de-poing dans plusieurs villes de France. Vous avez raison, cela menace notre vivre-ensemble, profondément.
Nous ne cesserons de le répéter, nous condamnons avec la plus grande fermeté les groupuscules d'extrême droite, qui prétendent se substituer aux policiers ou aux gendarmes pour se faire justice eux-mêmes.
Je vous l'assure, la réponse de l'État sera implacable face à ces porteurs de haine, qui ne cherchent qu'à nous diviser. Nous n'hésiterons pas à dissoudre des associations et groupuscules d'extrême droite, s'il le faut, comme nous l'avons toujours fait, avec Génération identitaire, par exemple.
Le ministre de l'intérieur et des outre-mer proposera notamment, lors du prochain conseil des ministres, la dissolution de la Division Martel, ce groupuscule infâme.
Les forces de l'ordre sont également pleinement mobilisées pour interpeller les auteurs de ces troubles à l'ordre public, les traduire devant la justice et prévenir de nouvelles actions violentes. À Romans-sur-Isère comme à Lyon, de nombreuses interpellations ont eu lieu pour mettre fin à ces manifestations sauvages qui ne véhiculent que la haine de l'autre. Je rappelle également que treize attentats d'ultradroite ont été déjoués depuis 2017 par nos services de renseignement.
Vous le voyez, monsieur le sénateur, l'État ne transige pas avec ce sujet gravissime pour la désunion de notre nation. Vous me trouverez toujours à vos côtés, avec le ministre de l'intérieur et des outre-mer, tout le Gouvernement, le Président de la République et l'ensemble des forces républicaines, pour combattre ces associations et groupuscules.
J'aurai un dernier mot à l'endroit de tous ceux qui, sur ce sujet, ont fait de la récupération politique : c'était un acte infâme, d'un autre âge, d'un autre temps ; j'ai honte pour eux.